mardi 11 octobre 2011

Lycée... épisode 1

À mes seize ans, je suis entrée au lycée.

Interne dans un grand lycée, une cité scolaire, avec collège, lycée, lycée professionnel. Une barre construite à l'époque des "grands ensembles", dans les années 1950.
À l'origine, c'était un lycée de jeunes filles. D'ailleurs quand j'y suis entrée, le règlement intérieur des internats datait encore de 1962, date d'ouverture de l'établissement. Je ne peux pas dire qu'on étaient exagérément fliquées, mais certaines contraintes sont parfois pénibles (on devait être rentrées à l'internat à 18h15 au plus tard, c'est à dire qu'on avait parfois à peine le temps de sortir de cours, d'arpenter les couloirs et les escaliers de cette usine à élèves, avant d'atteindre l'internat).
Un internat à l'ancienne, sans chambres. Il a été refait, depuis.
Un long couloir arpentait l'étage d'un bâtiment déjà fort long.
À mi longueur, un mur et une porte coupe feu segmentait le dortoir en deux éléments. Sur les cotés de chacune de ces sections, on trouvait de vastes boxes (oui, comme pour les chevaux). Des cloisons qui ne montaient pas jusqu'au plafond ni ne descendaient jusqu'au sol les "isolaient" un peu du couloir, mais il n'y avait pas de portes. Il était prévu que nous soyons six par boxes. Nous avions chacune droit à une armoire, un bureau et un lit. L'organisation était au début quasi militaire, et je me sentais très mal.
Aux extrémités opposées de l'étage se trouvaient les sanitaires : les WC y étaient alignés dans des cabines dans une pièce (à coté du logement de la surveillante de dortoir), et un peu plus au fond, les sanitaires. Un pièce remplie de lavabos, avec une rangée de 5 ou 6 cabines de douche. On devait tirer une chaîne pour faire couler l'eau, et selon les horaires, elle était plus ou moins chaude (car quand tout un internat se douche, et bien ça en fait du monde !).
Moi avec mes cheveux de 80 cm, le shampooing et le rinçage étaient une gageure : soit je le faisais avec une seule main, et je ne rinçais que la moitié de la mousse, soit j'y mettais les deux mains, et l'eau ne coulait plus... Donc j'ai fini par accrocher une ficelle à la poignée, que je coinçais autour de mon gros orteil, et je disposais enfin d'eau et de mes deux mains. ^^

Quand j'arrive en ce mois de septembre 1998, les lycée est en pleine rénovation. L'année précédente, suite à la vétusté des locaux, des fenêtres sont tombées de la façade de l'établissement, voire des vitres, qui se sont détachées des cadres, les joints étant complètement usés. Résultat, les façades des bâtiments sont recouvertes de filets anti-chutes. Et partout, à l'internat comme dans le bâtiment principal, interdiction est faite de toucher au fenêtres. À l'extérieur des bâtiments, des grilles de chantier interdisent aux élèves de s'approcher à moins de 3 mètres des bâtiments (toujours en cas de chute de fenêtre).

Imaginez : arriver dans une véritable usine, grise de façade, avec des installations ayant plus de 40 ans, et qui plus est, avec ces filets sur les fenêtres, alors qu'on souffre de dépression et d'une anxiété sociale de plus en plus invalidante...
Je n'ai pas trouvé d'images datant de cette époque là. Dommage.

Heureusement, les filles sur lesquelles je tombe le jour de mon entrée à l'internat sont sympa. Mais elles ne resteront pas mes amies pour la vie. J'ai déjà de gros problèmes relationnels. Je n'arrive pas à me sentir connectée avec les autres.

Je découvre le lycée, ses quatre étages, ses sous sols, ses multiples bâtiments, ses couloirs interminables, ses cages d'escalier, ses règles. Je m'adapte, je me fond dans le paysage, je m'efforce finalement de passer inaperçue.

Je ne me sens pas en lien avec ma classe, malgré quelques tentatives de sociabilisation. Au début, j'essaie de réaliser un vieux rêve : être déléguée de classe. D'ailleurs je suis la seule à me présenter spontanément. Mais notre prof principal, notre prof d'arts plastiques, veut qu'il y ait davantage de candidats... et au final ce seront des élèves populaires qui seront élus, comme chaque année, dans chaque classe. Des filles qui ont été au collège ici, dans la cité scolaire.
Je me recroqueville, j’accepte, me résigne.

Je vis les journées les unes après les autres. Me lever à l'internat, descendre un étage jusqu'au rez de chaussée de l'internat, qui abrite des salles de cours, ainsi que les casiers. Y déposer mes livres de cours pour l'après midi (l'internat est fermé de 8h à 17h). Monter deux  escaliers de demi-niveaux pour prendre le petit déjeuner au self. Un thé, souvent sans rien avec. J'ai l'estomac noué tous les matins. Remonter un étage, jusqu'au rez de chaussée du lycée, qui est construit à flanc de colline, voire cinq, quand j'ai cours au quatrième étage.
En fait, l'établissement compte presque six étages, car sous le rez de chaussée du bâtiment principal il y a le "sous-sol", qui est au niveau du rez de chaussée des internats, qui eux même ont un sous-sol, avec salles de cours et salles d'examens. Autant dire qu'on passe son temps à crapahuter.
Toute la journée passe comme ça : monter, descendre, remonter, redescendre, attendre dans des couloirs vétustes (une camarade de classe s'est un jour prit un morceau de plafond sur le crâne, il était vraiment temps que la rénovation arrive).
À midi, on fait la queue pour aller au réfectoire. Je déjeune seule la plupart du temps, je cherche de plus en plus à fuir les autres. Je reprend mes habitudes d'attendre la fin du service pour aller manger. Et peu à peu, j'oublie d'aller manger tout simplement. En théorie, les cartes magnétiques qui nous servent à prendre nos repas de midi servent aussi à vérifier qu'on mange bien dans l'établissement, mais je n'aurais jamais de remontrances (sauf si c'est des soirs, que ma carte n'est pas passée... toujours pour cause de panne, d'ailleurs).
L'après-midi s'écoule de la même manière.
Quand les cours finissent à 17h, je rejoint sagement le dortoir, mon box, mon bureau. Je n'ai pas d'amies avec qui passer cette heure de battement à l'extérieur, donc je rentre.

À l'internat, nous avons peu à peu organisé notre espace. Je me suis construit un recoin, éloigné de la "porte" le plus possible. Mon bureau est placé contre le dos de l'armoire de ma voisine, contre le mur, tandis que mon armoire est contre son bureau à elle, et forme ainsi un rempart aux regards. Et j'ai tourné mon lit de sorte à ce qu'il soit collé au mur. Ainsi je ne voit pas de lumière la nuit : ni les veilleuses, ni la lueur verte de la sortie de secours toute proche.
Je me suis faite un cocon.

Mais j'ai une voisine en vis-à-vis, Lynda, qui est en 2nd Arts Plastiques avec moi. Elle vient d'un département voisin. Elle voulait faire cette spécialité, et n'a pas été acceptée dans la section de La Rochelle. Tous les lundi matin, elle part à 6h de chez elle. Son père l’amène. Mais souvent elle arrive en retard, dépose ses affaires en catastrophe à l'internat et arrive en retard au cours de mathématiques que nous avons au premier étage. Il est même arrivé qu'elle n'arrive qu'au cours d'Arts Plastiques, au quatrième étage, une heure plus tard.
Un jour, elle n'arrive pas. La semaine suivante, à son retour, elle nous apprend qu'elle a fait une crise d'asthme la semaine précédente, et qu'elle n'a pas pu venir. Je sens la lassitude et l'épuisement la gagner. Elle fait des dessins naïfs et riches en détails, que je ne sais pas apprécier à l'époque. Dans mon grand égoïsme, mon besoin de ne plus être vue d'elle, du lundi au vendredi, je n'ai qu'une envie : qu'elle abandonne, qu'elle choisisse d'intégrer un lycée plus près de chez elle, en anglais renforcé ou en troisième langue. Mais je ne veux pas exprimer tout ça face à elle, ça me semble cruel et injuste.
Mais elle n'en peut plus et passe l'éponge.
Je n'ai plus de voisine. Je ne sais pas à quel moment de l'année. Cela je l'ai oublié. Mais je suis enfin seule... du moins je peux en avoir l'illusion.

À l'internat, la vie est régie par le règlement intérieur. De 18h à 18h45, étude (et appel). Puis dîner  à 19h, suivie d'une promenade pour laquelle on doit obligatoirement descendre dans la cour. Théoriquement, c'est interdit de rester dans les couloirs (car sans surveillance) ou encore pire, de rentrer dans les salles. Si je me souviens bien, la "promenade" durait jusqu'à 19h45, heure à laquelle une sonnerie retentissait. Nous devions remonter dans nos internats respectifs (les filles à l'internat ouest et les garçons et les élèves du lycée professionnel, à l'internat est... désignés par A et B, mais je ne me souviens plus lequel était le mien). À 20h15, l'étude à nouveau.
Pour les élèves de seconde, cela se passait dans les salles du rez-de-chaussée des internats, histoire sans doute de nous apprendre à travailler. Le hic c'est que moi, ça me paralysait. J'ai toujours eu des difficultés avec les heures d'étude (souvenez vous de mes années collège). Du coup pendant une heure (ou plus?), j'essayais de faire passer le temps. Une ou deux fois, j'ai eu affaire à un pion vicieux, qui m'a fait la morale parce que je ne faisais pas mes devoirs, et je me suis sentie profondément humiliée à chaque fois de cet étalage publique.
Il me semble que l'étude se terminait vers 21h ou 21h15, après quoi nous avions 30 minutes de battement avant le dernier appel et l'extinction des feux.

Une soirée par semaine, nous avions le droit de regarder la télévision, parfois au delà de l'extinction des feux, à condition de baisser le son et de nous faire aussi discrètes que possible en allant nous coucher. Je regardais X-Files, le jeudi soir.

En journée, je n'allais pratiquement jamais en salle d'étude, toujours squattées par des pipelettes. En fait, j'avais un moyen d'évasion parfait. Je fuyais le lycée à la moindre occasion. J'avais un vieux vélo, attaché par deux antivols dans le parc à vélos du lycée. Et dès que j'avais une heure devant moi, je partais avec, que ce soit pour aller à Intermarché ou à Privas (une librairie). Je m'achetais des choses à grignoter, et des livres.
Quand il pleuvait ou faisait trop froid pour pédaler, je montais tout en haut d'un escalier, de préférence peu emprunté, et je lisais là, assise sur le dernier pallier. Agatha Christie à accompagné ces années là, semaines après semaines, mois après mois.

Ce n'étais pas une volonté précise de ne pas étudier. Je n'avais jamais appris à apprendre mes leçons, et n'en comprenais toujours pas bien le but. Je pensais que l'acquis de cours était l'essentiel, et que le bachotage était débile. Un raisonnement propre à masquer mon anxiété face aux apprentissages. Une forme d'évitement, là encore.
Je faisais mes devoirs au dernier moment, dans l'urgence, sans me rendre compte que j'avais ainsi mis en place un mécanisme me permettant d'oublier cette angoisse, me permettant de "ne pas me poser de questions", et d'être en conséquence plus efficace que si j'avais eu dix jours pour cogiter.

Cette année là, j'ai eu de nombreux problèmes "nerveux". J'ai fais plusieurs crises de nerfs, des colères que je piquais en classe, qui m'épuisaient et me laissaient tremblante et en larmes, m'obligeant à quitter la classe et à aller passer une ou deux heures à l'infirmerie, à dormir le plus souvent.
La pire de ces crises, je l'ai faite en cours de sport. Nous avions volley. Je crois que j'ai déjà évoquée ma peur irrationnelle des ballons, née d'expériences fort désagréables à la primaire.
J'avais tenté d'expliquer cette angoisse à ma prof de sport, avec grande difficulté, je dois dire. Elle avait tenté de comprendre et, pensant visiblement que ma peur venait des autres, elle m'avait proposé de m'entraîner seule contre un mur. Malheureusement, à chaque rebond de la balle contre le mur, mon angoisse augmentait, jusqu'à frôler la crise de panique. J'avais donc arrêté, essayant de me relaxer, essayant de reprendre maîtrise de moi. Surtout ne pas pleurer devant les autres, ne pas afficher ma peur, ma honte, absolument ridicules. Seulement la prof m'avait observée, et sans pouvoir voir mes réactions psychologiques, elle avait vue une élève qui ne voulait pas participer, qui avait cessé de faire l'exercice proposé. et elle est venue me remonter les bretelles.
Mais là, trou noir.
Je me souviens que j'ai hurlé, c'est tout.
Après je me souviens juste être assise sur le banc du vestiaire, en larmes, tremblante, avec mes deux déléguées de classe à mes cotés, et la prof visiblement très très inquiète.
On m'a emmenée à l'infirmerie. J'avais du mal à marcher, ça je m'en souviens. Comme si la crise avait pompée toute mon énergie, que mes muscles ne pouvaient plus répondre. Il a été très difficile pour moi de monter les escaliers. Je crois qu'à l'infirmerie j'ai dormis, mais je ne me souviens plus bien. Je voulais seulement qu'on me laisse, qu'on m'oublie. J'aurais voulu rentrer à l'internat, mais les infirmières ont contactés mes parents, ont fait venir ma mère. Je me souviens qu'elles ont demandé à maman si je prenais des médicaments (négative), que ce serait peut être préférable... qu'elles me voyaient souvent. Je ne sais pas si elles avaient parlé de dépression. En tout cas j'ai dormi chez mes parents, ce soir là. Et le samedi suivant, j'ai vu mon médecin, et j'ai obtenu un certificat médical me dispensant des cours de sport "de ballon". Évitement.
La semaine suivante, ma prof de sport a voulu me parler, gentiment. Malheureusement j'ai été incapable d'être attentive à ce qu'elle me disait... car elle se tenait à peine à trente centimètres de mon visage pour me parler, et cela avait générée chez moi une profonde angoisse en moi, presque une peur panique semblable à celle qui avait tout balayé sur son passage la semaine passée. C'est ce jour là que j'ai pris conscience que j'avais un vrai problème avec les autres.
Aujourd'hui encore, je suis extrêmement mal à l'aise quand on me parle dans une telle promiscuité. Que ce soit un étranger, un patron, une amie ou même mon mari, cela m'angoisse terriblement. Parfois j'en veux aux autres de ne pas avoir conscience de l'état dans lequel ils me mettent.
♦♣♦
Je pense que tout est dit pour mon année de seconde.

L'année suivante, j'entrais en Première, toujours en section Littéraire, spécialité Arts plastiques. Cette année là, ma mère ne s'était pas pressée pour m'emmener à l'internat le dimanche (créneau : de 14h à 17h) et, arrivée à 16h45, je n'avais pas eu de possibilité de choix, ni en ce qui concernait les filles avec qui j'étais, ni en ce qui concernait l'emplacement occupé dans le box.
J'étais avec des filles qui détestaient notoirement mes anciennes camarades de box.
Et mon lit était celui placé près de l'entrée, sans aucune possibilité d'échapper aux regards.
Je pleurais ce soir là dans mon lit.
Certes comme de nombreuses fois l'année précédente. Mais je n'en pouvais plus.

J'avais 17 ans. Le samedi midi, quand ma mère est venue me chercher, je lui ai dis de but en blanc que je voulais étudier par correspondance. Elle a accepté, bien qu'elle ne m'en croyait pas capable (elle avait raison sur ce point), mais il nous a quand même fallut quelques mois pour mettre vraiment ça en place. Notamment parce qu'on nous avait dit qu'il nous fallait l'avis d'un pédo-psychiatre (ce qui était faux, vu que j'avais plus de 16ans). Mais même pendant ce trimestre d'attente, pour moi, le lycée était fini. J'y allais chaque semaine, j'allais en cours, je participais dans la mesure du raisonnable, mais je m'en fichais, en fait. Je voulais seulement éviter d'être humiliée, donc je continuais à travailler, à faire mes devoirs, mais je n'y croyais plus, je n'avais plus envie.
À l'internat, les choses se passaient mal. Les filles qui étaient avec moi étaient méchantes. Elles cachaient mes affaires, me réveillaient la nuit (j'ai reçu un oreiller sur la figure, une fois), voire pire (j'ai retrouvé du chewing-gum dans ma brosse à cheveux, aussi). Mais je ne me plaignais pas et souffrais en silence.

Une semaine avant les vacances de Noël, un dimanche de 1999, mon grand père maternel est décédé. Je suis retournée au lycée les lundi et mardi. J'ai remis ma démission à la direction du lycée, rangées mes affaires, et ai quitté la cité scolaire sans me retourner.
Le lycée aujourd'hui.
L'image que j'en garde serait plutôt celle-ci.
Un couloir, à perte de vue...
Un bâtiment d'internat, de nos jours, depuis le toit du bâtiment principal

9 commentaires:

  1. Eh beh! Pas très réjouissantes ces années.
    J'aime beaucoup la façon dont tu écris, je vais faire un petit tour sur ton blog :-)

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  2. En 57 mes parents ont divorcé, en 58 on m'a mise en internat, j'avais 9 ans, chez des mégères qui n'avaient de religieuses que le nom. Fille de divorcés ? quarantaine ! (une vraie qui n'a pas le droit de communiquer avec les autres), des douches ? il n'y en avait pas, etc etc ... ce que tu décris me semble être le paradis ^^

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  3. @ Aurélie

    Non, pas réjouissantes, mais elles m'ont donné le déclic pour commencer à me prendre en main, à réagir contre des troubles psychiques qui ne cessaient de me couper des autres, de la vie, et de me tirer vers le bas.
    J'y reviendrais dans de prochains billets.
    Quand j'ai fini par demander à mes parents de quitter le lycée, j'ai enfin cessé de me laisser abattre et je suis entrée dans un processus qui, plus de 13 ans après, n'est toujours pas achevé : celui de la guérison.

    @ Eve

    Sache que ma sœur aînée a été à l'internat au même endroit que moi, dans les mêmes conditions, et ça a été une des meilleures période de sa vie. Elle a véritablement été heureuse dans cet endroit.

    Mais moi, j'allais déjà mal, et cet environnement a contribué à me faire aller encore plus mal, à m'isoler encore davantage des autres, à avoir de plus en plus peur des gens. Comme ma période de collège, et comme l'école primaire avant ça.

    Je perçois bien la touche d'humour dans ta remarque... mais accepte aussi de percevoir la souffrance de quelqu'un qui a vécu quelque chose de dur (pour lui) et à qui tu répondrait "pff, mais ça s'est rien, MOI JE...".

    Je compatis à ton histoire, la tienne.
    Je ne te demande pas d'en faire autant pour la mienne, mais merci tout de même de ne pas la juger négligeable, juste parce que tu estime avoir vécu pire.

    Mon mari aussi a connu une période d'internat, dans le début des années 60, sans chauffage dans des dortoirs sans aucune des cloisons dont je disposais, moi. Un hiver, même, les canalisations ont gelé, et une tasse d'eau placée sous son lit aussi.
    Il ne me viendrait même pas à l'idée de comparer mon vécu au sien.
    Toi si?

    On ne peut pas comparer des souffrances. Certes, ça me touche de savoir que d'autres souffrent, ont souffert ou souffriront davantage que moi. Mais MA souffrance, elle m'est propre, tout comme mon histoire (et c'est de celle-ci qu'il s'agit ici).

    Ma période d'Internat n'a pas été un enfer.
    C'est seulement une période de mon histoire, c'est tout. Une étape parmi d'autres, et j'évoque ici mon ressenti.

    Ta réaction est naturelle (car elle a évoqué en toi des souvenirs), mais elle m'a blessée (par une comparaison que j'ai vécue comme mal venue), et je suis incapable de garder ça pour moi.

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  4. Il y a méprise, c'était juste mettre en parallèle les internats à deux époques différentes, je n'ai pas parlé de souffrance (où as tu lu que j'ai vécu pire que toi ?) parce qu'il est impossible de comparer deux vécus évidemment. Tu as fait un roman sur mes 4 ou 5 lignes en déformant mes propos, je m'abstiendrai dorénavant de commenter si ça doit te blesser parce que ce n'est pas mon intention.

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  5. @ Eve...

    désolée... distorsion cognitive (smiley qui rougit).

    J'ai (très) mal interprété "ce que tu décris me semble être le paradis".

    Non non, continue tes commentaires, c'est constructif... et puis ça aide les autres à comprendre ce qu'est une distorsion cognitive (°_°).

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  6. Oui je sais pour mon profil, c'est voulu. J'ai appris quelque chose : distorsion cognitive, en allant voir sur google, je ne savais pas ce que c'était. C'est vrai que j'ai souvent un humour particulier, mais il faut le prendre pour ce qu'il est parce que ce n'est jamais méchant. En même temps, te frotter à mes commentaires peut te faire du bien et t'apprendre à relativiser, non ?

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  7. @Eve : Relativiser... et essayer de me raisonner, tout simplement. ^-^

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  8. Oui voilà :) j'ai conscience que ça ne doit pas être facile, mais tu vas y arriver !

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  9. Pas facile l'internat.. ce mot m'a toujours effrayé quand j'étais enfant/ado. Je voyais ça comme une prison suprême.
    En tout cas tu as l'air de faire une très bonne analyse de ton vécu, cela doit grandement contribuer à ta "guérison".
    Courage tu es sûrement sur une bonne voie.

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Un petit mot, ça fait toujours plaisir...
Mais comme je n'aime ni les machines ni les trolls, je modère tout de même un peu ^^