mercredi 25 janvier 2012

Mon corps...

Machine aimée et détestée.
Enveloppe ordinaire de femme, avec des formes bien placées, dont j'ai appris à reconnaître qu'elles doivent évoluer dans le temps... Perdu le 38 uniforme de mes 18ans, aujourd'hui seul le torse y est encore conforme, les hanches touchant au 40/42. Peu importe, j'aime mes formes et les assume pleinement. Ce n'est pas contre ce corps là que je me  révolte, que je m'insurge.

C'est contre l'autre, celui au dedans. Les rouages, les fluides.

La machine, celle qui tousse, qui grince, qui se grippe.

Douleurs, tremblements, démangeaisons, eczéma, coliques quotidiennes, et une chimie déréglée qui donne une humeur en dents de scie, en montagnes russes, avec loopings intégrés.

Horreur. Ce corps que certains me disent "trop écouter", alors que d'autres me disent "ne pas assez écouter" (sans compter ceux qui me disent les deux, en alternance, en fonction de mon discours, de mon respect de leurs consignes...).

Le ventre en miettes, plusieurs fois par jour, je n'en peux plus, ça m'épuise. Chaque fois la même urgence, la même délivrance, la même souffrance. Épuisant. Et déprimant : avant cela ne m'arrivait qu'en situation de stress, d'angoisse (quand je sortais de chez moi, que j'allais à la fac, que j'allais à un rendez-vous...), mais aujourd'hui, c'est devenu chronique... et s'y ajoutent les coliques purement nerveuses des situations anxiogènes.

Le corps qui trompette sa souffrance, son état de tension, j'ai toujours connu. Les douleurs nerveuses dans les jambes quand j'étais à la primaire, la vessie qui me lâchait lâchement... Puis des douleurs, encore et encore, des tremblements, des saignements de nez nerveux, des cystites encore et encore et encore, sans parler de mes troubles d'hyperphagie boulimique me conduisant aux vomissements, à la nausée... mais aussi des troubles du goût, longtemps, et encore un peu aujourd'hui...
Et tous ces maux...
Pourtant j'ai les mots pour le dire, ce mal être que j'ai au profond de moi.
Reste à mettre en place les outils pour me libérer du mal être, puis me réapproprier la machine, le corps tordu par des années d'angoisse généralisée.

J'ai peur, j'ai mal, je suis épuisée.

Mes troubles sont la preuve que, malgré mon impression actuelle que "je vais plutôt bien", et bien ça ne va pas, justement. Tout fout le camp, en fait.

Il serait temps de mettre en œuvre les grands travaux.


jeudi 19 janvier 2012

"Maigrir c'est dans la tête", partie 3 : La clef du comportement alimentaire

Je continue le feuilleton de mes impressions relatives à ma lecture du livre du Dr Apfeldorfer...

La clef du comportement alimentaire

Le livre propose de tenir un carnet des conduites alimentaires. L'idée me plait beaucoup. Il s'agit de noter fidèlement les conduites, sans chercher à les maîtriser, au contraire de ce que j'avais tenté de faire, voici quelques années. En effet j'avais tenté de maîtriser mon alimentation en notant ce que je mangeais. Le problème c'est que dès que je commettais un écart, j'oubliais de le noter, volontairement ou pas. En fin de compte, noter mes excès avait été trop dur et j'avais laissé tomber. Là dessus, Apfeldorfer est super dans ses explications et je me suis reconnue dans ce qu'il écrit sur la difficulté de tenir un tel carnet.
Oui, on aimerait que nos débordements alimentaires n'aient jamais existé... qu'il est difficile, alors, de leur donner une réalité, au lieu de les oublier purement et simplement. Il parle "d'officialiser chaque prise alimentaire"... heu... Juste pour soi, hein.
Ce carnet n'a pas à être public.
D'ailleurs, si mon mari lit ça, je préfèrerait tant qu'à faire qu'il l'oublie, qu'il n'en fasse jamais mention devant moi, qu'il fasse tout pour considérer que c'est de l'ordre de la plus profonde intimité et que ça me fait suffisamment honte pour que je ne souhaite pas en parler avec lui.
Page 61, d'ailleurs il est écrit "Que se passera-t-il si votre conjoint [...] trouve ce carnet et y découvre vos turpitudes [...]? Ne va-t-il pas [...] vous mépriser au moins autant que vous vous méprisez vous-même [...]".

Le but du carnet est de nous conduire à considérer les débordements alimentaires non comme des fautes, mais comme des problèmes à résoudre. S'en suit des consignes pratiques que je vous épargnerais. Là encore, si ça vous intéresse, il existe des tas de sites qui donnent la marche à suivre.
Il y a même une petite "foire aux questions" relative à ce carnet. L'occasion par exemple de rappeler que le carnet n'a pas une vocation policière, mais bien de diagnostique (repérer et comprendre).

Vient ensuite justement un outil diagnostique. Certes, je n'ai pas tenu un tel carnet depuis des mois, voire des années, mais je commence à bien connaître mes comportements alimentaires.

Je suis une mangeuse binaire. Je mange "normalement" aux repas, en me restreignant (un peu, mais pas trop... surtout aux repas) et je pers le contrôle, en général entre les repas (mais pas que).
Je me suis rendue compte que j'ai des aliments tabous, ce que je n'imaginais pas (la fameuse alliance gras/salé/sucré... mais pas que... et il me reste à en identifier pas mal avec le carnet). Ce n'est pas compliqué, ce sont en général les aliments que je dévore quand je perds le contrôle.
Page 71, Apfeldorfer évoque mon cas de mangeur: "Les individus qui font des boulimies véritables et régulières, mais n'utilisent pas de moyen aussi radical que le vomissement provoqué, la prise de médicaments à hautes doses ou le sport frénétique pour ne pas prendre de poids sont, fort logiquement, fréquemment en surcharge pondérale".
Vous noterez qu'ils sont "fréquemment", mais pas "systématiquement".
Il continue en écrivant "Les psychiatres ont créé pour eux depuis quelques années une nouvelle catégorie, l'hyperphagie boulimique[...]. On considère habituellement  que les troubles psychologiques de ces personnes sont moins intenses, mais de nature semblable à ceux des personnes boulimiques nerveuses".
Bizarrement, ça fait du bien à lire.
Plus loin, il parle aussi de ces personnes qui mangent modérément les "jours ouvrables et qui basculent dans la frénésie alimentaire le weekend", ce qui était justement mon cas quand j'étais interne. C'est aussi ce type de comportements alimentaires que j'ai eu quand j'ai commencé à travailler en intérim : des conduites alimentaires normales durant les missions "longues" (c'est à dire quelques jours) mais une frénésie alimentaire épouvantable après, au moment du contrecoup nerveux.

J'ai aussi des périodes ou j'ai une alimentation non restreinte aux repas (je me ressers etc), avec en plus des pertes de contrôle. Mais en général, je suis plutôt restreinte aux repas, ne serait-ce qu'à cause de ma peur du regard de mon mari, et des autres en général.

Mieux comprendre ce que se restreindre veut dire.

Une sous partie non dénuée de sens... À lire. Je ne peux pas vous la résumer, désolée. J'ai surtout appréciée la partie relative au dialogue intérieur et à l'énergie nerveuse consacrée à lutter contre les tentations, ainsi que l'analyse du développement des tabous alimentaires (lesquels me concernent, alors que je pensais qu'il n'en était rien).
Extrait choisi, illustrant parfaitement la restriction, l'instauration de tabous alimentaires et à quel point les mesures mises en place afin de ne pas manger sont celles-là même qui précipitent la chute :
"Je ne dois pas en manger, comment faire pour ne pas en manger, et pourquoi après tout n'en mangerais-je pas ? et si j'en mangeais ? quand vais-je en manger ?"

Restriction et perte de contrôle : deux états de conscience fondamentalement opposés.

On se rapproche étarangement de mon problème de distorsions cognitive, je trouve. Une alternance entre un hypercontrôle pour maintenir la "norme", le "raisonnable", le "rationnel" et le basculement vers une perte de contrôle, justement, où on plonge dans l'irrationnel.
Malheureusement il semblerait que plus de contrôle aboutisse souvent à plus d'excès. Quelque chose dont je devrais essayer de me souvenir, au delà des mes problèmes alimentaires... sauf que savoir ne résous rien. Je le sais déjà trop bien.
Il paraît qu'il existe des bénéfices à cette alternance... et il s'agit surtout de l'effacement des autres soucis. Mais bon, je ne me sens pas trop concernée : mes problèmes forment un tout. Mon hyperphagie n'efface pas mes problèmes d'anxiété, ils s'y ajoutent. 

Le carnet explorateur.

Il s'agit non seulement de tenir un carnet des prises alimentaires, mais de noter les circonstances de celles-ci, et d'en identifier les causes. De toute façon, je ne pourrais pas tenir un carnet alimentaire sans noter les circonstances... peut être par besoin de me justifier.
L'auteur évoque alors les principaux facteurs déclencheurs des pertes de contrôle... Je retiens ici ceux par lesquels je me sens concernée.

La première par laquelle je me sente concernée, donc, est bien entendu la fringale psychologique, cette faim intolérable qui me tenaille parfois... L'auteur parle du sentiment de vide, d'inexistence douloureuse que ressentent certaines personnes. Manger, explique-t-il, peut procurer la sensation d'exister. Cela peut aussi être une façon de se faire du bien, mais aussi d'obtenir un répit, de cesser de penser à des situations douloureuses ou anxiogènes, de les évacuer même temporairement de son existence. Mais on échange un problème contre un autre : la honte, l'indigestion...

Ensuite je perds le contrôle quand certains aliments que j'aime, mais que je considère comme tabou sont facilement disponibles. Pas seulement dans les placards ou le frigo, mais simplement faciles à se procurer. Au point de ne plus penser à autre chose. Pourtant, ce n'est aps faute de me mettre des bâtons dans les roues, d'éviter d'avoir de l'argent liquide, de ne pas passer devant les magasins ou les rayons-à-la-con... mais comme le précise l'auteur, ces moyens sont peu efficaces (horreur! malheur!). Plus je chasse l'aliment de mon esprit, plus il m'obsède!!!
Quand je craque, j'ai honte, bien sûr.

Par ailleurs, je perds aussi le contrôle quand je subis des contrariétés, quand l'angoisse devient trop forte, que mon anxiété prend le contrôle. Ou quand tous ces problèmes associés me donnent un sentiment de mal-être intérieur trop profond, le sentiment que tout ça ne s'arrêtera jamais, et que, de toute façon, je ne saurais pas vivre autrement, vu que j'ai toujours été comme ça...

En fait, je perds le contrôle sous le coup de toutes les émotions, qu'il s'agisse de joie ou de tristesse. Je mange quand ça va mal. Mais je mange aussi quand ça va bien, parce que je suis fière de moi (réussite à un examen, fin d'une mission d'intérim durant laquelle j'ai su dominer mon angoisse...).

Quand je suis anxieuse, les pertes de contrôle se multiplient. C'est comme ça que j'ai recommencé à avoir des compulsions alimentaires au milieu de ma seconde année de droit, après avoir passée une année sans en ressentir le besoin. Le stress était revenu au galop, la conviction de l'échec. J'avais besoin de manger pour calmer mes angoisses.

Quand je m'ennuie, je mange. Mais quand je suis "plongée dans une activité prenante", j'oublie ma "faim"... comme par exemple là, depuis que j'ai commencé à écrire ce billet, il y a plus de deux heures (déjà?). Mais habituellement, je m'ennuie profondément. Je n'ai guère de "monde extérieur" et mon monde intérieur est déprimant de vide. Manger me remplit de quelque chose. Comme surfer sur Internet, jouer, lire, regarder la TV ou cuisiner.

Une chose en parenthèse : quand je cuisine, que ce soit du salé ou du sucré, je ne grignote pas. Ou très rarement. En fait, d'être plongée dans l'alimentation, dans le but de la partager est très satisfaisant en soi, et je n'éprouve pas ce manque.

Sinon, je perd aussi le contrôle de mon alimentation sous l'effet d'un sentiment d'insatisfaction de moi même. Ce n'est pas un secret sur ce blog, l'image que je me fais de moi même est plutôt douloureuse. Je place généralement la barre trop haut, mais cette conscience étroite n'allège pas le fardeau. Il était facile à une époque de gommer ce sentiment sous des montagnes de sucre (je me suis quand même calmée sur le sucre, grâce à une longue période de restriction totale du saccharose, vers mes 14-15ans).
En outre un important motif d'insatisfaction de moi même est... mon comportement alimentaire (c'est le serpent qui se mord la queue, là). Je mange parce que je suis nulle... je suis nulle donc je mange. Je suis conne, décidément.

Ha! Et puis le truc idiot... je mange aussi par opposition à un tiers. Mon mari, le pauvre. Il sait que j'ai des problèmes. La compulsion est cependant une notion qui lui est (j'en suis ravie pour lui) assez étrangère. Il voudrait m'aider, mais ne sait pas trop comment, et je lui en suis reconnaissante. Malheureusement j'ai terriblement peur de son jugement. Aussi ne puis-je m'empêcher de penser à son jugement face à mes "craquages".
À une époque, je lui avais demandé de m'aider. Je dois dire que ça me semblait une bonne idée, mais assez vite, comme je perdais quand même le contrôle, en cachette, comme depuis mon enfance, je me suis mise à lui en vouloir. D'être au courant de mon problème? De vouloir m'aider? De ne pas pouvoir? je dois dire que je ne sais pas trop.
J'ai commencé à me sentir surveillée (surtout après qu'il m'a fait remarquer que je mangeais certaines choses en douce, toute seule, ce que j'ai vraiment très mal vécu, parce que cette remarque qu'il me faisait sans arrière pensée et sans reproches, je la vivait comme une accusation... distorsion cognitive, ma chère ennemie). Et cette surveillance est devenue un poids, une entrave, contre laquelle j'ai combattu... en prouvant que je n'en avais cure. Donc en continuant à manger. C'est puéril? Peut être. Mais c'était involontaire, et quoi qu'il en soit, ça me fait souffrir d'être comme ça, alors autant ne pas en rajouter.
Je ne veux pas "transformer ce qui devrait rester privé, intime, en une lutte de pouvoir". Surtout si c'est dans ma tête que la bataille se déroule.
 ♦♦♦
En bref, une partie de mon alimentation est prise hors des repas, mais presque toujours de manière anarchique. J'ai des aliments "tabous" et je suis la plupart du temps dans un état de restriction alimentaire, ce dont je n'avais pas conscience avant de lire ce livre. Cette restriction, loin de me permettre de stabiliser mon alimentation, me conduit en général à la surconsommation des aliments tabous (voire des aliments tout court... il m'est déjà arrivé de manger 400gr de poireau cuit histoire d'avaler quelque chose!).

Je contrôle très mal mon alimentation, en mangeant souvent vite, malgré mes efforts, prenant une bouchée, à peine mâchée, avalée, et j'en reprend encore, et encore et encore... surtout lors des crises d'hyperphagie boulimique (mais un peu pendant les repas aussi).

Aux repas, j'ai tendance à trop me servir, pour ne pas faire de restes (alors que dans mon enfance, c'était autorisé... mais on me faisait souvent remarquer que j'avais "les yeux plus gros que le ventre", ce qui m'occasionnait une souffrance que je n'exprimait pas). Cette tendance est devenue moins marquée au restaurant ces dernières années, et c'est heureux.

Cependant c'est surtout en dehors de repas que je perds le contrôle de mon alimentation, en général quand je me sens "vide". Ce problème est récurrent chez moi, et je pense que ce n'est qu'en traitant mes problèmes d'anxiété sociale et de troubles anxieux généralisés que je pourrait le solutionner. Je mange donc en lisant, en étant derrière mon PC, devant la TV, voire en marchant. Il m'est arrivé de craquer lamentablement sur mon lieu de travail devant une tranche de saucisson (oui, une seule, mais c'est déjà du vol).

En dehors des repas mes excès, je consomme à peu près de tout selon les disponibilités et l'intensité de la crise, mais toujours en secret. Il peut s'agir d'aliment prêts à consommer achetés "spécialement en vue d'une perte de contrôle prévisible" (j'aurais été incapable de formuler ça comme ça, sans Apfeldorfer). Il peut s'agir d'aliments que je prépare exprès (c'est plus rare... on se fait plus facilement "choper" si on consacre du temps à préparer des pâtes ou des pommes de terre sautées... ces dernières ayant été ma spécialité à l'adolescence : j'en consommais des quantités folles, généralement la nuit). Il peut aussi s'agir des aliments achetés avec mon mari, pour notre consommation usuelle (biscuits au kilo, pain de mie...). Et pour finir, il peut s'agir de restes, mais c'est bien plus rare, et en général ce sont des légumes et ça ne me pose pas vraiment de problème.

Je perds le contrôle dans diverses situations : quand les aliments que j'aime sont facilement disponibles (y compris en magasin), lorsque je suis contrariée (souvent du fait de mon anxiété), lorsque j'éprouve des émotions débordantes (joie, tristesse, colère...), quand je suis anxieuse ou fatiguée (autant dire quasi tout le temps!), quand je m'ennuie, que je me sens vide, lasse, quand je me révolte contre des contraintes, quand je suis insatisfaite de moi... et malheureusement, parfois dans cette sorte d'opposition malsaine contre un tiers.

Dans le prochain billet, la clef de la modération...

EDIT : j'ai pas tenu 5 jours pour tenir scrupuleusement mon carnet... Et bizarrement ce ne sont pas les prises alimentaires entre les repas, mais celles justement des repas, qui font que je me met à oublier de noter... bizarre... à creuser!

mercredi 18 janvier 2012

"Maigrir c'est dans la tête", partie 2 : La clef de la décision de devenir mince.

J'ai parlé dans mon précédent billet de ma lecture du livre "Maigrir c'est dans la tête", du Dr. Apfeldorfer.

Vu la longueur de mon premier billet sur le sujet, j'ai décidé d'aborder les différentes clefs et mes impressions les concernant dans des billets séparés.


La clef de la décision de devenir mince

L'introduction du chapitre me frappe. L'auteur y parle des gros, mais je peux facilement passer outre ces termes en les remplaçant pas "grignoteur compulsif". Par exemple "Tenter de maigrir et n'y point parvenir, ou bien maigrir et regrossir tout de suite après, sont des épreuves dont on a le plus souvent du mal à se remettre : on est alors confronté à sa propre impuissance [...]. Le monde entier clame autour de vous que , si vous êtes gros, c'est que vous êtes faible, veule, sans volonté, que vous vous complaisez dans votre graisse, que vous payez là votre pêcher de gourmandise [...]".

Si je remplace quelques mots par d'autres, j'obtiens : "Tenter de maigrir cesser tout grignotage, et n'y point parvenir, ou bien maigrir et regrossir y parvenir pendant un temps donné, mais recommencer tout de suite après, sont des épreuves dont on a le plus souvent du mal à se remettre : on est alors confronté à sa propre impuissance [...]. Le monde entier clame autour de vous que , si vous êtes gros malheureux avec vos prises alimentaires c'est que vous êtes faible, veule, sans volonté, que vous vous complaisez dans votre graisse hyperphagie, que vous payez là votre pêcher de gourmandise [...]".

Ouais... ça marche à peu près (jusque là, je n'ai pas encore lu le reste du livre...).

La première question posée par le bouquin ne me concerne pas ("avez vous raison de vous trouver trop gros"). Depuis ma tentative de régime de l'an passé, je ne me trouve plus grosse. J'ai une morphologie normale, et même si j'aimerais perdre un peu de ventre, nan, je ne suis pas grosse, et ce n'est pas vraiment mon poids que j'ai en tête en lisant cet ouvrage.
Cela au moins est clair pour moi.

Ensuite... "Ce que vous attendez de votre amaigrissement". En remplaçant "amaigrissement" par "un retour à des conduites alimentaires normales", ça marche à peu près aussi.

Améliorer l'état de ma santé est un leitmotiv assez important. Mais il faut préciser que ça concerne beaucoup ma santé mentale. Et un peu ma santé physique, parce que m'est avis que mes comportements alimentaires ne sont pas top top du point de vue des triglycérides et autres cholestérols...

Améliorer mon bien être physique rentre aussi en ligne de compte, mais pas tellement. C'est plus de l'ordre de la santé, vu que mon bien être physique est surtout perturbé par mes problèmes de digestion (de toutes sortes). Je l'ai dis, je ne me sens pas "grosse". Même si mes cuisses et mes hanches bien garnies ont parfois des inconvénients en terme de mouvements, mais de toute façon, je ne veux pas vraiment perdre cette masse, car je la trouve ma foi assez jolie et séduisante (mais la cellulite, elle, aurait le droit de me fiche la paix).

Amélioration de l'esthétique : ha oui, là, bon, c'est sûr. Je me dis que si j'arrivais à maîtriser mes prises alimentaires, je mangerais moins, donc je perdrais du poids, donc du ventre, et peut être de la cellulite. Et si j'étais plus courageuse, moins veule etc, je ferais du vélo d'appartement trois fois par semaine et serait plus avantageusement proportionnée. Et avec des "si", on mettrait Paris en bouteille.

Être comme tout le monde? Je m'en fous un peu, la plupart des gens ne se rendant même pas compte que j'ai un "problème" (des problèmes, en fait, mais bon...).

Plaire, séduire, être aimé... C'est compliqué. Oui, si j'arrivais à cesser de boulimiser, j'ai le sentiment que mon mari m'aimerait davantage. Ou plutôt, j'ai sans doute l'impression qu'il m'aime moins, ou plutôt que son amour est comme incomplet, parce que j'ai ce (ces) problème(s). Comme si mes défauts amputaient l'amour et surtout la confiance qu'il a en moi. Difficile a expliquer. À creuser.

Gagner sa propre estime et s'aimer davantage. Voilà sans doute la plus grosse motivation que j'ai. Mais c'est aussi celle que j'ai pour me soigner de mes troubles anxieux, de ma phobie sociale, de mes distorsions cognitives... et pourtant je stagne depuis des mois dans la même inaction.

Me purifier ou me punir? Je ne crois pas. Je ne cherche pas à faire un jeûne, à faire un régime restrictif où l'interdit domine, mais juste à revenir à une alimentation "normale", prise au cours des repas, ou à la rigueur entre, mais sans tomber dans les excès incroyables que j'ai pu connaître par le passé. Je dirais même que c'est plutôt l'inverse : me purifier peut être, mais me récompenser. Enfin je ne sais pas, j'en viens à douter.

On en vient à ma motivation principale : Être maître de mon alimentation et de mon poids. Surtout de mon alimentation, vous l'aurez compris. Le poids, selon moi, viendra de lui même, si j'arrivais un tant soi peu à "tenir" plus que quelques jours (mon maximum contemporain, même si par le passé j'ai connu des mois entiers de régulation et de modération). D'ailleurs justement j'ai eu la preuve que le poids se stabilisait à la baisse quand j'arrive vraiment à "tenir" sans comportements boulimiques.

Quant à réussir ma vie, heureusement, je ne crois pas que ça tienne à une perte de poids ou à une maîtrise des prises alimentaires... mais peut être par contre que mes problèmes d'estime de moi même, d'anxiété sociale et d'anxiété tout court, eux, ont un rôle à y jouer.

"Pourquoi décidez vous de maigrir maintenant?"

"Maigrir" étant toujours de trop, ça fait des années que je suis malheureuse dans mes prises alimentaires. Sans doute que la période où j'ai été malheureuse de la façon la plus exacerbée était celle de mes 16-17 ans, durant laquelle je me gavais du matin au soir en weekend, avant de vomir au milieu de la nuit, indigestion oblige. Une façon sans doute de détourner mon anxiété de sa cause, c'est à dire du lycée et de son internat. Mais personne à l'époque n'a envisagée une forme de boulimie. Et je n'ai jamais parlé de ma souffrance face à la nourriture.
En tout cas, pourquoi maintenant? Je ne sais pas.

Peut être parce que mon poids a augmenté régulièrement de manière insidieuse, depuis une dizaine d'années, et que l'an dernier, pour la première fois je me suis laissée tenter par ce que j'avais jusque là toujours décrié : un régime.

L'an dernier, donc, je me suis trouvée grosse, pour la première fois de ma vie : changer de miroir au moment où j'ai changé de salle de bain, car de maison également.

À ce moment là, oui, j'ai vraiment voulu maigrir.
Me sentant incapable de me restreindre dans mes prises (c'est à dire cesser de grignoter sans arrêt), j'ai choisi le régime Dukan justement parce qu'il autorisait les grignotages, du moment qu'il s'agissait de protéines.
Mais je n'ai pas pu "tenir" et j'ai laissé tomber.
Ensuite j'ai réussi pendant quelques temps à ne pas reprendre les prises alimentaires massives entre les repas, en trompant mes compulsions avec des tisanes et autres boissons chaudes non sucrées.
Et puis je suis retombée dans les tartines, les gâteaux achetés presque "à l'insu de mon plein gré" en grande surface... j'ai acheté, mangé, jeté (je jette beaucoup de nourriture, quand je suis prise de dégout de moi même... et parfois, c'est affreux à dire, mais je vais dans la poubelle récupérer ce que je peux, pour satisfaire mon envie de manger).

Pourquoi maintenant, alors?
Je ne sais pas.

D'ailleurs, maintenant, ce n'est pas maintenant. Parce que je me sens incapable de lutter sans me faire aider. Et que pour le moment, même si j'ai très envie de commencer une vraie thérapie (en TCC), je me sens incapable d'en faire les démarches. Je crève de trouille, de cette peur inexplicable, irrationnelle et incontournable. Alors je prépare le terrain, en me disant que ça va finir par venir, que je vais franchir le pas.

Je me dis aussi qu'il devient essentiel d'enfin être capable d'expliquer cette souffrance que j'ai face à la nourriture. Parce que dans le passé, quand j'ai tenté d'en parler, on m'a souvent prise à la légère, en me disant que "tout le monde grignote", que c'était normal. Comprenez : je ne suis pas grosse et je ne me fais pas vomir. Je ne suis donc pas boulimique. Ce n'est donc pas grave. CQFD.
Personne ne tenant compte d'un critère essentiel : mon niveau de souffrance.

Ha. Si.
Pourquoi maintenant, donc ?
Sans doute parce qu'il y a un mois, je suis allée chez le médecin avec mon mari, suite à une prise de sang annuelle relative au cholestérol, triglycérides etc.
J'ai parlé de mon "grignotage" entre les repas (j'ai toujours du mal à parler de compulsions alimentaires, d'hyperphagie compulsive ou d'hyperphagie boulimique). Le médecin, que je n'ai encore jamais vu en tête à tête (par exemple pour lui exprimer mes angoisses, mon anxiété et ses manifestations), a ressorti le refrain du "tout le monde grignote, c'est normal". À quoi j'ai répondu "sans doute, mais pas au point d'arriver aux repas en ayant envie de vomir".
La réaction a été "Ha! Quand même!".
Certes, ça n'a pas été plus loin. Mais ma souffrance de ne pas avoir été prise beaucoup au sérieux, en plus de 20 ans de "grignotages" intempestifs et plus ou moins douloureux s'en est trouvée un peu allégée.
Et j'ai eu envie de lire cet ouvrage, loué par nombre d'internautes, et quelques amies de forums.
Voilà, c'est ma réponse à "pourquoi maintenant".

"Est-ce vraiment vous qui décidez de maigrir?"

Cessez mon grignotage, il n'y a visiblement que moi et mon mari que ça inquiète. Moi parce que ça me plonge dans un maelström de sentiments peu agréables à vivre (honte, dégoût de moi même, impuissance, lâcheté...). Mon mari, tout simplement parce qu'il me voit malheureuse, et que ça ne peut pas le réjouir, vous vous en doutez. Je ne peux pas dire qu'il me mette la pression, même si je sais qu'il serait heureux que je règle ce problème.

Le reste du monde s'en fiche un peu. Et comme je l'écrivais plus haut, je ne suis pas grosse, j'ai des bilans sanguins à peu près dans la normale, alors mon médecin ne s'en fait guère.

"Avez vous le droit de maigrir?"

Un non sens en ce qui me concerne. J'ai le droit (le devoir...?) de cesser de grignoter. Et j'ai pleinement le droit de maigrir si c'est ce que je veux.

"Êtes vous prêt à payer le prix de la minceur"

C'est là que commencent les problèmes pour moi...
Car "maigrir, c'est devoir prêter davantage attention à sa façon de s'alimenter"... quoique j'y prête une grande attention... malheureusement je ne fais pas ce qu'il faut, et j'en ai une conscience aigüe.

Que ce soit parce que je grignote du gras-sucré-salé ou que ce soit parce que je me rend bien compte que je n'ingère pas forcément mes 65gr de protéines pures par jour (1gr/kilo de poids), pas assez de glucides à faible IG, et parfois trop de fibres (oui, je sais, je flirte avec l'orthorexie, un autre trouble alimentaire).

En fait paradoxalement, quand je suis en pleine crise d'achats pour satisfaire mes compulsions, j'essaye parfois de maîtriser les prises alimentaires.
Je me tiens alors un dialogue intérieur du genre "il ne faut pas que j'achète du sucré, parce que ça sera pire, parce que gras+sucré, c'est pire que gras+salé", parce que vous comprenez, les sucres ajoutent leurs calories aux graisses. Et parfois ce discours part complètement aux orties, je me retrouve avec un gâteau roulé à la crème au beurre pleine d'émulsifiants et de graisses saturées, d'arômes au gout affreux. J'en mange une part, je me dégoûte et j'écrabouille méthodiquement le reste dans ma poubelle, bien mélangé au reste des ordures, pour être sûre de ne pas y revenir.

À part ça? Enfonçage de porte ouverte : "renoncer à trop manger, c'est devoir affronter divers problèmes d'ordre psychologique". Nannnnnnnnnn!?! Pas pooooooossible! J'aurais jamais cru ça, quoi! C'est dingue!
Je ne m'étendrais pas davantage sur le sujet.

"Renoncer à être gros, c'est se trouver dans l'obligation de devenir autre". Me sens pas concernée.

Les différentes alternatives.

Le livre comporte un certain nombre de tests à QCM qui permettent d'évaluer différents points. Par exemple les motivations : en ce qui me concerne, j'ai un poids normal et je n'envisage de perdre du poids que quand je me sentirais capable de maîtriser mes conduites alimentaires (mon objectif principal, en fait). Mon apparence, ma santé, mon confort physique me conviennent, et ce ne sont pas vraiment ces aspects qui guident ma démarche. Par contre je cherche clairement à améliorer en partie mes problèmes de vie (même si je ne me fais pas d'illusions, il en faudrait bien plus).
Prendre une décision? Pourquoi?


Dans mon prochain billet : La clef de la modération.

Je voudrais tellement maîtriser mes prises alimentaires.

J'ai lu "Maigrir c'est dans la tête", de Gérard Apfeldorfer. Un livre intéressant, mais qui ne me concerne pas tout à fait. Je ne suis pas grosse et je ne cherche pas à maigrir.

Certes, je suis dans la fourchette haute du poids normal pour ma taille, mais il reste que maigrir n'est pas vraiment ma préoccupation principale. Du coup le livre s'adressant aux gros et aux obèses, une partie du discours me passe complètement par dessus la tête.

Finalement, ce livre m'a surtout permis de préciser mon problème d'hyperphagie compulsive, c'est à dire comprendre comment je mange et pourquoi je mange. Là, ce n'est pas compliqué, je mange pour plein de mauvaises raisons, en dehors des repas, et parfois même pour de mauvaises raisons, aux repas.

Mais reprenons un peu le livre, histoire de mettre un peu tout ça au clair...

Introduction :
"Vous qui désirez tant maigrir, vous qui y aspirez depuis si longtemps sans jamais y parvenir, vous qui passez votre temps à perdre et à reprendre du poids, acceptez de regarder la vérité en face : pour devenir mince, perdre des kilos ne suffit pas. [...]"

Quelques mots en trop pour moi dès le début.
En effet, je ne cherche pas à maigrir, ni même à devenir plus mince.
C'est vrai, il y a un an, je le voulais, et j'ai tenté le seul et unique régime de ma vie (mais pas la première période de restriction alimentaire... j'y reviendrais). J'ai tenté LE "Dukan". J'ai a peine perdu et surtout, je n'ai pas tenu. Les compulsions sont revenues au galop. Je n'ai pas perdu de poids. J'en ai un peu repris, mais sans remonter au delà du point de départ, heureusement.
J'ai arrêtés là les bêtises du point de vue de "l'amaigrissement magique" (dixit Apfeldorfer).

Pendant un an, j'ai encore tenté de maîtriser mes prises alimentaires, avec un succès très mitigé, voire inexistant, je dois l'avouer. Dans la honte et la culpabilité, j'ai continué à bouffer, me gaver, me remplir entre les repas, et continué à manger "normalement" au repas, pour ne pas éveiller les soupçons de mon mari.
Pas terrible comme attitude, et en avoir conscience n'arrange rien, bien entendu.

Et puis là, je me suis acheté ce livre.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, le livre s'articule autour des sept "clefs" nécessaires à l'aboutissement du projet de minceur des gros. Oui les gros, car le livre s'intéresse à eux avant tout, qu'ils soient réels ou imaginaires (ces "gros", et souvent ces "grosses" ayant une morphologie normale, un IMC normal, mais qui voudraient être filiformes ou avoir un IMC plancher).

Or je ne me sens pas et je ne suis pas grosse.
Je suis malheureuse dans mes comportements alimentaire, comme je suis malheureuse avec mes troubles anxieux et ma phobie sociale.

Bref, les sept clefs proposées par l'auteur sont celles de :
  • La décision de devenir mince
  • Le comportement alimentaire
  • La modération
  • La nutrition
  • L'existence de soi
  • Le corps
  • La vie
Pour plus de précision, lire le livre ou consulter la multitude de sites qui précisent la méthode. Ici c'est une analyse personnelle de ma lecture du livre, et des conclusions que j'en tire, pour moi même.

Comme dit mon mari, "à chacun sa vérité" et pour trouver la votre, je crains qu'il ne vous faille la chercher vous même.

Mes impressions vont donc suivre l'articulation du livre. Certaines clefs en ont suscité de nombreuses, d'autres aucune ou presque. J'y reviendrais dans de prochains billets.



Les autres et pas moi...

Ces derniers temps, je suis mal dans ma peau et je ressens un regain dans le besoin de suivre une thérapie. Pourtant, à certains moments, je me dis "à quoi bon". J'ai le sentiment que ça ne servira à rien, que même si je me sens mieux dans ma peau, je continuerais à vivre dans le même isolement social. J'ai du mal à imaginer que je puisse améliorer mes performances sociales et développer ensuite un réseau d'amis ou de connaissances. Je ne sors pas, si ce n'est pour travailler. Je ne connais personne, si ce n'est mes employeurs, et vaguement quelques voisins. Et surtout, je n'ai jamais connu personne.
D'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été isolée des autres. Jamais je n'ai tissé de vrais liens avec les autres. Mes rares amis d'école, de collège, puis de lycée et d'université, je les ai eu en quelque sorte "par défaut", pour ne pas rester seule, mais sans parvenir à me sentir "en lien" avec eux, justement. Donc je n'ai pas conservées ces relations.

Je fini pas être envieuse de ces personnes qui, à un moment difficile de leur vie ont basculé dans la phobie sociale, après avoir connue une vie toute autre. Moi j'ai le sentiment d'avoir toujours été ainsi, et je ne vois pas bien comment on pourrait m'aider à y changer quoi que ce soit.

D'où peut être ma difficulté à relancer les démarches pour une thérapie.

vendredi 13 janvier 2012

Exclusion, mise à l'écart, rejet...


Ces derniers temps, l'essentiel de mes rêves tournent autour du thème de l'exclusion, de la mise à l'écart, du rejet. Pas étonnant dans ces conditions que je me réveille tous les matins avec cet épuisement qui me colle à la peau.
Les cauchemars sont divers, les situations changent, mais au final, je me retrouve toujours seule, exclue de la vie sociale, des activités.

En réalité, c'est moi qui m'en exclu. D'ailleurs cela fait maintenant neuf mois que nous avons emménagé dans les Hautes-Pyrénées, et je ne connais toujours personne ici. À peine si j'ai de vagues échanges avec les voisins, que je n'ose fréquenter (et comment m'y prendre, de toute façon?).

Mon rêve est pratiquement aujourd'hui de rejoindre un groupe de parole ou de sophrologie, constitué d'anxieux sociaux, comme moi, pour essayer de nouer des liens.

lundi 9 janvier 2012

Lessivée

Début 2012, je recommence à me lever fatiguée, à me sentir constamment au bord de l'épuisement. Le stress me rattrape, je recommence à aller travailler avec cette sorte d'angoisse au ventre, cette lassitude.
Sans doute la même que nombre de gens, qui finalement n'ont pas vraiment choisi leur emploi. C'est pourtant mon cas, même si j'en espérais davantage. Faire des ménages, ce n'est pas franchement mon objectif. Mais il faut en passer par là, et je le savais. Alors je me ménage dans un coin de ma tête mon projet professionnel de future auto-entrepreneuse du domaine de l'aide aux personnes. Mais avant il faut obtenir l'agrément. Et pour ça, il faut décrocher une formation.
En attendant, je travaille, et j’accepte les contrats. J'essaye de faire abstraction des patrons pas faciles (j'en ai une en ce moment, pour encore 14h) et me concentre sur mon contrat en or, mes 9h par semaine chez une dame adorable.
Mais même chez cette dame là, j'y vais parfois avec une angoisse difficile à expliquer, nouée au bide. J'y ai quelques débuts de crise d'angoisse, que je ravale bien vite, pour ne surtout rien laisser paraitre, et j'essaie d'avancer, comme je peux, sans faire trop de bruit, sans qu'on me remarque trop.

Mais je me sens lessivée. Je vois revenir au galop les diarrhées fonctionnelles, les douleurs articulaires (aux hanches et aux genoux), les douleurs dans la nuque et les mâchoires, l’eczéma du cuir chevelu, la perte de cheveux... la difficulté à rester debout sans me sentir épuisée, même sous la douche!

Je me sens lessivée, oui...
Encore plus, peut être, en ce 09 janvier, date du début de la formation que je voulais à l'AFPA, celle qui m'est passée sous le nez parce que je suis trop diplômée.

Mais bon, je ne vais pas embêter mon petit monde avec tout ça. Après tout, ça fait des années que ça dure, les autres aussi ont le droit d'en avoir marre. Dans ces conditions, à quoi bon ressasser, encore et encore?
Bien entendu, de temps à autre, la déprime (la dépression?) reprend le dessus, et ça déborde, mais vite vite, il faut éponger le surplus, la goutte d'eau qui a fait déborder le vase, et hop! ça repart.

Je suis en pleine forme, puisque je vous le dis!

Il faudrait que je me fasse soigner, mais entrer en parcours de soin, ça signifie des démarches, beaucoup de stress, la peur d'être à nouveau confrontée à des personnes incompétentes, et du coup, je laisse traîner les choses.
Pas très sain comme attitude.

lundi 2 janvier 2012

Une très belle année 2012 à tous

Pour bien commencer l'année, un beau coucher de soleil, tout en couleurs et ombres chinoises...