samedi 3 mai 2014

Peur sur la ville

Rassurez vous, je ne vous tourne pas un film de série B. ^^

J'ai écris dans mon précédent billet que nous voulions retourner vivre en Charente. Bon, je dois l'avouer, c'est surtout moi qui ai ce souhait. Je crois que pour mon mari, l'essentiel sera tout simplement de quitter la maison que nous habitons actuellement, achetée à une époque où les montagnes des Pyrénées étaient luisantes de promesses. Randonnées, grand air, balades.
Avant la maladie.

Moi, j'ai besoin de retourner près des miens, de ma famille, des lieux que j'ai connus et que veux connaître à nouveau,  m'adapter aux changements dans un décor rassurant.

J'ai besoin que ce soit Angoulême. Mais pas le centre ville.
Il n'y a pas la vraie vie là bas. 
On croise les gens, les commerçants, mais on ne se connaît pas. Les gens qui habitent en centre ville, ou "sur le plateau", ils ne connaissent pas leurs voisins, ils n'ont pas la vie de quartier à laquelle j'aspire.
Et puis je suis toujours en grande difficulté vis à vis des "commerces de proximité". À quoi bon vivre en centre ville si c'est pour s'en trouver prisonnière?
Je me connais : soit je ne sortirais pas du tout, ou très peu, soit je fuirais vers l'extérieur, vers les zones commerciales dépersonnalisées, uniformisées, vides du regard des autres, dans lesquelles je pourrais facilement me noyer dans l'indifférence générale..

Je ne veux pas plus de la périphérie, du "Grand Angoulême", un peu comme ici. Pas loin de la ville. Mais déjà loin. Une maison. Deux ou trois voisins à qui on dit bonjour. Le pain qu'on peut aller chercher à pied de temps en temps, quelques courses à Intermarché, mais la bagnole tout le reste du temps, vu que les bus ne viennent pas jusqu'ici.

Le bas du plateau, quand j'y pense, ça me donne le vertige à l'envers.
Le centre ville d'Angoulême trône en effet dignement sur un plateau rocheux, surplombant la plaine, à l'ouest, où s'écoule le fleuve vers l'océan. C'est comme si j'y étais écrasée, toute petite. Habiter en bas du plateau, c'est peut être disparaître, un peu. Je ne dois pas etre assez humble. Et puis c'est des endroits que je n'ai jamais "fréquenté", par le passé, alors en toute logique, j'ai peur.

Mais il y a quand même des appartements très bien par là bas. Pourquoi pas,  après tout? On pourraient être heureux là bas, vers Sillac.

Si ce n'est mon obsession pour Ma Campagne, son Intermarché, ses chemins de promenade, sa MJC, son labo d’analyses, ses infirmiers, ses médecins, ses kinés...

Oui, parce que, à Angoulême,  il y a le parfait endroit pour moi.
C'est un quartier.
On est pas en centre ville,  mais "intramuros" quand même.
Il y a les bus et cette super MJC de avec plein d'activités qui me font tripper un max.
En voiture, on est à même pas 5 minutes du centre ville. Arrivée direct dans un parking souterrain, avec ascenseur aux normes d'accessibilité, galerie commerciale, artère piétonne. Tout est à portée.

Le quartier de Ma Campagne est desservi par plusieurs grandes artères qui permettent d'aller facilement partout (au nord par le tunnel, au sud vers chez ma soeur, à l'ouest et à l'est par la D1000 qui contourne l'agglomération.

Mais surtout ce que j'aime à Ma Campagne, c'est une sorte d'esprit "ordinaire". Je veux être , croiser nos voisins dans les escaliers, les jeunes, les vieux, les sympas et les pas sympas, demander des nouvelles, aider à porter un truc. Jamais me cacher. Pas cacher que je suis "bizarre", sans l'exposer à tout bout de champ non plus. M'intégrer, faire mon  nid, en haut d'un immeuble, couver le quartier comme si c'était moi même. L’œuf et la poule. Être au dessus de l’œuf et au chaud dans l'oeuf. Je sais, c'est un peu con, tout ça, hein?

Je vais sans doute être déçue, d'une manière où d'une autre... On pourra peut être pas acheter là bas. Mon rêve restera un rêve parce que je ne serais pas capable de me défaire de mes sales habitudes de fuite. Ou autre chose encore.
Mais tout le monde a le droit de rêver, non?

En tout cas, j'ai envie de vivre en appartement.  Je sais pas pourquoi. C'est comme ça, c'est rassurant. Et pas trop bas, en plus. Nid d'aigle.
Bref, je suis chiante.

Pas si peur sur la ville, en fait. Juste je veux pas être "en" ville, comme mangée,  engloutie, effacée

Mais peu importe tout ça.
Nous trouverons.
Là où nous choisirons d'habiter, nous serons bien.
Il le faudra.


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