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dimanche 7 janvier 2018

Peur : Alerte rouge risque de submersion

7h30
Je me réveille submergée par un sentiment d'angoisse.

Est-ce la peur qui m'accompagne dans l'éveil ou est-ce qu'elle attend, tapie, que je prenne seulement conscience qu'elle est là?

Je sais très bien que ces derniers mois, je me suis efforcée de la tenir à distance, de l'ignorer, cette peur envahissante, rationalisée malgré son caractère irrationnel, terrifiante et dévastatrice.

Elle n'est pas nouvelle dans mon univers.
Elle et moi nous nous affrontons depuis toujours.
Elle était déjà là avant que j'entre à la maternelle.
Sans avoir les mots pour le dire, j'avais peur d'être dés-aimée, abandonnée, j'avais peur de ne pas faire les choses comme je l'aurais du, j'avais peur de ne pas être comme il aurait fallut que je soi. 

J'ai les mêmes peurs qu'à tous mes âges : j'ai peur de ne pas savoir être, j'ai peur de vivre et j'en ai terriblement honte.

J'ai peur de vivre aux crochets des autres et de les dégouter de moi à force de trop leur en demander.

Ça a été si facile de me laisser "prendre en charge" par quelqu'un pendant près de dix ans.
Mais tellement minable. Et injuste. Quand il a commencé à s’effondrer, j'en ai tiré une force nouvelle, à devoir gérer les choses, puis je me suis effondrée avec lui.

Je me suis écartée, j'ai pris conscience de l'emprise que je l'avais laissé exercer sur moi et je me suis éloignée. J'ai remontée la pente, j'ai repris confiance en moi, j'ai écouté les gens qui me disaient de belles choses sur mes capacités. Des choses vraies.

Pourtant voilà que je me retrouve à nouveau à angoisser à petit feu, terrorisée par des moulins à vents.

J'essaie de reprendre pied, de sortir de l'ouragan.
Relativiser.
Prioriser les choses.
Être dans le présent avant de me focaliser sur l'avenir.

Je constate avec amertume que j'ai repris mes sales habitudes : j'ai dissimulé aux autres mes angoisses pourtant de plus en plus envahissantes en espérant qu'elles ne se voient pas, en espérant qu'elles se taisent et que tout aille mieux. En faisant ça j'ai laissée la peur prendre le dessus, s'insinuer partout dans mon esprit.

Stop!
Respirer.😌😔

Relativiser.
Laisser le passé derrière moi.
Ne pas me focaliser sur des problèmes que je ne peux pas résoudre.
Vivre le présent.
Avoir confiance dans mon futur.
 
Organiser les choses, une étape après l'autre.
Définir des priorités.

Ça a l'air simple, écrit comme ça.
Ça me terrifie.

J'ai accepté de reprendre conscience de mon angoisse et de la reconnaître en toute franchise.
C'est un bon début, je pense.

Demain je vois une nouvelle thérapeute.
Elle pratique les thérapies comportementales et cognitives.
Mon souci d'habiletés sociales est relativement secondaire pour l'instant.
L'urgence est de gérer mon angoisse.

jeudi 31 mars 2011

Manger, encore manger...

Plus j'essaie de ne pas grignoter, plus je grignote.
Chaque fois je me cache, j'essaye de faire le moins de bruit possible en mangeant.
Et en même temps j'avale des quantités qui me font froid dans le dos.

Ces derniers mois j'ai essayé d'arrêter, de perdre du poids, de redescendre de mes 66 kilos, peut être vers 58 ou 60 kilos. Mais à 63, j'ai dérapé. Je marchais 1 heure par jour, et je m'ennuyais.
Mes pas ont fini par se diriger vers "Grand Frais". Ma carte bleue a commencé à frémir. Au début des légumes, puis des fruits, puis autre chose. Des pois chiches grillés, des baies de goji (je n'aime pas, mais je m'en gave comme si ça pouvait réparer mes erreurs), des grains de café au chocolat (pour mieux résister aux noisettes au choco), et puis ensuite... ensuite j'ai commencé à aller à Carrefour et à Leclerc, certes toujours à pied, 1h30 en tout, mais pour acheter des pâtisseries en promo, ou des barres chocolatées. Et à la maison je me faisais tartine sur tartine, margarine et miel, margarine et chocolat en poudre, crème d'amande à la petite cuillère.

Je ne sais pas ce qu'en dit la balance.
Je ne veux pas savoir.

Les gâteaux et tartines d'aujourd'hui me pèsent sur l'estomac, et plus encore sur le cœur, dans la tête, qui cognent, qui font mal. Je me déteste et pourtant, jour après jour, je recommence.

mercredi 30 mars 2011

Manger...

Dans mon existence il y a deux types de moments pour manger.
Les bons et les mauvais.

Dans ma vie en règle général, les choses sont segmentées en deux catégories: les choses "qui se font" et celles qui "ne se font pas". C'est à dire ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qui est normal et ce qui ne l'est pas.
Ce découpage est souvent arbitraire et repose parfois sur un mode de pensée aberrant. En fait tout est question de l'idée que je me fait de ce qui est normal ou pas.

Manger.
Manger est une de mes obsessions de longue date.
Manger pendant les repas, en famille, aux heures des repas, en respectant une certaine mesure, c'est normal, acceptable.
Manger seule, en se cachant, c'est anormal et me procure une grande honte de moi.
Malheureusement, manger seule, en me cachant, c'est tous les jours, sans que j'arrive à me réfréner. Et toujours, toujours, toujours, en me cachant.

Une tartine à la va vite, un gâteau, un bout de fromage, tout, n'importe quoi. En cachette.

J'y passe des fortunes.
J'y passe aussi sans doute une partie de ma santé.

J'ai longtemps parlé de "grignotage", jusqu'à ce que plusieurs médecins me parlent de trouble alimentaire compulsif. Mais... quelque part le grignotage reste plus "socialement acceptable", donc je n'arrive pas à me résoudre tout à fait à accepter de dire que je souffre de TCA.

Je grignote et j'ai honte de moi.