dimanche 26 juin 2016

Solitaire... ou limiter ma souffrance quotidienne.

J'ai besoin de l'écrire, comme si je pouvais effacer la culpabilité de mon cœur, comme si ça pouvait combler le vide.

Je ne suis décidément pas bien "en couple".
J'ai besoin de rester seule, j'ai besoin d'être seule.


Pourquoi ai-je donc tellement de mal à le faire comprendre avec ça, pourquoi est-ce que j'amène malgré tout les autres à penser que je suis bien, alors que ça n'est pas tout à fait"ça" ? 

Malgré ce que certaines personnes en pensent, je n'arrive pas à fonctionner sans me poser des questions ou sans être envahie émotionnellement par les préoccupations des autres.
C'est pour cela que je me sens mieux seule, je crois.
J'ai déjà mes préoccupations à gérer. Lorsque s'y ajoutent celles de personnes à qui je suis attachée, je ne tourne plus rond.

Une nouvelle rupture...
Les personnes n'y sont pour rien.
C'est moi qui suis en cause.
Troubles de l'attachement, comme le dit ma psychiatre ?
Peut être bien...
En tout cas le problème dans les relations que j'ai pu avoir, ça a souvent été moi, quand même.
C'est ce que j'éprouve.
Le schéma se répète, de loin en loin.
Je suis bien avec quelqu'un, il ou elle m'accorde de l'intérêt, du temps, des sentiments.
Je répond positivement.
Mais quand on se rapproche trop, ça devient compliqué.
J'essaie de dire que ça ne va pas, mais au lieu de ça, je délivre des "je t'aime" par douzaines...
C'est un processus qui peut durer des semaines, des mois. C'est très anxiogène.
Plus le temps passe et plus j'appréhende le fait d'exprimer mes doutes, mon besoin de prise de distance...
Trop de culpabilité à l'idée de rendre l'autre malheureux.
Pourtant je me rends malheureuse moi même, en laissant les choses telles quelles. Mais c'est une souffrance choisie.

C'est dur d'être ainsi.

Pendant des années, j'ai culpabilisé d'être solitaire.
J'avais peur du monde, de la société, des autres êtres humains.
J'ai toujours peur, mais moins qu'avant.
Je commence à comprendre mes difficultés, ce qui rend le monde moins effrayant.

À force de culpabiliser d'être solitaire, j'ai haïe ma solitude.

Non que j'ai tenu particulièrement à vivre en compagnie des autres...
Mais je me sentais stigmatisée par ma solitude.

J'ai toujours aimé les échanges avec des tiers, pour discuter des sciences, sciences techniques, sciences humaines. Ce genre d’interactions me plait beaucoup.

Par ailleurs je suis faite de chair et de sang, d'un réseau nerveux avec des zones sensibles, de multiples substances chimiques dont les hormones et phéromones.
Le désir est présent en moi, depuis longtemps.
La sexualité est une chose naturelle.
C'est une forme d’interaction comme une autre.

Seul problème : pour arriver à l'expression de ce besoin humain de partager de tendres moments, des interactions sociales sont nécessaires.
Il fut un temps où cela pouvait être vraiment problématique, pour des personnes comme moi, qui ont du mal à interagir avec les autres, mais qui ont pourtant des désirs physiques...
Aujourd'hui, il y a Internet et sa diversité de sites de rencontres, pour tous les gouts et dans tous les styles.

J'ai utilisé ce moyen dès que j'ai pu.
À quelques exceptions près, c'est de cette façon que j'ai rencontré toutes les personnes avec qui j'ai échangé du plaisir et de beaux moment.

Même mon mari, je l'ai rencontré via Internet, c'est dire.
Cette relation était une erreur. La vie a deux m'a toujours été pesante, mais je ne savais pas comment y échapper. J'ai toujours été exagérément démonstrative. Des tonnes de je t'aime.
Au fond de son lit un macho s'endort
Qui ne l'aimera pas plus loin que l'aurore
Mais elle s'en fout elle s'éclate quand même
Et lui ronronne des tonnes de "Je t'aime"
C'est un peu ça. Le macho en moins.
Les autres ont toujours été plus amoureux de moi que moi d'eux.

Chaque fois qu'on m'a dit "je t'aime", je suis pourtant tombée dans le panneau...
Dans mon besoin infini d'être aimée et comprise, je me suis laissée aimer, jusqu'à m'étouffer moi même avec mes tentatives de ressentir les "bonnes" choses.

Qu'ai je donc, d'ailleurs, à faire ainsi tomber amoureux les autres?
Certaines trouveraient ça super... pour moi c'est une sorte de malédiction.
Je ne veux pas qu'on tombe amoureux de moi.
Être appréciée, désirée, être trouvée sympathique, rigolote, intéressante, fréquentable, que j'inspire de la tendresse, de l'affection, de l'attachement... oui.
Mais ne tombez pas amoureux, S.V.P.
Comment dire à quelqu'un qui me déclare sa flamme que moi, je l'aime bien, j'ai de l'amitié, du respect, de la tendresse, du désir... mais que je ne comprend pas l'intérêt d'être amoureuse? L'amour, ça me fait souffrir. Je ne souhaite pas souffrir davantage que je souffre déjà. Alors l'amour, ça ne me sert à rien, à part avoir des problèmes...

Comment expliquer à une personne que je ne développe pas ce désir de fusionner ma vie avec la sienne ?

Je ne veux pas qu'on "tombe en amour" pour moi.
Je ne suis pas intéressée par une vie à deux.
Je veux vivre, sans blesser les autres, heureuse si je le peux, malheureuse le plus souvent... mais en restant "célibataire".

J'ai eu pas mal  "d'histoires d'amour", en une vingtaine d'années...
Mais comme le chante si bien Catherine Ringer, les histoires d'amour finissent mal, en général. Surtout quand l'autre aime plus que l'on ne l'aime...

J'ai toujours été soulagée par les ruptures, qu'elles soient de mon fait ou initiées par mes partenaires.
Je retrouve alors ma liberté d'être moi même.

Car quand je suis "en couple", je fais malheureusement bien plus attention à l'autre qu'à moi même. Je m'oublie.
J'essaie de composer un personnage qui correspondrait aux attentes supposées de l'autre.
J'ai parfois l'air totalement égoïste, narcissique, et pourtant c'est tout le contraire.
Je culpabilise en permanence de mes besoins de solitude, de mise en retrait, de mes envies de dormir seule, de mon désir de faire chambre à part, de mon besoin de mener mes affaires personnelles selon mes envies...
Dans mes vies de couple, je me suis habituée à me restreindre, me freiner, m'effacer, m'étouffer.
Puis je cale.
Avec plus ou moins de violence, plus ou moins de dégâts.

Être en couple, pour moi, c'est m’inquiéter d'une foultitude de choses qui pourtant ne me concernent pas. J'essaie de me caler au mieux sur les horaires de l'autre, ses habitudes alimentaires, sa manière de penser. J'ai peur de commettre des impairs, de décevoir l'autre. Je passe pour être fusionnelle, alors que ça ne me ressemble pas.
Simplement j'ai un besoin désespéré de communiquer.
À coté de ça, je garde en permanence mon besoin fondamental de rester moi même, d'être libre, seule et solitaire, jusqu'à être en colère contre l'autre parce que je me sens "prisonnière" d'une relation dont je ne me sens pas actrice. La "relation" n'est qu'une illusion, pleine de vide. Les dés sont pipés.
Ma substance réelle reste en dehors de la relation.

Finalement je crois que j'ai très longtemps eu si peur d'être seule que dès que quelqu'un m'apportait du réconfort ou une certaine forme de sécurité, cette personne trouvait grâce à mes yeux. Mais ce n'est qu'une illusion de l'Amour.

La réalité toute crue est que je ne sais pas gérer le fait d'être "en couple".
Pour moi, 1+1=3. C'est à dire "toi"+"moi"= "toi"+"moi"+"nous".
1+1=1, ça ne marche pas du tout.

J'ai besoin de garder ma vie pour moi, de ne pas référer de mes projets ou intentions à une autre personne. J'ai besoin de savoir que je suis totalement libre de faire mes propres choix, d'avoir mes propres routines, mon propre rythme de vie.
À 34 ans, je continue de préférer dormir seule qu'accompagnée.
Pendant mes dix années de vie commune, j'ai très souvent rêvé de faire chambre à part, sans jamais oser en parler.
Encore de nos jours, malgré l'évolution de la société, les relations physiques vont souvent de pair avec les relations amoureuses.
Très tôt, je me suis sentie en désaccord avec ce principe.
On peut désirer sans aimer, non?

Facile à dire.
Pas facile à faire.
Il faut une bonne dose de force de caractère, pour réussir à rester célibataire, en fin de compte!
Ou un certain nombre d'expériences pas trop réussies.
Je n'ai pas la première.
J'ai eu les autres.

Toute personne qui se sent mieux seul qu'accompagné a le droit de préférer garder son indépendance, sa liberté d'aller et venir, ses habitudes, son mode de vie, sans avoir envie de "tout" partager avec quelqu'un d'autre, sans avoir envie de cohabiter avec qui que ce soit, sans chercher à sortir semaine après semaines avec la même personne, sans partager les mêmes repas, encore et encore et encore...

J'ai le sentiment profond que mes traits de personnalité intrinsèques sont incompatibles avec une vie à deux.
J'ai beaucoup trop besoin de me sentir libre, de me sentir seule "à bord". Je n'aime pas le travail d'équipe.
J'ai besoin de solitude et de liberté.
Libre de rester chez moi ou d'aller à la salle de sport.
Libre d'aller et venir, sans rendre de comptes à personne, sans me sentir captive d'une forme de relation qui ne me convient vraiment pas.

Pour moi il s'agit moins d'être heureuse que de ne pas être trop malheureuse, en fait.
Limiter ma souffrance quotidienne .

Libre d'être différente...


 Libre d'être seule...



samedi 4 juin 2016

Savoir communiquer... ou pas... D'abord, ne pas nuire *_*

Mes billets me viennent toujours d'un événement émotionnellement intense.
Celui-ci n'échappe pas à la règle.

L'histoire est idiote.
C'est l'histoire d'un truc qui semble vraiment évident à une personne, mais à coté de laquelle peut passer totalement une autre, juste parce que les deux n'ont pas les mêmes modes de pensée ou de fonctionnement.

S'il y a une chose que j'ai appris au fil des années, c'est que personne ne peut ni ne doit présumer savoir comment fonctionne un autre individu. Même au sein d'une même famille.

Même si on pense connaître l'autre, même si on pense que certaines choses sont évidentes ou "logiques", elles le sont certainement pour nous, mais pas pour les autres.

Chaque personne est unique.
On peut relever certaines habitudes récurrentes, certains traits de caractère, certaines similitudes d'action par rapport à nous... mais comme chaque personne est unique, on ne peut jamais présumer savoir ce qu'elle vit, ressent, pense, comment elle va agir, etc.

[Attention, passage pour les Geeks]
Étrangement, tout ça me rappelle un épisode de "Fringe", épisode 3, saison 3.
Dans l'univers "alternatif"... titre original, "The Plateau".
Un individu déclenche des événements en se basant sur les probabilités de réactions logiques, mais commet une erreur en présumant qu'Olivia va réagir d'une certaine manière... or Olivia vient de l'univers "original" et du fait de cette différence, n'agit pas du tout selon les présomptions prédicatives du malfaiteur, ce qui permet à Olivia de l'arrêter.
[Fin de la partie télévisuelle]

Dans la vie ordinaire, les choses fonctionnent de la même façon : les présomptions prédicatives ne sont pas forcément en accord avec la réalité, différente de celle qu'on imagine.

Ou "comment laisser moisir du linge dans la machine à laver en pensant que celui qui passe derrière le verra, car c'est évident".

Pourquoi est-ce évident ? Parce que dans le noir, le voyant de la machine à laver luit très clairement. La machine à laver est dans la chaufferie. Il y a une fenêtre avec volet électrique dans la chaufferie. En venant ouvrir le volet électrique, quiconque entrera dans la chaufferie / buanderie verra bien que la machine est allumée.
Ha ? Ha ben oui, mais non... je veux dire c'est pas si évident que ça, en fait...
J'explique :

La plupart des gens ouvrent tous leurs volets le matin et les ferment le soir, dans toutes les pièces.
Me concernant, il m'arrive très régulièrement de ne pas ouvrir certains volets, situés dans des pièces dont je n'ai pas l'usage.
Comme je suis hébergée à titre gratuit dans la résidence secondaire de mes parents (future résidence principale, pour leurs "vieux jours"), je n'ouvre les volets que là où ça me sert à quelque chose : ma chambre, la cuisine, la salle d'eau, le séjour. Le reste ne me concerne pas.

Ce n'est pas par flemme que je n'ouvre pas !
Je ne suis pas gênée par le manque de luminosité (c'est plutôt le contraire) et qui plus est, certains espaces me mettent mal à l'aise.
Ce n'est pas chez moi et je respecte profondément ça.
Si j'étais en collocation, je n'irais pas ouvrir les volet des autres chambres.
Pour moi, la situation est identique.

Puisque je fréquente systématiquement la cuisine, j'y ouvre le volet roulant le matin, pour voir les roses, les chats, les écureuils. Mais je n'ouvre les volets de la porte qu'au moment de sortir.

Comme je ne fréquente que rarement le bureau ou la chambre principale, je n'y ouvre pas toujours les volets. C'est également le cas pour la chaufferie / buanderie, ainsi que pour le couloir de l'ancienne porte d'entrée. Souvent je n'y ouvre pas les volets. Aucun intérêt, aucun inconvénient.

Pour moi c'est cohérent.
Je ne fais entrer la lumière du jour que quand je sais que mon père ou ma mère vont venir.
J'ajouterais même qu'une grande partie du temps le volet roulant de ma propre chambre est fermé ou presque totalement baissé.
Que ça puisse paraître étrange, je m'en bat la bonbonnière.

Coup de bol, ce matin j'ai ouvert le volet dans la chaufferie, car j'avais Aquawork à la salle de sport, et mon maillot était à sécher là...
Alors déjà, je n'ai pas vu d’emblée le voyant de la machine à laver... Mais ouf ! je l'ai quand même vu en venant chercher mon maillot de bain...
Alors là, je me suis dis que, crotte, j'avais encooooore oublié de remettre le bouton de programmes sur "Stop". Même pas vu qu'il y avait quelque chose dans le tambour.
Ha ben ouais, hein, pas si évident que ça, finalement, non ?
Comme je laisse souvent des trucs posés sur le lave linge, bien en évidence, pour qu'ils sèchent et que je pense à les remettre dans mon sac d'aquagym, je les ai cherchés, mais je ne les voyais pas au début. Je me suis agacée parce que mes affaires n'étaient plus sur la machine, mais à coté (je n'aime pas qu'on change mes affaires de place, je suis très chiante à ce sujet)... bordélique mais chiante quand on déplace mon bordel. Le changement, c'est flippant (donc c'est pas maintenant...).
C'est seulement parce que je me suis penchée pour attraper mes affaires que j'ai vu le sac de couchage tout propre et tout essoré à travers la vitre du tambour.
o_O'
...
Je ne communique visiblement pas assez avec les propriétaires des lieux...

Je suis une brêle en communication verbale.
Pendant longtemps, je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
Ces temps ci, ça devient hyper clair.
Ceci dit je ne suis pas forcément très douée pour écrire aux gens, non plus.
C'est pour ça que je parle de moi... ^^'

Je suis un peu trop brute de décoffrage, même quand j’essaye de mettre les formes.
Genre j'énonce un fait qui me dérange (c'est un message à caractère informatif, pas une critique) mais sans trop savoir comment "assaisonner" le truc, alors j'ai un peu trop tendance à être neutre (faute de sel), c'est à dire que je semble froide.
C'est loin d'être le cas.
J'ai souvent très très peur de blesser les autres.
De temps à autre je grille un fusible et ça part tout seul. Je n'aime pas ça.
À force de ne pas dire les choses, j'en ai ras la casquette des "petits trucs agaçants" qui s’amoncellent et me mènent une vie impossible !
Je déteste rentrer à la maison et voir la vaisselle des autres à tremper dans l'évier.
Je n'ai pas envie de faire la vaisselle des autres.

Il m'arrive donc de laisser purement et simplement la vaisselle des autres... aux autres.
Plusieurs jours.
En lavant méticuleusement la mienne en parallèle. J'ai d'ailleurs la mienne à moi. De vaisselle.
Je n'utilise pas la vaisselle de mes parents, sauf au petit déjeuner, parfois.
Quand ça dure trop longtemps et que ça finit par m'encombrer (comme la bassine du bac de droite, qui ne me sert pas, et que je fourre régulièrement sous l'évier), je fais "la vaisselle des autres" et je tend à leur laisser la mienne, par esprit d'échange de mauvaises surprises.

Le message "évident" se voudrait "je fais ma vaisselle, faites la votre."

Sauf qu'en échange on me dit que ça serait sympa de ne pas laisser traîner ma vaisselle trop souvent. Gu ?!?

...
Rien n'est jamais "évident", quand on ne communique pas vraiment.

Dans le même ordre d'idées, je n'aime pas voir la moitié droite du frigo remplie de denrées alimentaires qui se perdent (résidence secondaire, fréquentée régulièrement, mais tout de même, je m'étonne d'une telle profusion). Mon coté (gauche) est moins rempli (et pourtant ça m'énerve quand il y a invasion... je sais, je suis chiante).

Je sais qu'on ne me dira rien si je mange des trucs de droite (du moment que je ne fais pas une razzia complète), mais ça m'agace quand même.
Je ne suis pas responsable de cette émotion.
Je n'ai pas à me sentir coupable de la ressentir ni de l'exprimer.
J'ai une impression de gaspillage (sans doute fausse, mais persistante).

Le vrai problème dans tout ça, c'est que j'ai un "chez moi" où je ne peux pas vivre et des "chez les autres".
Je n'ai pas de "chez moi" possible actuellement.
J'ai le sentiment de n'en avoir jamais eu.
J'ai 34 ans, j'angoisse à la seule idée de travailler à nouveau (là, j'ai la nausée rien que d'y penser, apprendre de nouvelles procédures, interagir avec des gens...), je vis chez mes parents.
Je me sens incapable et ratée.
En plus de ça, je n'arrive pas à me sentir en milieu favorable. Je me sens en milieu hostile, plutôt, et je trouve ça horrible de ressentir un truc pareil.

Quand je suis arrivée dans cette maison, quand mes parents l'ont achetée, mon père me disait que c'était avant tout un investissement pour leurs "vieux jours". Mon père parlait de "10-15 ans" avant de l'occuper vraiment. D'une éventuelle location à une étudiante.
Au programme d'ici là : remise en état du terrain et aménagement de la maison, des passages épisodiques de mes parents, de temps en temps. Et mon hébergement en attendant que je puisse retourner à mon vrai domicile.

Sauf que je me suis absentée un certain temps de la "TG", hébergée à la campagne par un ami, pendant une enfilade de mois... avant de revenir à la TG (abréviation de la trèèèèès longue rue). En mon "absence de présence", un certain nombre de choses avait changé.
Les habitudes de ma maman, surtout.
La maison est certes plus confortable, mais les parties communes sont devenues bien plus anxiogènes pour moi.
C'est moins neutre. C'est con à écrire, et à lire. J'aime ce qui est neutre.

L'autre vrai problème est que j'ai tendance à ne rien dire quant aux gênes que tout ça m'occasionne, parce que je me considère moi même comme une gêne pour les autres, un poids mort, un boulet.

Il y a une citation sur la franchise que je n'aime pas...
"La sincérité, c'est le projecteur sous lequel on prend des poses. La franchise, c'est l'éclair de flash qui fixe la vérité d'un instant sans prétention d'en faire un tableau." Robert Escarpit
Je n'aime pas la citation, ça ne veut pas dire qu'elle soit fausse.
Je ne l'aime pas parce que la franchise brute de décoffrage peut faire beaucoup de mal aux autres, et c'est quelque chose dont j'ai horreur.
Dire que j'aime être franche, ça serait comme dire que j'aime être méchante et sadique. Ce n'est pas le cas du tout. Je souffre beaucoup quand je fais souffrir, même quand ce n'est pas volontaire.

Pourtant certaines choses gagnent à être dites, même quand elles peuvent blesser. Car "la liberté des uns s'arrête là où celle des autres commence" et "si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres", Jean de La Fontaine "L'oiseleur, l'Autour, et l'Alouette".

J'essaie, jour après jour de ne pas nuire aux autres, d'abandonner le passé, de vivre pleinement le présent et d'avoir confiance en mon futur. C'est un parcours semé d'embuches. Un chemin de vie, d'endurance et de chaos.