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jeudi 2 mars 2017

Mainlevée de ma curatelle... anecdote postale.

Voilà, c'est officiel, je suis une femme responsable juridiquement.
La mainlevée pure et simple de la mesure de protection juridique prise à mon égard en octobre 2015 a été prononcée le 17 février dernier.

Cela ne s'est pas produit sans quelques cafouillages.
Le tribunal a oublié de tenir compte de mon choix d'abandonner mon nom d'épouse (ils ont pourtant reçu la photocopie de ma nouvelle carte d'identité) ainsi que du fait que j'avais réintégré mon domicile (je ne suis plus hébergée dans la résidence secondaire de mes parents depuis début octobre 2016).

Incidences ?

La notification de jugement, envoyée par lettre recommandée avec accusé de réception a été envoyée à une adresse où je ne vis plus et à un nom que j'ai fais le choix délibéré de cesser d'utiliser (en informant le service des tutelles de ces changements).

Moui, bon, après tout, mes parents récupèrent le courrier, là où l'avis de passage a été laissé.
Hin hin hin...
😒

Vous allez comprendre mon manque d'entrain.
Donc, le courrier était adressé à Elleauxailes Nom-de-mon-mari-décédé. Point.

Toute guillerette, je me suis pointée à la Poste centrale pour récupérer LA lettre de la victoire...😁

Oui ben non, en fait.

Parce que j'ai fais refaire ma carte d'identité, vous voyez...
Il n'y figure plus que mon patronyme. Je n'ai pas voulu du "veuve Trucmuche".
Bon, avec moi, j'avais ma carte de priorité à mon nom marital, et puis mon protocole de soins de la sécu pour mes troubles anxieux généralisés, avec ma photo sur ma carte vitale (pour info, la carte vitale est acceptée comme pièce d'identité dans pas mal de cas... et même si ma carte Vitale a également été refaite, je n'ai pas changé de numéro de sécurité sociale depuis l'édition de mon protocole de soins pour affection de longue durée)... J'avais aussi des factures avec les deux noms accolés.

"Ha non, ça ne prouve pas que ça s'adresse à vous, ça."
"Bha oui, mais j'ai signalé la reprise de mon nom de jeune fille, et vous voyez bien que..."
"Non, je ne vois rien du tout. Revenez avec le livret de famille."
"Ha ben oui, mais c'est mon ancien curateur qui l'a, et ça, c'est la notification de la levée de ma curatelle, et mon curateur, il habite pas à coté..." (bon, j'avoue, j'essayais de finasser... les facteurs demandent jamais la pièce d'identité et ça m'est arrivé de signer un recommandé adressé à mon mari... décédé).
"Revenez quand vous l'aurez, alors."
😖

[Îîîîîîîîîîîîîîîî😱]

Pendant les brefs instants de cet échange, j'ai très, très bien senti la crise d'angoisse monter, je bégayais et je me rendais bien compte que je devenais agressive et cassante, mais j'étais incapable de me maîtriser, alors complètement honteuse, bouleversée, en colère et désespérée, je suis sortie et j'ai appelé mon père.
Je savais que je n'avais pas le livret de famille.
On en a discuté au téléphone et il m'a dit l'avoir vu justement dans la maison où j'habitais jusqu'à ce que je réintègre l'appartement où j'avais vécu avec mon mari, jusqu'à ce que le poids émotionnel de sa maladie devienne incompatible avec mon propre état de santé (c'est à dire en mars 2015).

Je ne sais pas pourquoi, je suis retournée chez moi, alors que la résidence secondaire de mes parents est plus proche de la Poste Centrale (je cherchais à retrouver mon calme, peut être...). En tout cas, c'est clair que je n'avais pas le livret de famille (mais des extraits d'acte de naissance et d'acte de mariage, si). Je n'ai même pas percuté que j'avais des photocopies de mon ancienne carte d'identité.

Je suis ensuite allée à mon ancienne adresse de "résidence" (là où mon super pôpa🙌 m'avait indiqué avoir vu mon livret de famille). Ouf! J'ai trouvé ce que je cherchais (et plus encore, mais ça n'est pas important).

Je suis retournée à la Poste Centrale.
La guichetière à qui j'ai eut affaire a eut l'air étonné de voir mon livret de famille, alors que dans mon portefeuille il y avait d'autre documents qui ne peuvent être établis qu'avec une carte d'identité... Et là, qui voilà qui arrive? Mme la guichetière N°1, qui vient me dire "Ha! ben vous voyez que vous l'aviez! Vous n'aviez pas besoin de vous énerver."

[On vous a sonnée, vous?👿]

Et hop! au passage, elle s'est mise à expliquer en long, en large et en travers que non, les trucs dans mon portefeuille ne prouvaient rien (la collègue qui s'occupait de moi avait un air un peu "cause toujours, tu m'intéresses... pas").

Comme guichetière N°1 restait là, dès que guichetière N°2 m'a donnée mon enveloppe, je l'ai ouverte et ai pointé du doigt la ligne où il y avait mon nom de jeune fille "veuve Trucmuche", ainsi que l'adresse figurant sur ma carte d'identité.
Regard glacial, remarque réfrigérante :
"La Poste n'est pas responsable des erreurs des expéditeurs".
😆

Je l'adore, cette bonne femme.💢👹

Je m'en fous, j'ai mon jugement de mainlevée.😋😎😉

Mais, juste pour ça j'ai frisée la crise d'agitation aigüe, et ça me fait un peu flipper.🙍


mardi 13 décembre 2016

"Magie" de Noël ???

J'ai les boules... de Noël.

Trente quatre ans et demi et peut être bien dix ans d'âge "émotionnel" concernant Noël.
 🎄🎅🎄
Ce qui me fait rêver comme une gamine, c'est le foutu "esprit de Noël" qu'on nous rabat dans les médias, les clochettes, le sapin, le houx, le lait de poule, le vin chaud, les huîtres, le foie gras, la dinde (ou la pintade, ou le rôti de biche... enfin bref un truc un peu "traditionnel"), et la fameuse bûche... et puis les petits lutins et les chansons tintinnabulantes, la déco "kitsch" et les trucs qui sortent de l'ordinaire...

Les cadeaux, je n'y prête plus trop attention, maintenant.
Les chocolats, je préfère autant éviter.

Sauf que la féérie de Noël, je ne la ressens pas, présentement.💀💀💀
J'ai bien essayé de sortir les décorations, mais ça m'a filé le bourdon et je n'ai pas insisté.

Ouais, j'aime être une femme libre et vivre seule.
J'ai des parents, qui habitent à une quarantaine de kilomètres, il me reste une grande-mère (que je n'appelle pas assez souvent) et une sœur, qui elle même a des enfants. Les fêtes de fin d'année sont sensées permettre à la famille de se retrouver.

La célébration chrétienne, on oublie, merci, on est athées, dans la famille. Certes j'ai fais des crèches quand j'étais enfant, mais pas pour l'aspect religieux: c'était juste parce que j'aime bien les maquettes et les miniatures. Et puis parce que je voulais tellement être "comme tout le monde".

Depuis quelques années mon amour des Fêtes de fin d'années s'est émoussé et il commence à ressembler à un truc qui donnerait presque envie de fuir en hurlant.💣

Noël n'est jamais à la hauteur de mes projections mentales.
Cette année, c'est pas compliqué, des projections mentales, je n'en ai même pas.
Mes derniers réveillons de Noël m'ont laissé des souvenirs pas facile à encaisser.

J'ai pourtant bien connues de belles fêtes à l'âge adulte, le soir ou des déjeuners de famille...
Mais je me suis aussi tanné quelques repas "de famille"  à plus de 30 personnes, pas franchement dans ma famille à moi, pendant lesquels j'attendais seulement que ça se termine avec l'envie de gerber à peine passée l'entrée. Il y aussi eut des réveillons du premier de l'an avec mes beaux parents, pour qui je cuisinais avec plaisir, "pour qu'ils ne soient pas seuls". Rien de vraiment festif.

Pendant des années, j'ai préparé des fournées de biscuits de Noël, des bocaux de gingembre confit ou de babas au rhum à offrir et même des chocolats. À fortiori quand j'ai commencé à sentir que moi, des "fêtes" de fin d'année, ça allait commencer à devenir un enfer.

Parce que ces dernières années ont été assez merdiques, je dois dire.
Pour plein de raisons diverses.

J'aurais à nouveau de belles fêtes de fin d'année, j'en suis certaine...

Mais franchement cette année, j'ai juste envie de dire que je passe mon tour...
Oubliez moi, laissez moi aller me coucher à 21h, me blottir sous ma couette après m'être enfilé un, voire deux comprimés de Seresta, et, laissez moi chialer tranquille sur le bonheur des autres... celui que j'ai pas.

Foutez moi la paix.

J'ai pas envie que ça se passe comme ça, mais c'est ce que je ressens, là.

J'ai l'impression que, de toute façon, où que je sois les 24 et 31 au soir, je vais subir des effondrements émotionnels majeurs.
😆
Je n'ai pas envie de la compassion des autres et je n'ai pas non plus envie de les voir flipper à cause de moi. Je n'ai surtout pas envie qu'on me voit en pleine crise de panique.
😖
Bref, je me sens mal, et l'évitement me semble être la solution la plus facile.
😑

Je voudrais que ça soit différent, mais je ne vois vraiment pas comment.

On m'a proposé d'aller à un réveillon de la Saint-Sylvestre, et je dois dire que je serais assez emballée...
😊
Mais quand mes cogitations reprennent le dessus, les possibles évolutions de mon état psychologique, je me dis qu'il faudra juste qu'il y ait une chambre où je puisse aller me réfugier si jamais je sens que je pars en vrille.
😱

mercredi 28 octobre 2015

30 ans de honte, 3 décennies gâchées à chercher à plaire à tout prix... Et...


Je l'ai déjà écris, il me semble, mais toute ma vie j'ai été angoissée et dépressive. J'en avais honte, parce que je voyais bien autour de moi que les autres n'étaient pas comme moi. Ils n'avaient pas peur d'agir, ils avaient l'air de savoir ce qu'il voulaient, ils avaient l'air d'avoir une vie.

Moi j'avançais dans le temps parce que le temps passe. J'avais peur de presque tout, sauf quand ma sœur était près de moi. J'avais peur de ma mère (que j'aime très fort), parce que je voulais lui plaire, mais qu'elle était si imprévisible dans sa façon d'être qu'elle me terrorisait. Je ne savais pas ce que je voulais, sinon être aimée, ne pas être rejetée, exclue, repoussée. Je préférais me mettre moi-même à l'écart plutôt que d'avoir à vivre cette honte.
Je croyais que ma peur et ma honte faisaient partie de moi, qu'elles me définissaient.

J'avais tors, bien sûr. Mais celui qui n'a jamais été comme ça aura beaucoup de mal à comprendre. La phobie sociale anxiété généralisée sévère est un mal qui empoisonne tout le quotidien. On a peur de ce qui arrive, de ce qui pourrait arriver, de ce que les gens pensent et même de ce que l'on pense soi même...
Les troubles anxieux généralisés et les troubles d'anxiété sociale sont donc de vrais handicaps à ne pas prendre à la légère, tout comme la phobie scolaire.

J'ai toujours eu peur de l'école, même si j'ai toujours aimé apprendre.
Peur d'abord parce que c'est une situation sociale pleine d’interactions indésirables. Les enfants sont durs entre eux. J'étais plus fragile, plus sensible que la plupart des autres enfants, alors c'était très dur. Les récréations, c'était le bagne. Au moindre rejet, je me repliais sur moi même et n'essayais plus de me confronter à la situation qui m'avais exposée à l'humiliation du rejet, signe que "je ne valais rien".
Peur de l'école ensuite parce que j'avais besoin de comprendre tout, tout de suite. Pas par orgueil, mais parce que dès qu'un blocage apparaissait, les tourments me prenaient à la gorge et je devenais obsédée par l'idée de ne pas "y arriver", par la certitude même que je n'y arriverais pas, la conviction que j'étais trop nulle...
Souvent je finissais par passer l'éponge et abandonner les exercices en chemin, parce que la peur de commettre des fautes était plus imposante que la peur de me tromper, de ne pas avoir compris la leçon. Inimaginable pour moi de devoir (et même pouvoir) l'avouer à mes professeurs. J'abandonnais, purement et simplement, avec une sorte de fatalisme désarmant.

La honte était partout dans ma vie. La peur des autres m'empêchait de lier des liens trop solides avec les autres. Je les fuyais, de toute façon. J'étais seule et solitaire... mais je haïssais ma solitude.

J'étais torturée par le sentiment de ne pas être "conforme" à la société, aux attentes (supposées, souvent imaginaires) de mes parents.
Pourtant, j'étais très vive d'esprit et je m'intéressais à tout.
J'étais ainsi précoce à bien des points et c'était le cas aussi de la sexualité.
Là aussi, je vivais ça avec une honte démesurée. J'ai eu le sentiment d'être "obsédée sexuelle" avant même d'être prépubère... et le sentiment aussi d'être anormale parce que je ne me sentais ni hétérosexuelle ni homosexuelle, et ça, ça me perturbait énormément. J'en faisais même le bouc-émissaire de tous mes maux.
Je me trompais d’ennemi, bien entendu.
Comme quand je rendais ma mère "coupable" de mon mal être, à cause de son instabilité récurrente, des incohérences dans ses paroles de parent et ses actes d'adulte (ne pas parler sèchement aux autres, alors qu'elle faisait le contraire, respecter l'intimité et la pudeur des autres, alors qu'elle rentrait dans ma chambre sans prévenir ou me regardait sous la douche à l'improviste...). Ma maman n'avait pas conscience qu'elle m'infligeait des tortures quotidiennes, et je ne disais d'ailleurs jamais rien, sauf sous le coup de la colère, quand ça devenait trop oppressant.

Paillasson et hérisson.

J'ai grandis comme ça, tant mal que bien.
J'ai passée la primaire, le collège, le lycée... toujours un peu plus en retrait, toujours dans la crainte croissante des autres, avec de nombreuses décompensations en chemin, jamais vraiment prises en compte. J'ai subi une large palette de troubles psychosomatiques, allant des algies fonctionnelles des membres inférieurs (douleurs insupportables dans les jambes, au point de ne pas tenir debout... sans "causes médicales") aux diarrhées fonctionnelles récurrentes, en passant par des angines ou des cystites de crispation...
Aujourd'hui encore mon ventre me persécute.

J'ai grandis, j'ai pris de l'âge, une partie de moi a évolué... mais une autre n'a pas mûrit. À bien des points de vue, je suis restée une enfant. Sensible, crédule, ayant besoin de se me sentir protégée par les autres, les "adultes".
Ainsi, à 33 ans je ne me sens toujours pas adulte.

Je l'étais encore moins à 19, quand j'ai rencontré Alain, ni même à 23, quand je suis allée vivre avec lui.

Malheureusement mon absence pathologique de confiance en moi me place en situation de grande vulnérabilité.

Quand j'apprécie quelqu'un, simplement parce qu'il sait me faire me sentir bien, en valorisant certains aspects de ma personne, de mes capacités ou autres, je deviens très manipulable. Ayant alors un fort sentiment de reconnaissance, je me sens même redevable à certains égards...
Aucun signal d'alarme "danger" ne s'allume dans mon cerveau, et je plonge tête baissée dans les embrouilles !

J'ai été si loin dans cette "reconnaissance mal placée".

Si loin que, malgré toute l'affection que j'ai pour Alain, dont j'ai souvent parlé sur ce blog, durant les dix années où j'ai vécu avec lui, j'ai nié ce qui aurait sauté aux yeux de qui que ce soit... c'est à dire un dysfonctionnement total du couple, flirtant (voire, étant carrément) de la violence psychologique. Bref, une violence conjugale "proprette" (pas de coups, peu de cris), réelle et trop peu médiatisée.

Pourtant elle est reconnue comme telle... D'où des campagnes de sensibilisation qui, malheureusement, passent trop souvent inaperçues...
http://www.tekiano.com
"La violence conjugale est, dans une relation privée ou privilégiée, une atteinte volontaire à l’intégrité de l’autre, une emprise, un conditionnement dont il est difficile de sortir lorsqu’on en est une des victimes." Source : www.solidaritefemmes.org

Je me suis très longtemps masquée la face en me focalisant sur l'aspect "volontaire", trouvant des explications (mais pas des "excuses") au comportement de mon mari, sa surveillance omniprésence de tout ce qui fait une vie (dépenses, consommations d'eau, d'électricité, de carburant, fréquentations, loisirs...)... mais peu importe en fait.

Alain a toujours eut un caractère psychorigide, ayant une obsession pour la maîtrise de son environnement matériel et humain...

Wikitionnaire donne la définition suivante des personnalités psychorigides :

"Qui, mentalement, manque de souplesse, d’autocritique, de fantaisie, qui fait preuve d’autoritarisme et de méfiance; Qui se trouve psychiquement dans l'incapacité à se mettre à la place de l'autre. Caractéristique propre aux paranoïaques".

Tout est dit.

Je suis sortie de ça, je travaille jour après jour sur moi, pour me défaire de mes fragilités... Chaque jour est un combat et je ne baisse plus ma garde. Chaque jour est une victoire. Chaque jour est un nouveau pas vers le reste de ma vie.

Merci à toutes les personnes qui me soutiennent.♥♥♥




dimanche 9 août 2015

Excès de générosité, abus et suspicions...

Mille fois les mêmes erreurs...
Mille fois les mêmes bourdes, et toujours, je n'apprend rien, je ne sais rien.

Ce n'est pas une question d'argent.
Les rapports humains, je veux dire... mon Saint Graal.

Et pourtant parfois, dans les rapports humains, bêtement, il est question d'argent. Alors je perd pied... Totalement.

Parfois il y a des mauvaises personnes, qui abusent de ma générosité sans arrières pensées.
Parfois aussi il y a une juste colère, de justes sentiments d'irritation, d'agacement, face à des mots qui m'échappent, parce que j'ai peur et que je me met sur la défensive. La colère des quiproquos génère alors en moi une honte profonde, profonde à vouloir sombrer, etne jamais toucher le fond...

J'ai déjà formulé ces fichues paroles, plus d'une fois, plus de dix fois, peut être plus de cent... elles m'ont souvent, presque toujours, mises en retrait des autres, parce que repoussée sans comprendre sur le coup, et mille fois la même blessure dans le cœur.

Généreuse, je ne compte pas...
Quand on me charge de faire quelques commissions, je m'en tiens, certes, aux listes de courses qu'on me donne, et irrépressiblement, compulsivement, j'en achète le double à coté. Une somme dépensée pour les autres, et parfois son double de ma poche pour partager, parce que j'en ai besoin.
Les choses, comme souvent, sont compliquées...

Quand j'étais ado, puis "jeune adulte", "mon" argent m'était donné par ma mère et elle considérait toujours que ce que j'achetais était un peu à elle. Dans cet ordre d'idées, j'ai été flouée des dizaines de fois, achetant sans compter, dans une idée de partage... et le lendemain, rien, plus rien. La plaque de chocolat à pâtisser achetée pour faire un gâteau pour toute la famille, avec "mes" sous, dévorée par sa gourmandise. Le bon beurre acheté pour un gâteau d'exception, au profit de toute la famille, tartiné et dévoré par gourmandise, et plus ma recette, amputée.
Pour argument ? "tes sous, c'est moi qui te les donne, alors ce que tu achète est à moi".

Donner c'est donner, reprendre c'est voler.
J'ai passé des années à répliquer comme ça, à essayer de me faire respecter, sans y arriver. Peu importait que ça soit "à moi", c'était à elle, dans sa logique. Je passais mon temps à éviter qu'elle abuse, à planquer les trucs dans ma chambre, pour protéger ce qui pouvait l'être. Mais pas possible avec tout. Beurre, crème fraîche, ingrédients salés pour petits plats mitonnés... quel désespoir de vouloir lui faire un dîner surprise et de découvrir que la moitié des ingrédients s'était déjà envolée!!!

Ensuite, j'ai passé dix ans à dépenser mon argent de poche pour améliorer l'ordinaire d'une personne qui n'en savait rien, qui vivait en ermite. Tout mon "argent de poche" y passait, mais ça m'était égal. Je partageais. J'offrais.
Générosité.

Excès de générosité.

L'argent est parfois une malédiction pour moi, à qui je voue alors une haine féroce, mais sans lequel je ne peux pas vivre.

Si j'ai fais une demande de curatelle me concernant, c'est à cause de cet "excès de générosité".
Or, depuis ma demande, je me suis déjà fais escroquer de plusieurs centaines d'euros par un soi-disant "ami".
Déboire.
Mais je m'en fout. Vraiment. Je m'en fout.
Même si je casserais bien quelques dents à celui qui m'a fait ça, juste parce que "emprunt" implique "remboursement", ce dont il s'est totalement abstenu, sans laisser d'adresse... Mais je n'ai même pas pris la peine de lui demander sa carte d'identité, noter son nom etc, lui demander de signer une reconnaissance de dette... Je n'ai même pas eu la présence d'esprit de refuser, simplement.

Pour le reste, je suis généreuse si ça me plais.
Et je suis triste quand mon envie de faire plaisir tombe à plat, à coté. Rien que ça, ça me fend le cœur, me blesse au plus profond.
Mais quand en plus je ne peux pas m'empêcher de retenir ma stupide agressivité défensive, c'est la destruction totale, même quand l'autre, les autres, ne réagissent pas. Je me hais quand je m'entend répliquer "de toute façon c'est moi qui l'ai payé et" bla bla bla.

Une connerie sans nom.

Quand ça se produit, je me sens si mal que je voudrais mourir, disparaître, ne plus rien dépenser, jamais, finir dans une boite, cramée, ne plus couter à personne, ne plus valoir de soucis.

Je passe des nuits à rêver que j'aide les gens que j'aime, que j'apprécie, même si ce n'est souvent pas une pure question d'argent : qu'on me prête un peu d'attention et je donnerais tout en échange.

Sauf que les gens qui se préoccupent vraiment de moi, quand je parle d'argent, pour une raison ou pour une autre, souvent avec une maladresse trompeusement agressive, le prennent logiquement mal.
Alors la tempête dans mon crâne se lève et il n'y a plus que de la souffrance à la clé. Oubliée la joie du partage, seul reste le désir de me punir, de me faire du mal, de hurler ma détresse, de me réfugier dans un recoin, un placard, sous un lit, dans une penderie ou ma voiture...

Les regrets ne m'apprennent rien: encore et encore je fais les mêmes erreurs. Encore et encore je dis les mêmes conneries, encore et encore je fais les mêmes remarques flirtant dangereusement avec des insultes, sans même en avoir conscience, et après il ne me reste que la honte, la rage, le désir de me détruire. Mais tout ça ne sert à rien.

Alors il me reste le clavier.

Et la conviction qu'un jour je serais assez blindée, qu'un jour je trouverais enfin les bons mots pour dire que j'en avais envie, envie de faire plaisir... Un jour je serais capable de dire :
"Tu n'aime pas?... c'était un de mes petits plaisirs, que j'avais envie de partager, et ça me fait un peu de peine que tu n'apprécie pas, mais ce n'est pas grave" (et pas "je suis hyper vexée que tu ne reconnaisse pas mon attention à "sa juste valeur").

Sauf que je ne sais toujours pas dire ça sur le moment et que, pour l'instant, même quand l'incident est clôt, je reste pleine d'une honte coupable.

mercredi 18 décembre 2013

Ecriture automatique

Il y a des jours comme ça où la tempête dans le crâne est si forte qu'il faut la faire sortir à tout prix, l'éjecter, l'exprimer. Le problème c'est que des fois ça passe par la bouche, ça crie, ça hurle, ou bien c'est posé, stoïque, informe, froid, glacial, fermé. Le genre de choses qui cassent tout sur leur passage. Horreur et désolation.
Alors j'écris, j'écris, j'écris.
Des choses qui sortent toutes seules, jusqu'à ce que la crue se soit tarie et que la tension redescende.

Je ne vais pas bien en ce moment et je retrouve mes plus vilains travers d'avant, de ceux de la fille qui ne savait pas sourire, qui ne savait pas parler.

Pas d'autre moyen d'exister qu'écrire. Mais le clavier, parfois, ça ne s'y prête vraiment pas. J'ai besoin de mon stylo plume à encre noire, du papier ligné, d'aller vite comme ça vient, de sortir ça de moi et de le jeter.

lundi 18 novembre 2013

Ho lalalalala... Je suis une Fabienne Lepic

Pour ceux qui ne connaissent pas Fabienne Lepic, c'est une des héroïnes ordinaire de la série humoristique "Fais pas ci, fais pas ça".
Fabienne est maman de quatre enfants, et ce ne sera jamais mon cas, mais par contre Fabienne Lepic râle. C'est une râleuse de compétition. C'est aussi une nana complètement neuneue, aux antipodes de mon anxiété sociale, qui n'a pas peur du ridicule et qui, bien que considérée comme "médiocre" par son entourage, arrive à se faire une place à la mairie de sa commune.

Dans un épisode, Fabienne sort une réplique dans le genre "mais je suis comme ça, je rââââle toujours, c'est ma façon d'être de râler! On va pas en faire toute une histoire!?!".

Bon ben je suis comme ça.
Je râle.

Je me plains pas, non.
Je râle.

Quelque part, ça me fait du bien.
Mais ça emmerde le monde, je le comprend bien.

Faut que j'arrive à moins râler...

dimanche 18 août 2013

"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"

C'était un samedi après-midi. Mes parents partaient de chez nous, après trois jours passés ici. Ma mère était restée greffée à son notebook une partie du temps, faisant visiblement des trucs hyper importants qu'elle n'aurait pas pu faire à un autre moment.

J'aurais aimé qu'on aille se promener, plein, autour de la maison, mais je ne savais pas trop comment le proposer, le demander, et je n'ai pas osé. En plus chaque fois que j'entrais dans ma salle de séjour, elle était penchée au dessus de sa machine et je ne savais pas comment la prendre (ni le prendre, ce fait qu'elle s'intéresse plus à l'informatique qu'à moi). Sans compter les fois où elle était carrément installée dans l'entrée, câble réseau direct branché sur la Box, un tabouret pour elle, un pour le Notebook.

Chaque fois qu'elle vient, je suis contente, parce que j'ai envie de partager des trucs avec elle. Chaque fois je suis déçue, parce que on ne partage rien, en fait. Elle, elle est dans sa bulle et je ne sais pas comment y entrer. Je parle de moi, de mes passions (cuisine, travail, ambitions professionnelles...) mais je n'ai pas l'impression qu'on partage vraiment un truc. Elle, elle me parle de l’Espéranto et de trucs espérantistes, elle me parle de "Fakir", journal "alternatif" très très engagé à gauche, qu'elle me propose toujours de me "laisser", bien que je refuse... elle me parle des trucs dans lesquels elle s'engage. Elle me parle de ses passions, en quelque sorte. Mais ça a toujours une odeur de prosélytisme, pour moi, et je n'aime pas ça.

Qu'elle cherche à faire connaître des trucs qui la passionne, je le comprends parfaitement. C'est pleinement humain et respectable. Mais j'ai toujours le sentiment désagréable qu'elle cherche mon adhésion, mon approbation pleine et entière, voire mon engagement personnel dans sa cause, et ça, ça me dérange profondément.
Il y a des thèmes qui reviennent de manière récurrente dans le discours de ma mère. Espéranto et "communication équitable". Linux. Anticapitalisme. Médiapart. Des trucs dans le genre...

Peut être que si je n'avais pas baigné dans ces trucs là dès le plus jeune âge, je m'y intéresserais plus. Mais d'avoir macéré dedans, ça m'en a un peu dégoutée. Je ne veux pas dire que j'ai filé dans la direction opposée, mais je suis plus modérée que maman, sur de nombreux points, et je préfère vivre ma vie au petit bonheur, le vrai, celui de chaque jour. Le militantisme, ce n'est pas pour moi.
J'aimerais que ma mère admette que j'aimerais qu'elle oublie un peu ce rôle de militante, en famille.
♦♦♦

Le samedi, donc, en partant, elle me parle (je crois...) des petits livrets qu'elle a créé pour promouvoir un de ses thèmes de prédilection. Elle me dit qu'elle n'a pas pensé à les emmener... puis elle ajoute d'un air triste et blasé "mais de toute façon, tu les aurais à peine regardés et aurais dis "c'est bien" avec un air condescendant...". Oui, elle a raison sur ce point là. Parce que je ne m’intéresse pas à ce prosélytisme. À une époque lointaine, oui, parce que je cherchais à ce qu'elle s'intéresse à moi. Mais ça ne marchait pas, alors j'ai arrêté. C'était il y a longtemps.
Ensuite elle a ajoutée cette phrase, d'un air très triste et plein de reproches :"Est-ce que tu ne t'intéresse vraiment pas à ce que font les autres?!?"
Je n'ai pas su quoi répondre sur le coup.

Mais si.
Bien sûr que si, je m'intéresse aux passions, aux loisirs, à tous ces trucs qui font l'âme humaine, le vivre ensemble, le bonheur de partager. Mais surtout quand je sens que les gens qui partagent avec moi ressentent avant tout le plaisir de faire, en lui même. Le plaisir de dessiner pour dessiner, le plaisir de cuisiner parce que ça leur fait du bien, le plaisir de prendre des photos parce que le monde contient toujours de la beauté.
Ce que j'aime, c'est ça, la beauté du monde, des éléments qu'on assemble, chacun à son échelle, que ça soit des mots, des pigments, des saveurs, des mouvements, des sons, des idées, et ce que ça apporte en plus au monde. Cette beauté, ce plaisir de faire et de partager.
Le plaisir de dessiner pour dessiner, pour offrir un beau dessin, pour s'offrir la fierté d'avoir fait, d'avoir créé sa propre beauté, son propre cadeau au monde ou à soi. Le plaisir simple de cuisiner un bon repas et de faire une belle photo. Le plaisir d'écrire et de partager ses expériences. Toutes sortes de choses. Faire pour faire. Avec le plaisir de faire.

Parfois, faire pour montrer, pour représenter, pour défendre quelque chose, une cause. Agir pour le monde, je trouve ça drôlement bien. Défendre les autres, les pauvres, les souffrants.
Mais pas exclusivement.

L'exclusivité de la création de ma mère pour ses causes, celles qu'elle défend, et bien non, je ne m'y intéresse plus. Mais qu'elle arrive un jour avec un simple cake au noix, comme elle en faisait quand j'étais enfant, ou avec une belle photo de paysage, de chat ou de tout sujet qui sort de son champ habituel de passion, ou qu'elle me montre une danse qu'elle aura appris "just for fun"... je serais heureuse de partager avec elle, de m'intéresser, de lui montrer qu'elle compte pour moi.

Mais le militantisme à tout crin, le prosélytisme tellement permanent qu'il tourne à l'obsession, si inconscient que ce fut, j'en ai marre.
Pourtant les esperantistes linuxiens font des trucs marrants...

lundi 21 janvier 2013

Nouveau départ?

Mercredi soir je suis rentrée de la clinique tardivement. Il faut dire qu'après une après-midi dont l'utilité reste encore à démontrer, j'ai croisée mon amie Dorothée qui revenait de chez elle avant d'aller se reposer un peu. Nous avons discuté dans le hall d'accueil de la clinique et je n'ai repris la route qu'à 17h40. Trop tard au gout de mon mari, et finalement au mien aussi.
C'est toujours trop tard, le mercredi.

Je m'explique : depuis le début, en juin, je vais à la clinique deux après-midi par semaine. Au début le jeudi et le vendredi, puis peu à peu le lundi et le jeudi. Et depuis quelques semaines, le lundi et le mercredi. Je pars de chez moi à 13h15 et je rentre vers 17h voire 17h30, parce que j'ai souvent du mal à renoncer à la tentation d'aller "faire une course" au retour.

Seulement voilà, moi qui voulais travailler une dizaine d'heures par semaine, pour connaître un épanouissement personnel. Le reste de mon temps, je voulais le préserver libre pour être avec mon mari. Pourtant au bout de huit mois seulement, je me suis retrouvée avec six heures de plus "prises" sur ce précieux temps libre. Huit, si on compte les temps de trajet.

Or ces absences répétées sont de plus en plus un poids, pour moi.

La conséquence, c'est que je ne m'épanouis plus, à la clinique. Je régresse. J'empire, même.
Quand j'y suis arrivée j'avais un désir d'avancer et d'agir énorme.
Au fil des mois une tendance dépressive s'est emparée de moi et désormais je n'y vais plus qu'à reculons, en soupirant, avec pour seule motivation de voir ma chère Dorothée.

Bien entendu, dans mon état, celui de mon mari n'est pas pour rien. Au contraire. Mais contrairement à ce que me laisseraient croire les soignants de la clinique, ce n'est pas par ça que je me fais "bouffer", mais bien par mes sentiments d'obligations, notamment envers la cette structure de "soins". Or des soins, j'en vois peu. Ou en tout cas pas de ceux que j'attendrais, de ce qui me conviennent.
Certes je bénéficie de séances de relaxation individuelle (sur fauteuil de massage), d'aromathérapie, d'ergothérapie, de groupe de parole, de gym douce... et de temps à autre, j'ai même des entretiens avec l'infirmière.
Mais je ne me sens pas aidée. Je ne me sens pas soutenue. Et pire, je ne me sens même pas comprise.

Depuis bientôt huit mois, je vais dans cette clinique en hospitalisation de jour. Huit mois, ça devrait représenter beaucoup, si j'étais en TCC. Au lieu de ça, rien. Je stagne dans une structure parfaitement adaptée à des malades dépressifs, mais absolument pas à une phobique sociale qui a une prodigieuse envie de vivre et d'avancer.
On me laisse à mariner, pendant que la sécu et ma mutuelle crachent leurs sous en pagaille.

On me dit que je suis trop dépendante de mon mari, parce que, c'est vrai, je me suis souvent abritée derrière ses besoins à lui pour tenter d'affirmer les miens.
Les miens, de besoins, c'est d'être suivie pour de vrai.
D'avoir une thérapie de soutien, en individuel ou en groupe, voire les deux, bien ciblée sur mon problème d'anxiété sociale, et aussi sur le fait que je me retrouve accompagnante d'un homme malade, que j'aime et auprès de qui ma présence compte plus que tout ♥♥♥
Mes besoins, c'est de l'aimer, mais aussi de pouvoir le regarder en face en lui disant "Je t'aime, et je m'en sortirais sans toi... mais reste avec moi le plus longtemps possible!". Mes besoins c'est d'être respectée pour ça, et pas d'entendre cycliquement "l'important c'est vous".

Mes besoins, c'est de ne pas trouver mon mari en pleine crise d'angoisse, qui se prolonge tard dans la nuit, quand je reviens de la clinique. Mon besoin, c'est même de ne plus aller à la clinique, si y aller signifie nous faire souffrir tous les deux ainsi. C'est inacceptable et totalement irrespectueux. De moi, de lui, de nous.
Mes besoins, c'est aussi d'avoir du vrai temps pour moi, et pas de ce temps volé sur le trajet de retour de la clinique. Les gens ne semblent pas comprendre que ce temps là, il est en semaine, pas le weekend. Eux, ils ont leur propre mode de vie, ils fonctionnent de telle façon ou de telle autre, et sont finalement peu enclins à comprendre qu'on puisse vouloir vivre différemment.

Je n'arrive pas à voir reconnus mes vrais besoins à la clinique.
Encore une expérience négative à ajouter à la longue liste des psys, psys et repsys...

Avant tout ça, j'avais été mise en contact avec le CMP de Tarbes. Là bas, il y avait une psychiatre qui pratiquait la TCC. Le seul problème ? La psychiatre en question, justement, n'exerçait plus là bas, et la psychologue qui avait repris ses activités partait précisément en congé parental...
En avril 2012, pourtant, de retour à son travail, elle m'avait appelée, pour me proposer un suivi dans la structure publique. Malheureusement, comme c'était concomitant avec mon premier rendez-vous chez le psychiatre qui me suit actuellement, j'avais refusé. Pleine de bon sens, elle m'avait alors dit de ne pas hésiter à rappeler en cas de problème ou si je changeais d'avis.
De fait, j'ai repris contact avec le CMP. Mlle B. se souvenait toujours de moi.
J'ai rendez vous mardi 22 janvier 2013, à 9h.

Pour la suite de la clinique, je verrais à ce moment là.
Une fois de plus, je dois choisir. Continuer, arrêter ? Tout de suite, plus tard ?
Pfff...

 

mercredi 17 octobre 2012

Mes boiteries de l'estime de moi...

Depuis quelques jours, je lis "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'aborde le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.
Aïe. L'auteur appuie là où ça fait mal. Mais sainement, il explique, il décrit, il aide le lecteur à mieux identifier ses symptômes, pour mieux les traiter. Il ne s'agit pas d'une description clinique, mais d'exposés illustrés, avec une touche d'humour dédramatisant toujours les choses d'une façon bienvenue.

"Toutes les manifestations de souffrance de l'estime de soi sont normales tant qu'elles restent occasionnelles. Le problème ne se pose que si elles deviennent fréquentes, voire constantes, intenses, disproportionnées par rapport à ce qui les a déclenchées. Elles témoignent alors d'un échec de mécanismes de régulation "normaux" de l'estime de soi."
J'ai étudiés ces symptômes, me suis examinée mentalement et ai eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.
Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels sont ils, ces gros défauts ?

1) Obsession de soi
Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop.

2) Tension intérieure
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.

3) Sentiment de solitude
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Bien entendu, tout ça se place en surimpression sur mes problèmes liés à mon anxiété généralisée et à ma phobie sociale. Tout se mélange, en fait, et ça donne un blougi-blouga assez indigeste pour qui essaye de me comprendre de manière extérieure (et même intérieure, il faut avoir un sacré tempérament, je pense).
Tout ça m'a déjà causé bien des problèmes, qu'ils soient personnels (des gens qui avaient une image de moi complètement fausse, basée sur mes propres discours), scolaires ou professionnels.
On m'a déjà traitée de "schizo", à cause de tout ça...
On m'a rejetée et dernièrement on a déclaré que je n'étais pas nette.
Bon.
Très bien.
Nous sommes désormais sur des bases claires.

Je vais pouvoir continuer à avancer.

mercredi 23 mai 2012

Cours de dessin...

J'ai récemment abordé l'époque où j'allais au lycée en cité scolaire... mais je me rend compte que j'ai oublié de citer quelques éléments majeurs de cette époque.

Par exemple, quand j'étais en seconde, j'ai pris des cours de dessin sur "modèle vivant" (des cours de nu), pendant quelques semaines, le vendredi soir.
Je traversais tout le plateau d'Angoulême pour rejoindre l'école municipale d'arts plastiques, ma sacoche à dessin sur l'épaule (vous savez, un grand sac plat, avec deux cartons à dessin immenses dedans, format "raisin", autrement dit 50x65 cm). Au début, je faisais ça à pied et ça me donnait l'impression d'être vivante, et puis peu à peu le trajet m'a angoissée, mais le bus m'angoissait aussi. Heureusement j'ai fini par le prendre avec des copines, un jour, et dès le vendredi qui a suivi, je suis montée dans un car avec mon carton à dessin accroché à l'épaule.

Je savais bien dessiner à l'époque (sans être non plus formidable, hein! mais ce que je faisais me plaisais et correspondait assez à mes critères de réussite personnels). Mais les cours de dessin sur modèle, assez vite, c'est devenu très pénible.
Tout aurait été bien si ça n'avait pas été un cours. C'est à dire si le prof n'était pas venu voir mon travail, me prodiguer des conseils. Vraiment, ça, c'était épouvantable.
J'y suis restée quelques semaines, et ensuite, l'angoisse est tellement montée que je n'ai plus supporté d'y aller : c'était devenu un vrai calvaire intérieur.

Bien entendu, j'ai eu honte de l'avouer.
Mes parents ont du me prendre pour une dilettante.
En fait, j'avais tout bonnement peur que la peur me submerge un jour, en cours, et que je ne puisse plus y retourner, de honte. Alors j'ai pris les devants, et j'ai laissé tomber...

lundi 31 octobre 2011

Element perturbateur


L'élément perturbateur pénètre dans mon quotidien et me fait perdre mes repères, ma routine, mes habitudes. Il me perturbe dans mon équilibre ordinaire. Il m’agace, me gêne, et parfois, j'aurais envie de lui hurler de me foutre la paix et, pour faire bonne mesure, de lui arracher les yeux.
Mais je suis une jeune femme civilisée, et je m'efforce de tenir mes nerfs.

L'élément perturbateur est généralement un invité à la maison, souvent un ou plusieurs membres de la famille. Parfois un voisin ou des amis, mais c'est quand même plus rare, actuellement.

L'élément perturbateur est généralement sympa, il a envie de rendre service (nan mais je t'ai rien demandé!), et même quand il a raison (Whaou! c'est clair qu'un coup de dégrippant dans cette serrure, ça le fait!), je lui en veut (ouais, je suis trop conne de pas y avoir pensé toute seule). Et quand il s'agit pour lui de s’immiscer dans la vie quotidienne (style on fait les courses), là, pas question qu'il ose mettre son grain de sel.

L'élément perturbateur est généralement bien attentionné, et s'inquiète quand je ne parle pas ou que j'ai l'air éteinte (c'est souvent parce que je suis trop occupée à remâcher ma fureur de voir mes habitudes bouleversées). Du coup, je ne sais pas trop quoi dire, sinon "je suis fatiguée" (mais je risque des remarques à la con, donc terrain glissant) ou "j'ai rien à dire".

Quand on se balade avec l'élément perturbateur, celui ci se retourne régulièrement histoire de voir si je suis bien (ben ouais, je suis lente à la montée) du coup je passe devant, pour ne plus le voir braquer son regard sur moi. L'élément perturbateur a aussi tendance à faire de multiples pauses pour admirer le paysage (pour mieux nous montrer qu'il apprécie la balade?) et du coup on est obligé de l'attendre (grumpf!).

Parfois l'élément perturbateur veut aider dans la cuisine. Il m'est ainsi arrivé de me retrouver avec une recette totalement différente de celle prévue, parce que "tu vas te faire chier à découper cette cuisse de dinde" (hop! entière dans la cocotte) et parce que le voisin a apportée une tomate monstrueuse de 800gr (hop! dans la cocotte aussi) et du coup pas de sauté de dinde à la crème mais une cuisse de dinde à la tomate...
Là je lui planterais bien mon couteau de cuisine entre les omoplates, à l'élément perturbateur.

L'élément perturbateur, d'ailleurs, ne veut pas forcément aider dans la cuisine, mais il a envie d'être là, parce que après tout on est là pour être ensemble... du coup sa seule présence m'énerve et me perturbe, car je ne cesse de me sentir scrutée (attention, je ne dis pas que c'est le cas... c'est juste ce que j'éprouve). Cette présence est qui plus est frustrante, car nuisible à l'effet de surprise au moment du service (quand je reçois, j'aime faire des trucs un peu plus folichons qu'en temps ordinaire, et que mes convives découvrent les choses juste au moment de passer à table).
Il arrive aussi que l'élément perturbateur pose des questions saugrenues concernant la cuisine, et quand je suis occupée, je ne suis pas d'une grande patience pour les explications (non, je ne fais pas pocher la pâte à choux d'un Saint-Honoré). Il en pose parfois aussi au moment du service, et j'ai du mal à découper ma cuisse de dinde (l’anecdote ne concerne pas la dinde à la tomate) tout en répondant à des questions sur la cuissons des pommes de terre. Je ne mérite donc pas de me prendre dans la figure un rappel à l'ordre ("ça doit te paraître évident, c'est pour ça que tu veux pas répondre?"... nan, c'est parce que j'essaye de pas me brûler ou me couper les doigts!!!).

Heureusement mon mari est là pour me sauver, et a finit par savoir comment entraîner nos invités loin de la cuisine, quand c'est possible (bon du coup je suis frustrée aussi parce que je sais pas ce qui se fait ou se dit...).

Parfois les éléments perturbateurs sont encore plus perturbateurs. Il arrive ainsi que des conflits éclatent, et ça, je dois dire que je ne le supporte pas, surtout au milieu d'un dîner que je me suis efforcée de rendre festif. Il m'est ainsi arrivé de quitter la table, purement et simplement, et d'aller me planquer dans un placard (riez pas!) le temps que je me calme, que je ne pleure plus et que je n'ai plus envie de leurs arracher le cœur à coup de pelle à tarte (et de m'ouvrir les paumes avec mes propres ongles).

Parfois l'élément perturbateur à le chic pour venir à un moment particulièrement pourri. Par exemple alors qu'on est un jeune couple (moins de 6 mois de vie commune) et qu'en plus je suis en pleines révisions de partiels... Dans ce cas là, pas vraiment de temps à lui consacrer (mais on peut lui rendre service en l’hébergeant...). Ou bien l'élément perturbateur peut venir pile poil au moment où je dois commencer un CDD auquel j'attache une importance immense.
Du coup le stress ajouté à mon immense intolérance vis à vis des éléments perturbateurs... ça donne des résultats pas très convaincants pour concourir au prix du meilleur hôte de l'année.

L'élément perturbateur a aussi une fréquente tendance à oublier que nous sommes à la montagne (en partie) ou à la campagne. Il omet donc souvent de prévoir des vêtements ou des chaussures adaptées à des promenades ou randonnées. Parfois il joue au con (ou à la conne) et se casse la figure, doit aller se faire rafistoler une cheville foulée ou un truc dans le genre...

L'élément perturbateur utilise la salle de bain et ne fait pas forcément attention, comme moi, à ne pas inonder le carrelage en prenant sa douche. D'ailleurs, il ne se préoccupe pas non plus forcément de la capacité du chauffe eau, alors qu'on est cinq personnes à l'utiliser. C'est d'ailleurs un problème récurrent avec les éléments perturbateurs, cette utilisation irréfléchie des sanitaires.

L'élément perturbateur a souvent des passions et tend à considérer qu'on les partage forcément. Qu'il s'agisse d'un sport, d'activités ou de positions politiques, l'élément perturbateur considère souvent qu'on est forcément d'accord avec lui, qu'on adhère etc. Il a du mal à appréhender que chacun est différent, que certains ne supportent pas l'idée de faire du vélo ou du VTT, que ce n'est pas parce que lui il croit à tel machin que c'est une vérité universelle, et que les différences de chacun rendent le monde plus beau.

Notez quand même que je suis généralement contente de voir l'élément perturbateur. Mais que mes angoisses et mes distorsions cognitives prennent généralement le pas sur ce plaisir tout simple. Et du coup j'en veux à ces envahisseurs, alors qu'ils ne m'ont strictement rien fait (quoique certains sont parfois un peu gratinés...).

Enfin voilà... ça va mieux en le disant, même si vous, vous n'y comprenez pas grand chose... ;)

Dédicace spéciale "La visite" de Lynda Lemay.

dimanche 9 octobre 2011

Culpabilité de la pseudo assurance ou le dur retour à la réalité.

Quand je suis bien, que j'ai la pêche, je deviens bizarre...
Revendicative.
Bravache.
Prétentieuse.
Je dis des choses qui tournent involontairement à la critique, et finalement, le gens m'en veulent. Ils m'en veulent de ce que j'ai dis, de ce que j'ai fais, de cette attitude à la con, prête à tout braver, tout critiquer, prête à mettre mon mot partout même dans ce que racontent les autres, pourvu de participer, d'exister, de me sentir exaltée par cette participation, ce sentiment d'existence. Ce sentiment à la con qui n'est que de la poudre au yeux, du paraître, du vent.
La pêche retombe, je me la prend en plein dans la poire, et du coup je me rend compte que j'ai déconné, que je suis nulle, que je ne vaut rien, et que j'aurais mieux fait de faire ce que je fais le mieux : m'écraser, ne rien dire, rien laisser paraître.

Mon coeur explose dans ma poitrine quand il(s) me tourne(nt) le dos, me quitte(nt), passe(nt) à autre chose.
Pendant que je reste avec ma détresse.
"Je voulais pas dire ça. Je voulais pas faire ça."
Mais tu l'a dis, tu l'a fais, connasse.
T'es vraiment nulle, regarde, t'a encore tout gâché.
Tu allais bien, tu avais la pêche, et tu as déconné, encore et encore.

Encore et encore cette peine.
Cette nausée de moi même.

Chaque fois je me jure de ne pas recommencer, de faire attention, parce que je sais que ce n'est pas moi, cette fille nulle, qui semble tenter d'écraser les autres par ses mots, du haut de ses certitudes, de son "moi je", et pourtant chaque fois je recommence. Et chaque fois qu'il me tourne le dos, qu'il part dans son jardin, qu'il cesse de me parler, chaque fois qu'il s'enferme dans son bureau sur un "ça suffit", c'est la même déchirure, le même mal de moi, la même haine déchirante de ce que je suis et de ce que je ne suis pas, de ces conflits qui me bouleversent et que je reproduis encore et encore.

Chaque fois je recommence.
Chaque fois je voudrais le poursuivre pour lui dire "je suis désolée, c'est pas moi, je suis nulle", mais chaque fois j'abandonne, parce que je sais que ça ne servira à rien, et que c'est ma juste punition, ma pénitence, que je mérite d'avoir si mal, parce que je l'ai blessé, je l'ai oublié au milieu de tout ça.

Au final, souvent, je me demande ce qui vaut mieux pour lui : que j'aille bien ou que j'aille mal? Car quand j'ai cette pêche étrange, destructrice, c'est pire que la déprime ordinaire, je lui fais du mal alors que je voudrais que nous soyons bien. Mais au contraire, je deviens affreuse, j'ai un avis sur tout, je suis insupportable... débordante d'une pseudo assurance de façade, qui disparaît d'un coup quand il me tourne le dos.
Pas de nuance : c'est tout ou rien. Cette délirante confiance en moi exacerbée sur des conneries passe sans transition à la liquéfaction de cette confiance pour aboutir à une culpabilité qui me pousse à me terrer dans le silence, voire à aller me cacher dans un placard.

mardi 26 avril 2011

Pouet pouet...

Ceci n'est pas un sein.
Ceci est un klaxon. Quand on appuie sur la poire en caoutchouc, ça fait "pouet-pouet".
Allez savoir pourquoi (je suis une hypocrite), certaines personnes assimilent tous les objets ronds et mous à ce type d'instruments. Les seins et les fesses en font partie, ainsi que le nez, plus accessoirement.
Mais encore?
La place de cela dans ce blog?

Ma mère fait partie des personnes qui aiment bien faire "pouet-pouet" sur des objets ronds et mous. Je suis certaine que dans son esprit c'est amusant, drôle, de détourner ainsi les corps, de les "dédramatiser", de les sortir de leurs fonctions traditionnelles (allaitement et érotisme principalement pour les seins)...

Le "pouet pouet" sur les nichons, il est aussi ancien pour moi que l'apparition de ces attributs, à ma préadolescence (vers 10 ans), si ce n'est plus ancien encore...

Problème, j'ai 28 ans, presque 29.
Or, depuis que j'ai des seins, j'ai droit au "pouet pouet" évocateur (et sans doute volontairement provocateur). Soit 18 ans à dire "non" à cet attouchement qui n'en est pas vraiment un, mais que je subi encore et toujours comme une agression, comme un acte invasif dans mon espace vital.

Ces mains maternelles qui se posent sur ma poitrine pour presser leur rotondité, accompagnées de cette onomatopée ridicule m'insuportent.

Pourtant ma mère nous a bercées, quand nous étions enfants, de grands principes du genre "ton corps est à toi". Cependant elle semble ne jamais avoir bien intégré que ses filles puissent ne pas vouloir être touchées ainsi par elle. Sans doute parce qu'elle n'y voit rien de sexuel, rien d'agressif, sauf peut être une blague qu'elle sait mauvaise, mais dont elle ne se lasse pas.

Moi je m'en lasse.

Ce weekend, ma sœur se mariait (ça s'est plutôt bien passé, merci, on s'est ennuyés mon mari et moi, mais on étaient contents d'être là).
Sur la place de la mairie, alors que les invités se regroupaient (environ 75 personnes), ma mère est venue me dire bonjour. Et sans que je m'y attende (en public!!!), au moment où elle m'a fait la bise... ses mains ont pratiqué ce geste épouvantable, accompagné du non moins épouvantable "pouet pouet" verbal.

Cette fois ci, j'ai bien faillit lui mettre une gifle.

Je regrette de ne pas l'avoir fait d'ailleurs, car peut être aurait elle enfin compris que je ne vois plus ce geste comme une blague depuis longtemps, mais comme une violence qu'elle me fait, comme un dénigrement de ma féminité, comme une négation du fameux principe voulant que mon corps est à moi.
Mais ça aurait été ajouter un acte déplacé à un autre, dans un événement qui n'aurait du en compter aucun.

J'ai eu cet attouchement en travers de la gorge une bonne partie de la soirée (le mariage avait lieu à 17h30). Sans compter que cela a fait remonter en moi des années de souvenirs du même genre, insidieusement perturbants.
Les mains de ma mère sur mes fesses, ses remarques sur mon "beau cul", mes seins, etc. Les "blagues" répétées, allant du coup du klaxon au rideau de la douche plaqué contre mon corps mouillé alors que j'étais en train de me laver, ainsi bien sûr que le visage le regard (ressentit comme inquisiteur) de ma mère qui écartait le rideau, pénétrait cet espace d'intimité qu'était censé être la cabine de douche, alors que je me savonnais, adolescente, puis adulte.

Souvenirs de paroles déplacées aussi...
Quand je me faisais belle, elle tournait ses remarques (compliments?) d'une manière qui me donnait l'impression de "péter plus haut que mon cul", ou de m'être déguisée, bref, de sortir du contexte, de l'image qu'elle se faisait de moi, qu'elle avait créée et entretenue, celle d'un garçon manqué qui se moque des codes vestimentaires et esthétiques.

Je me dis souvent que ma mère ne voit pas ce qu'il y a de mal à tout ça. Elle ne doit pas avoir le sentiment d'être une mère abusive en me "chahutant" de cette manière. Sauf que de nombreuse fois j'ai dis NON, je me suis plainte, mais jamais elle n'en a tenu compte, ou jamais très longtemps.

J'ai 28 ans, ma mère 59.
Et quand elle me voit dans une robe qui met mes formes en valeurs, au lieu de me faire un compliment comme la plupart des gens, elle trouve moyen de m'humilier, de me donner honte d'avoir une robe si décolletée, elle m'agresse en me faisant une "blague" qui passe chez une enfant de 6 ans (et encore, si consentie par un rire aux éclats) mais pas chez une adulte.

mardi 12 avril 2011

Petit déjeuner


Certaines personnes sont notoirement "grognon" le matin. Intolérantes. Agressives.
Je fais partie de ceux là. J'ai longtemps fait partie de ceux là...
Parce que je vivais en permanence dans l'anxiété, sans le comprendre.
Mais ceci, je l'écris en 2018...

Revenons dans le passé...

Je m'efforce de modérer mes réactions, mais la présence de l'autre, le matin, est une chose qui m'est pénible... mais son absence, le silence, le vide, m'est peut être plus intolérable...? Je l'ignore. J'ai envie de prendre mon petit déjeuner avec mon mari. Mais chaque matin c'est la même lutte contre moi même, contre ce monstre qu'il y a dans ma tête.
Chaque matin la même intolérance, le même agacement face aux petits mots doux, que je trouve exagérés, comme quand une voiture s'arrête, parce que je me tiens sur le bord d'un passage piéton sans manifester le moins du monde l'intention de traverser... et alors, même si je n'en avais pas envie tout de suite, mais un peu plus tard, je me sens obligée de traverser quand même, là, justement, tout de suite, parce qu'on me fait cette politesse, qui finalement me hérisse le poil.
Je crois qu'en matière de petit déjeuner, les mots doux, et même toute parole, ça m'oblige à sortir de moi, de mon monde intérieur, de ce refuge, et de me confronter au monde extérieur.
Chaque matin Calimero se débat pour repousser un peu le monde extérieur, et chaque matin le monde extérieur finit par gagner.

Le matin, je n'ai pas envie de parler, je n'ai pas envie qu'on me parle, je n'ai pas envie qu'on me voit, j'ai envie de continuer à ne pas exister.

Le petit déjeuner est toujours plus dur quand j'ai mal dormi, ou que je me réveille épuisée. Malheureusement ces nuits sans sommeil, au sommeil haché ou peu réparateur sont fréquentes. Comme si j'étais incapable de me reposer vraiment.
D'ailleurs il paraît que je grince des dents en dormant.

Il y a longtemps, quand je vivais chez mes parents, j'avais développées des stratégies d'évitement pour ne pas être confrontée aux autres pour le petit déjeuner. Me lever tard, par exemple. Malheureusement, ça ne me garantissait pas la tranquillité recherchée. Car souvent ma mère se levait tard également, et rien n'était pire pour moi que de prendre le petit déjeuner avec elle. Je ne supportais ni son regard, ni ses gestes, ni le bruit de sa cuillère dans son bol de thé. Tous les sons me parvenaient comme amplifiés, au fond d'un entonnoir terrible, et je n'avais plus alors qu'une envie, fuir, partir, me cacher, rejoindre le confort de ma chambre, disparaître.
Parfois, lorsque je restais dans ma chambre, à tenter de courir après un sommeil qui n'a jamais voulu de moi, j'étais éveillée, pire que tout, par les pas de ma mère dans le couloir, et une ou deux fois, la première chose que j'ai fais en passant le pas de la porte de ma chambre, c'est mettre le pied sur un livre, une cassette vidéo, un objet quelconque m'appartenant. Grand rangement. Agression dès le matin. Message: tu es bordélique, reconnais le dès le saut du lit. Réaction hérisson. Sentiment de rejet. Réaction de défense.
Mais passons sur le passé, il est passé, je ne peux pas le refaire et personne n'aurait pu envisager à l'époque que je m'enfonçais dans cette maladie mal connue du grand public qu'est la phobie sociale.

Aujourd'hui il m'est toujours aussi pénible de prendre le petit déjeuner, chaque matin avec mon mari. Les mêmes gestes répétés à l'infinie auraient du me sécuriser, au contraire. Pourtant je ressens toujours la même gêne, la même intolérance à l'égard de l'autre à ce moment de la journée.

Souvent j'en veux à mon mari d'être bien réveillé, alors que moi je me traîne mon sommeil et ma fatigue. Mais lui, souvent, est éveillé depuis des heures, et il est donc parfaitement normal qu'il soit en état de marche parfaite. Mon temps de réaction à moi est diminué et surtout, j'éprouve de très grandes difficultés à ressentir des choses positives, comme du plaisir par exemple. Plaisir d'être avec lui, plaisir du matin, plaisir du café. Tout me pèse.

Et chaque jour ça recommence.
Et chaque jour je suis triste à cause de ça.
Et chaque jour je lutte contre moi même.
Et chaque jour je me dis que je l'aime, que c'est le plus important, au delà de toute chose, au delà de cette intolérance qui me submerge et me fait horreur.

Alors chaque jour après le petit déjeuner, je reste seule dans la cuisine, je recherche mon équilibre et l'endosse comme je peux, et j'avance.

Piéton traversera, traversera pas?

Ne pas déranger.
Un de mes leitmotiv dans la vie.

Quand je marche dans la rue, que j'arrive à un passage piéton, s'il n'y a qu'une voiture qui passe, j'attends que la la voiture soit passée pour m'engager dans les clous. Après tout, une seconde de plus ou de moins pour moi, ça ne change rien, alors que l'automobiliste, lui, il doit freiner, s'arrêter, attendre que je sois passée puis repartir.
Je suis toujours agacée quand j'arrive au bord de la route, et que sans que j'ai manifesté la moindre attention de traverser, la voiture qui arrive, seule à perte de vue (j'exagère un peu), pile et me "laisse passer". Et ça me hérisse chaque fois.
On me cède une politesse que je n'ai pas sollicitée. Et puis on m'observe, forcément, puisqu'il ne faut pas redémarrer avant que j'ai fini de passer, bien sûr.

J'ai horreur de ça.

Mais le pire de la chose... c'est que quand je suis au volant, je fais comme ces gens là: quand je vois quelqu'un au bord de la route, bien en face des clous, je ralentis et je m'arrête, bien sûr.

mardi 29 mars 2011

Hérisson et paillasson.

Hérisson: n.m. Petit mammifère dont le corps est couvert de piquants.

Forme d'évitement. Consiste en l'adoption d'une attitude hostile et/ou agressive en cas de situation générant de l'anxiété. On rejette l'autre pour échapper à l'angoisse, à un sentiment d'infériorité ou d'incompétence.
(Je me déteste quand j'agis ainsi, et en souffre beaucoup)

***

Paillasson: n.m. Natte utilisée pour s'essuyer les pieds.

Forme d'évitement. Consiste en l'adoption d'une attitude exagérément favorable à un ou plusieurs interlocuteurs, de sorte à s'assurer de ne pas être remis en question. En agissant ainsi, on cherche à éviter toute forme de conflit ou d'agression.
(Idem supra)

***

Évitement: n.m. Psychologie. Action de se défendre en évitant.

Comportement de défense mis en place pour ne pas se trouver confronté à une situation redoutée. Peut aboutir à une aggravation de l'anxiété et/ou  de la phobie, ainsi qu'à un renforcement des évitements : plus on évite et plus on met en place des stratégies d'évitement, et on finit par les intégrer comme mode de fonctionnement à part entière.

Mercredi 23 mars - Diagnostic de la maison

Pour vendre une maison, on doit faire son diagnostic. Les points examinés vont de la performance énergétique du bien à la conformité électrique, en passant par la présence d'amiante ou de termites. Normalement ils ne sont obligatoires que pour vendre le bien (sauf le DPE, obligatoire pour la mise en vente).

Comme nous avions trouvé un acheteur (qui s'est désisté le 24 mars...), nous avons donc fait faire ce diagnostic complet mercredi 23 mars.

Je n'avais pas envie d'être là, pas envie de discuter, pas envie de me rendre ridicule, de faire des gaffes. Pas envie d'être vue non plus.

Je suis allée marcher tôt comme à mon habitude, pendant environ 1h30 entre 8h et 9h30. L'horaire étant déterminé par mon petit déjeuner, que je prend en rentrant. Car si je bois ma chicorée café au lait au lever, mon appétit ne s'éveille généralement que 2h plus tard.

En rentrant de mon tour, les professionnels étaient là.
Sans vraiment faire d'effort pour aller à leur rencontre, je me suis tranquillement préparé mon petit déjeuner, que j'ai dégusté tranquillement.
Ensuite... je ne savais pas trop quoi faire. Il testaient l'installation électrique, je ne pouvais donc pas regarder la TV, ou cuisiner, ou faire quoi que ce soit mettant en jeu l'électricité.

Je me suis donc contentée de rester là, après avoir dis bonjour, et de suivre les activités des deux messieurs. Et bien évidement j'ai commencé à faire des gaffes. Comme parler d'une prise "bidouillée" et je ne sais plus quoi d'autre.
Dès ma première remarque, gros yeux de mon mari, visage sévère.
Honte de ma part.
Je lui dis que je n'aime pas être là quand des gens sont là à cause de ça, de cette tendance à dire n'importe quoi, à gaffer. Je lui dis aussi que je ferais mieux de retourner marcher, emporter le verre à la benne, n'importe quoi plutôt que d'être là. Mais je venais déjà de marcher une heure trente, j'aurais aimé me reposer un peu.

À la deuxième gaffe, les sourcils de mon mari se sont froncés bien davantage. Il a même secouée la tête pour me faire bien comprendre (merci bien, ce n'étais pas la peine, j'avais compris au moment même où les mots franchissaient mes lèvres...) que je disais ce qu'il ne fallait pas dire.

J'étais terriblement vexée de ne pas avoir su tenir ma langue. Je n'avais qu'une envie: m'enfuir. Mais bien sûr, en plus de ça j'avais le sentiment à la fois que mon mari était fâché contre moi et que c'était de sa faute, qu'il n'était pas assez compréhensif, qu'il ne comprenait pas que je ne le faisais pas exprès. Qu'il ne comprenait pas qu'il ne faisait qu'ajouter à mon malaise. Il m'a d'ailleurs dit de m'en aller, de retourner marcher, et j'ai ressenti ça comme un renvoi sans appel. J'étais mal et vexée, et comme après tout il voulait que je m'en aille, j'ai attrapé mon sac et je suis passée devant lui dans le couloir sans même lui faire une bise, sans même le regarder, pleine d'une colère sourde qui me déchirait le cœur. Hérisson.

J'ai porté le sac de verre sur près de 800 mètres avant d'arriver à la benne. Et bien sûr, tout ce temps, tempête dans ma tête. Et pourquoi ai-je agis ainsi? Et si mon mari était vexé? Et qu'ont bien pu penser les messieurs du diagnostic de mon arrivé et de mon départ? Et pourquoi je suis comme ça? La tempête a duré une bonne heure. Les jours qui se sont écoulés depuis ont peu à peu effacées les traces de celle-ci. Reste la trace marquante de l'événement, angoissante.

***
Regard retrospectif, 7 ans plus tard...
"et si mon mari était vexé"?!?
J'étais complètement sous emprise psychologique de cet homme, c'était mon seul point de repère et pourtant il m'angoissait terriblement.