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mercredi 13 avril 2016

La Vie n'est pas un long fleuve tranquile...

><
Je commence à passablement me connaître. Quand je dors tout le temps, il y a un soucis. Je compense quelque chose. Or, j'ai dormi beaucoup jeudi dernier, dimanche après midi et beaucoup lundi aussi. Et ce matin je me suis réveillée à 6h30 puis j'ai comaté jusqu'à 9h30.

Je crois savoir ce que je compense, et j'ai pas envie.

Je veux pas. Je fais l'autruche. Je suis triste. J'ai pas envie de ça.

Pourtant il y a mon cerveau qui essaie de communiquer avec moi et je fais la sourde oreille. Bordel je me sens bien avec lui!!! "Pour dormir?" il me demande, le petit con avec ses synapses partout...
Ben heu.. non ! pour être avec lui !
"Ben ça se voit pas, la marmotte!", il me répond, le petit con... "en plus tu compense chaque fois que tu le vois... tu roupille 9 voire 10 heures d'affilé".... crénom de non, tu vas te taire, ciboulot de mes deux?
"Et pis tu compense pas quand vous sortez, que vous voyez des gens nouveaux, qui te font kiffer, tu trouve pas ça bizarre ?".

Tais toi, tais toi, tais toi, tais toi...

Merde.
T'es moi, bordel, t'es moi, t'es moi, t'es moi... Bhouhouhouhouhou (grosses larmes qui coulent partout).

T'est un vilain cerveau, je te fais la tête, na !
"Tu peux pas, je suis toi, je te signale... je suis pas une voix dans ta tête, je suis tes propres pensées, qui fulgurent à chaque seconde... tu crois pas que tu lui donne de faux espoirs? Hier qu'est'ce t'as foutu, encore, à réactiver ton compte NL? T'es conne ou quoi ? Tu as pas encore compris pourquoi tu as tes petits soucis de santé ?"

Tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi, tais toi...

Et comment je fais pour le lui dire moi?

Par un lâche billet sur mon blog où j'essaie de lui expliquer que je me bats avec moi même, mais que moi même l'emporte, et que c'est le morceau qui veux que je reste vraiment vraiment vraiment célibataire...?

Je l'aime quoi.
"T'es sûre?"
Ben en amour, j'ai jamais été durablement sûre de rien...

Je veux pas, fout moi la paix.
"Tu sais bien que c'est ça que tu veux"... "tu l'aime, c'est ton chéri, mais tu n'y arrive pas... il n'y est pour rien, c'est toi qui est comme ça. C'est tout."

Non, c'est pas tout. C'est dégueulasse, quelque part. Je ne veux pas l'abandonner.
"Tu ne l'abandonne pas, tu essaie de vivre en accord avec toi même."

Mais ça fait mal, bordel!

"Oui, ça je sais... Mais tu ne peux pas le laisser dans l'illusion, continuer à lui mentir..."

Je ne lui mens pas.

"Non. Juste par intermittence. Je sais très bien que tu es toujours sincère à l'instant "T" où tu dis les choses. Mais il faut que tu soi honnête avec toi à 100%, aussi, pour que tu t'épanouisse, tu le sais. C'est comme ça, c'est tout. Je sais que c'était plus simple quand ils habitaient à l'autre bout de la France, mais là il habite à 20 bornes et passe devant chez toi tous les jours... tu dois faire avec. Il peut rester un pote."

Non, je suis pas sûre de le supporter.
J'ai essayé, on voit ce que ça donne :
Un dialogue de mes deux (lobes cérébraux), pour essayer de me convaincre que pour l'instant mon équilibre émotionnel prime sur... sur la peur de faire souffrir quelqu'un que j'aime, mais avec qui je souffre à chaque instant, parce que je l'aime mais que je ne supporte plus de le fréquenter.

Pffff... Il y a quelqu'un sur la toile qui arrive à me suivre?
SVP, ce(s) quelqu'un(s) peuvent me donner un conseil avisé?

Non? Une fois... deux fois....... trois fois !
Démerde toi, Ségo.


Rhaaaaaaaaa.
Et crotte de bique mauvais choix, j'aime l'odeur...
Chiotte de vérole (merci papa pour tes expressions de dépit si imagées...).

J'en peux plus, c'est vrai.
Je voudrais.
Mais je n'en peux plus, vraiment.
J'ai mal. Si je m'écoutais, je me gratterais au sang, mais je ne veux plus jamais faire ça de ma vie.
Si je peux tenir une promesse que je lui ai faite, c'est bien celle là.

Et merde.

Je suis pas complètement lâche...
Ce n'est pas via ce billet qu'il l'aura apprit...

Volontairement mariée, séparée, célibataire, nulligeste.

Bon, en même temps c'est ce à quoi j'aspire depuis des années, alors pourquoi je chiale?
Même pas de chats pour me faire des câlins...



Edit : J'ai causé avec moi même et j'ai décidé que :

Lui, je ne veux pas qu'il sorte de ma vie  !
Alors il y reste.
C'est tout.

mardi 5 avril 2016

Lubie...?!?

Depuis ce matin je ne me sens pas bien. J'aurais envie d'écrire "je ne décolère pas", mais en fait ce n'est pas exactement ce que je ressens. Je ne suis pas bien, oui, je suis en colère, mais j'ai aussi un malaise physique, et je suis très agitée.

Ma psychiatre ne m'avait pas refait d'ordonnance de Paroxétine (Déroxat) la dernière fois et je me suis rendue compte seulement lundi dernier, en préparant mon pilulier pour la semaine, que je n'aurais pas assez de boites pour "aller" jusqu'à mon prochain rendez vous.

J'ai beau être en sevrage choisi (de 40mg de Deroxat quotidiens, je suis maintenant à 20mg... et espère diminuer encore bientôt), je sais parfaitement que ce n'est pas une chose qu'on doit faire à la légère et par dessus la jambe. Non, on ne diminue pas la dose toutes les semaines, mais par périodes de plusieurs semaines, voire des mois.

N'empêche que si je m'écoutais, si je faisais ce que me crie mon corps et mon âme, ma vibration, mon je-sais-pas-quoi (je ne peux pas le décrire, désolée), j'enverrais valser la médecine allopathique une bonne fois pour toutes, je me procurerais des phages pour quand j'ai des bactéries qui me cherchent des noises, je ne passerais que par un naturopathe en cas de doute et de besoin de conseil et plus jamais de ma vie, à partir de ce jour, je ne toucherais un médoc sortit de l'industrie pharmaceutique. La nature nous veux du bien et des imbéciles ne pensent qu'à déposer des brevets pour gagner du pognon avec... Mais je m'égare largement.

Punaise, j'aurais envie d'écouter un aspirateur en marche (cherchez pas à comprendre, j'aime le bruit de l'aspirateur, je me sens en harmonie avec les aspirateurs, je kiffe grave les aspirateurs... c'est comme ma passion pour l'odeur du crottin de chèvre, je crois pas que la plupart des gens puissent comprendre à quel point je surkiffe cette odeur, alors que j'ai en quelque sorte peur des chèvres)...

Quand je dis que je suis agitée, là, j'écris en freestyle, écriture automatique, si vous voulez (je m'en fous), en cherchant quand même à garder ma cohérence (j'aimerais bien qu'elle soit cardiaque aussi, mais là j'ai plus l'impression d'avoir des gremlins qui font la nouba dans ma cage thoracique, bizarrement). J'ai le capot qui me saute, moteur débridé, plus de verrous, plus de masques.

Ma mère m'ayant prévenue qu'elle devait venir, j'ai carrément laissé un mot sur la table de la cuisine disant en gros "Bonjour, oui je suis là, non c'est pas la peine de venir me dire bonjour, non je ne suis pas fâchée, mais j'ai besoin qu'on ne me dérange pas. Je t'ai sans doute entendu arriver, ne t'inquiète pas, etc" et j'ai écris sur une enveloppe "ne pas déranger, ne pas essayer de communiquer, merci", enlevée la bande adhésive et collé le tout sur ma porte.
Oui, là, il y a ma mère, mais je n'ai pas envie de lui dire bonjour, pas envie de la voir parce que je suis déjà trop speed et que c'est quelqu'un qui me fait péter un câble par nature (mais je me suis entraînée à ne plus le laisser voir). J'aime ma mère mais je ne la supporte pas. Elle cherche sans arrêt à entraîner les gens dans ses trucs, ses militantismes et je kiffe pas du tout, ça... En plus elle est un peu donneuse de leçons quand il faut pas et pas du tout quand ça serait bien (genre "au secours, maman, je fais n'importe quoi"...>>> "On fait tous des erreurs, c'est en faisant des erreurs qu'on apprend"). Mais bon je veux pas non plus m'étendre sur ma mère.

Je veux m'étendre sur une réflexion de ma psychiatre ce matin.

Ce matin j'avais un "rendez vous entre deux portes" avec ma psychiatre pour qu'elle me remette une ordonnance. En même temps je suis arrivée avec un papier avec le nom de l’hôpital Charles Perrens en lui demandant si elle voudrait bien me faire un courrier (surtout pour que mon cerveau ralentisse un peu) pour le Centre Expert du Syndrome d'Asperger & autres autismes de hauts niveau.

Et là elle m'a sortit un truc qui m'a fait super mal.
"C'est quoi cette nouvelle lubie?!?".
Paf!
"Mais non Mme, vous n'êtes pas Asperger, je le sais, il se trouve que je suis spécialiste des enfants Asperger, je vous assure, vous n'êtes pas Asperger. Sortez vous ça de la tête et on se revoit fin avril".

Et ma main dans ta gueule?
Est-ce que je lui ai dis que j'étais persuadée d'être Asperger? Non.
Est-ce que je lui ai dis que ça me rassurerait? Surement pas!!!
Est-ce que ça risque de lui porter tort de me faire un puqsxxxxxsxxs de courrier? Je ne crois pas.
Et qu'est-ce qui l'autorise de me dénigrer, de juger une demande de ma part et de la qualifier de lubie?
J'ai pris mon ordonnance "oui... au revoir..."
Et dans ma tête, dans mon cœur, mes tripes, mes entrailles, qu'est-ce que j'avais envie de lui dire...?
...




"Je reviendrais jamais, connasse!!!..."

Réaction "légèrement" exagérée, sans doute, mais ça vous donne assez bien une idée de ce que j'ai ressenti, je pense.

Je ne dirais pas qu'être diagnostiquée autiste Asperger serait un grand plaisir pour moi.
Je veux dire, c'est quand même un autisme, quoi!
Un trouble neurologique avec lequel on nait, vit et meurt...
Avec tout ce qu'on médiatise concernant les autismes, excusez du peu, mais perso, c'est pas le genre de diagnostic que je recherche particulièrement.

Mais de toute façon, ce que je vis depuis mon enfance n'a rien de cool!

Depuis toujours, je vis en repli des autres autant que je peux, et quand ce n'est pas possible, je fais des efforts considérables pour correspondre à ce que je considère comme la "norme moyenne", une sorte de stéréotype de la personne ordinaire. Oui, je fais de très, très, gros efforts. C'est épuisant et en plus des fois on tombe à coté. Sans compter que pendant des années, comme je ne fréquentais pas d'autres adultes que mes parents (qui ne recevaient jamais d'amis et ne laissaient apparaître aucune vie sociale, sauf les "trucs" de ma mère, c'est à dire le militantisme esperantiste et pro-Freinet), j'ai essayé de prendre ma mère comme "étalon base", or elle a une personnalité atypique, colérique, agressive, nerveuse voire dépressive...
Les autres de mon âge ? Je ne comprenais strictement rien à leurs amusements, leurs comportements, quand ils me disaient un truc, je prenais tout au mot. Très rapidement dès la 1ère section de maternelle, je me suis littéralement réfugiée auprès de l'institutrice, ou je jouais seule. J'avais mes histoires dans ma tête, je regardais la rue, les dames dehors qui allaient à la "gym volontaire" dans le "gymnase" en préfabriqués... Et des fois, je me faisais charrier, je crois, parce que je ne jouais pas "bien", pas comme les autres.
Je ne sais pas, je n'ai pas bien compris cette période.

J'aime être avec des gens. J'ai toujours apprécié le contact intellectuel des "plus de 30 ans". Discuter, écouter, rencontrer de nouvelles personnes (j'ai du mal à rester en contact, par contre). Mais c'est quelque chose de très frustrant et de très déstabilisant en même temps. Par rapport à mes troubles anxieux, je suppose, je cherche à voir des gens pour faire des sorties que je ne serais pas capable de faire seule, ou qui génèreraient trop d'anxiété et donc de besoin de compensation (bouffer ou dormir, ou les deux). Mais en même temps c'est pour ça que sur mon profil OVS (On Va Sortir) je parle de mes troubles anxieux, parce que je cherche à être "protégée" par le groupe.

Mais en fait je n'aime pas vraiment OVS. C'est trop aléatoire, et je suis récemment tombée sur des personnes qui m'inspireront désormais une véritable aversion. Purement et simplement. Je peux pas dire "des cons", parce que ce n'est pas ça que je ressens, mais ce sont des personnes avec qui je ne me suis pas du tout sentie à l'aise. Du coup j'ai peur que ça se reproduise. Et puis de toute façon, en fait la plupart des sorties OVS ne m'inspirent pas du tout. Je m'inscris parce que j’espère toujours que je vais être capable, mais en fait non. Ou alors oui, sur des brocantes, aller à Emmaüs, à la braderie du Secours Populaire... car ce sont des "sorties" où on va à l'heure qu'on le souhaite, et que finalement je ne croise ni ne cherche à croiser les autres ovsiens...

Donc en fait je n'aime pas franchement OnVaSortir.
Sauf rares exceptions...
Des exceptions telle que la sortie pour aller visionner le superbe film documentaire "L'Odorat", le 27 mars dernier.
Là ça a été une révélation, car même si je suis arrivée largement après le début de la séance (11h au lieu de 10h30), j'ai été émerveillée par le film... J'ai beaucoup pleuré d'émotion, dans la salle obscure... Et à la fin, avec l'animateur scientifique, j'ai parlé de mon anosmie psychosomatique, réactionnelle à l'anosmie neuropathique de mon mari, d'odeurs, de flaveurs, et depuis c'est comme si un lotus s'était ouvert (pffiou, j'ai l'odeur du lotus dans les narines rien que d'évoquer cette plante, c'est magique!!!).
Depuis je n'ai plus d'anosmie!!! Je n'arrête pas de renifler tout un tas de choses, de la même façon que j'adore toucher tout un tas de choses (et déteste en toucher d'autres... d'ailleurs je ne supporte pas les étiquettes des vêtements, je ne sens que ça... je passe un temps fou à défaire délicatement les étiquettes ou à recoudre les trous laissé par des arrachages de "sauvage").

Donc, pour en revenir à ma "lubie" (je ne peux pas me retenir de faire une grimace, en l'écrivant, même entre guillemets)... Je n'estime pas que le fait de m'interroger sur mon identité, ma personnalité, "qui" je suis, "ce" que je suis ou pas (sans prétendre relevé de ceci ou cela), mais avec des vrais moyens de mesure, des tests diagnostics, des études sérieuses, etc. bref je n'estime pas que ce soit une "lubie".
On m'a sortit déjà tellement de trucs (dont "borderline", "phobie sociale", "troubles anxieux généralisés", "dysthymique"...), j'aimerais un peu de sérieux, de temps en temps (je parle pour "borderline" et "dysthymique").

D'ailleurs j'ai toujours réclamé à passer des tests diagnostics pour mes troubles, avec de véritables preuves rationnelles et claires, mais on m'a souvent dit que non non, ça n'était pas la peine, et bla bla bla...

Est-ce que ce sont les "professionnels" qui sont particulièrement obtus, ou bien est-ce que c'est moi qui suis trop chiante et exigeante? Pourquoi on refuse que je passe des examens? Je n'arrive pas à comprendre, franchement!!!

Je cherche juste des réponses. Pourquoi on ne veut pas que je pose de questions, c'est insensé à la fin!!!

Le terme de "lubie", c'est franchement méprisant, je trouve...

"Une lubie se manifeste par un enthousiasme exubérant pour quelque activité, être ou objet. C'est le passage à l'acte d'un quelconque fantasme ou réalisation d'un scénario imaginé par le sujet. ..."

Enflu...*xjzbhdvzjv*... crotte de bique en bois!

Cliquez sur les images pour rejoindre les sites... ou appuyer sur "Ctrl" et cliquez, ça vous ouvrira les liens dans un autre onglet... bon, normalement mon blog est configuré pour ouvrir les liens dans un nouvel onglet, mais sinon vous aurez toujours apprit le "truc" si vous ne le connaissiez pas...
https://www.google.fr/url?sa=t&rct=j&q=&esrc=s&source=web&cd=2&cad=rja&uact=8&ved=0ahUKEwiAobnuy_fLAhUBiw8KHTDDD5oQFggkMAE&url=http%3A%2F%2Fwww.larousse.fr%2Fdictionnaires%2Ffrancais%2Flubie%2F47966&usg=AFQjCNF8SrLMIX2Vyna70wNqAXKsnr-ZyQ&sig2=3HEzZumZZzmeCu5WHkcjOw

http://www.cnrtl.fr/lexicographie/lubie



Je vais donc essayer de voir ça avec ma gentille médecin généraliste et lui dire que j'ai "juste" besoin de savoir.
Merci de me faire un courrier.
S'il vous plait.

Si ça vous plait pas et que vous le faites pas, sachez quand même que je me pointerais de toute façon tôt ou tard à Charles Perrens, alors, bon, autant que ce soit avec le soutien ou du moins l'aide d'un médecin, non? Et puis Laurence, elle, elle me connait depuis plus longtemps que la psychiatre.
Na.

Est-ce que c'est si insensé que ça de vouloir savoir ce qu'on a, ce qu'on est, qui on est ?


vendredi 22 août 2014

La semaine où j'ai décompensé de mes troubles anxieux...

Semaine du lundi 04 aout au dimanche 10 aout 2014.

Je m'inquiétais pour mon mari.
Sa maladie neurodégénérative continue inexorablement d'évoluer, grignotant sa vie, son autonomie, son indépendance... perturbant aussi sa façon de voir la vie, c'est à dire qu'elle influe sur son humeur, ses sentiments, sa résistance aux contrariétés. Oui, quand on est malade, diminué, qu'on a mal, et bien il se trouve qu'on est plus facilement déprimé, dépressif, parfois même un peu agressif avec les autres.
Je pense que ça peut se comprendre.

Je m'inquiétais donc pour mon mari, que je trouvais parano et morbide.

En fait c'était moi qui était en train de complètement péter les plombs, avec paranoïa, interprétations délirantes des situations, agitation, distorsions cognitives complètement tordues, etc.

Le lundi, on a signé la procuration devant permettre à mon père de signer pour notre compte l'achat d'un appartement de 90m² à Angoulême, où nous retournons vivre.
J'étais toute fière de mon mari, qui m'avais fait un bel alphabet de la main gauche, juste après m'avoir écris une suite de nombres allant de 1 à 30.
Fière comme une maman devant les premiers gribouillis de son enfant, j'étais.
Et en même temps un grand, grand soulagement, l'impression que des mois de souffrance psychique allaient enfin trouver leur fin grâce au déménagement. J'allais enfin pouvoir souffler grâce à la famille, grâce au changement de prise en charge...
Souffler...
Souffler...
Cette idée est alors devenue une obsession.
À un tel point que j'ai commencé à vouloir souffler, déjà.
Ne plus devoir tenir, avoir à faire face à tout ça, à tous les impératifs de notre vie jusque là...
Le lever, le petit déjeuner, la toilette, l'urinal, la crainte des fausses-routes, les craintes de contrariétés pouvant entraîner une agressivité, une volonté de mort de la part de mon mari. Les impératifs du fauteuil roulant, des sorties, des non-sorties... etc.
Sentant que j'allais mal et que mon mari allait mal, j'ai essayé de joindre notre médecin traitant.
En vacances.
J'ai eu sa collègue du cabinet, le Dr.F.
J'étais dans un état d'agitation important, j'avais peur, j'étais épuisée.
La doctoresse, qui ne m'avait jamais vue (et ne me verra plus jamais, grrrr) en consultation ne m'a été d'aucun secours...
J'ai ensuite eu au téléphone ma famille au téléphone, ma sœur, mon père, une belle sœur.... Au bout du compte, en fin de journée, j'étais à bout, je voulais que "ça cesse", et j'ai carrément appelé le SAMU pour mon mari. Qui n'était pas agité. Enfin... pas plus que n'importe quel mari qui voit sa femme s'agiter sans raison apparente. Il faut dire quand même qu'il disait (ou je m'imaginais?) des trucs genre "tue moi", "il faut que je meure" et autres délicatesses.
Le SAMU a débarqué, avec les pompiers, trois urgentistes du SAMU, quatre pompiers, sept personnes en tout. Mon mari était dans le fauteuil du salon, il avait l'air d'aller bien, il était relativement calme vue la situation, logique, cohérent. Moi par contre, j'étais agitée, très très agitée, en larmes, limite "hystérique", comme on dit. Mais j'avais appelé pour mon mari, et le constat de l'équipe du SAMU, c'est que mon mari allait bien. Alors ils m'ont laissée, seule avec lui et mon désespoir, que je ne savais même plus dire, expliquer.
Ils m'ont laissée avec la haine, celle que je voyais dans le regard de mon mari...

Le mardi j'allais de mal en pis. Mon mari me haïssait pour "ce que je lui avais fais", pour avoir "essayé de me débarrasser de lui".
J'étais en grande souffrance face à ces mots que je me prenais dans la face comme la dureté des pierres d'une lapidation publique. Je me sentais irrémédiablement coupable, acceptant le châtiment, convaincue au plus profond de moi que ma trahison à son égard, m'avait déchue sans retour possible dans son estime.
J'ai appelée la généraliste, le Dr.F. pour lui demander un rendez-vous, comme je l'aurais fais dans les mêmes circonstances avec mon médecin traitant, le Dr.R.. Pas avant 18h15.
J'étais désespérée. Je perdais les pédales, et je ne disais rien à mon mari de cette détresse psychologique, partagée entre la colère et l'amour. Pour moi c'était évident que c'était... évident ! Je n'ai même pas pensé à lui dire, lui expliquer, que le Dr.F. était la collègue généraliste de notre médecin traitant.

Pour ajouter à tout ça, comme mon mari me semblait agité (à la suite des événements de la veille, c'était compréhensible), j'ai demandé à l'association d'aide aux personnes qui intervient chez nous au titre de l'APA, de nous envoyer quelqu'un pour l'après midi. Fanny, notre aide ménagère était disponible, elle est venue fissa.

Si je voulais une présence en mon absence, c'était parce que j'avais peur que mon mari se fasse du mal, après qu'il eut affirmé à plusieurs reprises vouloir crever, après qu'il m'ait aussi demandé de le tuer...

Je voulais voir la généraliste pour lui dire que je n'en pouvais plus de la situation. Que je ne parvenais plus à me sentir épouse, que je ne me sentais plus qu'aidante, que j'avais le sentiment de ne pas pouvoir, de ne pas avoir le droit de le dire, de ne pas avoir le droit de souffrir de la situation. Je voulais dire à quelqu'un du corps médical que je n'en pouvais "simplement" plus, plus, plupluplu...
Et je que donc je voulais être hospitalisée, car sinon on courrait au drame... Mais je voulais que la prise en charge de mon mari soit en cohérence avec mon absence.

Mais elle n'a rien comprit. Rien du tout. Elle a promit qu'elle contacterait la clinique, mais elle n'a rien fait pour mon mari, en fait.

Je suis rentrée à la maison. Les choses étaient pires, les choses allaient mal, mais je ne savais toujours pas dire à mon mari à quel point ça allait mal. Il faut dire que chaque fois que je me suis plainte, j'ai eu à affronter une remarque agressive telle que "qu'est ce que je devrais dire, moi?!?", comme si c'était un concours.
Aucun point de comparaison ne peut être fait entre nos souffrances, sa maladie, mes TAG, son anxiété, ses douleurs. Aucune n'est acceptable. La douleur, c'est toujours inacceptable, quelle que soit la cause, qui que soit la personne qui y est exposée.
pourtant depuis des mois, je devais taire ma souffrance, mes craintes, mes angoisses. Pire je devais être disponible pour toutes ses attentes, pour l'aider à marcher, pour lui préparer des repas adaptés, pour l'emmener chez les prestataires de soins, pour l'emmener se promener, pour assouvir ses plaisirs. Ma volonté, mon désir, mes angoisses, tout ça, ça n'avait pas voix au chapitre. Ou alors c'était stigmatisé, c'était "mal" de ma part de ne pas être bien, de ne pas avoir envie de faire ci ou faire ça, parce qu'il est malade, et qu'on ne tire pas sur une ambulance. Et je me laissais écraser, voilà tout, stoïquement, pour éviter tout conflit, toute contrariété à l'Homme que j'Aime.

Le mercredi, je trouvais que mon mari était agité (à la suite de mon appel au SAMU de lundi soir, il avait consacré une partie de son après midi de mardi à appeler les membres de sa famille pour leur dire pourquoi ils devraient me haïr, que je ne l'aimais plus et voulais l'éliminer le plus vite possible.
Il se gardait bien de dire qu'à de multiples reprises il m'avait demandé de mettre fin à ses jours, lors de diverses crises d'angoisse au fil des derniers mois...

J'ai donc encore appelé la généraliste, qui m'a proposée une consultation en urgence à la permanence psy de l’hôpital, mais il fallait y aller par nos propres moyens et j'étais sure et certaine que Alain ne voudrait pas. Non non non non non non.
Je n'étais pas en état de l'entendre, de la comprendre, lorsqu'elle me disait de faire monter Alain dans la voiture sous un faux prétexte. J'étais alors convaincue que c'était impossible. Aussi le Dr.F. a dû abandonner cette idée, pourtant la plus simple, la meilleure...
Donc elle a appelé les ambulances et on est allés aux urgences. Il a du falloir 6h pour que Alain voit la psychiatre (qu'il aurait vue en 10 min si j'avais été en état d'entendre ce que Laure F., la généraliste, m'avait dit...). 8h aux urgences en tout.

Le jeudi ça allait à peu près, je crois?
J'ai essayé de démêler la réalité de mes troubles cognitifs, mais ça n'était pas top quand même.
J'ai beaucoup appelé ma famille, suite à l'épisode des urgences. Je sentais que je débloquais, que je faisais n'importe quoi à cause de mon état de panique croissant. À cause de la souffrance croissance. Il n'y avait plus que ça en moi. La douleur, la souffrance. La colère aussi, le sentiment d'incompréhension.

Le vendredi, on avait rendez-vous chez la neurologue de mon mari à 8h. Elle avait été injoignable une grosse partie de la semaine, s'étant cassé le pied le dimanche 03 aout en descendant un escalier. À 7h40 l'ambulance était là pour ce petit voyage. Heureusement parce que l'accès au cabinet serait devenue impossible sans les grands ambulanciers baraqués.
Le rendez-vous s'est très bien passé. On a eu une grosse bise de Monika, tout sourire malgré son pied en attelle (2 métatarses en morceaux).

Malheureusement, une fois qu'on a été de retour à la maison, j'ai commencé à aligner de grosses crises d'angoisse, avec une sensation de dépersonnalisation, une impression de "devenir folle". Être là... mais pas là. Se sentir absente à soi même, absente au monde mais se savoir là quand même. Vraiment, ça n'allait pas. Je voulais "disparaître" (mais pas mourir), m'enfermer au fond d'un placard, dans un tas de couvertures et de couettes, dans un nid, dans le noir, disparaître...

À 11h, je suis allée à la permanence du CMP et on a décidé de mettre en place une prise en charge à partir du lundi suivant avec mon infirmier référent, mais dans l'après midi, ça a été de pire en pire, j'étais parano, hyperactive, complètement aliénée par mes devoirs envers mon mari, son manque de "reconnaissance", son manque d'empathie envers ma propre souffrance, mon épuisement face à la situation...
J'étais très très mal.
Du coup j'ai demandé au CMP de m'envoyer au CHS, sauf que personne ne proposait de solution pour Alain qui dépend pourtant à plus de 95% des autres, c'est à dire de moi... J'ai cherché auprès de toutes les ressources dont je disposais, c'est à dire bien peu de monde, et finalement on ne m'a proposé aucune solution valable.

Ce qui fait du mal à mon mari ne peut pas me procurer de bien être. Mon bien être, au prix de son abandon, c'était et ça reste inenvisageable. Sans contradiction possible.

Donc à 17h30 environ, j'ai laissé tomber l'hospitalisation. J'étais épuisée, j'avais abandonné totalement.
Ce jour là, j'ai fais une décompensation massive de mes troubles anxieux. Larmes etc, parano, dépersonnalisation, douleur psychique à 7 ou 8, je savais plus qui j'étais, je hurlais que je n'en pouvais plus, des trucs cohérents et d'autres pas, je bavais tellement je pleurais...

Mon mari est tombé des nues.
Il m'avait jamais vue comme ça.
Il pensait pas que les TAG, ça pouvait faire ça. Il était perdu et très très triste.

C'était entre le 4 et le 8 aout.
Je ne suis pas encore remise.
Mes parents se relaient pour être là le weekend et j'essaye de préparer le déménagement du mieux que je peux.
Voilà.

mercredi 23 mai 2012

Bac de français, premier acte...

En 2000, j'ai tenté de suivre ma scolarité de première seule, par correspondance. Mon billet sur cette partie de mon histoire revient sur l'échec total que cette démarche a représenté.

Cependant il me semble que j'ai oublié de mentionner que j'ai quand même tenté de passer le bac de français.
J'avais reçue la convocation : j'étais donc obligée d'y aller. En tout cas, je m'y sentais obligée.
Pourtant je n'avais rien préparé, et je n'avais pas la moindre idée du déroulement des opérations, hormis le fait que l'épreuve était découpée en deux tranches. Point.

À l'épreuve écrite, j'ai retrouvés mes camarades de premier trimestre. Une chance, parce que les épreuves se tenaient dans un lycée qui m'était inconnu, et je me souviens de mon angoisse.
Par contre le sujet m'a beaucoup plut, et j'ai appris à la publication des résultats que j'avais eu 13/20 à cette épreuve.

Là où ça s'est compliqué, c'est pour l'oral. J'étais larguée, je ne comprenais rien à l'histoire de la liste, j'ignorais combien de textes j'aurais du choisir, comment les étudier. Je suis descendue à Angoulême la peur au ventre, avec la volonté de présenter mes excuses au jury et de repartir dans l'autre sens.
Mais arrivée à la porte du lycée (toujours le même, mais cette fois pas d'anciens camarades pour me guider) la peur est devenue paroxystique et je suis restée de très longues minutes à la lisière de l'enceinte, sans même réussir à approcher du portail. La litanie des "et si...?" a commencé à se bousculer dans ma tête, devant tous aboutir à des catastrophes...
Je suis restée, restée, restée, jusqu'à ce qu'arrive l'heure de la convocation. Et j'ai fais demi tour, en me disant que de toute façon, à quoi ça aurait servit que je me présente, hein?

On était le 22 juin. C'était mon anniversaire.
En redescendant la rue piétonne, en direction du bus qui me remmènerais chez moi, en sécurité, je me suis acheté des spartiates, alors que jamais je n'avais eu le courage d'entrer seule dans un magasin de chaussures, surtout celui là. Je n'y suis d'ailleurs jamais retournée.
Je les ai encore, toutes rafistolées, recollées.
Elles ont 12 ans, maintenant.

Ce jour là, j'ai essayé de faire quelque chose de très difficile. J'ai échoué. Alors je me suis offert une petite réussite, un peu plus à ma hauteur.

mardi 17 mai 2011

Somatisation



Définition du mot Somatisation : Expression physique d'une souffrance psychique.
Soma, en grec ancien, désigne le corps. Nous somatisons lorsque nous avons tendance à éprouver ou à exprimer une souffrance physique en réponse à un stress ou un traumatisme psychique. Ce processus est souvent associé à des troubles dépressifs ou anxieux. On parle de maladie psychosomatique lorsqu’une pathologie physiologique semble avoir pour cause un problème psychique.*
*Psychologies.com
Je somatise depuis mon plus jeune âge.
Comme beaucoup d'enfants en bas âge, ça a commencé avec le fameux "mal de ventre" avant d'aller à l'école. Mal de crâne aussi (déjà des céphalées de tension?). Et puis de l'urticaire au menton (ma mère en garde étrangement un souvenir déformé, persuadée que j'ai de l'herpès labial).

À l'école primaire, j'ai souffert d'énurésie diurne, ainsi que de terribles douleurs dans les jambes dites "psychogènes", dont les médecins ne trouvaient pas la cause, sauf "peut être", la croissance (j'avais alors 7 ou 8 ans).

Arrivée au collège, j'ai commencé à souffrir d'angines à répétition (peut être à cause d'une baisse de mon immunité, due à la dépression?), puis de cystites à répétition. J'ai aussi souffert de dysménorrhée.

Au lycée, je faisais de l'hyperphagie compulsive tous les weekend, aboutissant régulièrement à des vomissements nocturnes. Cela avait conduit mon médecin à penser que j'avais un reflux gastro-oesophagien (je dissimulais mon hyperphagie, que je considérais comme une faute, un manque de volonté... et dont je ne connaissais pas l’appellation, à l'époque). J'ai été traitée pour ce soi-disant reflux pendant des mois, jusqu'à ce que mon père m'emmène chez un gastroentérologue de sa connaissance, qui s'est alors rendu compte en quelques minutes que j'étais très (trop) nerveuse pour une fille de 16ans (il s'est fondé sur mon rythme de déglutition). Ces déglutitions excessives ayant plusieurs conséquences gênantes. La première, c'est que j'avalais beaucoup d'air, qui devait bien ressortir (rôts). Ensuite ce va et vient gazeux avait pour effet d'amollir les muscles assurant l'étanchéité du sphincter supérieur de mon estomac, facilitant ainsi la remonté des sucs gastriques dans mon oesophage.
C'est à ce moment que j'ai commencé à prendre de l'Euphytose, à raison de 2 comprimés, 4 fois par jour.

Parallèlement à ça, mes cystites continuaient et je sentais en permanence ma vessie, étant d'ailleurs incapable d'avoir une miction normale et sans douleur. J'ai été envoyée chez un urologue, qui n'a décelée aucune anomalie d'ordre médical. Ce n'est que bien plus tard que j'ai enfin découvert le plaisir de ne pas sentir ma vessie... lorsque j'ai pris des anxiolytiques!

J'ai ainsi souffert régulièrement de divers troubles fonctionnels (c'est à dire non associés à des lésions ou des maladies) depuis ma petite enfance. On m'a longtemps vue comme une malade imaginaire ou alors comme une hypocondriaque.

Mais ma souffrance, je ne la traduisais pas par "j'ai un cancer" ou "j'ai l'appendicite". Non, je la traduisais par "je vais en parler, on va me dire ce que j'ai, et après, on me soignera, et je n'aurais plus mal, je ne souffrirais plus...".

Malheureusement une guérison fait toujours apparaître un nouveau symptôme, à court ou moyen terme. Par ailleurs je reste convaincue que si je laisse les symptômes s'installer, ils risquent tôt ou tard d'altérer ma santé pour de bon (brûlures de l’œsophage à force de vomir, irritations de la vessie chroniques, érosion dentaire à cause du bruxisme dont j'ai parlé tout récemment... et puis bien entendu, toutes les conséquences connues du stress et de la dépression).

Alors, plutôt que d'attendre, j'attaque.
C'est une de mes grandes motivations pour entrer en parcours de soins.
Soigner mon esprit, c'est aussi soigner mon corps, apprendre à vivre en paix avec lui, avec moi.

dimanche 8 mai 2011

Interpretative...


Ce mot, ce qualificatif, il décrit une conduite que j'ai face aux gens. Il signifie tout simplement que j'essaye de savoir ce que pensent les gens. En fonction de leur attitude, du ton de leur voix, du mouvement de leurs yeux, ou de tout autre indice ou commencement d'indice, je cherche à savoir si ce que je dis ou fais est "bon", si je plais ou si je déplais.
C'est une attitude éminemment dangereuse et "casse-gueule", car toute interprétation de ce type passe bien sûr par le tamis de mes doutes, de mes émotions, de mon manque d'estime de moi même.
Mes interprétations sont souvent négatives "il/elle va penser que je suis idiote, nulle, que je ne connais pas mon sujet, que..."
Face à cette conduite, j'ai développé des évitements, pour me préserver.
Ainsi pendant mes oraux d'examens, je ne regardais jamais les profs, pour ne pas être perturbée par leur attitude à mon égard. Mais ce n'est pas terrible, vous en conviendrez, d'appliquer cette méthode en toutes circonstances (pendant un entretien d'embauche, je dirais même que c'est à proscrire!).

Bref, ça me joue de terrible tours.
Surtout face aux gens qui "comptent".
Mes parents, mon mari, ma famille, par exemple.

Presque une tentative de télépathie...

mercredi 27 avril 2011

Calmants ou excitants?


Grande question, quand on souffre d'anxiété généralisée, mais qu'on est fatigué en permanence, doit on privilégier les substances "calmantes" ou les "excitantes"? Je ne parle pas ici des médicaments, mais plutôt des aliments, des compléments alimentaires, toutes ces choses qu'on peut prendre pour obtenir "un petit coup de fouet" ou au contraire se détendre, trouver plus facilement le sommeil, etc.
Dans la première catégorie, on trouve aussi bien la bonne vieille camomille en tisane, les HE apaisantes, le lait chaud au miel et à l'eau de fleur d'oranger, ou alors des préparations à base de plantes (valériane, passiflore, etc).
Pour les excitants, il y a bien sûr le bon vieux café, mais aussi les épices (j'adoooore le masala, décoction d'épices dont gingembre, cannelle, poivre, girofle...), divers compléments alimentaires à base de gingseng, guarana et autres acerola...

Franchement, je tend à consommer des deux, ce qui n'est certainement pas une bonne attitude. Mais comment faire baisser ma nervosité tout en ne m'endormant pas? Je suis molle en permanence. C'est une situation intenable, insupportable. Du coup je jongle entre la chicorée café du matin, le café de midi (je n'aime toujours pas beaucoup le café, pourtant), éventuellement ceux de l'après midi, parfois un masala, souvent du thé "tonique", l'euphytose ou les gélules de valériane le soir. Une auto médication aux résultats aléatoires.

J'essaye ces temps ci de vivre sans tout ça, de réhabituer mon corps à la tranquillité. Surtout que j'essaye depuis des années divers compléments alimentaires, sans succès pour stabiliser mon humeur.
La seule chose qui ait marché, jusque là, c'était les anxiolytiques, mais ils traitaient un symptôme, sans s'attaquer à la cause.

J'en ai marre de tout ça.
Finalement je me rend compte que d'avaler tantôt des excitants, tantôt des calmants, ce n'est rien d'autre qu'une forme d'évitement de plus, pour essayer de ne pas voir ce qui ne va pas, tout en sachant que ça ne marchera pas. Je prend des trucs comme je mange, pour compenser.

mercredi 13 avril 2011

Les euros, ça pousse pas sur les arbres

Bien sûr, dit comme ça, c'est une évidence, hein?
Pourquoi prendre la peine d'énoncer cette vérité, alors.
Peut être pour me rappeler à l'ordre.
Je suis très dépensière, et je ne travaille pas (je voudrais travailler, mais c'est très anxiogène et j'ai tendance à adopter des conduites d'évitement, genre "je suis en formation/ en bilan de compétence, etc, donc je cherche pas pour le moment...").
Je vais très peu dans les magasins (uniquement les grandes surfaces, à de très rares exceptions près, et pratiquement jamais dans les boutiques de fringues... la dernière fois que j'ai mis les pieds à H&M, à Angoulême, j'ai frôlée la crise de panique).

J'achète presque tout par CB, souvent sur Internet (des fringues, de la bouffe, des loisirs, des produits culturels...). Et puis de la bouffe, de la bouffe et de la bouffe, dès que j'ai une "crise". J'arrive parfois à maîtriser la nature de l'achat, plus rarement l'achat lui même. C'est comme ça que je dépense 50 euros en une journée, entre des barres chocolatées premier prix, un paquet de farine T80 bio, une robe à Bonprix, un flacon de durcisseur vitaminé pour les ongles...
Les barres chocolatées (450gr quand même), je me les enfile dans la journée, avec quelques tartines beurrées pour faire le compte, le tout bien en douce, avec la honte de moi vrillée au corps et au cœur, le dégout, l'absence de plaisir au delà de la première bouchée. Et puis une demie barquette de baies de Goji, aussi, au passage (50gr... j'aime pas ça, mais faut que j'avale, que je me gave... c'est pas de la boulimie, y paraît, parce que j'ai pas de comportement compensatoire... mais l'hyperphagie compulsive est déjà un comportement compensatoire, faudrait pas en ajouter!!!).
Le paquet de farine, c'est pour faire de la pâtisserie "équilibrée" (ouais... pour compenser les barres chocolatées à la graisse de palme?)...
La robe... heu... les robes, en fait, c'est pour le mariage de ma sœur, qui est un événement hautement anxiogène, comme je l'ai déjà expliqué précédemment...

L'argent pousse pas sur les arbres, et pourtant je passe mon temps à en dépenser, à me jurer que promis, jusqu'à la fin du mois, je me tiens à carreaux, et puis à rechuter...
Peu à peu je dépouille mon Livret A pour réapprovisionner le CCP...
Pour mes anniversaires, Noël, et avec les rares emplois que j'occupe, je réapprovisionne le Livret A.

Je suis vraiment conne.