lundi 3 septembre 2018

Comme l'indique mon ami Google, c'est la rentrée... 
Oui, bon à priori, comme j'ai 36 ans et qu'aux dernières nouvelles, je ne m'inscris (toujours pas) en BTS Économie Sociale et Familiale, je ne suis pas tellement concernée.😐

Sauf qu'avec l'année scolaire, il y a toute une ribambelle de structures qui se remettent également en activité (alors qu'elles sont en sourdine durant les vacances scolaires). Or, pour réussir à intégrer la formation en alternance dispensée à Cherves-Richemont, je dois impérativement faire baisser mon niveau d'anxiété et améliorer mes performances sociales.
Je me suis donné deux ans pour y arriver.

Autrement dit, je dois fréquenter plus de monde et diversifier mes activités. 😃

Pour commencer, j'ai enfin pris contact avec un Groupe d'Entraide Mutuelle (GEM) et pris mon adhésion. Pour résumer, les GEM sont des associations à but non lucratif, constituant un espace d'accueil et d'échanges, de rencontres, d'amitié et de convivialité ouvert sur la ville, aux personnes en souffrance psychique ou psychologique. Elles peuvent s'y retrouver, s'entraider, organiser des activités visant au développement de chacun, pour dépasser les handicaps. Ce n'est jamais un lieu de soins mais vraiment d'accompagnement vers le mieux être et le mieux vivre ensemble.
L'objectif des GEM est donc d'aider les personnes à rompre l'isolemenr et le sentiment de solitude, et à restaurer des liens sociaux. Ces personnes vont ainsi pouvoir reprendre confiance en elles et créer des liens d'amitié et d'entraide tout en bénéficiant d'un soutien moral et en acquiérant une meilleure autonomie, jusqu'à éventuellement pouvoir prendre des initiatives au sein du groupe.
C'est cet objectif final que je vise : être bénéficiaire/bénévole.

Je suis d'ors et déjà adhérente d'un GEM, depuis mardi dernier, et l’ambiance qui y règne me plait beaucoup.

D'ailleurs les bénévoles s'occupent également de l'association Resonnance, qui appartient au Réseau d’Échanges Réciproques de Savoirs et de Créations Collectives (RERS), qui sont des groupes d’Éducation Populaire..

En dehors de ces deux structures, je cherche également à commencer des activités de relaxation, dont la sophrologie et la méditation de pleine conscience...

samedi 4 août 2018

Des effets secondaires des médicaments

En janvier dernier, ça n'allait vraiment pas fort....
N'étant plus suivie par un psychiatre, j'ai demandé à mon médecin traitant de me remettre sous antidépresseur, malgré ma grande crainte de reprendre du poids.

Au début, je me suis sentie mieux psychiquement.
Suuuper!
Ouais.

J'ai déchanté.

Au mois d'avril, je faisais encore 63 kilos.
En ce début du mois d'aout, je galère pour ne pas dépasser les 73 kilos (et galérer n'est pas un faible mot je vous assure, car j'essaie de maigrir depuis un mois et je continue à voir mon poids augmenter, ce qui est extrêmement douloureux).

En outre, heureuse propriétaire d'un impédancemètre, j'ai constaté que je fais forcément de la rétention d'eau, car même si ma masse grasse est excédentaire, le pourcentage de masse hydrique de mon corps n'est pas cohérent avec mon poids.

J'ai un appétit délirant par rapport à mes dépenses énergétiques et j'ai faim (je ne parle pas d'une envie de manger, mais d'un besoin physique de manger) souvent moins d'une heure après un repas.

Je me retrouve exactement dans la même situation qu'il y a 4 ou 5 ans, avec une relation de haine vis à vis de mon corps et de la nourriture, tout en ayant ce besoin de manger qui me dévore.

Je suis en colère et dégoutée.
 
La plupart des gens savent que les antidépresseurs font prendre du poids, mais à ce que disent les études les plus médiatisées dans la presse de vulgarisation, non, les antidépresseurs ne feraient pas prendre de poids.

Il faut creuser longtemps et minutieusement pour trouver des éléments allant à l'encontre de ces affirmations.

En fait, les antidépresseurs tricycliques et les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (IRS) ont en fait bel et bien des effets sur le poids!

Pour commencer, ils augmentent fortement l’appétit que ce soit pour le sucré et le salé. D'une façon qui devient facilement ingérable, ce qui remplace une souffrance psychique par une autre.
De dépressif (ou anxieux, voire les deux), on se retrouve comme "en manque" de nourriture.
Je le ressens très fortement et j'en souffre énormément.

Ensuite, et c'est loin d'être anodin, ces deux types d'antidépresseurs diminuent le métabolisme basal en favorisant le stockage des graisses plutôt que leur élimination et surtout ils provoquent une terrible rétention d’eau dans tout le corps due à un SIADH (sécrétion inappropriée d’hormone antidiurétique). Cette hormone est appelée vasopressine est fabriquée dans le cerveau par l’hypothalamus et est sécrétée par la glande hypophyse.

Plusieurs causes sont à l’origine d’un SIADH mais celle des antidépresseurs IRS ou tricycliques semble être reconnue depuis longtemps par les neurobiologistes endocrinologues.

Donc oui, certains antidépresseurs font bel et bien prendre du poids.

À choisir entre deux maux, je préfère lutter contre l'anxiété que contre mon propre corps, mon appétit, etc.

Il semblerait qu'il faille en moyenne six mois pour que le métabolisme se rétablisse correctement.

Bien.

Plus tôt je commencerais la réduction des doses, plus vite je perdrais du poids.

Je suis mortifiée.

73kg.

mardi 12 juin 2018

Plantes vertes

Haaaaa! enfin un sujet qui sort du lot 😉
...
J'ai déménagé début avril.
J'aménage peu à peu mon nouveau "chez moi" en fonction de mes gouts et moyens (de nouveaux meubles, une nouvelle déco, une nouvelle ambiance...

Fin mai, j'ai reçu des amis avec mon copain. À cette occasion on m'a offert un arum de fleuristes.
Joli.
Mouais...
Je suis sincère, c'est une jolie plante.
Mais j'ai d'autres projets en matière de plantes d'intérieur, en fait.

Parmi mes chouchous, point d'arums...
En revanche on trouve l'aglaonéma, le palmier bambou (Chamaedorea), la plante araignée (Chlrophytum), le scindapsus (Pothos), la fleur de lune (Spatiphyllum), la fougère de Boston (Nephozolepsis exaltata), le dracaena odorant de Massange, certains philodendron (dont "Erubescens Red Emerald") et certains ficus (comme le "figuier pleureur" - Ficus benjamina).
Fougère de Boston et Plante araignée
Dracaena odorant
Spatiphyllum Fleur de lune

Le point commun de ces plantes?
Ce sont toutes des championnes de la dépollution intérieur, ce qui est fort utile lorsqu'on possède essentiellement des meubles en bois aggloméré.
Mais surtout, je les aime vraiment, elles me plaisent.

Si on m'a déjà offert un ficus, je me dois de préciser que c'était un plant d'environ 140 cm plutôt dépourvu de feuilles, pour lequel je ne me suis jamais investie. Il serait sans doute temps de le faire...
Comme je devrais récupérer mon vieux Crassula aborescens, car même s'il est assez vilain, je l'aime beaucoup. La preuve ? Il me suit depuis une quinzaine d'années.

J'adore vraiment les succulentes. Donc s'ajoute à mes envies de "verdure" un nombre illimité de succulentes, que j'aime depuis l'enfance, du moment que ce ne sont pas des cactées (je n'aime pas me piquer). J'aime beaucoup celles qui sont assez géométriques en fractales, même si je me laisse attendrir par d'autres "plantes grasses".


En outre je voudrais avoir de jolies jardinières de menthe poivrée, basilic et mélisse citronnelle, car ils sont utiles en cuisine, ont des propriétés apaisantes sur l'humeur et... repoussent les mouches et moustiques!💪😋

vendredi 11 mai 2018

Dysorthographie, antinomies et...

Quand j'étais enfant, je n'ai jamais manifesté de troubles "dys", à ce que je sache.
Ma mère étant institutrice, elle s'en serait forcément rapidement redu compte.
J'ai de longue date un problème avec la droite et la gauche, ainsi qu'avec certains antagonistes du type "radiateur" vs "réfrigérateur" ou "congélateur". Il m'arrive d'utiliser le mot opposé pour désigner ce à quoi je pense ou ce que j'ai sous les yeux. Des lapsus fréquents, qui prêtent à sourire plus qu'autre chose, mais c'est gênant quand ça devient trop fréquent.

Cependant, ce qui me gêne le plus c'est ma dysorthographie qui a commencé à se manifester clairement vers mes 23 ans, quand je suis entrée à la faculté de Droit. Au fil de ces quatre années d'étude, le problème s'est amplifié. J'inversais des lettres avec d'autres, de consonance ou de forme manuscrite proche.

J'espérais qu'avec la fin des études le problème s'atténuerait, mais ça n'a pas été le cas. Il s'est même étendu aux homonymes dans certains cas (pics d'anxiété) et cela n'en finit pas de m'énerver. Parfois j'ai beau me relire plusieurs fois, je ne vois les mots traîtres qu'une fois tout mis au propre ou publié. Ainsi sur ce blog il m'arrive de mettre en ligne les billets et de ne constater qu'après coup que c'est truffé de "coquilles".

Quand c'est un mail à mon assureur ou mon propriétaire, je laisse reposer mon écrit quelques minutes, je vais me préparer une tisane et ensuite je me relis.

D'où me vient ce mélange des lettres ?
Je viens juste d'écrire "chaffe d'eau", corrigé immédiatement par "chasse d'eau".
À l'origine ça n'était que manuscrit (écrire "chambignons" sur la listes de courses, ça m'avait fait rire, la première fois que je l'avais constaté), mais peu à peu ça a gagné le clavier.

Sans compter les fois où je dis "vert" quand je pense "rouge" ou que je parle de changer le sens d'ouverture de la porte du radiateur (gnheu?). Ces antinomies sont "amusantes" aux yeux des personnes extérieures mais sources d'une certaine souffrance de mon coté. C'est un trouble qui relève de la dysphasie ce qui est assez effrayant quand j'y pense. Je ne pense pas avoir été dysphasique dans mon enfance, ou du moins je ne m'en suis pas rendue compte, même si je faisais des confusions récurrentes entre le nord et le sud et un certain nombre d'autres antagonistes. Confusions qui m'ont amenée à développer des stratégies de mémorisation et d'utilisation correctes.

Je signale qu'il m'est déjà arrivé de m'arrêter à un feu vert, en période de stress intense. Heureusement je n'ai jamais grillé de feu rouge mais je n'exclue pas le fait que ça puisse m'arriver, ce qui est très anxiogène en soit.

Il semblerait que ça se soigne, ou se traite.
Pour l'instant, je fais simplement "avec". Principalement parce que je n'ai pas de diagnostic médical et qu'en conséquence je ne peux pas voir d'orthophoniste qui m'aiderais à mieux gérer ces problèmes.
C'est gênant, mais je m'en accommode.

jeudi 26 avril 2018

Le vert coule par la fenêtre et l'eau salée dans mon coeur

Il y a bien des années, j'écrivais des textes très poétiques...
Je ne sais pas trop quand ni comment j'ai arrêté, mais c'est comme ça.
J'aimais la fluidité des mots qui s'écoulaient sans filtres, sans recherche, exprimant ce que je ressentais, ce que je voyais, de qui passais par tous les filtres de mes sens (ou l'absence de filtres). Peut être que je me suis fermée à cause de la saturation du monde, du bruit, du trop plein de stimuli.
Avec les temps, j'ai pris conscience de mes limites extrêmes et difficiles à dépasser. Parfois faciles, d'autres fois non...

Cette fois ci non.

Il y a quelques jours Svetlana, travaillant à la MJC Louis Aragon d'Angoulême m'a contactée pour me proposer de participer à des ateliers d'écriture. La chose était ainsi présentée. Mais les choses étaient faussées. J'étais partante pour un atelier d'écriture, oui. Malheureusement ça n'était pas le projet réel.

Le projet est vraiment super et je le soutiendrais avec bonheur. Malheureusement je ne peux pas y participer. Je ne suis pas capable, en l'état actuel des choses, de participer à un tel projet.

Fanfare de mots...
Voilà le projet porté par Didier Vergnaud (éditions "Le bleu du ciel") et David Christoffel (voir sur France Culture et autres).
L'atelier d'écriture n'est qu'une partie du projet.
Il s'agit en réalité d'écrire une partition de mots, pour des récitants ou lecteurs, participants à une fanfare, avec un chef d'orchestre. Les auteurs-participants étant organisés comme des instruments : tambours, fifres, clairons et grosses caisses.
Le projet se fait en partenariat avec des élèves de seconde du lycée Marguerite de Valois (lycée que j'ai fui en 1999).
Il faut écrire, certes... mais en binôme, avec des personnes qu'on ne connait pas et qui ne nous connaissent pas, et en plus dire un texte en rythme de marche.
Ce concept est trop complexe à mettre en place pour moi.

Je suis capable d'écrire une partition poétique, une suite de mots fluide et quelque peu surréaliste ou dé-réaliste. Cependant j'ai une faible tolérance au travail en groupe, surtout lorsqu'il s'agit de créer, ce qui est davantage une activité individuelle pour moi. Mais dans le cadre d'un groupe de huit personnes c'est très différent. Très difficile.

Hier donc, j'ai participé à la première (et pour moi la dernière) session de l'atelier d'écriture destiné à donner vie à cette fanfare de mots qui se "produira" le 02 juin au matin sur le marché Victor Hugo d'Angoulême, et la soir à la Médiathèque de quartier à Ma Campagne (Angoulême).

Malheureusement, si entendre David Christoffel parler de son travail de poète et de joueur de mots à été enrichissant, le passage au travail d'écriture a été un calvaire. J'ai très vite basculé dans l'anxiété, puis dans l'angoisse. Je suis entrée en mode "blocage", trop angoissée pour écrire ou être rationnelle.
Qui plus est, mon binôme était par trop "maternelle" vis à vis de mon angoisse, m’empêchant de fait de désamorcer ma crise d'angoisse. Cherchant à me "rassurer", elle m'a seulement infantilisée, ce qui m'a plutôt mise en colère, ajoutant une émotion violente à une autre.

Le vert coule par la fenêtre, je me cache dans les bruits et l'eau salée des larmes coule dans mon cœur. Pourtant la joie, elle, coule dans mes veines. Joie soleil radieux d'espoir. Malgré la bêtise humaine face à ce que les gens ne comprennent pas et sont trop imbus d'eux même pour essayer de comprendre.

Car là a été le nœud du problème, hier : la méconnaissance de ce qu'est une maladie psychique aussi répandue que les troubles anxieux ou dépressifs.

La personne avec qui j'étais sensée travailler semblait tout à fait cultivée... mais pas sur ce genre de problématique.

J'avais exposé d'emblée mes troubles anxieux sévères dès le début de l'atelier. Principalement parce que je doutais être capable de participer à la fanfare de mots en place publique. Cependant je n'allais tout de même pas faire un exposé détaillé sur ma maladie : si les gens souhaitent savoir, il n'ont qu'à me poser des questions. S'ils ne s'y intéressent pas, à quoi bon?

La dame avec qui j'étais en binôme n'a posé aucune question. Face à ma détresse extérieurement visible, elle a prononcé les mots vains qu'ont raconte à un enfant qui a peur du noir.
Je connais ma maladie, les facteurs d'anxiété, je savais que je n'avais pas ma place dans cet atelier mais j'étais gênée de le quitter, et piégée dans mon tumulte intérieur et dans l'activité créatrice du groupe, je ne savais guère comment partir honorablement.
La femme assise à ma gauche, loin de m'apaiser, me traitait vraiment comme une enfant, comme si mon attitude de repli lui laissait à penser que j'avais besoin qu'elle veille sur moi comme une poule sur un œuf. Loin de "prendre soin" de moi, elle m'enfonçait.

Quant Mr Vergnaud a constaté que j'étais dans un tel désarrois, il s'est enquit de savoir ce qui se passait. Très normalement, il m'a suggéré de quitter l'atelier. Pragmatique, il savait visiblement que si j'étais en difficulté, ça ne pourrait pas marcher. Je lui en suis reconnaissante.

En revanche, mon binôme, certainement pleine de compassion mal placée a trouvé le moyen de me demander si je devais prendre des médicaments, comment je rentrais chez moi et si j'avais besoin d'être raccompagnée...

Là, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Stupidité humaine ordinaire.
"Je souffre d'une maladie psychique que je connais bien et que je sais gérer, merci. Je ne suis pas handicapée mentale!".

Visiblement, pour certains, la confusion est facile.

Je vais avoir 36 ans, j'ai eu tout ce temps pour apprendre à me connaître, apprendre à gérer mes troubles anxieux.
Je sais que je passerais probablement le reste de ma vie sous antidépresseurs, seul médicament qui stabilise mon état.
Je connais mes difficultés intrinsèques et je sais quand je peux essayer de repousser mes limites ou pas. Le fait est que j'aurais sans doute pu rester dans le projet "fanfare de mots" si cette dame cultivée et certainement "bien sous tous rapports" ne s'était pas montrée aussi bête à mon égard. Car c'était véritablement une démonstration de bêtise, cette façon de m’envelopper de paroles doucereuses ultra protectrices.

À aucun moment, cette dame n'a cherché à savoir ce dont j'avais besoin. Elle a simplement supposé que j'étais "fragile" à cause de ma crise d'angoisse. De fait, elle est devenu exaspérante.

Bref.
Je suis partie, agacée.

Je suis bien, là. Douleurs ordinaires des courbatures dans les cuisses, douleur de vie et de mouvement. Bleu du ciel qui caresse les toits de tuiles de lumière printanière. Façades éclatantes de calcaire, éblouissantes de blanc. Vrombissement sourd d'un aéronef de passage. Mélodie des trilles à plumes, fondues dans le rose et blanc des pétales épanouis. Vert et blanc et bleu qui coulent par mes fenêtres, se déversent dans la blancheur de mon intérieur, dans le vide accueillant de mon moi intérieur, qui se déplie et s'étire en chat paresseux. Dos rond, dos étiré, griffes plantées dans un arbre imaginaire déployant une fragrance miellée de résine.

Tout à l'heure, je cesserais d'être chat et redeviendrais une femme, sur ses deux jambes, pour aller voir des gens qui me comprennent, rue saint Ausone...

lundi 23 avril 2018

Suivi psychiatrique, relance... ou pas.

Petit retour en arrière.
En 2011, j'ai commencé à voir un psychiatre à Tarbes, et à prendre un antidépresseur qui avait amélioré de façon indéniable mon état. J'avais vu s'atténuer, pendant un temps, ma phobie sociale ancrée sur mes troubles anxieux. Malheureusement, j'avais eu également à affronter des événements extérieurs qui m'avaient fait basculer dans la dépression et peu à peu, j'avais sombré dans la chute libre...😱

En 2015, on m'avait changé de traitement au bénéfice d'un autre médicament, que j'avais choisi d'arrêter à la mi 2016, en conservant cependant des anxiolytiques.

Malheureusement, il m'a fallut un an environ pour constater que ce traitement ne convenait pas sur le long terme. J'ai recommencé à prendre le traitement initial il y a environ 3 mois maintenant.

Il y a environ 2 mois, j'ai pris rendez vous avec un nouveau psychiatre (et j'ai eu du mal à en trouver un qui prend de nouveaux patients et qui prescrit des traitements médicamenteux).💊

Il m'avait donné rendez vous ce lundi 23 avril 2018 à 12h30.📅

Dans la mâtinée, j'ai fais une crise d'angoisse en plein cours de fitness, ce qui m'a un peu mise en retard à la sortie de la salle de sport, mais j'étais à la porte du psychiatre à 12h30 pile. J'ai sonné, sans obtenir de réponse. Une fois, deux fois. Puis la porte s'est ouverte et une dame est sortie, je suis entrée et ai monté l'escalier.

Une fois dans la salle d'attente, j'entendais parler haut et clair dans le bureau, malgré France Musique.
J'en ai déduis (erreur...) que le médecin était en retard.

Il fut un temps où j'aurais toqué à la porte ou téléphoné au bout de 10 à 15 minutes d'attente.
J'ai commis l'erreur de ne pas le faire cette fois ci.

À 13h15 le psychiatre est sortit, un cigarillo aux lèvres, l'air très surprit de me trouver là.
Moi, j'avais perdu la notion du temps.⌛

Il est en fait très à l'heure. Au point que, quand son patient précédent est sortit, comme il ne m'a pas vu dans la salle d'attente, il a visiblement déduit que je ne viendrais pas.😒

Il m'a dit avoir 2 à 3 désistements par semaine, en conséquence de quoi, je dois appeler 2-3 fois par semaine vers 11h, pour savoir s'il a des disponibilités. Moi qui ait tant de mal à téléphoner!😕

Pourtant je suis partie en disant "oui, merci, d'accord".

Je suis à la fois triste et furieuse.😢😠

Angoissée, aussi, bien entendu.😧

dimanche 22 avril 2018

Pudeur

Certaines des personnes qui me connaissent bien hurleraient probablement de rire en lisant cela, mais j'ai une pudeur à fleur de peau.

Pourquoi hurler de rire?
Parce que je ne suis pas gênée par la nudité, que ça soit la mienne ou celle des autres et qu'il en faut beaucoup pour me choquer.

Cela ne signifie pas pour autant que je n'ai "aucune pudeur", cette notion étant en réalité extrêmement subjective.

Pour beaucoup de choses, je ne supporte pas que les gens me voient, me regardent.
Pour moi, c'est de la pudeur.
Pour d'autres, ça serait simplement une forme d'anxiété de performance.

Le fait est que je n'aime pas les contacts physiques ou visuels dans certaines circonstances.
Ce sont parfois des synonymes d'agression psychologique.

Ma pudeur recouvre aussi des choses qui me sont "extérieures", mais qui sont des "extensions" de moi. En fait tout ce qui est chez moi ou ce que je crée (y compris le désordre) sont des extensions de moi. Je souffre d'être ainsi exposée. Cependant dans la mesure où j'en suis à l'origine, il ne tient qu'à moi de rectifier les choses, je suppose.

Par ailleurs, je ne peux absolument pas porter atteinte à la pudeur des autres comme moyen de décompression. Le "truc" qui consiste à s'imaginer son examinateur nu ou aux toilettes est inenvisageable pour moi. C'est le genre de stratégie qui a l'effet contraire à celui recherché me concernant. Il s'agirait alors de porter atteinte à la dignité de cette personne, bien que ce ne soit pas visible.

Il s'agit là encore d'une question de pudeur.

Ne pas écouter les conversations des autres, ne pas regarder le téléphone, ou ce genre de choses. Respecter l'intimité des autres avant toute choses.
Pour gagner le droit à ce qu'on respecte la mienne.

Routine hebdomadaire

Je ne travaille pas.
J'ai même fais le choix conscient de ne plus actualiser ma situation à Pôle Emploi au début du mois d'avril 2018. Cette décision ne va pas changer ma vie quotidienne et correspond de toute façon à une réalité : en l'état actuel des choses, mon état de santé psychique ne me permet de toute façon pas d'avoir une recherche d'emploi efficace.

Toujours est-il que, pour moi, qu'on soit lundi ou mercredi ne change pas grand chose à mon emploi du temps quotidien. Les vacances scolaires également me passent un peu par dessus la tête.

En revanche, je ne peux pas échapper aux jours où la plupart des entreprises, services et commerces sont fermés. Ma salle de sport en particulier.

Le dimanche et les jours fériés sont donc synonymes de davantage de solitude. C'est un jour où je me sens peut être plus cloîtrée dans ma vie, ce qui est compliqué à gérer.

La question n'est pas de savoir si j'ai réellement des limites ces jours-là, mais de l'émotion que cela génère en moi. Je sais que je ne peux pas faire certaines choses ces jours là, et ça me perturbe, d'une certaine façon. Cela m'angoisse et a un impact réel sur ma santé.

Bon, certes, je ne peux pas aller me défouler à la salle de sport, mais il y a d'autres choses que je peux faire sans problème, comme aller marcher (si le temps est favorable), aller faire des courses au calme dans les quelques grandes surfaces ouvertes le dimanche, et puis ranger et faire le ménage. Une activité hebdomadaire structurante qui devrait me permettre de me créer une routine.

Il n'en reste pas moins que, depuis des années, je vis les dimanches et jours fériés avec anxiété.
Le vide me fait peur.
L'idée du vide me fait peur.

Autant dire que ça n'est absolument pas rationnel.
Je dois vivre avec ça, et éventuellement réussir à le dominer et à le transformer positivement de manière à transformer cette angoisse de vide en moment privilégié pour moi même, pour prendre soin de moi et de mon cocon personnel.

Pour le moment, il s'agit de ranger, faire le ménage, puis de prendre soin de moi, me laver... en quelque sorte, me laver des angoisses de la semaine, me vider la tête.

samedi 21 avril 2018

Déménagement, emménagement...

Le 03 avril, je déménageais pour quitter un appartement où j'ai vécu quelques joies et beaucoup de coups durs, au profit d'un vrai "chez moi", certes en location, mais où je n'ai pas de passé. Un saut de puce dans Angoulême, me déplaçant à peine d'un kilomètre.

Les choses ne sont pas finies : ni l'emménagement, ni le déblaiement de mon ancienne vie. Je dois finir de trier des affaires, nettoyer les lieux du passé qui m'entravait. Et je dois aussi construire une nouvelle vie, un espace à moi.

Je me sens déjà mieux.
Pourtant les choses n'ont pas été simples.
La nuit du 03 au 04 avril a été un enfer, car toutes les tensions psychologiques et physiques ont soudain éclaté, me pourrissant bien la vie. Mon ventre a expulsé toute cette peur et cette angoisse et j'ai été vraiment malade. Ça a duré plusieurs jours et même aujourd'hui, je ne suis pas totalement remise, souffrant de faiblesse musculaire intense, avec tremblements.

Au fil du temps, les choses vont se stabiliser.

Qui plus est, lundi 23 avril, je vois mon nouveau psychiatre, et jeudi 26, je vais à la rencontre d'une association qui se consacre aux personnes en situation de maladie psychique.
Par ailleurs, la semaine prochaine également, je participe à des ateliers d'écriture au sein d'une MJC.
En en soirée, je déblaie mon ancienne vie...

Pour la nouvelle, aperçus en image :







dimanche 1 avril 2018

Emploi, activité, bénévolat...

Le 12 mars dernier, j'ai participé à un atelier en commun au sein de l'association Raisons de plus, qui me suis en PPS (Prestation Ponctuelle Spécifique) en partenariat avec Pôle emploi. L'atelier était une nouveauté, faisant intervenir une pair-aidante. Tous bénéficiaires d'une RQTH (reconnaissance de qualité de travailleur handicapé), tous sujets à des troubles d'ordre psychique (peu importe les pathologies, les cases, les étiquettes).

J'ai parlé de cet atelier dans mon dernier billet, où j'évoquais l'idée de regarder l'emploi sous un nouvel angle.

Le fait est que cette idée a tellement bien fait son chemin dans mon esprit que le 29 mars au matin, lors de mon entretien avec Mr Berdegay, directeur adjoint de Ohé Prométhée, j'avais déjà décidé de ne pas actualiser ma situation à Pôle Emploi à la fin du mois, résolue à m'impliquer dans le bénévolat dans le secteur de l'entraide et du soutien des personnes en situation de handicap psychique.

Le 29 mars dans l'après midi, je devais assister à la seconde partie du colloque organisé par l'association UNAFAM 16 (Union Nationale de Familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques). La partie qui m'intéressait le plus étant celle portant sur la pair-aidance, bien que j'ai été attentive aux autres interventions.

"La pair-aidance repose sur l’entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie, somatique ou psychique.
Le partage d’expérience, du vécu de la maladie et du parcours de rétablissement constituent les principes fondamentaux de la pair-aidance et induisent des effets positifs dans la vie des personnes souffrant de troubles psychiques. Ce partage peut prendre plusieurs formes : la participation à des groupes de parole au sein d’association d’usagers, la rencontre dans des groupes d’entraide mutuelle (GEM), ou encore l’intégration de pairs aidants bénévoles ou professionnels dans les services de soins."
Voir la page consacrée à ce concept sur le site de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie.

J'ai beaucoup apprécié cette expérience. Moi qui avait pour habitude de m'endormir dans les amphis lors des conférences organisées au Centre Universitaire, j'ai été très attentive, bien que mes troubles anxieux, la fatigue aidant, aient commencés à m'agiter vers 16h30. J'ai été touchée par l'intervention de Christophe Lamandon et Patrick Stern, venus intervenir sur le sujet de la pair-aidance.
Mon esprit s'est même tellement focalisé sur cela que j'ai eu beaucoup de peine à me concentrer sur François Bourdin, qui nous a parlé de sa réinsertion dans la société.

Quand est venu le moment "questions et débats", peu de gens demandaient le micro... je ne sais pas trop comment, j'ai levée la main et parlé. C'est déjà flou dans mon esprit, seulement trois jours après. Je me souviens ma nervosité, ma voix chevrotante et de ma volonté de porter témoignage de mon parcours. Témoignage de mon besoin humain d'apporter quelque chose à la société au lieu de rester inactive. Témoignage de mes difficultés, sans vouloir être dans la plainte, simplement pour dire, être entendue.
A moins une fois.

Cela commence déjà à porter ses fruits.
Cela commence aussi déjà à m'angoisser, mais je fais avec.

Vendredi, en fin d'après midi, je suis allée au GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) rue de Bellegarde. J'ai proposé d'aider à créer un blog et une page Facebook.

Les choses vont se faire, petit à petit...

Mais d'abord, je déménage.
Mardi 03 avril, état des lieux de mon nouvel appartement, à quelques centaines de mètres de là où je vis actuellement, et emménagement de l'indispensable. Le reste ira soit au recyclage, soit aux œuvres de solidarité (Emmaüs, APF, boutique Solidaire...), et éventuellement sur le Boncoin...

vendredi 16 mars 2018

Emploi : et si je regardais les choses différement?

Ces derniers jours ont été intenses et extrêmement formateurs pour moi.

Vous l'aurez peut être comprit au fil des derniers billets, un retour à l'emploi pour moi est finalement moins important qu'une reprise d'activité et le fait de trouver une place dans l'édifice social. Apporter ma pierre à cet ensemble qu'est le monde des "actifs" ne passe en fait pas nécessairement par un emploi salarié.
Je cherche en fait une insertion sociale, quelle qu'en soit la forme.

J'ai envisagé très sérieusement l'hypothèse de suivre un BTS.
Il s'avère que le BTS Services et prestations des secteurs sanitaire et social (SP3S) ne correspond pas à mes aspirations profondes. Le BTS Économie sociale et familiale s'accorderait bien plus à mes passions et envies. Malheureusement, le type de formation disponible en Charente pour ce diplôme ne "cadre" pas avec mes problèmes de santé en l'état actuel des choses. Une formation en alternance m'imposerait un rythme que je ne suis pas certaine de pouvoir suivre pendant deux ans.

Le fait est que mes troubles anxieux généralisés, bien que moins envahissants qu'ils ont pu l'être (en grande partie grâce à l'élimination du facteur dépressif), restent très présents et sont encore mal équilibrés.

J'ai récemment décidé de reprendre des antidépresseurs, en toute connaissance de cause.
Les antidépresseurs constituent en effet le traitement de fond de ce type de maladie psychique. Dans la mesure où mes troubles ont été présents dès ma petite enfance, il est peu probable que j'en sois jamais "guérie". Il est plus réaliste d'envisager de trouver un équilibre durable, qui me permette d'avoir une qualité de vie améliorée. Je l'ai accepté.
Mes troubles anxieux sévères sont associés à une dysthymie (mon humeur ne se régule pas bien), une hypersensibilité sensorielle, une hyper-empathie et à des difficultés avec les règles tacites des relations sociales, et divers autres troubles plus "mineurs". Je me dois de tenir compte de ces aspects là, sans leur donner une place excessive ni les ignorer.

J'ai donc finalement accepté le fait que si je souhaite être active dans la société, peu importe la façon d'y parvenir. Le bénévolat en est une. Encore fallait-il trouver un secteur où je me sente à ma place. En la matière, des contacts déjà établis avec l'UNAFAM et l'ATTApsy16 m'ont permit de réfléchir à une place bénévole entre autre de "pair aidant", mais pas forcément exclusivement.

Par exemple, au regard des mises à jour des sites et pages Facebook des deux association, forte de mon expérience en la matière (de par la création et la tenue d'un site Internet à l'adolescence, puis de  plusieurs blogs, ainsi que la gestion passée d'un forum en BBcode), je pense pouvoir apporter des compétences utiles à ces associations.

Je n’exclue en rien l'idée de suivre un jour le BTS ESF en alternance auprès de la MFR IREO Richemont, cependant force est d'admettre aujourd'hui que ça serait pour moi passer d'une absence totale d'activité à un rythme extrêmement intense, de nature à me mettre en difficulté psychologique.
Le but étant de trouver un place satisfaisante et épanouissante dans la société, ce serait contraire à mes aspirations. Je dois donc laisser de côté cette solution, au moins pour l'instant.

Il est important de souligner que le soutien apporté par l'association Raisons de plus m'a beaucoup apporté ces derniers mois, et en particulier lundi dernier (le 12 mars 2018). En effet lundi a eut lieu un atelier avec une Pair-aidante et Mme Nathalie Dessans, fondatrice de l'association. Ces deux heures et demies ont été riches en partages.
L'atelier m'a permit de prendre conscience que, eut égard à mon statut (je bénéficie d'une RQTH, je suis éligible à l'AAH, mais je perçois la pension de réversion de mon mari, plus avantageuse), l'emploi n'est pas ma seule et unique voie d'insertion au sein de la société.

Pour me préparer à intégrer le BTS ESF (car je le souhaite vraiment, bien que je sois forcée d'admettre que je n'y suis pas encore prête), le bénévolat est une voie dans laquelle je m'épanouirais pleinement, du moment qu'il soit en lien avec ce que je connais et m'interpelle.

J'ai ainsi repris contact avec Mme Marie-Françoise Raillard, de l'association UNAFAM, eut égard au colloque se tenant le 29 mars prochain, où il sera justement question, entre autres choses, de la pair-aidance. Il se trouve que Mme Raillard se souvenait de moi, bien que nous n'ayons eut que des contacts par mails et ne nous soyons jamais rencontrées.
Les inscriptions (gratuites) au colloque étaient clauses car complètes, mais il semblerait qu'il soit fréquent que certains participants viennent uniquement le matin, ce qui m'arrange tout à fait, dans la mesure où le programme de l'après-midi m'intéresse majoritairement (et le matin j'ai rendez-vous avec le directeur adjoint de Ohé Prométhée, intervenant du dispositif CAP emploi 16)...

Voilà donc où j'en suis aujourd'hui... 😊

Pour info : extrait du programme du colloque du jeudi 29 mars 2018 :

13h30 L'accompagnement dans le travail de la personne en situation de handicap psychique
Inès de Pierrefeu
Docteur en psychologie clinique à l'Université de Paris Sorbonne Cité « L'accompagnement vers et dans l'emploi comme voie de rétablissement pour les personnes en situation de handicap psychique »

14h15 Arnaud Dordini
Directeur de l'ESAT Messidor « Les chemins de Compostelle » à Rochefort sur Mer
« Fonctionnement et apports d'un ESAT de transition, le rôle d'un Job coaching »

14h35 Eric Berguio
Directeur de l'ESAT Mézin
« Mézin ou comment un ESAT pour personnes en situation de handicap psychique redonne vie à un village du Lot et Garonne »

15h00 Les Institutionnels charentais de l'accompagnement dans le travail
ADAPEI : Nathalie Denier Quesney : Directrice de l'ESAT mixte
Cap Emploi : Fabienne Burguet : Directrice
EIRC : Alexandra Anseur : Directrice Adjointe du Pôle de l'ESAT des Vauzelles
Raisons de Plus : Nathalie Dessans : Directrice

15h20 Questions et Débats avec la salle

15h45 La « pair aidance » : Quand l'expérience de la maladie est devenue un savoir au service du soin de personnes en situation de maladie
Christophe Lamadon et Patrick Stern
Respectivement Médiateur de Santé Pair et Pair Aidant du SAMSAH Prepsy
« Au travers du dispositif du SAMSAH Prepsy, les conditions de la juste place d'un pair aidant et d'un médiateur en santé pair dans l'équipe leurs apports dans le soin des personnes »

16h40 Questions et Débats avec la salle

17h00 Conclusions des quatre colloques 
L’accompagnement dans le parcours de soins de la personne en situation de maladie psychique
Marie-Françoise Raillard et Georges Bullion

17h10 Pot d'échanges

dimanche 11 mars 2018

Emploi : Portes ouvertes, euphorie et crise d'angoisse

Un dimanche matin pas tout à fait comme les autres. Il fait beau et doux dehors. Hier aussi, du reste, en dépit des prévisions. Ainsi j'ai pu faire la route jusqu'à Cherves-Richemont sous le soleil. Car hier avait lieu la journée "Portes ouvertes" de la MFR (Maison Familiale Rurale), qui propose des formations de la 4ème au supérieur.

J'y allais pour m'informer sur le BTS ESF (Économie sociale et familiale) qu'ils proposent en alternance. J'étais réellement motivée, mais très nerveuse (j'ai d'ailleurs été très bavarde, ce qui est parfois un signe de stress très élevé en situation de "performance" : la logorrhée est une façon de diluer l'angoisse).
L'information collective (en petit groupe) a été très instructive. Je n'ai pas senti d'angoisse similaire à celle ressentie récemment auprès d'un organisme de formation pour adultes. Le contenu de la formation ne me semblait pas constituer un problème en soit, sur le coup. L'alternance non plus, puisque ma RQTH permettrait que je soi apprentie, avec un aménagement de mes horaires.
Bref, j'étais assez enthousiaste.

Malheureusement peut être un peu trop.
C'est bien d'essayer d'avoir des projets d'avenir, de formation, etc.
Le pragmatisme est bien aussi.

Ce matin je me suis réveillée à 6h30, en position fœtale, tremblant de tous les muscles de mon corps, mâchoire contractée, avec pour seule idée que je n'y arriverais pas. C'est une réaction instinctive, irrationnelle, et d'une grande violence émotionnelle.
Ça n'aide pas vraiment à bien commencer sa journée.

J'ai eu toute l'après-midi d'hier pour réfléchir à ce BTS et j'ai essayé de ne pas le faire.
Sans grande réussite, je dois dire, car mes idées sont étonnement claires ce matin sur le sujet.

Je ne pars pas sur la base que je vais échouer: qui ne tente rien n'a rien.
Cependant, est-ce vraiment raisonnable de me confronter frontalement à un ensemble de situations qui sont par nature extrêmement anxiogènes pour moi?

Reprendre des études.
Des études techniques.
À 55 km de chez moi, soit 45 minutes de route, deux fois par jour, à raison de 20 semaines par an (je ne pense pas pouvoir être interne, et je ne crois pas en avoir envie).
En contrat d'apprentissage (il me faudrait donc trouver un employeur).

Alors oui, le BTS ESF correspond à des domaines d'intérêt que j’entretiens depuis longtemps.
Mais... ai-je par ailleurs réellement pour objectif ce qui suit ?
"Exercer les fonctions d'expertise et de conseils technologiques, d'organisation technique de la vie quotidienne dans un service ou dans un établissement [...] et accompagner, animer et communiquer dans le milieu professionnel"

Honnêtement?
Non.
Ce n'est pas mon objectif.

Mon objectif c'est d'avoir un emploi, qui se situe certes dans ce cadre d'activité, mais sans toutes les responsabilités qui risqueraient de me faire perdre mon équilibre émotionnel.

Je ne rêve absolument pas de poste à responsabilité ni de faire carrière.

Donc cumuler pendant 24 mois une alternance de deux semaines de cours en Institut (à raison de 35 heures de cours par semaine, et 550km hebdomadaires) et deux à trois semaines en entreprise, avec seules périodes de "repos" les weekend et les congés payés estivaux (5 semaines), je suis à peu près certaine que c'est tirer le diable par la queue. Pour moi.

Ces constats ne signifient pas pour autant que je baisse les bras et que j'abandonne l'idée de reprendre des études. D'ailleurs j'ai rendez vous mercredi après midi avec le responsable de formation du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social).
J'ignore si j'y suis admissible, mais en tout cas, ça se fait à Angoulême, et je pourrais aller en cours à pied, en vélo ou en transports en commun.

Toutefois je commence à réfléchir à des solutions plus "radicales", comme reprendre à un autre niveau. J'ai besoin d'un accompagnement scolaire et didactique? Bon ben... sinon il y a toujours le bac pro Services de proximité et Vie locale. 😅

Bon en gros : je crève de trouille.

Est-ce que, un jour, je me sentirais "adulte"? 😶

vendredi 9 mars 2018

Emploi : et si on reprenait depuis le "début"?

Mardi dernier, j'avais un gros coup de blues en lien avec ma recherche d'emploi.
Pour citer la MDPH, mon handicap "réduit ma capacité de travail" et je bénéficie donc d'une RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).
Lisant mon billet, Super Tatie m'a appelée. 😍

Je m'étais interrogée sur la possibilité d'accès à une formation en alternance, malgré mon âge. Elle m'a apporté la réponse sur un plateau : oui !
Grâce à ma RQTH précisément.
Le statut de travailleur handicapé donne accès au statut d'apprenti quel que soit l'âge du demandeur. Mon Super Papa (ils font bien la paire, mon papa et sa sœur💞) m'a confirmé qu'il avait appris ça pendant les sessions de formation qu'il a suivi récemment avec le Centre de Gestion (de l'emploi territorial), car il est conseiller municipal d'une commune rurale.

Entre temps, donc, j'ai réfléchis. Car ma tante m'a aussi parlé du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social) qui au final semble mieux cadrer avec ce que je voudrais faire que le BTS ESF (Économie Sociale et Familiale).

Deux différences majeures et une information intéressante du point de vue de l'emploi.
Pour commencer, le SP3S est proposé par un lycée d'Angoulême (donc pas besoin de faire deux heures de route chaque jour pour aller et revenir du lycée en période de formation). Mais en "contrepartie" ce BTS n'est pas en alternance, mais en version "traditionnelle" (six semaines de stage en première année, sept semaines en deuxième année).
Cependant, il semblerait que, peu à peu, le SP3S prenne le pas sur le BTS ESF. La raison est simple: on peut passer le DE CESF (troisième année d'étude, avec Diplôme d’État à la clé, donc) avec un SP3S, qui par ailleurs est plus demandé sur le marché du travail.

Voici quelques petites choses posées.

S'y ajoute un constat évident : actuellement, j'ai un revenu (la réversion de mon mari, qui ne s'arrêtera qu'en 2053). Ce n'est donc pas précisément pour l'argent que je souhaite un emploi, mais pour structurer ma vie et trouver ma place dans la société. Je n'ai pas besoin d'un emploi pour vivre (même si ça serait bien d'avoir de quoi manger des épinards à 71 ans), mais pour me sentir "complète" et insérée socialement.
Donc reprendre des études n'est pas un problème (même si je vais peut être devoir me payer des cours de soutien en supplément).

Qu'est ce que je cherche à dire ?

C'est bien simple : je vais postuler à la fois pour le BTS ESF, le BTS SP3S et, tant qu'à faire, à la Licence Professionnelle Administration des collectivités territoriales (au Centre Universitaire de la Charente, où j'ai passé ma licence de droit fondamental). Ha ben non... il semblerait bien que la LP ne soit par reconduite en 2018, finalement... 😕
N'oublions pas que ces filières de formation sont contingentées et recrutent donc leurs élèves sur dossier.

Toujours est-il que postuler au plus possible de formations me correspondant, c'est faire en sorte de me donner le plus de chances possibles d'être à nouveau étudiante en septembre prochain !
👍

Qu'est que ça veut dire aussi?
Heu... Pôle Emploi... 👽💀👻
Je ne rentre pas dans leurs "cases" préformatées, prévues pour le plus grand nombre de demandeurs, mais pas pour les "cas particuliers". La structure n'a jamais su quoi faire de moi, durant mes trois inscriptions successives, donc je les laisse tranquille à partir du mois prochain. Je reviendrais peut être les voir une fois ré-diplômée, mais rien n'est moins sûr...

Finalement je fais ce que mon conseiller m'a écrit récemment :
"Je vous invite à suivre cette formation à partir du moment où vous seule vous en sentiez capable. J'insiste sur ce que vous ressentez : vous ne devez pas vous mettre en difficulté au vue de vos problématiques reconnues par la MDPH. Si vous avez le sentiment de pouvoir y arriver, alors je vous encourage à mener cette formation..."

Oui bon, il parlait de la formation de Secrétaire-assistante, à Retravailler dans l'Ouest, celle dont l'information collective m'a servit l’électrochoc... 😅 Mais ça ne change rien aux conclusions que j'en ai tiré:

Je me sens capable de suivre un BTS, qu'il soit en alternance ou pas.
Je n'estime pas que c'est me mettre en difficulté vis à vis de mon handicap (du moment que l'encadrement de formation est prévenu et que je prend sur moi de reconnaitre quand je suis en difficulté et de faire en sorte de rectifier le tir).

Et pffffft! Pôle emploi, bye bye !
😋

Et même si je devenais une "éternelle étudiante", je m'en fous... hiiiiiiii! 😜😄

Alors certes, j'aurais moins de de temps pour partir en vadrouille ou des trucs comme ça... mais tout le monde a des priorités dans la vie. Avoir du temps pour partir en vadrouille de temps en temps, ça signifie aussi que le reste du temps, je m'ennuie tellement que je n'arrive plus à faire des trucs simples, parce que justement "j'ai tout le temps pour les faire". La honte!

Bon aller, il faut que j'aille à la salle de sport.
Hop hop hop!

mardi 6 mars 2018

Emploi : toujours le néant

Balayée par des vagues déchaînées d'incompréhension...
Fracassée.
Toujours sans emploi, toujours inscrite à Pôle Emploi et je n'ai pas vraiment avancé dans ce sens depuis un an.
J'ai l'impression d'être une balle de ping-pong dont les organismes d'aide à l'emploi ne savent pas quoi faire.
"Trop" et "pas assez" à la fois, ils ne savent pas quoi faire de moi.
Un Bac+3, mais peu de qualifications reconnues, des projets qu'on me "déconseille", des objectifs qu'on m'arrache, ballotée à en devenir dingue, à en être malade...

La formation tant espérée de Secrétaire assistante médico-sociale ?
Financée partiellement mais... refusée pour cause de "mauvaise organisation de la formation".

La formation de "Secrétaire assistante" trouvée comme solution de rechange? Radicalement tournée vers l'administratif commercial, un domaine dans lequel je suis plus que mal à l'aise, je n'y serais en aucun cas à ma place.

Le BTS de Technicien en Économie Sociale et Familiale... En 2 ans d'alternance... Y ai-je seulement accès, avec mon bac Littéraire et mes (bientôt) 36 ans?

Alors non, je n'ai pas le moral.
Parfois pleurer un grand coup fait du bien.
Parfois non.

jeudi 22 février 2018

Après la fac, boulversements...

Avril 2009. Je décroche ma licence de Droit à 27 ans.
Je me sais incapable de continuer en Master à Poitiers.
Qui plus est, je n'en ai aucune envie.
J'ai étudié des matières fascinantes comme le droit des biens, des personnes morales, le droit communautaire ou l'histoire du droit français... mais je ne me vois aucun avenir juridique.

J'avais voulu étudier la sociologie pour comprendre la société.
J'ai permuté vers la psychologie pour comprendre le fonctionnement des gens.
J'ai finalement étudié le droit dans le même type de démarche : comprendre, avant tout. La justice, le droit, des choses "communes", des institutions, du monde étrange dont je fais partie malgré moi.

Durant l'été, je lis des romans, cuisine, me promène, pars en vacances avec Alain...
C'est vague dans mon esprit.

Parfois, je me sens très, très mal.
Ma vie ne me convient pas.
Je ressens de nombreux manques, un vide profond...
J'essaie de ne pas y penser mais je relâche parfois la tension en me laissant aller en écrivant, en jetant sur le papier des réflexions d'ordre intime sur le papier, sans penser, sans réfléchir, déversant mon mal-être profond.

Un jour je suis dans le jardin tandis qu'Alain est à son ordinateur, dans la salle de séjour.
Quand je reviens à la cuisine, je suis confrontée à mon mari, furieux. Il irradie la rage. Je ne comprends pas.
Il s'avère qu'il est entré dans mon bureau pour regarder un livre et a vu un de mes textes, sur mon bureau. Et l'a lu.
Je suis choquée car il existe un accord tacite entre nous : cette pièce appartient à mon intimité personnelle. Je m'y sens en sécurité, c'est en quelque sorte mon "chez moi", chez lui, mon refuge. J'en ai un réel besoin. Il le sait très bien, mais n'en a pas tenu compte.

Ce qu'il a lu, c'étaient des mots de désarrois, des maux de mon esprit. De mon corps, aussi, qui hurle depuis longtemps, me torture quand je vais mal, quand je ne vis pas, que je survis, que je vis pour les autres, que je nie les choses et me laisse diriger par les autres parce que j'ai trop peur d'être moi-même.

Ce qu'Alain a lu ce jour là, c'étaient des mots de doutes...
Est-ce que je l'aime vraiment?
La question était réellement posée sur le papier, parmi d'autres réflexions.

L'écrire ici, publiquement, on pourrait se dire que c'est me livrer exagérément.
Alors que non.
Non, parce que en dépit de mes doutes d'alors, d'avant, de plus tard, j'ai toujours été très attachée à Alain, j'avais des sentiments forts pour lui, même s'ils étaient souvent ambivalents.
Je l'aimais, je le détestais, j'avais besoin de savoir qu'il allait bien, qu'il était en sécurité, tranquille, mais je me sentais prise au piège. J'ai détesté une partie de sa personnalité, son "passager noir", l'ombre tapie qui entachait sa douceur et sa gentillesse.
Alain était aimant, mais quelque chose était "cassé", en lui, défaillant.

Il était devenu mon mari sans que nous en ayons parlé avant que ça se fasse.
Je n'avais pas refusé.
Tout comme j'étais allée vivre chez lui parce qu'il me l'avait proposé.
Tout comme j'avais conclu un PACS.
Je ne protestais pas, j'étais sans opinion, je laissais la vie faire les choses pour moi.
Je laissais Alain décider.

Quels reproches pourrais-je lui faire, alors que je ne l'ai jamais contredit ?
Pendant des années je suis restée dans une attitude d'acceptation, ne le contredisant jamais, sauf intérieurement, faisant juste parfois des choses discrètement quand il s'affirmait détenteur d'une vérité, qui en fin de compte était trompeuse. Il m'est ainsi arrivé de laisser le chauffage dans certaines pièces, en hiver, au lieu de le couper et de le relancer... il était en effet persuadé qu'il faisait des économies d'énergie, mais une pièce où la température est constante et modérée se réchauffe plus vite et à moins de frais qu'un espace glacé (du sol au plafond, surfaces et air). Au final mon attitude discrète n'avait aucun impact notable sur la facture et mon confort était amélioré.

Souvent Alain se plaisait à dire aux tiers que nous ne nous disputions jamais.
Je pondèrerais largement cette affirmation : nous ne nous affrontions pas dans de bruyantes querelles. Non.
Cependant j'affrontais régulièrement des pluies de reproches, souvent injustifiées au sens commun (ses récriminations étaient "légitimes" au regard de son système de valeurs personnel). Simplement je choisissais de ne pas y répondre. Je le savais meilleurs orateur que moi, plus acharné et obstiné. Sans compter que j'étais le plus souvent convaincue qu'il avait finalement raison, que j'étais dans l'erreur, que j'avais fais ou dis quelque chose de "mal". Ceci en dépit du fait que les notions de bien et de mal soient à géométrie variable, selon les personnes, les sociétés, les époques, la gravité des faits, et autres aspects.

Les choses ne sont jamais toutes blanches ou toutes noires.
La vie, ce qu'on ressent, c'est une palette infinie de nuances, de tons, de textures, de mesures.
On ne peut pas présumer de ce que ressent tel ou untel pour une autre personne.
On peut aimer et détester, désirer et repousser, on peut vivre auprès de quelqu'un et avoir besoin d'en rester éloigné, comme on peut vivre éloigné et ressentir le besoin de contact.

Toujours est-il que je m'étais toujours interrogée sur le bien fondé de notre relation, et évidemment aussi après notre mariage.

J'ai toujours vécu dans le doute. Ça a longtemps été mon principal mode de fonctionnement, d'ailleurs. Quiconque me le reproche me reproche également d'être la personne que je suis, et par extension, me reproche de souffrir de troubles anxieux sévères.
Reprocherait-on à un cancéreux d'être malade ? Non !
Alors quiconque s'estimerait légitime à me reprocher mes troubles psychiques serait dans l'erreur.
Merci bien, je n'ai pas choisi d'être ainsi. Croyez moi, c'est un lourd fardeau.

Lors de l'été 2009, j'ai demandé à mon mari s'il souhaitait que nous nous séparions ou que l'on divorce. La chose me semblait logique devant la réaction extrême d'Alain. Peut être que cela semble absurde vu de l'extérieur, mais après tout, il avait bien lu ce que j'avais bel et bien écris : j'étais attachée à lui, mais je me sentais mal à l'aise et pas vraiment à ma place auprès de lui.

Non, il ne voulait ni divorce ni séparation.
Peut être que c'était ce que je désirais, mais je ne saurais honnêtement pas le dire aujourd'hui.

Le mariage est un contrat qui concerne uniquement les parties qui le signent : les conjoints, donc. La pérennité du contrat est leur affaire, à eux et eux seuls. Une fois le mariage conclu, sauf cas très spécifiques (mariage blanc, mariage forcé...), les tiers n'ont pas leur mot à dire.

Nous n'avons plus remis en question le contrat avant des années, et même alors, nous avons chacun fait le choix explicite de rester mariés.

En septembre, j'ai commencé à faire de l'intérim. Beaucoup d'inventaires et des missions d'ouvrier polyvalent (sans qualifications). J'étais malade quasiment à chaque nouvelle mission. Question recherche d'emploi, j'ai commencé à me sentir vraiment très mal. Au delà de mal à l'aise, l'idée de postuler à des offres me mettait dans un état de panique totalement irrationnel.

Dès le mois d'octobre, je suis allée consulter mon médecin traitant (cette femme me suit toujours et je pense que, à moins qu'elle ne déménage, elle le fera jusqu'à sa retraite). Elle qui avait suivi ma scolarité et constaté mon anxiété croissante au fil de mes études a finit par comprendre que j'étais bien au delà du stress ordinaire. Je lui ai parlé de mes angoisses, que je porte en moi depuis aussi loin que mes souvenirs m'entraînent, et de mon incapacité totale à aller vers l'emploi, vers les autres, vers la vie, à entrer dans les magasins, à pousser des portes, faire de nouvelles choses. Bref, je me suis effondrée, j'ai tout lâché dans les larmes devant elle.

"Ça ressemble beaucoup à une phobie sociale, tout ça".

C'était le début de mon véritable parcours diagnostic.

Grâce à elle, j'ai commencé à aller mieux. J'ai trouvée une psychiatre (en 2010, après plusieurs essais avec des praticiens avec qui ça n'a pas "collé) qui m'a apprit que je souffre de dysthymie (anciennement appelée "névrose bipolaire"), et peu à peu, j'ai appris à me connaître, à faire la différence entre qui je suis et ce dont je souffre.

Mon médecin traitant, Laurence, est formidable.
Ce n'est qu'une humaine.
Moi aussi.

jeudi 15 février 2018

Centre Universitaire de la Charente, Licence de Droit

Après ma tentative avortée de passer le BAFA, "comme ma sœur" durant les vacances de Pâques de 2005, face au constat que les boîtes d'intérim ne voulaient pas franchement de moi, j'étais résolue à reprendre des études. Au début, je pense "vite et bien". J'envisage de m'inscrire en BTS, mais Alain me déconseille cette voie, qu'il me présente comme ne me "correspondant pas". Je l'écoute. Après tout, il sait de quoi il parle.

Finalement, vers la fin mai, je suis décidée à réaliser un vieux rêve, dont la conseillère d'orientation du collège avait tenté de me décourager : faire des études de droit. Le fait est qu'il existe un antenne déconcentrée de l'Université de Poitiers près d'Angoulême, juste à côté du CHS (des années après, je remarque l'aspect ironique des choses).
Autour du feu, lors des 25 ans de ma sœur aînée, chez sa future belle-mère, j'évoque cette reprise d'études avec mes parents. Comme toujours, ils veulent mon bonheur avant tout.

L'été auprès d'Alain, chez qui j'emménage début juin, est tranquille, presque idyllique. Il s'occupe de son potager, je cuisine les légumes, nous allons dans les Pyrénées pour randonner.

L'inscription au Centre Universitaire de la Charente, début septembre 2005, est une épreuve difficile. Elle le sera les trois années suivantes également.
Le début de la première année se fait presque facilement. J'ai une confiance en moi nouvelle, je me sens bien. Malheureusement les choses ne durent pas. Quand les travaux dirigés commencent, je commence à ramer. Je ne sais plus faire de commentaire de texte, alors des commentaires d'arrêt de justice, c'est vraiment difficile. Sans compter qu'en première année il y a des chargés de TD "honorifiques", non universitaires mais installés dans les institutions locales. Parfois ils manquent cruellement de pédagogie.

En outre à la maison, les choses se compliquent : les horaires de repas, de coucher et de lever changent dès la fin du mois d'aout.
La vie d'Alain m'apparaît soudain comme une succession de routines inébranlables. Levé à 6h45, petit déjeuner à 7h, toilette au lavabo pour lui, habillé, travail. Le soir on doit être à table pour dîner à 18h45, après quoi il regarde une émission de télévision de 19h à 20h45, puis éventuellement autre chose. Extinction des feux à 22h45 maximum.
En weekend, il vaque à ses occupations, mais a ses horaires précis pour toutes choses. Il fait le ménage et la lessive le dimanche, et prend également son bain hebdomadaire.

Quand je vais en cours, je dois envoyer un SMS pour dire que je suis bien arrivée, et un autre pour dire que je rentre. Je dois aussi appeler à midi. Si je ne le fais pas, Alain "s'inquiète" et me reproche de "l'oublier". La chose devient une routine. Je ne me rend même pas compte qu'il m'empêche de cette manière d'interagir avec les autres et qu'il me surveille.

Peu importe. À ce moment de mon existence, à 23 ans, je pense que je ne pourrais jamais avoir une vie meilleure, que j'en suis définitivement incapable.

Face à mes difficultés scolaires, Alain ne cesse de me répéter que je dois faire des fiches, mais je ne sais absolument pas comment m'y prendre. J'ai toujours fonctionné sur mes acquis de cours : j'allais en classe, j'écoutais, j'écrivais ce qu'on me disait et c'est à peine si je les relisais mes cours pour obtenir des notes dans la moyenne.
Je ne peux pas refaire le passé, mais qu'est-ce que ça aurait été si j'avais appris à apprendre plus tôt...

Toujours est-il que je valide mon premier semestre de DEUG, puis le second, mais de justesse.
J'ai quelques camarades de promotion proches, mais je ne les considère pas comme des amis. On ne se voit qu'au centre universitaire et nous n'avons pas d'intimité et rien à partager.
Durant la première année, je met une fois les pieds au restaurant universitaire. Je m'y sens très mal, envahie par le brouhaha ambiant, incapable de suivre une conversation, avec l'envie de m'enfuir qui me tenaille le ventre.
J'emporte systématiquement mon déjeuner avec moi.
Le matin, j'arrive systématiquement en avance en cours.

Entrée en deuxième année, les choses se compliquent. Je commence à être régulièrement malade. Cystites, problèmes digestifs, angoisses croissantes et j'en passe. J'apprends peu à peu à organiser mon travail, à faire des fiches, à réviser. Malheureusement ça ne suffit pas : en droit administratif, je n'arrive pas à fixer ma concentration sur les méandres de la jurisprudence et en droit civil, notre chargé de TD est obsédé par la doctrine et la philosophie du droit, sur laquelle il fait sa thèse, au lieu de se concentrer sur la bonne compréhension de la matière. Qui plus est il a un accent très prononcé et j'ai du mal à le suivre quand il parle.
Mon médecin commence à me prescrire un anxiolytique, le Stresam.

À la fin de l'année, je me battais pour valider toutes les UE (unités d'enseignement) sauf les deux matières problématiques que sont le droit Civil et le droit Administratif.

En outre à la fin du printemps 2007 Alain fait un accident vasculaire oculaire : un caillot obstrue la veine centrale de son œil gauche. Il reprochera longtemps (mais seulement à portée de mes oreilles) à mes parents cet incident, survenu alors que nous déjeunions sur la terrasse, chez eux, "alors qu'il déteste manger dehors".
Nous avons donc passé une partie de l'été à faire la navette entre Angoulême et l'hôpital Pellegrin à Bordeaux, où il a également été hospitalisé de jour pour une hémo-dilution et des examens concernant la coagulation. Il doit également passer des examens de contrôle de la rétine réguliers. Une partie, faute d'arrivée de flux sanguin, est morte. À titre préventif, pour éviter un décollement de rétine par néo-vascularisation, on lui cautérise alors au laser les petits vaisseaux endommagés.

Pour comprendre pourquoi le caillot s'est formé, on fait passer à Alain une batterie de tests, on l'envoie chez un cardiologue, un angiologue, on lui fait passer un test sanguin pour savoir s'il coagule de manière normale.
Deux choses apparaissent alors : d'une part il a une sur-coagulation probablement congénitale et d'autre part, il souffre d'une dilatation de l'aorte descendante inquiétante. Dès lors on surveille sa santé de près.

Alors que je repique ma deuxième année de Licence (le DEUG n'existe plus), on apprend que la dilatation aortique d'Alain est devenue alarmante. Chez un adulte normal, le diamètre en est de 25mm environ. Un scanner révèle une dilatation à 56mm. Le cardiologue l'effraie terriblement en lui affirmant qu'on doit l'opérer d'urgence et sort du bureau pour demander à sa secrétaire de prévoir une coronarographie à l'hôpital. Pendant qu'il est absent, Alain me dit qu'il faut qu'on se marrie. Comme ça.
C'est la mi-décembre.

Fin janvier 2008, nous sommes mariés.
Nous avions déjà conclu un PACS en 2007, pour des questions fiscales (avantageuses pour lui).
Là il transforme son compte personnel en compte joint et me rend bénéficiaire d'assurances vie déjà constituées.

Il faut cependant attendre fin mars 2008 pour qu'il soit opéré.
Je passe mes partiels alors même qu'il est hospitalisé.
On lui pose plusieurs prothèses, dont une valve cardiaque en carbone et titane, ce qui l'obligera à prendre un anti-coagulant jusqu'à la fin de ses jours.
Étrangement, je suis très détachée de ces événements. Je ne suis pas vraiment atteinte par tout ça, cela me semble infiniment distant, comme derrière une paroi de verre, assourdit. Je ne saurais pas comment l'expliquer. Je me sens concernée tout en ayant le sentiment de ne pas l'être.

Après un mois de convalescence, Alain rentre chez lui, à la maison. Il est en congé maladie et prend sa retraite dans la foulée, au 1er octobre 2008 (encore une histoire de fiscalité).

Cette dernière année de droit, où je vais obtenir ma licence va être difficile à bien des points de vue.
D'une part, je suis terriblement anxieuse et beaucoup de matières sont évaluées à l'oral, alors que c'est un exercice que je redoute terriblement. Je fini quasi-systématiquement en larmes et bégayante, même si j'ai des notes convenables (dont un 17 en droit du travail!).
D'autre part... Alain, qui est à la retraite, se montre maintenant vraiment intrusif.
Il critique les horaires de mes cours, et de mes TDs, se plaint des dates de mes partiels qui "nous" empêchent de partir en vacances quand il le souhaiterait, me reproche de ne pas l'appeler si je reste un quart d'heure à discuter avec des camarades sur le parking avant de rentrer.

Bref, même si je refuse de l'admettre, quelque chose ne tourne pas rond.

Alain a décidé que nous allions déménager dans les Pyrénées. Après avoir hésité entre Pau et Tarbes, j'avoue préférer Tarbes, plus petite et sécurisante pour moi. Il semble chercher mon bien être. Nous cherchons des maisons à vendre. Alain se focalise parfois sur des détails, mais c'est lui qui a l'argent, c'est lui qui veut déménager, c'est lui le maître, alors je ne fais que suivre le mouvement.

J'obtiens ma Licence sans devoir passer le rattrapage.
Les choses sont étrangement confuses dans mon esprit, concernant cette période là...
Je ne vivais pas ma vie, à ce moment là, j'étais absente à moi même.

jeudi 8 février 2018

Université de Poitiers... hésitations et abandons

Septembre 2002... Le bac en poche. Inscrite à la Faculté de Sciences Humaines de Poitiers en Sociologie. Matière de découverte : Psychologie.

J'ai trouvé un studio de 27m² à 10 minutes du campus. Avant même la rentrée, j'y ai dormi avec Frédéric, que j'ai rencontré quelques jours avant le début des cours.

Le début de l'année universitaire est difficile. Des amphithéâtres pleins, du bruit, de l'agitation et des cours que je peine à suivre, surtout en sociologie. Les enseignants tiennent pour acquit que tous les étudiants sortent de la filière économique et sociale, ce qui n'est pas mon cas.

Les cours de psychologie m'intéressent beaucoup et je galère beaucoup moins.
Les six premières semaines, je m'accroche. Les cours de travaux dirigés des étudiants de sociologie n'ont pas encore commencés. Quand cela arrive, je m’effondre et perd pied. Je suis obsédée par l'idée que c'est au delà de mes forces, j'entre en mode "blocage". Terrorisée, je demande au secrétariat de l'UFR de faire basculer ma matière de découverte en matière principale et réciproquement.
Malheureusement les travaux dirigés de psychologie ont commencé dès le début de l'année et je ne peux donc pas les intégrer.
On me fait rencontrer le directeur pédagogique du DEUG de Psychologie. Je m’effondre en larmes dans son bureau, en grande détresse morale. Il me propose d'être dispensée d'assiduité pour ce premier semestre et de passer l'épreuve documentaire sur table sous la forme d'une note de synthèse. J'accepte sans hésiter.

Je remonte un peu la pente, même si les cours de sociologie en "découverte" sont extrêmement rébarbatifs : quatre heures dans un amphi immense. Qui plus est il me manque une grande partie des cours et je n'ai personne vers qui me tourner.

Je ne sais pas où se trouve le service de reprographie et n'ose demander à personne. Je n'ai aucun ami, aucune "copine" vers qui me tourner. Je suis incapable de mettre les pieds à la bibliothèque universitaire, mais également dans un "resto U". Je ne sais pas comment ça fonctionne, je n'ose pas demander de peur qu'on se moque de moi. Je ne sais même pas où sont les toilettes avant d'avoir passé trois mois dans les locaux, incapable de demander. Je suis dominée par la peur et je continue à prendre le Lexomil qu'on m'a prescrit pour passer le bac, au coup par coup.

Au bout de quelques temps, Frédéric, que j'ai rencontré pendant l'été, me propose de le rejoindre à Paris alors qu'il y est en formation. Ça tombe en semaine, sur deux jours de cours, mais j'y vais, je m'évade.

Je n'ai pas de but dans la vie. On m'a tracée la voie : dès le collège, on m'a "conseillé" de passer en seconde littéraire en option Arts Plastiques. C'était la meilleure façon d'avoir mon bac, paraît-il. J'ai suivie cette voie. Après, et bien l'université semblait être la voie "normale", alors c'est là que je suis allée. Mais je ne sais pas pourquoi. Je m'intéressais à des tas de choses, mais surtou aux comportements humains, que je ne comprend pas bien, à la nutrition, à (ce que je ne sais pas encore être) l'économie sociale et familiale, à l'art, la cuisine, le dessin. J'ai des passions intenses dans lesquelles je m’investis, la plupart loin du regard des autres.

Je ne me sens pas vraiment à ma place à l'université.
Je ne sais rien des soirées étudiantes, je n'y ai jamais mis les pieds.

De l'Université de Poitiers, j'ai peu de souvenirs.
J'ai rapidement réalisé que j'avais besoin d'être dans les premiers rangs pour pouvoir suivre, pour ne pas être gênée par les bruits parasites produits par les autres étudiants. Lors des travaux dirigés, j'ai réalisé avec gêne et un certain désarrois que mon fonctionnement cognitif était assez divergent de celui de mes camarades, ce qui n'a pas manqué de me perturber alors que ça semblait intéresser mes chargés de TD (doctorants), lesquels me proposaient de manière récurrente de venir participer aux études du bâtiment de recherches, ce qui me terrorisait.

J'ai fini la première année. Le jour du début des examens, mon grand père paternel est décédé. Mon père m'a dit de ne pas venir à l'enterrement. Je savais que j'allais rater mes examens, alors que ce soit en étant mauvaise ou absente... mais j'ai écouté mon père. C'est un de mes grands regrets.
Je n'ai validé que la langue étrangère du premier semestre.

Redoublement.
J'étais de moins en moins assidue en cours, je voyais Frédéric de temps à autre, même si il se montrait de plus en plus imbu de lui même et de plus en plus critique et désagréable à mon égard. Finalement, il a fini par me dire qu'on ferait mieux d'en rester là, un soir. Je suis restée près de lui toute la nuit, à l'hôtel, et le lendemain, quand il est descendu prendre son petit déjeuner, je me suis habillée et suis partie, tout simplement.

Par ailleurs, depuis quelques temps, j'avais repris contact avec "Julien", sous l'influence de plusieurs de mes correspondants, dont "Lola", "Mélodie", "Bernard"...
Je met les noms entre guillemets parce que ces "gens" n'ont jamais existé: plus d'un an après le décès de mon mari, à la recherche de mes sauvegardes personnelles sur les disques durs externes d'Alain, je suis tombée sur des fichiers texte très étranges. Il s'agissait de dizaines (voire des centaines) de correspondances partielles, écrites à la première personne, sous diverses identités. Parmi les alias, j'ai trouvé... Lola, Bernard, Bruno, Daniel, Mélodie... et autres. J'ai eu des correspondances avec ces alias. Je ne saurais pas expliquer pourquoi, je n'ai pas été véritablement surprise ou choquée, même si j'aurais pu l'être. Ça a simplement été comme si je regardais un film d'un tournage, une pièce de théâtre depuis les coulisses. J'ai vu les événements passés sous un nouvel angle et j'ai vu à quel point j'avais été manipulée par quelqu'un de profondément malade. En outre, quand j'ai fais le tri des papiers, j'ai aussi trouvé des courriers manuscrits lui étant adressés de manière plus ou moins détournée (à un autre nom mais à la bonne adresse, à son ex-femme ne vivant pourtant plus avec lui...), parfois très anciens, où il était question de correspondances entre femmes ou couples.

Fin de la digression : alors que j'étais "étudiante" à Poitiers, donc, je ne sais pas trop à quel moment, j'avais repris contact avec "Julien", encouragée par plusieurs de mes correspondants, dont certains étaient sensés l'avoir rencontré dans le cadre de relations professionnelles. "On" m'affirmait qu'il avait été "maladroit", "ne pensait pas à mal" et autres arguments et je m'étais fais avoir. Je lui avait proposé de nous revoir et c'est ce que nous avions fait. Cependant j'étais mal à l'aise avec ça, je sentais qu'il y avait quelque chose de malsain (en dehors de nos 34 années d'écart). Il ne se montrait jamais insistant, aucun geste déplacé à mon égard, nous ne faisions que discuter, encore et encore et toujours.

En janvier 2004, je n'ai pas repris les cours et personne ne s'en est soucié.
J'ai continué à aller à Poitiers comme si j'étais toujours étudiante.
Je sortais un peu, sous l'impulsion d'une voisine, mais je végétais essentiellement.
J'avais l'idée de faire de l'intérim, comme me le suggérait Alain lors de nos longues discussions, mais jamais je n'ai trouvé l'impulsion de le faire.
Finalement, je suis retournée vivre chez mes parents, malheureuse, ne comprenant pas pourquoi j'étais si "incapable" d'agir, tellement "bonne à rien". Je me renfermais sur moi.

Je ne fais pas d'intérim durant cette période. Cela viendra plus tard.
Je marche pendant des heures dans la campagne. Parfois je prend le train, pour rejoindre un ami à Paris, mais j'arrête vite.

Début 2005, je décide d'aller vivre à Angoulême, espérant évoluer. J'emménage dans un studio vétuste en mars.

Après qu'on m'y ait incité plus ou moins directement depuis des années, je m'essaie à essayer de passer le BAFA "comme ma sœur", même si au fond de moi, je sais que je ne suis pas du tout faite pour ça. Bonheur : on ne valide pas mon premier stage (c'est très rare). C'était un vrai soulagement après les crises d'angoisse que j'ai eu pendant ce stage "théorique", dont une crise d'agitation aigüe avec perte de contrôle, lors d'une "chasse au trésor" nocturne. J'en ai encore honte de cet épisode, mais c'est arrivé et je n'y peux rien. Cette nuit là, j'ai crié après des gens qui ne comprenaient pas mon état d'anxiété extrême, j'ai jeté ma lampe torche au sol, beaucoup pleuré et vécu un moment très humiliant.

Le dernier jour du stage, Alain m'a envoyé un SMS dans lequel il m'invitait à venir vivre chez lui.