dimanche 22 décembre 2013

Une araignée au plafond

J'ai une araignée au plafond.
Pas une grosse grosse.
Mais elle fait des siennes assez souvent pour que je le sente (d'ailleurs elle doit me foutre le foutoir là dedans, vu les mal de crâne que je me tape à longueur de temps!).
J'ai une araignée au plafond, et pour que les gens comprennent que c'est bien un trait d'humour de ma part pour décrire mes multiples maux psychiques, je lui ai tiré le portrait.
Des fois elle est morte de trouille et ça me fait trembler de partout, ça me donne des frissons et même je claque des dents...
Des fois, ça va tellement bien qu'elle met la musique à fond et se la joue "I believe I can fly... I believe I can touch the sky"...
 Le truc c'est que ça dure pô...
 Mouais... n'est-il pas?
Par bonheur, elle rebondit vers un enthousiasme plus vif!
...Mais...
Des fois ben...
Mais surtout surtout, mon araignée au plafond elle est souvent comme ça, là, dessous, et c'est comme ça que je la préfère!!!
Vouala!!!


mercredi 18 décembre 2013

Ecriture automatique

Il y a des jours comme ça où la tempête dans le crâne est si forte qu'il faut la faire sortir à tout prix, l'éjecter, l'exprimer. Le problème c'est que des fois ça passe par la bouche, ça crie, ça hurle, ou bien c'est posé, stoïque, informe, froid, glacial, fermé. Le genre de choses qui cassent tout sur leur passage. Horreur et désolation.
Alors j'écris, j'écris, j'écris.
Des choses qui sortent toutes seules, jusqu'à ce que la crue se soit tarie et que la tension redescende.

Je ne vais pas bien en ce moment et je retrouve mes plus vilains travers d'avant, de ceux de la fille qui ne savait pas sourire, qui ne savait pas parler.

Pas d'autre moyen d'exister qu'écrire. Mais le clavier, parfois, ça ne s'y prête vraiment pas. J'ai besoin de mon stylo plume à encre noire, du papier ligné, d'aller vite comme ça vient, de sortir ça de moi et de le jeter.

vendredi 6 décembre 2013

MDPH... demande de reconnaissance de mon invalidité psychique

He ben oui.
Voilà, je me suis décidée. Après des années de doute, de lutte contre l'idée d'avoir une étiquette plantée dans le dos, j'ai finie par y arriver. Comme il y a deux ans j'ai fini par accepter les anti-dépresseurs. Comme j'ai fini par admettre que je suis en souffrance au travail, quel que soit le travail. Donc je suis en arrêt maladie jusqu'au 31 décembre.
Et je fais mon dossier MDPH, parce que je n'en peux plus de moi, de mes angoisses, de mes blocages, de mes évitements, tout simplement.

lundi 18 novembre 2013

Ho lalalalala... Je suis une Fabienne Lepic

Pour ceux qui ne connaissent pas Fabienne Lepic, c'est une des héroïnes ordinaire de la série humoristique "Fais pas ci, fais pas ça".
Fabienne est maman de quatre enfants, et ce ne sera jamais mon cas, mais par contre Fabienne Lepic râle. C'est une râleuse de compétition. C'est aussi une nana complètement neuneue, aux antipodes de mon anxiété sociale, qui n'a pas peur du ridicule et qui, bien que considérée comme "médiocre" par son entourage, arrive à se faire une place à la mairie de sa commune.

Dans un épisode, Fabienne sort une réplique dans le genre "mais je suis comme ça, je rââââle toujours, c'est ma façon d'être de râler! On va pas en faire toute une histoire!?!".

Bon ben je suis comme ça.
Je râle.

Je me plains pas, non.
Je râle.

Quelque part, ça me fait du bien.
Mais ça emmerde le monde, je le comprend bien.

Faut que j'arrive à moins râler...

samedi 16 novembre 2013

Parce que je... j'y étais très attachée.

Mon désir positif, c'est d'être avec mon mari et de lui permettre de vivre ces derniers temps de sa vie, trop tôt, bien trop tôt, mais de la manière la plus épanouie possible. Pour ça, il faut que je sois épanouie, d'abord.

Je suis aidante et je le serais toujours, puisque un jour, je serais CESF (Conseillère en Economie Sociale et Familiale), c'est à dire agent social. Le métier que j'ai toujours voulu faire, sans savoir que ça existait.

Mais je suis phobique sociale depuis l'enfance, avec probablement une dimension héréditaire (la chimie de mon cerveau était sans doute mal conçue au départ).

Alain, mon mari, m'a toujours encouragée dans les soins (je suis suivie par une équipe médico-psychologique), mais sa maladie à lui lui donne aussi des troubles anxieux. Il a besoin de moi, et j'ai toujours l'impression que m'absenter, c'est l'abandonner un peu.

Je l'aime et hors de question de le laisser tomber. Les bonheurs avec lui, c'est comme des grains de raisin, comme la boite de chocolat de Forest Gump, mais ça n'est pas grave. J'aime ces surprises, ces inattendus. J'aime mieux les hauts que les bas, évidemment. Des fois c'est très dur, et puis à d'autres moments, ça va très bien.
Pour l'instant il est vivant et encore capable de faire des tas de choses, malgré ce qu'il pense parfois. Je crois en lui.
Des fois je perds pied, parce que j'ai peur de lui montrer mes peurs, mes faiblesses, et que ça le tire vers le bas, que ça le trouble, que ça le blesse. Mais je crois en lui, en sa force, en notre amour, et à tout ce qu'on peut encore faire ensemble.

C'est vrai, je me prépare à "l'après", mais avec pragmatisme. Parce que la maladie est d'une fulgurance effrayante et que je sais que, peut être bientôt, je serais seule, et j'ai besoin d'être sûre que je tiendrais le choc. J'ai besoin qu'il sache que je tiendrais le choc.

Souvent je fais des cauchemars où je perd pied. Je le vois qui s'étouffe après avoir avalé de travers, moi le sauvant et lui m'en voulant de l'avoir sauvé. Ou je le retrouve en rentrant du boulot et je perd les pédales, je vomis sur moi avant de pouvoir appeler les secours, ou je reste prostrée...

J'ai peur de tout ce qui pourrait lui arriver. Pas des conséquences pour ma vie, je rebondirais, j'ai de la famille, des amis. Mais juste peur de le perdre, de ne pas savoir réagir, de l'abandonner ou qu'il se sente abandonné ou trahit.

Je suis pleine de doutes, plus que jamais.
Mon désir positif, c'est de m'épanouir en tant que personne, au delà de l'aidante, pour être 100% son épouse, quand je suis avec lui, avec toute l'intimité et la complicité que ça induit. Sans les doutes et les angoisses.

Parce que je l'aime.
Il compte plus que tout, plus que moi. Mais si je ne me ménage pas des temps de répit, je risque d'imploser sous l'effet du stress. Et alors je le laisserais seul, et je m'en voudrais à jamais. Alors il faut que je tienne bon. Parce que je l'aime.

On va sortir, c'est repartit




Il y a... pfffiou... longtemps longtemps, je m'étais inscrite sur OVS Tarbes. C'était en aout 2011, c'est dire si ça date. J'étais restée inscrite et je n'étais jamais jamais sortie, pas même pour prendre un café avec des gens.
Aujourd'hui, je crois que je suis mûre pour ça. Juste un petit café (ou thé, ou chocolat...) de temps en temps, si les horaire mes vont, si je suis pas trop angoissée, si ça ne dérange pas trop mon mari.
Je culpabilise énormément vis à vis de mon mari, de le laisser seul (mais il peut aussi venir avec moi!!!).

Juste je suis à bout en ce moment. J'essaye de ne pas le laisser voir à Alain, parce que j'ai peur qu'il croit que c'est sa faute. Mais je suis neuneue et ça date pas de sa maladie. C'est juste que déjà avant ça me pesait, cet isolement social, et que maintenant, j'aurais vraiment besoin de m'aérer la tête, de faire des choses nouvelles et de pouvoir le lui dire et... qu'il soit fier de moi.

C'est peut être con, mais j'ai envie qu'il soit fier de moi, mon homme. Qu'il voit que je suis capable de ne pas rester isolée, d'aller vers les autres, même si pour ça il faut que je le laisse tout seul... ou que je le confronte lui aussi aux autres, s'il le veut bien.

Mais je préfèrerais d'abord me faire des amis, et ensuite les lui présenter.

Enfin bref, oui, OVS, c'est repartit.

J'ai déjà pas mal de messages de soutien sur le site, et rien que ça, ça me fait du bien.

mardi 5 novembre 2013

Deux mois plus tard...

Dernier billet le 04 septembre.
Deux mois plus tard...

Le 12 septembre à 13h, mon mari est tombé dans les escaliers.
C'était un jeudi.
J'étais à l'étage, il m'avait dit de passer avant lui, pour ne pas me ralentir.
Je venais de m'installer à mon bureau et je l'ai entendu crier.
Trois "haaaaaa" de détresse. Et le bruit de la chute.
Je me suis précipitée dans les escaliers, avec cette question absurde "est-ce que ça va!?!".
Non ça ne va pas.
Comment ça pourrait aller quand votre mari, âgé de 65 ans, dépérit à cause d'une saloperie de maladie rare à la con, que vous avez envie de hurlez, de lui casser la gueule à cette connasse.
Et surtout ça ne peut pas aller quand votre mari a le crâne éclaté qui saigne sur le carrelage.

Comment ça pouvait aller, de toute façon? ça faisait des jours, des semaines, qu'il allait de crise d'angoisse en crise d'angoisse. Il venait de commencer un traitement anxiolytique.
Comment ça pourrait aller, quand je le voit avec toute sa détresse dans ses yeux, d'être là, sur le sol froid, avec son cœur froid, avec son âme frigorifiée par la douleur psychique de se sentir réduire, diminuer, jour après jour.

Mais si, ça allait. À peu près.
Pas de perte de conscience.
Pas de fracture. Nul part.
"Juste" le cuir chevelu "éclaté".
Douze agrafes d'acier chirurgical et une nuit en observation à l'hôpital.

Et puis l'angoisse de tomber encore.

Mon père est venu, il m'a aidée à dégager la salle de séjour pour faire de la place pour le lit double médicalisé. Il a aussi installé des rampes supplémentaires dans les escaliers.
Il a aussi apporté le vieux fauteuil roulant de ma mémée Dédée...

Le lit médicalisé a été livré le mercredi 18 septembre.
On y dort pas. Toujours pas. Il "décore".

Nous avons cessé d'aller au laboratoire pour les prises de sang d'Alain. L'infirmière vient, désormais. La kiné aussi. Alain a aussi changé d'orthophoniste, parce que les escaliers de la première étaient devenus infranchissables, si ce n'est physiquement, au moins psychologiquement.

Le mardi 24 septembre, Alain a vu le médecin, qui lui a ôtées les agrafes et prescrit un nouvel anxiolytique. Il a enfin été soulagé de ses crises d'angoisse et je l'ai retrouvé dans toute sa gentillesse. Il planait un peu quand même, ce qui l'a conduit à se limiter à une prise le soir au coucher uniquement.

Le jeudi 26 septembre, Alain est à nouveau tombé, dans la salle de séjour. Perte de ses repères visuels suite au remplacement du canapé par le lit médicalisé. Une plaie à l'arcade sourcilière droite et quelques hématomes. Pas d’hôpital, et un simple point de suture.

Après ça, j'ai perdu le compte, je ne tenais plus mon journal, mon agenda.

J'ai du mal à m'y remettre.

Vers la mi octobre, Alain a eu envie de sortir avec le fauteuil roulant.
On est allés à Géant.

Le vendredi 18 octobre, j'ai arrêté le Seroplex 10mg et suis passée au Prozac 15mg.
Je retrouve le gout aux choses, mais la dépression est là, très présente. Et je dors très mal.

Nous sortons de plus en plus et je sens que mon mari reprend gout à la vie et ça me remplit de joie. Mais j'étouffe. J'ai envie d'être avec lui et je suis heureuse de tous les instants passés avec lui. Mais j'étouffe. J'ai besoin de sortir, de trouver une occupation. Au travail, j'étouffe tout autant.

J'ai juste besoin de rebondir un peu.
Le contrecoup de ces dernières semaines.
ça va aller.
Il faut que ça aille.

En tout cas, aujourd'hui j'ai réussi à téléphoner, à faire des choses, et je suis contente de ça.
Il faut que je recommence à faire attention à moi, à me valoriser, à me féliciter...

Pour moi, pour mon mari, pour nous deux.

Le vendredi 25 octobre, on est allés à Géant... et là bas on a rencontrés mon amie Dorothée et son mari Pascal. Un an que je ne les avais pas vu et jamais je n'avais pu leurs faire rencontrer Alain. Nous avons passé un très bon moment ensemble.
La vie est là, pas loin.
À nous de la saisir, de s'y agripper.


mercredi 4 septembre 2013

Un an après, mon âme va de mieux en mieux...

Voici presque un an, j'étais penchée sur la lecture de "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'avais abordé, dans un billet daté du 17 octobre 2012 le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.

Ce que ça m'avait révélé sur moi ne m'avait pas plu. Mais alors pas du tout!!!
Et j'avais donc décidé de changer, vraiment. De me remettre en cause, et de faire des bilans réguliers. Nous voici presque un an après, il me semble qu'il est temps de faire ce travail.
 
L'année dernière, j'avais étudiés les symptômes d'une mauvaise estime de soi, évoqués dans le chapitre 4 du livre cité plus haut. Je m'étais examinée mentalement et avais eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.

Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels étaient-ils, ces gros défauts ? (en petit et d'une couleur différente, les réponses d'octobre 2012).

1) Obsession de soi
Il me semble qu'en un an j'ai beaucoup progressé sur ce point. Je me sens moins focalisée sur ce que peuvent penser les autres de moi. Je suis moins obsédée aussi par le fait qu'on s'intéresse à moi (même si parfois je retombe un peu dans mes petits travers). Je me sens de plus en plus tournée vers les autres et leur bien être, ce qu'ils ressentent, et le respect absolu de ça. J'essaye de me montrer attentive.
Le fait de savoir si je suis à ma place, si je suis compétente ou "acceptable socialement" par les autres semble ne plus m'obséder.
Pour moi, les autres sont très importants, et prennent pleinement part à mon bien être.
"Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop."

2) Tension intérieure
Je me pose désormais moins de questions sur ma "conformité". Je fais les choses, j'agis, et je m'en porte de mieux en mieux. Petites victoires, je me suis occupée des démarches auprès du Conseil Général pour le dossier d'APA de mon mari, puis de contacter des entreprises pour faire établir des devis pour l'aménagement d'une salle d'eau PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Je continue de suivre ces dossiers.
Je rentre dans des boutiques où je n'ai jamais mis les pieds.☺☺
Je ne me sens plus "surveillée" quand je suis en situation sociale.☺
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.
3) Sentiment de solitude
Je me sens de moins en moins "différente" de autres. Ne serait-ce que parce que je prend de plus en plus conscience que la plupart des gens traversent les mêmes affres que moi. Pas tous, ou pas en même temps, mais nous sommes tous humains. Et qu'est ce que ça peut faire si je me sens un peu plus fragile? Il me suffit parfois de le dire, sans insister, sans chercher à me faire plaindre par exemple, et puis ça va mieux. Je me sens moins seule aussi parce que je sais désormais communiquer sur ma fragilité. ☺
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
J'accepte de plus en plus facilement les compliments. Je suis moins tentée d'affirmer que "je n'ai pas de mérite" à ceci ou à cela. Sans pour autant prendre "la grosse tête", je savoure désormais les compliments. Je ne me préoccupe plus non plus de savoir si je vais être digne des compliments... je me contente juste de continuer à vivre, et c'est tout!
Je deviens adulte "pour de vrai" et par là même, je cesse d'en vouloir aux autres de me considérer comme telle... puisque je réalise qu'ils ont finalement raison! ☺
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
J'ai beaucoup évolué, je crois.
Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je ne cherche plus (sauf circonstances trèèès spécifiques) à être au centre de l'attention, quitte à me sentir très mal après. En gros, je ne mens plus, je n'arrange plus la réalité selon ma convenance et selon ce que j'ai l'impression que les autres attendent de moi (je sais pas si c'est clair, là?). Si j'ai été médisante par le passé, et bien je ne le suis plus. Je n'ai jamais aimé ça et prendre conscience que j'étais comme ça, l'année dernière, ça m'avait profondément choquée. Surtout quand j'ai pris conscience que ça avait forcément un impact sur les autres, sur ce qu'ils pensent savoir les uns des autres, et même sur ce qu'ils pensent savoir de moi.
Je discute plus facilement maintenant.
Je recherche plus le dialogue, l'échange.
Au lieu de me plaindre de tel ou tel truc à un tiers, je vais discuter avec la ou les personnes concernées. Je préfère mille fois me "vanter" des améliorations trouvées!!!
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
J'aurais plutôt tendance à ne pas trop m'étaler sur mes petits bobos, ma fatigue. Malheureusement ce sont des symptômes qui finissent parfois par se voir et je ne peux pas les remiser totalement "sous le tapis".
Si je m'énerve, j'essaye de me poser, de retrouver mon calme.
Si je sens que mon interlocuteur n'est pas en situation de communication ouverte, je laisse tomber, sans pincement au coeur.
Ce lâcher prise, c'est incroyable ce que ça peut faire du bien, alors qu'on est souvent persuadé qu'on va bouillir de ne pas exprimer les choses... sauf qu'en les exprimant, souvent on les monte en épingle. Au lieu de trouver du soulagement, on souffle sur les braises.
Je ne veux plus de tout ça.
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Je me souviens d'une discussion très importante pour moi que j'ai eu avec ma soeur, il y a des années de ça. Elle était encore à l'école d'infirmières, c'est dire si ça date! On avait discuté de mon besoin d'aider et d'informer les autres. Je parlais de travailler dans la prévention, le planning familial, la nutrition... des domaines qui me passionnent de longue date. Je lui avais confié que je ne souhaitais pas, comme elle, faire un travail médical ou paramédical, mais que je ne savais pas comment m'orienter. Elle m'avait proposé de poser la question aux cadres de l'IFSI... mais j'avais pris peur et je suis allée en sociologie, puis très vite en psychologie... puis j'ai laissé tomber les études, je me suis tournée à nouveau vers mon idée, mais les conseillères d'orientation n'ont pas su m'aiguiller. On m'a conseillé de faire de l'animation(!). J'ai vite laissé tombé et me suis tournée vers une filière qui m'intéressait depuis le collège: le droit.
Aujourd'hui je suis aide ménagère, "assistante de vie", parce que je ne me sentais pas compétente pour faire autre chose, tout en ayant envie de travailler dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.
Ce n'est qu'au hasard d'une formation professionnelle que j'ai enfin su ce que je voulais faire: CESF.
La vie m'a éloignée de cette orientation. Mais aujourd'hui elle me donne un but pour l'après. Le plus tard. Le plus tard possible.
Je ferais la formation en alternance, et je compte bien être affirmée dans mon projet!!!
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est si facile, maintenant. Jamais je n'aurais cru que ça pouvait être si facile, de demander conseil, de demander à être soutenue. Bon le fait est que je ne sais pas toujours où demander... mais je pose bien plus facilement des questions, à des inconnus même! Je m'épate franchement!!!
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
Mais qu'est ce que je peux en avoir à faire, des normes? Du moment que je suis moi, que je me plais, que ma vie me plait et que j'emmerde personne? Nan mais!
Je suis moins obsédée par "ce qui se fait" ou pas.
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Encore un peu... de moins en moins. J'ai du dire à ma chef de secteur que je perdais un peu pied, entre ma situation familiale et mon travail. J'ai su dire à mes parents, ma famille, comme ça fait mal de voir son Amour dépérir.
Je ne me rabaisse plus pour justifier les choses. Je suis comme je suis. Ni vraiment forte, ni vraiment faible. Entre les deux. Pleine de complexes et d'angoisses mal placées, mais que je dégoupille peu à peu, sans aucun dommage. Et au fur et à mesure, j'ai l'impression de grandir. De devenir "forte"... et de m'en fiche comme d'une guigne, soudain!

Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionnette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
Au contraire, j'essaye de positiver, de voir les bons cotés des choses, des gens, des situations... Je suis en retard? Ce n'est pas grave, je présenterais mes excuses! Pourquoi entretenir mes anticipations anxieuses, alors qu'elles me font du mal. Plus je ressasse et plus j'amplifie... moins je m'attache à telle ou telle petite chose et plus son importance se dilue. Sauf "saine colère"...

C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
J'ai arrêté avec les "et si...?". Je me remet toujours en cause, parfois, mais plus pour tout et n'importe quoi! Je ne me remet pas en question parce que la caissière me dit "bonjour" d'une manière trop appuyée, par exemple. Je me dis qu'elle en a peut être marre de tous les gens qui font la gueule à longueur de journée, avec leurs soucis etc, et qui ne la voient même plus. Alors je lui fais un cadeau qui vient du fond du cœur, je lui souris, je lui dis bonjour, je m'intéresse à elle, sincèrement.
Quand on me dit que le ménage est mal fait, ou insuffisant, je m'amende, je sais que c'est vrai. Je ne me cherche plus d'excuses, ni pour me justifier ni pour nier. J'essaye de voir les choses de manière objective, empathique mais pas trop non plus...
Quand mon mari, dépressif, me dit des choses telles qu'il les ressent, je ne me dis plus qu'il ne m'aime plus, que j'ai tout perdu etc. Je prend en compte le fait qu'il n'est pas bien et qu'on pourra en discuter à un moment où ça ira mieux, pour voir ce que je peux faire.
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
J'ai beaucoup changé sur ce point. Je me sens plus stable, moins tendue intérieurement. J'ai de la colère en moi, mais elle est positive, et n'a qu'un ennemi ou presque, la DCB. Salope!
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Sans doute que la maladie de mon mari n'est pas étrangère à ces évolutions dans mon caractère. Mais ce n'est bien entendu pas la seule cause. C'est quelque chose de profond, qui a commencé à se construire il y a des années. J'avais simplement besoin des bonnes impulsions.

Aujourd'hui, à 31 ans, je me sens devenir adulte. Je ne suis plus une enfant, une ado. Je cesse enfin de me dire "quand je serais grande" quand je pense à mon futur. C'est la fin de "l'adulescence", pour reprendre un terme à la mode.
C'est l'entrée d'un pas volontaire dans la maturité, la maturation des sentiments, des ressentis. C'est l'acceptation de celle que je suis, aussi, avant celle que je voudrais être, de celle que je m'imaginais devoir être, il fut un temps.

Et je commence à me sentir légère. Libre. Vivante.

Je vais pouvoir continuer à avancer.

samedi 31 août 2013

Petit bilan sur moi même

Voici déjà quelques mois maintenant que j'ai quitté la clinique Lampre-Caussade en faveur du CMP de Tarbes. Aucun regret, au contraire, que du positif. Je me sens bien mieux dans ma peau en général, j'arrive à faire des choses nouvelles, et même mon quotidien est transformé. Je me sens plus à l'aise avec les gens et ne ressens plus du tout le besoin de "tricher" sur ce que je suis, ce que je pense ou ressens. J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant.

Une des premières choses qui m'ont aidé, c'est mon agenda journalier. Un planning quotidien que je rédige, dont les tâches principales sont de ranger la cuisine ("RC"), matin, midi et soir et brosser mes dents ("BD"... riez pas... c'est dingue ce que c'est dur, vous pouvez pas savoir!). S'y ajoutent des tâches genre "étendre le linge", "repasser le linge", des indications simples ("travail" de telle heure à telle heure, c'est évident que je ne risque pas de "zapper").
On y trouve aussi des injonctions genre "ne pas gloutonner", "aller marcher", "prendre une douche" (gloups...). Et aussi une forme de journal en bas de page, avec un petit compte rendu des événements marquants de la journée, pour moi, pour mon mari ou autre.
 

Ensuite, le soutien de mon entourage, aussi. Que ce soit ma famille, mes rares amis, mes employeurs. La plupart des gens sont finalement très compréhensifs, et je m'efforce de leur rendre ce qu'ils me donnent en terme de confiance.

Je commence à me sentir vraiment bien, naturelle, avec les autres. Reste encore l'étape d'aller davantage vers eux, mais pas facile quand on est dans une situation d'aidant envers son conjoint. Mais tout en me disant que c'est dommage de "louper ça", et bien je me dis aussi que je veux profiter à fond de mon mari, de notre couple, de ces quelques moments merveilleux qui nous sont offerts. Pour le moment, c'est là que se situe mon leitmotiv. Et si je peux me trouver une activité sympa à coté, sans trop de "contraintes", ça sera avec plaisir.


dimanche 18 août 2013

"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"

C'était un samedi après-midi. Mes parents partaient de chez nous, après trois jours passés ici. Ma mère était restée greffée à son notebook une partie du temps, faisant visiblement des trucs hyper importants qu'elle n'aurait pas pu faire à un autre moment.

J'aurais aimé qu'on aille se promener, plein, autour de la maison, mais je ne savais pas trop comment le proposer, le demander, et je n'ai pas osé. En plus chaque fois que j'entrais dans ma salle de séjour, elle était penchée au dessus de sa machine et je ne savais pas comment la prendre (ni le prendre, ce fait qu'elle s'intéresse plus à l'informatique qu'à moi). Sans compter les fois où elle était carrément installée dans l'entrée, câble réseau direct branché sur la Box, un tabouret pour elle, un pour le Notebook.

Chaque fois qu'elle vient, je suis contente, parce que j'ai envie de partager des trucs avec elle. Chaque fois je suis déçue, parce que on ne partage rien, en fait. Elle, elle est dans sa bulle et je ne sais pas comment y entrer. Je parle de moi, de mes passions (cuisine, travail, ambitions professionnelles...) mais je n'ai pas l'impression qu'on partage vraiment un truc. Elle, elle me parle de l’Espéranto et de trucs espérantistes, elle me parle de "Fakir", journal "alternatif" très très engagé à gauche, qu'elle me propose toujours de me "laisser", bien que je refuse... elle me parle des trucs dans lesquels elle s'engage. Elle me parle de ses passions, en quelque sorte. Mais ça a toujours une odeur de prosélytisme, pour moi, et je n'aime pas ça.

Qu'elle cherche à faire connaître des trucs qui la passionne, je le comprends parfaitement. C'est pleinement humain et respectable. Mais j'ai toujours le sentiment désagréable qu'elle cherche mon adhésion, mon approbation pleine et entière, voire mon engagement personnel dans sa cause, et ça, ça me dérange profondément.
Il y a des thèmes qui reviennent de manière récurrente dans le discours de ma mère. Espéranto et "communication équitable". Linux. Anticapitalisme. Médiapart. Des trucs dans le genre...

Peut être que si je n'avais pas baigné dans ces trucs là dès le plus jeune âge, je m'y intéresserais plus. Mais d'avoir macéré dedans, ça m'en a un peu dégoutée. Je ne veux pas dire que j'ai filé dans la direction opposée, mais je suis plus modérée que maman, sur de nombreux points, et je préfère vivre ma vie au petit bonheur, le vrai, celui de chaque jour. Le militantisme, ce n'est pas pour moi.
J'aimerais que ma mère admette que j'aimerais qu'elle oublie un peu ce rôle de militante, en famille.
♦♦♦

Le samedi, donc, en partant, elle me parle (je crois...) des petits livrets qu'elle a créé pour promouvoir un de ses thèmes de prédilection. Elle me dit qu'elle n'a pas pensé à les emmener... puis elle ajoute d'un air triste et blasé "mais de toute façon, tu les aurais à peine regardés et aurais dis "c'est bien" avec un air condescendant...". Oui, elle a raison sur ce point là. Parce que je ne m’intéresse pas à ce prosélytisme. À une époque lointaine, oui, parce que je cherchais à ce qu'elle s'intéresse à moi. Mais ça ne marchait pas, alors j'ai arrêté. C'était il y a longtemps.
Ensuite elle a ajoutée cette phrase, d'un air très triste et plein de reproches :"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"
Je n'ai pas su quoi répondre sur le coup.

Mais si.
Bien sûr que si, je m'intéresse aux passions, aux loisirs, à tous ces trucs qui font l'âme humaine, le vivre ensemble, le bonheur de partager. Mais surtout quand je sens que les gens qui partagent avec moi ressentent avant tout le plaisir de faire, en lui même. Le plaisir de dessiner pour dessiner, le plaisir de cuisiner parce que ça leur fait du bien, le plaisir de prendre des photos parce que le monde contient toujours de la beauté.
Ce que j'aime, c'est ça, la beauté du monde, des éléments qu'on assemble, chacun à son échelle, que ça soit des mots, des pigments, des saveurs, des mouvements, des sons, des idées, et ce que ça apporte en plus au monde. Cette beauté, ce plaisir de faire et de partager.
Le plaisir de dessiner pour dessiner, pour offrir un beau dessin, pour s'offrir la fierté d'avoir fait, d'avoir créé sa propre beauté, son propre cadeau au monde ou à soi. Le plaisir simple de cuisiner un bon repas et de faire une belle photo. Le plaisir d'écrire et de partager ses expériences. Toutes sortes de choses. Faire pour faire. Avec le plaisir de faire.

Parfois, faire pour montrer, pour représenter, pour défendre quelque chose, une cause. Agir pour le monde, je trouve ça drôlement bien. Défendre les autres, les pauvres, les souffrants.
Mais pas exclusivement.

L'exclusivité de la création de ma mère pour ses causes, celles qu'elle défend, et bien non, je ne m'y intéresse plus. Mais qu'elle arrive un jour avec un simple cake au noix, comme elle en faisait quand j'étais enfant, ou avec une belle photo de paysage, de chat ou de tout sujet qui sort de son champ habituel de passion, ou qu'elle me montre une danse qu'elle aura appris "just for fun"... je serais heureuse de partager avec elle, de m'intéresser, de lui montrer qu'elle compte pour moi.

Mais le militantisme à tout crin, le prosélytisme tellement permanent qu'il tourne à l'obsession, si inconscient que ce fut, j'en ai marre.
Pourtant les esperantistes linuxiens font des trucs marrants...

mercredi 14 août 2013

Maladroite...

Ces temps ci je suis maladroite. Très. Je laisse tomber les choses (pas un jour sans qu'un couvert m'échappe des mains, ou que je renverse un truc d'un geste trop rapide). Et puis je me blesse. Beaucoup. Pas gravement, mais beaucoup : rien qu'en ce moment j'ai un bleu sur la jambe gauche, une brûlure au poignet droit et une écorchure un peu plus haut sur le même bras, une autre écorchure cicatrisée (moche) sur l'épaule droite, un doigt en poupée, sans compter les multiples petites entailles sur les doigts, presque "ordinaires", ni les nombreux jours dans le mois où je me mord les lèvres ou la langue, ou encore que je me brûle celle-ci.

Cette maladresse devient pénible.
Trop pressée? Pas attentive ? Seulement ça ?
Je me le demande, quand même.

samedi 29 juin 2013

Presque un compliment, mais un peu trop ...toxique...

Ces jours ci j'ai échangés des mails avec mon pôpa concernant mon (mes) cadeaux d'anniversaire. Ayant une "liste d'envies" permanent chez un commerçant du web, facile d'aller voir ce que je veux. On échange quand même sur mes priorités etc.

Mercredi 26, je reçois un petit mail de mon pôpa, m'incitant à la patience, avec en copie le mail du site commerçant l'informant (et donc moua aussi) que :
"Bonjour,
 Nous avons le plaisir de vous annoncer que l'article les 4 articles commandés suivant vous sera expédié plus tôt que prévu :
 (les articles)
Bla bla bla
Date d'arrivée précédemment estimée : 16 juillet 2013 - 17 juillet 2013
Nouvelle date d'arrivée prévue : 01 juillet 2013"
Youhou!!!
Trop contente!
Dans les articles choisis par mon pôpa, il y a les livres de dessin que j'avais rajouté in extremis dans ladite liste !

Je lui écris donc toute ma joie (vous noterez la syntaxe volontairement fantaisiste) :
 "De : Moua {Elleauxailes}
 Envoyé : jeudi 27 juin 2013 07:23
À : Son pôpa chéri
 Objet : Merci merci merci plein!
 Whaou!!!
Tous les livres de dessins, je suis trop contente!!! Je me suis remise à dessiner, pour moi et pour les autres, et ça me fait beaucoup beaucoup de bien, alors c'est vraiment le plus beau des cadeaux!
 Merci mon papounet chéri♥
 Ségogo"
On aurait pu en rester là, j'aurais mariné dans mon bonheur que mon papounet chéri m'ait envoyé exactement quoi je voulais (en même temps, c'est facile quand on a une liste...).

Sauf que...
Sauf que ma maman que j'aime aussi très fort, malgré tous les petits problèmes que j'ai avec elle... ma maman donc doit venir ces jours ci.
Mon pôpa lui ayant fait suivre mon dernier mail, pour partager avec elle ma joie, elle y a répondu directement pour me montrer qu'elle s'associait aux cadeaux (merci à tous les deux, alors, sincèrement!!!).

Mais elle a écrit un truc... c'est con, mais ça m'a blessée. Elle aurait pu se réjouir que je sois contente, point. Elle aurait pu se remplir de ma joie simple et quasi enfantine de "dessiner pour moi et pour les autres", comprendre que je dessine sans prétention des dessins sympa, sans but "artistique" ou quoi. Au lieu de ça elle à écrit :
 "Coucou...

Contente que tu sois contente...
Et surtout surtout que tu te sois remise à l'art!!!"
Notez le "surtout surtout".
Et aussi le mot "art".
Je parlais juste de dessiner. Elle fait de moi une "artiste".
Je dis que je suis contente, elle dit qu'elle se réjouit avec moi... mais que le plus important pour elle, c'est que je sois une "artiste".

Je suis sûre qu'elle n'a pas sentit ce que ça impliquait, cette répétition de cet adverbe, le coté "plus que toute chose" (et donc ici, plus que le fait que moi, je sois contente).

Mais moi c'est le premier truc que j'ai ressenti, en la lisant.
Rien de rationnel dans le fait de ressentir. C'est quelque chose qui vient comme ça, ça vous prend aux tripes et parfois ça crée une rancoeur mal placée.

Mais bon, parfois, y'a des "compliments" mal choisis, aussi. 


vendredi 31 mai 2013

Quoi de neuf au 31 mai?

Nous voici le 31 mai et je n'ai pas écris depuis un sacré bout de temps...!
Sans doute la météo, ça me déprime. Et mon mari, donc! Lui, tout ce froid, ça lui prend le corps et la spasticité l'étreint plus que jamais. On ne va pas marcher, pensez vous, sous ces trombes d'eau. Mais au moins nous sommes ensemble.

Qu'en est-il de nous deux, d'ici, de lui, de moi ?
Je n'en ai pas trop dit ces temps derniers. Je me suis beaucoup focalisée sur mon grand travail de biographie chronologique, et comme c'est une tâche de titan, je me suis laissée décourager et détourner du fait tout simple et évident que j'aime écrire.

Bon moi d'abord (honneur aux dames!).

Donc depuis le 22 janvier, je vois une gentille psychologue au CMP de Tarbes. Il y a quelques temps j'écrivais que tout se passait bien. C'est toujours le cas. On avance, même et je suis super contente. Depuis maintenant deux semaines, je tiens un carnet de bord quotidien de mes activités, avec programmation, constat des "manquements", report des activités non programmées et notes complémentaires. Un planning qui m'aide à faire le point sur ce que je fais et ne fais pas, qui m'aide à identifier les "bugs" de ma vie. Pouvez pas vous imaginer comme c'est compliqué pour moi de me brosser mes dents. C'est le truc qui se retrouve le plus souvent pointé d'un rond rouge à la fin de la journée (une fois, deux fois... rarement trois fois, heureusement, depuis que j'ai ce sacré calepin). Pas que je n'aime pas ça, juste que j'ai tendance à "zapper", me mettre à faire autre chose (genre me planter devant le PC pour aller jouer à CastleV...), et après et bien j'oublie, ou je me dis que c'est trop tard, que je le ferais après le repas suivant. Ma dentiste le sait bien, et comme elle est sympa, elle m'accorde des visites de contrôle au pied levé de temps à autres...

Bon, ça va bien de ce coté là, donc. Je suis toujours sous antidépresseurs et je n'ai plus trop envie d'arrêter depuis que l'envie d'agir est revenue dans ma vie. Et puis avec la maladie de mon homme, j'avoue que je ne me sens pas prête à arrêter.

La maladie de mon homme, c'est une Dégénérescence Cortico Basale (DCB). Les hospitalisations au CHU de Toulouse l'ont confirmé.

La première, c'était les 11, 12 et 13 mars 2013. Quand on avait reçue la convocation, mon mari avait dit "au moins, à la mi-mars, on aura pas de neige".
Arf.
Il ne faisait pas chaud le lundi, mais ce n'était rien par rapport aux chutes de neige massive qu'ils ont eu dans le nord de la France. Alain devait passer une scintigraphie cérébrale, mais le produit de contraste, rare, venait de Paris. Les aéroports de la capitale étant bloqués par la neige, le Datscan a été annulé. Du coup nous sommes partis le mercredi avec la certitude de devoir revenir quelques semaines plus tard.
On a "bien sûr" eu de la neige tout le long du retour, avec le pare-brise qui gelait au fur et à mesure, le chauffage à fond sur la vitre pour éviter que ça ne prenne. Sur le coup, je dois dire que je ne riais pas trop (sauf pour me plaindre des prédictions fallacieuses édictées quelques semaines plus tôt par mon cher et tendre), mais maintenant, ça nous fais des souvenirs.

La deuxième hospitalisation, c'était les 6 et 7 mai.
Pas de neige, et même du beau temps (en fait, il ne fait beau que quand on ne peut pas en profiter, j'ai remarqué ça). Nous sommes arrivés le lundi après midi, avec un peu d'avance, ce qui a permit à mon mari de visiter un peu le Laurier rose, la maison d'accueil des familles d'hospitalisés du site de Purpan, où je loge quand lui dort à l'hôpital.

Les examens ont été réalisés le mardi et nous avons vu l'équipe (interne, chef de clinique, kiné...) de sorte à être éclairés sur le diagnostic et la suite des événements.

En parallèle de ça le dossier APA et la demande de carte d'invalidité et de stationnement ont progressé. Un GIR 3 pour l'APA et une validation de nos demande du coté de la MDPH (mais on attend toujours les cartes). Nous n'avons pas demandé de prestations compensatoires pour le moment. Après tout, je travaille juste mes 8h par semaine, ça me laisse tout le temps de m'occuper de mon homme, de le soutenir, de faire les démarches nécessaires au maintien de son bien être.
J'aimerais pouvoir apporter le soleil, chasser la pluie et le vent, malheureusement c'est hors de ma portée.

Nous allons bien, malgré tout.
De jeunes amoureux, alors que nous venons de fêter nos 12 ans de rencontre.

J'aime Alain plus fort que jamais et c'est aussi pour lui que je me bat pour être mieux, pour apprendre à vivre avec moi même, m'assumer. Je veux lui enlever la peur de m'abandonner, la peur que je ne m'en sorte pas, sans lui.

Et je veux plus que tout qu'il soit là encore et encore, pour me voir avancer pas à pas, pour lui, pour moi, pour nous.

jeudi 18 avril 2013

Oeuvres de jeunesse : cours sur "modèle vivant"

De tout temps, j'ai beaucoup dessiné. C'est quelque chose qui m'a prit à la primaire et ne m'a jamais quitté. C'est en toute logique que j'ai choisie la filière L Arts Plastiques pour passer le baccalauréat. J'ai adoré cette période où je créais en format Raisin (A2).

Trois catégories de dessins en sont ressorties :
  • Les créations purement personnelles, expression d'un ressenti intérieur ou d'une simple envie ;
  • Les créations scolaires, en application d'un sujet à interpréter et à "illustrer";
  • Les études sur modèles vivants, lors des cours prit l'année de mes 16 ans.
Florilège...

Les cours de dessin sur "modèle vivant" :

 Études de pauses longues (20 à 30 minutes)





Études de pauses courtes (5min) , sur "modèle vivant"





Un peu de couleur...

 

Enfin de vraies vacances.

Il est 6h30 et je suis en vacances depuis lundi après-midi. De vraies vacances où je reste chez moi sans partir dans un long périple charentais avec mon mari, mais au contraire que je reste me chouchouter à la maison. Bizarrement ce chouchoutage est passé par l'accueil des enfants d'Alain (pour mémoire, de cinq et dix ans mes aînés), et ça s'est merveilleusement bien passé. Pour la première fois, je ne me suis pas mise cette pression monstre qui m'affolait et me liquéfiait jusque là, et je me sens mieux. Hier soir j'étais si émue à un moment, de me sentir membre à part entière de cette famille, que les larmes ont un peu débordé. Je dois dire que ça m'a fait du bien et je me suis sentie heureuse.

Nous étions cinq à la maison (les deux fils de mon mari et un conjoint) et je ne me suis pas sentie oppressée comme souvent.

Malheureusement les meilleures choses ont une fin, et même si mes congés ne finissent que lundi prochain, sur de nouveaux horaires de travail, les garçons partent ce jeudi, avec le soleil, d'ailleurs.
Il me restera mon chéri à chouchouter, et moi, bien entendu !
Jeudi, vendredi, samedi, dimanche...
Quatre jours rien que pour nous.

Enfin voilà, je suis heureuse, je crois.
Si ce n'était l'absence de nouvelles de Dore, tout serait (presque) parfait dans cette parenthèse.

mercredi 27 février 2013

La vie n'est toujours pas un long fleuve tranquile

Ces derniers jours, j'ai été en formation professionnelle. "Droits et devoirs dans l'exercice de son métier". Vendredi, lundi, mardi. Un groupe super, des gens qui partagent visiblement ma conception du métier, du point de vue éthique. C'est un plaisir d'y aller. De vraies vacances.

Je ne me suis pas sentie anxieuse, exception faite d'une légère colique le vendredi matin. Et pourtant...

Mardi, à la fin de la formation, le contrecoup était là. Je pensais en être débarrassée, entre autre grâce à l'antidépresseur. Mais non, il est toujours là. Tout m'est tombé dessus d'un seul coup : les compulsions alimentaires, la fatigue nerveuse de ces 3 jours, les envies de pleurer soudaines et inexpliquées.
J'ai réussi à lutter tant bien que mal contre les premières, mais les deux autres m'ont rétamé.

Cette après midi, mercredi, je suis allée accompagner mon mari pour une sieste dans laquelle je lis habituellement. Sauf que j'ai dormi, cette fois. Trois heures.

Malgré ces effets secondaires, ma foi, je ne renoncerais pour rien au monde aux formations, aux sorties rares mais formidables.

Mardi matin, la neige était là

dimanche 24 février 2013

Pour l'instant, tout va bien

Nous sommes dimanche et dehors il neigeote par intermittence.
Vendredi, j'ai commencé une formation de 20 heures au GRETA de Tarbes, portant sur les droits et devoirs dans l'exercice de mon métier. Un bonne occasion de rencontrer mes collègues, que je ne vois jamais. Une bonne occasion de me reposer aussi, même si la fatigue nerveuse du groupe est là. Mais ce changement est une vraie bonne chose face à l'usure des événements de ma vie personnelle et l'ennui de ma vie professionnelle.

Pour l'instant, tout va bien avec le CMP, aussi. Je dois dire que ça colle bien avec la psychologue, et je verrais la psychiatre le jeudi 07 mars. J'espère que les choses se passeront bien également.
Je me sens déjà bien mieux dans cette prise en charge que dans celle de la clinique.

Mercredi dernier, j'ai eu l'occasion de parler avec Mlle B. (la psychologue) de mon ressentit face à la maladie de mon mari. Cette maladie me plombe. Bizarrement, au début, quand on nous a parlé de "Parkinson+", et même de Dégénérescence Cortico Basale (DCB), j'étais soulagée. Comme si de connaître le nom de la saloperie qui bouffe mon mari me donnait de l'espoir. Ensuite, à ma plus grande honte, et bien je ne ressentais rien. Je n'arrivais pas à ressentir vraiment des choses et je me sentais parfois obligée de me montrer catastrophiste, histoire de lui montrer mon amour. Mais en fait, je ne me sentais même pas triste. J'étais comme un zombie. Les événements étaient là, mais je les traversais avec une sorte de neutralité brumeuse, consciente et horrifiée de cette attitude. Déni. Il paraît que c'est normal.
Mercredi, j'ai fini par me liquéfier, ouvrir les vannes. Ce que je ne veux pas confier à mon mari, je le fais sortir là bas, et ça me purge, me fait un bien fou.

Pour la suite, pour les troubles anxieux, la phobie sociale, on verra plus tard. Pour l'instant, j'ai surtout besoin d'aide pour continuer à soutenir mon mari face aux épreuves qui l'attendent.

vendredi 25 janvier 2013

Je ne sais pas ce que je veux

Vouloir : v.t. : Appliquer sa volonté, son énergie à obtenir quelque chose.

Choisir : v.t. : Faire des comparaisons entre plusieurs choses, exercer son jugement, user des son gout, etc, pour prendre, adopter quelque chose de préférence à quelque chose d'autre.
♦♦♦
Je ne sais pas ce que je veux.
La plupart des gens n'en ont pas conscience, mais vouloir quelque chose, c'est un acte mental terriblement complexe. Il faut être apte à faire des choix, sans s'emmêler les pinceaux entre ses envies, les envies des autres, ou même les envies qu'on attribue aux autres. Vouloir, c'est accepter d'être un individu à part entière, indépendant sans pour autant être dans la négation de l'autre. C'est quelque chose de vraiment très difficile. Pour moi.

Je ne sais pas ce que je veux.
Dans la vie en général, je me laisse balloter par la vie, par les autres, par leurs idées et leurs choix. J'évite tant que possible d'avoir à m'engager, et parfois ça me met dans des situations invraisemblables. Je m'engage par ici, me désengage par là, tout en souhaitant ne décevoir personne, moi y compris, mais j'ai tellement peur qu'au final je ne fais pas de choix et je suis bien incapable de dire ce que je veux vraiment.

Par exemple, en ce moment, je veux continuer d'avoir un suivi psychologique, mais je ne veux plus aller à la clinique, qui est chronophage et me gêne dans ma relation de couple. Mais j'aimerais avoir une vie à moi que je puisse gérer comme je l'entend. Mais je ne veux pas faire de peine à mon mari. J'ai l'impression que le CMP m'offrirait un suivit plus allégé, mais si ça "colle" parfaitement avec la psychologue, mes expériences passées avec le psychiatre qui exerce là bas sont mitigées. En parallèle de ça, j'ai un super contact avec le psychiatre de la clinique, et je pense que mes entretiens avec l'infirmière pourraient être un grand bien, s'ils étaient plus fréquents. Mais cela signifierait continuer d'aller à la clinique au moins une après midi par semaine, priver mon mari de sa sieste, puisqu'il dort mieux quand je suis là, et rentrer "tard" à la maison. Une semaine sur deux, ça tomberait sur un "mauvais jour" à cause de son fonctionnement "ON/OFF", et il risquerait à chaque fois de faire des crises d'angoisse d'abandon. Du coup j’hésite à choisir une telle option. En même temps choisir l'option CMP, cela signifie quitter une équipe qui commence à me connaître pour recommencer tout ce travail d'approche ailleurs, et je ne suis pas certaine que ça soit une bonne idée. Je pourrais aussi choisir de tout laisser tomber, et de juste vivre en arrêtant de compter sur les autres pour aller mieux, et me secouer un peu les puces, en me faisant un peu plus violence, avec l'aide de quelques bouquins bien choisis, et y mettant le plus d'assiduité possible...

Au final, le choix me reviendra...
Mais je ne sais pas choisir.

Note ajoutée en 2017 : à la clinique Caussade, personne n'a su me dire ce que d'autres avaient essayé de me faire comprendre par ailleurs, c'est à dire que ma relation avec mon mari était totalement anormale et biaisée. Je pensais pour son bien être et non le miens, j'étais obsédée par ses colères et sa façon de vouloir vivre et j'essayais de ma calquer dessus sans le pouvoir... Il m'était impossible de savoir ce que je voulais, parce que mon mari faisait en sorte de me faire douter en permanence de mes choix qui ne lui convenaient pas. C'est aussi simple que ça.
Au CMP, en 2010, pourtant, une infirmière de garde avait essayé de me faire me questionner sur le sujet. Elle m'avait recommandé de m'informer sur l'emprise psychologique et les pervers narcissique.
Je n'étais pas prête, à l'époque.
Ni en 2013...

lundi 21 janvier 2013

Nouveau départ?

Mercredi soir je suis rentrée de la clinique tardivement. Il faut dire qu'après une après-midi dont l'utilité reste encore à démontrer, j'ai croisée mon amie Dorothée qui revenait de chez elle avant d'aller se reposer un peu. Nous avons discuté dans le hall d'accueil de la clinique et je n'ai repris la route qu'à 17h40. Trop tard au gout de mon mari, et finalement au mien aussi.
C'est toujours trop tard, le mercredi.

Je m'explique : depuis le début, en juin, je vais à la clinique deux après-midi par semaine. Au début le jeudi et le vendredi, puis peu à peu le lundi et le jeudi. Et depuis quelques semaines, le lundi et le mercredi. Je pars de chez moi à 13h15 et je rentre vers 17h voire 17h30, parce que j'ai souvent du mal à renoncer à la tentation d'aller "faire une course" au retour.

Seulement voilà, moi qui voulais travailler une dizaine d'heures par semaine, pour connaître un épanouissement personnel. Le reste de mon temps, je voulais le préserver libre pour être avec mon mari. Pourtant au bout de huit mois seulement, je me suis retrouvée avec six heures de plus "prises" sur ce précieux temps libre. Huit, si on compte les temps de trajet.

Or ces absences répétées sont de plus en plus un poids, pour moi.

La conséquence, c'est que je ne m'épanouis plus, à la clinique. Je régresse. J'empire, même.
Quand j'y suis arrivée j'avais un désir d'avancer et d'agir énorme.
Au fil des mois une tendance dépressive s'est emparée de moi et désormais je n'y vais plus qu'à reculons, en soupirant, avec pour seule motivation de voir ma chère Dorothée.

Bien entendu, dans mon état, celui de mon mari n'est pas pour rien. Au contraire. Mais contrairement à ce que me laisseraient croire les soignants de la clinique, ce n'est pas par ça que je me fais "bouffer", mais bien par mes sentiments d'obligations, notamment envers la cette structure de "soins". Or des soins, j'en vois peu. Ou en tout cas pas de ceux que j'attendrais, de ce qui me conviennent.
Certes je bénéficie de séances de relaxation individuelle (sur fauteuil de massage), d'aromathérapie, d'ergothérapie, de groupe de parole, de gym douce... et de temps à autre, j'ai même des entretiens avec l'infirmière.
Mais je ne me sens pas aidée. Je ne me sens pas soutenue. Et pire, je ne me sens même pas comprise.

Depuis bientôt huit mois, je vais dans cette clinique en hospitalisation de jour. Huit mois, ça devrait représenter beaucoup, si j'étais en TCC. Au lieu de ça, rien. Je stagne dans une structure parfaitement adaptée à des malades dépressifs, mais absolument pas à une phobique sociale qui a une prodigieuse envie de vivre et d'avancer.
On me laisse à mariner, pendant que la sécu et ma mutuelle crachent leurs sous en pagaille.

On me dit que je suis trop dépendante de mon mari, parce que, c'est vrai, je me suis souvent abritée derrière ses besoins à lui pour tenter d'affirmer les miens.
Les miens, de besoins, c'est d'être suivie pour de vrai.
D'avoir une thérapie de soutien, en individuel ou en groupe, voire les deux, bien ciblée sur mon problème d'anxiété sociale, et aussi sur le fait que je me retrouve accompagnante d'un homme malade, que j'aime et auprès de qui ma présence compte plus que tout ♥♥♥
Mes besoins, c'est de l'aimer, mais aussi de pouvoir le regarder en face en lui disant "Je t'aime, et je m'en sortirais sans toi... mais reste avec moi le plus longtemps possible!". Mes besoins c'est d'être respectée pour ça, et pas d'entendre cycliquement "l'important c'est vous".

Mes besoins, c'est de ne pas trouver mon mari en pleine crise d'angoisse, qui se prolonge tard dans la nuit, quand je reviens de la clinique. Mon besoin, c'est même de ne plus aller à la clinique, si y aller signifie nous faire souffrir tous les deux ainsi. C'est inacceptable et totalement irrespectueux. De moi, de lui, de nous.
Mes besoins, c'est aussi d'avoir du vrai temps pour moi, et pas de ce temps volé sur le trajet de retour de la clinique. Les gens ne semblent pas comprendre que ce temps là, il est en semaine, pas le weekend. Eux, ils ont leur propre mode de vie, ils fonctionnent de telle façon ou de telle autre, et sont finalement peu enclins à comprendre qu'on puisse vouloir vivre différemment.

Je n'arrive pas à voir reconnus mes vrais besoins à la clinique.
Encore une expérience négative à ajouter à la longue liste des psys, psys et repsys...

Avant tout ça, j'avais été mise en contact avec le CMP de Tarbes. Là bas, il y avait une psychiatre qui pratiquait la TCC. Le seul problème ? La psychiatre en question, justement, n'exerçait plus là bas, et la psychologue qui avait repris ses activités partait précisément en congé parental...
En avril 2012, pourtant, de retour à son travail, elle m'avait appelée, pour me proposer un suivi dans la structure publique. Malheureusement, comme c'était concomitant avec mon premier rendez-vous chez le psychiatre qui me suit actuellement, j'avais refusé. Pleine de bon sens, elle m'avait alors dit de ne pas hésiter à rappeler en cas de problème ou si je changeais d'avis.
De fait, j'ai repris contact avec le CMP. Mlle B. se souvenait toujours de moi.
J'ai rendez vous mardi 22 janvier 2013, à 9h.

Pour la suite de la clinique, je verrais à ce moment là.
Une fois de plus, je dois choisir. Continuer, arrêter ? Tout de suite, plus tard ?
Pfff...