mardi 11 juin 2019

Chaleur enveloppante

Assise en tailleur, penchée en avant, les coudes en appui sur mes genoux.
Le ronronnement apaisant du chauffage de la salle de bain se mêle au chant de l'eau qui jaillit au dessus de moi.
La baignoire m'enveloppe confortablement.
Je me balance lentement au rythme de mon cœur, les yeux clôt et couverts de mes mains.
J'aime le bruit que ça fait, cette rythmique des gouttelettes, ce ronronnement mécanique, l'écoulement de l'eau dans le siphon.
J'aime les sensations qui parcourent ma peau, jusque sous mes pieds.
Hypnotiques.
J'aime arrêter de penser, ressentir mon corps, et me balancer, ressentir la pression de mon propre corps, replié sur lui même, ressentir la pression des innombrables gouttes sur ma peau, la pression de l'eau accumulée entre mes fesses et la baignoire, et le vide entre mes jambes, là où aucun obstacle n'empêche l'évacuation.
Si seulement je pouvais vivre ça en circuit fermé...
Mais ça n'est pas le cas.
Même en ouvrant au minimum le robinet, en limitant la pression, c'est quand même une quantité considérable d'eau potable qui est gaspillée.
Culpabilité. Un peu.
Sortir de ce cocon de bien être est ardu.
L'impulsion vient d'un détail.
Cette fois ci, c'est l'arrêt du radiateur.
Je me redresse, m'étire, m'ébroue, m'essuie, puis m'enveloppe dans un peignoir rose épais.

Je voudrais une bulle où me lover en chien de fusil, où je serais arrosée d'une très fine pluie d'eau chaude dans une pénombre apaisante.

Je voudrais une douche cocon, comme celle de Arina Komarova...

À défaut, j'ai une baignoire.

http://www.journal-du-design.fr/design/design-cocoon-shower-par-arina-komarova-3377/