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dimanche 5 mars 2017

Je n'y arrivais plus, et je l'avais écris...

08 février 2014

La culpabilité, au quotidien.
Je me sens de plus en plus souvent gênée face aux comportements d'Alain à mon égard. Est-ce qu'ils sont liés à la maladie?
Chaque contrariété qui tourne en crise. Il me soupçonne de mille et un méfait, m'insulte, me hurle dessus...
Suivent ensuite les réconciliations, la "lune de miel" d'apaisement.

Mon besoin d'apaiser sa détresse reste malgré tout plus fort que mon épuisement, ma lassitude. L'amour, l'attachement, la peur de lui déplaire, la peur de le plonger dans une plus grande détresse, tout ça arrive à me faire oublier les crises.

J'occulte autant que possible ces événements, les uns après les autres, involontairement mais avec une grande réussite. Heureusement que je tiens mon agenda à jour, que je note ces déraillements récurrents, sinon je les oublierais probablement...

La position que j'occupe est en train de me rendre intolérable l'intimité que nous avions. Ou plutôt celle que nous n'avions jamais eu, en fait... Parce que je crois qu'avant sa maladie, même si les autres avaient une image fusionnelle de notre couple, c'était un mensonge. Nous vivions ensemble sous le même toit, nous dormions ensemble et mangions ensemble, mais ça se limitait à ça 95% du temps. Alain ne me disait que très peu de chose de ses passions. En dehors du fait qu'il aimait les Pyrénées, il n'a pratiquement jamais rien partagé avec moi et j'ai vite du accepter le fait qu'il n'aimait pas que je lui parle de mes centres d'intérêt personnels.

Cette sensation d’intimité pourrissante est insupportable. Un fossé qui s'est creusé entre nous en même temps que nous nous sommes retrouvés à vivre dans cette proximité infernale. Il ne veut plus que je ferme la porte de mon bureau, il veut savoir où je vais, où je suis allée, il s'énerve s'il m'appelle et que je ne décroche pas assez vite.

Alain pense que mon mal-être est passager, que je vais aller mieux, mais je sais moi que je ne peux pas revenir en arrière. Plus il insiste et plus je me braque. À ce que je sache, j'ai toujours été dépressive, même s'il déteste que je le lui rappelle. Il m'a toujours reproché mon anxiété, comme si j'en étais responsable et maintenant il ne semble pas comprendre à quel point notre situation me pèse, depuis que le psychiatre du CMP m'a mise en arrêt maladie et que j'ai démissionné.

Dire qu'il m'a poussée à travailler, que je crevais de trouille et d'angoisse, jour après jour, quand je bossais, même si ces quelques heures loin de lui, j'ai honte de l'écrire, étaient libératrices... Et quand le psychiatre m'a mise en arrêt maladie, il m'a insultée quand je le lui ait avoué. Il m'a fait une scène de ménage et m'a dit qu'il n'avait jamais voulu que je travaille!!!

Je ne comprends rien.
J'en ai marre de me battre pour essayer de lui plaire, et en même temps, je ne peux pas m'en empêcher.

Je suis bloquée dans une situation qui me vide chaque jour de toute mon énergie.
Je tourne autour du pot et j'évite consciencieusement la seule solution possible...
Impossible... je ne peux pas. Pourtant il le faudrait mais non, non, non! Je ne peux pas!!!

Partir. Me sauver.
Pas fuir. Non.
Me sauver, sauver ma tête, mon esprit.
Mais je ne peux pas.
Je ne peux pas l'abandonner, le laisser
La solution impossible, possible parmi d'autres toutes aussi impossibles.

Il a accepté d'aller en USLD, si on déménage, qu'on retourne en Charente. Il y a une très bonne unité de soins de longue durée, à Cognac, d'après ce que je sais.

Déménager avec lui et l'aider à se rapprocher de sa famille, lui permettre d'être aidé par des gens dont c'est le travail, la vocation... des gens qui ont des horaires, des vacances. Est-ce que ça serait la solution la moins mauvaise? Je ne sais pas. J'espère.

Je voudrais avancer et je ne peux pas.
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Je porte nos douleurs conjuguées sur mes épaules. Je suis obligée d'assumer le terrible fardeau de toutes les responsabilités en attente, mais jour après jour, je croule davantage sous ce poids immense, je défaille.
Les douleurs sont partout, dans le corps et dans l'âme, comme si on me cognait dessus, jour après jour. Parfois j'ai l'impression qu'Alain est satisfait de me voir souffrir, et je suis triste de m'imaginer des choses pareilles.

J'ai besoin de me sauver, d'être sauvée.
Par qui? Qui?!? Quand?!? Quand je serais déjà dans le trou, avec lui, quand j'aurais glissé, que je serais irrémédiablement cassée?
Qui pourrait m'aider?!? Mais qui donc???
Où êtes vous, qu'attendez vous?!?

Je vous en prie.
Je vous en supplie.
Je n'y arrive plus.


 J'ai eu l'opportunité d'être hospitalisée en centre psychiatrique, par deux fois dans les Hautes Pyrénées, après avoir écrit ça. Mais les deux fois, rien n'était prévu pour prendre en charge Alain, alors j'ai refusé de partir.
J'aurais du partir et déclarer sa situation, une fois hospitalisée, mais je n'avais pas ce courage.
Alain a également refusé de faire un séjour médicalisé pour que je bénéficie d'un répit, ainsi que le préconisait sa neurologue.

Pendant tout le temps où mon état de santé mentale et physique se dégradait, alors que je l'accompagnais du matin au soir dans la maladie, Alain me répétait sans arrêt que, quand sa première femme avait eut son "accident" (elle était psychotique et avait sauté du 3ème étage), il s'était occupé d'elle, bien qu'elle soit devenue paraplégique. Il répétait, encore et encore qu'il aurait continué à le faire, si les psychiatres n'avaient pas déclaré que c'était lui qui la rendait malade, et qu'ils devaient divorcer.
Il a toujours balayé ces "accusations" du corps médical comme fausses...

Le fait est que je ne suis "que" névrotique et probablement neuro-atypique, mais que cet homme m'a fait un mal considérable.

En outre j'ai su de sa propre bouche qu'il encourageait régulièrement lui même sa femme a arrêter les neuroleptiques, dès que son état mental se stabilisait "parce qu'elle était différente" quand elle les prenait. Soit qu'on ne lui ait jamais expliqué ce qu'était une psychose et que les neuroleptiques constituaient un traitement au long court, soit qu'il n'y ait tout simplement pas cru ou souhaité en tenir compte.

Pour Alain, tout était question de volonté.
"Si on veut, on peut"
Pour certaines choses, peut être...
Pas pour guérir d'une maladie neurodégénérative, ni d'une psychose.

J'ai essayé d'être assez forte pour le soutenir, aussi longtemps que j'ai pu.
Mais plus j'essayais d'être à la hauteur et plus il me rabaissait et tentait de me démontrer par A+B que je n'étais qu'une incapable : de l'assumer et encore moins de m'assumer moi-même.

Il a passé son temps à saper mon moral et à me faire douter, à me répéter que je n'avais pas assez de volonté, que je n'étais pas assez rigoureuse.

Je me reprochais souvent, moi, de ne sans doute pas être assez amoureuse.
Malgré tout, j'ai essayé d'être là pour lui.

Alain est revenu sur son acceptation d'aller en USLD, dès que nous avons ré-emménagé en Charente.
Je me suis sentie trahie et humiliée.
 J'ai mis un an à partir, finalement.

J'en ai assez de cacher tout ça.
Il est temps que ça s'arrête.

vendredi 23 septembre 2016

Clinique, le retour

Ouais, y'a des titres plus détonants que d'autres.
Retour à la case "clinique de santé mentale", donc.
Le précédent épisode datait du 10 mars 2015.

Bizarrement, hier, après 10 jours passés ici (je suis rentrée le 14 septembre), je commençais à me dire "mais qu'est ce que je fais là, en vrai?"

Cette après midi, après avoir passé deux heures recroquevillée dans mon lit, à me les geler grave en pyjama polaire, et à avoir mal dans tous les membres comme si on me broyait les os de l'intérieur, je ne me posais plus du tout la même question.

Je suis ici parce que le 18 aout ma sœur a déménagé à Bourges, que le 19 aout j'ai mis fin à une relation qui me faisais me sentir de plus en plus fragile, et que le 20 aout, mon mari est décédé.

Je suis là surtout parce que le 11 septembre au soir, j'ai sérieusement songé à avaler un flacon entier de Théralène (Aliménazine, pour les intimes, un médicament puissamment sédatif) et me mettre un sac sur la tête, histoire que les tempêtes qui ravagent mon esprit s'arrêtent une bonne fois pour toute... 

Mais finalement, l'idée d'avoir envisagé une telle absurdité m'a fait comprendre que j'avais vraiment besoin d'aide.

J'éprouve actuellement un immense vide et une peur de l'inconnu qui s'apparente à de la terreur.
Des tas de choses qui se sont passées ces trente dernières années se réveillent et je me les prend en plein dans la face. Ce qui n'a rien d'agréable, je vous assure.

Une chose est sûre et certaine :

Maintenant

Je veux être actrice de ma vie
Je ne veux plus me laisser paralyser par mes peurs
La peur ne doit pas sidérer
La peur doit faire avancer, progresser et s'améliorer

 

mercredi 8 juillet 2015

Prises de conscience et mal être

Je me sens bien ces temps ci.
Je fais des tas de choses que je ne faisais pas ou plus depuis longtemps.
Mais ça réveille en moi  certains désespoirs, certaines hontes enterrés, parfois vieux de plus de vingt cinq ans (alors que j'en ai trente trois!).
C'est une bonne chose, je pense, car je vais commencer des séances d'hypnothérapie dans les semaines à venir (hypnose Ericksonnienne et PNL). Pouvoir mettre des noms, des mots sur ce qui me ronge est essentiel pour avancer.

Le fondement de tout, en ce qui me concerne, est la culpabilité, la honte, le sentiment d'incompétence. C'est une chose qui se travaille relativement bien.

En attendent, je me "repose", je vais au club de sport depuis le le 05 juin, ai commencé l'aquagym, fais beaucoup de "cardio" (vélo assit, tapis de marche, pédalier à bras. J'ai aussi une ceinture d'électrostimulation abdominale, que j'essaie d'utiliser quotidiennement et m'efforce de surveiller mon alimentation.

Je reste et resterais séparée d'Alain, que je comprend plus au téléphone, ce qui me fait beaucoup de mal.
Il a une place en liste d'attente à l'USLD de Cognac.
La maison de Juillan sera vendue le 7 juillet.

Ce matin je me sens épuisée et je crois que je vais regagner le lit.

samedi 28 mars 2015

Grosse

(Vi, y'a la WiFi, à la clinique)

En farfouillant dans mon PC, j'ai revues des photos de moi il y a 6 à 10 ans, et je me suis prise une méga baffe dans la gueule.

Pas compliqué :
165cm de haut, une bonne ossature, mais 85 kilos.
IMC=31,2
"Obésité modérée".

Je pense sérieusement à consulter, mais de toute façon, en règle générale, les choses sont simples: trop d'apports caloriques et pas assez de calories brûlées. Et aussi des apports nutritionnels de mauvaise qualité et un taux de cortisol dans le sang trop élevé (hormone du stress, qui pousse le corps à stocker).

Perso, je me sentais vraiment bien à 60 kilos.
Mais je pense que 62 ou 63 kilos, ça serait raisonnable.

Plus que mon poids, c'est la silhouette, que je veux travailler, mais l'un ne va pas sans l'autre.
Retrouver mes bras athlétiques, ma taille mince contrastant avec mes belles hanches, perdre la masse grasse de la face interne des cuisses. Rien d'impossible. Mais pour ça, il faut décrocher du PC, de la chaise, enfiler ses baskets et passer à l'action.

Donc va falloir se battre.
Marche, fitness, vélo de ville, aquabike, Zumba, stretching.... etc.
Je crois que je commence à savoir vers quoi mes activités vont se tourner dans les mois à venir.

Surtout, je le fais pour moi, pour reprendre confiance en moi. Pour absolument personne d'autre.
Il y a encore 1 an, je ne faisais "que" 72 kilos. Je me suis laissée plomber par les soucis.

J'aimerais faire de la Zumba, parce que je pense que l'ambiance des cours (festive et naturellement euphorisante) serait très positive sur ma dépression. J'aimerais faire de l'aquabike parce que ça fait détaler la cellulite. Et je souhaite que les séances d'étirements rentrent à fond dans ma routine, parce que je veux de longs et beaux muscles (sauf les fesses, qui, elles, ne seraient pas contre un raccourcissement de la fibre musculaire!!!).

Mais pour commencer: marcher, marcher, marcher. À la campagne, en ville, marcher marche, marcher!!!


Et je pense aussi un peu à l'hypnose, pour essayer de réguler mes rapports à l'alimentation.


mardi 10 mars 2015

Clinique

Du 10 mars au 03 avril, je suis en clinique "de santé mentale".
Après?
Après je crois pas que je rentrerais "chez moi".
Pour l'instant c'est trop confus et mon "chez moi" me tire vers le bas.
Depuis longtemps.
Pour l'instant c'est la Villa Bleue.
Après on verra.

mercredi 7 janvier 2015

Evolution, réconciliation... Paix

Depuis fin novembre, les choses vont beaucoup mieux pour moi, pour nous.
Je vais régulièrement à la "Petite auberge", GEM géré par l'Ordre de Malte. Ne pas se fier aux horaires indiqués sur le site de l'Ordre de Malte, le lieu est ouvert du lundi au vendredi, de 9h à midi et de 14h à 18h (sauf le vendredi, fermeture à 17h).
C'est avant tout un lieu convivial, où je vais souvent pour ne rien faire, ne rien dire. Au début j'y déversais mon mal âtre, mais maintenant mon plus grand bonheur est de préparer un gâteau au yaourt le vendredi et de le partager avec les personnes présentes... et mon mari.

Je suis plus sereine. Je communique mieux. Je sais mieux dire aux autres "je suis mal à l'aise [avec ton discours, ta façon d'agir] mais je te respecte et je vais essayer de faire des efforts". C'est une démarche payante puisque mes interlocuteurs se remettent (parfois) en cause et sont alors plus modérés, moins agressifs, moins anxiogènes. Je suis aussi capable de dire que je ne suis pas d'accord avec telle ou telle chose, mais que ce n'est pas une agression, que chacun a ses idées propres.
Mieux, je suis capable d'exprimer calmement mon anxiété, mon malaise face à une situation qui génère en moi de l'inquiétude, des angoisses. Au lieu de me blinder et de souffrir en silence, j'en parle désormais immédiatement, en précisant toujours que "mon ressenti est que..." mais qu'il ne correspond peut être pas à ce que mon interlocuteur a cherché comme réaction (si tant soit qu'il y ait pensé).

Bref, beaucoup de progrès.

Je me sens mûre pour vraiment entrer en psychothérapie, même si j'ai conscience que ça va me demander de gros efforts (et que j'appréhende beaucoup, du fait de ne pas savoir "à quelle sauce je vais être mangée!!!).
Jusque là, je me suis juste "contentée" d'échanger du blabla. Il est temps de s'attaquer aux mécanismes qui me pourrissent la vie et de les extirper de mon mode de pensée.

jeudi 20 novembre 2014

UAOCC Unité d'Accueil et d'Orientation, Centre de Crise

C'était le mardi 28 octobre.
Je n'allais pas bien.
Depuis plusieurs jours.
Envies de fuir la vie.
Détresse. Automutilations.

Je me suis arrachée la peau des premières phalanges, dans un frottement compulsif et incontrôlable des poings l'un contre l'autre. Des ampoules se sont formées et ont éclaté. Je ne sentais rien, je n'étais rien, j'étais absente, c'était la nuit, je ne dormais pas, j'essayais de me calmer, de me vider la tête devant un film. Mais pendant ce temps je me recroquevillais comme une crevette qui se dessèche hors de l'eau, à l'intérieur d'une carapace intacte.

J'ai été hospitalisée à l'UAOCC.
Pas longtemps : ça a duré quatre jours, jusqu'au vendredi.
J'ai traversé des phases un peu confuses, du mal à sortir de la chambre, des sentiments confus, négatifs, pas possible de continuer, mais je peux que continuer.

Je me suis brossées les dents, je me suis douchée.
J'ai mangé les oeufs mollets les plus dégueux de toute ma vie.
J'ai été pesée. Vingt kilos de trop. Aïe.

J'ai essayé de reprendre mes esprits, mais pas facile.
Finalement je suis sortie le vendredi 31 octobre.
Mon mari, qui avait été hospitalisé en neurologie pendant mon "absence" est sortit le samedi.

On s'est retrouvés.
Comme jamais.

Je suis prête.
Prête à le soutenir jusqu'au bout. Mais en prenant soin de moi aussi.
De l'exercice et du lien social.

GEM. Groupe d'Entraide Mutuelle. Ici "La petite auberge", à 5 minutes à pied.
J'y suis rentrée le 19 novembre pour la première fois.

Un an exactement après ma mise en arrêt maladie qui a mit un point final à mon job d'assistante de vie dans les Hautes-Pyrénées.

Voilà pour les nouvelles.

mercredi 19 février 2014

Besoin de m'abandonner

Ces temps ci je suis toujours sur le qui-vive. À l'écoute de mon mari, attentive à son équilibre, à ses besoins, à ses possibilités, à son humeur. Je dois essayer de maintenir le rythme qui lui convient, parce que la moindre perte de repère est préjudiciable. Je suis aussi sur le qui-vive, toujours en alerte à cause de mes angoisses. Mes troubles anxieux sévères empirent. Je souffre de fatigue chronique. Je suis sur le qui vive à l'extérieur et je sens bien que je suis en régression par rapport à certains progrès que j'avais fais sur ma phobie sociale.
La vie m'oppresse de toutes parts et je ne rêve que d'une chose: pouvoir m'abandonner, lâcher prise, être prise en charge. Totalement. Par des personnes qui ne me sont rien. Des professionnels, des soignants. Besoin qu'on prenne soin de moi et que je puisse récupérer un peu, juste un peu, pour pouvoir continuer.
Je sais que ce n'est pas une solution parfaite, et sans doute pas la meilleure solution. Je sais que je ne serais pas nimbée de coton, de douceur et d'attentions. Un établissement psychiatrique reste ce qu'il est. Mais je serais en paix, une ou deux semaine, "institutionnalisée", et je l'appelle de mes vœux les plus sincères et les plus désespérés.


samedi 31 août 2013

Petit bilan sur moi même

Voici déjà quelques mois maintenant que j'ai quitté la clinique Lampre-Caussade en faveur du CMP de Tarbes. Aucun regret, au contraire, que du positif. Je me sens bien mieux dans ma peau en général, j'arrive à faire des choses nouvelles, et même mon quotidien est transformé. Je me sens plus à l'aise avec les gens et ne ressens plus du tout le besoin de "tricher" sur ce que je suis, ce que je pense ou ressens. J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant.

Une des premières choses qui m'ont aidé, c'est mon agenda journalier. Un planning quotidien que je rédige, dont les tâches principales sont de ranger la cuisine ("RC"), matin, midi et soir et brosser mes dents ("BD"... riez pas... c'est dingue ce que c'est dur, vous pouvez pas savoir!). S'y ajoutent des tâches genre "étendre le linge", "repasser le linge", des indications simples ("travail" de telle heure à telle heure, c'est évident que je ne risque pas de "zapper").
On y trouve aussi des injonctions genre "ne pas gloutonner", "aller marcher", "prendre une douche" (gloups...). Et aussi une forme de journal en bas de page, avec un petit compte rendu des événements marquants de la journée, pour moi, pour mon mari ou autre.
 

Ensuite, le soutien de mon entourage, aussi. Que ce soit ma famille, mes rares amis, mes employeurs. La plupart des gens sont finalement très compréhensifs, et je m'efforce de leur rendre ce qu'ils me donnent en terme de confiance.

Je commence à me sentir vraiment bien, naturelle, avec les autres. Reste encore l'étape d'aller davantage vers eux, mais pas facile quand on est dans une situation d'aidant envers son conjoint. Mais tout en me disant que c'est dommage de "louper ça", et bien je me dis aussi que je veux profiter à fond de mon mari, de notre couple, de ces quelques moments merveilleux qui nous sont offerts. Pour le moment, c'est là que se situe mon leitmotiv. Et si je peux me trouver une activité sympa à coté, sans trop de "contraintes", ça sera avec plaisir.


vendredi 31 mai 2013

Quoi de neuf au 31 mai?

Nous voici le 31 mai et je n'ai pas écris depuis un sacré bout de temps...!
Sans doute la météo, ça me déprime. Et mon mari, donc! Lui, tout ce froid, ça lui prend le corps et la spasticité l'étreint plus que jamais. On ne va pas marcher, pensez vous, sous ces trombes d'eau. Mais au moins nous sommes ensemble.

Qu'en est-il de nous deux, d'ici, de lui, de moi ?
Je n'en ai pas trop dit ces temps derniers. Je me suis beaucoup focalisée sur mon grand travail de biographie chronologique, et comme c'est une tâche de titan, je me suis laissée décourager et détourner du fait tout simple et évident que j'aime écrire.

Bon moi d'abord (honneur aux dames!).

Donc depuis le 22 janvier, je vois une gentille psychologue au CMP de Tarbes. Il y a quelques temps j'écrivais que tout se passait bien. C'est toujours le cas. On avance, même et je suis super contente. Depuis maintenant deux semaines, je tiens un carnet de bord quotidien de mes activités, avec programmation, constat des "manquements", report des activités non programmées et notes complémentaires. Un planning qui m'aide à faire le point sur ce que je fais et ne fais pas, qui m'aide à identifier les "bugs" de ma vie. Pouvez pas vous imaginer comme c'est compliqué pour moi de me brosser mes dents. C'est le truc qui se retrouve le plus souvent pointé d'un rond rouge à la fin de la journée (une fois, deux fois... rarement trois fois, heureusement, depuis que j'ai ce sacré calepin). Pas que je n'aime pas ça, juste que j'ai tendance à "zapper", me mettre à faire autre chose (genre me planter devant le PC pour aller jouer à CastleV...), et après et bien j'oublie, ou je me dis que c'est trop tard, que je le ferais après le repas suivant. Ma dentiste le sait bien, et comme elle est sympa, elle m'accorde des visites de contrôle au pied levé de temps à autres...

Bon, ça va bien de ce coté là, donc. Je suis toujours sous antidépresseurs et je n'ai plus trop envie d'arrêter depuis que l'envie d'agir est revenue dans ma vie. Et puis avec la maladie de mon homme, j'avoue que je ne me sens pas prête à arrêter.

La maladie de mon homme, c'est une Dégénérescence Cortico Basale (DCB). Les hospitalisations au CHU de Toulouse l'ont confirmé.

La première, c'était les 11, 12 et 13 mars 2013. Quand on avait reçue la convocation, mon mari avait dit "au moins, à la mi-mars, on aura pas de neige".
Arf.
Il ne faisait pas chaud le lundi, mais ce n'était rien par rapport aux chutes de neige massive qu'ils ont eu dans le nord de la France. Alain devait passer une scintigraphie cérébrale, mais le produit de contraste, rare, venait de Paris. Les aéroports de la capitale étant bloqués par la neige, le Datscan a été annulé. Du coup nous sommes partis le mercredi avec la certitude de devoir revenir quelques semaines plus tard.
On a "bien sûr" eu de la neige tout le long du retour, avec le pare-brise qui gelait au fur et à mesure, le chauffage à fond sur la vitre pour éviter que ça ne prenne. Sur le coup, je dois dire que je ne riais pas trop (sauf pour me plaindre des prédictions fallacieuses édictées quelques semaines plus tôt par mon cher et tendre), mais maintenant, ça nous fais des souvenirs.

La deuxième hospitalisation, c'était les 6 et 7 mai.
Pas de neige, et même du beau temps (en fait, il ne fait beau que quand on ne peut pas en profiter, j'ai remarqué ça). Nous sommes arrivés le lundi après midi, avec un peu d'avance, ce qui a permit à mon mari de visiter un peu le Laurier rose, la maison d'accueil des familles d'hospitalisés du site de Purpan, où je loge quand lui dort à l'hôpital.

Les examens ont été réalisés le mardi et nous avons vu l'équipe (interne, chef de clinique, kiné...) de sorte à être éclairés sur le diagnostic et la suite des événements.

En parallèle de ça le dossier APA et la demande de carte d'invalidité et de stationnement ont progressé. Un GIR 3 pour l'APA et une validation de nos demande du coté de la MDPH (mais on attend toujours les cartes). Nous n'avons pas demandé de prestations compensatoires pour le moment. Après tout, je travaille juste mes 8h par semaine, ça me laisse tout le temps de m'occuper de mon homme, de le soutenir, de faire les démarches nécessaires au maintien de son bien être.
J'aimerais pouvoir apporter le soleil, chasser la pluie et le vent, malheureusement c'est hors de ma portée.

Nous allons bien, malgré tout.
De jeunes amoureux, alors que nous venons de fêter nos 12 ans de rencontre.

J'aime Alain plus fort que jamais et c'est aussi pour lui que je me bat pour être mieux, pour apprendre à vivre avec moi même, m'assumer. Je veux lui enlever la peur de m'abandonner, la peur que je ne m'en sorte pas, sans lui.

Et je veux plus que tout qu'il soit là encore et encore, pour me voir avancer pas à pas, pour lui, pour moi, pour nous.

dimanche 24 février 2013

Pour l'instant, tout va bien

Nous sommes dimanche et dehors il neigeote par intermittence.
Vendredi, j'ai commencé une formation de 20 heures au GRETA de Tarbes, portant sur les droits et devoirs dans l'exercice de mon métier. Un bonne occasion de rencontrer mes collègues, que je ne vois jamais. Une bonne occasion de me reposer aussi, même si la fatigue nerveuse du groupe est là. Mais ce changement est une vraie bonne chose face à l'usure des événements de ma vie personnelle et l'ennui de ma vie professionnelle.

Pour l'instant, tout va bien avec le CMP, aussi. Je dois dire que ça colle bien avec la psychologue, et je verrais la psychiatre le jeudi 07 mars. J'espère que les choses se passeront bien également.
Je me sens déjà bien mieux dans cette prise en charge que dans celle de la clinique.

Mercredi dernier, j'ai eu l'occasion de parler avec Mlle B. (la psychologue) de mon ressentit face à la maladie de mon mari. Cette maladie me plombe. Bizarrement, au début, quand on nous a parlé de "Parkinson+", et même de Dégénérescence Cortico Basale (DCB), j'étais soulagée. Comme si de connaître le nom de la saloperie qui bouffe mon mari me donnait de l'espoir. Ensuite, à ma plus grande honte, et bien je ne ressentais rien. Je n'arrivais pas à ressentir vraiment des choses et je me sentais parfois obligée de me montrer catastrophiste, histoire de lui montrer mon amour. Mais en fait, je ne me sentais même pas triste. J'étais comme un zombie. Les événements étaient là, mais je les traversais avec une sorte de neutralité brumeuse, consciente et horrifiée de cette attitude. Déni. Il paraît que c'est normal.
Mercredi, j'ai fini par me liquéfier, ouvrir les vannes. Ce que je ne veux pas confier à mon mari, je le fais sortir là bas, et ça me purge, me fait un bien fou.

Pour la suite, pour les troubles anxieux, la phobie sociale, on verra plus tard. Pour l'instant, j'ai surtout besoin d'aide pour continuer à soutenir mon mari face aux épreuves qui l'attendent.

vendredi 25 janvier 2013

Je ne sais pas ce que je veux

Vouloir : v.t. : Appliquer sa volonté, son énergie à obtenir quelque chose.

Choisir : v.t. : Faire des comparaisons entre plusieurs choses, exercer son jugement, user des son gout, etc, pour prendre, adopter quelque chose de préférence à quelque chose d'autre.
♦♦♦
Je ne sais pas ce que je veux.
La plupart des gens n'en ont pas conscience, mais vouloir quelque chose, c'est un acte mental terriblement complexe. Il faut être apte à faire des choix, sans s'emmêler les pinceaux entre ses envies, les envies des autres, ou même les envies qu'on attribue aux autres. Vouloir, c'est accepter d'être un individu à part entière, indépendant sans pour autant être dans la négation de l'autre. C'est quelque chose de vraiment très difficile. Pour moi.

Je ne sais pas ce que je veux.
Dans la vie en général, je me laisse balloter par la vie, par les autres, par leurs idées et leurs choix. J'évite tant que possible d'avoir à m'engager, et parfois ça me met dans des situations invraisemblables. Je m'engage par ici, me désengage par là, tout en souhaitant ne décevoir personne, moi y compris, mais j'ai tellement peur qu'au final je ne fais pas de choix et je suis bien incapable de dire ce que je veux vraiment.

Par exemple, en ce moment, je veux continuer d'avoir un suivi psychologique, mais je ne veux plus aller à la clinique, qui est chronophage et me gêne dans ma relation de couple. Mais j'aimerais avoir une vie à moi que je puisse gérer comme je l'entend. Mais je ne veux pas faire de peine à mon mari. J'ai l'impression que le CMP m'offrirait un suivit plus allégé, mais si ça "colle" parfaitement avec la psychologue, mes expériences passées avec le psychiatre qui exerce là bas sont mitigées. En parallèle de ça, j'ai un super contact avec le psychiatre de la clinique, et je pense que mes entretiens avec l'infirmière pourraient être un grand bien, s'ils étaient plus fréquents. Mais cela signifierait continuer d'aller à la clinique au moins une après midi par semaine, priver mon mari de sa sieste, puisqu'il dort mieux quand je suis là, et rentrer "tard" à la maison. Une semaine sur deux, ça tomberait sur un "mauvais jour" à cause de son fonctionnement "ON/OFF", et il risquerait à chaque fois de faire des crises d'angoisse d'abandon. Du coup j’hésite à choisir une telle option. En même temps choisir l'option CMP, cela signifie quitter une équipe qui commence à me connaître pour recommencer tout ce travail d'approche ailleurs, et je ne suis pas certaine que ça soit une bonne idée. Je pourrais aussi choisir de tout laisser tomber, et de juste vivre en arrêtant de compter sur les autres pour aller mieux, et me secouer un peu les puces, en me faisant un peu plus violence, avec l'aide de quelques bouquins bien choisis, et y mettant le plus d'assiduité possible...

Au final, le choix me reviendra...
Mais je ne sais pas choisir.

Note ajoutée en 2017 : à la clinique Caussade, personne n'a su me dire ce que d'autres avaient essayé de me faire comprendre par ailleurs, c'est à dire que ma relation avec mon mari était totalement anormale et biaisée. Je pensais pour son bien être et non le miens, j'étais obsédée par ses colères et sa façon de vouloir vivre et j'essayais de ma calquer dessus sans le pouvoir... Il m'était impossible de savoir ce que je voulais, parce que mon mari faisait en sorte de me faire douter en permanence de mes choix qui ne lui convenaient pas. C'est aussi simple que ça.
Au CMP, en 2010, pourtant, une infirmière de garde avait essayé de me faire me questionner sur le sujet. Elle m'avait recommandé de m'informer sur l'emprise psychologique et les pervers narcissique.
Je n'étais pas prête, à l'époque.
Ni en 2013...

lundi 21 janvier 2013

Nouveau départ?

Mercredi soir je suis rentrée de la clinique tardivement. Il faut dire qu'après une après-midi dont l'utilité reste encore à démontrer, j'ai croisée mon amie Dorothée qui revenait de chez elle avant d'aller se reposer un peu. Nous avons discuté dans le hall d'accueil de la clinique et je n'ai repris la route qu'à 17h40. Trop tard au gout de mon mari, et finalement au mien aussi.
C'est toujours trop tard, le mercredi.

Je m'explique : depuis le début, en juin, je vais à la clinique deux après-midi par semaine. Au début le jeudi et le vendredi, puis peu à peu le lundi et le jeudi. Et depuis quelques semaines, le lundi et le mercredi. Je pars de chez moi à 13h15 et je rentre vers 17h voire 17h30, parce que j'ai souvent du mal à renoncer à la tentation d'aller "faire une course" au retour.

Seulement voilà, moi qui voulais travailler une dizaine d'heures par semaine, pour connaître un épanouissement personnel. Le reste de mon temps, je voulais le préserver libre pour être avec mon mari. Pourtant au bout de huit mois seulement, je me suis retrouvée avec six heures de plus "prises" sur ce précieux temps libre. Huit, si on compte les temps de trajet.

Or ces absences répétées sont de plus en plus un poids, pour moi.

La conséquence, c'est que je ne m'épanouis plus, à la clinique. Je régresse. J'empire, même.
Quand j'y suis arrivée j'avais un désir d'avancer et d'agir énorme.
Au fil des mois une tendance dépressive s'est emparée de moi et désormais je n'y vais plus qu'à reculons, en soupirant, avec pour seule motivation de voir ma chère Dorothée.

Bien entendu, dans mon état, celui de mon mari n'est pas pour rien. Au contraire. Mais contrairement à ce que me laisseraient croire les soignants de la clinique, ce n'est pas par ça que je me fais "bouffer", mais bien par mes sentiments d'obligations, notamment envers la cette structure de "soins". Or des soins, j'en vois peu. Ou en tout cas pas de ceux que j'attendrais, de ce qui me conviennent.
Certes je bénéficie de séances de relaxation individuelle (sur fauteuil de massage), d'aromathérapie, d'ergothérapie, de groupe de parole, de gym douce... et de temps à autre, j'ai même des entretiens avec l'infirmière.
Mais je ne me sens pas aidée. Je ne me sens pas soutenue. Et pire, je ne me sens même pas comprise.

Depuis bientôt huit mois, je vais dans cette clinique en hospitalisation de jour. Huit mois, ça devrait représenter beaucoup, si j'étais en TCC. Au lieu de ça, rien. Je stagne dans une structure parfaitement adaptée à des malades dépressifs, mais absolument pas à une phobique sociale qui a une prodigieuse envie de vivre et d'avancer.
On me laisse à mariner, pendant que la sécu et ma mutuelle crachent leurs sous en pagaille.

On me dit que je suis trop dépendante de mon mari, parce que, c'est vrai, je me suis souvent abritée derrière ses besoins à lui pour tenter d'affirmer les miens.
Les miens, de besoins, c'est d'être suivie pour de vrai.
D'avoir une thérapie de soutien, en individuel ou en groupe, voire les deux, bien ciblée sur mon problème d'anxiété sociale, et aussi sur le fait que je me retrouve accompagnante d'un homme malade, que j'aime et auprès de qui ma présence compte plus que tout ♥♥♥
Mes besoins, c'est de l'aimer, mais aussi de pouvoir le regarder en face en lui disant "Je t'aime, et je m'en sortirais sans toi... mais reste avec moi le plus longtemps possible!". Mes besoins c'est d'être respectée pour ça, et pas d'entendre cycliquement "l'important c'est vous".

Mes besoins, c'est de ne pas trouver mon mari en pleine crise d'angoisse, qui se prolonge tard dans la nuit, quand je reviens de la clinique. Mon besoin, c'est même de ne plus aller à la clinique, si y aller signifie nous faire souffrir tous les deux ainsi. C'est inacceptable et totalement irrespectueux. De moi, de lui, de nous.
Mes besoins, c'est aussi d'avoir du vrai temps pour moi, et pas de ce temps volé sur le trajet de retour de la clinique. Les gens ne semblent pas comprendre que ce temps là, il est en semaine, pas le weekend. Eux, ils ont leur propre mode de vie, ils fonctionnent de telle façon ou de telle autre, et sont finalement peu enclins à comprendre qu'on puisse vouloir vivre différemment.

Je n'arrive pas à voir reconnus mes vrais besoins à la clinique.
Encore une expérience négative à ajouter à la longue liste des psys, psys et repsys...

Avant tout ça, j'avais été mise en contact avec le CMP de Tarbes. Là bas, il y avait une psychiatre qui pratiquait la TCC. Le seul problème ? La psychiatre en question, justement, n'exerçait plus là bas, et la psychologue qui avait repris ses activités partait précisément en congé parental...
En avril 2012, pourtant, de retour à son travail, elle m'avait appelée, pour me proposer un suivi dans la structure publique. Malheureusement, comme c'était concomitant avec mon premier rendez-vous chez le psychiatre qui me suit actuellement, j'avais refusé. Pleine de bon sens, elle m'avait alors dit de ne pas hésiter à rappeler en cas de problème ou si je changeais d'avis.
De fait, j'ai repris contact avec le CMP. Mlle B. se souvenait toujours de moi.
J'ai rendez vous mardi 22 janvier 2013, à 9h.

Pour la suite de la clinique, je verrais à ce moment là.
Une fois de plus, je dois choisir. Continuer, arrêter ? Tout de suite, plus tard ?
Pfff...

 

mardi 25 septembre 2012

Premières créations en clinique

À la clinique, le lundi après midi, c'est ergothérapie. Et bien souvent atelier créatif...
J'ai déjà produit quelques œuvres, centrées sur les arbres, que j'aime tant. Après tout, le vert, c'est la couleur de l'espoir, de la vie...
Carton plume et tissu encastré.

Bois découpé et peint

mardi 24 juillet 2012

L'été arrive enfin

Ouf! le beau temps est enfin de la partie! On commençait à se demander où il avait bien pu passer, celui-là!
Peut être est-ce la météo, ou peut être est-ce le temps que je consacre à des jeux sur Internet (CastleVille) ou sur mon PC (Totem Tribe Gold), en tout cas, je n'ai guère écris ces derniers temps. Pourtant, j'en ai eu à vivre, de belles choses. Surtout grâce à la clinique Caussade, je dois dire, et aux autres patients que je croise là bas. Bien entendu, je n'accroche pas avec tout le monde, mais dans l'ensemble l'ambiance est conviviale. J'y vais désormais tous les lundi et jeudi après midi, une petite routine qui me convient bien et qui m'offre de plus en plus souvent de bons moments de rigolade, grâce à ma copine Dorothée ;).
J'y ai même apporté du gâteau courgettes/cacao hier, avec un peu de chocolat (histoire de concurrencer Dorothée, justement!). Il y avait aussi de la menthe fraîche, apportée par une autre dame, ce qui a réveillé en moi l'envie de reconstituer mon jardin d’aromatiques et d'avoir au plus vite menthes, mélisse, verveine et autres délices à infusions...

Je me sentais tellement bien, hier, que je suis allée seule pour la première fois au Leclerc de l'Ormeau (j'y avais déjà été avec mon mari plusieurs fois) et même au marchand de journaux (j'ai acheté pour 20 euros de magazines, je me suis un peu lâchée...)

En fin de semaine, la clinique ferme ses portes pour trois semaines, réouverture le 20 aout.

mardi 5 juin 2012

Demies journées d'hospitalisation...

J'en ai déjà parlé, depuis le 10 mai dernier, je vois un psychiatre qui me convient très bien, au sein d'une clinique psychiatrique des environs de Tarbes. Excellente nouvelle pour moi, un groupe d'anxieux sociaux devrait être constitué en septembre. Autre excellente nouvelle pour moi : en avril 2011, une nouvelle aile a été créée dans la clinique, de sorte à permettre l’accueil de jour pour des soins spécifiques, tels que relaxation, balnéothérapie, etc.
Mon psychiatre m'a prescrit 6 demies journées là bas.
Pour l'instant j'en ai fait deux.
La première était vendredi 1er juin.
J'ai commencé par un cours de relaxation guidée. De grosses difficultés pour parvenir à maintenir la respiration ventrale. Et une crise de tremblements incontrôlables, très vite, comme si mon corps tout entier se rebellait contre cette détente inattendue. J'ai frôlée la crise d'angoisse... Il parait que ce n'est pas une réaction inhabituelle, alors ma foi, je dirais que ça s'est bien passé.
J'ai enchaîné avec un entretien infirmier, encore des papiers à remplir, et puis de la parole.
Pour finir je me suis retrouvée en balnéothérapie, allongée dans un bain à jets, pendant un temps qui m'a semblé prodigieusement long. J'avoue ne pas vraiment être parvenue à me détendre, et j'ai même trouvé le moyen d'avoir froid, dans une eau à 35°C!

Ma deuxième demie journée, c'était hier...
J'ai commencé par la balnéo, cette fois, et même si j'ai encore eu un peu froid, j'ai réussi à mettre en place la respiration ventrale la plupart du temps, et le temps m'a paru moins long.
Ensuite j'ai participé avec quatre autres personnes à une séance d'ergothérapie, qui a duré jusqu'à la fin de l'après midi. C'était bien, même si j'ai senti mon anxiété. En tout cas, j'étais contente de pouvoir échanger avec les autres personnes, pour la plupart victimes de dépression.

Ce n'est bien entendu pas en 6 heures que j'ai pu apprendre à me détendre et lâcher prise. Mais ça m'a fait du bien, sans aucun doute.
Et puis cette nuit, j'ai bien dormi, pour la première fois depuis plusieurs jours.
Service d'hospitalisation de jour

mercredi 23 mai 2012

Psy, psy et repsy...

Je suis en train de regarder le magazine "Enquête de santé" sur les Psys... ça tombe bien, ça faisait quelques temps que j'avais envie de faire un billet sur le sujet. D'ailleurs le billet récent d'Anouchka sur le coaching rejoint assez bien le reportage de France 5. Ils en parlent dans le documentaire de première partie.
Par ailleurs, très vite dans le débat qui suit le reportage, une des intervenant relève que "psy", ça ne veut rien dire. J'en suis convaincue : entre les psychologues , les psychiatres, les psychanalystes, les psychothérapeutes etc, la plupart des gens nagent en pleine confusion. Sans compter mon mari qui, quand il dit de certaines personnes qu'elles sont "psy"... veut dire "psychologiquement atteintes".
Mais je précise : ce billet ne concerne pas le magazine de France 5, qui n'a été qu'un déclic pour écrire. D'ailleurs je n'ai toujours pas fini de le regarder, et certains aspects m'ont plutôt déçue (pas assez exhaustif sur les différents "psy" et les pratiques... ni sur les réels besoins de la population).

Des psys, j'en ai vu pas mal à partir de mes 12-13 ans.
Je vous épargne toutes les difficultés pour consulter, je les ai citées ou le ferais dans d'autres billets relatifs à mon histoire.

1) Une psychologue clinicienne, d'abord, diplômée, exerçant en libéral. J'étais au collège. Et depuis des années, ça n'allait pas, mais alors pas du tout.
Autant vous prévenir de suite, ça n'a pas collé. Pendant tout le temps où je l'ai vue, j'ai avant tout cherché à lui plaire, à rentrer dans les clous, et chaque fois que j'osais parler vraiment de moi, je me suis sentie jugée, au lieu d'être aidée. Bref, elle ne me comprenait pas et je crois que c'était réciproque.

2) Ensuite, vers 14 ou 15 ans, alors que j'étais encore au collège, j'ai vu un infirmier psy (donc qui avait le diplôme d'état d'infirmier, et qui s'était spécialisé en psychiatrie). Il faisait les évaluations pour le CMP du coin.

3) L'entretien suivant, c'était avec une autre "psy"... psychiatre ? Psychologue ? Je ne l'ai jamais su. De toute façon, ça n'a pas accroché du tout du tout. Avant même qu'on se voit : elle avait plus de 20 minutes de retard, avait fumé dans les locaux du centre social avant de me faire entrer, bref, je l'ai jugée ennemie d'emblée. Et après m'être un peu forcée à y aller, et bien je n'ai pas insisté.

4) Après une période sans voir personne (mais toujours mon malaise vissé au corps, palpable, mais in-identifiable, sans nom, sans visage), j'ai vues les infirmières du lycée, qui venaient à mon secours régulièrement, quand je piquais une "crise de nerfs". En fait identifiées aujourd'hui comme des crises d'angoisse, quand mon incapacité à étudier normalement, avec les autres, devenait trop oppressante pour moi.
Elles n'étaient pas "psy", mais bon, un diplôme ne fait pas tout. La capacité d'écoute, pour moi, est peut être le critère le plus important. Elles m'ont proposé des solutions, aussi, mais je n'étais pas prête, et puis, j'en avais marre des psys... un peu.

5) Quand j'ai voulu faire le CNED, on nous a dit qu'il fallait que je vois un pédopsychiatre (en fait, j'avais plus de 16 ans, ce n'était pas obligé). J'ai haït ce type dès que je l'ai vu. J'ai eu tellement peur qu'il m'empêche de quitter le lycée. Je me suis efforcée de faire bonne figure autant que faire se peut. Mais j'ai ressentis un profond soulagement quand il a dit que cet entretien ne servait à rien, vu mon âge.

6) Quand j'ai essayé de suivre des cours par correspondance, ma mère m'a convaincue d'aller au CMP... en scooter. Un calvaire que j'ai décris récemment. Et pour ne pas me confier plus que ça, en plus. Au contraire, j'avais honte de parler. Je me sentais travaillée par des tas de choses, et je n'étais capable d'en évoquer aucune qui ait de l'importance, voilant mes vraies difficultés derrière un babillage sans intérêt.

7) Quand j'ai réintégré un établissement scolaire, j'ai vue la "psy" (psychologue?) qui tenait une permanence au lycée. Pour la première fois j'ai osé aborder avec quelqu'un le problème que j'ai avec la nourriture. Je ne connaissais pas le terme d'hyperphagie à l'époque. Je mangeais pour occuper tout ce vide qui me dévorait, jusqu'à être saturée de nourriture, nauséeuse. Mais pour elle, ça n'était pas grave : j'avais un IMC normal pour mon âge, je ne me faisais pas vomir ni rien. "Tout le monde grignote un peu comme ça, pour le plaisir". Défaut flagrant dans l'évaluation de la souffrance psychologique occasionnée par ces grignotages incessants. Du coup, je n'ai pas insisté, et je ne lui ai pas parlé de ces autres jours, pendant lesquels je restais parfois sans manger de la journée (un bol de thé sans sucre n'a jamais nourrit personne), pour dévorer le soir venu.

8) Psy indéterminés, encore. Toujours dans mon petit lycée d'Oléron, il y a eut un atelier "sophrologie" de mis en place à midi, certains jours. Mais je n'ai pas osé y aller plus qu'une séance d'introduction. Sans suites.

9) Psychologue clinicien, chercheur... un de mes enseignants, en fait. Fac de psycho, première année... J'avais 20 ans. J'ai basculé très tardivement de la section "sociologie" à celle de "psychologie". Ce n'était pas un rendez-vous de psy. C'était pour discuter des TD, que je ne pouvais pas intégrer, comme ça, en cours de semestre. Une chance pour moi, d'ailleurs, car travailler en groupe m’aurait fait sans doute beaucoup souffrir (et d'ailleurs, c'est le commencement des TD de sociologie qui m'avait fait complètement paniquer). Il m'a dispensée de TD et fait passer l'épreuve écrite de fin de semestre (j'ai eu une bonne note)... mais finalement en cours d'entretien, j'ai craqué, et il m'a soutenu. Mais n'a pas dit les mots magiques... "anxiété sociale". Si seulement il avait pu les dire! Mais il m'a quand même parlé de la médecine préventive du campus.

10) Psychiatre de la médecine préventive, à l'université. Je me sentais si mal. Et pourtant j'avais un équilibre, donc, même si ma souffrance psychologique était visible, finalement, elle n'a rien pu faire pour moi, n'a pas su à qui m'adresser.

11) Un bond dans le temps. Plus de psys. Juste mon médecin traitant, qui m'écoutait dans son bureau, qui essayait de faire ce qu'elle pouvait pour moi, de traiter mon anxiété. Jusqu'au jour où elle les dira, elle, ces mots magiques. "Pour moi, ce que vous décrivez finalement, ça ressemble à une phobie sociale". J'avais 27 ans et quelques...
Et elle m'a adressée à un psychiatre...

12) Premier essai. Je lis les tarifs dans la salle d'attente : plus de 60 euros la séance ! À ce prix d'or, j'espère que la séance dure une heure.
Au bout de 20 minutes, c'est fini. Le psychiatre m'a interrompue plusieurs fois. Il est polonais, et ne comprenait pas quand je parlais trop vite.
Il m'a donné un autre rendez-vous, mais finalement j'ai rappelé pour annuler.

13) Retour chez mon médecin pour demander un nouveau courrier. Cette fois ci j'ai vu sur le site de la sécu que le Dr.V. est conventionné. Et dans l'annuaire, c'est marqué "relaxation". Mais ça ne colle pas. C'est un de ces psychiatres qui restent derrière leur bureau, sans parler, les yeux mi-clos, qu'on se demande s'ils ne sont pas carrément en train de s'endormir.
Il me déplait, et je quitte la première séance en larmes. Je me dis d'abord que c'est normal, que c'est la tension nerveuse qui s'évacue... mais bon, en même temps, je ne l'aime pas trop, ce type, et ses quart d'heure non plus.
À la deuxième séance, il se moque carrément de moi (du moins ça y ressemble) quand je lui dit que je voudrais que tout le monde m'aime (je sais que c'est con et irréaliste, ça va, je suis pas débile, mais bon, en même temps, je voudrais que tout le monde m'aime, et je ne peux pas m'en empêcher). Il m'interrompt, me contredit. Grrr.
La troisième séance est la dernière...

14) Cette fois c'est la bonne. La psychiatre est un peu âgée, mais très gentille. Elle n'est pas passive, et discute avec moi. Nous allons passer six mois "ensemble". Mais elle est la première à s'avouer incompétente pour m'aider à aller mieux. Elle m'aura au moins aidée à mettre de l'ordre dans mes pensées, à comprendre pourquoi je suis comme ça. Mais le pourquoi ne m'aide pas à guérir. Elle m'aura donnée son écoute et sa gentillesse. Mais je fini par arrêter de la voir, n'y trouvant plus rien.
Elle a essayé de stabiliser mon humeur, aussi, mais les médicaments me faisaient dormir, alors on a laissé tomber.

15) Ensuite, j'essaye la sophrologie... ou plutôt, je fais une seule et unique séance chez une psychologue sophrologue. 70 euros les 45 minutes. On ne fait que parler. Je n'ai pas les moyens, je laisse tomber.

16) Après mon déménagement à Tarbes, au printemps 2011, je vais au CMP... je suis reçue par l'infirmière psy. On parle longtemps, longtemps. Mais la psychologue qui pratique des thérapies comportementales et cognitives part malheureusement justement en congé maternité, lequel sera suivit d'un congé parental. Retour en mars 2012.

17) À défaut de cailles, on mange des grives. Je consulte le psychiatre du CMP. Un espagnol. Même problème qu'avec son collègue polonais, il n'arrive pas à me comprendre quand mon débit de paroles devient trop rapide. Et puis j'en ai marre de redire encore et encore toujours les mêmes choses à tous ces psys. J'en ai marre marre marre. Je fais deux séances, puis je passe l'éponge.

18) Et puis là... le 13 avril, j'en parle à mon médecin traitant. Celui à qui j'ai dit la première fois que je l'ai vu que j'avais des troubles anxieux généralisés et une forte anxiété sociale. Celui là même qui m'a répliqué "ça pourrit bien la vie, tout ça". Et bien je lui dis que ça ne va pas, ces derniers temps, que mon équilibre n'est pas si équilibré, que j'ai besoin d'aller mieux, pour moi, pour mon mari. Il me met sous anxiolytiques et surtout me fait un courrier pour un psychiatre. Mon psychiatre.
Je l'ai vu pour la première fois le 10 mai.
C'est un jeune.
On a discuté de moi, de ma famille, de mes lectures (les livres de Christophe André). Et de TCC.
Je le revoit le 30 mai prochain.
Et le 01er juin, j'entame des demies-journées d’hôpital de jour, pour apprendre à gérer mon anxiété. Lundi 21 mai, je fais mon admission administrative à la clinique de jour.

J'espère que cette fois ci, c'est la bonne!
J'étais assise là, lundi, pour mon admission.

jeudi 10 mai 2012

Hausse du moral...!

J'avais un rendez vous très important cette après midi.
J'en suis sortie heureuse, après 45 minutes de paroles et de tentatives d'explications de ma part.
Je vais avoir un suivi, un vrai, avec des ateliers en groupes en accueil de jour, et un suivi en individuel avec le psychiatre.
Je sais que ça va me demander des efforts, mais je suis convaincue que ça en vaut le coup.
Je me sens bien, cette après midi.

Si seulement il faisait moins chaud!

lundi 7 mai 2012

Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quelle étagère...?

Jeudi 10 mai, à 13h30, je serais dans le bureau d'un psychiatre spécialisé en TCC.
Mardi 22 mai, à 9h, je serais dans le bureau d'une psychologue du CMP spécialisée en TCC.
Deux thérapeute valent-ils mieux qu'un ? Je ne sais pas, en tout cas mon médecin traitant m'a conseillé de voir les deux, au moins pendant un temps, ne serait-ce que parce qu'on "accroche" pas forcément avec tous les psys.

Ces deux rendez vous, dont l'un imminent (vendredi dernier, quand j'ai songé que mon rendez vous du 10 était si proche, j'ai eut un violent haut-le-cœur) m’amènent à revenir sur mes motivations en matière de thérapie.
Après tout, je me sens bien. En équilibre. Mais comme je l'écrivais il y a peu de temps, il suffit souvent d'un petit rien pour que cet équilibre s'effrite.

Pas inutile, alors, de me remettre en mémoire les raisons qui me font consulter (si vous lisez ce blog depuis quelques temps, vous avez une idée globale du problème... mais pas si facile de le résumer à un psy). Il s'agit pour moi de remettre mes idées en ordre. Ordre de bataille?

♦♦♦

Pour beaucoup de gens, quand on a un problème de souffrance morale, on devrait résoudre ça seul, "comme un grand". Je n'échappe pas à cette règle d’orgueil. J'ai essayé. Puis j'ai essayé de me faire aider, puis j'ai été déçue par une "aide" qui tombait à coté, qui ne trouvait jamais le vrai problème... des psy qui concluaient parfois que, finalement, je n'avais pas de problème.
Si, en plus de 15 ans d'introspection et de tentatives de suivi, je n'ai pas réglé mes problèmes, au moins sont ils aujourd'hui identifiés : troubles anxieux généralisés et phobie sociale.

Par ailleurs, pour certaines personnes, consulter un psy (psychologue, psychiatre, psychanalyste, etc), c'est prendre le risque de devenir dépendant de cet "autre", de ne plus être capable d'avancer dans la vie sans lui. J'avoue que cette crainte m'a taraudée pendant des années, sans que je l'ai toujours formulée ainsi. C'était plus une idée qui restait tapie à la lisière de ma conscience. Une crainte parmi tant d'autres. Et puis au cours des deux dernières années, il me semble que j'ai su dépasser cette crainte là.

Autre crainte... Guérir ? Serais-je encore la même, alors ? La fin de la thérapie constitue donc une grosse angoisse. Heureusement, cette crainte a elle aussi volé en éclats, grâce aux six mois durant lesquels j'ai consultée une psychiatre, à Angoulême... Au bout de ce temps, elle a confirmé que je connaissais le "pourquoi", mais qu'elle était incompétente pour m'aider à résoudre l'équation. À des collègues de prendre le relais.

Voir un psy, c'est aussi le risque d'être confrontée à des choses douloureuses (heureusement j'ai déjà fais un bout de chemin et je sais aujourd'hui qu'on dépasse ce genre de chose...). Il faut accepter cette catharsis, et la faire sienne.

Voilà pour les grandes lignes...
Reste la crainte de faire des démarches pour rien, encore une fois... que ça ne "colle" pas avec le psy, la psy, et que je me retrouve de nouveau bloquée avec moi même.

♦♦♦

Qui suis-je ? Où vais-je ? Dans quelle étagère ?

Faisons le point...

Mes émotions : si je me sens bien mieux qu'il y a quelques mois, je demeure extrêmement sensible au stress, malgré les anxiolytiques. Je suis facilement irritable, d'où une agressivité que je supporte mal. La culpabilité me ronge moins ces derniers temps, surtout depuis que j'ai su dire "non" à mon employeur, mais je sais bien que ce sentiment reste récurrent chez moi. J'ai un manque de confiance en moi difficile à dépasser.

Mes sentiments sur moi même : J'aimerais être moins renfermée, moins inactive. J'aimerais avoir envie de faire des choses, d'être plus épanouie. Ma façon d'être me déplait parfois énormément. Il y a encore quelques mois, je ne me sentais pas capable de grand chose, et continue encore de douter de mes capacités. Ainsi, malgré ma licence en droit, je me sentirais incapable d'occuper un poste à un niveau plus élevé que celui que j'ai actuellement. Je ne m'en sens pas capable, et si les gens viennent à me dire le contraire, j'ai la conviction profonde qu'ils se trompent.
J'avance souvent sous la contrainte, parfois simplement issue de ma peur de décevoir les autres.
Prendre des décisions (importantes ou non) me terrorise et je cherche à éviter cette situation le plus souvent possible.
Je ne suis rarement satisfaite de mes performances, scolaires ou professionnelles : c'est toujours soit trop dur, soit trop facile.

Mes relations aux autres : Mes relations avec mes parents se sont améliorées ces derniers mois, surtout depuis que j'ai changé de regard sur nos relations, en février dernier.
Je n'avais quasiment pas de rapports avec les autres il y a encore peu. Pas d'amis ou de vagues connaissances. Ni seule ni en couple, d'ailleurs. Au plus quelques relations éphémères, en cours de scolarité, ou pendant des contrats d'intérim.
Mais j'ai une copine voisine, depuis quelques mois...
Sinon j'ai souvent plutôt peur de mes collègues (qu'elles jugent mal mon travail quand je les remplace), de mes supérieures (qu'elles prennent mal mes refus répétés de faire des remplacements, par exemple).
Et les autres, ceux que je ne connais pas, que je vois, qui me voient, que je côtoie, parce qu'il le faut (à la sécu, à la banque, etc), et bien ils me mettent mal à l'aise, génèrent de l'angoisse.

Ma façon de vivre : Je suis accro à mon PC. J'ai du mal à meubler mes loisirs sans lui. Et pourtant je n'en fais pas grand chose (bloguer, c'est peut être 1% du temps que je passe sur le net). Jouer est ma plus grande occupation. Alors que j'aspire à "décrocher", mais je n'ai fais rien, si ce n'est pour cuisiner (et bloguer... et regarder la TV en cuisinant).
Je me lève, je prend le petit déjeuner, et je saute sur mon PC. Si je suis courageuse, je lance une émission et fais du vélo d'appartement. Sinon je rester fixée dessus, jusqu'à ce que je doive aller travailler, ou préparer à manger. Pourtant je suis soulagée quand mon mari me propose d'aller marcher avec lui, ou de siester... et frustrée en même temps (accro, je vous dis!!!).
J'aimerais avoir des loisirs plus "constructifs", plus créatifs. Mais je n'arrive jamais à me lancer. Souvent je me donne comme excuse que pour faire les trucs que j'ambitionne, il faut sortir, ou bien acheter du matos, et que tout ça m'angoisse.

Les événements importants de l'année écoulée : C'est là que ça devient drôle : l'année écoulée a été super riche, comparativement aux précédentes! Parce que si en 2009 j'ai obtenu mon diplôme (Licence en droit), puis ai fais quelques missions d'intérim très anxiogènes, c'est seulement en novembre 2011 que j'ai commencé à travailler "pour de vrai".
Cette année, j'ai décroché un CDD dont j'étais quasi-certaine d'obtenir la transformation en CDI (et ça a été le cas). Entrer dans le monde du travail, à 29 ans passé, ça m'a fait un bien fou, et m'a obligée à me rendre compte des progrès que j'ai pu faire. Mais mon anxiété sociale restant toujours bien présente, et je vois donc que j'ai encore des efforts à faire, mais que j'ai besoin pour cela d'être aidée.

Nous avons emménagé en Hautes-Pyrénées le 28 mars 2011, autant dire il y a un an.

Il y a encore un an, j'envisageais une formation plutôt qu'un emploi, dans l'idée que ce serait "plus facile" pour moi d'aller en formation que de travailler. Le choc que j'ai eu en obtenant une place pour ladite formation, dans des conditions épouvantables, alors même que je signais mon CDI m'a démontré le contraire et j'ai été forcée de faire un choix douloureux, mais que j'assume finalement pleinement.

Il y a un an aussi, j'avais entamées les démarches pour une prise en charge au sein du CMP de Tarbes, mais la psychologue spécialisée en TCC partait justement en congé maternité, puis parental... j'avais laissée la chose en "stand-by".

Et puis... et puis mon mari a eu des ennuis de santé, et ma santé psychique est revenue sur le premier plan de la scène. J'ai été forcée de prendre conscience que mon "équilibre" n'était pas si stable que je me le laissais croire, et que mon instabilité réelle était très pénible à vivre pour mon mari. D'où remise en branle de la machine de soins.

Mon point de vue sur le passé : Il a beaucoup changé en février dernier, quand mes parents sont venus et que j'ai enfin pu évoquer avec eux ma maladie. Je me suis alors rendue compte que je me souvenais souvent très mal des "grands événements" de mon enfance. J'ai aussi eu l'occasion de voir qu'ils étaient quant à eux passés à coté de choses "essentielles" que je tenais pour évidentes. Ces "faux" souvenirs, résultats de distorsions cognitives (encore elles ^^) contribuent à mon désir de suivre une thérapie.
Une chose est sûre, quand j'étais enfant, j'étais gaie, je chantais sans cesse, j'étais curieuse de tout, j'allais facilement vers les autres et était plutôt extravertie.
Ensuite je suis devenue solitaire, d'humeur souvent triste, cherchant souvent la compagnie des adultes, synonyme de protection. Je ne saurais dire exactement à quel âge... j'ai le sentiment que le basculement a commencé dès la maternelle. Des abandons par des "petites copines" pour des motifs anodins, le départ de ma sœur en CP... le mal au ventre en allant à l'école... des petites choses, de petits détails. Les petits ruisseaux font les grandes rivières.

Mon point de vue sur l'avenir : Il y a deux ou trois ans, je me disais que si les choses continuaient d'être telles qu'elles étaient alors, j'aurais du mal à travailler, à vivre, à me construire, à maintenir mon couple en santé. Aujourd'hui je me rend compte que je travaille, même si ce n'est pas parfait, que je vis, malgré tout, et que pas à pas, je me découvre.
J'ai envie de vivre, d'apprendre à me faire confiance et faire confiance aux autres. J'ai envie de faire tomber les barrières et je suis certaine d'avoir en mains les clés pour y arriver.
Oui, je tiens mon avenir entre mes mains, j'en suis actrice à part entière, et j'ai soif de cet avenir, même si je présent que tout ne sera pas rose et facile...
Je veux cesser de voir le monde à travers mes angoisses, vivre mieux, être libre dans ma tête.
Je commence une thérapie, je veux que ça me mène quelque part, et je compte bien m'y impliquer pour que ça soit le cas.

Un jour, je ne serais plus assistante de vie. Un jour, je serais responsable de secteur, ou j'occuperais un poste en relation avec ma licence. Ou bien encore je serais toujours assistante de vie, mais en libéral. En tout cas, j'arriverais à vivre pour de vrai !

J'ai le sentiment d'avoir une grande force de vivre. Il l'a toujours fallut. Si je ne l'avais pas eu, je me serais laissée en arrière, j'aurais abandonné, d'une manière ou d'une autre. Parfois je suis allée la puiser dans le besoin de ressentir du plaisir, ou encore de la douleur, pour sentir que je vivais vraiment. J'ai aussi un profond besoin de ne surtout pas faire de mal aux autres. Et je flirte parfois avec la ligne de vide, au bord d'un gouffre... la peur de ne plus vivre.

Mes attentes face à la thérapie : Pour moi, un thérapeute ne doit jamais juger. Il doit aider à démêler les dysfonctionnements, aider à assumer des choix, et cela en s'efforçant de prendre conscience de nos points forts et de nos faiblesses. Il doit aider à vaincre les peurs et les angoisses. Il doit apporter son concours pour nous aider à mieux nous évaluer.
À un psy, je demande un coup de pouce, une autorité qui me pousse en avant.
Je n'ai pas besoin d'un analyste, qui me fera parler sur des points mille fois étudiés, par moi, par d'autres. Si je lui parle du passé, de ce que je ressens, de toutes ces choses, ce devra être dans le seul but de lui montrer les points de blocage, pour qu'il m'aide à soulever, doucement, progressivement, chacun des loquets qui m'enferment à l'intérieur de moi même.
Une analyse, je n'en veux plus. J'ai déjà donné. Et comme je suis anxieuse sociale, que je cherche systématiquement à plaire aux autres... et bien je cherchais à plaire à mes psys! et donc je disais "oui oui" face aux analyses proposées, même si mon cœur et tout mon être hurlait "non".

Je veux une thérapie de soutien, avec un thérapeute directif. Tout le contraire d'une psychanalyse.

mercredi 25 janvier 2012

Mon corps...

Machine aimée et détestée.
Enveloppe ordinaire de femme, avec des formes bien placées, dont j'ai appris à reconnaître qu'elles doivent évoluer dans le temps... Perdu le 38 uniforme de mes 18ans, aujourd'hui seul le torse y est encore conforme, les hanches touchant au 40/42. Peu importe, j'aime mes formes et les assume pleinement. Ce n'est pas contre ce corps là que je me  révolte, que je m'insurge.

C'est contre l'autre, celui au dedans. Les rouages, les fluides.

La machine, celle qui tousse, qui grince, qui se grippe.

Douleurs, tremblements, démangeaisons, eczéma, coliques quotidiennes, et une chimie déréglée qui donne une humeur en dents de scie, en montagnes russes, avec loopings intégrés.

Horreur. Ce corps que certains me disent "trop écouter", alors que d'autres me disent "ne pas assez écouter" (sans compter ceux qui me disent les deux, en alternance, en fonction de mon discours, de mon respect de leurs consignes...).

Le ventre en miettes, plusieurs fois par jour, je n'en peux plus, ça m'épuise. Chaque fois la même urgence, la même délivrance, la même souffrance. Épuisant. Et déprimant : avant cela ne m'arrivait qu'en situation de stress, d'angoisse (quand je sortais de chez moi, que j'allais à la fac, que j'allais à un rendez-vous...), mais aujourd'hui, c'est devenu chronique... et s'y ajoutent les coliques purement nerveuses des situations anxiogènes.

Le corps qui trompette sa souffrance, son état de tension, j'ai toujours connu. Les douleurs nerveuses dans les jambes quand j'étais à la primaire, la vessie qui me lâchait lâchement... Puis des douleurs, encore et encore, des tremblements, des saignements de nez nerveux, des cystites encore et encore et encore, sans parler de mes troubles d'hyperphagie boulimique me conduisant aux vomissements, à la nausée... mais aussi des troubles du goût, longtemps, et encore un peu aujourd'hui...
Et tous ces maux...
Pourtant j'ai les mots pour le dire, ce mal être que j'ai au profond de moi.
Reste à mettre en place les outils pour me libérer du mal être, puis me réapproprier la machine, le corps tordu par des années d'angoisse généralisée.

J'ai peur, j'ai mal, je suis épuisée.

Mes troubles sont la preuve que, malgré mon impression actuelle que "je vais plutôt bien", et bien ça ne va pas, justement. Tout fout le camp, en fait.

Il serait temps de mettre en œuvre les grands travaux.