dimanche 19 avril 2020

Dimanches

Les dimanches sont depuis longtemps, très longtemps, des jours où la solitude me pèse davantage que les autres jours de la semaine.

Certes je ne travaille pas. Quoique ces derniers mois le GEM ait grandement occupé mon temps "libre", jusqu'à me pourrir la vie en m'empêchant de participer aux activités qui me sont bénéfiques au profit de réunions bien trop nombreuses, alors même que je ne voyais pas vraiment les choses évoluer (à tors ou à raison, je n'en sais rien, et là n'est pas la question...).

On pourrait facilement se dire que tous les jours sont chômés pour moi.
Sauf que les semaines ordinaires, hors Confinement, le monde vit, lui, autour de moi.

En temps normal, le weekend, le dimanche, certaines entreprises, certains commerces fonctionnent également. Alors en temps "normal", lorsque nos libertés ne sont pas entravées par des aménagements exceptionnels, j'arrive à diluer mon sentiment de solitude et de vacuité avec une séance de ciné, parfois suivie d'une balade.

Par ailleurs, la plupart du temps, en semaine j'ai donc un semblant de vie sociale, quelques activités... mais les dimanches, je me sens souvent seule, alors que de nombreuses personnes (la majorité? ça n'est pas certain), sont en famille, avec des amis, avec leurs conjoints, et moi... moi le plus souvent, je suis seule.

Presque toutes les semaines depuis des années...

Le dimanche est donc forcément un jour où le silence est exacerbé.

Contrairement à ce que certaines personnes perçoivent de moi, je n'aime pas pleurnicher et encore moins me faire plaindre. Beaucoup trop de gens pensent cela de moi, alors que j’essaie simplement de donner aux autres les clés pour mieux me comprendre.

Je n'attends pas non plus de conseils, soit dit en passant.

Je suis consciente que ma situation amoureuse actuelle est compliquée. Peut être qu'en fin de compte, en ce moment (ainsi que toutes les semaines en temps ordinaire, et ce du vendredi soir au lundi matin), je suis plus "libre" que le reste du temps. Libre d'avoir ma propre vie, de faire ce que je veux. Mon amoureux n'est pas là... Quand il l'est, il ne se confie guère sur sa vie (ce en dépit de mes incitations). Il est évident qu'il a sa vie. Devrais-je dire "ses secrets"? Je n'en ai pas envie. De même que je n'ai pas envie d'en avoir pour lui. Mais ce qu'on ne dit pas, est-ce un secret? En tout cas ça n'est pas un mensonge non plus, car on ne raconte pas quelque chose de faux pour dissimuler quelque chose. C'est un "non dit". Il y a une sorte de flou artistique...
Bien. Il a son flou, j'ai le mien. Voyons comment ça évolue.

J'ai bien peur, bien entendu, que cette attitude ne soit qu'une réaction de fuite, une forme de déni, mais je ne parviens pas à en faire davantage pour le moment. Je me sens lâche.

Alors certes le dimanche, or confinement, je pourrais être avec ma famille... Cependant de ce côté là aussi j'ai des petits soucis relationnels. Un peu ça va, toutes les semaines, faut pas abuser.

Le dimanche est propice à des cogitations plutôt déprimantes, mais elles me font avancer.

Je me livre beaucoup, mais je ne sais tout simplement pas faire autrement.

Je suis comme je suis.
J'espère qu'un jour, je serais davantage apaisée.