mercredi 4 septembre 2013

Un an après, mon âme va de mieux en mieux...

Voici presque un an, j'étais penchée sur la lecture de "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'avais abordé, dans un billet daté du 17 octobre 2012 le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.

Ce que ça m'avait révélé sur moi ne m'avait pas plu. Mais alors pas du tout!!!
Et j'avais donc décidé de changer, vraiment. De me remettre en cause, et de faire des bilans réguliers. Nous voici presque un an après, il me semble qu'il est temps de faire ce travail.
 
L'année dernière, j'avais étudiés les symptômes d'une mauvaise estime de soi, évoqués dans le chapitre 4 du livre cité plus haut. Je m'étais examinée mentalement et avais eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.

Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels étaient-ils, ces gros défauts ? (en petit et d'une couleur différente, les réponses d'octobre 2012).

1) Obsession de soi
Il me semble qu'en un an j'ai beaucoup progressé sur ce point. Je me sens moins focalisée sur ce que peuvent penser les autres de moi. Je suis moins obsédée aussi par le fait qu'on s'intéresse à moi (même si parfois je retombe un peu dans mes petits travers). Je me sens de plus en plus tournée vers les autres et leur bien être, ce qu'ils ressentent, et le respect absolu de ça. J'essaye de me montrer attentive.
Le fait de savoir si je suis à ma place, si je suis compétente ou "acceptable socialement" par les autres semble ne plus m'obséder.
Pour moi, les autres sont très importants, et prennent pleinement part à mon bien être.
"Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop."

2) Tension intérieure
Je me pose désormais moins de questions sur ma "conformité". Je fais les choses, j'agis, et je m'en porte de mieux en mieux. Petites victoires, je me suis occupée des démarches auprès du Conseil Général pour le dossier d'APA de mon mari, puis de contacter des entreprises pour faire établir des devis pour l'aménagement d'une salle d'eau PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Je continue de suivre ces dossiers.
Je rentre dans des boutiques où je n'ai jamais mis les pieds.☺☺
Je ne me sens plus "surveillée" quand je suis en situation sociale.☺
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.
3) Sentiment de solitude
Je me sens de moins en moins "différente" de autres. Ne serait-ce que parce que je prend de plus en plus conscience que la plupart des gens traversent les mêmes affres que moi. Pas tous, ou pas en même temps, mais nous sommes tous humains. Et qu'est ce que ça peut faire si je me sens un peu plus fragile? Il me suffit parfois de le dire, sans insister, sans chercher à me faire plaindre par exemple, et puis ça va mieux. Je me sens moins seule aussi parce que je sais désormais communiquer sur ma fragilité. ☺
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
J'accepte de plus en plus facilement les compliments. Je suis moins tentée d'affirmer que "je n'ai pas de mérite" à ceci ou à cela. Sans pour autant prendre "la grosse tête", je savoure désormais les compliments. Je ne me préoccupe plus non plus de savoir si je vais être digne des compliments... je me contente juste de continuer à vivre, et c'est tout!
Je deviens adulte "pour de vrai" et par là même, je cesse d'en vouloir aux autres de me considérer comme telle... puisque je réalise qu'ils ont finalement raison! ☺
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
J'ai beaucoup évolué, je crois.
Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je ne cherche plus (sauf circonstances trèèès spécifiques) à être au centre de l'attention, quitte à me sentir très mal après. En gros, je ne mens plus, je n'arrange plus la réalité selon ma convenance et selon ce que j'ai l'impression que les autres attendent de moi (je sais pas si c'est clair, là?). Si j'ai été médisante par le passé, et bien je ne le suis plus. Je n'ai jamais aimé ça et prendre conscience que j'étais comme ça, l'année dernière, ça m'avait profondément choquée. Surtout quand j'ai pris conscience que ça avait forcément un impact sur les autres, sur ce qu'ils pensent savoir les uns des autres, et même sur ce qu'ils pensent savoir de moi.
Je discute plus facilement maintenant.
Je recherche plus le dialogue, l'échange.
Au lieu de me plaindre de tel ou tel truc à un tiers, je vais discuter avec la ou les personnes concernées. Je préfère mille fois me "vanter" des améliorations trouvées!!!
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
J'aurais plutôt tendance à ne pas trop m'étaler sur mes petits bobos, ma fatigue. Malheureusement ce sont des symptômes qui finissent parfois par se voir et je ne peux pas les remiser totalement "sous le tapis".
Si je m'énerve, j'essaye de me poser, de retrouver mon calme.
Si je sens que mon interlocuteur n'est pas en situation de communication ouverte, je laisse tomber, sans pincement au coeur.
Ce lâcher prise, c'est incroyable ce que ça peut faire du bien, alors qu'on est souvent persuadé qu'on va bouillir de ne pas exprimer les choses... sauf qu'en les exprimant, souvent on les monte en épingle. Au lieu de trouver du soulagement, on souffle sur les braises.
Je ne veux plus de tout ça.
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Je me souviens d'une discussion très importante pour moi que j'ai eu avec ma soeur, il y a des années de ça. Elle était encore à l'école d'infirmières, c'est dire si ça date! On avait discuté de mon besoin d'aider et d'informer les autres. Je parlais de travailler dans la prévention, le planning familial, la nutrition... des domaines qui me passionnent de longue date. Je lui avais confié que je ne souhaitais pas, comme elle, faire un travail médical ou paramédical, mais que je ne savais pas comment m'orienter. Elle m'avait proposé de poser la question aux cadres de l'IFSI... mais j'avais pris peur et je suis allée en sociologie, puis très vite en psychologie... puis j'ai laissé tomber les études, je me suis tournée à nouveau vers mon idée, mais les conseillères d'orientation n'ont pas su m'aiguiller. On m'a conseillé de faire de l'animation(!). J'ai vite laissé tombé et me suis tournée vers une filière qui m'intéressait depuis le collège: le droit.
Aujourd'hui je suis aide ménagère, "assistante de vie", parce que je ne me sentais pas compétente pour faire autre chose, tout en ayant envie de travailler dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.
Ce n'est qu'au hasard d'une formation professionnelle que j'ai enfin su ce que je voulais faire: CESF.
La vie m'a éloignée de cette orientation. Mais aujourd'hui elle me donne un but pour l'après. Le plus tard. Le plus tard possible.
Je ferais la formation en alternance, et je compte bien être affirmée dans mon projet!!!
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est si facile, maintenant. Jamais je n'aurais cru que ça pouvait être si facile, de demander conseil, de demander à être soutenue. Bon le fait est que je ne sais pas toujours où demander... mais je pose bien plus facilement des questions, à des inconnus même! Je m'épate franchement!!!
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
Mais qu'est ce que je peux en avoir à faire, des normes? Du moment que je suis moi, que je me plais, que ma vie me plait et que j'emmerde personne? Nan mais!
Je suis moins obsédée par "ce qui se fait" ou pas.
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Encore un peu... de moins en moins. J'ai du dire à ma chef de secteur que je perdais un peu pied, entre ma situation familiale et mon travail. J'ai su dire à mes parents, ma famille, comme ça fait mal de voir son Amour dépérir.
Je ne me rabaisse plus pour justifier les choses. Je suis comme je suis. Ni vraiment forte, ni vraiment faible. Entre les deux. Pleine de complexes et d'angoisses mal placées, mais que je dégoupille peu à peu, sans aucun dommage. Et au fur et à mesure, j'ai l'impression de grandir. De devenir "forte"... et de m'en fiche comme d'une guigne, soudain!

Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionnette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
Au contraire, j'essaye de positiver, de voir les bons cotés des choses, des gens, des situations... Je suis en retard? Ce n'est pas grave, je présenterais mes excuses! Pourquoi entretenir mes anticipations anxieuses, alors qu'elles me font du mal. Plus je ressasse et plus j'amplifie... moins je m'attache à telle ou telle petite chose et plus son importance se dilue. Sauf "saine colère"...

C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
J'ai arrêté avec les "et si...?". Je me remet toujours en cause, parfois, mais plus pour tout et n'importe quoi! Je ne me remet pas en question parce que la caissière me dit "bonjour" d'une manière trop appuyée, par exemple. Je me dis qu'elle en a peut être marre de tous les gens qui font la gueule à longueur de journée, avec leurs soucis etc, et qui ne la voient même plus. Alors je lui fais un cadeau qui vient du fond du cœur, je lui souris, je lui dis bonjour, je m'intéresse à elle, sincèrement.
Quand on me dit que le ménage est mal fait, ou insuffisant, je m'amende, je sais que c'est vrai. Je ne me cherche plus d'excuses, ni pour me justifier ni pour nier. J'essaye de voir les choses de manière objective, empathique mais pas trop non plus...
Quand mon mari, dépressif, me dit des choses telles qu'il les ressent, je ne me dis plus qu'il ne m'aime plus, que j'ai tout perdu etc. Je prend en compte le fait qu'il n'est pas bien et qu'on pourra en discuter à un moment où ça ira mieux, pour voir ce que je peux faire.
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
J'ai beaucoup changé sur ce point. Je me sens plus stable, moins tendue intérieurement. J'ai de la colère en moi, mais elle est positive, et n'a qu'un ennemi ou presque, la DCB. Salope!
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Sans doute que la maladie de mon mari n'est pas étrangère à ces évolutions dans mon caractère. Mais ce n'est bien entendu pas la seule cause. C'est quelque chose de profond, qui a commencé à se construire il y a des années. J'avais simplement besoin des bonnes impulsions.

Aujourd'hui, à 31 ans, je me sens devenir adulte. Je ne suis plus une enfant, une ado. Je cesse enfin de me dire "quand je serais grande" quand je pense à mon futur. C'est la fin de "l'adulescence", pour reprendre un terme à la mode.
C'est l'entrée d'un pas volontaire dans la maturité, la maturation des sentiments, des ressentis. C'est l'acceptation de celle que je suis, aussi, avant celle que je voudrais être, de celle que je m'imaginais devoir être, il fut un temps.

Et je commence à me sentir légère. Libre. Vivante.

Je vais pouvoir continuer à avancer.