jeudi 14 juillet 2016

Aimer...

Comme pour tout un tas de choses, j'ai souvent de grosses difficultés à comprendre ce que je ressens, ce qui fait que je suis obligée d’accumuler un grand nombre d'informations, façon documentaliste.

L'Amour est une des émotions les plus ingérable que je connaisse.
J'ai du mal à aimer.

Je sais que j'aime, mais c'est quelque chose qui ne va pas de soi, qui n'est pas du tout simple, beau et merveilleux.

Aimer, pour moi, c'est compliqué et souvent douloureux.
J'ai besoin d'en parler.

J'ai "L'intelligence émotionnelle" qui sédimente sur ma table de nuit depuis 18 mois...
Le l'avais déjà avec moi quand j'ai été hospitalisée.

Je ne l'ai toujours pas lu.
Je crois qu'il est temps que je me plonge sérieusement dedans.

920 pages  pour "Analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions, et ceux des autres".

J'ai d'ailleurs eu l’occasion de lire sur Asperansa que certaines personnes avaient trouvé dans cet ouvrage beaucoup de réconfort...

L'amour.

Kessecé ?
 
Pas "juste" l'amour sensuel et sexuel qui existe entre deux partenaires qui s'aiment bien, mais l'Amour, là, celui qui fait que les gens se mettent en couple, vivent ensemble, font éventuellement des enfants, tout ça...
Qu'est ce que c'est ?
Pourquoi est-ce que, alors que c'est censé être beau et merveilleux, je n'arrive pas quant à moi, à ressentir ce super truc sans fondre les plombs ?

Malgré mes efforts, l'amour ça reste très "conceptuel", pour moi.
Je me suis souvent et sincèrement attachée aux autres, j'aime encore plusieurs de mes ex, d'une certaine façon (pas tous, non plus...) mais l'état amoureux reste très problématique pour moi...

C'est quelque chose de vraiment, vraiment douloureux et éprouvant.
Le genre de choses qui me donnent envie de m'enfuir, soit disant pour avancer.
Sauf que parfois, surtout quand l'autre est tout à fait à l'écoute, mieux vaut rester pour avancer.

Peut être qu'il serait temps que je me plante en face de mon problème, que je le regarde frontalement et que je lui casse la figure une bonne fois pour toutes...?
Jusqu'ici, je dirais que j'ai eu des sortes de mouvement de dévotion, me portant vers des personnes et des relations idéalisées.
J'ai aussi déversé des tonnes de "je t'aime" bien dégoulinants de sentiments, très démonstratifs.
Peut être pour essayer de ressentir davantage le truc ?

Sauf que l'amour, en fait, ça se construit, ma brave dame.
Il y a d'abord la passion (parfois charnelle, parfois intellectuelle, parfois les deux ensemble), et ensuite, ben il faut communiquer.
Oups.
Là comme ça, on pourrait croire que je communique énormément avec les autres.
C'est faux : je barjotte dans mon coin, jusqu'à me transformer en matière dangereuse type nitroglycérine...
=> très mauvais.

Le hic c'est que j'ai souvent tendance à penser qu'on voit en moi comme dans un livre ouvert (je sais que c'est faux, bien sûr), et donc je ne communique pas sur mes besoins personnels (très étendus), ce qui a pour conséquence logique de créer des désaccords, des tensions, des rancœurs, etc...

Je suis capable de manifester un i
ntérêt et un goût très vif pour une personne, pour une source de plaisir ou de satisfaction.

J'ai eu de vives inclinaisons pour d'autres personnes, ayant un caractère souvent sexuel pour commencer, puis passionnel.

Puis j'ai eu envie que cela cesse.

J'aurais eu envie que ces attirances se transforment en amitiés sincères, mais je suis obligée de constater que la grande majorité de l'humanité ne fonctionne pas ainsi en matière de continuité des relations.

Soit on aime, soit on n'aime plus, voire on déteste.

Objectivement (et subjectivement, aussi), je ne comprends pas cet état d'esprit cloisonné.
Qui plus est je ressens un truc de malade.
L'allergie à la relation de "couple".

"Je t'aime parce que tu es quelqu'un pour qui j'ai de la tendresse, par qui je suis attirée intellectuellement et sexuellement, mais je n'ai aucun désir de former un couple au sens sociologique avec toi."

C'est une formulation des choses qui est "légèrement" choquante, je crois.

J'aspire d'abord à une amitié sincère, honnête, éventuellement sexuelle avec quelqu'un.
Mais je crève de trouille à l'idée de former une "entité couple" avec qui que ce soit.

...

La majorité des gens semble "équipé" émotionnellement pour vivre en couple.
Comme la plupart des femmes le sont pour être mères.
Je ne le suis ni pour l'un, ni pour l'autre.

Je n'ai aucun regret concernant la maternité.

Concernant la vie à deux, c'est plus complexe.
Je préfèrerais ne pas souffrir de l'attachement que je suscite chez les autres, et je préfèrerais être stérile. Les deux m'économiseraient bien des peines.


Sauf que j'aime aimer et être aimée.

Même si je ne suis encore jamais parvenue à développer de relation heureuse dans le mode de vie "couple".


J'ai le douloureux sentiment que je ne sais pas "aimer" de manière pérenne.

Par moment, je me dis que je n'ai plus envie d'essayer.

Dans ces moments là, je n'ai plus envie de continuer à trancher dans ce qui fait mon âme pour essayer de m'adapter à un mode de vie dans lequel je ne trouve pas ma place.


Sauf que ce n'est pas ce qu'on me demande.
C'est moi qui choisi de me mutiler, pas l'autre.

Si je ne sais pas communiquer sur ce qui me blesse, me manque ou me mes mal à l'aise, comme l'autre peut-il le deviner ? À moins d'être extralucide, c'est impossible. Donc... c'est purement impossible!

L'amour est censé être "un s
entiment très intense, un attachement englobant la tendresse et l'attirance physique entre deux personnes"... (Enc. Larousse).

J'ai de la tendresse pour lui, et de l'attirance physique.
Je ne peux pas le nier.
Je l'aime.

Je le sais très bien au fond de moi.
Mais l'amour reste quand même une notion conceptuelle et abstraite.

L'Encyclopédie Larousse propose un article très intéressant sur l'amour.
J'éprouve cette palette de "sentiments très intenses" qui constituent ce qu'on qualifie d'amour.
Je suis également frappée par la véracité fondamentale de la discussion concernant l'amour, le désir et la sexualité :

"De nos jours, l'épanouissement sexuel, considéré comme une part intégrante de l'amour, sert parfois à mesurer la qualité du lien. Or, attirance sexuelle et capacité à vivre ensemble ne sont pas directement superposables. Une très bonne entente sexuelle spontanée, fondée en partie sur des similitudes de sensualité et de fantasmes, peut exister entre deux êtres par ailleurs mal assortis en matière de goûts ou de valeurs morales. À l'inverse, une grande complicité affective et intellectuelle peut s'accompagner de divergences sensuelles.
Dans le domaine de l'amour et du sexe, comme dans bien d'autres, il faut se garder des idées reçues et comprendre l'importance de la tolérance envers l'autre pour pouvoir avancer ensemble sur le chemin de la vie et mieux s'aimer."

J'éprouve actuellement un fort sentiment amoureux.
Seulement ça me fait beaucoup, beaucoup de mal.

Trop de mal pour que je l'accepte ? Par moments.

Sauf que je persiste, et je veux persister.

L'amour, comme dans de nombreux domaines en ce qui me concerne, c'est le chaos.
Je survis et je souffre.

Entre refuser d'avoir mal et accepter d'en parler, il y a un gouffre.

Que j'ai décidé de franchir.

L'Amour heureux, partagé entre deux personnes passe pour être une chose naturelle et innée.
Visiblement, pour la grande majorité des gens, c'est une chose simple, qui ne requiert pas d'apprentissage.
Mais c'est une illusion.
L'Amour n'est pas simple.

Ma psychiatre m'avait parlé, voici déjà un petit moment, de Trouble de l'attachement, à mon sujet.
Sur le coup, je n'étais pas d'accord.
Ensuite, j'ai beaucoup lu sur le sujet.


Le hasard (ou le bon sens de la rédaction?) a voulu que le N°21 du magazine "Le cercle psy" contienne un dossier sur l'attachement, en plus de celui sur "Le handicap invisible des femmes Asperger".
Rien que l'éditorial, intitulé "L'attachement, avec détachement" est parlant quant à la complexité de la "théorie de l'attachement".

Je cite une partie de l'éditorial :
"Si je suis aimé à l'aurore de ma vie, alors que je construis tous mes points de repère, que je découvre mes émotions, que j'explore les merveilles et les dangers du monde, alors je me sens en confiance, sûr de moi, je suis bien équipé pour cheminer vers l'inconnu. L'amour est comme une arme et une bénédiction."
Cet extrait parle de la théorie de l'attachement, cette théorie qui voudrait, entre autre, que notre capacité à aimer les autres dépende de l'amour qu'on a reçu dans la petite enfance... sauf que :
"Elle suggère encore trop souvent, en creux, que tout repose sur la mère".
Justement, pendant longtemps on a fait "porter le chapeau" des diverses formes d'autisme aux mères.

Je pense que l'amour maternel que j'ai reçu lors de ma petite enfance était "normal", ainsi que celui de mon père, de ma sœur, de mes grands parents etc.
C'est autre chose qui a "déconné".

Pourtant je présente malgré tout ce qui ressemble fort à des "troubles de l'attachement".

Je ne sais pas aimer.

Pire, je suis terrorisée par la palette incroyable de sentiments que l'amour génère en moi.

L'Amour n'est pas une chose rassurante pour moi, ce n'est qu'une succession de coups de tonnerre, une tempête, un ouragan constitué de choses extrêmement violentes que je ne comprends pas et que je subi en m'efforçant de me dire que ça va passer, que ça va aller mieux, que ça va s'améliorer.
Mais c'est de pire en pire et ça me fait de plus en plus mal.
L'amour n'est pas douceur et caresse pour moi.
C'est douleur et violence.

Je me disais encore hier que je n'ai ni la volonté ni la persévérance de continuer à essayer d'arranger les choses dans une relation qui est extérieure à ma cellule familiale.
Sauf que j'ai vraiment cette volonté, et la persévérance, aussi.

Sans sentiment amoureux, ma vie serait plus simple.
Mes relations amicales et autres seraient plus simples.


Mais ma vie serait vide, aussi.

Je préfère l'amitié à l'amour.
C'est moins dangereux.

Parfois, l'idée de ne plus jamais avoir de "vie de couple" m'est extrêmement rassurante...

La vie de couple me semble être une cage étroite pour mon âme.

Jusqu'ici, je ne me suis jamais totalement épanouie, en "couple".
Après plusieurs tentatives infructueuses, une partie de moi aimerait se convaincre que la vie de couple ne me convient pas. Mais mon cœur me tire dans une autre direction.

Lors d'une relation "amoureuse", en couple, je deviens obsédée par l'autre, ses attentes, ses besoins, ses soucis, et je me met à nier mes attentes, mes besoins, mes soucis...

J'aimerais avant tout que nous soyons amis.

Trouver un ou une ami(e) qui ne va pas me juger, qui va rester à mes cotés, même en cas de désaccord, qui va être à l'écoute et à l'écoute de qui je suis, qui va  me soutenir en cas de coup dur,  moralement, quelqu'un qui va m'encourager quand je réussi, quelqu'un qui ne va pas rapporter à lui ou à ses expériences ce que je vis, mais se montrer attentif, même si ce n'est que de loin en loin... quelqu'un pour qui je vais agir de même... C'est cela, l'amitié.
C'est tellement plus que l'amour seul, cet attachement affectif et physique.
L'idéal serait de partager un attachement affectif, physique et amical avec quelqu'un. Sans préjugés, sans jugements, sans toutes ces choses qui parasitent les relations...

L'amitié.
Cela, c'est vraiment rare et précieux.
Si rare que je n'ai jamais rencontré personne qui puisse être mon ami.
Sauf lui.

Je n'avais que ma sœur. Mes parents.
Mais on ne peut pas tout partager avec les personnes qui appartiennent aussi étroitement au cercle familial.

L'amitié... c'est pour moi un sentiment d'affection puissant entre deux personnes.
Un attachement et une sympathie qu'une personne témoigne à une autre
, en lui montrant bienveillance, gentillesse, chaleur, et ce dans les relations sociales, privées ou publiques... Un ou une amie, c'est cette personne qui sait soutenir sans forcément donner des conseils, qui s'intéresse à l'autre pour ses qualités intrinsèques, même quand elle ne partage pas les mêmes opinions.
Ce sentiment si fort et si inexplicable en même temps.

Ma sœur a de nombreux copains et une seule véritable amie.

...

Pour en revenir à l'amour et à la vie de couple...
Avant de vivre avec l'homme qui est devenu mon mari, je ne m'étais jamais imaginé vivre en couple.
Même pendant nos années de vie commune, je continuais à me dire que nous définir, lui et moi comme un "couple", ça n'avait aucun sens.

Je n'avais pas d'objectif de vie avec lui, et j'ai toujours su que tôt ou tard, il faudrait tomber le masque.
Toutefois, avec la maladie, les choses se sont complexifiées. Aujourd'hui, même s'il m'est difficile d'aller le voir, car je souffre beaucoup de le voir souffrir, il est hors de question pour moi de divorcer. L'attachement que j'ai pour lui est devenu extrêmement complexe et stable.

...

Se sentir aimé est censé être quelque chose de fort et de positif.
En ce qui me concerne, j'ai avant tout besoin d'être encouragée à agir, à avancer dans la vie, en sentant qu'on m'encourage.
Ou tout du moins qu'on ne me désapprouve pas ni qu'on me considère avec persévérance comme une personne fragile.


Le premier de mes besoins, c'est de m'écouter et de ne pas m'imposer à moi même des souffrances que je peux m'épargner. Mais aussi de tenir bon pour avancer, au lieu de m'enfuir, toujours.




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