lundi 7 mai 2012

Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quelle étagère...?

Jeudi 10 mai, à 13h30, je serais dans le bureau d'un psychiatre spécialisé en TCC.
Mardi 22 mai, à 9h, je serais dans le bureau d'une psychologue du CMP spécialisée en TCC.
Deux thérapeute valent-ils mieux qu'un ? Je ne sais pas, en tout cas mon médecin traitant m'a conseillé de voir les deux, au moins pendant un temps, ne serait-ce que parce qu'on "accroche" pas forcément avec tous les psys.

Ces deux rendez vous, dont l'un imminent (vendredi dernier, quand j'ai songé que mon rendez vous du 10 était si proche, j'ai eut un violent haut-le-cœur) m’amènent à revenir sur mes motivations en matière de thérapie.
Après tout, je me sens bien. En équilibre. Mais comme je l'écrivais il y a peu de temps, il suffit souvent d'un petit rien pour que cet équilibre s'effrite.

Pas inutile, alors, de me remettre en mémoire les raisons qui me font consulter (si vous lisez ce blog depuis quelques temps, vous avez une idée globale du problème... mais pas si facile de le résumer à un psy). Il s'agit pour moi de remettre mes idées en ordre. Ordre de bataille?

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Pour beaucoup de gens, quand on a un problème de souffrance morale, on devrait résoudre ça seul, "comme un grand". Je n'échappe pas à cette règle d’orgueil. J'ai essayé. Puis j'ai essayé de me faire aider, puis j'ai été déçue par une "aide" qui tombait à coté, qui ne trouvait jamais le vrai problème... des psy qui concluaient parfois que, finalement, je n'avais pas de problème.
Si, en plus de 15 ans d'introspection et de tentatives de suivi, je n'ai pas réglé mes problèmes, au moins sont ils aujourd'hui identifiés : troubles anxieux généralisés et phobie sociale.

Par ailleurs, pour certaines personnes, consulter un psy (psychologue, psychiatre, psychanalyste, etc), c'est prendre le risque de devenir dépendant de cet "autre", de ne plus être capable d'avancer dans la vie sans lui. J'avoue que cette crainte m'a taraudée pendant des années, sans que je l'ai toujours formulée ainsi. C'était plus une idée qui restait tapie à la lisière de ma conscience. Une crainte parmi tant d'autres. Et puis au cours des deux dernières années, il me semble que j'ai su dépasser cette crainte là.

Autre crainte... Guérir ? Serais-je encore la même, alors ? La fin de la thérapie constitue donc une grosse angoisse. Heureusement, cette crainte a elle aussi volé en éclats, grâce aux six mois durant lesquels j'ai consultée une psychiatre, à Angoulême... Au bout de ce temps, elle a confirmé que je connaissais le "pourquoi", mais qu'elle était incompétente pour m'aider à résoudre l'équation. À des collègues de prendre le relais.

Voir un psy, c'est aussi le risque d'être confrontée à des choses douloureuses (heureusement j'ai déjà fais un bout de chemin et je sais aujourd'hui qu'on dépasse ce genre de chose...). Il faut accepter cette catharsis, et la faire sienne.

Voilà pour les grandes lignes...
Reste la crainte de faire des démarches pour rien, encore une fois... que ça ne "colle" pas avec le psy, la psy, et que je me retrouve de nouveau bloquée avec moi même.

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Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quelle étagère ?

Faisons le point...

Mes émotions : si je me sens bien mieux qu'il y a quelques mois, je demeure extrêmement sensible au stress, malgré les anxiolytiques. Je suis facilement irritable, d'où une agressivité que je supporte mal. La culpabilité me ronge moins ces derniers temps, surtout depuis que j'ai su dire "non" à mon employeur, mais je sais bien que ce sentiment reste récurrent chez moi. J'ai un manque de confiance en moi difficile à dépasser.

Mes sentiments sur moi même : J'aimerais être moins renfermée, moins inactive. J'aimerais avoir envie de faire des choses, d'être plus épanouie. Ma façon d'être me déplait parfois énormément. Il y a encore quelques mois, je ne me sentais pas capable de grand chose, et continue encore de douter de mes capacités. Ainsi, malgré ma licence en droit, je me sentirais incapable d'occuper un poste à un niveau plus élevé que celui que j'ai actuellement. Je ne m'en sens pas capable, et si les gens viennent à me dire le contraire, j'ai la conviction profonde qu'ils se trompent.
J'avance souvent sous la contrainte, parfois simplement issue de ma peur de décevoir les autres.
Prendre des décisions (importantes ou non) me terrorise et je cherche à éviter cette situation le plus souvent possible.
Je ne suis rarement satisfaite de mes performances, scolaires ou professionnelles : c'est toujours soit trop dur, soit trop facile.

Mes relations aux autres : Mes relations avec mes parents se sont améliorées ces derniers mois, surtout depuis que j'ai changé de regard sur nos relations, en février dernier.
Je n'avais quasiment pas de rapports avec les autres il y a encore peu. Pas d'amis ou de vagues connaissances. Ni seule ni en couple, d'ailleurs. Au plus quelques relations éphémères, en cours de scolarité, ou pendant des contrats d'intérim.
Mais j'ai une copine voisine, depuis quelques mois...
Sinon j'ai souvent plutôt peur de mes collègues (qu'elles jugent mal mon travail quand je les remplace), de mes supérieures (qu'elles prennent mal mes refus répétés de faire des remplacements, par exemple).
Et les autres, ceux que je ne connais pas, que je vois, qui me voient, que je côtoie, parce qu'il le faut (à la sécu, à la banque, etc), et bien ils me mettent mal à l'aise, génèrent de l'angoisse.

Ma façon de vivre : Je suis accro à mon PC. J'ai du mal à meubler mes loisirs sans lui. Et pourtant je n'en fais pas grand chose (bloguer, c'est peut être 1% du temps que je passe sur le net). Jouer est ma plus grande occupation. Alors que j'aspire à "décrocher", mais je n'ai fais rien, si ce n'est pour cuisiner (et bloguer... et regarder la TV en cuisinant).
Je me lève, je prend le petit déjeuner, et je saute sur mon PC. Si je suis courageuse, je lance une émission et fais du vélo d'appartement. Sinon je rester fixée dessus, jusqu'à ce que je doive aller travailler, ou préparer à manger. Pourtant je suis soulagée quand mon mari me propose d'aller marcher avec lui, ou de siester... et frustrée en même temps (accro, je vous dis!!!).
J'aimerais avoir des loisirs plus "constructifs", plus créatifs. Mais je n'arrive jamais à me lancer. Souvent je me donne comme excuse que pour faire les trucs que j'ambitionne, il faut sortir, ou bien acheter du matos, et que tout ça m'angoisse.

Les événements importants de l'année écoulée : C'est là que ça devient drôle : l'année écoulée a été super riche, comparativement aux précédentes! Parce que si en 2009 j'ai obtenu mon diplôme (Licence en droit), puis ai fais quelques missions d'intérim très anxiogènes, c'est seulement en novembre 2011 que j'ai commencé à travailler "pour de vrai".
Cette année, j'ai décroché un CDD dont j'étais quasi-certaine d'obtenir la transformation en CDI (et ça a été le cas). Entrer dans le monde du travail, à 29 ans passé, ça m'a fait un bien fou, et m'a obligée à me rendre compte des progrès que j'ai pu faire. Mais mon anxiété sociale restant toujours bien présente, et je vois donc que j'ai encore des efforts à faire, mais que j'ai besoin pour cela d'être aidée.

Nous avons emménagé en Hautes-Pyrénées le 28 mars 2011, autant dire il y a un an.

Il y a encore un an, j'envisageais une formation plutôt qu'un emploi, dans l'idée que ce serait "plus facile" pour moi d'aller en formation que de travailler. Le choc que j'ai eu en obtenant une place pour ladite formation, dans des conditions épouvantables, alors même que je signais mon CDI m'a démontré le contraire et j'ai été forcée de faire un choix douloureux, mais que j'assume finalement pleinement.

Il y a un an aussi, j'avais entamées les démarches pour une prise en charge au sein du CMP de Tarbes, mais la psychologue spécialisée en TCC partait justement en congé maternité, puis parental... j'avais laissée la chose en "stand-by".

Et puis... et puis mon mari a eu des ennuis de santé, et ma santé psychique est revenue sur le premier plan de la scène. J'ai été forcée de prendre conscience que mon "équilibre" n'était pas si stable que je me le laissais croire, et que mon instabilité réelle était très pénible à vivre pour mon mari. D'où remise en branle de la machine de soins.

Mon point de vue sur le passé : Il a beaucoup changé en février dernier, quand mes parents sont venus et que j'ai enfin pu évoquer avec eux ma maladie. Je me suis alors rendue compte que je me souvenais souvent très mal des "grands événements" de mon enfance. J'ai aussi eu l'occasion de voir qu'ils étaient quant à eux passés à coté de choses "essentielles" que je tenais pour évidentes. Ces "faux" souvenirs, résultats de distorsions cognitives (encore elles ^^) contribuent à mon désir de suivre une thérapie.
Une chose est sûre, quand j'étais enfant, j'étais gaie, je chantais sans cesse, j'étais curieuse de tout, j'allais facilement vers les autres et était plutôt extravertie.
Ensuite je suis devenue solitaire, d'humeur souvent triste, cherchant souvent la compagnie des adultes, synonyme de protection. Je ne saurais dire exactement à quel âge... j'ai le sentiment que le basculement a commencé dès la maternelle. Des abandons par des "petites copines" pour des motifs anodins, le départ de ma sœur en CP... le mal au ventre en allant à l'école... des petites choses, de petits détails. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Mon point de vue sur l'avenir : Il y a deux ou trois ans, je me disais que si les choses continuaient d'être telles qu'elles étaient alors, j'aurais du mal à travailler, à vivre, à me construire, à maintenir mon couple en santé. Aujourd'hui je me rend compte que je travaille, même si ce n'est pas parfait, que je vis, malgré tout, et que pas à pas, je me découvre.
J'ai envie de vivre, d'apprendre à me faire confiance et faire confiance aux autres. J'ai envie de faire tomber les barrières et je suis certaine d'avoir en mains les clés pour y arriver.
Oui, je tiens mon avenir entre mes mains, j'en suis actrice à part entière, et j'ai soif de cet avenir, même si je présent que tout ne sera pas rose et facile...
Je veux cesser de voir le monde à travers mes angoisses, vivre mieux, être libre dans ma tête.
Je commence une thérapie, je veux que ça me mène quelque part, et je compte bien m'y impliquer pour que ça soit le cas.

Un jour, je ne serais plus assistante de vie. Un jour, je serais responsable de secteur, ou j'occuperais un poste en relation avec ma licence. Ou bien encore je serais toujours assistante de vie, mais en libéral. En tout cas, j'arriverais à vivre pour de vrai !

J'ai le sentiment d'avoir une grande force de vivre. Il l'a toujours fallut. Si je ne l'avais pas eu, je me serais laissée en arrière, j'aurais abandonné, d'une manière ou d'une autre. Parfois je suis allée la puiser dans le besoin de ressentir du plaisir, ou encore de la douleur, pour sentir que je vivais vraiment. J'ai aussi un profond besoin de ne surtout pas faire de mal aux autres. Et je flirte parfois avec la ligne de vide, au bord d'un gouffre... la peur de ne plus vivre.

Mes attentes face à la thérapie : Pour moi, un thérapeute ne doit jamais juger. Il doit aider à démêler les dysfonctionnements, aider à assumer des choix, et cela en s'efforçant de prendre conscience de nos points forts et de nos faiblesses. Il doit aider à vaincre les peurs et les angoisses. Il doit apporter son concours pour nous aider à mieux nous évaluer.
À un psy, je demande un coup de pouce, une autorité qui me pousse en avant.
Je n'ai pas besoin d'un analyste, qui me fera parler sur des points mille fois étudiés, par moi, par d'autres. Si je lui parle du passé, de ce que je ressens, de toutes ces choses, ce devra être dans le seul but de lui montrer les points de blocage, pour qu'il m'aide à soulever, doucement, progressivement, chacun des loquets qui m'enferment à l'intérieur de moi même.
Une analyse, je n'en veux plus. J'ai déjà donné. Et comme je suis anxieuse sociale, que je cherche systématiquement à plaire aux autres... et bien je cherchais à plaire à mes psys! et donc je disais "oui oui" face aux analyses proposées, même si mon cœur et tout mon être hurlait "non".

Je veux une thérapie de soutien, avec un thérapeute directif. Tout le contraire d'une psychanalyse.

1 commentaire:

  1. Que de points sur lesquels je me retrouve... je pourrais écrire "moi aussi" suite à bien des paragraphes... en vrac peur de guérir, de devenir quelqu'un d'autre... accro au pc, impossibilité de faire autre chose... basculement à l'entrée en maternelle... etc...

    Bon courage à toi, j'espère que tes thérapeutes t'apporteront ce que tu attends !

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Mais comme je n'aime ni les machines ni les trolls, je modère tout de même un peu ^^