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lundi 6 janvier 2020

Recentrage

Début 2018, j'ambitionnais de rejoindre un BTS en alternance en Économie Sociale et Familiale. Après avoir reçu quelques conseils de ma tante, j'avais regardé en direction du BTS SP3S (Services et prestations des secteurs sanitaire et social), malheureusement j'ai très vite compris que je courrais à l'échec. Pas tant scolaire qu'émotionnel, nerveux, dépressif... bref, psychiquement, c'était dangereux pour moi.
En conséquence de cela, j'ai laissé de coté l'éventualité de reprendre des études et décidé de m'investir dans un GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle). En l’occurrence, le GEM Être ensemble, situé dans le quartier le L'Houmeau, à Angoulême.

Je cherchais avant tout à participer à des activités socialisantes, ainsi qu'à trouver une place sociale active, à défaut d'avoir un emploi.

J'ai essayé.
Malheureusement, même après avoir été élue Secrétaire de l'association, je peine à trouver ma place.

Je souhaitais participer à des activités mais l'année 2019 n'a guère répondu à mes attentes (sans doute suis-je trop exigeante, bien entendu).

J'ai bien entendu fais de belles découvertes (la rencontre avec l'association Sport pour tous 16, dont je suis à présent adhérente, par exemple), mais cela ne suffit pas à compenser le stress que je m'inflige actuellement.

J'ai souhaité rejoindre le Bureau de l'association pour avoir une influence sur l'association et ses orientations, mais rien que pour cela, la charge mentale occasionnée me déstabilise.

Ces derniers mois, j'ai vu mon équilibre se déliter, ce qui m'oblige à me recentrer sur mes besoins.
Être secrétaire d'association n'est franchement pas au cœur de mes préoccupations actuelles.

Si j'ai bel et bien envie de continuer à avoir une part active dans le GEM Être ensemble (dans les activités et les rencontres), je tolère de plus en plus mal les réunions récurrentes et les comptes rendus qui en découlent. Qui plus est, ces réunions ayant lieu le matin à des horaires où je pourrais participer à de la marche nordique, activité qui contribue fortement à apaiser mon anxiété, mon agacement croît de séance en séance. Je me sens flouée.

Nouvelle année, nouveau recentrage.

Pour accorder la priorité à ma stabilité psychique, je ne serais pas candidate à ma réélection en mai prochain.

samedi 4 août 2018

Des effets secondaires des médicaments

En janvier dernier, ça n'allait vraiment pas fort....
N'étant plus suivie par un psychiatre, j'ai demandé à mon médecin traitant de me remettre sous antidépresseur, malgré ma grande crainte de reprendre du poids.

Au début, je me suis sentie mieux psychiquement.
Suuuper!
Ouais.

J'ai déchanté.

Au mois d'avril, je faisais encore 63 kilos.
En ce début du mois d'aout, je galère pour ne pas dépasser les 73 kilos (et galérer n'est pas un faible mot je vous assure, car j'essaie de maigrir depuis un mois et je continue à voir mon poids augmenter, ce qui est extrêmement douloureux).

En outre, heureuse propriétaire d'un impédancemètre, j'ai constaté que je fais forcément de la rétention d'eau, car même si ma masse grasse est excédentaire, le pourcentage de masse hydrique de mon corps n'est pas cohérent avec mon poids.

J'ai un appétit délirant par rapport à mes dépenses énergétiques et j'ai faim (je ne parle pas d'une envie de manger, mais d'un besoin physique de manger) souvent moins d'une heure après un repas.

Je me retrouve exactement dans la même situation qu'il y a 4 ou 5 ans, avec une relation de haine vis à vis de mon corps et de la nourriture, tout en ayant ce besoin de manger qui me dévore.

Je suis en colère et dégoutée.
 
La plupart des gens savent que les antidépresseurs font prendre du poids, mais à ce que disent les études les plus médiatisées dans la presse de vulgarisation, non, les antidépresseurs ne feraient pas prendre de poids.

Il faut creuser longtemps et minutieusement pour trouver des éléments allant à l'encontre de ces affirmations.

En fait, les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) ont en fait bel et bien des effets sur le poids!

Pour commencer, ils augmentent fortement l’appétit que ce soit pour le sucré et le salé. D'une façon qui devient facilement ingérable, ce qui remplace une souffrance psychique par une autre.
De dépressif (ou anxieux, voire les deux), on se retrouve comme "en manque" de nourriture.
Je le ressens très fortement et j'en souffre énormément.

Ensuite, et c'est loin d'être anodin, ces deux types d'antidépresseurs diminuent le métabolisme basal en favorisant le stockage des graisses plutôt que leur élimination et surtout ils provoquent une terrible rétention d’eau dans tout le corps due à un SIADH (sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique). Cette hormone est appelée vasopressine est fabriquée dans le cerveau par l’hypothalamus et est sécrétée par la glande hypophyse.

Plusieurs causes sont à l’origine d’un SIADH mais celle des antidépresseurs IRS ou tricycliques semble être reconnue depuis longtemps par les neurobiologistes endocrinologues.

Donc oui, certains antidépresseurs font bel et bien prendre du poids.

À choisir entre deux maux, je préfère lutter contre l'anxiété que contre mon propre corps, mon appétit, etc.

Il semblerait qu'il faille en moyenne six mois pour que le métabolisme se rétablisse correctement.

Bien.

Plus tôt je commencerais la réduction des doses, plus vite je perdrais du poids.

Je suis mortifiée.

73kg.

vendredi 11 mai 2018

Dysorthographie, antinomies et...

Quand j'étais enfant, je n'ai jamais manifesté de troubles "dys", à ce que je sache.
Ma mère étant institutrice, elle s'en serait forcément rapidement redu compte.
J'ai de longue date un problème avec la droite et la gauche, ainsi qu'avec certains antagonistes du type "radiateur" vs "réfrigérateur" ou "congélateur". Il m'arrive d'utiliser le mot opposé pour désigner ce à quoi je pense ou ce que j'ai sous les yeux. Des lapsus fréquents, qui prêtent à sourire plus qu'autre chose, mais c'est gênant quand ça devient trop fréquent.

Cependant, ce qui me gêne le plus c'est ma dysorthographie qui a commencé à se manifester clairement vers mes 23 ans, quand je suis entrée à la faculté de Droit. Au fil de ces quatre années d'étude, le problème s'est amplifié. J'inversais des lettres avec d'autres, de consonance ou de forme manuscrite proche.

J'espérais qu'avec la fin des études le problème s'atténuerait, mais ça n'a pas été le cas. Il s'est même étendu aux homonymes dans certains cas (pics d'anxiété) et cela n'en finit pas de m'énerver. Parfois j'ai beau me relire plusieurs fois, je ne vois les mots traîtres qu'une fois tout mis au propre ou publié. Ainsi sur ce blog il m'arrive de mettre en ligne les billets et de ne constater qu'après coup que c'est truffé de "coquilles".

Quand c'est un mail à mon assureur ou mon propriétaire, je laisse reposer mon écrit quelques minutes, je vais me préparer une tisane et ensuite je me relis.

D'où me vient ce mélange des lettres ?
Je viens juste d'écrire "chaffe d'eau", corrigé immédiatement par "chasse d'eau".
À l'origine ça n'était que manuscrit (écrire "chambignons" sur la listes de courses, ça m'avait fait rire, la première fois que je l'avais constaté), mais peu à peu ça a gagné le clavier.

Sans compter les fois où je dis "vert" quand je pense "rouge" ou que je parle de changer le sens d'ouverture de la porte du radiateur (gnheu?). Ces antinomies sont "amusantes" aux yeux des personnes extérieures mais sources d'une certaine souffrance de mon coté. C'est un trouble qui relève de la dysphasie ce qui est assez effrayant quand j'y pense. Je ne pense pas avoir été dysphasique dans mon enfance, ou du moins je ne m'en suis pas rendue compte, même si je faisais des confusions récurrentes entre le nord et le sud et un certain nombre d'autres antagonistes. Confusions qui m'ont amenée à développer des stratégies de mémorisation et d'utilisation correctes.

Je signale qu'il m'est déjà arrivé de m'arrêter à un feu vert, en période de stress intense. Heureusement je n'ai jamais grillé de feu rouge mais je n'exclue pas le fait que ça puisse m'arriver, ce qui est très anxiogène en soit.

Il semblerait que ça se soigne, ou se traite.
Pour l'instant, je fais simplement "avec". Principalement parce que je n'ai pas de diagnostic médical et qu'en conséquence je ne peux pas voir d'orthophoniste qui m'aiderais à mieux gérer ces problèmes.
C'est gênant, mais je m'en accommode.

jeudi 26 avril 2018

Le vert coule par la fenêtre et l'eau salée dans mon coeur

Il y a bien des années, j'écrivais des textes très poétiques...
Je ne sais pas trop quand ni comment j'ai arrêté, mais c'est comme ça.
J'aimais la fluidité des mots qui s'écoulaient sans filtres, sans recherche, exprimant ce que je ressentais, ce que je voyais, de qui passais par tous les filtres de mes sens (ou l'absence de filtres). Peut être que je me suis fermée à cause de la saturation du monde, du bruit, du trop plein de stimuli.
Avec les temps, j'ai pris conscience de mes limites extrêmes et difficiles à dépasser. Parfois faciles, d'autres fois non...

Cette fois ci non.

Il y a quelques jours Svetlana, travaillant à la MJC Louis Aragon d'Angoulême m'a contactée pour me proposer de participer à des ateliers d'écriture. La chose était ainsi présentée. Mais les choses étaient faussées. J'étais partante pour un atelier d'écriture, oui. Malheureusement ça n'était pas le projet réel.

Le projet est vraiment super et je le soutiendrais avec bonheur. Malheureusement je ne peux pas y participer. Je ne suis pas capable, en l'état actuel des choses, de participer à un tel projet.

Fanfare de mots...
Voilà le projet porté par Didier Vergnaud (éditions "Le bleu du ciel") et David Christoffel (voir sur France Culture et autres).
L'atelier d'écriture n'est qu'une partie du projet.
Il s'agit en réalité d'écrire une partition de mots, pour des récitants ou lecteurs, participants à une fanfare, avec un chef d'orchestre. Les auteurs-participants étant organisés comme des instruments : tambours, fifres, clairons et grosses caisses.
Le projet se fait en partenariat avec des élèves de seconde du lycée Marguerite de Valois (lycée que j'ai fui en 1999).
Il faut écrire, certes... mais en binôme, avec des personnes qu'on ne connait pas et qui ne nous connaissent pas, et en plus dire un texte en rythme de marche.
Ce concept est trop complexe à mettre en place pour moi.

Je suis capable d'écrire une partition poétique, une suite de mots fluide et quelque peu surréaliste ou dé-réaliste. Cependant j'ai une faible tolérance au travail en groupe, surtout lorsqu'il s'agit de créer, ce qui est davantage une activité individuelle pour moi. Mais dans le cadre d'un groupe de huit personnes c'est très différent. Très difficile.

Hier donc, j'ai participé à la première (et pour moi la dernière) session de l'atelier d'écriture destiné à donner vie à cette fanfare de mots qui se "produira" le 02 juin au matin sur le marché Victor Hugo d'Angoulême, et la soir à la Médiathèque de quartier à Ma Campagne (Angoulême).

Malheureusement, si entendre David Christoffel parler de son travail de poète et de joueur de mots à été enrichissant, le passage au travail d'écriture a été un calvaire. J'ai très vite basculé dans l'anxiété, puis dans l'angoisse. Je suis entrée en mode "blocage", trop angoissée pour écrire ou être rationnelle.
Qui plus est, mon binôme était par trop "maternelle" vis à vis de mon angoisse, m’empêchant de fait de désamorcer ma crise d'angoisse. Cherchant à me "rassurer", elle m'a seulement infantilisée, ce qui m'a plutôt mise en colère, ajoutant une émotion violente à une autre.

Le vert coule par la fenêtre, je me cache dans les bruits et l'eau salée des larmes coule dans mon cœur. Pourtant la joie, elle, coule dans mes veines. Joie soleil radieux d'espoir. Malgré la bêtise humaine face à ce que les gens ne comprennent pas et sont trop imbus d'eux même pour essayer de comprendre.

Car là a été le nœud du problème, hier : la méconnaissance de ce qu'est une maladie psychique aussi répandue que les troubles anxieux ou dépressifs.

La personne avec qui j'étais sensée travailler semblait tout à fait cultivée... mais pas sur ce genre de problématique.

J'avais exposé d'emblée mes troubles anxieux sévères dès le début de l'atelier. Principalement parce que je doutais être capable de participer à la fanfare de mots en place publique. Cependant je n'allais tout de même pas faire un exposé détaillé sur ma maladie : si les gens souhaitent savoir, il n'ont qu'à me poser des questions. S'ils ne s'y intéressent pas, à quoi bon?

La dame avec qui j'étais en binôme n'a posé aucune question. Face à ma détresse extérieurement visible, elle a prononcé les mots vains qu'ont raconte à un enfant qui a peur du noir.
Je connais ma maladie, les facteurs d'anxiété, je savais que je n'avais pas ma place dans cet atelier mais j'étais gênée de le quitter, et piégée dans mon tumulte intérieur et dans l'activité créatrice du groupe, je ne savais guère comment partir honorablement.
La femme assise à ma gauche, loin de m'apaiser, me traitait vraiment comme une enfant, comme si mon attitude de repli lui laissait à penser que j'avais besoin qu'elle veille sur moi comme une poule sur un œuf. Loin de "prendre soin" de moi, elle m'enfonçait.

Quant Mr Vergnaud a constaté que j'étais dans un tel désarrois, il s'est enquit de savoir ce qui se passait. Très normalement, il m'a suggéré de quitter l'atelier. Pragmatique, il savait visiblement que si j'étais en difficulté, ça ne pourrait pas marcher. Je lui en suis reconnaissante.

En revanche, mon binôme, certainement pleine de compassion mal placée a trouvé le moyen de me demander si je devais prendre des médicaments, comment je rentrais chez moi et si j'avais besoin d'être raccompagnée...

Là, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Stupidité humaine ordinaire.
"Je souffre d'une maladie psychique que je connais bien et que je sais gérer, merci. Je ne suis pas handicapée mentale!".

Visiblement, pour certains, la confusion est facile.

Je vais avoir 36 ans, j'ai eu tout ce temps pour apprendre à me connaître, apprendre à gérer mes troubles anxieux.
Je sais que je passerais probablement le reste de ma vie sous antidépresseurs, seul médicament qui stabilise mon état.
Je connais mes difficultés intrinsèques et je sais quand je peux essayer de repousser mes limites ou pas. Le fait est que j'aurais sans doute pu rester dans le projet "fanfare de mots" si cette dame cultivée et certainement "bien sous tous rapports" ne s'était pas montrée aussi bête à mon égard. Car c'était véritablement une démonstration de bêtise, cette façon de m’envelopper de paroles doucereuses ultra protectrices.

À aucun moment, cette dame n'a cherché à savoir ce dont j'avais besoin. Elle a simplement supposé que j'étais "fragile" à cause de ma crise d'angoisse. De fait, elle est devenu exaspérante.

Bref.
Je suis partie, agacée.

Je suis bien, là. Douleurs ordinaires des courbatures dans les cuisses, douleur de vie et de mouvement. Bleu du ciel qui caresse les toits de tuiles de lumière printanière. Façades éclatantes de calcaire, éblouissantes de blanc. Vrombissement sourd d'un aéronef de passage. Mélodie des trilles à plumes, fondues dans le rose et blanc des pétales épanouis. Vert et blanc et bleu qui coulent par mes fenêtres, se déversent dans la blancheur de mon intérieur, dans le vide accueillant de mon moi intérieur, qui se déplie et s'étire en chat paresseux. Dos rond, dos étiré, griffes plantées dans un arbre imaginaire déployant une fragrance miellée de résine.

Tout à l'heure, je cesserais d'être chat et redeviendrais une femme, sur ses deux jambes, pour aller voir des gens qui me comprennent, rue saint Ausone...

dimanche 21 janvier 2018

Nuit de la lecture 2018...

Je suis un peu au creux de la vague, ces temps ci. Du mal à me concentrer, une organisation totalement foutraque et les nerfs qui lâchent. Quoi de mieux que sortir un peu?
Le 20 janvier 2018, à travers la France entière, c'était la 2éme nuit de la lecture, avec diverses animations au programme.

Une sortie OVS culturelle, tient, ça devrait me changer...
http://angouleme.onvasortir.com/

Je suis arrivée à la bourre et en plus si j'avais mieux connu le programme, je serais surement arrivée bien plus tôt, il y avait des choses qui m’auraient intéressée à la librairie Cosmopolite... Notamment une intervention sur la dyslexie (je rappelle que je fais de la dysorthographie quand je suis très stressée, en particulier lors des examens à l'université).

Petit tour visuel, parce que je suis paresseuse...
Le programme, un peu flou, un peu faux...

Une cantatrice dont je n'ai pas retenu le nom...

Cantatrice, pianiste et Mr le directeur de la librairie Cosmopolite d'Angoulême.

La Chorale des petits chanteurs à la gueule de bois (rock'n roll!)


De l'intérêt d'adapter des romans en œuvres graphiques...

Présence de l'équipe locale de France 3
La sortie était sympa, même si je me suis sentie très très anxieuse. Pendant le buffet, je ne savais pas sur quel pied danser. J'ai adoré les résultats du petit "concours de slam", et surtout le texte sur Simone Veil, qui m'a donné les larmes aux yeux.
J'ai aussi beaucoup aimé le concert (effectivement un peu bordélique, mais super...).
Après... j'ai essayé de discuter avec des membres de la chorale, mais je ne savais pas trop quoi dire et malgré mon envie de dialogue, mon anxiété est devenue très, très, envahissante.

À 22h15 environ, alors que le gâteau au chocolat m'a fait... fuir.
Retour chez moi.

J'étais épuisée nerveusement et une partie de moi était submergée par la tristesse sans que je comprenne bien pourquoi.
Peu importe.

Bonus :


Et re-bonus (je sais où je suis...1/4 de seconde) 😉

dimanche 7 janvier 2018

Peur : Alerte rouge risque de submersion

7h30
Je me réveille submergée par un sentiment d'angoisse.

Est-ce la peur qui m'accompagne dans l'éveil ou est-ce qu'elle attend, tapie, que je prenne seulement conscience qu'elle est là?

Je sais très bien que ces derniers mois, je me suis efforcée de la tenir à distance, de l'ignorer, cette peur envahissante, rationalisée malgré son caractère irrationnel, terrifiante et dévastatrice.

Elle n'est pas nouvelle dans mon univers.
Elle et moi nous nous affrontons depuis toujours.
Elle était déjà là avant que j'entre à la maternelle.
Sans avoir les mots pour le dire, j'avais peur d'être dés-aimée, abandonnée, j'avais peur de ne pas faire les choses comme je l'aurais du, j'avais peur de ne pas être comme il aurait fallut que je soi. 

J'ai les mêmes peurs qu'à tous mes âges : j'ai peur de ne pas savoir être, j'ai peur de vivre et j'en ai terriblement honte.

J'ai peur de vivre aux crochets des autres et de les dégouter de moi à force de trop leur en demander.

Ça a été si facile de me laisser "prendre en charge" par quelqu'un pendant près de dix ans.
Mais tellement minable. Et injuste. Quand il a commencé à s’effondrer, j'en ai tiré une force nouvelle, à devoir gérer les choses, puis je me suis effondrée avec lui.

Je me suis écartée, j'ai pris conscience de l'emprise que je l'avais laissé exercer sur moi et je me suis éloignée. J'ai remontée la pente, j'ai repris confiance en moi, j'ai écouté les gens qui me disaient de belles choses sur mes capacités. Des choses vraies.

Pourtant voilà que je me retrouve à nouveau à angoisser à petit feu, terrorisée par des moulins à vents.

J'essaie de reprendre pied, de sortir de l'ouragan.
Relativiser.
Prioriser les choses.
Être dans le présent avant de me focaliser sur l'avenir.

Je constate avec amertume que j'ai repris mes sales habitudes : j'ai dissimulé aux autres mes angoisses pourtant de plus en plus envahissantes en espérant qu'elles ne se voient pas, en espérant qu'elles se taisent et que tout aille mieux. En faisant ça j'ai laissée la peur prendre le dessus, s'insinuer partout dans mon esprit.

Stop!
Respirer.😌😔

Relativiser.
Laisser le passé derrière moi.
Ne pas me focaliser sur des problèmes que je ne peux pas résoudre.
Vivre le présent.
Avoir confiance dans mon futur.
 
Organiser les choses, une étape après l'autre.
Définir des priorités.

Ça a l'air simple, écrit comme ça.
Ça me terrifie.

J'ai accepté de reprendre conscience de mon angoisse et de la reconnaître en toute franchise.
C'est un bon début, je pense.

Demain je vois une nouvelle thérapeute.
Elle pratique les thérapies comportementales et cognitives.
Mon souci d'habiletés sociales est relativement secondaire pour l'instant.
L'urgence est de gérer mon angoisse.

dimanche 3 décembre 2017

La gazette juridique, décembre 2017

Dernières infos en date, je suis convoquée avec les aimables fils de mon défunt mari devant la Cour d'Appel de Bordeaux, en qualité de témoin. Une affaire en lien avec des prétentions pécuniaires de l'ancien tuteur de mon mari.

Pour la jouer courte, à la fin de la tutelle (c'est à dire au décès de mon mari), le mandataire judiciaire qui avait la charge de la protection des intérêts de mon mari a demandé à ce que lui soit accordée une indemnité pour des actes exceptionnels.
En effet certains textes prévoient que quand une mesure de protection juridique entraîne une implication plus importante que la "normale", le tuteur peut toucher plus d'honoraires. Car une tutelle gérée par un tiers à la famille est payante (c'est une prestation de service, au même titre que les services d'un avocat ou d'un notaire).

En soit, je comprend la démarche. Il est vrai que la tutelle de mon mari a été lourde à gérer. Pour ne pas avoir à la gérer, j'avais demandé à être moi aussi placée sous mesure de protection. Ce que j'ai obtenu, mais mon mari ayant tellement bien réussi à me manipuler, je me suis accusée de maux que je n'avais pas et au lieu d'être placée sous curatelle simple, j'ai eu à subir une curatelle renforcée.
Il est vrai cependant que j'étais très agitée intellectuellement à l'époque et que ça se ressentait pas mal dans les courriers que j'adressais au Tribunal des Tutelles.

Bref.
J'ai enclenché les procédures de mise sous protection juridique pour moi et pour mon mari début février 2015, avant mon hospitalisation en clinique de santé mentale, après que le neurologue de mon mari eut reconnu que sa maladie justifiait une telle mesure, mais que l'expert en neurologie pour les tribunaux qui l'avait examiné fin octobre 2014, alors que j'étais hospitalisée en séjour court de psychiatrie, ait déclaré le contraire (parce qu'il n'y avait pas de signes de pertes cognitives, sans égard pour le fait que pour passer des actes juridiques il faut pouvoir parler et écrire).

Il est important de signaler qu'il n'y a jamais eut d'expertise psychiatrique de mon mari. Et même s'il y en avait eut une, il n'est pas certain qu'elle aurait révélé la cruelle vérité sur son état d'esprit et sa personnalité profonde. Les pervers narcissiques sont de très bons menteurs et ils excellent dans la manipulation de leur entourage.

L'ancien tuteur estime que sa tâche a été plus ardue qu'elle n’aurait du l'être. Il a été débouté en première instance. Les motifs, en gros, expliquent que la nature de la maladie d'Alain faisait que c'était prévisible.

Moi, ce qui me fait enrager, c'est que le mandataire judiciaire qui demande aujourd'hui de l'argent pour son investissement dans sa mission n'ait pas compris (ou pas voulu comprendre?) qu'il se faisait manipuler.

Il en était arrivé à avoir un entretien par semaine avec Alain (contre un par mois dans une tutelle "ordinaire"), a considérés les "tensions entre l'épouse et les fils" en grande partie sous l'angle de vue... d'un des fils de mon mari (ils étaient en grande discussion dans la salle d'attente du tribunal, le jour où la juge devait tous nous entendre quant à la justification d'un placement sous tutelle)... en outre, ce mandataire s'est un petit peu emmêlé les pinceaux dans les faits, affirmant que "pour pallier à mon absence", les fils de mon mari avaient "mis en place des aides à domicile" et patati et patata.
Ha?
Comment se fait-il, dans ce cas, que ça soit ma signature qui figure sur tous ces contrats d'aides, en ce cas? J'ai du louper une étape, ou alors c'est le mandataire judiciaire qui s'est prit les pieds dans le tapis du rappel des faits (je rappelle que j'ai une licence de droit, périmée certes, mais je me souviens quand même que c'est une des premières choses qu'on enseigne en première année : faire un rappel correct des faits).

Le monsieur estime qu'il a mit en place des "diligences longues et complexes", comme par exemple les visites réalisées pour restituer à mon mari les actions de représentation diverses. Mais également le temps consacré à "certains tiers" (je ne sais pas à quoi ça correspond).

Il faut bien comprendre que le jugement de placement sous tutelle de mon mari ne tenait compte que de sa vulnérabilité physique. Pas morale. Or une chose terrorisait tout particulièrement mon mari : la perte de contrôle.

Le contrôle sur son corps était une bataille de chaque instant, évidente pour toute personne un tant soit peu attentive.

Sauf que le contrôle qu'Alain exerçait sur les autres était au moins aussi important pour lui. 

Concernant les besoins spécifiques d'écoute de mon mari, évoqués par le mandataire, je ne suis absolument pas étonnée. C'était pathologique, chez lui. Il fallait qu'il soit informé de tout et il considérait ça comme un dû.
Ce "besoin", je l'ai subi pendant des années, comme une prison.

Il est évident qu'il ne pouvait pas agir de la même manière avec un mandataire judiciaire qu'avec une jeune femme angoissée, cependant, j'ai très tôt essayé d'alerter le tuteur et son collaborateur de cet aspect de la personnalité de mon mari.

Je ne pense pas qu'on ai jamais tenu compte de mon point de vue sur la question. Donc, même si ces besoins, très importants auraient pu mettre en alerte la tutelle quant à la possibilité que le majeur protégé soit porteur de troubles de la personnalité voire d'une pathologie psychiatrique, ils n'ont jamais tenu compte de cette éventualité.
En conséquence, on a toujours considéré que mon mari était "lucide" et que ses choix n'étaient entachés d'aucune altération de jugement...

Toutefois, bien que dans son examen, l'expert neurologue n'ait relevé aucun trouble de la personnalité de nature... neurologique, celui-ci s'est totalement abstenu de tenir compte du fait que le patient qu'il examinait pouvait malgré tout présenter des troubles d'une autre nature, influençant son caractère, comme je l'avais plusieurs fois expliqué (sans jamais être prise au sérieux). Cet expert se cantonnant strictement à son domaine d'expertise avait en outre totalement éludé le fait que, si de tels troubles de la personnalité existaient, la DCB pouvait les aggraver.

Le fait est que mon mari "gérait" extrêmement bien ses "travers" depuis des décennies et les quelques "dérapages" dont il avait fait preuve en public depuis qu'il était tombé malade pouvaient facilement être mis sur le compte de l'anxiété et de la dépression due à sa maladie.

Malheureusement, la DCB a effectivement levé certaines inhibitions, et mon mari s'est avéré peu à peu incapable de contrôler les aspects les plus narcissiques de sa personnalité.

Il voulait être aimé et il voulait avoir le contrôle.

Cela l'a parfois conduit à des attitudes contradictoires, et ça bien avant que son cortex basal ne commence à s'effriter.

Je l'ai vu me dire des choses et déclarer l'opposé à des tiers, ou agir de cette façon avec deux parties tierces... Je l'ai entendu se plaindre des dizaines de fois de certaines personnes, trop "exigeantes", puis déployer des efforts considérables pour "impressionner" ces mêmes individus et leur prouver qu'il était tout à fait apte à accomplir certaines choses... avant de les maudire dès que ces gens disparaissaient du paysage, les accusant sans vergogne de ses malheurs...

J'étais habituée à ce que je percevais alors comme une forme de "mauvaise foi", sans me rendre vraiment compte que l'objectif réel était de se sentir "meilleur" et plus performant que les autres, de "leur en montrer" sur ses capacités. Même s'il devait m'humilier au passage, voire en laisser d'autres m'humilier ou me faire du mal.

De son vivant, avant d'être atteint par la DCB, mon mari, avait toujours fait preuve d'un perfectionnisme poussé à l'extrême, avec un niveau d'exigence tel que personne ne trouvait véritablement grâce à ses yeux, que ce soient ses collègues, ses proches, ses fils, ses épouses, puis les aidants professionnels.
Alors je doute qu'il ait jamais trouvé son tuteur légal à la hauteur de ses attentes.

Ho oui, mon mari avait bel et bien cette grande "force morale", que certains ont salué après sa mort. Il avait effectivement des "valeurs morales" très fortes.
Mais déviantes.

Pour exemple, quand sa première épouse a demandé le divorce, il a tenté de conserver la moitié de l'indemnité compensatoire qui avait été versée à celle-ci (après qu'elle se soit fracturé le dos et soit demeurée paralysée). Ce genre d'indemnité est versée nominativement et n'entre pas dans le patrimoine commun d'un couple, même marié sous le régime de la communauté. Or, Alain a toujours estimé qu'il avait été "aussi" lésé que son épouse par son accident et considérait donc avoir des droits sur cet argent.

Aux yeux d'Alain, seules ses règles étaient les bonnes, seuls ses horaires étaient acceptables, et les actions de toutes les personnes gravitant autour de lui devaient impérativement lui convenir. Un changement d'horaire était considéré comme une atteinte à sa personne et il faisait preuve d'une agressivité extrême envers un ou plusieurs tiers dès qu'il était contrarié.

Je m'étonne véritablement qu'il ait préféré rester en hospitalisation à domicile, avec tous les aléas que cela impliquait, plutôt que d'accepter d'être admit en USLD, où les équipes ont des horaires rodés. Quoique je sais qu'il pouvait également être sous influence...
Sans compter certains secrets qu'il a cherché à préserver le plus longtemps possible (bien après son décès pour certains).

Mon mari était un menteur très organisé, capable de le faire de manière très "rationnelle" et sans sourciller. Il faisait preuve d'une capacité incroyable de dresser les uns contre les autres, ou pour rabaisser toute personne le contredisant, à moins qu'il eut conscience que cela risquait de jouer contre ses intérêts.
Il pouvait humilier, dénigrer, blesser ou rabaisser volontairement, critiquant en permanence les autres, ouvertement ou au contraire sans en avoir l’air, sans jamais se sentir coupable du moindre malaise ainsi généré.
Si on le lui faisait remarquer, il niait toute intention malveillante et démontrait même que c'étaient les autres les fautifs. Il était ainsi capable d'affirmer à une personne une chose, son opposé à une autre, puis mettre en doute la parole de la première, sans sembler être ému par la souffrance morale occasionnée de part et d'autre devant les confrontations générées.

Au tout début de notre relation, il a ainsi su me faire croire qu'il partageait les mêmes valeurs que moi, les mêmes objectifs de vie, la même philosophie, les mêmes goûts. Il m'encourageait dans ce que je faisais, il louait mes "talents", mon intelligence, mon honnêteté et ma sincérité.

Mais rapidement, il m'a également très insidieusement découragée d'intégrer une formation qualifiante (je voulais entrer en BTS de secrétariat) au profit d'un cursus universitaire qu'il a tout fait pour me faire arrêter une fois le DEUG ou la licence obtenue. Il me connaissait et connaissait très bien le système scolaire supérieur. Il savait donc que je pourrais pas trouver d'emploi avec une licence générale, mais il m'a malgré tout encouragée dans cette voie.
Durant quatre ans, il a cependant dénigrés les enseignements que je suivais, m'a répété régulièrement que j'étudiais mal (sans me prodiguer de conseils pour autant), et s'emportait parfois contre moi lorsque des cours ou des examens étaient déplacés (ou programmés) sur des horaires ne lui convenant pas.

Après moins d'un an de vie commune, il m'a proposé de conclure un PACS, sans dissimuler aucunement qu'il agissait par intérêt financier (étudiante sans revenus, j'étais un excellent outil de défiscalisation).

Au yeux de la plupart, il semblait serviable, généreux, digne de confiance. Mais tout ça n'était qu'un écran de fumée.

Il m'a séduite en usant de manœuvres et de stratagèmes, notamment en se créant des identités factices sur Internet, qui était alors mon seul outil de socialisation (ce dont il avait connaissance), et m'a menti tout au long de notre vie commune sur des choses dont il savait qu'elles me tenaient à cœur (notamment des soi-disant connaissances communes qui n'ont jamais existé, n'étant que des alias qu'il utilisait pour correspondre avec moi et connaître ma façon de penser).

En outre, il a fait en sorte que je vive de plus en plus isolée au fil du temps, n'ayant que lui et lui seul comme point de référence. Quand je sortais, même pour une balade à pieds, je devais lui dire où j'avais été, si j'avais vu des gens, qui, etc. Quand j'étais à l'Université, je devais lui envoyer un sms une fois arrivée à la fac, l'appeler à midi, lui envoyer un sms en partant. Cette exigence a continué sur mes premiers emplois en intérim, puis quand j'ai été assistante de vie à Tarbes.

Alors qu'il était déjà malade et que je n'allais moi même pas bien, un rendez-vous au CIDFF de Tarbes, début 2014, m'a permit d'entendre que mon mari me faisait vivre en situation de maltraitance psychologique. Malheureusement je n'étais pas en état de "l'abandonner".
Plus tard, des psychiatres, psychologues et intervenants du dispositif départemental contre la violence conjugale, en Charente, ont confirmé que j'avais tout de la victime d'un pervers narcissique.

J'ai déposé une plainte pour violences conjugales. Normalement la loi précise que les violences conjugales réprimées par le code pénal peuvent être de nature psychologiques (article 222-14-3 du Code pénal) et incrimine spécifiquement le harcèlement dans la sphère privée (article 222-33-2-1 du Code pénal). Un délit qui se traduit par des agissements répétés ayant pour conséquence une dégradation des conditions de vie. Le harcèlement se caractérise par une succession de comportements, qui peuvent être insignifiants de prime abord, mais dont l’accumulation entraîne une dégradation des conditions de vie de la victime, laquelle se manifeste par une altération de la santé physique ou mentale et ces faits peuvent théoriquement être réprimés lorsqu’ils sont commis par le conjoint. Malheureusement c'est très compliqué de prouver des séquelles psychologiques, vous voyez. A fortiori quand on souffre déjà au préalable de troubles psychiques.

J'ai vécu ça pendant 10 ans. Et quand j'ai déposé plainte, j'ai eu droit à un non lieu à statuer
: je ne vivais plus avec mon mari, il n'y avait plus "péril en la demeure". Je restais sans moyen de démontrer d'une manière quelconque que mon mari était dangereux pour les autres. C'était bien avant qu'il soit seulement mit sous sauvegarde de justice. Je n'ai recouvré le souvenir des actes physiques qu'après son décès, et la prise de conscience de l'ampleur de mon déni a été d'une violence terrible.

J'ai essayé de prévenir la juge des tutelles, puis le mandataire judiciaire (celui qui réclame des indemnités exceptionnelles) quant à la personnalité profonde de mon mari, mais il est vrai qu'à cette période chaotique de ma vie, j'étais passablement perturbée, tant par l'emprise que mon mari continuait d'exercer sur moi, que par mes troubles anxieux, aggravés par le comportement particulièrement hostile de certains membres de la famille de mon mari.
Toutes sortes de choses ayant rendu mes messages d'alerte bien trop confus, je suppose.

En marge de tout ça, je ne peux pas m'empêcher de m'interroger sur l'efficacité de la tutelle, puisque certains actes, qui avaient été passés "par mon mari" à une époque où il était déjà incapable d'établir le moindre écrit depuis des mois, n'ont jamais été remis en cause par le mandataire, alors même qu'Alain était alors... sous sauvegarde de justice!

Juridiquement, je trouve donc les choses "légèrement" contestables.
Dans ce contexte, la réclamation d'une indemnité exceptionnelle me semble un peu "déplacée", forcément. D'autant que, parmi les actes en question, il y a eut l'arrêt pur et simple, sans préavis, du virement mensuel que m'octroyait depuis des années mon mari. C'est à dire l'arrêt total de ce qui restait de sa contribution aux charges du mariage.
J'ai été choquée quand on a ensuite demandé à mon curateur de payer l'assurance et l'entretien de la voiture (appartenant, certes, en propre à mon mari) mais que j'étais la seule à avoir besoin d'utiliser.

De même, après l'inventaire des biens "propres" de mon mari (obligatoire pour la tutelle), j'ai été bien surprise par certaines erreurs commises, alors même qu'il a été fait en présence de témoins (de mauvaise foi?). Certains biens inventoriés comme "propres" à mon mari faisaient en réalité partie de la communauté, voire m'appartenaient en propre (dont un fauteuil très confortable, avec position "relax" qui était un cadeau que mon mari m'avait fait, personnellement pour Noël 2012).

Dans la demande du mandataire, ancien tuteur de mon mari, j'ai aussi eu la surprise qu'il nous déclarait "séparés de corps" (c'est un régime juridique très particulier). Or, à moins que le droit de la famille ait fondamentalement changé depuis mes années d'études, une séparation de corps ne peut être prononcée que par un juge des affaires familiales, sur requête spécifique. Comme un divorce. Or, je n'ai pas le souvenir qu'un jugement de séparation de corps ait jamais été énoncé en tant que tel (nul avocat et nul notaire n'est intervenu non plus).

Moi et mon mari vivions séparés de faits. Nos biens "propres" étaient répertoriés eut égard à nos régimes de protection respectifs. Je restais cependant propriétaire de l'appartement au même titre que mon mari, et solidaire des charges (bien que je n'ai pas eu les moyens de les assumer).
J'ai été assez énervée, je dois dire, quand le tuteur m'a fait parvenir la "procuration" signée de sa main pour l'assemblée des copropriétaires d'avril 2016, alors que je figurais nommément sur la convocation. De fait, il me contestait donc le statut de propriétaire et me déniait le droit de donner procuration à un tiers. Une absurdité.

Indéniablement, la tutelle de mon mari a été compliquée. Mais en même temps elle a été relativement mal gérée. Doit-on donner une récompense aux gens qui ont accompli plus de choses que ce qu'ils pensaient devoir faire avant de commencer leur labeur, même quand ces derniers ont fait de travers la moitié des choses? Je m'interroge.

Quand j'ai été hospitalisée en clinique "de santé mentale", le 10 mars 2015, mon mari s'est empressé de m'appeler des dizaines de fois rien que les trois premiers jours et il m'a envoyé des SMS presque toutes les heures. J'ai réagis en mettant mon téléphone en mode "silence" et en l'enfermant au fond de mon placard.
Une certaine personne m'a ensuite déclaré que j'avais "torturé mon mari en le laissant sans nouvelles, alors qu'il était inquiet pour moi". Je précise que dans la moitié de ses appels, mon mari me disait que je l'avais abandonné et m'insultait. L'autre moitié du temps, il me suppliait de revenir, sans aucun égard pour le motif de mon hospitalisation, qui était une dépression et un épuisement nerveux.
Bizarrement, la personne qui m'a fait ces reproches a été très écoutée par le mandataire... mais pas moi. Moi on m'a écoutée avec une vague condescendance, comme si j'étais finalement plus à blâmer qu'à écouter de façon impartiale.
 
En conclusion, je considère que le tuteur de mon mari s'est finalement fait avoir par un pervers narcissique. Manipulé, il s'est démené sur des sujets qui ne présentaient aucune priorité et a délaissé des sujets qui auraient du attirer son attention.
De mon point de vue, il a été la victime de la "personne vulnérable" dont il était chargé de "protéger les intérêts", au même titre que j'ai été victime pendant plus de dix ans. Pourtant, a priori, un mandataire judiciaire ne ressemble pas précisément à une "personne vulnérable" si facilement manipulable.

Donc personnellement, je trouve ça assez juste qu'il obtienne de la justice le même type de réponse que moi. Après tout, j'étais l'épouse un peu dérangée qui criait "au loup", non?

Entre un refus de juger quelqu'un et le rejet d'une demande, je ne vois pas une très grande différence.
À part le sens de ce qui est juste.
Ne pas engager de poursuite au pénal contre quelqu'un qui a mal agit sous l'argument que "c'est fini" ça me semble un peu plus injuste que refuser d'accorder une "indemnité exceptionnelle" à un type qui a pas bien géré son taf.

Sinon à part ça?
Ben la succession avance toujours pas.

vendredi 11 août 2017

Idées noires, auto-dévalorisation etc

"Je sais que vous m'aimez, mais moi je ne m'aime pas"

Le genre de tirade qu'on pourrais écrire avant de mettre fin à ses jours. Sauf que me concernant, je me mettrais au passé tant qu'à faire ("moi je ne m'aimais pas"). Ce ressenti que j'ai parfois, personne n'en est responsable ou coupable. Ni mes parents, ni ma sœur, ni mes amis.
L'abîme de mon désespoir a des sources diffuses, dont entre autre mon sentiment d'incapacité, d'incompétence et d'inutilité.
J'ai souvent eu envie de fuir, de disparaître, de mourir. Fuir. Disparaître. Ou mourir.
Pour certains fuir et ou disparaître sont synonymes de suicide, mais me concernant, j'ai vraiment songé à fuir ailleurs (j'ai évoqué, il y a longtemps, mon désir d'être cloîtrée).

Disparaître, ça se rapporte plus à la fugue des adultes en pleine possession de leurs capacités intellectuelles... les "disparus volontaires", comme on les appelle.

Mourir...

Mourir, je ne crois pas que je sois capable de mettre fin à mes jours, parce que j'espère toujours que ça ira mieux.

Autant j'ai examiné la théorie sous bien des angles dans mon esprit, autant la mise en pratique ne me semble pas pertinente face à mes problèmes.

Malgré tout je traverse parfois des moments de grand doute et de profonde panique, au cours desquels je perd pied. Dans ces cas là, je me couche, me réfugiant sur les couvertures, sous la couette, dans un cocon au sein duquel je grelotte, aux prises avec un hiver intérieur dévastateur et je me recroqueville en position fœtale. Je pleure pendant des heures et mon esprit part en roue libre sur la théorie "fuir, disparaître, mourir". Des scenarii s'assemblent et me torturent et, d'une certaine façon, je me complais dans cette forme d'autopunition. Je pleure tout ce que je peux, j'appelle à l'aide en sachant que personne ne viendra. Parfois la visualisation des situations devient tellement réaliste que j'étouffe et demande à ce qu'on me tue.

Dans ces moments, je ne suis pas délirante, je ne perd pas le contact avec la réalité, je sais où je suis et je sais que je ne vais pas mourir. J'imagine seulement la réaction d'intervenants face à une telle demande: en toute logique, ça serait l'hospitalisation, les drogues. La chose serait encore "mieux" si j'étais loin de chez moi, sans papiers d'identité, à l'autre bout de la France, ailleurs en Europe...
Dans l'élaboration de ce "plan de fuite", j'imagine que si je partais, je laisserais des chèques en blanc à l'ordre de la copropriété, pour que les choses continuent d'être payées...

Alors, loin de toute complaisance, je me dis que mon esprit est malade d'imaginer de telles choses, et je pleure de plus belle. J'ai de la haine pour cette personne que je ne suis pas, ou que je suis. Cette personne tordue qui semble aimer se déchirer l'intellect avec des idées si sombres.

Une partie de moi aime ces moments là, sans que je comprenne pourquoi : je me rend encore plus malheureuse que je ne le suis, comme si je cherchais à atteindre le fond, tout en sachant que je 'y arriverais pas.

Dans ces moments je suis seule et je m’apitoie sur moi même, ce qui me fait horreur.
Mais en même temps je relâche des tensions immenses, dont le poids deviendrait sinon intolérable et je n'ai pas encore trouvé de technique vraiment efficace pour y faire face en sérénité.

Honnêtement, je pense que c'est une stratégie de détournement des tensions parmi les pires qui puissent exister. Avec l'hyperphagie compulsive.

Le fait est que les deux vont très souvent ensemble, me concernant.
Heureusement, je maîtrise désormais mes compulsions de grattage et ne risque plus de m'arracher la peau lors de mes moments de détresse.

Je voudrais trouver des solutions plus adaptées.
Et arrêter de mettre les autres en souffrance.

Parce que quand je suis comme ça, pour peu qu'on cherche à me joindre, plus que jamais, je fonctionne sans aucun filtre social, et au lieu de mentir et prétendre que tout va bien, j'expose compulsivement tout mon mal-être, en particulier aux gens que j'aime. Je déteste faire ça, les torturer.


Je crois que c'est pour moi l'aspect le plus dérangeant de la chose.

lundi 3 juillet 2017

Au secours, je me suis fais une copine !

Oui je sais, c'est pas des mots qu'on est habitué à voir rassemblés.💣

Si j'ai eu quelques copines et copains durant ma scolarité (des copines "paravent", derrières lesquelles je cachais ma solitude et mes bizarreries, en quelque sorte), jamais je ne me suis vraiment fait de copine en "dehors". Sauf ma voisine de 75 ans dans les Hautes-Pyrénées et Faiza, ici, mais parce que elle bossait à la MJC...

De tout temps je me suis "rabattue" sur des personnes qui me sécurisaient, me rassuraient, rompaient ma solitude. Souvent des personnes posées et que j'avais un peu côtoyées avant qu'on devienne légèrement intime.

Quelques fois j'ai eu des relations plutôt amicales avec des personnes.
Je pense à Aline au lycée, à Dorothée, à Tarbes, et quelques copines à la fac, comme Laura...
Mais en règle générale, dès qu'on ne fréquentait plus le même établissement, la relation mourrait.

Je ne sais pas maintenir le lien social et je viens de me rendre compte que je flippe complètement devant une nana sympa, franche, qui a un tempérament que j'aime beaucoup.

Mon anxiété anticipatoire est terrible.
Je ne connais K. que depuis vendredi dernier (moins de 4 jours!) et je sens que son intérêt est sincère, mais ça me fait vraiment flipper.
Elle va bien se rendre compte que je suis nulle et lamentable... non?🙀

Des tas de gens disent de moi que je suis "rigolote" et "attachante" (et bien d'autres choses encore) mais c'est plus fort que moi, là je suis complètement paniquée.

Deux ans que je vais à la salle de sport, que je papote par-ci par-là avec des nanas, et c'est bien la première fois qu'il y a ce "truc" qui se produit.

J'en rêvais, alors pourquoi est-ce que ça me rend malade?
😆


Hier, je flippais tellement que je caressais l'idée de m'endormir pour ne plus me réveiller... 💩 😱
Je tourne vraiment pas rond... 😩

dimanche 7 mai 2017

Logorrhée

Quand je suis soucieuse, j'écris.
Souvent des textes à ne plus en finir.
Mon mode de pensée en arborescence me complique les choses.

Quand je suis en situation sociale, en proie à l'anxiété, et que personne n'est là pour me modérer, je parle à tors et à travers.
Sur le fond, c'est un trouble du langage caractérisé par un flot de paroles pas toujours clair, souvent rapide et pouvant porter sur tout et n'importe quoi (mes domaines d'intérêt restreint, en général).
J'ai horreur d'être ainsi.
J'aimerais réussir à m'arrêter, mais la plupart du temps, je m'en montre incapable.

Je souffre d'être comme ça.
Cependant, je pense que c'est un défaut que je peux corriger, en me montrant patiente et attentive.

En attendant, je pense que j'ai fais fuir beaucoup de gens loin de moi, à cause de cette forme particulière d'état de panique. Souvent des personnes que j'avais envie de côtoyer, mais que j'ai rebutées et finalement dressées contre moi.

C'est dommage mais c'est ainsi.

En quelque sorte, ces gens là ne m'ont pas vue dans mon état normal, et ça m'attriste. Ils n'ont vu qu'une partie déformée de la personne que je suis fondamentalement, en ont tiré des conclusions et se sont écartés de moi.
Je comprends leur souhait de se tenir éloignés de quelqu'un d'envahissant, au caractère apparemment instable...

D'une certaine façon, si ces personnes se sont écartées de moi, je pense que c'est aussi bien.

Chaque fois que ça se produit, c'est une sorte de rappel à l'ordre pour moi, m'incitant à essayer de me tenir davantage la bride.

J'essaie de me consoler en me disant que leur réaction est sans doute le signe que nous n'aurions pas pu nous entendre, de toute façon.

Seulement ça ne m'empêche pas d'en être attristée.

mardi 4 avril 2017

Panique ordinaire...

Il fait beau aujourd'hui, le printemps est là.
Je suis fatiguée.

Je suis souvent fatiguée en ce moment.
J'essaie d'être plus active, ou plutôt de changer d'activités, de cesser de procrastiner, mais si je dois être honnête, j'ai tendance surtout tendance à essayer de tenir le rythme de quelqu'un d'autre que moi.

Parce que j'ai envie d'être avec lui et parce que je suis épuisée d'être moi.

Sauf que je commence à craindre d'y perdre plutôt que d'y gagner.
Au lieu de gagner en confiance en moi, de réussir à surmonter les choses, je me sens rongée intérieurement et j'ai l'impression de perdre une énergie conséquente, dont je ne dispose plus quand j'en ai besoin pour ma "vraie" vie. Sauf que je ne veux pas d'une vie seule et solitaire, recluse à l'écart des choses et des gens.

Ces derniers temps j'ai vraiment peur de perdre pied, je me demande si le "jeu en vaut la chandelle".

En grande partie parce que je ne peux pas m'empêcher de me demander sans arrêt si ce que je fais est "bien", si je ne commet pas des bourdes, si mon comportement est adéquat, si je ne risque pas de déranger ou de blesser émotionnellement les autres.
Du coup je suis épuisée, et donc déprimée, et je le laisse voir plus que je ne le voudrais, alors je m'en veux, parce que je me dis que ça doit être épuisant pour les autres de me voir dans des états pareils...

Je suis allée à une consultation chez un allergologue hier après-midi.
Je suis idiote, je suis sous Lorandatine (Clarytine) depuis des mois, j'aurais du savoir qu'on ne pourrait pas me faire un basique test cutané.
Je n'ai pas prévu que je serais en état de stress intense ni que le médecin me poserait des tas de questions sous mon type de literie et que d'autres interrogations viendraient bourdonner dans mon esprit pendant qu'il remplirait ses formulaires. Est-ce que j'ai déjà fait de l’eczéma? Non, je ne crois pas. De l'urticaire? Au sens médical, je ne sais pas. Il se trouve que j'ai des rougeurs de contact et que je ne peux pas marcher pieds nus dans une pièce donnée chez moi, sinon j'ai les pieds qui virent au rouge. J'ai une hypersensibilité cutanée, est-ce que je fais de l'urticaire, je n'en sais rien. Je n'en sais rien de rien!

Pourquoi ai-je voulu cette consultation chez un allergologue? Pourquoi n'ai-je pas gardé le courrier de mon médecin, pour le rendez-vous chez un autre médecin allergologue, pneumologue celui là, chez qui j'ai rendez-vous début aout? Après tout c'est surtout ma tendance à faire de l'asthme qui m'inquiétait...

Je suis sortie de là avec des examens à faire en laboratoire. Au retour je suis passée devant le labo sans m'arrêter. Je ne me suis pas arrêtée faire mes courses, je suis montée directement chez moi, je me suis déshabillée et je me suis couchée. Il était 17 heure.
J'avais très envie de pleurer, mais sans pouvoir. Je me suis enroulée dans les draps, bien serrée et j'ai dormi pendant trois heures. À 20h15 mon alarme "As tu mangé" s'est déclenchée sur mon téléphone...
Je me suis forcée à sortir du lit.

Il faut boire, manger, prendre mon anxiolytique (qui me semble être un bien maigre rempart contre l'anxiété ces temps ci)...
"Troubles de l’interaction et de la relation" et "troubles du comportement en lien avec défaut de la théorie de l'esprit".

Je reste admirative devant les personnes pour qui les choses semblent aller de soi dans la vie.
Les personnes ordinaires et celles qui le sont moins, mais pour qui la vie n'est pas une zone de guerre permanente.

Les choses à faire, les sorties, ça ne semble pas leur demander d'énergie particulière à accomplir. Pour elles, ce ne sont que des choses ordinaires et banales.
Elles n'ont pas besoin de plans établis pour ne pas perdre pied.

Pourquoi n'ai-je pas su dire plus tôt à mes parents que je ne les comprenais pas, eux, les gens, les autres, ma sœur, la vie, les relations avec les autres, la façon dont ça marche? Je me torture sans fin avec ça. Une partie de moi se dit que si ça avait été le cas, j'aurais été prise en charge de manière plus adaptée, plus tôt, et que ça se passerait mieux pour moi aujourd'hui.

Il n'y a aucun moyen de le savoir.

D'autant qu'à une époque j'ai réussi à me "laisser vivre", mais je ne sais pas ce que j'ai fais de cette fille là.

Même quand un incident ou un événement malheureux se produit, la plupart des adultes savent comment réagir.
Moi je ne sais même pas réagir face à ces personnes.

Je réalise que le fait de souffrir de "troubles de l’interaction et de la relation" fait que j'ai peur des relations humaines. Peu d'amis ou de connaissances. Souvent elles restent superficielles et s'éteignent très vite et je comprend facilement pourquoi : isolée, j'aimerais "tout savoir" des personnes avec qui j'échange, et me conduis avec elles comme si elles étaient dans le même type d'attente. Je dis trop de choses de moi, me confie trop aisément, peut être dans l'attente immature que les autres en fasse autant.
Sauf que la plupart des personnes ne fonctionnent bien entendu pas du tout comme ça, et je dois sembler envahissante et intrusive, et fini donc par les écarter de moi.

J'ai besoin de connaître les gens pour les "cerner" et savoir comment je dois réagir dans une situation donnée face à ces personnes. Sauf que, elles, ne souhaitent généralement pas disposer du même type d'informations me concernant.

Et même, quand je connais les gens, il y a des circonstances qui font que je suis totalement perdue pour comprendre ce que ressentent les autres et les attentes qu'ils peuvent avoir de moi.

Là il s'agit du fameux "trouble du comportement en lien avec un défaut de la théorie de l'esprit"...
Ma capacité à comprendre les intentions, les attentes et les besoins des autres est limitée.
Je suis capable de comprendre bien des choses sur les autres, mais en général je ne comprend pas ce que veulent mes amis, ce dont ils ont besoin, ce qui leur convient spécifiquement. Mes amis, ma famille, mon entourage, les gens qui m'entourent globalement. À quoi pensent les autres? Je ne sais pas et je n'ose pas poser la question, qui me semble indécente, voire honteuse, s'il s'agit de "que ressens tu" ou pire, "qu'est ce que je pourrais faire pour t'aider, pour te plaire, pour correspondre à ton schéma de pensée actuelle et ne pas te contrarier"... Oui, c'est indécent. Et totalement artificiel, en contradiction avec la spontanéité humaine, je crois.

Je souffre beaucoup de l'incompréhension mutuelle.
Contrairement à ce que je semble montrer de moi sur ce blog, dans la vraie vie, je n'aime pas m'étendre sur mes problèmes et mes difficultés, mais c'est la seule solution viable que j'ai trouvé pour ne pas être accusée d'être insensible par les autres.

C'est très douloureux de se se voir obligé de dire à un proche qu'on est complètement perdu face à ce qui éprouve, parce qu'on ne comprend pas ce dont il s'agit, et qu'en conséquence on ne sait pas comment réagir face à cette situation... J'en suis honteuse et j'ai tendance à prendre la fuite plutôt que d'avoir à affronter ce genre de choses.

Devoir gérer des situations pareilles, ça m'est arrivé avec ma sœur, avec ma mère et avec de très nombreuses personnes au fil du temps.
Plus je suis attachée émotionnellement à une personne et plus c'est dur à vivre.

J'ai l'impression de me mettre en avant si je cherche à savoir ce que les personnes ressentent et ce qui pourrait les soulager de leur peine, alors je me retrouve prise au piège des suppositions, souvent fausses. Distorsions cognitives... Je trouve ça cruel pour tout le monde...
Je ne veux pas que les autres pensent que je suis insensible, ou que je me moque d'eux. Par extension, j'ai peur qu'ils me rejettent, m'abandonnent, et je suis encore plus paniquée à l'idée de ne pas les comprendre correctement.

C'est vraiment pénible à vivre d'être comme ça.

Dans de nombreux cas, j'aimerais avoir un protocole à respecter, mais les humains diffèrent les uns des autres, et ça rend la gestion des choses plutôt compliquée. Et terriblement éreintante.

Surtout quand j’interagis avec des personnes qui sont peu expansives quant à leurs émotions et leurs besoins.

Comment je vais faire, comment je peux avancer?
Parfois la seule solution que je trouve, c'est de tout débrancher.
De me précipiter dans le lit et de dormir.
M'abandonner à un lâcher prise total.

samedi 4 février 2017

Restitution au Centre Expert Autisme... heu... j'ai déconné "grave".

Bon je vais être claire:
Aïe !

Bon, je m'en suis remise... un peu.

Selon l'équipe du Centre Expert Autisme Adulte de Niort, je ne suis pas autiste.
Voilà, c'est écrit (aïe, ça fait toujours mal...[><])

J'étais sceptique devant la rapidité de la restitution... Je rappelle que j'ai eu mon premier rendez-vous en décembre et mon second il y a 15 jours, avec mes parents.

J'ai donc passé un entretien verbal avec un psychiatre et une psychologue début décembre puis l'ADOS en janvier, pendant que mes parents passaient l'ADI-R.

Fin janvier, j'ai vue ma psychiatre qui m'a rempli un certificat médical MDPH sur lequel elle a indiqué que je présente un syndrome d'Asperger... (observez l'absence de conditionnel).

Mais la restitution du Centre Expert Autisme Adultes n'avait pas encore eut lieu.
J'ai été prévenue une semaine à l'avance qu'elle se ferait le mercredi 01er février 2017.

Je n'ai pas voulu déranger mon père et j'ai fais le choix d'y aller seule, je me sentais assez solide pour ça. Et puis j'étais convaincue qu'on allait m'annoncer une nouvelle phase de tests...

C'était la première fois que j'y allais seule et donc que je conduisais.
Je n'ai pas réussi a décrocher de mes activités avant l'heure limite que je m'étais fixée pour partir et bien entendu, la route m'a demandé plus de temps que prévu (1h45 au lieu de 1h30). J'ai appelé pour prévenir, mais il n'empêche que quand je suis arrivée j'étais vraiment mal, en pleine crise de panique. Je me suis assise dans le salon d'accueil et le psychiatre / chef de Pôle et la psychologue sont arrivés.

J'ai eu du mal à dire que la voiture m'avait épuisée, je suis partie dans des trucs sur mon weekend qui avait été chargé (ce qui est vrai, mais j'étais surtout très très anxieuse, je voulais qu'on me dise que j'avais un trouble envahissant du développement, et je me focalisais exclusivement là dessus).
Sauf que le premier truc que le psychiatre a dit après s'être assit a été:

"J'ai une bonne nouvelle pour vous, vous n'êtes pas autiste".

Les choses, dites comme ça, sur ce ton enjoué, j'ai vécu la chose très très mal.
J'avais vraiment très envie de dire, de hurler, même, que ça n'était pas une bonne nouvelle pour moi, mais je me suis retrouvée complètement enfermée à l'intérieur de moi même, avec quelques centaines de cloches.

En fait, j'ai perdu le fil de ce qui se disait.
J'ai oublié que ces gens avaient des choses à me dire, en dehors de ces quelques mots qui sonnaient comme une sentence.

Ils m'ont quand même reçue, écoutée, observée, m'ont fait passer des tests, donc ils doivent en avoir tiré des conclusions quelconques.
Seulement en ouvrant les choses sur cette affirmation, la vague d'incompréhension et de colère, le déferlement de rage qui m'a traversé à été tel que je me suis complètement fermée à tout ce qu'on pouvait me dire ensuite.

Mon cerveau est partit à 200 à l'heure et m'a laissée sur le coté, avec mon cœur qui battait à tout rompre et mes larmes prêtes à jaillir. Dans mon crâne, tout ce qui pulsait, c'était "mais c'est quoi cette restitution de merde?". Dans mon esprit, ça n'aurait pas du ressembler à ça, une "restitution". Là, j'avais l'impression d'être jugée sur ce que j'ai cru tous ces derniers mois, et que donc je subissais un jugement et recevais une sentence.

J'ai complètement zappé que ces gens ne m'avaient sans doute pas fais venir juste pour me sortir ces quelques mots qui me semblaient totalement absurdes et en décalage total avec ce que je ressens au fond de moi.

Attention: je ne me sens pas "autiste". Mais j'ai la très vive impression de souffrir de troubles envahissants du développement et de présenter des traits neuro-atypiques.

Alors peut être le vocabulaire du psychiatre était-il mal choisi, tout simplement?

Peut être que s'il avait dit "Mme, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nous, vous n'êtes pas autiste", j'aurais réagis différemment..

A fortiori s'il avait continué par un argumentaire et avait embrayé immédiatement sur la restitution (c'est à dire les éléments que mes entretiens avaient mit en lumière). Seulement ça ne s'est pas passé comme ça.

Le psychiatre ne m'a pas laissé le temps de digérer la "bonne" nouvelle (ni le temps de réussir à dire "mais c'est pas possible!")... il a embrayé sur des questions administratives, et ça m'a fait perdre la boule. J'ai eu l'impression que je comptais pour du beurre, qu'il n'avait aucune considération pour moi, et d'un seul coup, de manière complètement stupide, je me suis dis que je n'avais pas à en avoir pour lui, moi non plus.

Là, j'ai juste été conne.

Ma psychiatre m'avait pré-diagnostiquée... je rappelle qu'elle me suit depuis plus d'un an et elle ne croyait pas du tout à la base, quand je lui parlais d'un TED me concernant... et pourtant, le 18 janvier 2017, elle a remplit mon certificat médical MDPH, sur lequel elle a indiqué "Syndrome d'Asperger" comme cause du handicap.

Alors, cette restitution, là, je l'ai vécue comme une sorte d'injustice flagrante.
J'ai beau savoir qu'ils sont formés, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils ne me connaissent pas, qu'ils n'ont pas le droit, qu'ils ne peuvent pas juger de mon état neurologique après avoir passé si peu de temps avec moi, même s'ils ont utilisé des outils diagnostiques homologués et reconnus (ADOS et ADI-R)...

En plus, j'avais déjà essayé de faire comprendre à ces personnes (très maladroitement, visiblement) qu'apprendre que je présentais un trouble envahissant du développement serait un soulagement pour moi, durant les entretiens. J'avais insisté sur le faite que je ne "voulais" pas être "autiste", mais je n'ai pas su dire que j'étais quand même convaincue de présenter un TED et que s'il s'avérait que ça n'était pas le cas, je le vivrais probablement très mal (en fait j'avais essayé de cacher que si les résultats étaient négatifs, je le vivrais très mal...).

En soit je dois dire que le terme "d'autisme", en tant que généralité, me révulse un peu...

Mais là, pendant cet entretien de restitution, les termes si mal choisis m'ont complètement bouleversée : le "bonne nouvelle" associé à "vous n'êtes pas autiste".

Une bonne nouvelle aurait été qu'on m'annonce "nous savons d'où provient votre souffrance psychique, vos difficultés sociales, vos problèmes de coordination, vos soucis sensoriels..."

Or il y a eut une dichotomie totale entre l'expression "bonne nouvelle" et mon attente...
Car, je ne le nie pas, j'étais dans l'attente teintée de certitude qu'on me confirme que j'étais bien neuro-atypique...
D'où la hauteur de ma chute.

Trois jours plus tard, je n'ai pas franchement dépassé le stade "ils se trompent, ils ne m'ont pas fait passer assez de tests, et un jour où l'autre, ailleurs, le diagnostic sera le bon".

Pourtant... une partie de moi commence à se dire "à quoi bon?".
Vraiment, à quoi bon?
J'aurais aimé passer le WEIS III (test de quotient intellectuel), mais ça je peux toujours, en le finançant moi même... Mais à quoi bon? Je n'ai jamais couru après la performance.

Je voulais avant tout savoir qui j'étais et je commence à le savoir, petit à petit.

Malheureusement, après m'avoir annoncée la "bonne" nouvelle, le psychiatre du centre, au lieu d'aborder les résultats de l'expertise, m'a demandé qui me suivait (j'ai fais ma demande de diagnostic sans l'appui de ma psychiatre, à la base, donc même si elle a ensuite envoyé un pré-diagnostic au CEAA, elle n'était pas techniquement impliquée dans ma démarche, à l'origine).

Ce qui m'a mise hors de moi? C'est le psychiatre du Centre, chef de Pôle, quand même, qui s'est mit à dire qu'ils enverraient "à ce monsieur" les conclusions de l'expertise...

Dans mon esprit anxieux, où était en train de se déchainer une colère terrible contre l'opposition entre "bonne nouvelle" et "pas autiste", le fait que je dise que j'étais suivie par une psychiatre, en citant son  prénom et que j'entende le psychiatre parler de ce monsieur m'a fait sortir de mes gonds.

Je venais de faire 1h45 de route, de me tromper 5 fois de route et je m'étais efforcée de pas m'arracher la peau du front à force de me gratter sous le coup de l'anxiété... On venait de m'annoncer tout le contraire de ce que j'espérais entendre et qui plus est, je me sentais rabaissée à... rien, même pas une gamine, quelqu'un qu'on écoute pas et dont on ne tient pas compte, comme si j'avais été absente, invisible.
Il me semblait que ni le psychiatre ni la psychologue n'avaient perçu à quel point j'étais désorientée par l'affirmation qu'ils m'avaient assénée d'entrée de jeu en me disant "vous n'êtes pas autiste".

J'attendais de l'humanité, de l'empathie, un soutien émotionnel, psychologique, et au lieu de ça, les personnes en présence desquelles je me trouvais n'étaient même pas capable de voir mon agitation ni d'entendre dans ma voix à quel point je prêtais de l'importance à l'identité de genre de ma psychiatre.

Alors de là à ce qu'ils se préoccupent de ce que je pouvais ressentir quant au reste...!

J'ai été stupide.

J'ai ramassées mes affaires, sans pouvoir regarder ni le psychiatre ni la psychologue, j'ai dis de manière quasi hystérique que ma psychiatre (en accentuant bien le féminin) venait de me refaire mon certificat MDPH en indiquant textuellement que je présentais un Syndrome d'Asperger...

Je me suis levée, je suis sortie de la pièce, je suis sortie du bâtiment, j'ai fouillé mon sac pour retrouver mes clés, comme si j'avais peur qu'ils me poursuivent (en espérant un peu qu'ils le fassent), et ensuite je suis remontée dans ma voiture.

J'ai hésité quelques instants à rester là, sur le parking, et puis j'ai démarré et je suis allée me garer à l'extérieur, 20 m plus loin dans la rue, pour me mettre à pleurer.

Ensuite j'ai appelé mon père pendant 50 minutes... Je me sentais vraiment mal et je voulais mourir.

Je me suis encore perdue au retour.

Au final j'ai le sentiment d'avoir tout gâché.

Au début, je me suis dis que cette "restitution", ils l'auraient fait par mail ou par courrier, ça aurait été pareil.

Sauf que je n'ai pas la moindre idée de son contenu en réalité...
Je me suis enfuie purement et simplement, comme un gamin qui refuse d'affronter la frustration de ne pas obtenir ce qu'il veut. J'ai réagis de manière puérile et stupide. Je n'ai posé aucune question. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'ils pensaient de mes difficultés, bref, je n'ai pas cherché à avoir un commencement de début de réponse, je ne leur ai accordé aucune confiance.
Je me suis plongée toute entière dans une logique du "tout ou rien", et au final c'est exactement ce que j'ai obtenu : RIEN. Accompagné de la frustration encore plus terrible de m'être placée de moi même face à ce néant, de m'être confrontée de moi même à précipice vide de sens.

Je suis furieuse de m'être conduite de cette façon.
Toutefois, je suis aussi furieuse contre le manque de tact de ce médecin psychiatre.

Au final, je ne sais plus où j'en suis et ce que je dois croire.

Mon père dit que l'important c'est que la MDPH relève mes difficulté réelles, peu importe l'étiquette que qui que ce soit mettra dessus. Il a raison, d'une certaine façon : j'ai avant tout besoin d'obtenir les aides appropriées, et je ne parle pas de l'AAH, mais d'un emploi, car c'est la chose qui me manque véritablement actuellement: ce truc là qui structurerait ma vie, me ferait me lever le matin, m'occuperait l'esprit et me permettrait de me confronter au monde tout en construisant moi même mon autonomie.



Mon attitude a été extrêmement impolie et irrespectueuse, ce mercredi, et ce en dépit du fait que j'ai vécu les mots du médecin psychiatre comme s'il s'agissait d'un acte de violence psychologique à mon encontre.
Oui, j'avais vraiment envie de hurler que c'était une façon parfaitement stupide de présenter les choses, mais je savais que ça aurait été indécent et je ne voulais pas donner de moi cette image là. Pourtant je souvent réagis ainsi par le passé, dans des circonstances où j'avais le sentiment d’être confrontée à une profonde injustice, notamment lorsque les tiers semblaient nier le niveau de ma souffrance psychique.

Comme je l'ai déjà écris, peut être que si le Dr F. avait dit:
"Madame, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nos estimations, vous n'êtes pas neuro-atypique, vous ne présentez pas de trouble envahissant du développement, pas de trouble du spectre autistique", j'aurais réagis différemment.
Mais au lieu de ça il a semblé m'annoncer que youpi! je n'avais pas de cancer.

Je me suis focalisée uniquement sur un détail. Pour moi, les choses étaient "simples": il y a un manque cruel de diplomatie et de compréhension des patient(e)s adultes qui sollicitent spontanément un diagnostic auprès des CEAA.
J'étais convaincue (et je dois dire que je le reste) que les personnes qui, d'elles-mêmes, sollicitent un diagnostic de syndrome d'Asperger ou de tout autre trouble du spectre autistique auprès d'un Centre Expert, ne trouveront pas de soulagement à voir exclu un état neuro-atypique. Ce n'est pas, pour elles, un soulagement d'apprendre que, non, ça n'est pas ça leur "problème"...

De mon point de vue les adultes qui sont dans une telle démarche sont (comme moi...) des personnes qui ont cherché à comprendre toute leur vie pourquoi elles se sentaient si différentes des autres, pourquoi le monde leur semble étranger, pourquoi elles se sentent étrangères au monde, pourquoi elles semblent davantage sensibles ou au contraire beaucoup moins (voir pas du tout) sensibles à certains stimuli sensoriels (à la fois ou de manière séparée au niveau de la vue, du gout, de l'odorat, du toucher, de l'audition...) que le reste de leur entourage, pourquoi elles semblent souffrir davantage ou de manière moindre dans certaines circonstances que leurs semblables...

Il s'agit là bien sûr que d'éléments "de surface"...
J'ai le sentiment (mais je ne suis pas omnisciente) que ces personnes s'interrogent sans cesse et ne peuvent pas s'arrêter de penser, d'apprendre, de lire, d'écrire, et des tas d'autres choses... Elles se demandent pourquoi elles ont le sentiment de ressentir plus fort leurs propres émotions mais de ne pas comprendre celles des autres, pourquoi (à leur grand désarrois parfois) elles ne savent pas y donner de réponse adaptée...

Bine sûr, c'est à moi que je pense... c'est à moi que je pensais, dans cette pièce, ce "salon d'accueil", pendant ces courtes minutes où je me suis trouvée perdue, abandonnée, désespérée...
Puisque ce n'est pas ça, puisqu'ils disent que ça n'est pas ça, pourquoi continuer? J'en ai tellement marre, je n'en peux plus...
J'ai vraiment voulu mourir, l'espace d'un instant, pour faire taire la douleur et l'esprit.

Sauf que la solution n'est pas là.

La solution, c'est avancer, essayer d'aller mieux, essayer de me construire...

Peu importe le diagnostic...

De toute façon, je ne suis pas une personne "typique".
Je ne compte pas le devenir.

Pour le reste, et bien on verra.

Continuer d'avancer.
Un pas après l'autre...
 Dans la sérénité...