mardi 29 mars 2011

Hérisson et paillasson.

Hérisson: n.m. Petit mammifère dont le corps est couvert de piquants.

Forme d'évitement. Consiste en l'adoption d'une attitude hostile et/ou agressive en cas de situation générant de l'anxiété. On rejette l'autre pour échapper à l'angoisse, à un sentiment d'infériorité ou d'incompétence.
(Je me déteste quand j'agis ainsi, et en souffre beaucoup)

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Paillasson: n.m. Natte utilisée pour s'essuyer les pieds.

Forme d'évitement. Consiste en l'adoption d'une attitude exagérément favorable à un ou plusieurs interlocuteurs, de sorte à s'assurer de ne pas être remis en question. En agissant ainsi, on cherche à éviter toute forme de conflit ou d'agression.
(Idem supra)

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Évitement: n.m. Psychologie. Action de se défendre en évitant.

Comportement de défense mis en place pour ne pas se trouver confronté à une situation redoutée. Peut aboutir à une aggravation de l'anxiété et/ou  de la phobie, ainsi qu'à un renforcement des évitements : plus on évite et plus on met en place des stratégies d'évitement, et on finit par les intégrer comme mode de fonctionnement à part entière.

2 commentaires:

  1. Bonjour toi,

    Histoire d'alimenter tes réflexions, je rebondis sur ton hérisson et te propose une fable de Shopenhauer sur les hérissons :

    « Par une froide journée d'hiver, un troupeau de porcs-épics s'était mis en groupe serré pour se garantir mutuellement contre la gelée par leur propre chaleur. Mais tout aussitôt ils ressentirent les atteintes de leurs piquants, ce qui les fit s'éloigner les uns des autres. Quand le besoin de se chauffer les eut rapprochés de nouveau, le même inconvénient se renouvela, de façon qu'ils étaient ballottés de çà et de là entre les deux souffrances, jusqu'à ce qu'ils eussent fini par trouver une distance moyenne qui leur rendit la situation supportable. Ainsi, le besoin de société, né du vide et de la monotonie de leur propre intérieur, pousse les hommes les uns vers les autres; mais leurs nombreuses qualités repoussantes et leurs insupportables défauts les dispersent de nouveau. La distance moyenne qu'ils finissent par découvrir et à laquelle la vie en commun devient possible, c'est la politesse et les belles manières. En Angleterre, on crie à celui qui ne se tient pas à distance : Keep your distance! - Par ce moyen, le besoin de chauffage mutuel n'est, à la vérité, satisfait qu'à moitié, mais en revanche on ne ressent pas la blessure des piquants. - Celui-là cependant qui possède beaucoup de calorique propre préfère rester en dehors de la société pour n'éprouver ni ne causer de peine. »

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  2. Tout être humain doit trouver le juste milieu entre la recherche de contact et la préservation de son intimité.
    Tel me semble être le sens de cette fable.
    Je suis d'accord.

    Cependant...
    Je ne me sens pas concernée.

    Shopenhauer parlait de porcs-épics, et non de hérissons, ceci explique sans doute cela.

    Mon propos concerne des formes paroxystiques et pathologiques d'évitement. Des réactions viciées par l'anxiété et l'angoisse, mais qui me causent une grande souffrance.

    Dans ma phobie et mes attitudes agressives d'évitement, ce ne sont pas les piquants des autres qui me blessent: c'est ma peur de leur éventuelle existence, sans en avoir aucune preuve ou indice. C'est l'anticipation de quelque chose de terrible qui va m'arriver si je ne rejette pas l'autre, que je ne me montre pas plus forte que lui. Et au final, ce qui me blesse le plus profondément et irrémédiablement, c'est l'agression que je fais subir aux autres.

    Un hérisson, avec des épines sur le corps... et dont chaque contraction lui déchire le cœur.

    "Hérisson" et "paillasson" sont des comparatifs extraits de l'excellent livre de Christophe André et Patrick Legeron "La peur des autres", éditions Odile Jacob.

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