vendredi 11 mai 2018

Dysorthographie, antinomies et...

Quand j'étais enfant, je n'ai jamais manifesté de troubles "dys", à ce que je sache.
Ma mère étant institutrice, elle s'en serait forcément rapidement redu compte.
J'ai de longue date un problème avec la droite et la gauche, ainsi qu'avec certains antagonistes du type "radiateur" vs "réfrigérateur" ou "congélateur". Il m'arrive d'utiliser le mot opposé pour désigner ce à quoi je pense ou ce que j'ai sous les yeux. Des lapsus fréquents, qui prêtent à sourire plus qu'autre chose, mais c'est gênant quand ça devient trop fréquent.

Cependant, ce qui me gêne le plus c'est ma dysorthographie qui a commencé à se manifester clairement vers mes 23 ans, quand je suis entrée à la faculté de Droit. Au fil de ces quatre années d'étude, le problème s'est amplifié. J'inversais des lettres avec d'autres, de consonance ou de forme manuscrite proche.

J'espérais qu'avec la fin des études le problème s'atténuerait, mais ça n'a pas été le cas. Il s'est même étendu aux homonymes dans certains cas (pics d'anxiété) et cela n'en finit pas de m'énerver. Parfois j'ai beau me relire plusieurs fois, je ne vois les mots traîtres qu'une fois tout mis au propre ou publié. Ainsi sur ce blog il m'arrive de mettre en ligne les billets et de ne constater qu'après coup que c'est truffé de "coquilles".

Quand c'est un mail à mon assureur ou mon propriétaire, je laisse reposer mon écrit quelques minutes, je vais me préparer une tisane et ensuite je me relis.

D'où me vient ce mélange des lettres ?
Je viens juste d'écrire "chaffe d'eau", corrigé immédiatement par "chasse d'eau".
À l'origine ça n'était que manuscrit (écrire "chambignons" sur la listes de courses, ça m'avait fait rire, la première fois que je l'avais constaté), mais peu à peu ça a gagné le clavier.

Sans compter les fois où je dis "vert" quand je pense "rouge" ou que je parle de changer le sens d'ouverture de la porte du radiateur (gnheu?). Ces antinomies sont "amusantes" aux yeux des personnes extérieures mais sources d'une certaine souffrance de mon coté. C'est un trouble qui relève de la dysphasie ce qui est assez effrayant quand j'y pense. Je ne pense pas avoir été dysphasique dans mon enfance, ou du moins je ne m'en suis pas rendue compte, même si je faisais des confusions récurrentes entre le nord et le sud et un certain nombre d'autres antagonistes. Confusions qui m'ont amenée à développer des stratégies de mémorisation et d'utilisation correctes.

Je signale qu'il m'est déjà arrivé de m'arrêter à un feu vert, en période de stress intense. Heureusement je n'ai jamais grillé de feu rouge mais je n'exclue pas le fait que ça puisse m'arriver, ce qui est très anxiogène en soit.

Il semblerait que ça se soigne, ou se traite.
Pour l'instant, je fais simplement "avec". Principalement parce que je n'ai pas de diagnostic médical et qu'en conséquence je ne peux pas voir d'orthophoniste qui m'aiderais à mieux gérer ces problèmes.
C'est gênant, mais je m'en accommode.