lundi 6 février 2012

Mes parents, ma phobie, des découvertes...

Ce weekend mes parents sont venus partager quelques flocons de neige avec nous... Il faut dire toute de même que depuis décembre 2010, moment où nous avons achetée la maison, nous n'avions jamais vu neigé. C'est chose faite depuis jeudi dernier.

Ce long weekend froid m'a donné l'occasion, pour la toute première fois de parler avec mes parents de ma maladie. Et au delà de ça, d'évoquer des souvenirs avec eux. Pour découvrir que, même s'ils se sont rendus compte à mon adolescence que je n'allais pas bien, ils sont passés à coté de tas de choses.

Culpabilité des parents de ne pas avoir vu...
Et pourtant "d'aussi loin que je me souvienne, j'ai toujours été comme ça".
Mon souvenir le plus ancien de ma peur des autres remonte à la maternelle. Je n'avais donc pas plus de quatre ans.

Difficile de parler de tout ça.
Difficile aussi d'entendre que mes distorsions cognitives, depuis toujours, ont occulté à ma conscience une partie de la réalité des événements. Du coup mon point de vue sur certaines choses changent. Une sorte de paranoïa ancienne étant soudain révélée à ma conscience horrifiée.

J'y reviendrais...

jeudi 2 février 2012

Prise de décision importante

Cette formation, je la voulais, et je l'ai eu.
Pour être exacte, j'ai obtenue une place, suite à un abandon.
C'était mardi dernier, le 31 janvier 2012.

Chronologie :

Mardi matin, j'accompagne mon mari chez le neurologue en consultation... le monsieur à du retard, mais nous sommes rentrés à la maison bien avant l'heure que je parte travailler. Car j'embauche à 11h.

À midi, d'ailleurs, je rentre à peine du travail que mon mari m'apprend "qu'il s'est passé beaucoup de choses" ce matin là. La Banque Postale a appelé (un détail) et puis une dame de l'AFPA, aussi. Une place de formation s'est libérée.

Mélange de sentiments instantané en moi. Pfff... je la voulais, je la veux cette formation, mais là, j'entre en CDI la semaine qui vient, dès le 6 février. Un CDI super sur mes 9h par semaine auprès d'une dame formidable, un travail en or. Un CDI qui me donne droit à une mutuelle en or (38euros/mois, et des garanties dentaires à 300%...). Et puis surtout, je suis souvent à la maison, et ça me plaît beaucoup. En plus je sais que suivre cette formation va être très anxiogène. Arg ! Mais si je me "dégonfle", que je dis non, qu'est ce que mon mari va penser? Et la dame de l'AFPA ? Et ma conseillère Pôle Emploi ? Et ma famille ? Et tous les gens qui ont suivi le feuilleton ? Ne vont-ils pas me prendre pour une girouette ?

Là mon mari me dit "c'est une opportunité qui ne se représentera peut être pas..." (je zappe complètement "la dame à dit que...". Je fonce tête baissée dans la brèche : voilà, mon mari semble m'encourager veut que j'y aille, puisqu'il me dit ça ! Mon choix est donc fait, grâce à lui! Il faut que j'appelle! Aller !

Mon mari n'arrive même pas à me dire qu'il voudrait qu'on pèse le pour et le contre, ensemble, en attendant 14h. Je suis complètement obsédée par l'idée d'appeler la dame, de lui dire que oui oui oui, je veux cette place qui me tend les bras... mais que je suis très ennuyée par rapport à mon employeur. Ben oui : me trouver une remplaçante pour mon contrat de 9h, au pied levé, en 3 jours, c'est fou, quoi!

D'ailleurs, impatiente, j'essaye d'appeler sans grand espoir à midi vingt. Je raccroche en entendant un message enregistré. J'attends 14h, complètement fébrile, à coté d'un mari mal à l'aise, mais toute à mon obsession, je ne m'en rend même pas compte.

À 14h, j'appelle. Occupé. Boite vocale. Je rappelle à 14h05. Même chose. À 14h15, je rappelle, mais je dois partir travailler, et le numéro étant toujours occupé, je laisse un message, affirmant que je tenterais de recontacter mon interlocutrice depuis mon travail. Et je pars.

Je voudrais à la fois ne pas dire la chose à la dame pour qui je travaille, et le lui dire. Je m'absente tous les quart d'heure pour rappeler un numéro obstinément occupé. D'ailleurs j’essaie de contacter également le standard... lui aussi occupé.
Finalement, sur le coup de 15h30 la fille de la dame dont je m'occupe descend voir sa mère et je me sens dans l'obligation de l'informer qu'on m'a contactée le matin à propos de cette formation.
Autant j'aurais pu partir en formation le 06 janvier, sans trop de problèmes, autant partir maintenant, c'est compliqué. Sa maman et elle ses sont habituées à moi. En plus Mme R doit partir quelques jours... si je ne suis pas là, elle annule son voyage.
Toutes deux, nous essayons de contacter l'AFPA jusqu'à 16h, sans succès.

Je joue de malheur, car pour la première fois en 3 mois, l'association qui m'emploie me contacte par téléphone, durant mes horaires de travail, pour me proposer de reprendre un contrat de sortie d'hospitalisation qui doit se prolonger (j'ai déjà travaillé au mois de janvier chez la bénéficiaire, qui, ayant de nouveau été hospitalisée a droit à de nouvelles heures d'aide ménagère...). Prise au piège, je me sens obligée de dire que ça tombe très mal, et qu'on m'a appelée le matin même pour une place en formation.
Bizarrement, j’attends presque qu'on me dise que ce n'est pas possible (même si je sais que juridiquement, rien ne s'y oppose, puisque je suis en fin de CDD).

Toujours sans réponse de l'AFPA à la fin de mes deux heures de travail, j'appelle mon mari à 16h30. Je lui raconte que je n'ai pas pu contacter l'AFPA, que j'y vais en voiture... et je ne le laisse pas le loisir de me calmer, de me raisonner, ou tout simplement de me parler.

Les embouteillages aidant, les feux rouges s'y mettant aussi, j'arrive au campus à 16h48. L'administration fermant à 16h45. C'est foutu.

Et là, pour couronner le tout, je passe à l'association au retour, pour poser mes feuilles horaires du mois de janvier. J'aurais pu m'en passer, mais j'avais dis que je le ferais, et je ne réfléchis pas. Du coup je dois m'expliquer : pourquoi je la veux, cette formation?
Et bien, pour la première fois depuis cinq heures, la frénésie me quitte. Je me met à douter.
Tiens, oui, pourquoi je la veux?
Je sais très bien pourquoi je la voulais, il y a des mois... mais pourquoi est-ce que je la veux toujours, justement?
Je m'empêtre dans mes explications. Je doute mais sans oser le laisser voir.
Au final on me dit que je dois donner ma décision le lendemain matin, que j'ai une réponse de l'AFPA ou pas.

Je rentre à la maison, un peu abattue.
J'envoie un message à la dame de l'AFPA, dont j'ai le mail dans mon carnet d'adresses. Je lui explique les péripéties de mes tentatives d'appel de la journée. Et une fois de plus je lui affirme que je veux la place.

Sauf que... je n'en veux pas de cette place.
Pas maintenant.
Pas comme ça.

J'arrive à en parler à mon mari.
Il ne veut pas non plus que j'accepte.
Il se trouvé égoïste, parce qu'il veut que je reste avec lui. Mes 9h par semaine lui convienne. Il aimerait que j'en fasse une quinzaine, pas plus. Il me sent épanouie, depuis que je travaille, mais il sait que si je vais en formation, je serais stressée tout le temps.
Je souffle enfin.
Nos raisons ne sont pas égoïstes. Ce sont les notre.
Et notre décision à nous, de couple, pour nous, pour l'avenir, est prise.
Ce sera non.

Quel gâchis...
Pas pour la place ! Pour tout le reste : l'inquiétude de ma patronne et de sa fille, de mon employeur, la mienne. Tout ça, parce que j'ai eu peur de prendre une décision à 12h15, et que plutôt que de consacrer du temps à la discussion, j'ai interprétée une phrase prononcée par mon mari comme un encouragement à foncer tête baissée.
Il faut dire que je n'y croyais plus, à cette place en formation. Je n'avais donc pas pris de temps pour réfléchir aux implications de son obtention, maintenant que je travaillais.

Je voulais cette place à l'époque où je me trouvais profondément incompétente. À l'époque aussi où les employeurs, en voyant mon CV lors des entretiens d'embauche constataient mon absence d'expérience professionnelle et me renvoyaient poliment.
Mais maintenant, pourquoi insister ?
Je n'en ressens plus le besoin, je dois dire.

Alors à 19h30, j'ai pris mon téléphone et j'ai appelée Mme R., histoire qu'elle rassure sa maman. Non, je ne prendrais pas cette place de formation. Oui, je resterais à travailler avec sa maman. Une très bonne nouvelle, pour elles.

Le lendemain, à 8h30 pile, j'ai appelée l'association, pour leur apprendre la même nouvelle, plutôt sereine, malgré mon inquiétude vis à vis d'eux (mais qu'est-ce qu'ils doivent penser de moi!?!).

Et vers 9h, quand la dame de l'AFPA a appelé pour dire que la place était toujours libre, et que le réseau téléphonique avait "flashé" la veille... je lui ai dis qu'hier était passé, et que maintenant, c'était non. Et que oui, je savais que c'était une opportunité qui ne se représenterait sans doute pas. J'ai accepté de discuter un peu avec elle, mais je lui ai fais comprendre que ma situation personnelle avait changé, que j'étais sûre de mon choix.
Et que surtout c'était le miens.

Je ne crois pas que je redemanderais cette formation.
Mes formations futures, elles me viendront de mon employeur, que je ne compte pas quitter de si tôt.

Fin du feuilleton AFPA.
Dur de choisir, quand on veut plaire aux autres en s'oubliant soi-même...