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samedi 4 août 2018

Des effets secondaires des médicaments

En janvier dernier, ça n'allait vraiment pas fort....
N'étant plus suivie par un psychiatre, j'ai demandé à mon médecin traitant de me remettre sous antidépresseur, malgré ma grande crainte de reprendre du poids.

Au début, je me suis sentie mieux psychiquement.
Suuuper!
Ouais.

J'ai déchanté.

Au mois d'avril, je faisais encore 63 kilos.
En ce début du mois d'aout, je galère pour ne pas dépasser les 73 kilos (et galérer n'est pas un faible mot je vous assure, car j'essaie de maigrir depuis un mois et je continue à voir mon poids augmenter, ce qui est extrêmement douloureux).

En outre, heureuse propriétaire d'un impédancemètre, j'ai constaté que je fais forcément de la rétention d'eau, car même si ma masse grasse est excédentaire, le pourcentage de masse hydrique de mon corps n'est pas cohérent avec mon poids.

J'ai un appétit délirant par rapport à mes dépenses énergétiques et j'ai faim (je ne parle pas d'une envie de manger, mais d'un besoin physique de manger) souvent moins d'une heure après un repas.

Je me retrouve exactement dans la même situation qu'il y a 4 ou 5 ans, avec une relation de haine vis à vis de mon corps et de la nourriture, tout en ayant ce besoin de manger qui me dévore.

Je suis en colère et dégoutée.
 
La plupart des gens savent que les antidépresseurs font prendre du poids, mais à ce que disent les études les plus médiatisées dans la presse de vulgarisation, non, les antidépresseurs ne feraient pas prendre de poids.

Il faut creuser longtemps et minutieusement pour trouver des éléments allant à l'encontre de ces affirmations.

En fait, les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) ont en fait bel et bien des effets sur le poids!

Pour commencer, ils augmentent fortement l’appétit que ce soit pour le sucré et le salé. D'une façon qui devient facilement ingérable, ce qui remplace une souffrance psychique par une autre.
De dépressif (ou anxieux, voire les deux), on se retrouve comme "en manque" de nourriture.
Je le ressens très fortement et j'en souffre énormément.

Ensuite, et c'est loin d'être anodin, ces deux types d'antidépresseurs diminuent le métabolisme basal en favorisant le stockage des graisses plutôt que leur élimination et surtout ils provoquent une terrible rétention d’eau dans tout le corps due à un SIADH (sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique). Cette hormone est appelée vasopressine est fabriquée dans le cerveau par l’hypothalamus et est sécrétée par la glande hypophyse.

Plusieurs causes sont à l’origine d’un SIADH mais celle des antidépresseurs IRS ou tricycliques semble être reconnue depuis longtemps par les neurobiologistes endocrinologues.

Donc oui, certains antidépresseurs font bel et bien prendre du poids.

À choisir entre deux maux, je préfère lutter contre l'anxiété que contre mon propre corps, mon appétit, etc.

Il semblerait qu'il faille en moyenne six mois pour que le métabolisme se rétablisse correctement.

Bien.

Plus tôt je commencerais la réduction des doses, plus vite je perdrais du poids.

Je suis mortifiée.

73kg.

mardi 11 août 2015

Euphorie délétère de l'alcool

J'ai commencé à boire avec l'arrivée de la maladie de mon (ex) mari [certes, nous ne sommes pas divorcés, mais l'esprit a ses lois que la Loi ne peut connaître].

À l'heure où j'écris ces lignes, je suis en état d'ébriété. Pas pour gourmandise pour l'alcool (Whisky et liqueur de citron) mais par gourmandise pour cet état planant où me met la substance. J'ai fais ça avant ma séparation, plus d'une fois, avec du Gin, du Rhum, du Whisky à la crème de cassis, avec du rhum blanc et du sirop de sucre, pour que l'effet soit immédiat.
Je cherche à planer, ni plus, ni moins.
Je suis une droguée et bien que sous l'emprise de l'alcool, je pleure.
Je sais que je suis une loque de 80 kilos.
L'alcool me rend gaie, habituellement. Je plane, tout disparait, la souffrance, la tristesse, le poids de tout, moi y comprit.
Mais je ne peux pas, je ne peux plus continuer comme ça.
J'ai déjà promis que je ne me tailladerais plus...
J'ai déjà promis que je ne me gratterais plus jusqu'au sang...
Il me reste à promettre de ne plus m'enivrer en cachette, que ce soit à la codéine ou à l'alcool.

Je ne suis pas alcoolo-dépendante. Pas "alcoolique" cliniquement. Pas besoin de sevrage, pas de risque de delirium tremens et autres symptômes de sevrage. Dur de renoncer, certes, d'accepter de ne plus me faire planer comme ça.*
Au secours!!!
Je me noie.
Dans un verre de Sky, après avoir longtemps hésité, ce matin,  au rayon des alcools titrant à plus de 40°...l y a à peine une heure, en réussissant à ne rien acheter, sauf de quoi combler ma compulsion alimentaire. Desserts glacés danbs de jolis verres. Pas de place au congélo, connasse!!!

Mon Ange Gardien ne sait pas du tout dans quelle merde il s'est engagé et j'aimerais l'épargner, mais je ne peux plus.
Pas de secrets.
C'est la première fois que je me met la tête à l'envers depuis que je suis ici, chez lui.
Je me déteste. Je suis une merde, sans volonté, sans r&sistancve, sans barrières. J'ai le sentiment d’abuser de sa gentillesse. J'ai le sentiment de défier la confiance qu'on m’accorde ici bas. Je ne suis qu'une loque qui sait faire bonne figure. J'ai mal partout comme si on me déchiquetait de l'intérieur,. Mais c'est moi qui me déchiquète, parce que sous mon désir de vivre ke voudrais mouroir, ^pour toujours, pour jamais, pour cesser d'être inutile au monde et en, disparaitre une fois pour toutes.

IUn seul verre, un, seul, et au lieu de planer, je tombe, je tombe, sans réyussir à voir l'écran, sans voir vraiment mes doigts courir sur le clavier.


Impossible de faire les courses sans dépenser au moins 75 euros de ma poches ces temps ci. Je me détruit. Et quand je n'en ai plus assez, c'est mon ex mari qui paie. trop. Demande de tutelle sans motif? Vraiment? Je bousille tout ce qui m'entoure.

Un ami qui ferait mieux de me foutre à la porte. Je serais mieux à Breuty, chez les dingues.

Veux plus de ma famille, veux plus de personne, veux être shootée au Théralène et dormir jusqu'à la fin des temps de merde. Veux être irresponsable, déresponsabilisée, sombrer.

Je veux un nouveau shoot d'alcool, je veux de la codéine, quitte à dormir, je veux oublier le lisier qui me pleut dessus depuis que j'ai deux ans. Trente années de merde liquide qui coule dans mes veines. Je veux me noyer dans ma douche, alors que je n’arrive toujours pas à me laver tous les jours, tous ces fouitus jours!!! Je veux crever sous une douche er jeveux vivre et oublier. Je veux renaître vierge de tout, de mes drames, de mes angoisses, des tortures, des peurs.

Un seul putain de verre.
Un seul!!!

Deux putains de verres glacés
Il aura au moins les verres


Le soleil dans le jardin et la pluie sur mon visage

Saloperie de vie de merde

samedi 28 mars 2015

Grosse

(Vi, y'a la WiFi, à la clinique)

En farfouillant dans mon PC, j'ai revues des photos de moi il y a 6 à 10 ans, et je me suis prise une méga baffe dans la gueule.

Pas compliqué :
165cm de haut, une bonne ossature, mais 85 kilos.
IMC=31,2
"Obésité modérée".

Je pense sérieusement à consulter, mais de toute façon, en règle générale, les choses sont simples: trop d'apports caloriques et pas assez de calories brûlées. Et aussi des apports nutritionnels de mauvaise qualité et un taux de cortisol dans le sang trop élevé (hormone du stress, qui pousse le corps à stocker).

Perso, je me sentais vraiment bien à 60 kilos.
Mais je pense que 62 ou 63 kilos, ça serait raisonnable.

Plus que mon poids, c'est la silhouette, que je veux travailler, mais l'un ne va pas sans l'autre.
Retrouver mes bras athlétiques, ma taille mince contrastant avec mes belles hanches, perdre la masse grasse de la face interne des cuisses. Rien d'impossible. Mais pour ça, il faut décrocher du PC, de la chaise, enfiler ses baskets et passer à l'action.

Donc va falloir se battre.
Marche, fitness, vélo de ville, aquabike, Zumba, stretching.... etc.
Je crois que je commence à savoir vers quoi mes activités vont se tourner dans les mois à venir.

Surtout, je le fais pour moi, pour reprendre confiance en moi. Pour absolument personne d'autre.
Il y a encore 1 an, je ne faisais "que" 72 kilos. Je me suis laissée plomber par les soucis.

J'aimerais faire de la Zumba, parce que je pense que l'ambiance des cours (festive et naturellement euphorisante) serait très positive sur ma dépression. J'aimerais faire de l'aquabike parce que ça fait détaler la cellulite. Et je souhaite que les séances d'étirements rentrent à fond dans ma routine, parce que je veux de longs et beaux muscles (sauf les fesses, qui, elles, ne seraient pas contre un raccourcissement de la fibre musculaire!!!).

Mais pour commencer: marcher, marcher, marcher. À la campagne, en ville, marcher marche, marcher!!!


Et je pense aussi un peu à l'hypnose, pour essayer de réguler mes rapports à l'alimentation.


jeudi 26 février 2015

Demande d'hospitalisation

Depuis pas mal de temps ça va mal.
Je ne supporte plus la pression de la maladie de mon mari. Cela dégrade beaucoup mon équilibre.
Depuis le 18 février, mon mari est hospitalisé. Il en souffre, mais je continue de souffrir également, dans le doute de la suite qui sera donnée aux événements. Je ne peux plus prendre en charge Alain et sa famille (enfants, frères, sœurs...) agissent comme si tout reposait sur moi entièrement.

Le discours est simple: puisque Alain veut rester chez lui, il doit rester chez lui. "Il a l'argent". Et moi je compte pour du beurre. Malgré sa perte majeure d'autonomie, malgré le fait qu'il ait des troubles du comportement (antérieurs à sa maladie, bien dissimulés mais réellement aggravés par la DCB), je dois tout "prendre sur moi".

Je suis sa femme après tout.

Sauf que mon dos crie "STOP" (lombalgies, sciatique, et plus récemment, déplacements de vertèbres dorsales.
Sauf aussi que mon état psychique se dégrade... Ecorchures compulsives et scarifications.

Je suis une épouse à bout.

Hier j'ai reçues deux informations contradictoires à moins de deux heures d'intervalle.
La première, donnée vers 17h, m'annonçait la sortie d'hospitalisation de mon mari pour le lundi 2 mars, avec bénéfice d'une Hospitalisation à Domicile (HAD). Bon. Bien que je pense sincèrement que la place de mon mari ne soit pas entre nos murs de particuliers, mais dans un service où on s'occuperait vraiment de lui (ce n'est pas le cas à l'hôpital), je suis prête à essayer.
Sauf que vers 19h le service de neurologie m'a indiquée la sortie de mon mari le 2 mars, mais sans bénéfice d'une HAD, ce qui est totalement inacceptable pour moi.

Il est hors de question que je m'occupe de lui chercher des aides pour tout ce que je ne ferais plus. Comme il est hors de question d'avoir des étrangers sans arrêt chez nous!

Mon mari dit qu'il a les moyens financiers et que si je ne supporte pas la situation, je n'ai qu'à partir.

Sauf que ce n'est pas si simple. Je crève de trouille que le système ne lui convienne pas, qu'un des intervenants lâche l'affaire, soit incompétent ou que sais-je, et ça ne me tranquillise pas, un "bidouillage" entre le SSIAD (Services de Soins Infirmiers À Domicile) et le SAAD (Service d'Aide À Domicile), et un éventuel portage des repas.
En plus je serais toujours exposée à l'agressivité de mon mari en cas de contrariétés.

Mardi, j'avais rendez-vous avec ma bientôt ex médecin traitant.
Sur le conseil de mon psychologue du CMP, en absence pour cause de congés de ma psychiatre là bas, je devais voir mon médecin pour qu'elle demande mon admission à la Villa Bleue, une clinique psychiatrique où j'aurais pu faire un séjour de repos... et obliger mon mari a accepter une structure spécialisée, même temporairement.

En attendant une place dans ladite clinique, je devais être hospitalisée au CHS local.
Sauf que ce médecin n'a rien fait du tout.
Je reste dans ma merde.

Alors hier soir et une partie de la nuit, j'ai été prise de crises d'hyperphagie et de crises de grattage intenses. Pour la bouffe, ça va. Pour le grattage, j'ai plusieurs zones de forte abrasion très douloureuses, ce matin. Tout contact va être très pénible. Heureusement il me reste des bandes stériles extensibles pour limiter les frottements. Et des pansements.

En tout cas ce matin je vais essayer de voir le seul médecin en qui j'ai vraiment confiance dans la région d'Angoulême, même si elle n'est pas franchement "à coté". Mais au moins je pense pouvoir lui faire confiance. Elle a toujours été à mon écoute...

Sauf que c'est avec son interne, que j'ai rendez vous.
À 15h.

Alors je vais essayer de trouver une autre solution en attendant.

Et faire mon sac.

jeudi 10 mai 2012

68,4 kilos

IMC de 25,1.
Je suis "officiellement" en surpoids.
Énorme déception.
J'étais motivée pour faire du vélo d'appartement ce matin. Une demie heure devant une série TV. De la sueur. Un léger essoufflement. Tout ce qu'il faut.
Et après, motivée pour monter sur la balance, surtout que mon mari était sortit, et que je ne supporte pas qu'il sache quand je me pèse, ni qu'il connaisse mon poids (en même temps, il lit le blog...).
68,4 kilos.
10 kilos de plus qu'il y a 10 ans.
2 kilos de plus que les 66 qui m'ont décidée à tenter mon unique "régime" il y a un an et demi... et là, j'étais descendue à 64,8.
J'en pleurais, tout à l'heure.

Un sujet de plus à aborder avec le psychiatre, cette après midi.

jeudi 19 janvier 2012

"Maigrir c'est dans la tête", partie 3 : La clef du comportement alimentaire

Je continue le feuilleton de mes impressions relatives à ma lecture du livre du Dr Apfeldorfer...

La clef du comportement alimentaire

Le livre propose de tenir un carnet des conduites alimentaires. L'idée me plait beaucoup. Il s'agit de noter fidèlement les conduites, sans chercher à les maîtriser, au contraire de ce que j'avais tenté de faire, voici quelques années. En effet j'avais tenté de maîtriser mon alimentation en notant ce que je mangeais. Le problème c'est que dès que je commettais un écart, j'oubliais de le noter, volontairement ou pas. En fin de compte, noter mes excès avait été trop dur et j'avais laissé tomber. Là dessus, Apfeldorfer est super dans ses explications et je me suis reconnue dans ce qu'il écrit sur la difficulté de tenir un tel carnet.
Oui, on aimerait que nos débordements alimentaires n'aient jamais existé... qu'il est difficile, alors, de leur donner une réalité, au lieu de les oublier purement et simplement. Il parle "d'officialiser chaque prise alimentaire"... heu... Juste pour soi, hein.
Ce carnet n'a pas à être public.
D'ailleurs, si mon mari lit ça, je préfèrerait tant qu'à faire qu'il l'oublie, qu'il n'en fasse jamais mention devant moi, qu'il fasse tout pour considérer que c'est de l'ordre de la plus profonde intimité et que ça me fait suffisamment honte pour que je ne souhaite pas en parler avec lui.
Page 61, d'ailleurs il est écrit "Que se passera-t-il si votre conjoint [...] trouve ce carnet et y découvre vos turpitudes [...]? Ne va-t-il pas [...] vous mépriser au moins autant que vous vous méprisez vous-même [...]".

Le but du carnet est de nous conduire à considérer les débordements alimentaires non comme des fautes, mais comme des problèmes à résoudre. S'en suit des consignes pratiques que je vous épargnerais. Là encore, si ça vous intéresse, il existe des tas de sites qui donnent la marche à suivre.
Il y a même une petite "foire aux questions" relative à ce carnet. L'occasion par exemple de rappeler que le carnet n'a pas une vocation policière, mais bien de diagnostique (repérer et comprendre).

Vient ensuite justement un outil diagnostique. Certes, je n'ai pas tenu un tel carnet depuis des mois, voire des années, mais je commence à bien connaître mes comportements alimentaires.

Je suis une mangeuse binaire. Je mange "normalement" aux repas, en me restreignant (un peu, mais pas trop... surtout aux repas) et je pers le contrôle, en général entre les repas (mais pas que).
Je me suis rendue compte que j'ai des aliments tabous, ce que je n'imaginais pas (la fameuse alliance gras/salé/sucré... mais pas que... et il me reste à en identifier pas mal avec le carnet). Ce n'est pas compliqué, ce sont en général les aliments que je dévore quand je perds le contrôle.
Page 71, Apfeldorfer évoque mon cas de mangeur: "Les individus qui font des boulimies véritables et régulières, mais n'utilisent pas de moyen aussi radical que le vomissement provoqué, la prise de médicaments à hautes doses ou le sport frénétique pour ne pas prendre de poids sont, fort logiquement, fréquemment en surcharge pondérale".
Vous noterez qu'ils sont "fréquemment", mais pas "systématiquement".
Il continue en écrivant "Les psychiatres ont créé pour eux depuis quelques années une nouvelle catégorie, l'hyperphagie boulimique[...]. On considère habituellement  que les troubles psychologiques de ces personnes sont moins intenses, mais de nature semblable à ceux des personnes boulimiques nerveuses".
Bizarrement, ça fait du bien à lire.
Plus loin, il parle aussi de ces personnes qui mangent modérément les "jours ouvrables et qui basculent dans la frénésie alimentaire le weekend", ce qui était justement mon cas quand j'étais interne. C'est aussi ce type de comportements alimentaires que j'ai eu quand j'ai commencé à travailler en intérim : des conduites alimentaires normales durant les missions "longues" (c'est à dire quelques jours) mais une frénésie alimentaire épouvantable après, au moment du contrecoup nerveux.

J'ai aussi des périodes ou j'ai une alimentation non restreinte aux repas (je me ressers etc), avec en plus des pertes de contrôle. Mais en général, je suis plutôt restreinte aux repas, ne serait-ce qu'à cause de ma peur du regard de mon mari, et des autres en général.

Mieux comprendre ce que se restreindre veut dire.

Une sous partie non dénuée de sens... À lire. Je ne peux pas vous la résumer, désolée. J'ai surtout appréciée la partie relative au dialogue intérieur et à l'énergie nerveuse consacrée à lutter contre les tentations, ainsi que l'analyse du développement des tabous alimentaires (lesquels me concernent, alors que je pensais qu'il n'en était rien).
Extrait choisi, illustrant parfaitement la restriction, l'instauration de tabous alimentaires et à quel point les mesures mises en place afin de ne pas manger sont celles-là même qui précipitent la chute :
"Je ne dois pas en manger, comment faire pour ne pas en manger, et pourquoi après tout n'en mangerais-je pas ? et si j'en mangeais ? quand vais-je en manger ?"

Restriction et perte de contrôle : deux états de conscience fondamentalement opposés.

On se rapproche étarangement de mon problème de distorsions cognitive, je trouve. Une alternance entre un hypercontrôle pour maintenir la "norme", le "raisonnable", le "rationnel" et le basculement vers une perte de contrôle, justement, où on plonge dans l'irrationnel.
Malheureusement il semblerait que plus de contrôle aboutisse souvent à plus d'excès. Quelque chose dont je devrais essayer de me souvenir, au delà des mes problèmes alimentaires... sauf que savoir ne résous rien. Je le sais déjà trop bien.
Il paraît qu'il existe des bénéfices à cette alternance... et il s'agit surtout de l'effacement des autres soucis. Mais bon, je ne me sens pas trop concernée : mes problèmes forment un tout. Mon hyperphagie n'efface pas mes problèmes d'anxiété, ils s'y ajoutent. 

Le carnet explorateur.

Il s'agit non seulement de tenir un carnet des prises alimentaires, mais de noter les circonstances de celles-ci, et d'en identifier les causes. De toute façon, je ne pourrais pas tenir un carnet alimentaire sans noter les circonstances... peut être par besoin de me justifier.
L'auteur évoque alors les principaux facteurs déclencheurs des pertes de contrôle... Je retiens ici ceux par lesquels je me sens concernée.

La première par laquelle je me sente concernée, donc, est bien entendu la fringale psychologique, cette faim intolérable qui me tenaille parfois... L'auteur parle du sentiment de vide, d'inexistence douloureuse que ressentent certaines personnes. Manger, explique-t-il, peut procurer la sensation d'exister. Cela peut aussi être une façon de se faire du bien, mais aussi d'obtenir un répit, de cesser de penser à des situations douloureuses ou anxiogènes, de les évacuer même temporairement de son existence. Mais on échange un problème contre un autre : la honte, l'indigestion...

Ensuite je perds le contrôle quand certains aliments que j'aime, mais que je considère comme tabou sont facilement disponibles. Pas seulement dans les placards ou le frigo, mais simplement faciles à se procurer. Au point de ne plus penser à autre chose. Pourtant, ce n'est aps faute de me mettre des bâtons dans les roues, d'éviter d'avoir de l'argent liquide, de ne pas passer devant les magasins ou les rayons-à-la-con... mais comme le précise l'auteur, ces moyens sont peu efficaces (horreur! malheur!). Plus je chasse l'aliment de mon esprit, plus il m'obsède!!!
Quand je craque, j'ai honte, bien sûr.

Par ailleurs, je perds aussi le contrôle quand je subis des contrariétés, quand l'angoisse devient trop forte, que mon anxiété prend le contrôle. Ou quand tous ces problèmes associés me donnent un sentiment de mal-être intérieur trop profond, le sentiment que tout ça ne s'arrêtera jamais, et que, de toute façon, je ne saurais pas vivre autrement, vu que j'ai toujours été comme ça...

En fait, je perds le contrôle sous le coup de toutes les émotions, qu'il s'agisse de joie ou de tristesse. Je mange quand ça va mal. Mais je mange aussi quand ça va bien, parce que je suis fière de moi (réussite à un examen, fin d'une mission d'intérim durant laquelle j'ai su dominer mon angoisse...).

Quand je suis anxieuse, les pertes de contrôle se multiplient. C'est comme ça que j'ai recommencé à avoir des compulsions alimentaires au milieu de ma seconde année de droit, après avoir passée une année sans en ressentir le besoin. Le stress était revenu au galop, la conviction de l'échec. J'avais besoin de manger pour calmer mes angoisses.

Quand je m'ennuie, je mange. Mais quand je suis "plongée dans une activité prenante", j'oublie ma "faim"... comme par exemple là, depuis que j'ai commencé à écrire ce billet, il y a plus de deux heures (déjà?). Mais habituellement, je m'ennuie profondément. Je n'ai guère de "monde extérieur" et mon monde intérieur est déprimant de vide. Manger me remplit de quelque chose. Comme surfer sur Internet, jouer, lire, regarder la TV ou cuisiner.

Une chose en parenthèse : quand je cuisine, que ce soit du salé ou du sucré, je ne grignote pas. Ou très rarement. En fait, d'être plongée dans l'alimentation, dans le but de la partager est très satisfaisant en soi, et je n'éprouve pas ce manque.

Sinon, je perd aussi le contrôle de mon alimentation sous l'effet d'un sentiment d'insatisfaction de moi même. Ce n'est pas un secret sur ce blog, l'image que je me fais de moi même est plutôt douloureuse. Je place généralement la barre trop haut, mais cette conscience étroite n'allège pas le fardeau. Il était facile à une époque de gommer ce sentiment sous des montagnes de sucre (je me suis quand même calmée sur le sucre, grâce à une longue période de restriction totale du saccharose, vers mes 14-15ans).
En outre un important motif d'insatisfaction de moi même est... mon comportement alimentaire (c'est le serpent qui se mord la queue, là). Je mange parce que je suis nulle... je suis nulle donc je mange. Je suis conne, décidément.

Ha! Et puis le truc idiot... je mange aussi par opposition à un tiers. Mon mari, le pauvre. Il sait que j'ai des problèmes. La compulsion est cependant une notion qui lui est (j'en suis ravie pour lui) assez étrangère. Il voudrait m'aider, mais ne sait pas trop comment, et je lui en suis reconnaissante. Malheureusement j'ai terriblement peur de son jugement. Aussi ne puis-je m'empêcher de penser à son jugement face à mes "craquages".
À une époque, je lui avais demandé de m'aider. Je dois dire que ça me semblait une bonne idée, mais assez vite, comme je perdais quand même le contrôle, en cachette, comme depuis mon enfance, je me suis mise à lui en vouloir. D'être au courant de mon problème? De vouloir m'aider? De ne pas pouvoir? je dois dire que je ne sais pas trop.
J'ai commencé à me sentir surveillée (surtout après qu'il m'a fait remarquer que je mangeais certaines choses en douce, toute seule, ce que j'ai vraiment très mal vécu, parce que cette remarque qu'il me faisait sans arrière pensée et sans reproches, je la vivait comme une accusation... distorsion cognitive, ma chère ennemie). Et cette surveillance est devenue un poids, une entrave, contre laquelle j'ai combattu... en prouvant que je n'en avais cure. Donc en continuant à manger. C'est puéril? Peut être. Mais c'était involontaire, et quoi qu'il en soit, ça me fait souffrir d'être comme ça, alors autant ne pas en rajouter.
Je ne veux pas "transformer ce qui devrait rester privé, intime, en une lutte de pouvoir". Surtout si c'est dans ma tête que la bataille se déroule.
 ♦♦♦
En bref, une partie de mon alimentation est prise hors des repas, mais presque toujours de manière anarchique. J'ai des aliments "tabous" et je suis la plupart du temps dans un état de restriction alimentaire, ce dont je n'avais pas conscience avant de lire ce livre. Cette restriction, loin de me permettre de stabiliser mon alimentation, me conduit en général à la surconsommation des aliments tabous (voire des aliments tout court... il m'est déjà arrivé de manger 400gr de poireau cuit histoire d'avaler quelque chose!).

Je contrôle très mal mon alimentation, en mangeant souvent vite, malgré mes efforts, prenant une bouchée, à peine mâchée, avalée, et j'en reprend encore, et encore et encore... surtout lors des crises d'hyperphagie boulimique (mais un peu pendant les repas aussi).

Aux repas, j'ai tendance à trop me servir, pour ne pas faire de restes (alors que dans mon enfance, c'était autorisé... mais on me faisait souvent remarquer que j'avais "les yeux plus gros que le ventre", ce qui m'occasionnait une souffrance que je n'exprimait pas). Cette tendance est devenue moins marquée au restaurant ces dernières années, et c'est heureux.

Cependant c'est surtout en dehors de repas que je perds le contrôle de mon alimentation, en général quand je me sens "vide". Ce problème est récurrent chez moi, et je pense que ce n'est qu'en traitant mes problèmes d'anxiété sociale et de troubles anxieux généralisés que je pourrait le solutionner. Je mange donc en lisant, en étant derrière mon PC, devant la TV, voire en marchant. Il m'est arrivé de craquer lamentablement sur mon lieu de travail devant une tranche de saucisson (oui, une seule, mais c'est déjà du vol).

En dehors des repas mes excès, je consomme à peu près de tout selon les disponibilités et l'intensité de la crise, mais toujours en secret. Il peut s'agir d'aliment prêts à consommer achetés "spécialement en vue d'une perte de contrôle prévisible" (j'aurais été incapable de formuler ça comme ça, sans Apfeldorfer). Il peut s'agir d'aliments que je prépare exprès (c'est plus rare... on se fait plus facilement "choper" si on consacre du temps à préparer des pâtes ou des pommes de terre sautées... ces dernières ayant été ma spécialité à l'adolescence : j'en consommais des quantités folles, généralement la nuit). Il peut aussi s'agir des aliments achetés avec mon mari, pour notre consommation usuelle (biscuits au kilo, pain de mie...). Et pour finir, il peut s'agir de restes, mais c'est bien plus rare, et en général ce sont des légumes et ça ne me pose pas vraiment de problème.

Je perds le contrôle dans diverses situations : quand les aliments que j'aime sont facilement disponibles (y compris en magasin), lorsque je suis contrariée (souvent du fait de mon anxiété), lorsque j'éprouve des émotions débordantes (joie, tristesse, colère...), quand je suis anxieuse ou fatiguée (autant dire quasi tout le temps!), quand je m'ennuie, que je me sens vide, lasse, quand je me révolte contre des contraintes, quand je suis insatisfaite de moi... et malheureusement, parfois dans cette sorte d'opposition malsaine contre un tiers.

Dans le prochain billet, la clef de la modération...

EDIT : j'ai pas tenu 5 jours pour tenir scrupuleusement mon carnet... Et bizarrement ce ne sont pas les prises alimentaires entre les repas, mais celles justement des repas, qui font que je me met à oublier de noter... bizarre... à creuser!

mercredi 18 janvier 2012

Je voudrais tellement maîtriser mes prises alimentaires.

J'ai lu "Maigrir c'est dans la tête", de Gérard Apfeldorfer. Un livre intéressant, mais qui ne me concerne pas tout à fait. Je ne suis pas grosse et je ne cherche pas à maigrir.

Certes, je suis dans la fourchette haute du poids normal pour ma taille, mais il reste que maigrir n'est pas vraiment ma préoccupation principale. Du coup le livre s'adressant aux gros et aux obèses, une partie du discours me passe complètement par dessus la tête.

Finalement, ce livre m'a surtout permis de préciser mon problème d'hyperphagie compulsive, c'est à dire comprendre comment je mange et pourquoi je mange. Là, ce n'est pas compliqué, je mange pour plein de mauvaises raisons, en dehors des repas, et parfois même pour de mauvaises raisons, aux repas.

Mais reprenons un peu le livre, histoire de mettre un peu tout ça au clair...

Introduction :
"Vous qui désirez tant maigrir, vous qui y aspirez depuis si longtemps sans jamais y parvenir, vous qui passez votre temps à perdre et à reprendre du poids, acceptez de regarder la vérité en face : pour devenir mince, perdre des kilos ne suffit pas. [...]"

Quelques mots en trop pour moi dès le début.
En effet, je ne cherche pas à maigrir, ni même à devenir plus mince.
C'est vrai, il y a un an, je le voulais, et j'ai tenté le seul et unique régime de ma vie (mais pas la première période de restriction alimentaire... j'y reviendrais). J'ai tenté LE "Dukan". J'ai a peine perdu et surtout, je n'ai pas tenu. Les compulsions sont revenues au galop. Je n'ai pas perdu de poids. J'en ai un peu repris, mais sans remonter au delà du point de départ, heureusement.
J'ai arrêtés là les bêtises du point de vue de "l'amaigrissement magique" (dixit Apfeldorfer).

Pendant un an, j'ai encore tenté de maîtriser mes prises alimentaires, avec un succès très mitigé, voire inexistant, je dois l'avouer. Dans la honte et la culpabilité, j'ai continué à bouffer, me gaver, me remplir entre les repas, et continué à manger "normalement" au repas, pour ne pas éveiller les soupçons de mon mari.
Pas terrible comme attitude, et en avoir conscience n'arrange rien, bien entendu.

Et puis là, je me suis acheté ce livre.

Pour ceux et celles qui ne connaissent pas, le livre s'articule autour des sept "clefs" nécessaires à l'aboutissement du projet de minceur des gros. Oui les gros, car le livre s'intéresse à eux avant tout, qu'ils soient réels ou imaginaires (ces "gros", et souvent ces "grosses" ayant une morphologie normale, un IMC normal, mais qui voudraient être filiformes ou avoir un IMC plancher).

Or je ne me sens pas et je ne suis pas grosse.
Je suis malheureuse dans mes comportements alimentaire, comme je suis malheureuse avec mes troubles anxieux et ma phobie sociale.

Bref, les sept clefs proposées par l'auteur sont celles de :
  • La décision de devenir mince
  • Le comportement alimentaire
  • La modération
  • La nutrition
  • L'existence de soi
  • Le corps
  • La vie
Pour plus de précision, lire le livre ou consulter la multitude de sites qui précisent la méthode. Ici c'est une analyse personnelle de ma lecture du livre, et des conclusions que j'en tire, pour moi même.

Comme dit mon mari, "à chacun sa vérité" et pour trouver la votre, je crains qu'il ne vous faille la chercher vous même.

Mes impressions vont donc suivre l'articulation du livre. Certaines clefs en ont suscité de nombreuses, d'autres aucune ou presque. J'y reviendrais dans de prochains billets.



mercredi 13 avril 2011

Les euros, ça pousse pas sur les arbres

Bien sûr, dit comme ça, c'est une évidence, hein?
Pourquoi prendre la peine d'énoncer cette vérité, alors.
Peut être pour me rappeler à l'ordre.
Je suis très dépensière, et je ne travaille pas (je voudrais travailler, mais c'est très anxiogène et j'ai tendance à adopter des conduites d'évitement, genre "je suis en formation/ en bilan de compétence, etc, donc je cherche pas pour le moment...").
Je vais très peu dans les magasins (uniquement les grandes surfaces, à de très rares exceptions près, et pratiquement jamais dans les boutiques de fringues... la dernière fois que j'ai mis les pieds à H&M, à Angoulême, j'ai frôlée la crise de panique).

J'achète presque tout par CB, souvent sur Internet (des fringues, de la bouffe, des loisirs, des produits culturels...). Et puis de la bouffe, de la bouffe et de la bouffe, dès que j'ai une "crise". J'arrive parfois à maîtriser la nature de l'achat, plus rarement l'achat lui même. C'est comme ça que je dépense 50 euros en une journée, entre des barres chocolatées premier prix, un paquet de farine T80 bio, une robe à Bonprix, un flacon de durcisseur vitaminé pour les ongles...
Les barres chocolatées (450gr quand même), je me les enfile dans la journée, avec quelques tartines beurrées pour faire le compte, le tout bien en douce, avec la honte de moi vrillée au corps et au cœur, le dégout, l'absence de plaisir au delà de la première bouchée. Et puis une demie barquette de baies de Goji, aussi, au passage (50gr... j'aime pas ça, mais faut que j'avale, que je me gave... c'est pas de la boulimie, y paraît, parce que j'ai pas de comportement compensatoire... mais l'hyperphagie compulsive est déjà un comportement compensatoire, faudrait pas en ajouter!!!).
Le paquet de farine, c'est pour faire de la pâtisserie "équilibrée" (ouais... pour compenser les barres chocolatées à la graisse de palme?)...
La robe... heu... les robes, en fait, c'est pour le mariage de ma sœur, qui est un événement hautement anxiogène, comme je l'ai déjà expliqué précédemment...

L'argent pousse pas sur les arbres, et pourtant je passe mon temps à en dépenser, à me jurer que promis, jusqu'à la fin du mois, je me tiens à carreaux, et puis à rechuter...
Peu à peu je dépouille mon Livret A pour réapprovisionner le CCP...
Pour mes anniversaires, Noël, et avec les rares emplois que j'occupe, je réapprovisionne le Livret A.

Je suis vraiment conne.

jeudi 31 mars 2011

Manger, encore manger...

Plus j'essaie de ne pas grignoter, plus je grignote.
Chaque fois je me cache, j'essaye de faire le moins de bruit possible en mangeant.
Et en même temps j'avale des quantités qui me font froid dans le dos.

Ces derniers mois j'ai essayé d'arrêter, de perdre du poids, de redescendre de mes 66 kilos, peut être vers 58 ou 60 kilos. Mais à 63, j'ai dérapé. Je marchais 1 heure par jour, et je m'ennuyais.
Mes pas ont fini par se diriger vers "Grand Frais". Ma carte bleue a commencé à frémir. Au début des légumes, puis des fruits, puis autre chose. Des pois chiches grillés, des baies de goji (je n'aime pas, mais je m'en gave comme si ça pouvait réparer mes erreurs), des grains de café au chocolat (pour mieux résister aux noisettes au choco), et puis ensuite... ensuite j'ai commencé à aller à Carrefour et à Leclerc, certes toujours à pied, 1h30 en tout, mais pour acheter des pâtisseries en promo, ou des barres chocolatées. Et à la maison je me faisais tartine sur tartine, margarine et miel, margarine et chocolat en poudre, crème d'amande à la petite cuillère.

Je ne sais pas ce qu'en dit la balance.
Je ne veux pas savoir.

Les gâteaux et tartines d'aujourd'hui me pèsent sur l'estomac, et plus encore sur le cœur, dans la tête, qui cognent, qui font mal. Je me déteste et pourtant, jour après jour, je recommence.

mercredi 30 mars 2011

Manger...

Dans mon existence il y a deux types de moments pour manger.
Les bons et les mauvais.

Dans ma vie en règle général, les choses sont segmentées en deux catégories: les choses "qui se font" et celles qui "ne se font pas". C'est à dire ce qui est socialement acceptable et ce qui ne l'est pas, ce qui est normal et ce qui ne l'est pas.
Ce découpage est souvent arbitraire et repose parfois sur un mode de pensée aberrant. En fait tout est question de l'idée que je me fait de ce qui est normal ou pas.

Manger.
Manger est une de mes obsessions de longue date.
Manger pendant les repas, en famille, aux heures des repas, en respectant une certaine mesure, c'est normal, acceptable.
Manger seule, en se cachant, c'est anormal et me procure une grande honte de moi.
Malheureusement, manger seule, en me cachant, c'est tous les jours, sans que j'arrive à me réfréner. Et toujours, toujours, toujours, en me cachant.

Une tartine à la va vite, un gâteau, un bout de fromage, tout, n'importe quoi. En cachette.

J'y passe des fortunes.
J'y passe aussi sans doute une partie de ma santé.

J'ai longtemps parlé de "grignotage", jusqu'à ce que plusieurs médecins me parlent de trouble alimentaire compulsif. Mais... quelque part le grignotage reste plus "socialement acceptable", donc je n'arrive pas à me résoudre tout à fait à accepter de dire que je souffre de TCA.

Je grignote et j'ai honte de moi.