lundi 24 août 2015

Vies communes, distortions cognitives et crises de parano...

Ma vie est un peu compliquée, ces derniers temps.

Pour rappel du contexte, j'ai vécu 18 ans avec mes parents, puis 2 ans (en période scolaire) en studio sur l'Île d'Oléron, puis 2 ans environ en studio à Poitiers, puis quelques mois chez mes parents, 3 mois dans un studio tout pourrit.

Ensuite je me suis installée avec Alain, que je fréquentais depuis deux ou trois ans, sporadiquement, entre mes crises de parano et de rejet... "Je suis bien avec toi", puis "t'es con", "t'es gros", "t'es moche...", puis "j'en envie qu'on se voit", etc.

Une relation extrêmement ambivalente, allant de la passion aveugle au rejet total.
Autant dire qu'il en a vue des, vertes, des pas mûres et des archi pourries!

Alain m'aimait.
Moi j'aimais Julien...
Triangle amoureux schizophrène...
Alain et Julien ne sont qu'une seule et même personne... mais la vie moderne a fait entrer les pseudonymes dans la vie ordinaire...
Internet a fait entrer la vie intérieure des gens dans la sphère intime des autres, voire publique (la preuve!).

Julien était mon correspondant coquin (oui, j'ai une vie sexuelle, aussi). Il écrivait bien, il était charmeur et charmant, et, d'un point de vue purement épistolaire, je l'aimais. Quand nous nous sommes découverts "voisins" de département, je suis entrée dans une relation tenant d'une forme d'exhibitionnisme cérébral. J'étais émoustillée, du haut de mes 19 ou 20 ans, par l'idée que cet homme inconnu puisse me regarder entrer au cinéma un dimanche matin, sans se faire connaître.

Le 27 mai 2001, les choses se sont passées autrement. Je lui avais dis que j'allais voir "Amélie Poulain" au cinéma. C'était le dimanche à 11 heure. Dans ma simplicité d'esprit, ce n'était pas un rencart. Il me verrait me mouvoir, me regarderait de loin, m’effleurerait peut être, mais je ne cherchais pas (consciemment, en tout cas) à le rencontrer.
Les choses ont été toutes autres.
Quand je suis arrivée sur le parking, il était là, sur le trottoir à m'attendre. Il m'a regardée dans les yeux et j'ai eu envie d'embrayer la marche arrière et de foutre le camp. Au diable Amélie Poulain. Je déteste ce film. Je n'arrive pas à m'immerger dans les comédie. Mais là n'est pas le propos.

J'étais venue pour le film, j'étais profondément irritée que "Julien" se soit démasqué.
Alain me déplaisait physiquement. Il avait mentit sur son âge, portait la barbe, avait une silhouette enrobée (84 kilos pour 1,65m). Et mon imagination en prenait un coup.

J'ai essayé de lui signifier que je ne voulais pas de lui, mais je n'ai pas su. Il n'a pas comprit.
Sans doute avais-je utilisés des mots dans mes derniers messages qui l'avaient incité à croire que je voulais une rencontre, un flirt.
Mais en cet instant "T" de notre première rencontre, il me dégoutais.
Tous mes fantasmes construits autour de notre correspondance à l'aveugle (pas de photos numériques, pas de cam, à l'époque) s'effondraient.

Nous sommes allés au cinéma et j'en ai été profondément irritée.
Il a payé ma place de cinéma et j'en ai été profondément irritée.
Il m'a caressée la cuisse et j'en ai été profondément irritée.
Mais mon corps avait besoin de contacts, la louve avait besoin d'un loup.
Je me suis abandonnée.

Je suis partie furieuse, un sourire de pacotille aux lèvres, en refusant de promettre qu'on se revoit.
"On verra" ai-je seulement accepté de lâcher.

Je l'ai haïs.
Je me haïssais aussi. Je savais bien qu'au font, j'avais provoquée et même précipitée notre rencontre.

Il est devenu l'objet d'une grande haine de moi même et d'un profond désir.

Tout n'a été qu'ambivalence, en permanence.

Nous nous sommes revus, je l'ai rejeté de nouveau, puis je lui ai réclamé de le revoir, avant de le trahir encore.
Je ne comprend toujours pas pourquoi il s'est accroché à moi.
Trente quatre ans nous séparaient, il vivait en couple (certes bancal, mais je n'y étais pour rien).
Je ne voulais pas de lui tandis que lui semblait croire que j'étais attachée à lui.

Incapable de rester insensible aux sentiments des autres, j'essayais, encore et encore. Je m'imposais d'accepter ses invitations à discuter, lors desquelles je montais dans sa voiture, nous trouvions un coin tranquille et nous passions des heures à dialoguer.
Mais je ne sais pas si je disais vraiment les choses, ni s'il les entendait vraiment...
Ne disais-je pas ce que je pensais qu'il attendait que je lui dise...?
Ne comprenait-il pas que ce qui l'arrangeait de comprendre...?
Nul ne peut le savoir.

À l'époque je n'avais pas encore les bons mots pour décrire mon mal être.

Je ne comprenais même pas que je souffrais en quasi permanence de distorsions cognitives, ces déformations inconscientes de la réalité, me poussant à interpréter en permanence le comportement, les actes, les paroles des autres, et à en tirer des conclusions négatives, à échafauder des théories paranoïaques. Toutes mes journées, et même mes nuits étaient perdues dans ce maelström de déductions hâtives, erronées, basées sur mes pires craintes.

Aujourd'hui encore, ma vie est tiraillée en permanence par ces troubles psychiatriques.
Cela s'est atténué, car j'essaie d'être plus attentive à la réalité. J'ai appris à reconnaître que les autres ne peuvent en aucun cas être tenus responsables de mes ressentis, a fortiori si je n'en parle pas.

Le problème étant que je ne suis pas toujours consciente de ce que je ressens, ce qui est un danger pour toute vie sociale normale.

Ce qui est certain, c'est que je reste extrêmement et exagérément sensible à la critique, du fait de mes doutes permanents et de ma faible estime de moi même.
Malheureusement il est plus aisé d'accuser les autres d'être "méchants" ou indélicats que de reconnaître qu'on est excessivement fragile et auto-malléable.

Alain et moi avons finit par nous fréquenter tant et si bien que nous nous sommes mis en couple en juin 2005.
De mon coté, ça n'a jamais vraiment "marché". Mais j'avais desespérement besoin d'être aimée, qu'on me le dise, qu'on prenne soin de moi.

Dès la première année, en septembre ou octobre 2005, je doutais, je m'interrogeais quant à savoir si je l'aimais vraiment, mais je ne formulais aucun de ces doutes, d'aucune manière. Jamais. Ni à lui, ni auprès de ma famille. J'avais honte.
J'essayais de combler mes failles sentimentales par une relations hyper fusionnelle, mais je souffrais malgré tout en permanence. Alain n'a jamais été l'homme qui me convenait, et je n'ai jamais su le lui dire.

Mes compulsions alimentaires sont allées en empirant... je m'empiffrais à la moindre occasion, j'achetais des vêtements par correspondance, incapable de fréquenter la moindre boutique. J'essayais de combler un vide... un vide sans fond.

Nous avons eut de très bons et très beaux moment ensemble...
Mais la grande majorité du temps je ne faisais que "suivre le mouvement".
Oui. Si tu veux. Comme tu veux.

Mois après mois, je me suis pliée à un style de vie qui ne me convenait pas, sans jamais rien dire, sans me plaindre à personne.
Les courses ensemble, les "balades", l'absence de vie sociale ou culturelle...

Quand j'ai repris mes études, entamant une Licence de Droit en septembre 2005, Alain ne manquait pas de critiquer les horaires des cours, des séances de travaux dirigés et tout aléa d'emploi du temps (cours déplacés, annulés, etc). 
Il me donnait des conseils en méthodes de travail et se montrait désagréable lorsque je "bloquais" sur un exercice. Alors je n'en ai plus parlé. Je ne parlais plus non plus des cours, ayant essuyés plusieurs "j'en ai rien à foutre". Je ravalais ma salive et mes passions et le laissais à son PC, à son jardin...

Je me distrayais sur mon PC, je discutais sur des forums ou des tchat. Tout comme lui, d'ailleurs... Mais parfois sa colère éclatait, parce que j'y passait trop de temps à son gout, parce que... je ne sais plus.

Le pire était quand je discutais à la sortie des cours avec des camarades. Je n'appelais pas systématiquement pour prévenir de mon "retard", étouffée par cette obligation de rendre des comptes en permanence.
La même critique me hante depuis ces années là, blessante et humiliante...
"Quand tu es avec tes copines, je n'existe plus!!!".

Peut-être, justement.
Une pause, un répit dans des routines insupportables.
La faculté était un lieu de vie, même si mes troubles anxieux et ma phobie sociale me la rendait invivable.
Là bas au moins... je pouvais m'isoler.  

Quand le cardiologue d'Alain lui a annoncé, le 12 décembre 2007, qu'il devait être opéré le plus rapidement possible d'une dilatation aortique, je n'ai pas contredite sa déclaration purement factuelle selon laquelle que nous devions nous marier.
Pas plus que je ne l'avais contredit quand il s'était s'agit de conclure un PACS en 2006.

Nous nous sommes donc mariés le 25 janvier 2008, et il a été hospitalisé le samedi 29 mars, et opéré à cœur ouvert le lundi 31, alors que je passais mes dernières épreuves de partiels universitaires le mardi 1er avril. J'ai suivie sa convalescence, lui ai rendu visite régulièrement au centre de rééducation cardiologique.

Mais j'ai passé le mois d'avril 2008 seule, incapable de dire à ma famille que j'avais besoin d'eux, de soutien, de présence.
Personne ne s'est occupé de moi. J'ai été laissée à l'abandon, en friche.
J'en ai longtemps gardé une grande colère contre les miens, rivée à l'âme.
Aujourd'hui, elle s'est évanouie, car je sais que je maintenais inconsciemment les autres à l'écart, trop heureuse de vivre quelques semaines en toute indépendance.

Un an plus tard, en avril 2009, j'obtenais enfin ma licence en Droit.

Dès lors, à chaque occasion, nous partions pour les Hautes-Pyrénées, prospecter pour y acquérir une maison.

Je n'arrivais pas à ne pas être sincère lors des visites. Autrement dit, je disais vraiment ce que je pensais (points positifs ou négatifs!) et Alain ne manquait jamais de me faire sèchement remarquer sa désapprobation. J'aurais dû être plus critique, plus ceci ou plus cela. Je n'en sais rien, en fait. J'avais mal, c'est tout. Je serrais les dents, je me disais qu'il faisait ça pour de bonnes raisons. Il avait forcément raison.

Nous avons achetée une maison. Un "coup de cœur". Une connerie.
L'enchaînement de plusieurs conneries.
Mon travail parce que je croyais, parce que j'étais persuadée que c'était ça qu'Alain voulait pour moi, alors qu'il détestait que je travaille (mais ne me le disait pas, pensant que j'en avais besoin pour être épanouie)... Je détestais ça, j'avais des crises d'angoisse sans arrêt, mais au moins je sortais de la maison, de l'atmosphère écrasante d'une relation à laquelle je ne savais pas comment mettre fin, dont je n'osais parler à personne.
Mes hospitalisations de demi journée, qui ont finies par me rendre plus malade et dépressive que jamais, et auxquelles Alain vouait une haine féroce.
D'autres choses, je ne me souviens plus... 
L'arrivée de la maladie d'Alain. Le parcours du combattant pour obtenir un diagnostic. L'impression soudaine d'être utile, valorisée... Mais aussi les chutes, de plus en plus fréquentes... dont une dans l'escalier de cette maison près de Tarbes. Douze agrafes dans le crâne. Et des colères terribles... à le voir trembler, à me donner envie de mourir, à aller m'enfermer dans la voiture, dehors, pour hurler, pleurer. À vouloir crever.

"Tu me mens, tu me mens tout le temps"...
Une phrase qui est revenue souvent. Là bas, dans les Hautes-Pyrénées. Puis ici, en Charente, quand nous avons emménagé dans notre nouvel appartement, qu'Alain détestait.
Une phrase qui doit être vraie, puisqu'il n'est pas le seul à m'avoir fait ce reproche.

Cette accusation me fait pourtant toujours aussi mal. 

Nous sommes séparés, maintenant.
La maladie d'Alain était devenue tellement envahissante que j'avais commencé à me détruire physiquement.
Hospitalisation. Hébergement chez les uns et chez les autres...

Mais un sentiment d'insécurité permanent. Paranoïa.

Autre chose...
Autre chose, mais toujours la peur au ventre, la peur de l'autre, peur de décevoir, incapacité de dire les choses, la perte de toute rationalité, les crises d'angoisse dissimulées, les mêmes terreurs, les mêmes erreurs.

Jusqu'à la fuite, presque sans explication.

Et le retour à la réalité.
Fracassant.
Une immense tristesse, un sentiment de lâcheté et d'échec terrible, alors que j'étais bien, mieux que jamais, mieux que depuis très longtemps.



Alors la vérité.
Le dialogue, tout simplement.
Et un nouveau départ.

Miss. Try again.

jeudi 13 août 2015

Emotions, amitié, confiance...

Les émotions sont traîtresses. Les émotions négatives, violentes, comme la colère, la frustration, la déception... nous mènent parfois à commettre des actes que nous regrettons par la suite. Mais les émotions "positives" aussi. Surtout quand, comme moi, on est en quête d'attention de la part des autres...
Il a été gentil avec moi, tendre? C'est un ami!!!
Non.
L'amitié repose sur d'autres critères que la gentillesse ou la sympathie. Un respect réciproque est nécessaire, par exemple...

J'ai trouvé récemment un texte que j'ai beaucoup aimé (auteur inconnu), et j'ai envie de le partager ici...

Le psychologue américain Robert Sternberg, professeur à l'université de Yale, a publié en 1986 une très intéressante "théorie de l' amour" qui, outre le fait d'avoir marqué durablement les esprits, a su proposer un modèle à la fois pertinent et rigoureux pour analyser cette émotion si délicate à identifier. Selon Sternberg, l'amour profond est le fruit d'un équilibre parfait entre trois éléments : l'engagement, l'intimité et la passion. Si l'un ou l'autre de ces éléments vient à manquer dans une relation entre deux êtres, on peut certes parler d'amour mais pas de la même façon et en tout cas pas d'amour profond.
♦♦♦
L'engagement est la reconnaissance par quelqu'un qu'il éprouve des sentiments sincères et de l'attachement pour une autre personne. Comme s'il passait un pacte avec lui-même, il prend la décision de tout faire pour cultiver ce sentiment envers l'autre personne. Le niveau d'engagement dans un couple croît assez lentement au début de la relation, puis se stabilise progressivement pour ne plus retomber. Dans le cas d'un couple qui échoue (séparation), soit le niveau d'engagement n'a pas eu le temps de se stabiliser, soit des facteurs extérieurs (rencontre avec une autre personne) ou psychologiques (rejet de la routine, etc...) sont venus contrarier cette stabilité.

L'intimité peut être définie comme un besoin de rapprochement, une volonté de proximité et une envie de connexion avec une autre personne. Dans une relation, l'intimité suit la passion et précède l'engagement. Elle évolue lentement et décroît progressivement jusqu'à un niveau relativement bas. Toutefois, des changements de circonstances dans le couple réactivent épisodiquement le niveau d'intimité et peuvent même lui permettre de dépasser le stade maximum qu'il avait atteint précédemment.

La passion est un véhicule psychologique puissant qui se définit par un attrait conscient pour une autre personne, caractérisé par une attirance physique irrésistible et une volonté d' amour charnel. La passion tend à être intense au début d'une relation et progresse rapidement jusqu'à se stabiliser du fait de l'habitude. A la suite d'une rupture amoureuse, la capacité d'un individu à connaître la passion disparaît totalement pendant une période plus ou moins longue jusqu'à ce qu'il puisse assumer complètement la sensation de perte.

Voici à présent comment, selon Sternberg, peuvent s'associer ces trois éléments et le sentiment qu'induit leur combinaison.

- Intimité seule = Amitié
- Engagement seul = Partenariat
- Passion seule = Désir
- Engagement + Intimité = Complicité
- Intimité + Passion = Romantisme
- Passion + Engagement = Admiration
- Engagement + Intimité + Passion = Amour

mardi 11 août 2015

Euphorie délétère de l'alcool

J'ai commencé à boire avec l'arrivée de la maladie de mon (ex) mari [certes, nous ne sommes pas divorcés, mais l'esprit a ses lois que la Loi ne peut connaître].

À l'heure où j'écris ces lignes, je suis en état d'ébriété. Pas pour gourmandise pour l'alcool (Whisky et liqueur de citron) mais par gourmandise pour cet état planant où me met la substance. J'ai fais ça avant ma séparation, plus d'une fois, avec du Gin, du Rhum, du Whisky à la crème de cassis, avec du rhum blanc et du sirop de sucre, pour que l'effet soit immédiat.
Je cherche à planer, ni plus, ni moins.
Je suis une droguée et bien que sous l'emprise de l'alcool, je pleure.
Je sais que je suis une loque de 80 kilos.
L'alcool me rend gaie, habituellement. Je plane, tout disparait, la souffrance, la tristesse, le poids de tout, moi y comprit.
Mais je ne peux pas, je ne peux plus continuer comme ça.
J'ai déjà promis que je ne me tailladerais plus...
J'ai déjà promis que je ne me gratterais plus jusqu'au sang...
Il me reste à promettre de ne plus m'enivrer en cachette, que ce soit à la codéine ou à l'alcool.

Je ne suis pas alcoolo-dépendante. Pas "alcoolique" cliniquement. Pas besoin de sevrage, pas de risque de delirium tremens et autres symptômes de sevrage. Dur de renoncer, certes, d'accepter de ne plus me faire planer comme ça.*
Au secours!!!
Je me noie.
Dans un verre de Sky, après avoir longtemps hésité, ce matin,  au rayon des alcools titrant à plus de 40°...l y a à peine une heure, en réussissant à ne rien acheter, sauf de quoi combler ma compulsion alimentaire. Desserts glacés danbs de jolis verres. Pas de place au congélo, connasse!!!

Mon Ange Gardien ne sait pas du tout dans quelle merde il s'est engagé et j'aimerais l'épargner, mais je ne peux plus.
Pas de secrets.
C'est la première fois que je me met la tête à l'envers depuis que je suis ici, chez lui.
Je me déteste. Je suis une merde, sans volonté, sans r&sistancve, sans barrières. J'ai le sentiment d’abuser de sa gentillesse. J'ai le sentiment de défier la confiance qu'on m’accorde ici bas. Je ne suis qu'une loque qui sait faire bonne figure. J'ai mal partout comme si on me déchiquetait de l'intérieur,. Mais c'est moi qui me déchiquète, parce que sous mon désir de vivre ke voudrais mouroir, ^pour toujours, pour jamais, pour cesser d'être inutile au monde et en, disparaitre une fois pour toutes.

IUn seul verre, un, seul, et au lieu de planer, je tombe, je tombe, sans réyussir à voir l'écran, sans voir vraiment mes doigts courir sur le clavier.


Impossible de faire les courses sans dépenser au moins 75 euros de ma poches ces temps ci. Je me détruit. Et quand je n'en ai plus assez, c'est mon ex mari qui paie. trop. Demande de tutelle sans motif? Vraiment? Je bousille tout ce qui m'entoure.

Un ami qui ferait mieux de me foutre à la porte. Je serais mieux à Breuty, chez les dingues.

Veux plus de ma famille, veux plus de personne, veux être shootée au Théralène et dormir jusqu'à la fin des temps de merde. Veux être irresponsable, déresponsabilisée, sombrer.

Je veux un nouveau shoot d'alcool, je veux de la codéine, quitte à dormir, je veux oublier le lisier qui me pleut dessus depuis que j'ai deux ans. Trente années de merde liquide qui coule dans mes veines. Je veux me noyer dans ma douche, alors que je n’arrive toujours pas à me laver tous les jours, tous ces fouitus jours!!! Je veux crever sous une douche er jeveux vivre et oublier. Je veux renaître vierge de tout, de mes drames, de mes angoisses, des tortures, des peurs.

Un seul putain de verre.
Un seul!!!

Deux putains de verres glacés
Il aura au moins les verres


Le soleil dans le jardin et la pluie sur mon visage

Saloperie de vie de merde

dimanche 9 août 2015

Excès de générosité, abus et suspicions...

Mille fois les mêmes erreurs...
Mille fois les mêmes bourdes, et toujours, je n'apprend rien, je ne sais rien.

Ce n'est pas une question d'argent.
Les rapports humains, je veux dire... mon Saint Graal.

Et pourtant parfois, dans les rapports humains, bêtement, il est question d'argent. Alors je perd pied... Totalement.

Parfois il y a des mauvaises personnes, qui abusent de ma générosité sans arrières pensées.
Parfois aussi il y a une juste colère, de justes sentiments d'irritation, d'agacement, face à des mots qui m'échappent, parce que j'ai peur et que je me met sur la défensive. La colère des quiproquos génère alors en moi une honte profonde, profonde à vouloir sombrer, etne jamais toucher le fond...

J'ai déjà formulé ces fichues paroles, plus d'une fois, plus de dix fois, peut être plus de cent... elles m'ont souvent, presque toujours, mises en retrait des autres, parce que repoussée sans comprendre sur le coup, et mille fois la même blessure dans le cœur.

Généreuse, je ne compte pas...
Quand on me charge de faire quelques commissions, je m'en tiens, certes, aux listes de courses qu'on me donne, et irrépressiblement, compulsivement, j'en achète le double à coté. Une somme dépensée pour les autres, et parfois son double de ma poche pour partager, parce que j'en ai besoin.
Les choses, comme souvent, sont compliquées...

Quand j'étais ado, puis "jeune adulte", "mon" argent m'était donné par ma mère et elle considérait toujours que ce que j'achetais était un peu à elle. Dans cet ordre d'idées, j'ai été flouée des dizaines de fois, achetant sans compter, dans une idée de partage... et le lendemain, rien, plus rien. La plaque de chocolat à pâtisser achetée pour faire un gâteau pour toute la famille, avec "mes" sous, dévorée par sa gourmandise. Le bon beurre acheté pour un gâteau d'exception, au profit de toute la famille, tartiné et dévoré par gourmandise, et plus ma recette, amputée.
Pour argument ? "tes sous, c'est moi qui te les donne, alors ce que tu achète est à moi".

Donner c'est donner, reprendre c'est voler.
J'ai passé des années à répliquer comme ça, à essayer de me faire respecter, sans y arriver. Peu importait que ça soit "à moi", c'était à elle, dans sa logique. Je passais mon temps à éviter qu'elle abuse, à planquer les trucs dans ma chambre, pour protéger ce qui pouvait l'être. Mais pas possible avec tout. Beurre, crème fraîche, ingrédients salés pour petits plats mitonnés... quel désespoir de vouloir lui faire un dîner surprise et de découvrir que la moitié des ingrédients s'était déjà envolée!!!

Ensuite, j'ai passé dix ans à dépenser mon argent de poche pour améliorer l'ordinaire d'une personne qui n'en savait rien, qui vivait en ermite. Tout mon "argent de poche" y passait, mais ça m'était égal. Je partageais. J'offrais.
Générosité.

Excès de générosité.

L'argent est parfois une malédiction pour moi, à qui je voue alors une haine féroce, mais sans lequel je ne peux pas vivre.

Si j'ai fais une demande de curatelle me concernant, c'est à cause de cet "excès de générosité".
Or, depuis ma demande, je me suis déjà fais escroquer de plusieurs centaines d'euros par un soi-disant "ami".
Déboire.
Mais je m'en fout. Vraiment. Je m'en fout.
Même si je casserais bien quelques dents à celui qui m'a fait ça, juste parce que "emprunt" implique "remboursement", ce dont il s'est totalement abstenu, sans laisser d'adresse... Mais je n'ai même pas pris la peine de lui demander sa carte d'identité, noter son nom etc, lui demander de signer une reconnaissance de dette... Je n'ai même pas eu la présence d'esprit de refuser, simplement.

Pour le reste, je suis généreuse si ça me plais.
Et je suis triste quand mon envie de faire plaisir tombe à plat, à coté. Rien que ça, ça me fend le cœur, me blesse au plus profond.
Mais quand en plus je ne peux pas m'empêcher de retenir ma stupide agressivité défensive, c'est la destruction totale, même quand l'autre, les autres, ne réagissent pas. Je me hais quand je m'entend répliquer "de toute façon c'est moi qui l'ai payé et" bla bla bla.

Une connerie sans nom.

Quand ça se produit, je me sens si mal que je voudrais mourir, disparaître, ne plus rien dépenser, jamais, finir dans une boite, cramée, ne plus couter à personne, ne plus valoir de soucis.

Je passe des nuits à rêver que j'aide les gens que j'aime, que j'apprécie, même si ce n'est souvent pas une pure question d'argent : qu'on me prête un peu d'attention et je donnerais tout en échange.

Sauf que les gens qui se préoccupent vraiment de moi, quand je parle d'argent, pour une raison ou pour une autre, souvent avec une maladresse trompeusement agressive, le prennent logiquement mal.
Alors la tempête dans mon crâne se lève et il n'y a plus que de la souffrance à la clé. Oubliée la joie du partage, seul reste le désir de me punir, de me faire du mal, de hurler ma détresse, de me réfugier dans un recoin, un placard, sous un lit, dans une penderie ou ma voiture...

Les regrets ne m'apprennent rien: encore et encore je fais les mêmes erreurs. Encore et encore je dis les mêmes conneries, encore et encore je fais les mêmes remarques flirtant dangereusement avec des insultes, sans même en avoir conscience, et après il ne me reste que la honte, la rage, le désir de me détruire. Mais tout ça ne sert à rien.

Alors il me reste le clavier.

Et la conviction qu'un jour je serais assez blindée, qu'un jour je trouverais enfin les bons mots pour dire que j'en avais envie, envie de faire plaisir... Un jour je serais capable de dire :
"Tu n'aime pas?... c'était un de mes petits plaisirs, que j'avais envie de partager, et ça me fait un peu de peine que tu n'apprécie pas, mais ce n'est pas grave" (et pas "je suis hyper vexée que tu ne reconnaisse pas mon attention à "sa juste valeur").

Sauf que je ne sais toujours pas dire ça sur le moment et que, pour l'instant, même quand l'incident est clôt, je reste pleine d'une honte coupable.