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dimanche 11 mars 2018

Emploi : Portes ouvertes, euphorie et crise d'angoisse

Un dimanche matin pas tout à fait comme les autres. Il fait beau et doux dehors. Hier aussi, du reste, en dépit des prévisions. Ainsi j'ai pu faire la route jusqu'à Cherves-Richemont sous le soleil. Car hier avait lieu la journée "Portes ouvertes" de la MFR (Maison Familiale Rurale), qui propose des formations de la 4ème au supérieur.

J'y allais pour m'informer sur le BTS ESF (Économie sociale et familiale) qu'ils proposent en alternance. J'étais réellement motivée, mais très nerveuse (j'ai d'ailleurs été très bavarde, ce qui est parfois un signe de stress très élevé en situation de "performance" : la logorrhée est une façon de diluer l'angoisse).
L'information collective (en petit groupe) a été très instructive. Je n'ai pas senti d'angoisse similaire à celle ressentie récemment auprès d'un organisme de formation pour adultes. Le contenu de la formation ne me semblait pas constituer un problème en soit, sur le coup. L'alternance non plus, puisque ma RQTH permettrait que je soi apprentie, avec un aménagement de mes horaires.
Bref, j'étais assez enthousiaste.

Malheureusement peut être un peu trop.
C'est bien d'essayer d'avoir des projets d'avenir, de formation, etc.
Le pragmatisme est bien aussi.

Ce matin je me suis réveillée à 6h30, en position fœtale, tremblant de tous les muscles de mon corps, mâchoire contractée, avec pour seule idée que je n'y arriverais pas. C'est une réaction instinctive, irrationnelle, et d'une grande violence émotionnelle.
Ça n'aide pas vraiment à bien commencer sa journée.

J'ai eu toute l'après-midi d'hier pour réfléchir à ce BTS et j'ai essayé de ne pas le faire.
Sans grande réussite, je dois dire, car mes idées sont étonnement claires ce matin sur le sujet.

Je ne pars pas sur la base que je vais échouer: qui ne tente rien n'a rien.
Cependant, est-ce vraiment raisonnable de me confronter frontalement à un ensemble de situations qui sont par nature extrêmement anxiogènes pour moi?

Reprendre des études.
Des études techniques.
À 55 km de chez moi, soit 45 minutes de route, deux fois par jour, à raison de 20 semaines par an (je ne pense pas pouvoir être interne, et je ne crois pas en avoir envie).
En contrat d'apprentissage (il me faudrait donc trouver un employeur).

Alors oui, le BTS ESF correspond à des domaines d'intérêt que j’entretiens depuis longtemps.
Mais... ai-je par ailleurs réellement pour objectif ce qui suit ?
"Exercer les fonctions d'expertise et de conseils technologiques, d'organisation technique de la vie quotidienne dans un service ou dans un établissement [...] et accompagner, animer et communiquer dans le milieu professionnel"

Honnêtement?
Non.
Ce n'est pas mon objectif.

Mon objectif c'est d'avoir un emploi, qui se situe certes dans ce cadre d'activité, mais sans toutes les responsabilités qui risqueraient de me faire perdre mon équilibre émotionnel.

Je ne rêve absolument pas de poste à responsabilité ni de faire carrière.

Donc cumuler pendant 24 mois une alternance de deux semaines de cours en Institut (à raison de 35 heures de cours par semaine, et 550km hebdomadaires) et deux à trois semaines en entreprise, avec seules périodes de "repos" les weekend et les congés payés estivaux (5 semaines), je suis à peu près certaine que c'est tirer le diable par la queue. Pour moi.

Ces constats ne signifient pas pour autant que je baisse les bras et que j'abandonne l'idée de reprendre des études. D'ailleurs j'ai rendez vous mercredi après midi avec le responsable de formation du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social).
J'ignore si j'y suis admissible, mais en tout cas, ça se fait à Angoulême, et je pourrais aller en cours à pied, en vélo ou en transports en commun.

Toutefois je commence à réfléchir à des solutions plus "radicales", comme reprendre à un autre niveau. J'ai besoin d'un accompagnement scolaire et didactique? Bon ben... sinon il y a toujours le bac pro Services de proximité et Vie locale. 😅

Bon en gros : je crève de trouille.

Est-ce que, un jour, je me sentirais "adulte"? 😶

dimanche 7 mai 2017

Logorrhée

Quand je suis soucieuse, j'écris.
Souvent des textes à ne plus en finir.
Mon mode de pensée en arborescence me complique les choses.

Quand je suis en situation sociale, en proie à l'anxiété, et que personne n'est là pour me modérer, je parle à tors et à travers.
Sur le fond, c'est un trouble du langage caractérisé par un flot de paroles pas toujours clair, souvent rapide et pouvant porter sur tout et n'importe quoi (mes domaines d'intérêt restreint, en général).
J'ai horreur d'être ainsi.
J'aimerais réussir à m'arrêter, mais la plupart du temps, je m'en montre incapable.

Je souffre d'être comme ça.
Cependant, je pense que c'est un défaut que je peux corriger, en me montrant patiente et attentive.

En attendant, je pense que j'ai fais fuir beaucoup de gens loin de moi, à cause de cette forme particulière d'état de panique. Souvent des personnes que j'avais envie de côtoyer, mais que j'ai rebutées et finalement dressées contre moi.

C'est dommage mais c'est ainsi.

En quelque sorte, ces gens là ne m'ont pas vue dans mon état normal, et ça m'attriste. Ils n'ont vu qu'une partie déformée de la personne que je suis fondamentalement, en ont tiré des conclusions et se sont écartés de moi.
Je comprends leur souhait de se tenir éloignés de quelqu'un d'envahissant, au caractère apparemment instable...

D'une certaine façon, si ces personnes se sont écartées de moi, je pense que c'est aussi bien.

Chaque fois que ça se produit, c'est une sorte de rappel à l'ordre pour moi, m'incitant à essayer de me tenir davantage la bride.

J'essaie de me consoler en me disant que leur réaction est sans doute le signe que nous n'aurions pas pu nous entendre, de toute façon.

Seulement ça ne m'empêche pas d'en être attristée.

samedi 11 mars 2017

Jour radieux et contrecoup...

Samedi 11 mars 2017...

Pour le troisième jour de suite, je me suis réveillée tôt, bien avant que mon réveil ne s'allume.
Malheureusement, c'est aussi le troisième jour de suite qu'une vive douleur est présente dans ma bouche, bien que moins forte que les deux derniers jours : mon bruxisme se manifeste à nouveau et ma mâchoire inférieure est mise à rude épreuve, surtout au niveau d'une couronne qui offre trop de prises aux molaires qui la surplombent. On me l'ai déjà rabotée pour cette raison, mais de toute évidence, pas de manière suffisante...

Il semblerait cependant que j'ai été davantage sereine cette nuit, car la douleur s'est atténuée, et l'inflammation du collet de la gencive avait diminué, à mon réveil.

J'avais mal partout, par contre.

Hier j'ai fais une demi heure de vélo elliptique, suivie d'une autre demi heure de rameur, puis j'ai passé 20 minutes à travailler mes abducteurs et adducteurs sur des machines de musculation, avant de finir par faire une séance de 45mn de Bodybalance™.
J'avais aussi fais les exercices du programme "dos musclé, ventre plat", qui comprend dix cycles alternant les positions de la sauterelle, pince, planche et chien tête en haut... J'avais également marché une partie de l'après midi, hier.

Donc hier, j'ai fais beaucoup de choses.
Trop de choses, trop d'efforts et aussi, trop de pensées parasites dans la tête.
Je cherchais à fuir mes pensées et une sorte de mal-être insidieux. J'ai essayé de faire preuve de légèreté, l'ai même ressentie, en fin d'après-midi, quand j'ai pris le soleil et lu, heureuse de savoir que lundi, je ne serais plus seule... Heureuse aussi de savoir qu'une personne qui m'est chère pensait à moi.

J'ai essayé de regarder la télévision, en début de soirée mais je perdais le fil de l'action au profit de pensées désagréables, alors je suis allée me coucher dès 21h30, pour lire une bonne heure avant de dormir, dans un large t-shirt arborant une photo de combi Volkswagen...

Ce matin, donc, je me suis réveillée pleine de courbatures, avec l'intention d'aller à la salle de sport faire 10 minutes de vélo elliptique et suivre un cours collectif de 30 minutes de stretching...

Je me sentais mal, épuisée et déprimée, pourtant, je suis quand même allée à la salle de sport.
Je me suis sentie mal dès que je suis entrée dans les vestiaires. Deux dames discutaient et l'une d'elles n'arrêtait pas de me bousculer avec son sac, en restant plantée debout entre les bancs et les casiers. J'avais les nerfs à vif.
Quand j'ai eu fini de me changer, j'ai vu qu'il était 11h00. Le cours collectif de TAF (Taille Abdos Fessiers) n'était pas achevé, et je suis aller faire un petit échauffement de vélo elliptique, mais j'ai été prise de vertiges et d'une intense envie de pleurer. Il n'était que 11h10, le cours ne semblait pas fini alors je me suis empressée d'aller m'enfermer dans les sanitaires.
Hors de question qu'on me voit pleurer en public...

À 11h14, quand je suis sortie, j'ai été incapable de savoir si c'était toujours le cours de TAF ou celui de stretching qui avait commencé. Personne n'attendait devant la porte et impossible de savoir si quelqu'un était sorti ou entré. Je me suis sentie encore plus abattue, incapable de franchir l'espace consacré à la musculation pour aller demander ce qu'il en était, ou attendre de voir.
Je me sentais faible et lamentable.

Je suis retournée dans les vestiaires et je suis restée assise un long moment avant de me résoudre à me changer à nouveau, en m'efforçant de ne pas pleurer, de rester "digne".
Deux dames sont entrées. Il n'était que 11h20, alors j'ai voulu savoir si je m'étais trompée, si elles sortaient du cours de TAF, si je m'étais laissée submerger par mon anxiété alors que peut être le cours précédent avait simplement prit fin un peu plus tard que prévu...
Elles n'ont malheureusement pas comprit mes questions, n'y ont pas répondu. J'ai senti les larmes couler avant d'avoir pu les retenir et on m'a demandé si j'allais bien. Il y avait une inquiétude sincère dans le ton de la question.
Blasée, j'ai laissé échappé la vérité "oui, ça va, juste une crise d'anxiété".

💭 Oui, ça va. J'ai l'habitude. J'ai horreur d'être comme ça, mais j'ai l'habitude.

L'une des deux dames m'a suggéré d'aller au hammam, pour que je me détende, mais je n'avais pas mes affaires de piscine, alors je ne pouvais pas. Et de toute façon, j'avais seulement envie de rentrer chez moi. J'avais peur de me mettre à pleurer sans pouvoir m'arrêter, si je restais là bas.

Je suis rentrée, je me suis précipitée sous la douche et là seulement, je me suis mise à pleurer.
Pour la première fois depuis très longtemps, je me suis retrouvée complètement recroquevillée par terre, dans un coin de la cabine de douche, à pleurer et à sangloter, relâchant complètement les tensions sous la pluie fine et chaude.

Je ne sais pas combien de temps ça a duré. Ce que je sais, c'est qu'à un moment, c'est comme si je m'étais réveillée d'une absence, et je me suis rendue compte que j'étais en train de mordre la peau de mon poignet. Je n'avais pas mal, je ne sentais pas la peau elle même, mais le pli qu'elle formait dans ma bouche, et mes mâchoires serrées dessus. Pas très fort.
J'ai coupé l'eau et je me suis relevée difficilement, ayant toujours aussi mal dans les muscles que ce matin en me levant.

Les empreintes de dents sont restées un certain temps, mais il n'en reste plus de trace, maintenant.

J'ai eu honte de moi.
Un sentiment récurrent dont il faudrait que je me débarrasse.


Il fait si beau aujourd'hui. Le soleil brille, on nous annonce 20°C pour cet après-midi.🌞
Je devrais retourner profiter du soleil, bouger doucement, pas comme hier.
Juste profiter tranquillement...

Oui. Le fait est que j'ai fais trop de choses hier.
Ce matin, j'ai simplement éprouvé le contrecoup nerveux de toutes ces choses pourtant accomplies alors avec plaisir.
Il faut que j'accepte que je suis fatiguée et que je ne cherche pas à dépasser mes forces.
Rien de bien compliqué.


Par ailleurs il s'est passé beaucoup de choses ces derniers mois, et je réalise seulement aujourd'hui que je présente également les symptômes d'un contrecoup de ce point de vue là.
C'est comme ça, ça aussi je dois l'accepter. 😑

Il va faire beau et chaud, cet après midi, avant que la météo ne se dégrade.
Je ferais vraiment mieux d'en profiter, au lieu de me concentrer sur ce genre de choses.


Lundi, même si la météo est médiocre, il fera beau dans mon cœur...😊

dimanche 5 mars 2017

Je n'y arrivais plus, et je l'avais écris...

08 février 2014

La culpabilité, au quotidien.
Je me sens de plus en plus souvent gênée face aux comportements d'Alain à mon égard. Est-ce qu'ils sont liés à la maladie?
Chaque contrariété qui tourne en crise. Il me soupçonne de mille et un méfait, m'insulte, me hurle dessus...
Suivent ensuite les réconciliations, la "lune de miel" d'apaisement.

Mon besoin d'apaiser sa détresse reste malgré tout plus fort que mon épuisement, ma lassitude. L'amour, l'attachement, la peur de lui déplaire, la peur de le plonger dans une plus grande détresse, tout ça arrive à me faire oublier les crises.

J'occulte autant que possible ces événements, les uns après les autres, involontairement mais avec une grande réussite. Heureusement que je tiens mon agenda à jour, que je note ces déraillements récurrents, sinon je les oublierais probablement...

La position que j'occupe est en train de me rendre intolérable l'intimité que nous avions. Ou plutôt celle que nous n'avions jamais eu, en fait... Parce que je crois qu'avant sa maladie, même si les autres avaient une image fusionnelle de notre couple, c'était un mensonge. Nous vivions ensemble sous le même toit, nous dormions ensemble et mangions ensemble, mais ça se limitait à ça 95% du temps. Alain ne me disait que très peu de chose de ses passions. En dehors du fait qu'il aimait les Pyrénées, il n'a pratiquement jamais rien partagé avec moi et j'ai vite du accepter le fait qu'il n'aimait pas que je lui parle de mes centres d'intérêt personnels.

Cette sensation d’intimité pourrissante est insupportable. Un fossé qui s'est creusé entre nous en même temps que nous nous sommes retrouvés à vivre dans cette proximité infernale. Il ne veut plus que je ferme la porte de mon bureau, il veut savoir où je vais, où je suis allée, il s'énerve s'il m'appelle et que je ne décroche pas assez vite.

Alain pense que mon mal-être est passager, que je vais aller mieux, mais je sais moi que je ne peux pas revenir en arrière. Plus il insiste et plus je me braque. À ce que je sache, j'ai toujours été dépressive, même s'il déteste que je le lui rappelle. Il m'a toujours reproché mon anxiété, comme si j'en étais responsable et maintenant il ne semble pas comprendre à quel point notre situation me pèse, depuis que le psychiatre du CMP m'a mise en arrêt maladie et que j'ai démissionné.

Dire qu'il m'a poussée à travailler, que je crevais de trouille et d'angoisse, jour après jour, quand je bossais, même si ces quelques heures loin de lui, j'ai honte de l'écrire, étaient libératrices... Et quand le psychiatre m'a mise en arrêt maladie, il m'a insultée quand je le lui ait avoué. Il m'a fait une scène de ménage et m'a dit qu'il n'avait jamais voulu que je travaille!!!

Je ne comprends rien.
J'en ai marre de me battre pour essayer de lui plaire, et en même temps, je ne peux pas m'en empêcher.

Je suis bloquée dans une situation qui me vide chaque jour de toute mon énergie.
Je tourne autour du pot et j'évite consciencieusement la seule solution possible...
Impossible... je ne peux pas. Pourtant il le faudrait mais non, non, non! Je ne peux pas!!!

Partir. Me sauver.
Pas fuir. Non.
Me sauver, sauver ma tête, mon esprit.
Mais je ne peux pas.
Je ne peux pas l'abandonner, le laisser
La solution impossible, possible parmi d'autres toutes aussi impossibles.

Il a accepté d'aller en USLD, si on déménage, qu'on retourne en Charente. Il y a une très bonne unité de soins de longue durée, à Cognac, d'après ce que je sais.

Déménager avec lui et l'aider à se rapprocher de sa famille, lui permettre d'être aidé par des gens dont c'est le travail, la vocation... des gens qui ont des horaires, des vacances. Est-ce que ça serait la solution la moins mauvaise? Je ne sais pas. J'espère.

Je voudrais avancer et je ne peux pas.
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Je porte nos douleurs conjuguées sur mes épaules. Je suis obligée d'assumer le terrible fardeau de toutes les responsabilités en attente, mais jour après jour, je croule davantage sous ce poids immense, je défaille.
Les douleurs sont partout, dans le corps et dans l'âme, comme si on me cognait dessus, jour après jour. Parfois j'ai l'impression qu'Alain est satisfait de me voir souffrir, et je suis triste de m'imaginer des choses pareilles.

J'ai besoin de me sauver, d'être sauvée.
Par qui? Qui?!? Quand?!? Quand je serais déjà dans le trou, avec lui, quand j'aurais glissé, que je serais irrémédiablement cassée?
Qui pourrait m'aider?!? Mais qui donc???
Où êtes vous, qu'attendez vous?!?

Je vous en prie.
Je vous en supplie.
Je n'y arrive plus.


 J'ai eu l'opportunité d'être hospitalisée en centre psychiatrique, par deux fois dans les Hautes Pyrénées, après avoir écrit ça. Mais les deux fois, rien n'était prévu pour prendre en charge Alain, alors j'ai refusé de partir.
J'aurais du partir et déclarer sa situation, une fois hospitalisée, mais je n'avais pas ce courage.
Alain a également refusé de faire un séjour médicalisé pour que je bénéficie d'un répit, ainsi que le préconisait sa neurologue.

Pendant tout le temps où mon état de santé mentale et physique se dégradait, alors que je l'accompagnais du matin au soir dans la maladie, Alain me répétait sans arrêt que, quand sa première femme avait eut son "accident" (elle était psychotique et avait sauté du 3ème étage), il s'était occupé d'elle, bien qu'elle soit devenue paraplégique. Il répétait, encore et encore qu'il aurait continué à le faire, si les psychiatres n'avaient pas déclaré que c'était lui qui la rendait malade, et qu'ils devaient divorcer.
Il a toujours balayé ces "accusations" du corps médical comme fausses...

Le fait est que je ne suis "que" névrotique et probablement neuro-atypique, mais que cet homme m'a fait un mal considérable.

En outre j'ai su de sa propre bouche qu'il encourageait régulièrement lui même sa femme a arrêter les neuroleptiques, dès que son état mental se stabilisait "parce qu'elle était différente" quand elle les prenait. Soit qu'on ne lui ait jamais expliqué ce qu'était une psychose et que les neuroleptiques constituaient un traitement au long court, soit qu'il n'y ait tout simplement pas cru ou souhaité en tenir compte.

Pour Alain, tout était question de volonté.
"Si on veut, on peut"
Pour certaines choses, peut être...
Pas pour guérir d'une maladie neurodégénérative, ni d'une psychose.

J'ai essayé d'être assez forte pour le soutenir, aussi longtemps que j'ai pu.
Mais plus j'essayais d'être à la hauteur et plus il me rabaissait et tentait de me démontrer par A+B que je n'étais qu'une incapable : de l'assumer et encore moins de m'assumer moi-même.

Il a passé son temps à saper mon moral et à me faire douter, à me répéter que je n'avais pas assez de volonté, que je n'étais pas assez rigoureuse.

Je me reprochais souvent, moi, de ne sans doute pas être assez amoureuse.
Malgré tout, j'ai essayé d'être là pour lui.

Alain est revenu sur son acceptation d'aller en USLD, dès que nous avons ré-emménagé en Charente.
Je me suis sentie trahie et humiliée.
 J'ai mis un an à partir, finalement.

J'en ai assez de cacher tout ça.
Il est temps que ça s'arrête.

Les hurlements du silence

C'était le mardi 28 octobre 2014.
Nous avions réintégré la Charente début septembre, après quatre an et demi passés dans les Hautes Pyrénées.
C'était ma toute première hospitalisation (exception faite des hospitalisations de jour en clinique, environ trois ans auparavant).

Je n'allais pas bien. Vraiment pas bien.
Depuis des années, ça allait en se dégradant, et ça avait empiré depuis plusieurs mois.
Depuis 2013, je tenais des agendas journaliers qui, à la base, me permettaient de mettre en place et respecter des routines. Ils me servaient aussi à noter mes ressentis.📓
Détresse. Humiliations. Insultes. Crises de "gloutonnage". Automutilations...

Dans la nuit du 27 au 28 octobre 2014, je m'étais infligé des lésions cutanées aux mains, après avoir frottés mes poings de manière compulsive et incontrôlable l'un contre l'autre.👊

Les insultes et les humiliations étaient mon lot quotidien depuis longtemps. Les jours sans faisaient figure d'exception. Mais pas cette journée là, pas ce soir là...💥

Quand mon mari malade avait finit par s'endormir, je m'étais relevée et étais allée dans la loggia, blottie dans un coin, emmitouflée dans une couette, en m'efforçant de ne pas pleurer trop fort.

Ensuite j'étais allée dans le bureau et j'avais regardé un film sur mon PC, avec un casque sur les oreilles. Je voulais faire le vide dans mon esprit, oublier la journée, et celle d'avant, et celles d'avant, et les semaines, et les mois, et les années...
Je voulais faire taire les hurlements du silence, parce que je me sentais coupable et prisonnière.
😆
Les hurlements du silence.
Ne pas avoir su dire plus tôt ce qui se passait vraiment dans notre couple dysfonctionnel.

Une relation dans laquelle j'ai accepté de subir l'autre, dans laquelle j'ai laissé se développer les obsessions écrasantes de mon conjoint.😖
Pendant des années, je l'ai laissé aller toujours plus loin dans le contrôle et l'autoritarisme, jusqu'à être acculée par toute la violence qu'il avait en lui.

Son perfectionnisme et sa rigueur, son extrême niveau d'exigence, que je ne pouvais jamais satisfaire, parce que j'étais trop "nulle", parce que je n'avais aucune confiance en moi, et aussi parce que je souffrais de troubles anxieux et de la compréhension sociale.

Pendant des années je l'avais laissé m'imposer ses obsessions, ses horaires quasi militaires, ses règles absurdes relatives au chauffage, à la façon de faire le plein de carburant, à ma façon de me laver... je n'ai jamais osé contester sa pingrerie, ses économies insensées sur tout et n'importe quoi.
Je l'ai laissé me reprocher de dépenser mon propre argent de manière "compulsive" (il avait réussi à m'en persuader, d'ailleurs, alors que j'achetais seulement des livres, des vêtements, des choses en quantité raisonnable, sans me mettre à découvert, sans jamais lui demander d'argent).
Il contrôlait tout et ne déléguait qu'à contre cœur... et quand j'acceptais de faire des choix, il me les reprochait encore et parvenait à me démontrer que j'avais tors. J'avais appris à aller dans son sens pour éviter les conflits.😶

Il racontait à tout le monde qu'on ne se disputait jamais... Avait-il seulement conscience qu'il agissait de manière tyrannique avec certaines personnes (dont moi, en première ligne), et qu'il pouvait être d'une extrême cruauté psychologique vis à vis des autres? Se rendait-il compte que ce trait de caractère terrible faisait que je ne répliquais jamais ?
Je ne le saurais jamais.
Nous ne nous disputions pas, non.😒
Je me faisais disputer, engueuler, humilier, ça oui, mais on ne se disputait jamais.

Les hurlements du silence me réveillent souvent la nuit, ces temps ci.😩
La honte et la colère de m'être laissée berner par des promesses qu'il n'a jamais tenu, la honte de l'avoir laissé s'en prendre à moi, d'avoir acceptées ses remontrances, ses rappels à un ordre que je  ne comprenais même pas, un ordre établit "pour mon bien".
La honte de m'être laissée dominer par ses tortures psychologiques.

Je ne comprenais pas encore tout ça, cette nuit là d'octobre 2014.💫😓
Pourtant je savais bien que notre relation était malsaine.💀
Ma psychologue du CMP de Tarbes me l'avait dit, et je le savais depuis des années.
Je le savais depuis notre première rencontre, en fait...

La conseillère du CIDFF de Tarbes me l'avait confirmé, devant ma mère, qui m'avait accompagnée :
"Vous vivez dans un contexte de maltraitance psychologique, madame, mais on sent que vous n'êtes pas prête à le quitter..."
C'était vrai. J'étais très malheureuse, mais j'avais toujours été malheureuse et je pensais que je ne pourrais jamais trouver le bonheur. En plus j'estimais que ça devait être intenable pour qui que ce soit de vivre avec moi, alors je cherchais à me convaincre par tous les moyens que je l'aimais et qu'il m'aimait en retour. C'était la seule chose qui donnait du sens à notre vie commune.
Avant tout, mes angoisses d'abandon étaient plus envahissantes que tout le reste.

Sans savoir comment, cette nuit menant vers le 28 octobre 2014, je me suis retrouvée les poings serrés devant moi, à frotter les premières phalanges d'une main sur l'autre. Au début, cette sensation m'avait apporté un bien être inattendu...🔆

Ensuite, j'ai perdu le contrôle et j'ai continué, encore et encore.
Des ampoules se sont formées, mais je n'arrivais plus à m'arrêter, et peu à peu la peau s'est déchirée et je me suis mise à saigner.😱
Sur le coup, je ne sentais rien, je n'étais rien, j'étais absente, c'était la nuit mais je ne dormais pas, j'essayais désespérément de me calmer, de trouver des solutions et de me vider la tête. Mais pendant ce temps d'oubli, je me détruisais, je me punissais de ne pas être assez forte. Je me punissais parce que je le laissais me faire tout ce mal.

Le lendemain, j'étais anéantie. Entre l'insomnie, les lésions physiques et les blessures morales, j'étais un zombie.😑
Je suis allée me réfugier à la MJC, et une des employées que je connaissais bien a alerté un organisme de médiation locale. Quand les jeunes femmes d'Oméga ont vu dans quel état j'étais, presque amorphe, le visage boursouflé par les larmes, elles m'ont proposé de m'emmener à l'UAOCC (Unité d'Accueil et d'Orientation et Centre de Crise). Une unité hospitalière spécialisé situé à l'extérieur du CHS.

Je me souviens qu'elles ont appelés mes parents, eut mon père en ligne, et m'ont emmenée à l'UAOCC.
J'ai été hospitalisée quatre jours.
Je pleurais sans arrêt et ne pensais qu'à rester enroulée dans les couvertures du lit de ma chambre.
Je ne trouvais pas le sommeil, alors on m'a donné du Théralène pour que je dorme et on m'a également changé mon traitement antidépresseur. Le Théralène m'a encore plus zombifiée et le Prozac m'a rendue véritablement suicidaire (j'ai souvent pensé à mourir dans ma vie, mais il n'y a que sous Prozac que j'ai vraiment faillis passer à l'acte).
Je me suis brossées les dents, je me suis douchée, à ne plus vouloir abandonner le flux de l'eau, sous lequel je laissais mes larmes couler sans retenue, recroquevillée au sol...🚿
J'ai mangé les œufs mollets les plus infects de toute ma vie.
J'ai beaucoup pleuré, et regardé par la fenêtre le va et vient des étudiants fréquentant le Centre Universitaire, en amont.
Là où j'avais passée ma licence de droit.
Derrière cette fenêtre, j'ai ressassé les heures passées à pleurer, là bas, en cours, en TD ou enfermée dans les toilettes. J'ai ressassé toutes les (rares) fois où Alain m'avais reproché de ne pas l'avoir appelé à midi, ou le soir quand je restais discuter avec des gens, et même chacune des fois où il m'avait engueulée parce qu'un de mes TD, cours ou examen était programmé sur un horaire ou à une date qui ne lui convenait pas...💢😡

J'ai essayé de reprendre mes esprits.💭
Finalement on m'a fait sortir le vendredi 31 octobre.
Mon mari, qui avait été hospitalisé en neurologie pendant mon "absence" est sortit le samedi.

Sur le coup, je me suis persuadée qu'on s'étaient retrouvés "comme jamais", que j'avais trouvé une nouvelle force pour continuer...
😕
En vrai, j'ai du affronter la colère d'Alain, furieux que je ne sois pas venue le chercher le vendredi, et qui me l'a longuement reproché, avec des mots très durs, bien que ma sœur lui ait expliqué que le vendredi, je n'étais pas en état de m'occuper de lui. Il avait fait mine d'accepter cette explication et pendant un temps, il a été doux et prévenant avec moi.

Sauf que dès que j'ai paru aller mieux, les reproches ont recommencé à pleuvoir.
Mais je voulais tant le satisfaire, qu'il soit moins malheureux que j'ai essayé de tenir, encore et toujours, de continuer à le soutenir, malgré son chantage au suicide récurrent, ses insultes, ses accusations diverses et variées...

Il a fini par me chasser des chez nous, à force de menaces et d'insultes.💔😠😧😨😫
J'ai été hospitalisée en clinique psychiatrique le 10 mars 2015, mais pas sans avoir remué ciel et terre pour qu'il reste à domicile, comme il le souhaitait.

Il y est décédé le 20 aout 2016.

Six mois après sa mort, les hurlements du silence me lacèrent toujours l'âme.

Sans doute parce que j'avais espéré qu'il soit sorti de ma vie pour de bon, que la succession serait close et que je pourrais enfin me consacrer pleinement à mon présent et à mon avenir...

Or la succession semble être passée au point mort, dernier fil tenant envers et contre tout, parmi tous les lambeaux des entraves du passé.
 
J'ai du faire une proposition de partage amiable, parce qu'on me reprochait de ne pas être restée vivre avec mon mari, d'avoir cessé d'être un "conjoint cohabitant", m'interdisant ainsi de bénéficier du passage automatique de l'appartement qu'Alain avait acheté "pour moi, quand il ne serait plus là" dans mon patrimoine. On me disait aussi que mes avoirs faisaient partie de la communauté et devaient être comptés dans la succession... La torture psychologique continuait.

En dix ans de vie commune, Alain m'a donné 200€ tous les mois, jusqu'au mois d'aout 2015, où il a décidé, sans m'en avertir, de cesser les virements. Cela représente au mieux une somme de 24000€.

J'ai gagné un peu d'argent en faisant de l'intérim et quand j'étais assistante de vie, entre novembre 2011 et janvier 2014, mais le plus souvent je l'utilisais pour améliorer l'ordinaire, en contre-mesure de l'avarice dont mon mari faisait preuve concernant le budget alimentaire (150 à 170€ de frais de nourriture, pour deux personnes, par périodes de 5 semaines😳).

Quant à mon Livret A, qui était préexistant à notre mariage, c'est mon grand-père maternel qui l'avait ouvert, et alimenté, pendant des années... Sauf qu'Alain avait fini par me convaincre de changer de banque, en 2012 ou 2013, ce qui signifie que j'ai fermé mon Livret A de la Banque Postale et en ai ouvert un autre au LCL... D'où son inclusion à la communauté, à ce qu'on m'a dit.

L'argent de mon mari, je n'en ai jamais voulu. J'aurais pu lui demander de me payer des choses, des vêtements, des bijoux même, je suppose. Mais je n'ai jamais été comme ça.
Je savais qu'il avait de l'argent et j'ai pris conscience de l'ampleur de son patrimoine quand il a fait un chèque de banque sans emprunt pour payer la maison des Hautes-Pyrénées. Près de 190000€. Et il lui en restait de côté...
Mais je m'en fichais. Cet argent n'a jamais fait mon bonheur.

Le patrimoine d'Alain a fondu comme neige au soleil, quand il a refusé d'être hospitalisé en unité de soins de longue durée (USLD). L'hospitalisation à domicile, en soit, était prise en charge par la Sécurité Sociale, et la plupart des interventions à domicile, en partie par l'APA. Mais les gardes de nuit représentaient un gouffre financier, ce dont il avait parfaitement conscience.

Je n'étais pas d'accord avec cette solution, mais j'avais trop peur de lui pour le forcer à partir en USLD. J'ai donc protégé autant que j'ai pu un homme qui m'a fait souffrir pendant des années, juste pour éviter qu'il ne me haïsse et toute sa famille avec.😢

J'avais tors. Les décisions que j'ai pris à 'époque, je les regrette amèrement aujourd'hui, alors que le passé continue de me torturer et que certains refusent de me laisser en paix.


Cependant...
Aujourd'hui, je sais enfin ce qu'est la confiance et le respect mutuel.
C'est tellement mieux que la peur, qui m'avait toujours guidée jusque là, qui m'avait entraînée à avancer au delà de mes forces, sous le joug d'une tyrannie permanente.

Alors, même si les actuels changements dans ma vie m'amènent à regarder mon passé tel qu'il a été, sans les œillères avec lesquelles j'ai vécu pendant quinze ans, prenant ainsi enfin conscience de la mesure des violences que j'ai subi, et comprenant l'ampleur des blessures reçues... et même si cette prise de conscience et l'acceptation de ses implications sont terriblement douloureuses, le passé demeure passé.

On ne le refait pas.
On vit, et on avance.🌱🌳

vendredi 3 mars 2017

Liaisons dangereuses...

Juste une histoire...

Une jeune fille mal dans sa peau qui se met à correspondre avec un inconnu sur Internet. Elle est assez naïve et triste, aussi. Elle souffre beaucoup, mais ne sait pas bien pourquoi. Elle rejette la faute sur sa mère, peut être parce que c'est plus facile que de se dire que le problème est plus profond, qu'elle a des problèmes avec tout le monde, mais comme elle évite les autres, elle se retrouve plus souvent confrontée à sa mère. Mais au début de l'histoire, elle ne s'en rend pas compte. Au début de l'histoire, c'est sûr, c'est net, la fautive, c'est sa mère.

Et elle raconte tout son mal-être à cet inconnu, qui se fait appeler Julien.
Julien lit tout ce que la jeune fille triste écrit, il enregistre les messages, prend des notes sur la jeune fille. Quand elle écrit sur sa mère si fautive, Julien la prend au mot et ne cherche pas à savoir si la jeune fille est objective et rationnelle.

Ils s'écrivent pendant des mois et des mois. La jeune fille aime beaucoup la manière d'écrire de Julien. Une partie d'elle est attirée par cet homme qu'elle ne connait pas, qu'elle n'a jamais vu. Elle a très envie de le connaitre, de le rencontrer. C'est un peu un jeu, pour elle.

Elle a eut des copains, au petit bonheur la chance, vu que la plupart du temps, elle évite les gens. En fait, à chaque fois qu'elle a été avec un homme, elle s'est laissée approcher et s'est laissée faire. Elle ne se voit pas comme une "fille facile", mais au fond d'elle même, elle ne sait pas dire "non". Elle ne sait pas vraiment dire "oui", non plus, et puis dès qu'elle n'est plus derrière son ordinateur, elle ne sait plus rien demander, elle a peur de tout et de tout le monde, elle a peur de mal faire, de déplaire, d'être rejetée.

Elle a très envie de rencontrer Julien, alors du haut de ses même pas 19 ans, elle lui indique qu'elle sera au cinéma, ce dimanche, à 11h. Elle pense qu'il la regardera de loin, qu'il ne l'abordera pas. C'est ça son fantasme, son désir, au fond, mais elle ne le lui dit pas. Elle est persuadée qu'il a comprit.

Mais le dimanche, quand elle gare sa voiture en face du cinéma, elle voit un homme qui la regarde de manière insistante. Il est gros et barbu, elle n'aime pas sa façon de la regarder. Elle hésite un instant mais n'ose pas suivre son instinct qui lui hurle de remettre le contact et de s'enfuir. Alors elle sort de la voiture. Il vient lui faire la bise, il pique. Il l'appelle "ma perle". C'est vrai, c'était un de ses pseudos, au début.

Elle se sent très mal. Elle ne veut plus voir ce type qui lui propose d'aller prendre un verre pour faire connaissance. Elle essaye de se montrer froide et distante et lui réplique sèchement qu'elle est venue pour aller au cinéma. Elle serre son argent dans sa main. Il la suit. Elle ne veut pas qu'il vienne avec elle, mais elle ne sait pas comment le lui dire. Elle demande sa place, mais avant d'avoir eut le temps de payer, il l'a fait et demande une autre place pour le même film. Elle est furieuse, mais elle ne sait pas quoi faire.

La salle de cinéma est bondée. Ouf! Il n'osera rien faire, comme ça. Elle s'assoit où elle peut, presque en bout de rangée, et Julien s'installe à sa droite. Il a vraiment l'air de croire que c'est un rancard. Mais de toute façon il y a trop de monde dans cette salle, il n'o...
Dès que la salle est plongée dans le noir elle sent la main de Julien se poser sur son genou droit. Elle panique complètement.

Dès années plus tard, elle rejettera de manière ostentatoire la main d'un autre indésirable, avec un profond sentiment de fierté, mais elle n'en est pas encore là.

Ce jour là, elle est perdue. Elle pensait qu'il la regarderait de loin depuis le trottoir, mêlé à la foule, qu'il ne l'aborderait pas. Et là il est tout près d'elle et elle n'aime pas sa main, mais elle ne sait pas du tout quoi faire. Elle n'ose même pas serrer les jambes, s'écarter. Après tout, elle le provoque depuis des semaines, non?
C'est de sa faute à elle, elle et rien qu'elle.

Comme elle n'a pas rejetée cette main, Julien s'enhardit et commence à remonter la jupe, toucher la peau. À l'intérieur de sa tête à elle, une plainte sourde crie un "non" silencieux qui se noie dans le noir de la salle et l'action du film.
Julien pourrait lui demander si elle est d'accord, mais pas un mot ne sort de sa bouche. Il ne demande pas. Qui ne refuse pas consent.

Peu à peu il la touche .
Peu à peu il la palpe et il lui fait mal, mais elle a peur, elle est perdue, elle voudrait bouger, partir, mais elle ne sait plus comment faire. Il lui fait mal, mais dans son esprit perdu, elle se dit que, peut être, si elle le laisse faire, qu'elle lui laisse croire qu'il est victorieux, ça va s'arrêter. Elle a mal et le temps n'en finit plus. Elle voudrait se sentir bien, elle y a beaucoup fantasmé, mais il fait n'importe quoi, il lui fait tellement, tellement mal.
Elle essaye de calmer les ardeurs de ce connard de Julien, mais quoi qu'elle fasse, même quand elle se décide à resserrer les cuisses, on dirait qu'il prend ça pour du contentement et des encouragements. Elle essaye de lui dire d'arrêter mais pas un mot ne sort de sa bouche si sèche et ses lèvres s'écrasent sur le cou de Julien.

Quand le film se termine, elle file s'enfermer dans les toilettes. Elle urine et constate des traces rouges sur le papier. Il lui a déchiré les muqueuses. Elle a très très mal, ça la brûle à en pleurer. Elle est furieuse contre elle même, et surtout elle a très honte d'elle. Elle pleure.

Plus tard, Julien lui dira qu'il est tombé amoureux d'elle quand elle l'a embrassé dans le cou.
Même pas un baiser. Un quiproquo. Des mots qui n'ont pas voulu sortir, et ce con est tombé amoureux.

À sa sortie des toilettes, elle espère qu'il se sera lassé d'attendre, qu'il aura comprit, mais il est toujours là. Elle a séché ses larmes, s'est passé de l'eau sur le visage, mais il ne remarque rien. Elle s'enfuit.

Il lui demande s'ils se reverront. Elle esquive, ne sait pas quoi dire. On verra. Elle se dit que c'est tout vu, que ça ne se reproduira pas, plus jamais, jamais, jamais.

Pourtant elle le reverra et insidieusement, leur relation se transformera.
Peu à peu il la couvrira de déclarations d'amour, jusqu'à ce qu'elle se laisse aller à lui écrire de nouveau, à accepter de discuter avec lui, à oublier la vérité de leur première rencontre...

Elle ira habiter chez lui, trois ans plus tard. Ils auront une vie de couple "compliquée", parce que derrière la face de l'homme ordinaire, il y a en fait un homme anxieux, à la personnalité obsessionnelle, qui cherche à ce que tout, et tout le monde, soit bien sous son contrôle.

Pendant des années, elle se laissera aller à croire qu'il l'aime et la respecte, qu'il cherche à l'aider, mais elle souffrira de plus en plus, toujours plus honteuse d'elle. Elle essayera de lui montrer qu'il peut compter sur elle, qu'elle est fidèle et dévouée, mais ça ne marchera pas. Peu à peu, les mots deviendront de plus en plus violents, jusqu'à ce qu'il la chasse avec ses mots avant de lui reprocher de l'avoir abandonné.

Elle restera perdue plusieurs mois, se cherchera des buts dans la vie, autres que la peur, l'anxiété, la soumission.

Et puis 15 ans après ce dimanche au cinéma, elle finira par comprendre que Julien l'a violée, ce jour là. Puis elle comprendra tout le reste aussi, elle se mettra à voir tous les bleus qu'il lui a fait à l'âme, au fil des années. Elle se rendra compte qu'elle a aimé un fantasme et haïs l'homme qu'il était vraiment. Elle comprendra des tas de choses...

Quand elle avait 19 ans, elle n'avait même pas comprit que Julien Valmont n'était qu'un pseudonyme, tiré d'un roman épistolaire pourtant célèbre...

dimanche 12 février 2017

Passons à autre chose !

Il n'y a pas de partition claire entre autisme et neurotypie.
Certes on peut observer des différences sur la bases d'IRM, mais certaines formes neuro-atypiques ne relèvent pas des troubles du spectre autistique. Certaines personnes sont donc neuro atypiques sans pour autant être autistes.

Alors le suis-je ? Suis-je neuro-atypique, et porteuse d'un TSA ?
Plus important, est-ce que ça a vraiment une importance de le savoir ?

Je crois que non.
Comme je l'ai écris, je ne suis pas "typique" et je n'ai pas l'intention et je ne pense pas être en capacité de le devenir. Je ne pense pas pouvoir changer la personne que je suis de manière intrinsèque.
Je peux uniquement modifier ma manière d'être, d'aborder les choses.
Ainsi, je pense pouvoir continuer à mettre en place des stratégies d'adaptation de plus en plus efficaces avec le temps, en étant aidée des bonnes personnes, ce qui me semble être le plus important, dans le fond.

Je suis atypique, avec une hypersensibilité émotionnelle, une grande capacité d'empathie et de résilience (ce qui étonnerait certaines personnes qui pensent me connaître... mais elles doivent comprendre que je passe en fait très facilement "à autre chose" en cas de "traumatisme"... bien qu'il soit vrai que, quand je suis victime de ce que j'estime être une injustice, ou que j'ai été confrontée à une personne que je considère comme néfaste, j'ai tendance à étaler les faits, en quelque sorte par mesure de prévention).
Je suis atypique et j'ai des douances dans divers domaines, dont principalement l'expression écrite, mais pas uniquement...
Je souffre également de troubles anxieux invalidants très enracinés, de même que j'éprouve des phénomènes d'hypersensibilité et d'hyposensibilité sensoriels. Ce sont des choses qui font partie de moi.

Je pense qu'un jour, je passerais le WAIS (test d'évaluation du quotient intellectuel) mais ça n'est pas ma priorité. Je le financerais moi même, parce que j'ai besoin de savoir, d'une certaine façon, mais surtout, j'éprouve une grande curiosité concernant ma propre personne, ma façon de fonctionner, mes capacités et les points qui me posent réellement problème.

Il est important de savoir que ma curatelle renforcée (mesure de protection des majeurs à laquelle j'avais été à l'initiative) prendra fin le 17 février 2017, soit dans moins d'une semaine.
À partir de là, je crois qu'on peut dire que je pourrais prendre un nouveau départ.

En outre, le 20 février, cela fera six mois que mon mari est décédé. Un mari à la personnalité obsessionnelle qui a contrôlé une partie de ma vie de jeune adulte puis s'est efforcé de contrôler ma vie tout court...
Il faut savoir que l'interface d'administration de ce blog comporte un certain nombre de billets non publiés concernant ma vie de couple... des billets que je ne pouvais décemment pas publier de son vivant, mais qui m'ont apporté du réconfort lorsque je les ai rédigés. Je pense que je les publierais, lorsque mes liens avec la famille de mon mari seront totalement et définitivement rompus...🚫

Ma priorité actuelle est de trouver l'équilibre et donc la paix intérieure.
Pour cela il va falloir que je passe plusieurs caps:
  • Respecter mes routines
  • Trouver un emploi
  • Changer de lieu de vie
Le reste viendra en son temps.
Rien ne presse... 🐌

🍀"Abandonne le passé, vie pleinement le présent, aie confiance en ton futur"... 🍀

Les routines de vie sont difficiles à mettre en place, mais c'est en train de revenir tranquillement (réveil spontané vers 8 heure du matin, et plus ça va, plus c'est tôt)...
Beaucoup de sport, même si c'est surtout en salle, pour l'instant....
Un équilibre alimentaire riche en vitamines, minéraux, équilibré en protéines et bonnes graisses (de nombreux nutriments jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du système nerveux, mais aussi dans la bonne santé des phalènes, ce qui est important pour moi qui tiens énormément à la santé de mes cheveux...).
J'ai également besoin de continuer à me cultiver et Internet n'est pas un si bon médium que ça car il me coupe du monde extérieur : la médiathèque du Grand Angoulême me semble être un lieu plus adapté...
😊

En ce qui concerne un emploi, je sais que j'ai de bonnes capacités dans divers domaines. Des compétences que j'ai cependant de grosses difficultés à valoriser en raison de mes troubles anxieux et diverses autres problèmes d'adaptation. Toutefois je bénéficie d'une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) et ma psychiatre m'a conseillé de m'adresser à "Raisons de plus". Il serait complexe de résumer les actions de cet organisme ici, et le mieux est de consulter leur site, toutefois ce que je peux en dire est que j'ai l'espoir de bénéficier d'un véritable accompagnement à l'emploi, en dépit de mes difficultés actuelles.
Qui sait, je pourrais peut être même passer le WAIS (on peut toujours rêver) dans ce cadre....?

Comme me l'a donc conseillé récemment une personne bien intentionnée, je vais laisser tomber ce qui ne me "parle pas", je me vais me concentrer sur mon instinct et sur mes certitudes, ainsi que sur les personnes qui me connaissent vraiment et me respectent.
🙌 

Dans quelques mois, je pense pouvoir changer radicalement ma vie.

Le chemin restera accidenté et sinueux, comme il l'a toujours été, mais ça ne me fait plus peur: les sentiers linéaires, bien tracés, me semblent bien monotones. Rien n'est plus beau qu'une belle randonnée dont les détours délivrent au regard des surprises. Certes, parfois, on se retrouve à longer une falaise au bord d'un précipice, mais qui dit que quelques instants plus tard on ne sera pas en train de parcourir des sous bois superbes ?

C'est la beauté de la vie...🌱



dimanche 11 décembre 2016

Ancrage émotionel, sentiments, confiance...

Pour moi, les relations interpersonnelles comportent une quantité incroyable de sentiments et d'émotions concernant les autres, comme les couleurs d'une palette, et ces sentiments se mélangent pour donner un sens aux relations.
Pensez aux mandalas des moines tibétains, créés à base de sable coloré... Certains sont très complexes...
D'autres mandalas, comme ceux qu'on peint sur des galets, sont très simples et limités à quelques nuances d'une ou deux couleurs...
 ...
Cela peut paraître étrange à la plupart des gens, mais la gestion des émotions et des nuances que je ressens vis à vis des autres personnes a longtemps été extrêmement problématique pour moi.
Le fait est que mes sentiments ne sont pas cloisonnés par les "règles tacites" de la vie en société, qui reposent entre autre sur la culture dans laquelle nous vivons (en France, et en Occident en général, ce sont les règles de la morale judéo-chrétienne qui constituent ces règles).

Je n'éprouve pas de honte à ressentir certaines émotions qui semblent opposées, vis à vis de telle ou telle personne. On peut apprécier quelqu'un et en voir peur, souhaiter s'en éloigner. On peut apprécier la stabilité mais fréquenter quelqu'un qui ne l'est pas (si cette instabilité est prévisible, ça peut se gérer). Je peux être triste et heureuse en même temps et je peux avoir de l'espoir tout en restant désabusée et sur la défensive...
On peut aimer quelqu'un et ne pas supporter sa présence, même si c'est dur à vivre.
Je ne suis pas non plus gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...

C'est une façon de ressentir les choses qui peut être très déstabilisante pour la plupart des gens.
On parle souvent de "polyamour" pour décrire cette façon de ressentir la vie et les gens.
En ce qui me concerne, je ne suis pas sûre de vouloir vraiment nommer ma façon d'être. Elle est personnelle et nous avons beau être forts nombreux sur Terre, il me semble que nous sommes tous des individus à part entière.

Pour en revenir à l'amour, n'aime-t-on pas les membres de sa famille, ses amis, chacun d'une façon toute particulière?
Pourquoi serait-il considéré comme malséant d'aimer, d'être attaché, à plusieurs personnes à la fois, chacune d'une façon particulière ? En quoi est-ce que l'affection, l'attirance, le désir, l'amitié, devrait être réservée à une seule et unique personne à qui on se réserverait exclusivement ?

Les émotions sont innombrables et fascinantes.
Mathématiquement incalculables, physiquement invisibles et psychologiquement tellement complexes que les nuanciers émotionnels établis par certains auteurs ont de quoi donner le vertige :
Certains ouvrages ont essayé de les compter et on dépasse les huit cent entrées...
De quoi faire...
Je commence à avoir une bonne idée de l'immensité des cette palette émotionnelle.


Non pas que je ressente toutes ces émotions, mais je perçois la complexité des choses, et cette complexité explique en grande partie pourquoi j'ai si souvent été perdue face aux autres.
La plupart des gens restent figés dans des codes de bonne conduite qui segmentent la vie familiale, la vie amicale, professionnelle, sentimentale, sexuelle, etc.

Ils semblent également segmenter les émotions et les sentiments qui sont "acceptables" selon les situations. C'est ce qu'il m'a semblé devoir faire pendant une grande partie de ma vie, pour être "socialement acceptable", justement...

J'ai essayé d'agir ainsi, de m'approprier cette classification binaire de ce qui se fait ou non se sait pas, de ceux qu'on aime et ceux qu'on aime pas. J'ai vraiment essayé.

Mais je ne suis pas comme ça.
Je ressens les gens et les relations interpersonnelles.
Je ne me sens pas capable de cloisonner mes émotions.

En matière de relations interpersonnelles, j'ai un besoin émotionnel fondamental : la confiance.
La confiance, c'est la sécurité.
La confiance, c'est le respect de la personne que je suis, de mes valeurs intrinsèques et de mon intégrité morale comme physique.
Le langage verbal et non verbal sont essentiels pour que ma confiance soit ancrée fermement.
L'être et le paraître.
Le dire et le faire.
Les divergences entre ce que disent les gens et leur façon d'agir sont des choses complexes à gérer pour moi. Parfois c'est de l'humour, d'autre fois, c'est de la manipulation.
Comment faire la différence?!?

Quand je suis confrontée à ce type de situation, j'ai l'impression d'être face à une personne qui me dit que le bleu est une teinte similaire à celle du orange! Ou que le jaune et le violet se ressemblent tout à fait...
Dans ces cas là, je tend à "légèrement" perdre les pédales.
J'ai beau savoir que certaines personnes ne font pas exprès d'être ainsi (ils sont peut être daltoniens...?), le manque de logique et de cohérence entre leur "dire" et leur "faire" me fait l'effet d'une trahison, ma confiance est dévastée et, de fait, je peux devenir moi même dévastatrice.


Je me coupe de ces personnes, quand je le peux, parce que je ne supporte pas les incohérences.
Elles me font littéralement du mal.
C'est paradoxal car je sais très bien que je suis moi même une vraie pelote de contradictions.
Mais me concernant, il faut tenir compte du fait que j'ai tenté, par toutes sortes de moyens possibles, et ce depuis ma petite enfance, de me fondre dans la masse, de couler dans un moule qui n'est pas fait pour moi: j'ai tenté de me suis déformer et ai essayé de faire miennes des idées avec lesquelles je me suis pourtant très tôt sentie en profond désaccord.
À un certain moment, je ne savais plus qui j'étais, ce que je ressentais, comment je pouvais me respecter... À ces périodes périlleuses de ma vie, j'ai eu tendance à "passer la main" du contrôle à des tiers, entrant dans des relations d'emprises très néfastes.

Mon ressenti personnel repose sur la confiance que les autres m'inspirent.

Parce que j'étais perdue et que je ne savais comment me positionner face à la société, on a abusé de moi, de plusieurs manières différentes et à plusieurs reprises.
Ces expériences ont été traumatisantes et m'ont rendue méfiante.

Je tend à m'attacher fermement aux personnes en qui j'ai confiance. Dit autrement, ce que j'appelle mon ancrage émotionnel vis à vis des personnes que je côtoie est d'autant plus fort selon le lien de confiance qui m'unit à elles.
C'est pour cette raison que j'ai un conflit émotionnel extrêmement douloureux avec ma mère.
Mon rapport de confiance vis à vis d'elle est totalement dysfonctionnel.
Je l'aime avec des centaines de nuances, qui font des tourbillons magiques, mais je continue de ne pas réussir à avoir confiance en elle, et ça, ça bousille tout.

Il y a les personnes auxquelles je suis attachée, même de manière infime, même si elles me sont pratiquement étrangères...

Il y a les personnes à qui je ne suis pas attachée du tout, que je fréquente mais envers lesquelles je me sens totalement étrangère...

Et il y a les personnes à qui j'ai été attachée mais qui ont, à un moment ou un autre, abusé de ma confiance, que ce soit volontairement ou non.

Quand j'ai le sentiment qu'on me ment, qu'on essaie de me manipuler, qu'on tient pour quantité négligeable mes opinions, ma sincérité ou la confiance qu'on peut m'accorder, le lien de confiance se brise. Je suis blessée, mais au delà, je suis (un moment) en colère, aussi (blessure narcissique?), puis ces personnes me deviennent étrangères. La résilience passe, je prend conscience que la relation était dysfonctionnelle, vouée à l'échec, et je passe à autre chose.
Je ne cherche pas à blesser ces personnes. Elles ont simplement rejoint la foule d'anonymes et je cherche à les éviter parce que je suis mal à l'aise en leur présence.

On m'a dit que je peux être très "dure" vis à vis de ces personnes (qui ont généralement porté atteinte à ma confiance).
On me l'a fait remarquer à plusieurs reprises et j'en suis consciente.
Le savoir ne change rien.
La confiance que je peux avoir en une personne, et qu'elle peut m'inspirer, est un élément d'ancrage émotionnel très fort.

Mon entourage est très restreint, j'essaie de choisir mes amis avec soin.
Peu à peu, j'apprends à me protéger, à me préserver. Quitte à exclure toute menace potentielle dès qu'elle commence à me sauter aux yeux.

Je n'étais pas comme ça, pendant très longtemps.

Avant, j'étais la bonne poire. La fille gentille, sympa.
Je me suis même mariée, comme ça...
Mais je me suis blindée, depuis. Ces derniers mois, surtout.
Plutôt que prendre des coups émotionnels, maintenant, je préfère me barricader et être honnête avec moi même avant tout.
Mettre en doute la confiance qu'on peut avoir en moi, de quelque manière que ce soit, c'est une chose qui peut être dévastatrice... pour les autres.
Moi, je m'en remet désormais très vite.
Trop vite, au gout de ces autres.
Je n'y peux rien, je suis comme ça.

Quand je choisi d'exclure quelqu'un de mon entourage, de me détacher d'une personne, ce n'est pas par désamour, par lassitude ou en raison d'une autre émotion peu glorieuse. C'est véritablement parce que je me sens, d'une manière ou d'une autre, menacée. Physiquement ou plus généralement, psychologiquement.
Quand je me détache de cette personne, les couleurs qui composaient mon ancrage émotionnel à cette personne disparaissent rapidement de mon être... Elles sont balayées, plus ou moins vite... et puis c'est fini, il ne reste plus rien, sauf quelques grains de pigments accrochés ça et là...

Il n'y a pas un vide.
Parfois une sensation de "manque" subsiste, comme quand on arrête de prendre une drogue.
Ce sevrage se fait d'autant plus facilement si la personne persiste dans son attitude "toxique".

Cela s'est produit plusieurs fois dans ma vie.
Plusieurs fois récemment.

J'ai fini par admettre que je suis ainsi.

Mais j'ai le sentiment d'aimer avec davantage de sincérité et d'honnêteté les gens que je côtoie, à présent... Je suis franche et entière. Directe. J'ai besoin que les autres sachent l'être aussi, sans passer par des méandres complexes, sans se cacher derrière des explications, sans employer des moyens détournés, quelle qu'en soit la raison.
Je crois que la majorité des gens sait être comme ça, mais que je me suis beaucoup focalisée sur les gens qui ne le savent pas...

lundi 31 octobre 2016

Tellement peur d'échouer

J'ai toujours éprouvé une grande peur de l'échec.
Aussi loin que je me souvienne.
Ma confiance en moi a toujours fait du rase-mottes et ce n'est que très récemment que j'ai commencé à gravir ce chemin là.

Ce billet ne sera pas long.

J'étais dans mon salon, tout à l'heure et cette sombre pensée s'est posée sur moi subrepticement:
"J'ai tellement peur d'échouer."

L'appartement que j'occupe, je le qualifie régulièrement de "destroy". Pour moi, tout est à refaire. Du sol au plafond, en passant par toutes les pièces. Mais ça n'était pas à ça que je pensais.

J'aime l'ordre et l'épure.
Cela étonnera sans doute les gens qui me connaissent, car ils savent que je suis épouvantablement bordélique. Je déteste ça. J'aime quand les choses sont classées, rangées, nettes.
Le ménage ici me désespère car quoi que je fasse, eut égard à l'état des sols et des plinthes, les choses ont un air "sale" même après que j'ai passé l'aspirateur et la serpillière.

En outre, je possède trop de choses et ne dispose pas d'assez de place pour les ranger. Cet état de chose ne pourra évoluer qu'avec un changement de meubles. J'ai besoin de place pour mes livres.

Certaines affaires vont purement et simplement "dégager".
Le linge de lit "premier prix" acquis par mon mari.
Les serviettes d’hôtellerie dont une partie me sert actuellement de serpillières contre le dégât des eaux avec lequel flirte la cabine de douche...
Une quantité incroyable de mats informatique antédiluvien.
Une grande partie de mes fringues, au fur et à mesure que je vais maigrir.

Peu à peu je vais faire la tri par le vide.
Les choses ne me manqueront pas.
Ce ne sont que des objets, des choses matérielles.
Me défaire de certains livres serait bien plus complexe, car ce sont des mots, des connaissances.
Pour le reste, je ne suis véritablement attachée qu'à quelques photos et certaines créations personnelles.

Il n'empêche, tout à l'heure, en constatant l'état de ma cuisine (qui est une horreur, pour moi qui aime cuisiner), j'ai été submergée par cette peur d'échouer, par l'idée brutale de ne pas "y arriver". Une pensée qui m'a prise à la gorge et m'a flanquée une sacrée gifle.

C'est passé maintenant.

Mais ça a été violent, l'espace d'un instant.

Juste un instant...

La cuisine devrait être un endroit fonctionnel, parfaitement en ordre et beau pour moi...
Je hais ma cuisine, à l'heure actuelle. Une pièce absurde d'environ 4m30 de long sur 2 de large.
Je hais également ma salle d'eau (qui devrait être une salle de bain, qui a été conçue comme telle...).

C'est flou, c'est normal....



mercredi 19 octobre 2016

Mémoire

J'ai toujours su que j'avais des problèmes de mémoire, mais très souvent les gens qui me connaissent sont venus me dire que c'était absolument faux, que je me faisais des idées...

Je me suis longtemps dis que j'étais trop perfectionniste et que là était mon problème.
Il n'en est rien.
J'ai effectivement des problèmes de mémoire.

Déjà, j'éprouve de grosses difficultés à me situer dans le temps: si je ne note pas les événements dans mes agendas, je n'ai pas la notion du temps écoulé: une chose qui me semble toute fraiche peut s'être en réalité produite il y a des mois.

Je ne comprends pas très bien le fonctionnement de ma mémoire.
Je pense qu'il faudrait des examens cliniques pour déterminer exactement ce qu'il en est.

Une chose est sûre, c'est qu'à certains points de vue, ma mémoire ne fonctionne pas correctement, ou pas de manière "typique". Une partie de mes capacités mémorielles repose sur l'aspect sensoriel des choses (voir, ressentir, agir...). L'écrit est un mode d'ancrage très important. Il est encore plus efficace pour moi si j'écris à la main (les notes manuscrites ne font pas entrer en jeu les mêmes mécanismes sensoriels et proprioceptifs que le fait de taper sur un clavier).

Pendant des années, j'ai menée ma scolarité sur la base unique de mes notes de cours, mes "acquis de cours", c'est à dire que je ne relisais pas mes notes, ne faisais pas de fiches, mais je retenais l'essentiel des leçons. Juste assez pour me maintenir dans la moyenne sans faire d'efforts. En fait, je n'avais même pas compris que j'étais sensée relire mes cours, faire un effort de mémorisation de mes leçons.

J'ai une bonne mémoire audiovisuelle. C'est une des raisons pour lesquelles j'adore les documentaires, quel que soit le sujet (histoire, géographie, géopolitique, architecture, mécanique, littérature, art...). Je retiens très bien les informations.

En revanche une discussion, même importante pour moi (pour ma vie, mon équilibre), sans support, comme des repères spatio-temporels (le bureau était éclairé comme ça, il / elle avait cette expression, il y avait tel bruit en arrière fond, ou bien on roulait sur telle route à tel endroit..), ou tout simplement... sans que j'ai la possibilité de prendre des notes, c'est un enfer.
Je perd les trois quarts des informations transmises à l'oral, à cause de ce problème de mémorisation.
Sans compter que, souvent je n'en retiens qu'une partie négligeable, sans importance, une sorte d'impression générale d'accord ou de désaccord, par exemple...

Une discussion menée dans le noir risque de laisser peu de traces dans ma mémoire, alors qu'elle était très importante pour moi. Quand je discute de choses importantes, c'est très dommage, parce que ça m'empêche d'avancer.

J'ai réalisé hier que jamais je n'ai jamais osé parler de ce problème à mes thérapeutes et donc demander des restitutions écrites de fin de séances, ou simplement pouvoir prendre des notes pendant les séances.

J'en ai assez de faire le poisson rouge...
Comme beaucoup de choses, il va falloir que ça change.




mercredi 24 août 2016

Mourir...

Je songe beaucoup à mourir, ces temps ci.


Je ne suis pas suicidaire.
Je sais que je ne passerais pas à l'action.
Il n'y a que sous Fluoxétine que j'ai jamais faillis le faire.

Mais je songe beaucoup à mourir, ces temps ci. Et depuis toujours.

La plupart des gens ignore ce que c'est que d'être une personne comme moi.

Je ne tire aucun plaisir de m'interroger en permanence sur mon existence et les raisons de tout ça.
Je ne tire aucun plaisir à avoir mon corps qui me trahit en permanence.
Je ne tire aucun plaisir de perdre parfois totalement le contrôle lorsque j'exprime mes ressentis face aux autres.

Je ne tire aucun plaisir de voir dans les autres des défauts, des incohérences, de me projeter dans les difficultés qu'ils peuvent avoir, dans les problèmes qu'ils ont pu ou vont pouvoir affronter.

Je ne suis pas omnisciente.

Je ressens tout et je ressens trop, et ça m'envahit, ça me submerge et m'emporte, et me déchiquète de l'intérieur. Je ne suis qu'un amas de débris qui s'en va dans les airs, dans les flots, dans le vide.

Je suis parfois certaine d'avoir droit au bonheur, et à d'autres moments je suis tout aussi certaine que jamais je n'aurais ce privilège, ce simple droit humain, de ne pas être malheureuse.

Les récents événements de ma vie m'ont fait perdre en moins de deux jours deux êtres chers.
Je n'étais faite pour être aux cotés ni de l'un, ni de l'autre, et je le regrette tout aussi profondément.

J'ai peur, je suis terrorisée à l'idée de ne jamais pouvoir aimer et être aimée.

Ma vie est douloureuse.
Ma vie n'est que 34 ans d'une douleur plus ou moins intense. Cette douleur de ne pas avoir de ne pas avoir de place dans le monde. La douleur de ne pas avoir d'amis. La douleur de na pas savoir où je vais. Ma vie n'est qu'obscurité.

Je ne veux pas mourir, mais je songe souvent à la mort.

Je voudrais tellement que tout s'arrête.

Je voudrais tellement être différente.
Je voudrais tellement être normal.

Je n'ai rien d'admirable ou de réussi, je ne suis qu'une chose ratée, malformée, je hais mes sens, je hais mon esprit, je me déteste.

Je voudrais tellement ne plus avoir avoir à faire face à ce monde.
Je voudrais tellement être en paix.

J'ai parfois l'impression que je ne serais jamais capable de laisser qui que ce soit m'aimer vraiment, parce que je m'aime si peu...

J'aimerais tant que quelqu'un puisse me dire en toute sincérité, et en sachant parfaitement de quoi il parle, qu'il m'aime telle que je suis.

Cela n'arrivera pas tant que je ne comprendrais pas.
Mais comment comprendre ? Voilà des décennies que je cherche, sans trouver.

Je voudrais tellement mourir.
Voilà plus de 20 ans maintenant, que je voudrais mourir.

J'étais au collège, la première fois que j'y ai songé.

J'ai peur de la maladie et de la souffrance physique, bien que je m'y sois habituée. Mon anxiété me cause tant de souffrances physiques que de douleurs morales.

La vie est injuste.
Je n'ai jamais souhaité de mal mal à personne, je n'ai jamais voulu que personne souffre, je ne comprends pas la logique de tout ça, la cohérence. Pourquoi est-ce que j'ai mal, sans cesse, encore et encore ?

C'est comme si chaque fois que j'arrive à me relever, quelque chose m’assénait un nouveau coup dans le dos, encore, et encore, et encore, et encore, pour le reste de ma vie.

Pourtant je continue de ne pas vouloir me tuer.

C'est tellement douloureux et insupportable.

J'ai parfois le sentiment que ma vie n'aboutira jamais à rien, que je resterais à jamais dans ce trou, profond, si profond...

Je sais bien que dans quelques temps, j'aurais oublié ce trou.

Ma vie est une foutue montagne russe. Mes émotions, si nombreuses, si envahissantes et invasives peuvent aussi être étourdissantes de beauté, d'amour, de douceur et de joie.

Je sais que je ressens les choses d'une manière généralement disproportionnée.
La connaissance de ce phénomène n'empêchant en rien celui-ci.

L'envie de mourir est en train de passer.

Écrire m'apaise.

Je sais que ma mère lira ceci.
Je ne veux pas que tu sois triste maman.
Ce n'est que moi, maman.
C'est comme ça que je suis maman.
J'ai tellement mal, maman.
Ma vie est parfois un rêve, maman, mais tellement souvent un cauchemars.
J'en ai tellement marre.

Demain, peut être, j'aurais oublié...
Je t'aime, maman.

À force de me balancer derrière mon clavier, ça va mieux, déjà.
La tempête s'éloigne. Je vais aller prendre une douche chaude et essayer de dormir.

jeudi 18 août 2016

C'est quoi, mes "besoins" ?!?

Il y a environ un mois, on m'a demandé d'identifier mes besoins réels.
Bien.
Oui mais non.
C'est une notion très très complexe, ça...!

...
La notion de besoin semble recouvrir l'ensemble de tout ce qui apparaît « être nécessaire » à un être humain, que cette nécessité soit consciente ou non.

Selon les dictionnaires, on trouve des définitions diverses...
Le dictionnaire Larousse propose entre autres que le besoin "est une exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique", mais encore qu'il s'agit "d'une chose considérée comme nécessaire à l'existence", ou encore "d'une chose dont la satisfaction permet la subsistance"...
Mouais...
Le dictionnaire Robert annonce quant à lui que "le besoin est une exigence née de la nature ou de la vie sociale" ou comme étant un "état de privation".
Hummm hummm...

Une chose que je sais de longue date, c'est que les besoins se distinguent des désirs et des envies.
Un besoin, à mon sens, correspond donc à une nécessité impérieuse, indispensable à la survie et à l'équilibre physique et psychique d'une personne. La mienne, en l'occurence.

On "subit" un besoin, alors qu'on ressent un désir (et on est censé l'exprimer, aussi...).
On identifie ses besoins.
On ressent ses envies.

J'ai énormément de mal à identifier mes besoins.

J'en connais certains (boire, manger, dormir, uriner...) sans pourtant parvenir à les satisfaire correctement (j'oublie de boire, je me repose trop peu, je reste sans manger puis dévore des quantités exagérées, je nie parfois les signaux envoyés par ma vessie distendue...). Ceci pour les besoins dits "physiologiques".
Pour les autres, j'avoue que ça fait des décennies que je suis dans le flou.
Je les ai pourtant sur le bout de la langue, mais la formulation correcte ne me "vient" pas.

♦♦♦

De nombreuses classifications des besoins ont été proposées... Elles sont souvent contestées au motif qu'elles postulent que les besoins sont identiques pour tous les êtres humains.

Je ne sais pas honnêtement laquelle de ces théories me correspond le mieux.
Je serais séduite par les présentations en pyramides, malheureusement certains besoins y sont mal placés, au regard de mes nécessités personnelles.

De plus ces théories ont souvent été développées dans un objectif d'optimisation de l'être humain au travail (théories des besoins et motivations). Or je ne travaille plus, et le travail, même s'il représente indéniablement un facteur d'épanouissement personnel, n'est pas une de mes priorités vitales.

La reconnaissance du monde professionnel est donc totalement hors du champ de mes préoccupations primaires, qui tournent avant tout autour de mon bien être, puis autour de celui des gens que j'aime.

La théorie de Maslow me semble assez intéressante, même si je ne suis pas d'accord avec sa hiérarchisation des besoins, ni avec la thèse selon laquelle l'être humain ne pourrait passer "au niveau supérieur" que s'il a "relativement satisfait" les besoins subordonnés. Mon expérience personnelle est en contradiction avec cela. Je pense qu'on peut travailler sur tous les plans, en parallèle.

Chaque être humain est différent.

Il me semble anormal et injuste de considérer qu'un modèle soit fiable pour "tout le monde".

Voici la pyramide de Maslow :

Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une théorie assez complexe...

Je remplacerais le "versant professionnel" par la notion "d'activité socialisante", sachant que c'est un domaine de compétences qui me pose spécifiquement problème, et qui est autrement plus important pour moi que le "versant professionnel".

En outre, si c'est agréable d'être apprécié, je n'en fais pas une priorité dans la vie.
Ce n'est donc pas un "besoin", pour moi. Tout comme il y a des gens qui exercent des professions indispensables au bon fonctionnement de la société ou à la stabilité des infrastructures, qui n'innovent pas, qui n'entrent pas en contact avec les autres... et qui pourtant sont épanouis...

Mon besoin d'appartenance ne passe en outre pas le moins du monde par le besoin de me sentir dépendante (quelle horreur!!!). Ce sentiment de dépendance est même à l'opposé de mes besoins.
J'ai véritablement besoin de me sentir parfaitement indépendante.
J'ai même besoin, autant que possible, que les autres le soient de moi.

Y compris quand j'aime et/ou que je suis aimée de quelqu'un.

Me reproduire est également une des dernières choses que je souhaite dans la vie.
Nulligeste, nullipare et bien l'intention de le rester !

Qui plus est, de toute évidence, mon besoin de réalisation personnelle est une forte priorité, comme le montre ce blog... ^^'

N'empêche... je ne suis pas encore bien avancée pour ce qui concerne l'identification de mes besoins prioritaires...
♦♦♦

Autre théorie digne d'intérêt à mes yeux, le modèle de Virginia Henderson.

Il s'agit cependant là d'un modèle de soins infirmiers (Mme Henderson était infirmière, et elle a créé ce modèle dans un objectif d'optimisation des soins par la prise en compte des besoins des personnes).

Dans la mesure où je suis une "grande malade de la vie", il est sans doute logique que je m'intéresse à cette vision des choses...

Selon un dictionnaire de soins infirmiers, un besoin est "une nécessité de la nature ou de la vie sociale ressentie et/ou exprimée par un être humain"...
Youhou !!!

L'exploration des besoins en matière médicale, vise donc à identifier les aptitudes de la personne à satisfaire ou non ses besoins, c'est à dire les manifestations d'indépendance, de dépendance, ainsi que les sources de difficulté qui en sont à l'origine.

Ainsi, si le besoin est insatisfait, la personne manifeste une dépendance liée à une source de difficulté, qui doit être identifiée (par la personne, avec elle, ou pour elle) de sorte à l'éliminer pour rétablir l'indépendance.

Les sources de difficulté peuvent être physiques, psychologiques, sociologiques et environnementales, ou encore... dues à un manque de connaissances...
(vous voyez où je veux en venir?)
Le manque de connaissance peut être en lien avec la personne elle même, les autres personnes ou encore son environnement... Autrement dit, ne pas bien se connaître, ne pas maîtriser les relations interpersonnelles et/ou ne pas savoir s'adapter à son environnement est source de difficultés.

J'ai du bol, j’aligne les trois...
Ouais, bon, c'est clair, rien de nouveau.

Alors quoi...?

J'ai donc besoin :
  • De me connaître...
  • D'apprendre à maîtriser les relations interpersonnelles...
  • D'apprendre à m'adapter à mon environnement (ou éviter certaines situations).

J'ai aussi "compris" que la notion de besoin est étroitement liée à celle de la dignité de personne humaine, dont les besoins fondamentaux sont vitaux, légitimes et orientés vers la Vie.

Alors ben ça donne à peu près ça :


C'est clair, non?

Comment ça "non" ?!?

Sur ce diagramme on retrouve en gros les besoins essentiels que sont :

Le besoin d'autonomie, avec la liberté de choisir ses rêves, ses projets de vie, ses valeurs et la liberté de choisir son plan d'action pour réaliser ses rêves, ses projets de vie, ses valeurs...

Le besoin de célébration de la vie et des rêves réalisés, celui aussi de célébrer le deuil des êtres chers, des ambitions déçues, des drames et des joies...
 
Le besoin d'intégrité, c'est à dire d'être authentique, d'avoir une bonne estime de soi, mais aussi le besoin de chercher et de trouver un sens à sa vie...

Cet étrange besoin d'interdépendance, qui englobe des choses aussi complexes que le besoin de s'accepter soi-même, celui d'aimer et être aimé, le besoin de ressentir une forme d'appartenance communautaire, le besoin de se sentir apprécié, celui de recevoir de la chaleur humaine, de se sentir compris, le besoin d'avoir confiance et qu'on nous fasse confiance, le besoin aussi de contribuer à l'épanouissement de tous, tout en étant soi même épanoui, le besoin également de bénéficier de la délicatesse et du tact des autres, autant que d'en faire preuve, d'émettre et recevoir de l'empathie, le besoin d'honnêteté, envers soi, envers les autres, pour soi même, mais encore le besoin de se sentir proche des autres, de les respecter et de se sentir respecté... le besoin de se sentir en sécurité dans sa communauté, son couple, ses relations aux autres, via une sécurité matérielle, affective, morale... et bien sur le besoin d'être soutenu...

Autre besoin fondamental le besoin de loisirs, de détente, de jeu... Tout le monde a besoin de s'amuser et de rire !

Je ressens également un fort besoin spirituel, à travers la beauté, l'harmonie, l'inspiration, toutes choses qui apportent une forme d'ordre et de paix dans ma vie.
 
Et tout cela en respectant mes besoins physiologiques et psychologiques de base, qui sont d'avoir un abri, un vrai chez moi (insatisfait, pour le moment), de pouvoir respirer, boire, me nourrir convenablement, bouger, faire du sport, ressentir mon corps, exercer mes sens, avoir une activité sexuelle, bénéficier de temps de repos suffisants, et me sentir protégée contre les menaces extérieures de toutes natures (maladies, parasites, agressions...).

Quant à donner des priorités...
Honnêtement, je ne vois pas comment je peux faire ça...