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dimanche 6 janvier 2019

Renouvellement dans la continuité

Ces derniers temps, je vais mieux.

En grande partie grâce à une grande volonté d'aller de l'avant et une certaine résilience par rapport à mes expériences passées.

Par ailleurs je m'investis peu à peu dans la participation, de plus en plus active ces temps derniers, à la vie d'un GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle). J'en ai parlé en septembre et en reparlerais dans un autre billet.
Globalement je commence à prendre des repères nouveaux dans ma vie, gages d'une certaine stabilité.

Cependant, après une période sans aucun traitement médicamenteux (ni anti-dépresseur ni anxiolytique), j'ai bien du me rendre à l'évidence que je n'y arrive pas.

C'est ainsi que j'ai tenté de reprendre un traitement anti-dépresseur à visée anxiolytique, d'abord du Seroplex (que j'avais déjà pris entre 2011 et 2015, avant de connaître un changement au profit du Deroxat en 2015)... Mais j'avais connue une importante reprise de poids, et donc arrêté... Malgré tout, j'ai du me rendre à l'évidence : sans aucun traitement, j'ai du mal à tenir la route. Alors j'ai demandé à mon médecin traitant de me prescrire du Stresam (Etifoxine), et très vite après, mon psychiatre a introduit de l'Effexor (Venlafaxine). Je prend donc une très faible dose de celui-ci (37,5mg/jour), ce qui a assez brièvement (quelques mois) suffit à modérer mon anxiété et la déprime associée...

J'ai senti une amélioration dès le début avec un très faible dose, c'est à dire 37,5mg/jour.

Mais également des effets secondaires non négligeables, dont une augmentation importante de la fréquence des mictions, en particulier la nuit.

Lorsque j'ai augmenté les doses à 70mg/jour, je me suis mise à me réveiller en moyenne trois fois la nuit pour aller faire uriner, alors même que je ne voyais pas de différence importante au niveau de l'anxiété, alors j'ai fais le choix de revenir à 37,5mg/jour.

La fréquence des mictions a diminué. Mais ça n'est pas revenu vraiment à la normale.
Sachant que la "normale" est à peu près de cinq mictions par jour environ, alors que j'en ai dix à douze par période de vingt-quatre heures. Aïe.

Au début, je me suis dis que ça irait quand même.
Après tout, dans la journée je gère mes activités à peu près librement, et la nuit, bah je me rendors assez facilement.

Malheureusement j'ai commencé à avoir une inflammation de la vessie, à cause de ces très (trop) fréquentes mictions.

Je fais également un peu (plus) d'hypotension orthostatique, ce qui est un effet secondaire assez commun de la Venlafaxine.

Seulement ce n'est pas tout.

Ces temps ci je suis plus sensible émotionnellement parlant : je pleure facilement et je suis très fatiguée.
L'Effexor me cause des effets secondaires qui altèrent ma qualité de vie alors même qu'il ne me rend pas le service attendu : l'anxiété a changé de forme mais reste majeure.

Depuis peu, je présente une somatisation "nouvelle", que j'ai d'abord mis sur le compte de la vilaine rhinopharyngite que j'ai traînée tout le mois de décembre. En effet j'ai la très désagréable sensation d'avoir quelque chose de coincé dans la gorge (vous savez, la fameuse "boule dans la gorge"). J'avale sans cesse et essaie de me débarrasser de cette sensation, sans succès. Le rhume est passé, mais pas ça. Et pour cause : rien à voir avec ce rhume, en fin de compte.

La sensation de bolus (ou "globe hystérique") est une somatisation assez classique de l'anxiété, et pas du tout liée aux affections respiratoires. Or le fait est qu'aucun médicament (antidouleur ou autre) ne me soulage, tandis que quelques exercices de relaxation atténuent nettement le symptôme.

2019 commence...

Mon anxiété reste chronique, avec de nouveaux moyens d'expression.

Le renouvellement dans la continuité, en quelque sorte.

J'en suis attristée, mais je préfère ne pas m'attarder là-dessus, et aller de l'avant.

Globalement ma vie s'est améliorée ces dernières années.

Je me comprends mieux et offre la possibilité à mon entourage de mieux me comprendre également, je continue de tâtonner avec l'aide de mes médecins dans la prise en charge de mes troubles anxieux, et il n'y a pas de miracle en la matière. J'aimerais bien, mais ça ne fonctionne pas comme ça.

Peu à peu, j'avance.


mardi 6 mars 2018

Emploi : toujours le néant

Balayée par des vagues déchaînées d'incompréhension...
Fracassée.
Toujours sans emploi, toujours inscrite à Pôle Emploi et je n'ai pas vraiment avancé dans ce sens depuis un an.
J'ai l'impression d'être une balle de ping-pong dont les organismes d'aide à l'emploi ne savent pas quoi faire.
"Trop" et "pas assez" à la fois, ils ne savent pas quoi faire de moi.
Un Bac+3, mais peu de qualifications reconnues, des projets qu'on me "déconseille", des objectifs qu'on m'arrache, ballotée à en devenir dingue, à en être malade...

La formation tant espérée de Secrétaire assistante médico-sociale ?
Financée partiellement mais... refusée pour cause de "mauvaise organisation de la formation".

La formation de "Secrétaire assistante" trouvée comme solution de rechange? Radicalement tournée vers l'administratif commercial, un domaine dans lequel je suis plus que mal à l'aise, je n'y serais en aucun cas à ma place.

Le BTS de Technicien en Économie Sociale et Familiale... En 2 ans d'alternance... Y ai-je seulement accès, avec mon bac Littéraire et mes (bientôt) 36 ans?

Alors non, je n'ai pas le moral.
Parfois pleurer un grand coup fait du bien.
Parfois non.

mardi 16 janvier 2018

"Ne me puni pas si je vais mal"

"Ne me puni pas si je vais mal."
💢
Une phrase qui peut sembler absurde et ridicule.
Pourtant je l'ai sortie (non sans mal) à mon copain.
😬
Depuis quand serait-ce une faute que d'être en détresse psychologique ?
Pour moi, c'est malheureusement évident.

Certaines personnes pensent (et ne manquent pas de partager leur point de vue sur la question) que les troubles psychiques sont, avant tout, une question de volonté. Partant de là, si elles ont affaire à des anxieux ou des dépressifs, elles vont être facilement enclines à juger que ces troubles ressortent, en quelque sorte, de la responsabilité de ceux qui en souffrent. En effet, selon une vision pareille des choses, si les "malades" faisaient preuve de davantage de "volonté", ils iraient forcément mieux.
Avec un tel raisonnement, de victime (d'un trouble psychique), on passe au statut de coupable.
Or on punit les coupables, c'est bien connu.
😒
Ces personnes, qui voient dans les malades de troubles anxieux divers des gens responsables de leurs propres maux sont bien souvent persuadées qu'anxieux et dépressifs sont avant tout des faibles.
Quant à elles, elles ont "de la volonté" et un caractère bien forgé.
Ces personnes "détiennent" leurs "vérités".

Or, au cours d'une bonne décennie j'ai côtoyé et cohabité avec des personnes de cette "trempe".
Imbues d'elles-mêmes, persuadées que, non seulement je ne faisais pas assez d'efforts contre mes perceptions et émotions négatives mais que,surtout, je m'y complaisais.
En effet il semblerait que l'aspect généralisé et pérenne de mon malaise psychologique ne soit aux yeux de certains, qu'un subterfuge destiné à être plainte et faire l'objet d'une attention accrue.

Si vous faites partie de ces gens là, je ne vous envie pas. En effet, si un jour vous vous retrouvez confronté à un malaise de nature psychique, la lutte risque de s'avérer difficile. Pas impossible ni ingérable, mais compliquée.

Je n'ai pas choisi de développer des troubles anxieux sévères.
Je n'ai pas choisi de souffrir.
Je n'aime pas vraiment étaler mes affects à mon entourage.
Les professionnels sont là pour ça. Ceux là mêmes que les "détenteurs de vérités" désignent parfois comme des "charlatans".
Je préfère vraiment me confier et être accompagnée et soutenue par des gens formés pour ça, plutôt qu'empoisonner la vie de ma famille, amis et connaissances...

Ce qui est fou, sans mauvais jeu de mot, c'est que les tenants de la "volonté" sont souvent réfractaires à l'idée que leurs proches "aillent mal". Il faut comprendre que leur propre volonté omnipotente devrait préserver les autres de ce genre de "travers". Aussi quand on commence à aller tellement mal qu'on fait la chose la plus logique qui soit, et qu'on consulte des professionnels du secteur (des charlatans, donc), la pilule est parfois difficile à avaler.
Ils l'acceptent parfois. À contrecœur.

Remplis de foi en la force de la volonté, ces personnes sont toxiques pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Ce n'est pas peu dire qu'ils font parfois littéralement n'importe quoi vis-à-vis de leurs proches en souffrance.

Parfois, même avec une prise en charge adaptée, les proches malades vivent une brève accalmie, voire ne voient aucune amélioration, voire même, une aggravation des troubles.
Les tenants de la volonté tiennent généralement cela comme une preuve du grand charlatanisme des psychiatres et psychologues. Ceci sans tenir compte du fait qu'ils imposent souvent une telle pression à la personne souffrante, que celle-ci se retrouve déchirée entre le désir d'aller mieux et cette source supplémentaire d'angoisses.
Sans compter les incitations à arrêter les traitements, qui peuvent être de véritables catastrophes dans un parcours thérapeutique. Les syndromes de manque (benzodiazépines) ou d'arrêt (anti-dépresseurs) sont des choses très perturbantes... L'arrêt de neuroleptiques (prescrits aux patients psychotiques) est bien pire.
Pourquoi de tels arrêts dans les traitements et prises en charges?

Parce que dès qu'une amélioration se fait sentir, les "volontaristes" pressent leurs proches "coupables d'être malades" d'arrêter traitements et thérapies. En effet, selon eux, une fois l'amélioration de base amorcée, la sacro-sainte "volonté" devrait alors suffire à tout un chacun pour "remonter la pente".
Malheureusement, les troubles chroniques ne fonctionnent pas comme ça.
Qu'il s'agisse de névroses ou de psychoses.
J'ai toujours été inquiète et anxieuse, d'aussi loin que remontent mes souvenirs.
Croire que je pourrais guérir serait illusoire.
Je peux trouver un équilibre satisfaisant et pérenne, à condition de respecter mes besoins.
Mes besoins me sont spécifiques, parce-que je suis unique. Ils sont susceptibles d'évoluer dans le temps, parce-que l'esprit humain est en mouvement.
Les gens changent.
Je change, j'évolue.

J'ai connu des périodes où j'allais bien.
Vraiment bien.

Ces derniers mois, je traverse des choses qui me déstabilisent vraiment et m'amènent à revoir ma façon de gérer les choses.

Au printemps 2016 j'avais fais le choix d'arrêter la paroxétine (générique du Deroxat).
Aujourd'hui, je souhaiterais être remise sous escitalopram (générique du Seroplex).
Les deux sont des antidépresseurs, je précise.
Il s'agit des molécules de première intention dans le traitement de fond des troubles anxieux généralisés.

Je prends actuellement du Prazépam, qui est une benzodiazépine à visée anxiolytique,  mais ce n'est pas un traitement de fond adapté à ma pathologie.
En outre les benzodiazépines altèrent notablement le bon fonctionnement de la mémoire  (y compris la concentration).

Bref. Contrairement à ce que des obsédés de la "volonté" ont essayé de me faire croire à une certaine époque, pour gérer mes troubles anxieux, même en ayant une attitude volontaire et en faisant preuve d'une réelle implication, l'appui de professionnels de santé reste très important.
Par ailleurs, quand les choses filent vers la chute libre, les médicaments restent utiles, à condition qu'ils soient bien choisis et qu'un suivi adéquat accompagne la prescription.

Cependant, prendre un antidépresseur ne fait pas tout.
Croire que tout va aller mieux parce-que on avale 10 à 20mg d'une substance ne fait pas voir la vie en rose. Par contre, ça aide généralement à sortir le parachute et arrêter de tomber. Le but c'est de se remettre sur les rails, pas de planer.

Je vais aller mieux.
Pour moi.
Pour me sentir bien avec les autres, aussi.
😅

dimanche 24 décembre 2017

Fêtes de fin d'année


La période des fêtes de fin d'année n'est plus un agréable moment depuis longtemps pour moi. Je ne fais pas le compte du moment où ça a commencé à être douloureux pour moi, mais ça a été tôt.

Noël est une belle fête dont j'ai toujours aimé l'esprit. 🎄🎅
Malheureusement mon onirisme intérieur n'a jamais concordé avec ma réalité. Encore moins ces dernières années.

À la télévision on nous vend du rêve avec des intérieurs bien rangés et des décorations superbes, des laits de poule et des canes de sucre torsadées, des chorales douces, des films de saison, des téléfilms pour les enfants remplis de rêves...

Il y a longtemps que je ne rêve plus.
La maison de mes parents ne s'est jamais métamorphosée en palais des rêves pour la période des Fêtes de fin d'année. Pas plus, malgré mes efforts, que mes logements successifs. On n'a jamais fait qu'ajouter de la poudre à perlimpinpin sur le quotidien.

J'ai vu des intérieurs où la "magie de Noël" était présente, mais jamais chez moi.

Ne pas comprendre les autres et ne pas être comprise en retour me pose de nombreux problèmes au moment des Fêtes auxquels la plupart des gens normaux ne pensent pas.

Que fête-t-on dans une famille athée comme la mienne?
Une famille réduite à mes parents, ma sœur et moi, et nos grands parents, quand ils étaient encore en vie (mes grands-parents maternels, car nous passions le déjeuner de Noël chez mes grands-parents paternels, plus proches géographiquement). Il ne nous reste que ma grand-mère maternelle, aujourd'hui.

Que fêtait-on, alors, dans nos vertes années jusqu'à l'adolescence ? Nous, les enfants, pour l'essentiel. Ainsi que les grands-parents, heureux d'offrir ce qu'ils peuvent aux êtres aimés, heureux de voir leurs petits enfants eux aussi heureux.
Est-ce que j'étais heureuse, moi? Je ne me souviens pas.

Les cadeaux de Noël me sont très vite apparus comme un terrain miné. Entre les pulls qui gratte et les cadeaux bien intentionnés qui me révulsaient... Car quand on cherche à faire une surprise à quelqu'un, on offre généralement ce qu'on aime, ou alors ce qu'on pense que les autres vont aimer. Sauf que je ne peux pas vraiment dire que mes goûts aient été bien connus dans ma famille, d'où des difficultés évidentes à me faire des cadeaux. Question cadeaux, parfois on pense respecter une demande, mais en voulant bien ou "mieux" faire, on se prend les pieds dans le tapis.

Je tirais une grande satisfaction de certains cadeaux, à une époque, plaisir qui s'est étiolé quand j'ai commencé à recevoir des choses sans intérêt à mes yeux, sans comprendre que l'intention est plus importante que le résultat, et montrant un dédain involontairement cruel face aux bonnes intentions de mes proches. Je n'avais pas encore compris que je n'étais pas sensée faire preuve de cette sincérité, mais accueillir les cadeaux tels qu'ils étaient, c'est-à-dire remplis de l'intention de faire plaisir.

On excuse le "caprice" d'un petit enfant déçu par un cadeau qui ne lui plait pas, on vit sans doute beaucoup plus mal le mauvais accueil fait par une jeune adulte de 18 ou 19 ans, voire plus, fait au micro-onde qu'elle a demandé (mais pourquoi m'avoir acheté ce modèle de marque, trois fois plus cher qu'un four "standard" et plus encombrant, avec une capacité de cuve inférieure???), ou le cuiseur pression (ça n'était pas ce modèle là que je voulais, bon sang!) ou encore la sauteuse en inox  (j'avais pourtant bien demandé la sauteuse de telle marque, et pas ça!!!).

Je me rend compte, avec le recul, que je me suis souvent montrée profondément blessante vis à vis de personnes qui cherchaient avant tout à me faire plaisir (mais dont certaines n'aiment vraiment pas faire les achats de Noël). Quoi qu'elle aient pu en penser, ça n'était pas du tout contre elles, ça n'était pas parce que ça venait d'elles et je ne les déteste pas.

Le fait est que je me suis peu à peu efforcée de donner des consignes précises pour qu'aucune erreur ne soit plus commise. Ça ne les a pas empêchées, bien entendu, mais cela les a limitées.
Sans compter les cadeaux surprise qui se veulent "super" et tombent en fait complètement à plat. Du genre de l'objet de déco bien encombrant qui arrive à point nommé alors qu'on essaie de se défaire de ce type d'objets.

C'est le lot de toutes les familles, de tous les cadeaux, pour toutes les occasions.
C'est normal, ça fait partie de la vie, mais je fais preuve d'une intolérance exacerbée à ces surprises et imprévus.
Je déteste être ainsi, j'éprouve même ce que je qualifierais, sans exagération, une haine viscérale contre moi-même, lorsque je ressens cette intolérance m'envahir, accompagné d'un grand sentiment de honte.
Comment aimer les Fêtes quand elles sont susceptibles d'engendrer de tels tourments?

Noël, quand les enfants sont "grands", qu'ils ont perdu leur candeur enfantine, qu'ils voient le monde tel qu'il est, et qu'ils n'ont pas encore eux-mêmes des enfants avec qui revivre ces instants précieux, dans une famille athée, donc, qu'est ce que c'est, qu'en reste-t-il?
Une coquille creuse, une sorte de rituel institutionnalisé par la société hyper commerciale.

Ça a été une grande souffrance pour moi, de vivre cet effritement.

J'ai essayé de lutter, de faire en sorte que les Fêtes retrouvent le verni de mon enfance, je me suis mise à faire des biscuits de Noël, à en distribuer tout autour de moi, comme si contre ce tribut, les autres mettraient davantage d'eux-mêmes pour que les choses soient réellement festives.
J'ai demandé à mes parents à ce qu'on organise un repas avec toute la famille (mes grands-parents paternels, mon oncle et ma tante venant nous rejoindre pour le réveillon), espérant y trouver du réconfort. Malheureusement je n'ai fais que m'exposer davantage aux discordes et dissonances entre les uns et les autres.
Plus rien n'a plus jamais pu être comme avant après cette année là.

Les repas de Fête sont inégaux par définition.
Tout le monde ne conçoit pas les choses de la même manière et c'est tant mieux. Mais ça peut devenir l'enfer pour bien des raisons...

Certains aiment se réunir en grandes assemblées, d'autres préfèrent rester entre parents proches.
Certains privilégient des menus similaires d'année en année, sans surprises mais avec une joie renouvellée, d'autres aiment élaborer des menus d'exception différents chaque année.

Passer d'une habitude à une autre n'est pas forcément bien vécu par des personnes comme moi, assez intolérantes aux changements.
Ça n'a pas compté, pour moi, que l'important était de passer un bon moment en famille.
J'ai seulement vécu avec violence le passage du menu "habituel" des toasts aux œufs de lompe, huîtres, foie gras, pintade (ou autre), fromage et bûche (menu qui connaissait certes quelques variations d'années en années, mais relativement peu).
Ma mère, avec plein de bonne volonté et une réelle envie de cuisiner s'est mise à tester des nouveautés. Malheureusement sur la base de ses propres préférences gustatives. Je ne lui en fais pas le reproche, "les gouts et les couleurs, ça ne se discute pas".
Mais maman apprécie un certain nombre de saveurs que je ne supporte tout simplement pas, comme l'amer qu'on retrouve dans certains apéritifs tels le martini ou la Suze, ou l'anis de la badiane et quelques autres...
J'ai un souvenir bouleversant de dégout d'un sauté de noix de pétoncles au Noilly.
J'adore les noix de Saint-Jacques et les pétoncles. Je supporte mal la saveur des vermouth en général.

L'attente enthousiaste des bons moments s'est transformée en appréhension devant l'élaboration de repas nouveaux, cassant les habitudes que je vivais comme fermement établies.
Ça allait avec l'époque : on voyait apparaître dans les magasins profusion d'ingrédients exotiques "à la mode" tels que steak d'autruche, de kangourou et autres viandes ou poissons venus d'ailleurs.

Mais j'ai quitté la maison.
Je me suis retrouvée embarquée dans des repas de Noël à l'opposé du petit monde restreint de mes parents et grands-parents.

Mon mari avait une famille nombreuse et ils se réunissaient presque tous sous le regard bienveillant de leurs parents, chaque année le soir du 24 décembre. Cinq des frères et sœurs de la fratrie (sept au total, mon mari étant l'aîné), avec leurs époux (dont moi), leurs enfants et les conjoints de ces derniers. Parfois près de quarante personnes autour d'un alignement de tables dans un sous sol.

J'en avais la nausée. Je n'avais véritablement ma place nul part dans cette assemblée, étant bien plus jeune que mon mari mais ne pouvant en être séparée par les convenances familiales, sans affinités particulières avec les neveux et nièces de mon mari. Alors on m'asseyait souvent près de mes beaux-parents, placés eux à peu près à mi-chemin entre leurs enfants et leurs petits enfants.

Le repas sortait des ateliers traiteur de la grande surface locale, mais je m'en fichais.
Devoir afficher un sourire de complaisance, attendre entre les plats de façon interminable, me geler les pieds est gérer l'angoisse générée par cette grande assemblée suffisait généralement à me couper l'appétit.

Entre Noël et la Saint-Sylvestre, il n'était pas rare que nous ayons les enfants de mon mari à la maison. Je m'efforçais de cuisiner "festif". Cela n'a pas évité, en quelques occasions, des conflits verbaux entre convives, ce qui ne manquait pas de me plonger dans une grande détresse émotionnelle.

Pour le réveillon du premier de l'An, mon mari avons, durant environ cinq ans, tenu compagnie à mes beaux-parents, perpétuant une tradition familiale bien ancrée.
Était-ce parce que mon mari était l'aîné qu'il agissait ainsi, était-ce un moyen pour lui de se faire bien voir, ou, plus basiquement une façon d'éviter d'inopportunes invitations tierces, lui qui se disait misanthrope? Je ne sais pas.
J'aimais cuisiner et j'essayais de préparer des choses simples mais festives pour les parents de mon mari. Ma belle mère aimait tout ce que je préparais et c'était un plaisir de cuisiner pour elle. Mon beau-père ne laissait rien voir. Mon mari oscillait entre les félicitations et une neutralité teintée d'agacement que je m’efforçais d'ignorer. Moi, je cuisinais, m'investissant dans une tâche me vidant l'esprit, faisais le service, débarrassais, faisais la vaisselle et partais dormir éreintée.

Quand nous sommes partis vivre dans les Pyrénées, ma belle mère était décédée et mon beau père partit en établissement.
Noël et la Saint-Sylvestre nous appartenaient.
J'étais la femme aux fourneaux et je gérais les choses, malgré tout, j'étais de plus en plus en difficulté face aux Fêtes. Mon mari était exigeant sur le montant maximal des dépenses. Notre premier réveillon là bas a été fait de surgelés "festifs" bon marché. Les années suivantes, sa maladie avait commencé à empiéter sur notre vie, mais j'ai malgré tout essayé de maintenir l'effort, ne serait-ce parce que ça me sortait du quotidien.

Quand nous sommes revenus vivre en Charente, je n'avais plus du tout envie de célébrer les Fêtes de fin d'année. J'étais en dépression sévère, mon mari allait de plus en plus mal et me maltraitait psychologiquement jour après jour comme si j'étais responsable de sa maladie.
La fin de l'année 2014 a marqué une sorte de point de non retour, dans la maladie et dans la peine.

J'ai essayé de contrer les choses en décorant l'appartement, en illuminant le balcon de lumières scintillantes, suspendant guirlandes et autres décorations ici et là, m'offrant des "coussins peluches" qui me faisaient régresser en enfance et que je serrais contre moi quand j'étais en proie à la peine et la douleur de ma vie et de celle de mon mari.

Je ne me souviens plus comment nous avons célébré les Fêtes cette année là.
Ça n'a pas la moindre importance.

Je me souviens à peine de 2015 et de 2016.

Nous voici le dimanche 24 décembre 2017 et j'avais envisagé de ne pas réveillonner.

Finalement j'ai acheté un peu de saumon fumé, un magret de canard, un mélange de champignons et des bûches glacées individuelles. Je ne sortirais pas les décorations de Noël, mais je dinerais en buvant un ou deux verres de Buzet sur mon magret accompagné de patate douce cuite au four et mes champignons des bois sautés avant de déguster une clémentine et mon dessert.


J'essayerais de dissiper les cauchemars qui envahissent mes nuits... ces rêves blancs de contes tristes où le givre s'accroche peu à peu aux larmes gelées qui bordent mes paupières closes, alors que je plonge dans un sommeil dont on émerge pas. Ce sommeil dépourvu de souffle et de battements de cœur, qui fige une femme-enfant dans le calme et la paix, délivrée d'un esprit trop torturé.

En 2018 je commence une nouvelle psychothérapie.
Il est plus que temps.

vendredi 11 août 2017

Idées noires, auto-dévalorisation etc

"Je sais que vous m'aimez, mais moi je ne m'aime pas"

Le genre de tirade qu'on pourrais écrire avant de mettre fin à ses jours. Sauf que me concernant, je me mettrais au passé tant qu'à faire ("moi je ne m'aimais pas"). Ce ressenti que j'ai parfois, personne n'en est responsable ou coupable. Ni mes parents, ni ma sœur, ni mes amis.
L'abîme de mon désespoir a des sources diffuses, dont entre autre mon sentiment d'incapacité, d'incompétence et d'inutilité.
J'ai souvent eu envie de fuir, de disparaître, de mourir. Fuir. Disparaître. Ou mourir.
Pour certains fuir et ou disparaître sont synonymes de suicide, mais me concernant, j'ai vraiment songé à fuir ailleurs (j'ai évoqué, il y a longtemps, mon désir d'être cloîtrée).

Disparaître, ça se rapporte plus à la fugue des adultes en pleine possession de leurs capacités intellectuelles... les "disparus volontaires", comme on les appelle.

Mourir...

Mourir, je ne crois pas que je sois capable de mettre fin à mes jours, parce que j'espère toujours que ça ira mieux.

Autant j'ai examiné la théorie sous bien des angles dans mon esprit, autant la mise en pratique ne me semble pas pertinente face à mes problèmes.

Malgré tout je traverse parfois des moments de grand doute et de profonde panique, au cours desquels je perd pied. Dans ces cas là, je me couche, me réfugiant sur les couvertures, sous la couette, dans un cocon au sein duquel je grelotte, aux prises avec un hiver intérieur dévastateur et je me recroqueville en position fœtale. Je pleure pendant des heures et mon esprit part en roue libre sur la théorie "fuir, disparaître, mourir". Des scenarii s'assemblent et me torturent et, d'une certaine façon, je me complais dans cette forme d'autopunition. Je pleure tout ce que je peux, j'appelle à l'aide en sachant que personne ne viendra. Parfois la visualisation des situations devient tellement réaliste que j'étouffe et demande à ce qu'on me tue.

Dans ces moments, je ne suis pas délirante, je ne perd pas le contact avec la réalité, je sais où je suis et je sais que je ne vais pas mourir. J'imagine seulement la réaction d'intervenants face à une telle demande: en toute logique, ça serait l'hospitalisation, les drogues. La chose serait encore "mieux" si j'étais loin de chez moi, sans papiers d'identité, à l'autre bout de la France, ailleurs en Europe...
Dans l'élaboration de ce "plan de fuite", j'imagine que si je partais, je laisserais des chèques en blanc à l'ordre de la copropriété, pour que les choses continuent d'être payées...

Alors, loin de toute complaisance, je me dis que mon esprit est malade d'imaginer de telles choses, et je pleure de plus belle. J'ai de la haine pour cette personne que je ne suis pas, ou que je suis. Cette personne tordue qui semble aimer se déchirer l'intellect avec des idées si sombres.

Une partie de moi aime ces moments là, sans que je comprenne pourquoi : je me rend encore plus malheureuse que je ne le suis, comme si je cherchais à atteindre le fond, tout en sachant que je 'y arriverais pas.

Dans ces moments je suis seule et je m’apitoie sur moi même, ce qui me fait horreur.
Mais en même temps je relâche des tensions immenses, dont le poids deviendrait sinon intolérable et je n'ai pas encore trouvé de technique vraiment efficace pour y faire face en sérénité.

Honnêtement, je pense que c'est une stratégie de détournement des tensions parmi les pires qui puissent exister. Avec l'hyperphagie compulsive.

Le fait est que les deux vont très souvent ensemble, me concernant.
Heureusement, je maîtrise désormais mes compulsions de grattage et ne risque plus de m'arracher la peau lors de mes moments de détresse.

Je voudrais trouver des solutions plus adaptées.
Et arrêter de mettre les autres en souffrance.

Parce que quand je suis comme ça, pour peu qu'on cherche à me joindre, plus que jamais, je fonctionne sans aucun filtre social, et au lieu de mentir et prétendre que tout va bien, j'expose compulsivement tout mon mal-être, en particulier aux gens que j'aime. Je déteste faire ça, les torturer.


Je crois que c'est pour moi l'aspect le plus dérangeant de la chose.

dimanche 7 mai 2017

Logorrhée

Quand je suis soucieuse, j'écris.
Souvent des textes à ne plus en finir.
Mon mode de pensée en arborescence me complique les choses.

Quand je suis en situation sociale, en proie à l'anxiété, et que personne n'est là pour me modérer, je parle à tors et à travers.
Sur le fond, c'est un trouble du langage caractérisé par un flot de paroles pas toujours clair, souvent rapide et pouvant porter sur tout et n'importe quoi (mes domaines d'intérêt restreint, en général).
J'ai horreur d'être ainsi.
J'aimerais réussir à m'arrêter, mais la plupart du temps, je m'en montre incapable.

Je souffre d'être comme ça.
Cependant, je pense que c'est un défaut que je peux corriger, en me montrant patiente et attentive.

En attendant, je pense que j'ai fais fuir beaucoup de gens loin de moi, à cause de cette forme particulière d'état de panique. Souvent des personnes que j'avais envie de côtoyer, mais que j'ai rebutées et finalement dressées contre moi.

C'est dommage mais c'est ainsi.

En quelque sorte, ces gens là ne m'ont pas vue dans mon état normal, et ça m'attriste. Ils n'ont vu qu'une partie déformée de la personne que je suis fondamentalement, en ont tiré des conclusions et se sont écartés de moi.
Je comprends leur souhait de se tenir éloignés de quelqu'un d'envahissant, au caractère apparemment instable...

D'une certaine façon, si ces personnes se sont écartées de moi, je pense que c'est aussi bien.

Chaque fois que ça se produit, c'est une sorte de rappel à l'ordre pour moi, m'incitant à essayer de me tenir davantage la bride.

J'essaie de me consoler en me disant que leur réaction est sans doute le signe que nous n'aurions pas pu nous entendre, de toute façon.

Seulement ça ne m'empêche pas d'en être attristée.

dimanche 5 mars 2017

Je n'y arrivais plus, et je l'avais écris...

08 février 2014

La culpabilité, au quotidien.
Je me sens de plus en plus souvent gênée face aux comportements d'Alain à mon égard. Est-ce qu'ils sont liés à la maladie?
Chaque contrariété qui tourne en crise. Il me soupçonne de mille et un méfait, m'insulte, me hurle dessus...
Suivent ensuite les réconciliations, la "lune de miel" d'apaisement.

Mon besoin d'apaiser sa détresse reste malgré tout plus fort que mon épuisement, ma lassitude. L'amour, l'attachement, la peur de lui déplaire, la peur de le plonger dans une plus grande détresse, tout ça arrive à me faire oublier les crises.

J'occulte autant que possible ces événements, les uns après les autres, involontairement mais avec une grande réussite. Heureusement que je tiens mon agenda à jour, que je note ces déraillements récurrents, sinon je les oublierais probablement...

La position que j'occupe est en train de me rendre intolérable l'intimité que nous avions. Ou plutôt celle que nous n'avions jamais eu, en fait... Parce que je crois qu'avant sa maladie, même si les autres avaient une image fusionnelle de notre couple, c'était un mensonge. Nous vivions ensemble sous le même toit, nous dormions ensemble et mangions ensemble, mais ça se limitait à ça 95% du temps. Alain ne me disait que très peu de chose de ses passions. En dehors du fait qu'il aimait les Pyrénées, il n'a pratiquement jamais rien partagé avec moi et j'ai vite du accepter le fait qu'il n'aimait pas que je lui parle de mes centres d'intérêt personnels.

Cette sensation d’intimité pourrissante est insupportable. Un fossé qui s'est creusé entre nous en même temps que nous nous sommes retrouvés à vivre dans cette proximité infernale. Il ne veut plus que je ferme la porte de mon bureau, il veut savoir où je vais, où je suis allée, il s'énerve s'il m'appelle et que je ne décroche pas assez vite.

Alain pense que mon mal-être est passager, que je vais aller mieux, mais je sais moi que je ne peux pas revenir en arrière. Plus il insiste et plus je me braque. À ce que je sache, j'ai toujours été dépressive, même s'il déteste que je le lui rappelle. Il m'a toujours reproché mon anxiété, comme si j'en étais responsable et maintenant il ne semble pas comprendre à quel point notre situation me pèse, depuis que le psychiatre du CMP m'a mise en arrêt maladie et que j'ai démissionné.

Dire qu'il m'a poussée à travailler, que je crevais de trouille et d'angoisse, jour après jour, quand je bossais, même si ces quelques heures loin de lui, j'ai honte de l'écrire, étaient libératrices... Et quand le psychiatre m'a mise en arrêt maladie, il m'a insultée quand je le lui ait avoué. Il m'a fait une scène de ménage et m'a dit qu'il n'avait jamais voulu que je travaille!!!

Je ne comprends rien.
J'en ai marre de me battre pour essayer de lui plaire, et en même temps, je ne peux pas m'en empêcher.

Je suis bloquée dans une situation qui me vide chaque jour de toute mon énergie.
Je tourne autour du pot et j'évite consciencieusement la seule solution possible...
Impossible... je ne peux pas. Pourtant il le faudrait mais non, non, non! Je ne peux pas!!!

Partir. Me sauver.
Pas fuir. Non.
Me sauver, sauver ma tête, mon esprit.
Mais je ne peux pas.
Je ne peux pas l'abandonner, le laisser
La solution impossible, possible parmi d'autres toutes aussi impossibles.

Il a accepté d'aller en USLD, si on déménage, qu'on retourne en Charente. Il y a une très bonne unité de soins de longue durée, à Cognac, d'après ce que je sais.

Déménager avec lui et l'aider à se rapprocher de sa famille, lui permettre d'être aidé par des gens dont c'est le travail, la vocation... des gens qui ont des horaires, des vacances. Est-ce que ça serait la solution la moins mauvaise? Je ne sais pas. J'espère.

Je voudrais avancer et je ne peux pas.
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Je porte nos douleurs conjuguées sur mes épaules. Je suis obligée d'assumer le terrible fardeau de toutes les responsabilités en attente, mais jour après jour, je croule davantage sous ce poids immense, je défaille.
Les douleurs sont partout, dans le corps et dans l'âme, comme si on me cognait dessus, jour après jour. Parfois j'ai l'impression qu'Alain est satisfait de me voir souffrir, et je suis triste de m'imaginer des choses pareilles.

J'ai besoin de me sauver, d'être sauvée.
Par qui? Qui?!? Quand?!? Quand je serais déjà dans le trou, avec lui, quand j'aurais glissé, que je serais irrémédiablement cassée?
Qui pourrait m'aider?!? Mais qui donc???
Où êtes vous, qu'attendez vous?!?

Je vous en prie.
Je vous en supplie.
Je n'y arrive plus.


 J'ai eu l'opportunité d'être hospitalisée en centre psychiatrique, par deux fois dans les Hautes Pyrénées, après avoir écrit ça. Mais les deux fois, rien n'était prévu pour prendre en charge Alain, alors j'ai refusé de partir.
J'aurais du partir et déclarer sa situation, une fois hospitalisée, mais je n'avais pas ce courage.
Alain a également refusé de faire un séjour médicalisé pour que je bénéficie d'un répit, ainsi que le préconisait sa neurologue.

Pendant tout le temps où mon état de santé mentale et physique se dégradait, alors que je l'accompagnais du matin au soir dans la maladie, Alain me répétait sans arrêt que, quand sa première femme avait eut son "accident" (elle était psychotique et avait sauté du 3ème étage), il s'était occupé d'elle, bien qu'elle soit devenue paraplégique. Il répétait, encore et encore qu'il aurait continué à le faire, si les psychiatres n'avaient pas déclaré que c'était lui qui la rendait malade, et qu'ils devaient divorcer.
Il a toujours balayé ces "accusations" du corps médical comme fausses...

Le fait est que je ne suis "que" névrotique et probablement neuro-atypique, mais que cet homme m'a fait un mal considérable.

En outre j'ai su de sa propre bouche qu'il encourageait régulièrement lui même sa femme a arrêter les neuroleptiques, dès que son état mental se stabilisait "parce qu'elle était différente" quand elle les prenait. Soit qu'on ne lui ait jamais expliqué ce qu'était une psychose et que les neuroleptiques constituaient un traitement au long court, soit qu'il n'y ait tout simplement pas cru ou souhaité en tenir compte.

Pour Alain, tout était question de volonté.
"Si on veut, on peut"
Pour certaines choses, peut être...
Pas pour guérir d'une maladie neurodégénérative, ni d'une psychose.

J'ai essayé d'être assez forte pour le soutenir, aussi longtemps que j'ai pu.
Mais plus j'essayais d'être à la hauteur et plus il me rabaissait et tentait de me démontrer par A+B que je n'étais qu'une incapable : de l'assumer et encore moins de m'assumer moi-même.

Il a passé son temps à saper mon moral et à me faire douter, à me répéter que je n'avais pas assez de volonté, que je n'étais pas assez rigoureuse.

Je me reprochais souvent, moi, de ne sans doute pas être assez amoureuse.
Malgré tout, j'ai essayé d'être là pour lui.

Alain est revenu sur son acceptation d'aller en USLD, dès que nous avons ré-emménagé en Charente.
Je me suis sentie trahie et humiliée.
 J'ai mis un an à partir, finalement.

J'en ai assez de cacher tout ça.
Il est temps que ça s'arrête.

dimanche 5 février 2017

Je ne mourrais pas ce soir.

Quelle est la dose létale de prazépam ?
Pour information, c'est l'anxiolytique que je prend tous les jours, trois fois par jour.

Je suppose que si j'avalais les 80 comprimés de 10 mg des deux boites pleines qui sont dans ma cuisine, et que j'arrosais tout ça avec un alcool qui titre 49°, je pourrais m'allonger une dernière fois dans mon lit et m'endormir pour toujours...

À quoi bon cette vie, après tout ?

Je ne cherche pas à faire carrière, je ne veux pas d'enfants et je ne souhaite pas vivre en couple cohabitant. Je n'ai pas "d'ambitions" dans la vie, si ce n'est de moins souffrir et d'avoir une vie "ordinaire".
Ces temps ci, je n'atteins pas franchement mes objectifs en matière de réduction de la souffrance psychique.

J'ai souffert physiquement et mentalement toute ma vie et je n'ai pas encore 35 ans.
Les personnes qui sont atteintes de maladies chroniques savent ce qu'est la souffrance physique, jour après jour, année après année. J'ai toujours éprouvé des douleurs diffuses ou localisées, mais il n'y a pratiquement jamais eut de raisons médicales à ces douleurs "fonctionnelles". J'ai fini par apprendre à ne plus en parler, puis à les ignorer. Il est rare que j'ai mal nul part, mais ça fait partie de ma vie et les gens, y compris mes proches ne veulent généralement pas savoir.
Et bien sûr il y a la souffrance psychique, la douleur émotionnelle, qui souvent n'a même pas de cause clairement définie. Mais j'ai appris à faire avec. L'expérience m'a appris que les antidépresseurs n'y changent pas vraiment grand chose, me concernant. J'ai essayé, pendant cinq ans, mais ça n'a pas changé ma vie.

Pour le reste, j'aime mes parents, ma sœur, mon neveu et ma nièce, la grand mère qui me reste, et un homme.
Je l'aime très sincèrement et tendrement, bien que parfois je souffre de mal le connaître (notre relation est récente, c'est normal qu'il en soit ainsi).

Cependant, malgré mon attachement pour les personnes que j'aime et le respect que j'ai pour l'attachement qu'elles ont elles-mêmes pour moi, par moment je m'interroge sérieusement sur le sens de ma persévérance à continuer d'avancer dans la vie. Une partie de moi ne peut pas donner de sens rationnel à cette attitude. J'ai parfois la sensation de simplement survivre, rien de plus, de continuer "pour les autres", mais pas pour moi.

Je me lève le matin mais ma vie n'a pas de sens.
Je ne sers à rien, ou à bien peu de choses.
Je ne suis pas utile aux autres, et je représente même un coût non négligeable pour la collectivité, du fait de mes troubles psychiques, qui eux mêmes me causent des problèmes de santé, qui ont un coût également.

Je n'aime pas ma vie.

En tout cas la plus grande partie de ce qui la constitue.

Pourtant j'ai toujours envie d'essayer. De vivre.

J'ai envie de changer, de travailler, me rendre utile, aller mieux, moins souffrir, voir les enfants de ma sœur grandir et passer de bons moments avec tous les gens que j'aime.

Trois comprimés de prazépam par jour, c'est déjà bien assez.

 ...

Hier j'ai vidé une bouteille de Johnny Walker dans mon évier.
À la base je voulais boire.
Pas me saouler.
Juste avoir la tête qui tourne un peu...

J'ai bu en secret à une époque.
Des alcools forts.
Ce qu'il y avait dans le buffet du salon, chez mon mari...
Chez mon mari, ça a jamais été chez moi, ni chez nous. Même maintenant qu'il est mort.
J'ai commencé à consommer de l'alcool pour les sensations de délivrance que ça me procurait en 2013 ou 2014 environ.
J'aimais cette sensation d'anesthésie. Je voulais planer.
Je n'ai jamais été dépendante, mais je fuyais la douleur. Les douleurs.

Après... pendant un certain nombre de mois, je n'a plus bu du tout.
Puis ce whisky . Du "Sky" comme il disait, le poète...
J'ai pas vu le ciel.
J'ai vu des dizaines et des dizaines de bouteilles se vider, pendant 15 mois.
C'est pas moi qui les vidais. Même si j'ai à nouveau bu en cachette, quand même, au bout d'un certain temps. Délivrance, anesthésie, planer...

Hier j'ai failli mélanger CoDoliprane et whisky.
Codéine et alcool, je ne crois pas que ça fasse bon ménage.
Johnny a été marcher dans le siphon de mon évier.
Toute la bouteille.
Quelque part, je me suis débarrassée d'une histoire ancienne, en faisant ça.

T'as pas l'air dans ton assiette, Johnny...
Les antalgiques, je vais essayer de m'en tenir éloignée.
Pourtant j'ai mal. Mais j'ai toujours eu mal quelque part, de toute façon, que ce soit à un genou, à une épaule, la mâchoire, la vessie, le ventre, un orteil, à l'intérieur des orbites, à une arcade sourcilière, au cuir chevelu, à des côtes, à un talon (oui, j'ai mal à tous ces endroits, là, tout de suite, à des degrés divers, pas fort, mais c'est tout le temps comme ça, ou presque...).

Je vais prendre sagement mon oméprasol (réducteur d'acidité gastrique, j'ai des ulcères), rien d'autre, me coucher et essayer de dormir.

Demain je serais moins déprimée et j'irais chez mon médecin généraliste (une bronchite qui ne guérit pas, une suscpicion d'allergie aux acariens et besoin de faire confirmer mon allergie à l'ibuprofène)...

Ensuite, j'irais me défouler à la salle de sport.
J'aimerais bien aller à la bibliothèque, aussi.
En 2010, j'ai laissé pas mal de lectures en suspens à la bibliothèque centrale... Il faudra que je pense à prendre un justificatif de domicile à mon nom de jeune fille avec moi : hors de question que je garde ma carte avec mon nom d'épouse.

Mardi, je vois ma psychiatre.
J'en ai vraiment besoin, je crois.
Va falloir que je fasse une liste de ce qui tourne pas rond en ce moment...

mardi 13 décembre 2016

"Magie" de Noël ???

J'ai les boules... de Noël.

Trente quatre ans et demi et peut être bien dix ans d'âge "émotionnel" concernant Noël.
 🎄🎅🎄
Ce qui me fait rêver comme une gamine, c'est le foutu "esprit de Noël" qu'on nous rabat dans les médias, les clochettes, le sapin, le houx, le lait de poule, le vin chaud, les huîtres, le foie gras, la dinde (ou la pintade, ou le rôti de biche... enfin bref un truc un peu "traditionnel"), et la fameuse bûche... et puis les petits lutins et les chansons tintinnabulantes, la déco "kitsch" et les trucs qui sortent de l'ordinaire...

Les cadeaux, je n'y prête plus trop attention, maintenant.
Les chocolats, je préfère autant éviter.

Sauf que la féérie de Noël, je ne la ressens pas, présentement.💀💀💀
J'ai bien essayé de sortir les décorations, mais ça m'a filé le bourdon et je n'ai pas insisté.

Ouais, j'aime être une femme libre et vivre seule.
J'ai des parents, qui habitent à une quarantaine de kilomètres, il me reste une grande-mère (que je n'appelle pas assez souvent) et une sœur, qui elle même a des enfants. Les fêtes de fin d'année sont sensées permettre à la famille de se retrouver.

La célébration chrétienne, on oublie, merci, on est athées, dans la famille. Certes j'ai fais des crèches quand j'étais enfant, mais pas pour l'aspect religieux: c'était juste parce que j'aime bien les maquettes et les miniatures. Et puis parce que je voulais tellement être "comme tout le monde".

Depuis quelques années mon amour des Fêtes de fin d'années s'est émoussé et il commence à ressembler à un truc qui donnerait presque envie de fuir en hurlant.💣

Noël n'est jamais à la hauteur de mes projections mentales.
Cette année, c'est pas compliqué, des projections mentales, je n'en ai même pas.
Mes derniers réveillons de Noël m'ont laissé des souvenirs pas facile à encaisser.

J'ai pourtant bien connues de belles fêtes à l'âge adulte, le soir ou des déjeuners de famille...
Mais je me suis aussi tanné quelques repas "de famille"  à plus de 30 personnes, pas franchement dans ma famille à moi, pendant lesquels j'attendais seulement que ça se termine avec l'envie de gerber à peine passée l'entrée. Il y aussi eut des réveillons du premier de l'an avec mes beaux parents, pour qui je cuisinais avec plaisir, "pour qu'ils ne soient pas seuls". Rien de vraiment festif.

Pendant des années, j'ai préparé des fournées de biscuits de Noël, des bocaux de gingembre confit ou de babas au rhum à offrir et même des chocolats. À fortiori quand j'ai commencé à sentir que moi, des "fêtes" de fin d'année, ça allait commencer à devenir un enfer.

Parce que ces dernières années ont été assez merdiques, je dois dire.
Pour plein de raisons diverses.

J'aurais à nouveau de belles fêtes de fin d'année, j'en suis certaine...

Mais franchement cette année, j'ai juste envie de dire que je passe mon tour...
Oubliez moi, laissez moi aller me coucher à 21h, me blottir sous ma couette après m'être enfilé un, voire deux comprimés de Seresta, et, laissez moi chialer tranquille sur le bonheur des autres... celui que j'ai pas.

Foutez moi la paix.

J'ai pas envie que ça se passe comme ça, mais c'est ce que je ressens, là.

J'ai l'impression que, de toute façon, où que je sois les 24 et 31 au soir, je vais subir des effondrements émotionnels majeurs.
😆
Je n'ai pas envie de la compassion des autres et je n'ai pas non plus envie de les voir flipper à cause de moi. Je n'ai surtout pas envie qu'on me voit en pleine crise de panique.
😖
Bref, je me sens mal, et l'évitement me semble être la solution la plus facile.
😑

Je voudrais que ça soit différent, mais je ne vois vraiment pas comment.

On m'a proposé d'aller à un réveillon de la Saint-Sylvestre, et je dois dire que je serais assez emballée...
😊
Mais quand mes cogitations reprennent le dessus, les possibles évolutions de mon état psychologique, je me dis qu'il faudra juste qu'il y ait une chambre où je puisse aller me réfugier si jamais je sens que je pars en vrille.
😱

dimanche 20 novembre 2016

Souvenirs "rémanents"

Dans de divers domaines sensoriels, j'ai des rémanences.
Une rémanence est la persistance d'un état après la disparition de sa cause.
Au niveau de la vue ou de l'ouïe, ce sont des classiques pour moi.
Parfois ça se manifeste au niveau des autres sens, comme l'odorat ou le toucher.

Parfois c'est agréable, d'autres fois, c'est très douloureux.

Les souvenirs rémanents sont une chose complexe à gérer.
C'est comme revivre un événement d'un instant "t" dans une période "x".

Parfois l'expérience est agréable, comme manger un très bon gâteau, sentir son odeur, sa texture en bouche, son gout... D'autres fois, c'est traumatisant.

La résurgence d'émotions dans des conditions données peut être très douloureuse, parce que justement ma mémoire (qui me semble parfois pourtant défaillante) retient le moindre détail de certaines situations. Généralement les situations extrêmes de bonheur-plaisir ou de douleur-souffrance.

Ce soir je marchais sur le "Chemin des falaises" (rien de bien dangereux, par ici).
Je me sentais bien, je retrouvais un paysage familier qui me rappelait mon enfance.
Et puis il s'est mit à tomber une pluie fine et piquante... et les choses ont basculé.

J'avais 34 ans et j'en avais 13.
Je marchais dans la lande du chemin des carrières et je marchais aussi à Paris.

Voyage scolaire.

J'allais bien plus mal que je ne le laissais paraître, à l'époque.
Je m’efforçais de ne rien laisser voir, à personne, sauf quand ça devenait insoutenable.
Dans ces cas là, j'explosais.

L'attentat de la station Saint-Michel était tout récent, et notre classe circulait à pieds dans Paris.

Dans le froid humide et venteux de cet hiver là, sous le crachin, je suivais le troupeau de ma classe, avec une sorte de mépris pour mes condisciples de notre classe "sciences et arts", qui faisaient la moue devant les activités proposées aux scolaires par la Cité des Sciences de la Vilette (que je connaissais bien, moi, pour fréquenter les lieux régulièrement avec mes parents) et qui critiquaient sans vergogne les œuvres de Picasso ou autres artistes...

Dans le crachin permanent qui nous fouettait le visage, je regardais mes pieds, mes lunettes enfoncées sur les yeux, mon bonnet noir tombant sur la moitié des verres, permettant de cacher mes yeux rougis par le malaise profond que j'éprouvais alors. Un mélange de haine de moi et des autres, de colère, de rancune contre ceux qui ne me voyaient pas (alors que je me cachais sans cesse d'eux)... bref, un bonnet noir qui dissimulait mes yeux toujours humides de cette forme si nocive de désespoir qu'est celui de se sentir si différente, sans en comprendre la raison.

Chaque fois que nous passions sur un pont, je louchais vers la Seine. Je savais que dans l'eau froide du fleuve, mes vêtements se gorgeraient rapidement d'eau, que je coulerais... que l'eau froide m'engourdirait, m'endormirait, et que ça aurait pu être fini une fois pour toute.

J'avais si mal.
Je me sentais si "anormale", à tellement de points de vue...

Mais aussi mal que je me sois sentie, quelle qu'ait été ma douleur mentale de me sentir si différente sans en comprendre la raison... chaque fois que j'imaginais mettre fin à mon calvaire intérieur, je pensais avec un désespoir encore plus grand à la peine que je provoquerais immanquablement chez ma sœur si je venais à me tuer.
L'idée de la déchirure que je risquais de créer en elle m'étouffait, me faisait suffoquer, et je m'interdisais de bondir par dessus le parapet et de me jeter à l'eau.

Je pensais à tout ça, à chaque pont, et je pleurais en évitant de cligner des yeux, pour faire sécher mes larmes dans le vent, avant qu'elles ne coulent et me trahissent.
...

C'était il y a longtemps, mais les souvenirs rémanents ont pour moi cette particularité de ressembler à s'y méprendre à un vécu réel et instantané. Ce ne sont pas des hallucinations, je ne confond pas ce qui est et ce qui a été, mais c'est comme si j'avais soudain une connexion en direct avec ce qui s'est produit à un moment particulier.

Il y a parfois des éléments déclencheurs.
Ce soir je marchais seule dans un endroit que j'aime beaucoup...
Mais j'avais des lunettes de soleil sur les yeux (j'ai aujourd'hui 12/10èmes à chaque œil, les lunettes me "cachent" à présent de la luminosité et du vent), j'avais un bonnet noir sur les cheveux et le ciel s'est mit à m'asperger d'un petit crachin sans importance, dans le vent de novembre.
En outre je déteste les dimanches.
Il n'en a pas fallut davantage.

Je me suis prit une foule de souvenirs dans la tête, dans le corps, dans l'âme.
Un peu comme si une chose invisible, froide, cruelle et dure me traversait et me rouait de coups...
Un fantôme, un vestige du passé.

J'ai tournés les talons, comme si je pouvais fuir, mais mon désir de mourir, celui qui me tenait au tripes cet hiver là, à Paris, en voyage scolaire, le bonnet enfoncé sur les yeux au dessus de mes lunettes "de repos", celles qui cachaient mes larmes et ma détresse, il était enfoncé en moi comme un poinçon.

J'ai marché aussi vite que j'ai pu vers chez moi, en essayant de ne pas sombrer dans la crise d'angoisse, ou pire la crise de panique.

Mon téléphone annonçait l'arrivée de sms dans ma poche et je serrais les poings et les dents, rêvant d'arriver dans le hall de mon immeuble, de regarder le chronomètre du téléphone (ma montre est en panne) et d'oublier.

À dire vrai ça a été un peu plus compliqué que ça, mais ça va mieux, à présent.
J'ai marché 1h04 et j'aurais mieux fait de prendre ma cape de pluie.

J'aime ma sœur et j'aime toute ma famille, tous mes amis et j'aime aussi la VIE.💓💖

Et présentement, j'aime aussi les galettes de son d'avoine à la banane...😋

vendredi 23 septembre 2016

Clinique, le retour

Ouais, y'a des titres plus détonants que d'autres.
Retour à la case "clinique de santé mentale", donc.
Le précédent épisode datait du 10 mars 2015.

Bizarrement, hier, après 10 jours passés ici (je suis rentrée le 14 septembre), je commençais à me dire "mais qu'est ce que je fais là, en vrai?"

Cette après midi, après avoir passé deux heures recroquevillée dans mon lit, à me les geler grave en pyjama polaire, et à avoir mal dans tous les membres comme si on me broyait les os de l'intérieur, je ne me posais plus du tout la même question.

Je suis ici parce que le 18 aout ma sœur a déménagé à Bourges, que le 19 aout j'ai mis fin à une relation qui me faisais me sentir de plus en plus fragile, et que le 20 aout, mon mari est décédé.

Je suis là surtout parce que le 11 septembre au soir, j'ai sérieusement songé à avaler un flacon entier de Théralène (Aliménazine, pour les intimes, un médicament puissamment sédatif) et me mettre un sac sur la tête, histoire que les tempêtes qui ravagent mon esprit s'arrêtent une bonne fois pour toute... 

Mais finalement, l'idée d'avoir envisagé une telle absurdité m'a fait comprendre que j'avais vraiment besoin d'aide.

J'éprouve actuellement un immense vide et une peur de l'inconnu qui s'apparente à de la terreur.
Des tas de choses qui se sont passées ces trente dernières années se réveillent et je me les prend en plein dans la face. Ce qui n'a rien d'agréable, je vous assure.

Une chose est sûre et certaine :

Maintenant

Je veux être actrice de ma vie
Je ne veux plus me laisser paralyser par mes peurs
La peur ne doit pas sidérer
La peur doit faire avancer, progresser et s'améliorer

 

mercredi 24 août 2016

Mourir...

Je songe beaucoup à mourir, ces temps ci.


Je ne suis pas suicidaire.
Je sais que je ne passerais pas à l'action.
Il n'y a que sous Fluoxétine que j'ai jamais faillis le faire.

Mais je songe beaucoup à mourir, ces temps ci. Et depuis toujours.

La plupart des gens ignore ce que c'est que d'être une personne comme moi.

Je ne tire aucun plaisir de m'interroger en permanence sur mon existence et les raisons de tout ça.
Je ne tire aucun plaisir à avoir mon corps qui me trahit en permanence.
Je ne tire aucun plaisir de perdre parfois totalement le contrôle lorsque j'exprime mes ressentis face aux autres.

Je ne tire aucun plaisir de voir dans les autres des défauts, des incohérences, de me projeter dans les difficultés qu'ils peuvent avoir, dans les problèmes qu'ils ont pu ou vont pouvoir affronter.

Je ne suis pas omnisciente.

Je ressens tout et je ressens trop, et ça m'envahit, ça me submerge et m'emporte, et me déchiquète de l'intérieur. Je ne suis qu'un amas de débris qui s'en va dans les airs, dans les flots, dans le vide.

Je suis parfois certaine d'avoir droit au bonheur, et à d'autres moments je suis tout aussi certaine que jamais je n'aurais ce privilège, ce simple droit humain, de ne pas être malheureuse.

Les récents événements de ma vie m'ont fait perdre en moins de deux jours deux êtres chers.
Je n'étais faite pour être aux cotés ni de l'un, ni de l'autre, et je le regrette tout aussi profondément.

J'ai peur, je suis terrorisée à l'idée de ne jamais pouvoir aimer et être aimée.

Ma vie est douloureuse.
Ma vie n'est que 34 ans d'une douleur plus ou moins intense. Cette douleur de ne pas avoir de ne pas avoir de place dans le monde. La douleur de ne pas avoir d'amis. La douleur de na pas savoir où je vais. Ma vie n'est qu'obscurité.

Je ne veux pas mourir, mais je songe souvent à la mort.

Je voudrais tellement que tout s'arrête.

Je voudrais tellement être différente.
Je voudrais tellement être normal.

Je n'ai rien d'admirable ou de réussi, je ne suis qu'une chose ratée, malformée, je hais mes sens, je hais mon esprit, je me déteste.

Je voudrais tellement ne plus avoir avoir à faire face à ce monde.
Je voudrais tellement être en paix.

J'ai parfois l'impression que je ne serais jamais capable de laisser qui que ce soit m'aimer vraiment, parce que je m'aime si peu...

J'aimerais tant que quelqu'un puisse me dire en toute sincérité, et en sachant parfaitement de quoi il parle, qu'il m'aime telle que je suis.

Cela n'arrivera pas tant que je ne comprendrais pas.
Mais comment comprendre ? Voilà des décennies que je cherche, sans trouver.

Je voudrais tellement mourir.
Voilà plus de 20 ans maintenant, que je voudrais mourir.

J'étais au collège, la première fois que j'y ai songé.

J'ai peur de la maladie et de la souffrance physique, bien que je m'y sois habituée. Mon anxiété me cause tant de souffrances physiques que de douleurs morales.

La vie est injuste.
Je n'ai jamais souhaité de mal mal à personne, je n'ai jamais voulu que personne souffre, je ne comprends pas la logique de tout ça, la cohérence. Pourquoi est-ce que j'ai mal, sans cesse, encore et encore ?

C'est comme si chaque fois que j'arrive à me relever, quelque chose m’assénait un nouveau coup dans le dos, encore, et encore, et encore, et encore, pour le reste de ma vie.

Pourtant je continue de ne pas vouloir me tuer.

C'est tellement douloureux et insupportable.

J'ai parfois le sentiment que ma vie n'aboutira jamais à rien, que je resterais à jamais dans ce trou, profond, si profond...

Je sais bien que dans quelques temps, j'aurais oublié ce trou.

Ma vie est une foutue montagne russe. Mes émotions, si nombreuses, si envahissantes et invasives peuvent aussi être étourdissantes de beauté, d'amour, de douceur et de joie.

Je sais que je ressens les choses d'une manière généralement disproportionnée.
La connaissance de ce phénomène n'empêchant en rien celui-ci.

L'envie de mourir est en train de passer.

Écrire m'apaise.

Je sais que ma mère lira ceci.
Je ne veux pas que tu sois triste maman.
Ce n'est que moi, maman.
C'est comme ça que je suis maman.
J'ai tellement mal, maman.
Ma vie est parfois un rêve, maman, mais tellement souvent un cauchemars.
J'en ai tellement marre.

Demain, peut être, j'aurais oublié...
Je t'aime, maman.

À force de me balancer derrière mon clavier, ça va mieux, déjà.
La tempête s'éloigne. Je vais aller prendre une douche chaude et essayer de dormir.

vendredi 19 août 2016

Mes besoins, suite...

Jeudi soir, 23h et des brouettes.

Seule dans le lit. Un crayon dans une main, un calepin dans l'autre.

J'essaie de mettre des mots sur ma détresse, qui dure depuis des semaines.
Je voudrais retrouver ma vie, mais je ne sais pas comment faire ça "bien".
Je voudrais que personne ne souffre. Ni lui, ni moi. Moi, c'est foutu... Mais éviter à l'autre de souffrir n'est pas une raison valable pour rester à ses cotés.

Je sais depuis des semaines que je vais partir.
Je ne cesse de me fixer des échéances.
Il y a des moments de "mieux", alors je recule.
Tôt ou tard, il faudra sauter le pas, de toute façon.

Je ne vois pas bien ce que nous partageons vraiment.
J'aimerais qu'il soit là pour me le dire.
J'aimerais qu'il me donne des raisons valables et rationnelles qui me donneraient envie de continuer dans cette relation... Mais il n'est pas là.
Je n'ai plus envie de continuer à essayer.
J'ai juste envie de fuir le plus totalement et fermement possible.
Sans me retourner, cette fois-ci.
 

J'ai écris beaucoup avant de réussir à écrire que...


J'ai vraiment besoin d'être seule au gouvernail de ma propre vie.

J'ai besoin de n'avoir à m'occuper que de moi, de n'être responsable que de moi.

J'ai besoin d'être autonome et indépendante, autant que possible.

J'ai besoin de faire ma propre route.

J'ai besoin d'affection, de tendresse, de désir, certes. J'ai besoin de me sentir aimée, besoin d'aimer, aussi, mais pas au prix d'un mal-être permanent.
Aucune affection ne justifie de se faire du mal.

J'ai besoin de remettre de l'ordre dans le chaos qui me sert de vie.
J'ai besoin de trouver un sentiment de sécurité dont je ne bénéficie plus depuis trop longtemps.

J'ai aussi besoin de cesser de faire des plans sur la comète sur un "plus tard" au cotés d'une personne en compagnie de laquelle je ne me sens pas si bien que ça.

J'en ai marre de devoir m'asseoir sur mes priorités de vie et de me laisser envahir par les soucis des autres.

J'en ai marre d'avoir l'air entourée et de me sentir plus isolée que jamais.

J'en ai marre de m'exposer à toutes sortes de choses qui me font du mal, comme la fumée de tabac, la procrastination des autres alors que j'essaie d'échapper à la mienne, les soucis d'argent, la solitude qu'on ressent à être assit en permanence à coté d'une personne avec qui on pourrait bricoler (mécanique, travail du bois, électricité...), s'occuper dans le jardin, communiquer, être dans l'intimité...

J'en ai marre de rendre des services qui me pèsent chaque fois plus.
Je ne me sens plus valorisée, juste exploitée.
L'impression d'être la "bonne poire", qui se laisse avoir, ça suffit.
Je ne veux plus être la "solution de secours" pour pallier à certaines insuffisances.
J'ai aussi besoin d'être dans l'action, et non de m'enfoncer de plus en plus dans l'inertie, entraînée par une relation qui m'apporte décidément bien peu de choses positives.

J'en ai marre de vivre dans l'instabillité et les attentes insatisfaites.
Je préfère ne plus rien attendre, et partir.

On ne peut pas ressentir toutes ces choses en étant vraiment amoureux.
Si cette relation est à sens unique, à quoi bon ?
Si cette relation me fait souffrir, pourquoi insister ?

Je crois que là bas, je n'ai oublié qu'une boite de thé.