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vendredi 20 janvier 2023

Matinée d'après midi

Ce matin j'ai froid.
Hein?!? Il est 15h30?
Pourquoi est-ce que c'est le matin, encore, pour moi?
Dix jours que mon sommeil est réduit à 4 ou 5 h par nuit.
Cette fois ci, exceptionnellement, grâce à la présence bienveillante d'un ami médecin, j'ai pu en dormir 6.
Puis dans la solitude de mon appartement bien rangé, paysage enneigé à la fenêtre, j'ai tourné en rond.

Mon ami, mon meilleur ami est hospitalisé depuis dix jours.
Mon sommeil s'en ressent.

De toute façon, mon sommeil était déjà mauvais depuis le 05 janvier.
Quand je lui ai dis que je souhaitais qu'il trouve un autre endroit d'hébergement, pour l'avenir.
J'aurais voulu qu'on discute, qu'on en parle, qu'il me dise ce qu'il ressentait, mais il s'est seulement fermé, éloigné.
Je lui ai demandé de dire quelque chose.
Il m'a répondu qu'il n'allait pas sauter de joie tout de suite.
Il n'a pas dit ce qu'il ressentais, il n'a pas traduit par des mots les émotions le traversant. Il est partit le lendemain d'un pas décidé et sans se retourner.
Ça a été incroyablement douloureux.

Dans les jours qui ont suivi, il m'a annoncé qu'il ne reviendrait pas à Angoulême.
J'ai fais le vœu qu'il ait oublié d'écrire "pour le moment".
Puis il m'a annoncé son hospitalisation, le 10 janvier.
J'ai été immédiatement terriblement inquiète.

Il allait visiblement mal, ces derniers mois, toujours fatigué, s'endormant assit sur le canapé.
À une époque, j'aurais été contente de ce côté casanier. Mais depuis que je me sens mieux, de plus en plus rétablie, en plus d'être stabilisée, c'était difficile à vivre. Il restait sur le canapé, avec la TV et son téléphone en main, et ensemble, nous étions séparés par un fossé que je n'arrivais pas à franchir.
J'étais inquiète, déjà, mais je n'osais rien dire. Je ne voulais pas le brusquer.
M'aurait-il écoutée? Je n'avais personne à avertir, sauf en violant son intimité.

Je lui ai dis que je ne pouvais plus continuer comme ça, que je ne pouvais plus être en couple avec lui, le mercredi 04 janvier. Je n'ai pas osé lui dire que c'était devenu insupportable avec le paiement des 58€ liés à son "hébergement" chez moi, via facturation sur un site en ligne. 29€ la nuitée d'hébergement.
La création de cette relation économique, ça a été une monstrueuse connerie.
Il n'avait plus d'appartement de fonction... pas pour 2 nuits par semaine.
Je me suis sentie acculée.
Au lieu de lui dire à quel point je l'aime, à quel point j'ai besoin de lui, de sa présence dans ma vie, de son amitié, je lui ai demandé de trouver un autre endroit où dormir. Je lui ai dis que je n'arrivais plus à me sentir bien dans notre relation. Je lui ai sans doute laissé penser qu'il avait fait quelque chose de travers...

Peu importe.
J'ai froid.
Il est 16h et mon cerveau peine à comprendre que ce n'est plus le matin.

J'ai réussi à dormir deux heures de plus, de 11h à 13h. Mais vu toute la fatigue qui est en train de me tomber dessus, à présent, j'ai le sentiment d'être le matin.

Pourtant à 10h j'ai eu un sursaut d'angoisse intense.
Cette nuit il a été intubé.
Il a fait une réaction anaphylactique. Selon toute vraisemblance, un œdème de Quincke. Je ne le savais allergique à rien. Mais dans la mesure où il est hospitalisé, c'est probablement lié à un traitement administré là bas.

Peu importe. Il devrait sortir lundi 23 janvier. Je croise les doigts pour qu'il en soit ainsi.
Même si je ne le revois pas avant un mois, peu importe: qu'il prenne son temps, qu'il soit entouré, qu'il prenne soin de lui.

Je suis léthargique derrière mon clavier.
Je doute de trouver la force d'aller à la pharmacie chercher mon prazépam aujourd'hui.
J'ai la tête à l'envers et il neige dans mon âme.

mardi 16 janvier 2018

"Ne me puni pas si je vais mal"

"Ne me puni pas si je vais mal."
💢
Une phrase qui peut sembler absurde et ridicule.
Pourtant je l'ai sortie (non sans mal) à mon copain.
😬
Depuis quand serait-ce une faute que d'être en détresse psychologique ?
Pour moi, c'est malheureusement évident.

Certaines personnes pensent (et ne manquent pas de partager leur point de vue sur la question) que les troubles psychiques sont, avant tout, une question de volonté. Partant de là, si elles ont affaire à des anxieux ou des dépressifs, elles vont être facilement enclines à juger que ces troubles ressortent, en quelque sorte, de la responsabilité de ceux qui en souffrent. En effet, selon une vision pareille des choses, si les "malades" faisaient preuve de davantage de "volonté", ils iraient forcément mieux.
Avec un tel raisonnement, de victime (d'un trouble psychique), on passe au statut de coupable.
Or on punit les coupables, c'est bien connu.
😒
Ces personnes, qui voient dans les malades de troubles anxieux divers des gens responsables de leurs propres maux sont bien souvent persuadées qu'anxieux et dépressifs sont avant tout des faibles.
Quant à elles, elles ont "de la volonté" et un caractère bien forgé.
Ces personnes "détiennent" leurs "vérités".

Or, au cours d'une bonne décennie j'ai côtoyé et cohabité avec des personnes de cette "trempe".
Imbues d'elles-mêmes, persuadées que, non seulement je ne faisais pas assez d'efforts contre mes perceptions et émotions négatives mais que,surtout, je m'y complaisais.
En effet il semblerait que l'aspect généralisé et pérenne de mon malaise psychologique ne soit aux yeux de certains, qu'un subterfuge destiné à être plainte et faire l'objet d'une attention accrue.

Si vous faites partie de ces gens là, je ne vous envie pas. En effet, si un jour vous vous retrouvez confronté à un malaise de nature psychique, la lutte risque de s'avérer difficile. Pas impossible ni ingérable, mais compliquée.

Je n'ai pas choisi de développer des troubles anxieux sévères.
Je n'ai pas choisi de souffrir.
Je n'aime pas vraiment étaler mes affects à mon entourage.
Les professionnels sont là pour ça. Ceux là mêmes que les "détenteurs de vérités" désignent parfois comme des "charlatans".
Je préfère vraiment me confier et être accompagnée et soutenue par des gens formés pour ça, plutôt qu'empoisonner la vie de ma famille, amis et connaissances...

Ce qui est fou, sans mauvais jeu de mot, c'est que les tenants de la "volonté" sont souvent réfractaires à l'idée que leurs proches "aillent mal". Il faut comprendre que leur propre volonté omnipotente devrait préserver les autres de ce genre de "travers". Aussi quand on commence à aller tellement mal qu'on fait la chose la plus logique qui soit, et qu'on consulte des professionnels du secteur (des charlatans, donc), la pilule est parfois difficile à avaler.
Ils l'acceptent parfois. À contrecœur.

Remplis de foi en la force de la volonté, ces personnes sont toxiques pour les personnes souffrant de troubles psychiques. Ce n'est pas peu dire qu'ils font parfois littéralement n'importe quoi vis-à-vis de leurs proches en souffrance.

Parfois, même avec une prise en charge adaptée, les proches malades vivent une brève accalmie, voire ne voient aucune amélioration, voire même, une aggravation des troubles.
Les tenants de la volonté tiennent généralement cela comme une preuve du grand charlatanisme des psychiatres et psychologues. Ceci sans tenir compte du fait qu'ils imposent souvent une telle pression à la personne souffrante, que celle-ci se retrouve déchirée entre le désir d'aller mieux et cette source supplémentaire d'angoisses.
Sans compter les incitations à arrêter les traitements, qui peuvent être de véritables catastrophes dans un parcours thérapeutique. Les syndromes de manque (benzodiazépines) ou d'arrêt (anti-dépresseurs) sont des choses très perturbantes... L'arrêt de neuroleptiques (prescrits aux patients psychotiques) est bien pire.
Pourquoi de tels arrêts dans les traitements et prises en charges?

Parce que dès qu'une amélioration se fait sentir, les "volontaristes" pressent leurs proches "coupables d'être malades" d'arrêter traitements et thérapies. En effet, selon eux, une fois l'amélioration de base amorcée, la sacro-sainte "volonté" devrait alors suffire à tout un chacun pour "remonter la pente".
Malheureusement, les troubles chroniques ne fonctionnent pas comme ça.
Qu'il s'agisse de névroses ou de psychoses.
J'ai toujours été inquiète et anxieuse, d'aussi loin que remontent mes souvenirs.
Croire que je pourrais guérir serait illusoire.
Je peux trouver un équilibre satisfaisant et pérenne, à condition de respecter mes besoins.
Mes besoins me sont spécifiques, parce-que je suis unique. Ils sont susceptibles d'évoluer dans le temps, parce-que l'esprit humain est en mouvement.
Les gens changent.
Je change, j'évolue.

J'ai connu des périodes où j'allais bien.
Vraiment bien.

Ces derniers mois, je traverse des choses qui me déstabilisent vraiment et m'amènent à revoir ma façon de gérer les choses.

Au printemps 2016 j'avais fais le choix d'arrêter la paroxétine (générique du Deroxat).
Aujourd'hui, je souhaiterais être remise sous escitalopram (générique du Seroplex).
Les deux sont des antidépresseurs, je précise.
Il s'agit des molécules de première intention dans le traitement de fond des troubles anxieux généralisés.

Je prends actuellement du Prazépam, qui est une benzodiazépine à visée anxiolytique,  mais ce n'est pas un traitement de fond adapté à ma pathologie.
En outre les benzodiazépines altèrent notablement le bon fonctionnement de la mémoire  (y compris la concentration).

Bref. Contrairement à ce que des obsédés de la "volonté" ont essayé de me faire croire à une certaine époque, pour gérer mes troubles anxieux, même en ayant une attitude volontaire et en faisant preuve d'une réelle implication, l'appui de professionnels de santé reste très important.
Par ailleurs, quand les choses filent vers la chute libre, les médicaments restent utiles, à condition qu'ils soient bien choisis et qu'un suivi adéquat accompagne la prescription.

Cependant, prendre un antidépresseur ne fait pas tout.
Croire que tout va aller mieux parce-que on avale 10 à 20mg d'une substance ne fait pas voir la vie en rose. Par contre, ça aide généralement à sortir le parachute et arrêter de tomber. Le but c'est de se remettre sur les rails, pas de planer.

Je vais aller mieux.
Pour moi.
Pour me sentir bien avec les autres, aussi.
😅

vendredi 11 août 2017

Idées noires, auto-dévalorisation etc

"Je sais que vous m'aimez, mais moi je ne m'aime pas"

Le genre de tirade qu'on pourrais écrire avant de mettre fin à ses jours. Sauf que me concernant, je me mettrais au passé tant qu'à faire ("moi je ne m'aimais pas"). Ce ressenti que j'ai parfois, personne n'en est responsable ou coupable. Ni mes parents, ni ma sœur, ni mes amis.
L'abîme de mon désespoir a des sources diffuses, dont entre autre mon sentiment d'incapacité, d'incompétence et d'inutilité.
J'ai souvent eu envie de fuir, de disparaître, de mourir. Fuir. Disparaître. Ou mourir.
Pour certains fuir et ou disparaître sont synonymes de suicide, mais me concernant, j'ai vraiment songé à fuir ailleurs (j'ai évoqué, il y a longtemps, mon désir d'être cloîtrée).

Disparaître, ça se rapporte plus à la fugue des adultes en pleine possession de leurs capacités intellectuelles... les "disparus volontaires", comme on les appelle.

Mourir...

Mourir, je ne crois pas que je sois capable de mettre fin à mes jours, parce que j'espère toujours que ça ira mieux.

Autant j'ai examiné la théorie sous bien des angles dans mon esprit, autant la mise en pratique ne me semble pas pertinente face à mes problèmes.

Malgré tout je traverse parfois des moments de grand doute et de profonde panique, au cours desquels je perd pied. Dans ces cas là, je me couche, me réfugiant sur les couvertures, sous la couette, dans un cocon au sein duquel je grelotte, aux prises avec un hiver intérieur dévastateur et je me recroqueville en position fœtale. Je pleure pendant des heures et mon esprit part en roue libre sur la théorie "fuir, disparaître, mourir". Des scenarii s'assemblent et me torturent et, d'une certaine façon, je me complais dans cette forme d'autopunition. Je pleure tout ce que je peux, j'appelle à l'aide en sachant que personne ne viendra. Parfois la visualisation des situations devient tellement réaliste que j'étouffe et demande à ce qu'on me tue.

Dans ces moments, je ne suis pas délirante, je ne perd pas le contact avec la réalité, je sais où je suis et je sais que je ne vais pas mourir. J'imagine seulement la réaction d'intervenants face à une telle demande: en toute logique, ça serait l'hospitalisation, les drogues. La chose serait encore "mieux" si j'étais loin de chez moi, sans papiers d'identité, à l'autre bout de la France, ailleurs en Europe...
Dans l'élaboration de ce "plan de fuite", j'imagine que si je partais, je laisserais des chèques en blanc à l'ordre de la copropriété, pour que les choses continuent d'être payées...

Alors, loin de toute complaisance, je me dis que mon esprit est malade d'imaginer de telles choses, et je pleure de plus belle. J'ai de la haine pour cette personne que je ne suis pas, ou que je suis. Cette personne tordue qui semble aimer se déchirer l'intellect avec des idées si sombres.

Une partie de moi aime ces moments là, sans que je comprenne pourquoi : je me rend encore plus malheureuse que je ne le suis, comme si je cherchais à atteindre le fond, tout en sachant que je 'y arriverais pas.

Dans ces moments je suis seule et je m’apitoie sur moi même, ce qui me fait horreur.
Mais en même temps je relâche des tensions immenses, dont le poids deviendrait sinon intolérable et je n'ai pas encore trouvé de technique vraiment efficace pour y faire face en sérénité.

Honnêtement, je pense que c'est une stratégie de détournement des tensions parmi les pires qui puissent exister. Avec l'hyperphagie compulsive.

Le fait est que les deux vont très souvent ensemble, me concernant.
Heureusement, je maîtrise désormais mes compulsions de grattage et ne risque plus de m'arracher la peau lors de mes moments de détresse.

Je voudrais trouver des solutions plus adaptées.
Et arrêter de mettre les autres en souffrance.

Parce que quand je suis comme ça, pour peu qu'on cherche à me joindre, plus que jamais, je fonctionne sans aucun filtre social, et au lieu de mentir et prétendre que tout va bien, j'expose compulsivement tout mon mal-être, en particulier aux gens que j'aime. Je déteste faire ça, les torturer.


Je crois que c'est pour moi l'aspect le plus dérangeant de la chose.

dimanche 9 juillet 2017

Telle le phénix

Le dragon sous la montagne...

Le dragon sous la montagne est une métaphore sur les traumatismes enfouis.
Il est une montagne de pierre noire, craquelée et fissurée de toutes parts, qui cache en son sein un dragon endormi. La montagne n'est que douleur et souffrance, à cause du dragon mais tant qu'il dort, l'origine du mal reste cachée et ignorée.

Le dragon représente les traumatismes accumulés, les coups encaissés, mais qu'on a caché et dissimulé avec honte, cette honte terrible qu'on peut ressentir quand on est la victime d'une situation traumatisante dont on se croit parfois responsable.
La montagne est une partie de l'esprit qui a vécu ces traumatismes.

En occultant le souvenir des violences subies, on se donne une chance d'avancer dans une situation qui reste parfois périlleuse, afin de ne pas flancher.

Même une fois le péril écarté, il est fréquent que les souvenirs les plus douloureux restent occultés... La montagne est comme une gangue, et le dragon y est enfermé, en sommeil.
Si les souvenirs douloureux finissent par remonter à la conscience, le dragon est réveillé, il s'ébroue, s'agite, et commence à s'acharner contre la montagne...

Parfois, la solution n'est pas de tout cassez, mais de se débarrasser de ce qu'il y a "en trop"... Faire muer le dragon, le transformer en autre chose de plus léger... Un Phénix me semble une bonne allégorie.



Récemment, j'ai décidé d'arrêter de me mentir et de lever le voile sur ce qu'étaient réellement mes rapports avec mon mari...

Une longue relation de dépendance affective, flirtant avec la soumission, dans laquelle j'étais mue essentiellement par l'angoisse d'abandon, le besoin de reconnaissance et, surtout la peur que j'avais de lui, de ses colères et de sa capacité incroyable à me faire me sentir extrêmement coupable et honteuse.

Certes il ne m'a jamais frappée physiquement, mais dès les premiers moments de notre relation, il m'a menti et manipulée. Certaines personnes font ça de manière inconsciente et je ne saurais jamais ce qu'il en était le concernant.

Dès nos premiers jours de vie commune, il s'est mit à régenter mon existence toute entière, me reprochant tout écart dans les horaires, sans jamais m'expliquer le sens de ceux ci, s'emportant quand je l'interrogeais, ou m'ignorant simplement, en me regardant avec un air presque amusé, comme si j'étais trop stupide pour comprendre.

Il n'a cessé de me faire des promesses, sans jamais les tenir.

Il m'a tenue à l'écart du monde, me promettant sans cesse des sorties, des voyages, mais rien de ce que je lui proposait n'avait grâce à ses yeux et il refusait même que j'aille seule au cinéma!

Je n'osais pas aller contre ses décisions parce que ses sermons et ses reproches étaient épouvantables. Quand il se mettait en colère, c'était un autre homme, un homme terrifiant.

Il m'encourageait prétendument à aller vers les autres, mais dès que je tissais des liens avec quelqu'un, aussi superficiels fussent-ils, dès que je discutais avec d'autres personnes que lui, il me reprochait de l'ignorer, de l'oublier, de "ne rien en avoir à foutre" de lui.

Il m'a encouragée à reprendre mes études mais presque chaque semaine il se plaignait de mes horaires, comme si j'avais la moindre prise sur ceux-ci.

Il m'a poussée à travailler, mais comme pour l'université, il se montrait amer et désagréable dès que je sortais de la maison, et régulièrement, il me reprochait de le "laisser", alors qu'il "aurait pu m'entretenir".

M'entretenir... La pensée me ferait presque sourire... il ne me donnait que 200€ chaque mois, rechignait à faire les boutiques en ma compagnie et nous n'étions jamais d'accord sur ce qui m'allait ou pas... de fait, la plupart du temps il préférait des tenues d'adolescente plutôt que de femme, et ça avait finit par me mettre mal à l'aise au point que je ne le consultais plus quand je m'achetais mes vêtements. Peut être ai-je inconsciemment prit du poids également pour gommer cette image de femme-enfant qu'il appréciait mais que je détestais...

Si j'avais accepté la vie de "femme au foyer" qu'il me proposait, j'aurais été totalement dépendante de lui, y compris du point de vue de la sécurité sociale, ce qui a pourtant été le cas sur une courte période...
Être "ayant-droit" de son conjoint est une situation inconfortable, surtout lorsqu'on a pas vraiment le "droit" d'utiliser le compte commun pour effectuer ses dépenses de santé (ce qui aurait été logique, pourtant). Or, quand j'ai expérimenté ce statut, je me suis retrouvée dans la situation absurde où je devais payer les médecins à partir de mon compte courant personnel, avant que le "remboursement" soit fait sur le compte bancaire de mon mari, qui était sensé me restituer les sommes que j'avais versé.

Alain prétendait vouloir que j'aille mieux. Je ne remet pas en cause l'intention.
Il m'avait toujours connue anxieuse, avec des troubles de l'interaction et de la relation (même si on ne les avait pas encore nommés ainsi), ce qui me rendait triste et dépressive.
Mais quand j'allais en thérapie, quelle que soit la forme de la chose, il me le reprochait et me tourmentais pour me faire dire ce dont j'avais parlé en séance. À ses yeux, tous les "psys" (psychologues, psychiatres et autres...) étaient des "charlatans". Ce discours était très destructeur, car je me sentais en permanence obligée de justifier la poursuite des consultations. Et à chaque fois que je revenais à la maison, il renouvelait ses inquisitions pour savoir de quoi j'avais parlé, et de quoi je me "plaignais", comme s'il me contestait le droit d'avoir des pensées privées, tandis qu'il s'abstenait totalement quant à lui de me faire part de ses ressentis.

Alain était très habile pour jouer du bâton et de la carotte... mais plutôt pour mieux me contrôler que pour m'aider. En fait, c'était justement sa conception personnelle de l'aide qu'il m'apportait. Il ne me soutenait pas: j'étais encouragée à aller de l'avant, certes, mais dès que je m'écartais du scénario qu'il avait espéré me voir suivre, j'étais aussitôt placée en position d'accusation (de ne pas faire assez d'efforts, de me "laisser aller" et il n'était pas rare que je sois généreusement insultée et que je me sente profondément humiliée et honteuse.
Au début j'ai essayé de le contredire, mais j'ai rapidement compris que ça ne faisait que le contrarier davantage et augmenter son agressivité. Alors j'ai accepté de répéter "je suis en pleine forme", dès qu'il me demandait comment j'allais.
J'ai cédé, j'ai accepté son contrôle et je me suis pliée à sa "rigueur".

Mais quoi que je fasse, ça n'était généralement pas à la hauteur de ses exigences.

Il ne tenait aucun compte de mes besoins ni des réalités de la vie moderne. En dehors de son ordinateur et de l'utilisation d'internet, son mode de vie reproduisait singulièrement celui qu'il avait du avoir dans son enfance et son adolescence, à une époque où il vivait dans une maison sans chauffage central ni eau courante. Il se lavait chaque matin devant le lavabo, gardant le même maillot de corps pour la semaine, et prenait un bain hebdomadaire, faisant la lessive de ses sous vêtements par la même occasion, à la main.

Il n'est pas étonnant que, dans ces conditions il m'ait reproché mes douches "trop longues", "trop chaudes" et "trop fréquentes"... au point qu'aujourd'hui encore, j'éprouve des difficultés à passer par cette étape, alors qu'avant de vivre avec lui, je passais sous la douche facilement deux fois par jour...

Je ne peux pas résumer toutes ces années que j'ai laissé s'écouler auprès de lui, consciente d'être captive, sans doute sans que lui même en ait conscience, incapable de me rebeller... Parfois j'ai terriblement honte de moi.
Je suis restée parce que j'avais peur de la vie et que je pensais ne pas pouvoir survivre en dehors de ce vase clôt.

J'ai laissé Alain me mettre en cage et j'ai nourris une grande colère, contre lui ainsi que contre moi.
De quoi est-ce que je parlais, durant mes séances de thérapie? De nombreuses choses... Au début j'évitais d'évoquer à quel point je me sentais mal auprès de mon conjoint. Ensuite j'y suis parvenue, mais je restais convaincue d'être responsable de mon malheur, de mes ressentis que je considérais biaisés, convaincue d'avoir des attentes irréalistes qui ne pouvaient donc pas être satisfaites.
En fait, je me suis toujours sentie coupable et j'ai choisi d'être punie.
Cela peut paraître absurde, formulé ainsi, mais c'était un choix de facilité, pour moi : il était plus facile de rester en terrain connu, aussi violent qu'il soit, plutôt que de partir vers un inconnu bien plus effrayant.

J'ai conscience aujourd'hui que si j'avais fuis dès que j'ai commencé à comprendre que ça n'allait pas, début 2005, mes parents m'auraient soutenue. Malheureusement à cette époque là, j'étais également dévorée par l'angoisse et la honte de ne pas être "à la hauteur" à leurs yeux, de ne pas être "assez bien", et je cherchais à tout prix à fuir ces sentiments.

Je me suis cachée pendant tellement longtemps que c'était devenu un mode de vie en soit. Non. Un mode de survie, plutôt.

Toujours est-il que la maladie de mon mari a fini par me faire craquer.
Mais surtout, j'ai commencé à me libérer de mon mode de pensée erroné, fondé sur le principe que j'étais coupable (de ne pas comprendre l'existence, pour l'essentiel).

Quand Alain est tombé malade, il s'est montré de plus en plus agressif envers moi. Il répétait fréquemment une expression qui me blessait profondément, car j'y voyais de méchanceté gratuite. Il me disait "tu m'humilie!".
En réalité, il, l'a avoué ensuite, mais sans cesser pour autant d'utiliser cette formulation particulière, il voulait dire qu'il éprouvait un sentiment global d'humiliation, du fait de son état physique dégradé. Mais comme j'étais le témoin permanent de sa déchéance, il disait les choses qu'il ressentait comme si c'était moi qui provoquait ces émotions, et non sa maladie.

La maladie ayant altéré son odorat et son sens du gout, il lui était le plus souvent désagréable de manger. Mais au lieu de dire "pour moi, tout est mauvais", il me regardait avec rage et déclarait avec hargne, jour après jour, repas après repas "c'est dégueulasse". Comme si j'y étais pour quoi que ce soit. Je savais que je n'y pouvais rien, et malgré tout, jour après jour, ses mots me blessaient toujours aussi douloureusement...

Quand j'ai commencé à essayer d'aménager le quotidien pour m'adapter aux difficultés posées par la spasticité de ses membres (contractures permanentes proche de la rigidité) et l'altération de son équilibre, il a systématiquement refusé les changements. Parfois même alors que c'était lui qui en avait émit l'idée. J'avais alors droit à la litanie "tu m'humilie, t'es une salope, t'es dégueulasse", etc.
Mais quand je lui proposais de revenir à la façon de faire précédente, j'avais droit à la variante "tu comprends vraiment rien, tu es conne, tu me déteste" etc...
Quoi que je fasse, donc, j'étais en tors.

Il a fallu faire des aménagements dans la maison, certains organismes ont demandé à ce qu'on remplisse des papiers... J'aidais mais évitais de prendre des initiatives, demandant systématiquement à Alain son opinion, sa position.
Malgré tout, une fois les choses faites, il est arrivé qu'elles ne lui conviennent pas. La responsable était toujours toute trouvée... J'avais eu beau prendre toutes les précautions, le faire participer à chaque étape de la prise de décision, si une chose ne lui convenait pas, même s'il l'avait validée sur le papier, il me reprochait d'avoir manœuvré dans son dos, de l'avoir abusé d'une manière ou d'une autre, pour le persécuter et, dans son idée "le faire crever plus vite".
J'avais ma conscience pour moi. Sans compter qu'à ce moment là, j'avais fini par demander régulièrement son opinion à mon père, et il n'était pas rare que j'appelle mes parents tous les jours, à cause de cette pluie continue de reproches. Je faisais tout mon possible pour qu'Alain reste le plus autonome possible, en essayant de le lui faire admettre. Il s'y refusait et je ne pouvais rien y changer.

Imaginez un individu ayant un trouble de la personnalité obsessionnelle, vivant depuis des décennies dans un soucis extrême de perfectionnisme, ayant un soucis de bien faire poussé à l'extrême, avec un niveau d'exigence extrêmement élevé le concernant et concernant son entourage. Pensez que cette personne se soit construit des valeurs morales très fortes, avec une rigueur implacable dans le respect de ses propres règles et de ses horaires, au point d'être déraisonnablement autoritaire vis à vis des autres, et très critique vis à vis de quiconque ayant une vision divergente de la sienne par rapport à ce qui est et doit être... Ce genre de personnes veut tout contrôler et déteste déléguer quoi que ce soit, à moins qu'elles se sachent incompétentes (elles préfèreront dire qu'elles sont "au dessus de ça", ou tourner en dérision le domaine en question). Ces gens là développent généralement un mode de croyance qui fait qu'ils sont convaincu d'avoir "raison", de détenir la "vérité", et dans la grande majorité des circonstances, ils sont incapables de tenir réellement compte des avis contradictoires...
Ces personnes présentent également de grosses difficultés à exprimer leurs sentiments réels, surtout s'ils les jugent honteux ou synonymes de faiblesse et développent des stéréotypies, des masques, pour ne pas avoir à exposer aux autres leurs ressentis profonds.

Mon mari était comme ça.
Imaginez le calvaire qu'a représenté sa maladie, pour lui : perdre progressivement l'usage de ses membres, de ses sens, devenir dépendant des autres, avec les aléas que ça induit (le kiné qui n'est pas à l'heure, les interventions des aides soignants qui varient en fonction des plannings, la multiplication des interlocuteurs, ainsi que des opinions portées sur "ce qui est le mieux" pour lui.
Qu'est-ce qui restait à Alain dans ces conditions?

Moi. Le contrôle qu'il pouvait exercer sur moi.
Malheureusement, au lieu d'en faire une consolation et une ressource, au lieu de s'adoucir et de me montrer que j'étais précieuse à ses yeux, il a préféré m'accuser de tous ses maux, et, à force de promesses non tenues, de demandes inacceptables moralement et d'accusations mensongères, il fini par me convaincre que je ne pouvais plus rien pour lui, à part mourir moi même ou partir.
N'étant pas suicidaire, je suis partie.

Ce n'est que très récemment que j'ai enfin réalisé que, loin d'avoir abandonné mon mari, comme certains l'ont prétendu (même si j'aurais du le quitter, bien avant ce mariage, en fait), celui-ci m'a en fait chassée.
Alain m'a chassée de sa vue, de sa vie et de notre appartement... Je pense qu'il a cherché involontairement à se débarrasser de mon regard et de mes attentions, qu'il percevait comme humiliants.
Sa famille a malheureusement participé à mon expulsion symbolique, en me disant frontalement que je lui faisais du mal, et en m'accusant de le torturer. Probablement n'avaient-ils pas conscience de ne faire que répéter des mots, sans comprendre les mécanismes de pensée qui les avaient fait naître...
Alain disait à sa famille que je l'humiliais et le torturais, que je me conduisais de façon odieuse avec lui, pour quelle raison auraient-ils mis sa parole en doute? Peut-être en lui demandant de s'expliquer sur ses ressentis. Mais il est probable qu'il aurait refusé, ça n'était pas son genre.

Certains membres de la famille ont tout de même été jusqu'à dire que je n'étais qu'une "erreur" dans la vie d'Alain. Peut être. Mais ça, c'était une affaire entre lui et moi. À ce que je sache, les tiers, même de la famille, n'ont pas à s’immiscer dans les affaires de couple.

On m'a accusée d'avoir torturé Alain lorsque j'étais hospitalisée, en refusant de lui donner des nouvelles...
Je sais intimement ce qu'est la torture psychologique.
J'ai maintenant conscience que j'y ai été soumise pendant des années... mais je n'ai jamais répliqué, parce que j'ai toujours considéré que blesser volontairement les autres était profondément mal. A fortiori quand on utilise contre les autres leurs faiblesses et leurs douleurs intrinsèques pour ce faire.

J'aurais torturé mon mari en ne l'informant pas de mon état de santé, alors que j'étais hospitalisée en clinique "de santé mentale"? En psychiatrie, donc...

J'avais besoin de calme et j'avais besoin aussi de voir des gens, après des mois d'ostracisme, à cohabiter avec la maladie et le mépris. Car c'était ça qu'Alain me jetait au visage, jour après jour, depuis que la DCB avait commencé à faire partir en lambeau son système nerveux : sa maladie, sa souffrance, et son horreur que j'en sois le témoin.

Si Alain ou un de ses proches avait appelé la clinique pour demander de mes nouvelles, on leur aurait répondu que j'avais besoin de repos.
S'ils avaient demandé pourquoi je ne répondait pas aux appels de mon mari, on leur aurait expliqué que j'avais fais le choix de garder mon téléphone mobile éteint, au fond de mon placard, et de m'en servir exclusivement pour parler à des personnes rassurantes... et peut être aurais-je même confié aux équipes soignantes que mon mari m'appelait plusieurs fois par jour et m'envoyait des dizaines de sms.

Un harcèlement dont je m'étais plainte à plusieurs reprises à Alain.

Au bout de quelques jours, son attitude a provoqué en moi une réaction extrême de rejet: j'ai essayé de me débarrasser de mon alliance. J'ai essayé si fort, sans y parvenir tant j'avais prit de poids, que je me suis arraché la peau autour de l'annulaire gauche. L'inflammation a fait enfler mon doigt, poussant à faire craindre que je développe une infection. Un membre de ma famille a alors du m'emmener chez un bijoutier pour qu'il coupe l'anneau. Je l'ai toujours. J'aurais pu m'en débarrasser, d'une manière ou d'une autre, mais je ne le souhaite pas. Je l'avais voulue, cette alliance, je l'avais demandée. Une des rares choses que j'ai jamais demandé, et encore, deux mois après notre mariage.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Aujourd'hui, la succession est au point mort.

D'aucuns souhaiteraient que je n'ai droit à rien, eut égard à mon statut "d'erreur de parcours", ainsi qu'au fait que j'avais "abandonné" Alain.

Je pourrais facilement répliquer que le psychiatre du CMP de Tarbes avait essayé de me faire accepter une hospitalisation au CHS de Lannemezan, en 2014, avant que nous ne quittions les Hautes-Pyrénées pour réintégrer la Charente, mais que j'avais refusé, la mort dans l'âme, parce qu'on ne me proposait aucune solution d'assistance pour Alain.
Là, je pense qu'on aurait éventuellement pu parler d'abandon.

Toutefois en février 2015, quand j'ai senti que, décidément, je n'arriverais pas à rester auprès de mon mari sans que nous ne tombions dans la maltraitance réciproque, j'ai fais en sorte de mettre mon mari en sécurité, médicalement parlant, avant d'accepter d'être hospitalisée.

En conséquence, il n'est pas question que la haine  aboutisse à me dépouiller, que ce soit dans mes biens ou dans ma dignité. J'ai au contraire tout à fait l'intention de lui faire comprendre que cette dignité est plus forte que jamais. D'autant que mon mari n'a pas été le seul à m'insulter, m'humilier et me faire subir des violences d'ordre moral. Mon mari est mort, d'autres ne le sont pas. Je pourrais nourrir un désir de vengeance, entamer des poursuites, mais ça n'est pas ce que je désire.

Je souhaite tourner la page.

Prendre conscience de l'ampleur de l'emprise qu'Alain avait sur moi et de la multitude de tortures psychologiques qu'il m'a infligé, au fil des ans, ça a été extrêmement violent.

Il s'avère que des événements récent, combinés au calendrier successoral ont "réveillé le dragon", comme certaines personnes disent... ce flot de souvenirs douloureux, qui était enfouit profondément, et qui à présent rugit en moi et me malmène intérieurement...



Je n'ai aucun désir de vengeance. Je n'irais pas cracher le feu sur les uns ou les autres, en imaginant que ça pourrait atténuer la douleur. Je ne crois pas une seule seconde que ça pourrait être d'une quelconque efficacité.

Je suis simplement déterminée à mettre un point final à l'histoire, clore cette succession de malheurs et vivre ma vie.

Je veux transformer le dragon en phénix... il s'envolera, trouvera son chemin à travers les roches et s'en ira loin, très loin de cette montagne.

mardi 4 avril 2017

Panique ordinaire...

Il fait beau aujourd'hui, le printemps est là.
Je suis fatiguée.

Je suis souvent fatiguée en ce moment.
J'essaie d'être plus active, ou plutôt de changer d'activités, de cesser de procrastiner, mais si je dois être honnête, j'ai tendance surtout tendance à essayer de tenir le rythme de quelqu'un d'autre que moi.

Parce que j'ai envie d'être avec lui et parce que je suis épuisée d'être moi.

Sauf que je commence à craindre d'y perdre plutôt que d'y gagner.
Au lieu de gagner en confiance en moi, de réussir à surmonter les choses, je me sens rongée intérieurement et j'ai l'impression de perdre une énergie conséquente, dont je ne dispose plus quand j'en ai besoin pour ma "vraie" vie. Sauf que je ne veux pas d'une vie seule et solitaire, recluse à l'écart des choses et des gens.

Ces derniers temps j'ai vraiment peur de perdre pied, je me demande si le "jeu en vaut la chandelle".

En grande partie parce que je ne peux pas m'empêcher de me demander sans arrêt si ce que je fais est "bien", si je ne commet pas des bourdes, si mon comportement est adéquat, si je ne risque pas de déranger ou de blesser émotionnellement les autres.
Du coup je suis épuisée, et donc déprimée, et je le laisse voir plus que je ne le voudrais, alors je m'en veux, parce que je me dis que ça doit être épuisant pour les autres de me voir dans des états pareils...

Je suis allée à une consultation chez un allergologue hier après-midi.
Je suis idiote, je suis sous Lorandatine (Clarytine) depuis des mois, j'aurais du savoir qu'on ne pourrait pas me faire un basique test cutané.
Je n'ai pas prévu que je serais en état de stress intense ni que le médecin me poserait des tas de questions sous mon type de literie et que d'autres interrogations viendraient bourdonner dans mon esprit pendant qu'il remplirait ses formulaires. Est-ce que j'ai déjà fait de l’eczéma? Non, je ne crois pas. De l'urticaire? Au sens médical, je ne sais pas. Il se trouve que j'ai des rougeurs de contact et que je ne peux pas marcher pieds nus dans une pièce donnée chez moi, sinon j'ai les pieds qui virent au rouge. J'ai une hypersensibilité cutanée, est-ce que je fais de l'urticaire, je n'en sais rien. Je n'en sais rien de rien!

Pourquoi ai-je voulu cette consultation chez un allergologue? Pourquoi n'ai-je pas gardé le courrier de mon médecin, pour le rendez-vous chez un autre médecin allergologue, pneumologue celui là, chez qui j'ai rendez-vous début aout? Après tout c'est surtout ma tendance à faire de l'asthme qui m'inquiétait...

Je suis sortie de là avec des examens à faire en laboratoire. Au retour je suis passée devant le labo sans m'arrêter. Je ne me suis pas arrêtée faire mes courses, je suis montée directement chez moi, je me suis déshabillée et je me suis couchée. Il était 17 heure.
J'avais très envie de pleurer, mais sans pouvoir. Je me suis enroulée dans les draps, bien serrée et j'ai dormi pendant trois heures. À 20h15 mon alarme "As tu mangé" s'est déclenchée sur mon téléphone...
Je me suis forcée à sortir du lit.

Il faut boire, manger, prendre mon anxiolytique (qui me semble être un bien maigre rempart contre l'anxiété ces temps ci)...
"Troubles de l’interaction et de la relation" et "troubles du comportement en lien avec défaut de la théorie de l'esprit".

Je reste admirative devant les personnes pour qui les choses semblent aller de soi dans la vie.
Les personnes ordinaires et celles qui le sont moins, mais pour qui la vie n'est pas une zone de guerre permanente.

Les choses à faire, les sorties, ça ne semble pas leur demander d'énergie particulière à accomplir. Pour elles, ce ne sont que des choses ordinaires et banales.
Elles n'ont pas besoin de plans établis pour ne pas perdre pied.

Pourquoi n'ai-je pas su dire plus tôt à mes parents que je ne les comprenais pas, eux, les gens, les autres, ma sœur, la vie, les relations avec les autres, la façon dont ça marche? Je me torture sans fin avec ça. Une partie de moi se dit que si ça avait été le cas, j'aurais été prise en charge de manière plus adaptée, plus tôt, et que ça se passerait mieux pour moi aujourd'hui.

Il n'y a aucun moyen de le savoir.

D'autant qu'à une époque j'ai réussi à me "laisser vivre", mais je ne sais pas ce que j'ai fais de cette fille là.

Même quand un incident ou un événement malheureux se produit, la plupart des adultes savent comment réagir.
Moi je ne sais même pas réagir face à ces personnes.

Je réalise que le fait de souffrir de "troubles de l’interaction et de la relation" fait que j'ai peur des relations humaines. Peu d'amis ou de connaissances. Souvent elles restent superficielles et s'éteignent très vite et je comprend facilement pourquoi : isolée, j'aimerais "tout savoir" des personnes avec qui j'échange, et me conduis avec elles comme si elles étaient dans le même type d'attente. Je dis trop de choses de moi, me confie trop aisément, peut être dans l'attente immature que les autres en fasse autant.
Sauf que la plupart des personnes ne fonctionnent bien entendu pas du tout comme ça, et je dois sembler envahissante et intrusive, et fini donc par les écarter de moi.

J'ai besoin de connaître les gens pour les "cerner" et savoir comment je dois réagir dans une situation donnée face à ces personnes. Sauf que, elles, ne souhaitent généralement pas disposer du même type d'informations me concernant.

Et même, quand je connais les gens, il y a des circonstances qui font que je suis totalement perdue pour comprendre ce que ressentent les autres et les attentes qu'ils peuvent avoir de moi.

Là il s'agit du fameux "trouble du comportement en lien avec un défaut de la théorie de l'esprit"...
Ma capacité à comprendre les intentions, les attentes et les besoins des autres est limitée.
Je suis capable de comprendre bien des choses sur les autres, mais en général je ne comprend pas ce que veulent mes amis, ce dont ils ont besoin, ce qui leur convient spécifiquement. Mes amis, ma famille, mon entourage, les gens qui m'entourent globalement. À quoi pensent les autres? Je ne sais pas et je n'ose pas poser la question, qui me semble indécente, voire honteuse, s'il s'agit de "que ressens tu" ou pire, "qu'est ce que je pourrais faire pour t'aider, pour te plaire, pour correspondre à ton schéma de pensée actuelle et ne pas te contrarier"... Oui, c'est indécent. Et totalement artificiel, en contradiction avec la spontanéité humaine, je crois.

Je souffre beaucoup de l'incompréhension mutuelle.
Contrairement à ce que je semble montrer de moi sur ce blog, dans la vraie vie, je n'aime pas m'étendre sur mes problèmes et mes difficultés, mais c'est la seule solution viable que j'ai trouvé pour ne pas être accusée d'être insensible par les autres.

C'est très douloureux de se se voir obligé de dire à un proche qu'on est complètement perdu face à ce qui éprouve, parce qu'on ne comprend pas ce dont il s'agit, et qu'en conséquence on ne sait pas comment réagir face à cette situation... J'en suis honteuse et j'ai tendance à prendre la fuite plutôt que d'avoir à affronter ce genre de choses.

Devoir gérer des situations pareilles, ça m'est arrivé avec ma sœur, avec ma mère et avec de très nombreuses personnes au fil du temps.
Plus je suis attachée émotionnellement à une personne et plus c'est dur à vivre.

J'ai l'impression de me mettre en avant si je cherche à savoir ce que les personnes ressentent et ce qui pourrait les soulager de leur peine, alors je me retrouve prise au piège des suppositions, souvent fausses. Distorsions cognitives... Je trouve ça cruel pour tout le monde...
Je ne veux pas que les autres pensent que je suis insensible, ou que je me moque d'eux. Par extension, j'ai peur qu'ils me rejettent, m'abandonnent, et je suis encore plus paniquée à l'idée de ne pas les comprendre correctement.

C'est vraiment pénible à vivre d'être comme ça.

Dans de nombreux cas, j'aimerais avoir un protocole à respecter, mais les humains diffèrent les uns des autres, et ça rend la gestion des choses plutôt compliquée. Et terriblement éreintante.

Surtout quand j’interagis avec des personnes qui sont peu expansives quant à leurs émotions et leurs besoins.

Comment je vais faire, comment je peux avancer?
Parfois la seule solution que je trouve, c'est de tout débrancher.
De me précipiter dans le lit et de dormir.
M'abandonner à un lâcher prise total.

vendredi 3 mars 2017

Liaisons dangereuses...

Juste une histoire...

Une jeune fille mal dans sa peau qui se met à correspondre avec un inconnu sur Internet. Elle est assez naïve et triste, aussi. Elle souffre beaucoup, mais ne sait pas bien pourquoi. Elle rejette la faute sur sa mère, peut être parce que c'est plus facile que de se dire que le problème est plus profond, qu'elle a des problèmes avec tout le monde, mais comme elle évite les autres, elle se retrouve plus souvent confrontée à sa mère. Mais au début de l'histoire, elle ne s'en rend pas compte. Au début de l'histoire, c'est sûr, c'est net, la fautive, c'est sa mère.

Et elle raconte tout son mal-être à cet inconnu, qui se fait appeler Julien.
Julien lit tout ce que la jeune fille triste écrit, il enregistre les messages, prend des notes sur la jeune fille. Quand elle écrit sur sa mère si fautive, Julien la prend au mot et ne cherche pas à savoir si la jeune fille est objective et rationnelle.

Ils s'écrivent pendant des mois et des mois. La jeune fille aime beaucoup la manière d'écrire de Julien. Une partie d'elle est attirée par cet homme qu'elle ne connait pas, qu'elle n'a jamais vu. Elle a très envie de le connaitre, de le rencontrer. C'est un peu un jeu, pour elle.

Elle a eut des copains, au petit bonheur la chance, vu que la plupart du temps, elle évite les gens. En fait, à chaque fois qu'elle a été avec un homme, elle s'est laissée approcher et s'est laissée faire. Elle ne se voit pas comme une "fille facile", mais au fond d'elle même, elle ne sait pas dire "non". Elle ne sait pas vraiment dire "oui", non plus, et puis dès qu'elle n'est plus derrière son ordinateur, elle ne sait plus rien demander, elle a peur de tout et de tout le monde, elle a peur de mal faire, de déplaire, d'être rejetée.

Elle a très envie de rencontrer Julien, alors du haut de ses même pas 19 ans, elle lui indique qu'elle sera au cinéma, ce dimanche, à 11h. Elle pense qu'il la regardera de loin, qu'il ne l'abordera pas. C'est ça son fantasme, son désir, au fond, mais elle ne le lui dit pas. Elle est persuadée qu'il a comprit.

Mais le dimanche, quand elle gare sa voiture en face du cinéma, elle voit un homme qui la regarde de manière insistante. Il est gros et barbu, elle n'aime pas sa façon de la regarder. Elle hésite un instant mais n'ose pas suivre son instinct qui lui hurle de remettre le contact et de s'enfuir. Alors elle sort de la voiture. Il vient lui faire la bise, il pique. Il l'appelle "ma perle". C'est vrai, c'était un de ses pseudos, au début.

Elle se sent très mal. Elle ne veut plus voir ce type qui lui propose d'aller prendre un verre pour faire connaissance. Elle essaye de se montrer froide et distante et lui réplique sèchement qu'elle est venue pour aller au cinéma. Elle serre son argent dans sa main. Il la suit. Elle ne veut pas qu'il vienne avec elle, mais elle ne sait pas comment le lui dire. Elle demande sa place, mais avant d'avoir eut le temps de payer, il l'a fait et demande une autre place pour le même film. Elle est furieuse, mais elle ne sait pas quoi faire.

La salle de cinéma est bondée. Ouf! Il n'osera rien faire, comme ça. Elle s'assoit où elle peut, presque en bout de rangée, et Julien s'installe à sa droite. Il a vraiment l'air de croire que c'est un rancard. Mais de toute façon il y a trop de monde dans cette salle, il n'o...
Dès que la salle est plongée dans le noir elle sent la main de Julien se poser sur son genou droit. Elle panique complètement.

Dès années plus tard, elle rejettera de manière ostentatoire la main d'un autre indésirable, avec un profond sentiment de fierté, mais elle n'en est pas encore là.

Ce jour là, elle est perdue. Elle pensait qu'il la regarderait de loin depuis le trottoir, mêlé à la foule, qu'il ne l'aborderait pas. Et là il est tout près d'elle et elle n'aime pas sa main, mais elle ne sait pas du tout quoi faire. Elle n'ose même pas serrer les jambes, s'écarter. Après tout, elle le provoque depuis des semaines, non?
C'est de sa faute à elle, elle et rien qu'elle.

Comme elle n'a pas rejetée cette main, Julien s'enhardit et commence à remonter la jupe, toucher la peau. À l'intérieur de sa tête à elle, une plainte sourde crie un "non" silencieux qui se noie dans le noir de la salle et l'action du film.
Julien pourrait lui demander si elle est d'accord, mais pas un mot ne sort de sa bouche. Il ne demande pas. Qui ne refuse pas consent.

Peu à peu il la touche .
Peu à peu il la palpe et il lui fait mal, mais elle a peur, elle est perdue, elle voudrait bouger, partir, mais elle ne sait plus comment faire. Il lui fait mal, mais dans son esprit perdu, elle se dit que, peut être, si elle le laisse faire, qu'elle lui laisse croire qu'il est victorieux, ça va s'arrêter. Elle a mal et le temps n'en finit plus. Elle voudrait se sentir bien, elle y a beaucoup fantasmé, mais il fait n'importe quoi, il lui fait tellement, tellement mal.
Elle essaye de calmer les ardeurs de ce connard de Julien, mais quoi qu'elle fasse, même quand elle se décide à resserrer les cuisses, on dirait qu'il prend ça pour du contentement et des encouragements. Elle essaye de lui dire d'arrêter mais pas un mot ne sort de sa bouche si sèche et ses lèvres s'écrasent sur le cou de Julien.

Quand le film se termine, elle file s'enfermer dans les toilettes. Elle urine et constate des traces rouges sur le papier. Il lui a déchiré les muqueuses. Elle a très très mal, ça la brûle à en pleurer. Elle est furieuse contre elle même, et surtout elle a très honte d'elle. Elle pleure.

Plus tard, Julien lui dira qu'il est tombé amoureux d'elle quand elle l'a embrassé dans le cou.
Même pas un baiser. Un quiproquo. Des mots qui n'ont pas voulu sortir, et ce con est tombé amoureux.

À sa sortie des toilettes, elle espère qu'il se sera lassé d'attendre, qu'il aura comprit, mais il est toujours là. Elle a séché ses larmes, s'est passé de l'eau sur le visage, mais il ne remarque rien. Elle s'enfuit.

Il lui demande s'ils se reverront. Elle esquive, ne sait pas quoi dire. On verra. Elle se dit que c'est tout vu, que ça ne se reproduira pas, plus jamais, jamais, jamais.

Pourtant elle le reverra et insidieusement, leur relation se transformera.
Peu à peu il la couvrira de déclarations d'amour, jusqu'à ce qu'elle se laisse aller à lui écrire de nouveau, à accepter de discuter avec lui, à oublier la vérité de leur première rencontre...

Elle ira habiter chez lui, trois ans plus tard. Ils auront une vie de couple "compliquée", parce que derrière la face de l'homme ordinaire, il y a en fait un homme anxieux, à la personnalité obsessionnelle, qui cherche à ce que tout, et tout le monde, soit bien sous son contrôle.

Pendant des années, elle se laissera aller à croire qu'il l'aime et la respecte, qu'il cherche à l'aider, mais elle souffrira de plus en plus, toujours plus honteuse d'elle. Elle essayera de lui montrer qu'il peut compter sur elle, qu'elle est fidèle et dévouée, mais ça ne marchera pas. Peu à peu, les mots deviendront de plus en plus violents, jusqu'à ce qu'il la chasse avec ses mots avant de lui reprocher de l'avoir abandonné.

Elle restera perdue plusieurs mois, se cherchera des buts dans la vie, autres que la peur, l'anxiété, la soumission.

Et puis 15 ans après ce dimanche au cinéma, elle finira par comprendre que Julien l'a violée, ce jour là. Puis elle comprendra tout le reste aussi, elle se mettra à voir tous les bleus qu'il lui a fait à l'âme, au fil des années. Elle se rendra compte qu'elle a aimé un fantasme et haïs l'homme qu'il était vraiment. Elle comprendra des tas de choses...

Quand elle avait 19 ans, elle n'avait même pas comprit que Julien Valmont n'était qu'un pseudonyme, tiré d'un roman épistolaire pourtant célèbre...

dimanche 5 février 2017

Je ne mourrais pas ce soir.

Quelle est la dose létale de prazépam ?
Pour information, c'est l'anxiolytique que je prend tous les jours, trois fois par jour.

Je suppose que si j'avalais les 80 comprimés de 10 mg des deux boites pleines qui sont dans ma cuisine, et que j'arrosais tout ça avec un alcool qui titre 49°, je pourrais m'allonger une dernière fois dans mon lit et m'endormir pour toujours...

À quoi bon cette vie, après tout ?

Je ne cherche pas à faire carrière, je ne veux pas d'enfants et je ne souhaite pas vivre en couple cohabitant. Je n'ai pas "d'ambitions" dans la vie, si ce n'est de moins souffrir et d'avoir une vie "ordinaire".
Ces temps ci, je n'atteins pas franchement mes objectifs en matière de réduction de la souffrance psychique.

J'ai souffert physiquement et mentalement toute ma vie et je n'ai pas encore 35 ans.
Les personnes qui sont atteintes de maladies chroniques savent ce qu'est la souffrance physique, jour après jour, année après année. J'ai toujours éprouvé des douleurs diffuses ou localisées, mais il n'y a pratiquement jamais eut de raisons médicales à ces douleurs "fonctionnelles". J'ai fini par apprendre à ne plus en parler, puis à les ignorer. Il est rare que j'ai mal nul part, mais ça fait partie de ma vie et les gens, y compris mes proches ne veulent généralement pas savoir.
Et bien sûr il y a la souffrance psychique, la douleur émotionnelle, qui souvent n'a même pas de cause clairement définie. Mais j'ai appris à faire avec. L'expérience m'a appris que les antidépresseurs n'y changent pas vraiment grand chose, me concernant. J'ai essayé, pendant cinq ans, mais ça n'a pas changé ma vie.

Pour le reste, j'aime mes parents, ma sœur, mon neveu et ma nièce, la grand mère qui me reste, et un homme.
Je l'aime très sincèrement et tendrement, bien que parfois je souffre de mal le connaître (notre relation est récente, c'est normal qu'il en soit ainsi).

Cependant, malgré mon attachement pour les personnes que j'aime et le respect que j'ai pour l'attachement qu'elles ont elles-mêmes pour moi, par moment je m'interroge sérieusement sur le sens de ma persévérance à continuer d'avancer dans la vie. Une partie de moi ne peut pas donner de sens rationnel à cette attitude. J'ai parfois la sensation de simplement survivre, rien de plus, de continuer "pour les autres", mais pas pour moi.

Je me lève le matin mais ma vie n'a pas de sens.
Je ne sers à rien, ou à bien peu de choses.
Je ne suis pas utile aux autres, et je représente même un coût non négligeable pour la collectivité, du fait de mes troubles psychiques, qui eux mêmes me causent des problèmes de santé, qui ont un coût également.

Je n'aime pas ma vie.

En tout cas la plus grande partie de ce qui la constitue.

Pourtant j'ai toujours envie d'essayer. De vivre.

J'ai envie de changer, de travailler, me rendre utile, aller mieux, moins souffrir, voir les enfants de ma sœur grandir et passer de bons moments avec tous les gens que j'aime.

Trois comprimés de prazépam par jour, c'est déjà bien assez.

 ...

Hier j'ai vidé une bouteille de Johnny Walker dans mon évier.
À la base je voulais boire.
Pas me saouler.
Juste avoir la tête qui tourne un peu...

J'ai bu en secret à une époque.
Des alcools forts.
Ce qu'il y avait dans le buffet du salon, chez mon mari...
Chez mon mari, ça a jamais été chez moi, ni chez nous. Même maintenant qu'il est mort.
J'ai commencé à consommer de l'alcool pour les sensations de délivrance que ça me procurait en 2013 ou 2014 environ.
J'aimais cette sensation d'anesthésie. Je voulais planer.
Je n'ai jamais été dépendante, mais je fuyais la douleur. Les douleurs.

Après... pendant un certain nombre de mois, je n'a plus bu du tout.
Puis ce whisky . Du "Sky" comme il disait, le poète...
J'ai pas vu le ciel.
J'ai vu des dizaines et des dizaines de bouteilles se vider, pendant 15 mois.
C'est pas moi qui les vidais. Même si j'ai à nouveau bu en cachette, quand même, au bout d'un certain temps. Délivrance, anesthésie, planer...

Hier j'ai failli mélanger CoDoliprane et whisky.
Codéine et alcool, je ne crois pas que ça fasse bon ménage.
Johnny a été marcher dans le siphon de mon évier.
Toute la bouteille.
Quelque part, je me suis débarrassée d'une histoire ancienne, en faisant ça.

T'as pas l'air dans ton assiette, Johnny...
Les antalgiques, je vais essayer de m'en tenir éloignée.
Pourtant j'ai mal. Mais j'ai toujours eu mal quelque part, de toute façon, que ce soit à un genou, à une épaule, la mâchoire, la vessie, le ventre, un orteil, à l'intérieur des orbites, à une arcade sourcilière, au cuir chevelu, à des côtes, à un talon (oui, j'ai mal à tous ces endroits, là, tout de suite, à des degrés divers, pas fort, mais c'est tout le temps comme ça, ou presque...).

Je vais prendre sagement mon oméprasol (réducteur d'acidité gastrique, j'ai des ulcères), rien d'autre, me coucher et essayer de dormir.

Demain je serais moins déprimée et j'irais chez mon médecin généraliste (une bronchite qui ne guérit pas, une suscpicion d'allergie aux acariens et besoin de faire confirmer mon allergie à l'ibuprofène)...

Ensuite, j'irais me défouler à la salle de sport.
J'aimerais bien aller à la bibliothèque, aussi.
En 2010, j'ai laissé pas mal de lectures en suspens à la bibliothèque centrale... Il faudra que je pense à prendre un justificatif de domicile à mon nom de jeune fille avec moi : hors de question que je garde ma carte avec mon nom d'épouse.

Mardi, je vois ma psychiatre.
J'en ai vraiment besoin, je crois.
Va falloir que je fasse une liste de ce qui tourne pas rond en ce moment...