Affichage des articles dont le libellé est Espace vital. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Espace vital. Afficher tous les articles

lundi 10 octobre 2016

Je m'envole...

Oui, je vole...

Nous sommes le 10 octobre 2016 et je retourne chez moi.
Chez moi, c'est un appartement situé au septième étage, environ 85m², T3 bis...
Je n'osais pas franchir le pas depuis le décès d'Alain, mais j'ai réalisé que j'étais prête et que j'en avais besoin.
J'ai passé une partie de ma journée de vendredi à bouger les meubles, agencer les pièces selon mes vrais désirs. L'espace bureau à changé de pièce, comme l'espace salon, mon lit et l'armoire qui lui faisait face se sont intervertit, plusieurs meubles ont migré de pièces en pièces...

Il me reste beaucoup de travail pour transformer cet endroit en "nid douillet"... La cuisine ne ressemble à rien, ni la salle d'eau, et il y a beaucoup de choses encore à rénover. Peu importe. À partir de maintenant, j'ai de nouveau un vrai "chez moi", avec une vraie vie.


dimanche 26 juin 2016

Solitaire... ou limiter ma souffrance quotidienne.

J'ai besoin de l'écrire, comme si je pouvais effacer la culpabilité de mon cœur, comme si ça pouvait combler le vide.

Je ne suis décidément pas bien "en couple".
J'ai besoin de rester seule, j'ai besoin d'être seule.


Pourquoi ai-je donc tellement de mal à le faire comprendre avec ça, pourquoi est-ce que j'amène malgré tout les autres à penser que je suis bien, alors que ça n'est pas tout à fait"ça" ? 

Malgré ce que certaines personnes en pensent, je n'arrive pas à fonctionner sans me poser des questions ou sans être envahie émotionnellement par les préoccupations des autres.
C'est pour cela que je me sens mieux seule, je crois.
J'ai déjà mes préoccupations à gérer. Lorsque s'y ajoutent celles de personnes à qui je suis attachée, je ne tourne plus rond.

Une nouvelle rupture...
Les personnes n'y sont pour rien.
C'est moi qui suis en cause.
Troubles de l'attachement, comme le dit ma psychiatre ?
Peut être bien...
En tout cas le problème dans les relations que j'ai pu avoir, ça a souvent été moi, quand même.
C'est ce que j'éprouve.
Le schéma se répète, de loin en loin.
Je suis bien avec quelqu'un, il ou elle m'accorde de l'intérêt, du temps, des sentiments.
Je répond positivement.
Mais quand on se rapproche trop, ça devient compliqué.
J'essaie de dire que ça ne va pas, mais au lieu de ça, je délivre des "je t'aime" par douzaines...
C'est un processus qui peut durer des semaines, des mois. C'est très anxiogène.
Plus le temps passe et plus j'appréhende le fait d'exprimer mes doutes, mon besoin de prise de distance...
Trop de culpabilité à l'idée de rendre l'autre malheureux.
Pourtant je me rends malheureuse moi même, en laissant les choses telles quelles. Mais c'est une souffrance choisie.

C'est dur d'être ainsi.

Pendant des années, j'ai culpabilisé d'être solitaire.
J'avais peur du monde, de la société, des autres êtres humains.
J'ai toujours peur, mais moins qu'avant.
Je commence à comprendre mes difficultés, ce qui rend le monde moins effrayant.

À force de culpabiliser d'être solitaire, j'ai haïe ma solitude.

Non que j'ai tenu particulièrement à vivre en compagnie des autres...
Mais je me sentais stigmatisée par ma solitude.

J'ai toujours aimé les échanges avec des tiers, pour discuter des sciences, sciences techniques, sciences humaines. Ce genre d’interactions me plait beaucoup.

Par ailleurs je suis faite de chair et de sang, d'un réseau nerveux avec des zones sensibles, de multiples substances chimiques dont les hormones et phéromones.
Le désir est présent en moi, depuis longtemps.
La sexualité est une chose naturelle.
C'est une forme d’interaction comme une autre.

Seul problème : pour arriver à l'expression de ce besoin humain de partager de tendres moments, des interactions sociales sont nécessaires.
Il fut un temps où cela pouvait être vraiment problématique, pour des personnes comme moi, qui ont du mal à interagir avec les autres, mais qui ont pourtant des désirs physiques...
Aujourd'hui, il y a Internet et sa diversité de sites de rencontres, pour tous les gouts et dans tous les styles.

J'ai utilisé ce moyen dès que j'ai pu.
À quelques exceptions près, c'est de cette façon que j'ai rencontré toutes les personnes avec qui j'ai échangé du plaisir et de beaux moment.

Même mon mari, je l'ai rencontré via Internet, c'est dire.
Cette relation était une erreur. La vie a deux m'a toujours été pesante, mais je ne savais pas comment y échapper. J'ai toujours été exagérément démonstrative. Des tonnes de je t'aime.
Au fond de son lit un macho s'endort
Qui ne l'aimera pas plus loin que l'aurore
Mais elle s'en fout elle s'éclate quand même
Et lui ronronne des tonnes de "Je t'aime"
C'est un peu ça. Le macho en moins.
Les autres ont toujours été plus amoureux de moi que moi d'eux.

Chaque fois qu'on m'a dit "je t'aime", je suis pourtant tombée dans le panneau...
Dans mon besoin infini d'être aimée et comprise, je me suis laissée aimer, jusqu'à m'étouffer moi même avec mes tentatives de ressentir les "bonnes" choses.

Qu'ai je donc, d'ailleurs, à faire ainsi tomber amoureux les autres?
Certaines trouveraient ça super... pour moi c'est une sorte de malédiction.
Je ne veux pas qu'on tombe amoureux de moi.
Être appréciée, désirée, être trouvée sympathique, rigolote, intéressante, fréquentable, que j'inspire de la tendresse, de l'affection, de l'attachement... oui.
Mais ne tombez pas amoureux, S.V.P.
Comment dire à quelqu'un qui me déclare sa flamme que moi, je l'aime bien, j'ai de l'amitié, du respect, de la tendresse, du désir... mais que je ne comprend pas l'intérêt d'être amoureuse? L'amour, ça me fait souffrir. Je ne souhaite pas souffrir davantage que je souffre déjà. Alors l'amour, ça ne me sert à rien, à part avoir des problèmes...

Comment expliquer à une personne que je ne développe pas ce désir de fusionner ma vie avec la sienne ?

Je ne veux pas qu'on "tombe en amour" pour moi.
Je ne suis pas intéressée par une vie à deux.
Je veux vivre, sans blesser les autres, heureuse si je le peux, malheureuse le plus souvent... mais en restant "célibataire".

J'ai eu pas mal  "d'histoires d'amour", en une vingtaine d'années...
Mais comme le chante si bien Catherine Ringer, les histoires d'amour finissent mal, en général. Surtout quand l'autre aime plus que l'on ne l'aime...

J'ai toujours été soulagée par les ruptures, qu'elles soient de mon fait ou initiées par mes partenaires.
Je retrouve alors ma liberté d'être moi même.

Car quand je suis "en couple", je fais malheureusement bien plus attention à l'autre qu'à moi même. Je m'oublie.
J'essaie de composer un personnage qui correspondrait aux attentes supposées de l'autre.
J'ai parfois l'air totalement égoïste, narcissique, et pourtant c'est tout le contraire.
Je culpabilise en permanence de mes besoins de solitude, de mise en retrait, de mes envies de dormir seule, de mon désir de faire chambre à part, de mon besoin de mener mes affaires personnelles selon mes envies...
Dans mes vies de couple, je me suis habituée à me restreindre, me freiner, m'effacer, m'étouffer.
Puis je cale.
Avec plus ou moins de violence, plus ou moins de dégâts.

Être en couple, pour moi, c'est m’inquiéter d'une foultitude de choses qui pourtant ne me concernent pas. J'essaie de me caler au mieux sur les horaires de l'autre, ses habitudes alimentaires, sa manière de penser. J'ai peur de commettre des impairs, de décevoir l'autre. Je passe pour être fusionnelle, alors que ça ne me ressemble pas.
Simplement j'ai un besoin désespéré de communiquer.
À coté de ça, je garde en permanence mon besoin fondamental de rester moi même, d'être libre, seule et solitaire, jusqu'à être en colère contre l'autre parce que je me sens "prisonnière" d'une relation dont je ne me sens pas actrice. La "relation" n'est qu'une illusion, pleine de vide. Les dés sont pipés.
Ma substance réelle reste en dehors de la relation.

Finalement je crois que j'ai très longtemps eu si peur d'être seule que dès que quelqu'un m'apportait du réconfort ou une certaine forme de sécurité, cette personne trouvait grâce à mes yeux. Mais ce n'est qu'une illusion de l'Amour.

La réalité toute crue est que je ne sais pas gérer le fait d'être "en couple".
Pour moi, 1+1=3. C'est à dire "toi"+"moi"= "toi"+"moi"+"nous".
1+1=1, ça ne marche pas du tout.

J'ai besoin de garder ma vie pour moi, de ne pas référer de mes projets ou intentions à une autre personne. J'ai besoin de savoir que je suis totalement libre de faire mes propres choix, d'avoir mes propres routines, mon propre rythme de vie.
À 34 ans, je continue de préférer dormir seule qu'accompagnée.
Pendant mes dix années de vie commune, j'ai très souvent rêvé de faire chambre à part, sans jamais oser en parler.
Encore de nos jours, malgré l'évolution de la société, les relations physiques vont souvent de pair avec les relations amoureuses.
Très tôt, je me suis sentie en désaccord avec ce principe.
On peut désirer sans aimer, non?

Facile à dire.
Pas facile à faire.
Il faut une bonne dose de force de caractère, pour réussir à rester célibataire, en fin de compte!
Ou un certain nombre d'expériences pas trop réussies.
Je n'ai pas la première.
J'ai eu les autres.

Toute personne qui se sent mieux seul qu'accompagné a le droit de préférer garder son indépendance, sa liberté d'aller et venir, ses habitudes, son mode de vie, sans avoir envie de "tout" partager avec quelqu'un d'autre, sans avoir envie de cohabiter avec qui que ce soit, sans chercher à sortir semaine après semaines avec la même personne, sans partager les mêmes repas, encore et encore et encore...

J'ai le sentiment profond que mes traits de personnalité intrinsèques sont incompatibles avec une vie à deux.
J'ai beaucoup trop besoin de me sentir libre, de me sentir seule "à bord". Je n'aime pas le travail d'équipe.
J'ai besoin de solitude et de liberté.
Libre de rester chez moi ou d'aller à la salle de sport.
Libre d'aller et venir, sans rendre de comptes à personne, sans me sentir captive d'une forme de relation qui ne me convient vraiment pas.

Pour moi il s'agit moins d'être heureuse que de ne pas être trop malheureuse, en fait.
Limiter ma souffrance quotidienne .

Libre d'être différente...


 Libre d'être seule...



samedi 4 juin 2016

Savoir communiquer... ou pas... D'abord, ne pas nuire *_*

Mes billets me viennent toujours d'un événement émotionnellement intense.
Celui-ci n'échappe pas à la règle.

L'histoire est idiote.
C'est l'histoire d'un truc qui semble vraiment évident à une personne, mais à coté de laquelle peut passer totalement une autre, juste parce que les deux n'ont pas les mêmes modes de pensée ou de fonctionnement.

S'il y a une chose que j'ai appris au fil des années, c'est que personne ne peut ni ne doit présumer savoir comment fonctionne un autre individu. Même au sein d'une même famille.

Même si on pense connaître l'autre, même si on pense que certaines choses sont évidentes ou "logiques", elles le sont certainement pour nous, mais pas pour les autres.

Chaque personne est unique.
On peut relever certaines habitudes récurrentes, certains traits de caractère, certaines similitudes d'action par rapport à nous... mais comme chaque personne est unique, on ne peut jamais présumer savoir ce qu'elle vit, ressent, pense, comment elle va agir, etc.

[Attention, passage pour les Geeks]
Étrangement, tout ça me rappelle un épisode de "Fringe", épisode 3, saison 3.
Dans l'univers "alternatif"... titre original, "The Plateau".
Un individu déclenche des événements en se basant sur les probabilités de réactions logiques, mais commet une erreur en présumant qu'Olivia va réagir d'une certaine manière... or Olivia vient de l'univers "original" et du fait de cette différence, n'agit pas du tout selon les présomptions prédicatives du malfaiteur, ce qui permet à Olivia de l'arrêter.
[Fin de la partie télévisuelle]

Dans la vie ordinaire, les choses fonctionnent de la même façon : les présomptions prédicatives ne sont pas forcément en accord avec la réalité, différente de celle qu'on imagine.

Ou "comment laisser moisir du linge dans la machine à laver en pensant que celui qui passe derrière le verra, car c'est évident".

Pourquoi est-ce évident ? Parce que dans le noir, le voyant de la machine à laver luit très clairement. La machine à laver est dans la chaufferie. Il y a une fenêtre avec volet électrique dans la chaufferie. En venant ouvrir le volet électrique, quiconque entrera dans la chaufferie / buanderie verra bien que la machine est allumée.
Ha ? Ha ben oui, mais non... je veux dire c'est pas si évident que ça, en fait...
J'explique :

La plupart des gens ouvrent tous leurs volets le matin et les ferment le soir, dans toutes les pièces.
Me concernant, il m'arrive très régulièrement de ne pas ouvrir certains volets, situés dans des pièces dont je n'ai pas l'usage.
Comme je suis hébergée à titre gratuit dans la résidence secondaire de mes parents (future résidence principale, pour leurs "vieux jours"), je n'ouvre les volets que là où ça me sert à quelque chose : ma chambre, la cuisine, la salle d'eau, le séjour. Le reste ne me concerne pas.

Ce n'est pas par flemme que je n'ouvre pas !
Je ne suis pas gênée par le manque de luminosité (c'est plutôt le contraire) et qui plus est, certains espaces me mettent mal à l'aise.
Ce n'est pas chez moi et je respecte profondément ça.
Si j'étais en collocation, je n'irais pas ouvrir les volet des autres chambres.
Pour moi, la situation est identique.

Puisque je fréquente systématiquement la cuisine, j'y ouvre le volet roulant le matin, pour voir les roses, les chats, les écureuils. Mais je n'ouvre les volets de la porte qu'au moment de sortir.

Comme je ne fréquente que rarement le bureau ou la chambre principale, je n'y ouvre pas toujours les volets. C'est également le cas pour la chaufferie / buanderie, ainsi que pour le couloir de l'ancienne porte d'entrée. Souvent je n'y ouvre pas les volets. Aucun intérêt, aucun inconvénient.

Pour moi c'est cohérent.
Je ne fais entrer la lumière du jour que quand je sais que mon père ou ma mère vont venir.
J'ajouterais même qu'une grande partie du temps le volet roulant de ma propre chambre est fermé ou presque totalement baissé.
Que ça puisse paraître étrange, je m'en bat la bonbonnière.

Coup de bol, ce matin j'ai ouvert le volet dans la chaufferie, car j'avais Aquawork à la salle de sport, et mon maillot était à sécher là...
Alors déjà, je n'ai pas vu d’emblée le voyant de la machine à laver... Mais ouf ! je l'ai quand même vu en venant chercher mon maillot de bain...
Alors là, je me suis dis que, crotte, j'avais encooooore oublié de remettre le bouton de programmes sur "Stop". Même pas vu qu'il y avait quelque chose dans le tambour.
Ha ben ouais, hein, pas si évident que ça, finalement, non ?
Comme je laisse souvent des trucs posés sur le lave linge, bien en évidence, pour qu'ils sèchent et que je pense à les remettre dans mon sac d'aquagym, je les ai cherchés, mais je ne les voyais pas au début. Je me suis agacée parce que mes affaires n'étaient plus sur la machine, mais à coté (je n'aime pas qu'on change mes affaires de place, je suis très chiante à ce sujet)... bordélique mais chiante quand on déplace mon bordel. Le changement, c'est flippant (donc c'est pas maintenant...).
C'est seulement parce que je me suis penchée pour attraper mes affaires que j'ai vu le sac de couchage tout propre et tout essoré à travers la vitre du tambour.
o_O'
...
Je ne communique visiblement pas assez avec les propriétaires des lieux...

Je suis une brêle en communication verbale.
Pendant longtemps, je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
Ces temps ci, ça devient hyper clair.
Ceci dit je ne suis pas forcément très douée pour écrire aux gens, non plus.
C'est pour ça que je parle de moi... ^^'

Je suis un peu trop brute de décoffrage, même quand j’essaye de mettre les formes.
Genre j'énonce un fait qui me dérange (c'est un message à caractère informatif, pas une critique) mais sans trop savoir comment "assaisonner" le truc, alors j'ai un peu trop tendance à être neutre (faute de sel), c'est à dire que je semble froide.
C'est loin d'être le cas.
J'ai souvent très très peur de blesser les autres.
De temps à autre je grille un fusible et ça part tout seul. Je n'aime pas ça.
À force de ne pas dire les choses, j'en ai ras la casquette des "petits trucs agaçants" qui s’amoncellent et me mènent une vie impossible !
Je déteste rentrer à la maison et voir la vaisselle des autres à tremper dans l'évier.
Je n'ai pas envie de faire la vaisselle des autres.

Il m'arrive donc de laisser purement et simplement la vaisselle des autres... aux autres.
Plusieurs jours.
En lavant méticuleusement la mienne en parallèle. J'ai d'ailleurs la mienne à moi. De vaisselle.
Je n'utilise pas la vaisselle de mes parents, sauf au petit déjeuner, parfois.
Quand ça dure trop longtemps et que ça finit par m'encombrer (comme la bassine du bac de droite, qui ne me sert pas, et que je fourre régulièrement sous l'évier), je fais "la vaisselle des autres" et je tend à leur laisser la mienne, par esprit d'échange de mauvaises surprises.

Le message "évident" se voudrait "je fais ma vaisselle, faites la votre."

Sauf qu'en échange on me dit que ça serait sympa de ne pas laisser traîner ma vaisselle trop souvent. Gu ?!?

...
Rien n'est jamais "évident", quand on ne communique pas vraiment.

Dans le même ordre d'idées, je n'aime pas voir la moitié droite du frigo remplie de denrées alimentaires qui se perdent (résidence secondaire, fréquentée régulièrement, mais tout de même, je m'étonne d'une telle profusion). Mon coté (gauche) est moins rempli (et pourtant ça m'énerve quand il y a invasion... je sais, je suis chiante).

Je sais qu'on ne me dira rien si je mange des trucs de droite (du moment que je ne fais pas une razzia complète), mais ça m'agace quand même.
Je ne suis pas responsable de cette émotion.
Je n'ai pas à me sentir coupable de la ressentir ni de l'exprimer.
J'ai une impression de gaspillage (sans doute fausse, mais persistante).

Le vrai problème dans tout ça, c'est que j'ai un "chez moi" où je ne peux pas vivre et des "chez les autres".
Je n'ai pas de "chez moi" possible actuellement.
J'ai le sentiment de n'en avoir jamais eu.
J'ai 34 ans, j'angoisse à la seule idée de travailler à nouveau (là, j'ai la nausée rien que d'y penser, apprendre de nouvelles procédures, interagir avec des gens...), je vis chez mes parents.
Je me sens incapable et ratée.
En plus de ça, je n'arrive pas à me sentir en milieu favorable. Je me sens en milieu hostile, plutôt, et je trouve ça horrible de ressentir un truc pareil.

Quand je suis arrivée dans cette maison, quand mes parents l'ont achetée, mon père me disait que c'était avant tout un investissement pour leurs "vieux jours". Mon père parlait de "10-15 ans" avant de l'occuper vraiment. D'une éventuelle location à une étudiante.
Au programme d'ici là : remise en état du terrain et aménagement de la maison, des passages épisodiques de mes parents, de temps en temps. Et mon hébergement en attendant que je puisse retourner à mon vrai domicile.

Sauf que je me suis absentée un certain temps de la "TG", hébergée à la campagne par un ami, pendant une enfilade de mois... avant de revenir à la TG (abréviation de la trèèèèès longue rue). En mon "absence de présence", un certain nombre de choses avait changé.
Les habitudes de ma maman, surtout.
La maison est certes plus confortable, mais les parties communes sont devenues bien plus anxiogènes pour moi.
C'est moins neutre. C'est con à écrire, et à lire. J'aime ce qui est neutre.

L'autre vrai problème est que j'ai tendance à ne rien dire quant aux gênes que tout ça m'occasionne, parce que je me considère moi même comme une gêne pour les autres, un poids mort, un boulet.

Il y a une citation sur la franchise que je n'aime pas...
"La sincérité, c'est le projecteur sous lequel on prend des poses. La franchise, c'est l'éclair de flash qui fixe la vérité d'un instant sans prétention d'en faire un tableau." Robert Escarpit
Je n'aime pas la citation, ça ne veut pas dire qu'elle soit fausse.
Je ne l'aime pas parce que la franchise brute de décoffrage peut faire beaucoup de mal aux autres, et c'est quelque chose dont j'ai horreur.
Dire que j'aime être franche, ça serait comme dire que j'aime être méchante et sadique. Ce n'est pas le cas du tout. Je souffre beaucoup quand je fais souffrir, même quand ce n'est pas volontaire.

Pourtant certaines choses gagnent à être dites, même quand elles peuvent blesser. Car "la liberté des uns s'arrête là où celle des autres commence" et "si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres", Jean de La Fontaine "L'oiseleur, l'Autour, et l'Alouette".

J'essaie, jour après jour de ne pas nuire aux autres, d'abandonner le passé, de vivre pleinement le présent et d'avoir confiance en mon futur. C'est un parcours semé d'embuches. Un chemin de vie, d'endurance et de chaos.

dimanche 17 avril 2016

Gestion des crises ordinaires de la vie courante...

Hier samedi, ma maman était ici (sa résidence secondaire, mon domicile, pour rappel...).
Elle avait passé une partie de la matinée à faire des choses et d'autres dans la maison, puis encore et encore.

J'essaie de trouver les bons mots depuis hier, pour décrire les choses au mieux...
C'est très complexe car il s'agit de décrire des mécanismes de perception et de fonctionnement qui me sont propres et qui ne coulent (visiblement) pas de source pour mon entourage.

Je perçois énormément de choses autour de moi... le cliquetis de mon propre clavier (sans fil, pour plus de confort, à distance de mon PC portable), les oiseaux dehors, les voitures qui passent en contrebas, les bruits de tuyauterie dans la maison, les trotteuses des réveils (je hais ces machins là...), les trucs qui craquent, se dilatent ou se contractent au fil des températures... et quand quelqu'un d'autre est dans la maison, tous les sons produits par cette personne me viennent aux oreilles, au cerveau, au coeur.

C'est déjà un stress important pour moi que d'entendre les dilatation et rétractations des meubles et tuyauteries, car imprévisibles.
Un être humain est encore moins prévisible et je dois donc faire des efforts (invisibles mais très très réels) pour ne pas me laisser envahir par le stress et tomber dans l'agressivité de défense.

Hier, quand ma maman était dans la salle d'eau, j'ai entendu un bruit de chute, suivi de cris que j'ai interprété comme de la douleur.
Je me souviens encore avec une immense détresse de la fois où ma mère s'était cognée la tête contre le dessous de rampe dans mon ancienne maison des Hautes Pyrénées (comme si c'était hier) et du délai terriblement long qui m'avait été nécessaire pour comprendre ce qui se passait, même en l'entendant gémir et se passer la tête sous l'eau dans la cuisine. Elle s'était fait une plaie du cuir chevelu, et je restais plantée comme une andouille, sans comprendre, sans savoir quoi faire...

Hier, donc, face aux bruits alarmants, je suis allée voir si maman ne s'était pas fait mal.
Le fait est que le contenu d'un carton était répandu au sol, et que ses cris étaient liés à sa contrariété.
La blessure n'était pas physique, mais morale. La voyant s'énerver de plus belle (et me causer beaucoup de stress...) j'ai essayé de lui dire qu'elle gagnerait bien plus à se calmer que si elle continuait à entretenir sa rage intérieure contre un événement passé (oui, c'était aussi un peu de l'égoïsme, car l'entendre pester est très difficile à vivre...).

Depuis des années, je m'exerce précisément à ne pas sur-réagir dans ce genre de situations, quand elles m'arrivent.
Tout simplement parce que j'ai remarqué, très rationnellement, que m'énerver, non seulement ne changeait rien au problème, mais en plus augmentait mon désarrois (je contribuais à "faire monter la sauce")...
C'est donc dans une logique secourable que j'ai voulu faire part de l'intérêt de tels efforts sur soi même. Sauf que... j'ai sans doute prit un raccourci trop "raccourci".

Ainsi ma mère m'a-t-elle renvoyée sur les roses, et m'a vertement reproché de chercher à imposer aux autres ce dont je ne suis pas capable moi même. J'ai été extrêmement blessée par cette remarque totalement fausse et injuste. Certes elle était en colère, mais une fois de plus, j'ai eu l'occasion de constater à quel point elle me connait mal !

Je ne demande pas aux autres des choses dont je suis incapable moi même.

Face à des situations similaires (attaque de petits pois surgelés, tentative d'évasion en masse de coquillettes, d’allumettes ou de cotons-tige...), je me suis efforcée depuis des années de cesser de me mettre en colère (ça ne me soulage pas, puisque ça augmente mon niveau de détresse émotionnelle). Je prend un temps pour évaluer l'étendue des "dégâts", et je m'attelle à la tâche en m'efforçant de ne pas ressasser les causes de l'incident. Je sais que j'y reviendrais, et que, en temps utile, je ferais le point plus posément.

Je reste en revanche hypersensible au refus de dialogue.
Certes il m'arrive moi même de refuser le dialogue sur certains sujets, comme les passions de ma mère, que je ne partage pas du tout, voire qui me contrarient, mais je la respecte. Je refuse donc le dialogue avant tout pour éviter tout énervement de ma part, et donc toute réaction d'agressivité.
En revanche le fait de refuser le dialogue alors qu'on est en détresse psychologique face à un événement inattendu reste un mystère pour moi.
C'est une attitude dénuée de toute logique à mon sens.
Pourquoi hausser le ton et se fâcher après moi? Je ne suis pour rien dans la chute impromptue du carton et son contenu, pas plus que je ne suis responsable de la configuration de la salle d'eau ayant facilité la chute... Pourquoi est-ce que je me retrouve à me faire gueuler dessus alors que je cherchais à apaiser ma mère???

Bon a posteriori, je comprends, mais sur le coup, ça ne fait que générer une profonde incompréhension, parce que "je veux aider" et on ne m'écoute pas, ce qui me semble être profondément contre productif.
Je sais pourtant bien que les autres ne sont pas moi et fonctionnent autrement.

Mais je trouve souvent que les autres ne sont pas logiques (je dois avoir du sang vulcain... cf Star Trek et Mr Spock), même si je ne suis pas (du tout, au contraire) dénuée d'émotions.

Hier je me suis retrouvée en surcharge sensorielle (le bruit dans la maison, qui est particulièrement "acoustique") et émotionnelle (la douleur de ma maman, fut elle psychologique, dans la salle d'eau, son agressivité face à mon intervention, son refus d'écouter, sa remarque erronée quant à mes "exigences" face aux autres quant à ce que je propose et ce que j'applique à moi même... car je propose et expose ce que je sais fonctionner pour moi, et donc le déni que je puisse avoir fait ce chemin là est très blessante...).

Bref, j'étais perturbée bien plus qu'en colère.

J'ai le sentiment de désarrois que certains de mes proches ne voient simplement pas les efforts que j'ai fais pour modifier mes schémas réactionnels (ce qui est difficile, lorsqu'on ne comprend pas bien les autres). Pourquoi donc ma mère continue-t-elle de prendre la mouche dès que j'essaie (avec grande maladresse) de l'aider à gérer ses émotions de frustration?
 
Attention, je ne dis pas que c'est ce qu'elle ressent véritablement (je ne suis pas télépathe).
C'est ce que je perçois, moi, comme étant les émotions que, elle, traverse "probablement", vu de l'extérieur, avec mes déficiences en matière sociale.

Autant dire que, entre ce que je ressens et la réalité, il peut y avoir l'épaisseur d'une feuille de papier bible comme la largueur du Grand Canyon!!!

J'en ai conscience.
Mais la conscience rationnelle ne change pas les ressentis.

Donc voilà, j'ai appris à prendre de la distance face aux situations anxiogènes et émotionnellement "dérangeantes" de mon quotidien individuel, à les regarder avec une certaine distance, avant de chercher à résoudre là chose.

Parfois il me faut un temps pour moi, pour évacuer l'émotionnel (m'assoir et pleurer un bon coup), puis je m'attelle au nettoyage ou toute autre action appropriée, en pleine conscience de mes actes, en m'efforçant de ne pas laisser mes pensées gigoter et interférer, ce qui me rend maladroite et gourde (au sens "gourd"), et présente un risque non négligeable d'erreurs d'appréciation lors des opérations, qui font que je me cogne dans les murs, penche mal la balayette, etc, et provoque de minis accidents, après l'accident principal.

Ensuite, quand tout est "remit en ordre", je dois impérativement me donner du temps de récupération, car tout cet enchaînement m'épuise nerveusement.
Je dois continuer de m'efforcer de ne pas cogiter. Alors je lis ou je passe à une activité répétitive mettant en jeu ma logique (comme certains jeux de "puzzles" complexes sur internet, comme Farm Heroes Saga). Je lis ou joue jusqu'à ce que mon équilibre soit rétabli.

Si la crise était vraiment importante (blessure physique, notamment), je dois impérativement dormir (souvent plusieurs heures) avant de pouvoir reprendre mes activités.

Je fonctionne comme ça depuis des années.
Je n'avais jamais réalisé vraiment que je fonctionnais comme ça.
Il aura fallu que je le mette par écrit pour le comprendre vraiment.

Quand je "viens au secours" d'une personne qui me semble énervée ou en colère contre une chose ou contre un incident, je ne cherche en aucun cas à donner des leçons ou être pédante.
J'essaie en fait, avec une maladresse terrifiante de partager mon expérience.
Mais pas du tout au bon moment.

En tout cas, ce sont des réactions qui se travaillent, s’apprennent et, en ce qui me concerne, demandent à être entretenues en conscience.

Il ne s'agit pas de stoïcisme mais de protection émotionnelle, luttant contre le stress et l'anxiété, barrières à une vie épanouie.

En relisant, je trouve que ça fait un peu "prof" ou "notice technique", mais je n'arrive pas à trouver d'autres termes.

Hier, je me suis plongée à cœur perdu dans Farm Heroes Saga...



mardi 1 mars 2016

Leçons

Quiconque cherche à me donner des conseils sans que je les lui ai demandé, présumant me connaître ou me comprendre, commet une erreur. C'est plus fort que moi, je le vis comme une agression, une leçon... Tous nous sommes différents, aucun problème personnel n'a de solution "universelle". Quiconque commet cette erreur avec moi de penser pouvoir m'aider en fonction de son propre vécu, me perd un peu, me perd beaucoup.

♦♦♦

De tout temps, en tout lieu
jamais je n'ai supporté,
de quelque genre qu'ils soient,
les donneurs de leçons.

Ils regardent sans voir,
écoutent sans entendre,
observent sans comprendre,
conseillent, inconscients.

Il croient en leur expérience
étalon à leurs yeux
de ce qui convient ou non,
même quand il ne s'agit pas d'eux.

Il ont leurs idéaux
et bien souvent les comparent,
à ceux des autres
qui pourtant n'ont pas la même histoire.

C'est Humain sans doute.
Malgré tout, de tout temps,
jamais je n'ai supporté
les donneurs de leçons.

Ce qu'il faut manger, ce qu'il faut boire,
comment s'habiller,
comment présenter...
quelles ambitions avoir,
sans se gêner parfois
pour dénigrer celles, toutes autres
 que les tiers peuvent avoir.

À ce jour, mon ambition première
reste mon épanouissement.

Depuis quelques années déjà,
les conseils et autres aides,
je sais les solliciter.

Ensuite je suis seule juge
pour les appliquer.

Le premier respect,
face à l'autre quel qu'il soit,
est de l'écouter,
de comprendre qui il est.

L'autre, quel qu'il soit,
ce n'est pas vous,
ce n'est pas moi.

Personne ne peut présumer,
des besoins fondamentaux
d'une personne, quelle qu'elle soit.

Voilà pourquoi les donneurs de leçons,
je ne les supporte pas.

J'aime les gens et m'efforce de leur montrer mon respect,
mais parfois, plutôt que serrer les dents,
je préfère m'en aller ;
les laisser seuls
avec leurs conclusions
plus ou moins hâtives,
leurs belles théories,
sur ce qui me faudrait, ce qui m'épanouirait.

Les donneurs de leçons,
je les écarte de moi.

Je leur demande pardon,
je m'excuse par avance,
pour tous ceux qui par ces mots,
croient se reconnaître.
En aucun cas je ne veux moi même,
leur donner une leçon.

Juste suivre ma route, écrire mon chemin, choisir mes conseils, construire mon "demain"...



mercredi 7 octobre 2015

J'ai écris à ma mère...

Mes rapports avec ma maman ont toujours été complexes... je l'aime très fort, mais elle porte en elle une colère, une agressivité imprévisible. Des angoisses aussi, très certainement. Une sensibilité extrême, associée à de fortes distorsions cognitives (ce qu'elle perçoit d'une situation ne correspond pas toujours à une réalité factuelle). De la culpabilité aussi. Et une inquiétude au delà du pessimisme concernant l'avenir du monde.

Grandir auprès d'une telle personnalité peut laisser des traces... Surtout quand on est déjà en proie à une hypersensibilité et à des troubles de la personnalité évitante... Quant à savoir le lien de cause à effet entre la personnalité de ma maman et mes problèmes actuels... je ne m'avancerais qu'à dire que ça y a certainement contribué.
En plus d'une multitude d'autres choses.

Plusieurs fois dans ma vie, de l'adolescence à ma vie d'adulte, j'ai essayé de lui parler de certains de ses comportements qui me blessaient, mais elle n'était pas toujours à l'écoute, n'entendait pas (au sens qu'elle ne comprenait pas vraiment ce que je disais ou exprimais).
Parfois, tout de même, elle s'est efforcée de faire des efforts, mais ça n'a jamais duré.

Longtemps, elle n'a eut de cesse de me répéter que je devrais consulter des psys, à propos de ci, de ça... sauf que je consultais, justement, mais que je ne supportais pas l'idée de le lui dire, de peur qu'elle pense que c'était "grâce à elle", qu'elle me "défasse" de mes réussites individuelles pour se les approprier, en quelque sorte (vous arrivez à suivre?).

Elle disait aussi de temps à autre qu'elle devrait suivre une psychanalyse (je pense cependant qu'une thérapie avec un psychiatre pratiquant l'EMDR ou les TCC serait plus judicieux que de blablater des années durant), mais voici plus de 15 ans que je l'entend tenir ce discours et ne jamais passer à l'acte.

J'aime très très fort ma maman. Mais je ne peux plus la côtoyer qu'à faibles doses. Elle m'est toxique émotionnellement, ce qui m'oblige à la fuir. Me sauver. Une forme de colère permanente se dégage d'elle, comme une aura qui m'empoisonne émotionnellement.
C'est très dur à vivre.
De part et d'autre.

D'autant que j'ai fini par "lâcher le morceau", tout récemment.

En effet, après mon hospitalisation à la clinique psychiatrique "La Villa Bleue", entre le 10 mars et le 03 avril dernier, j'ai habité quelque jours chez mes parents, puis chez ma sœur un mois durant, jusqu'à début mai où j'ai emménagé très officiellement dans la toute nouvelle résidence secondaire de mes parents (qui habitent à environ à 45 km de là, c'est à dire de la commune d'Angoulême).

Au début la maison était vide. Seule ma chambre était meublée. Je passais mes journées à lire, à regarder des films sur mon PC et à aller à mon ancienne adresse, me connecter en WiFi sur la box de mon mari, cachée dans la cage d'escalier ou même assise par terre sur le pallier... J'allais marcher.

Mais peu à peu ma mère (bien plus que mon père) a commencé à emménager dans sa résidence secondaire. La cuisine s'est vue envahie de flots de choses et d'autres, avec toutes les descriptions qui vont avec. La salle de séjour, la salle de bain.
Certes, je suis hébergée à titre gratuit, mais ce n'est pas un endroit où je peux me sentir "chez moi".

Un ami m'ayant proposé de m’héberger chez lui, à la campagne, j'ai accepté... Je ne vis donc plus réellement dans la résidence secondaire de mes parents, où je ne fais plus guère que passer de temps à autres. J'y éprouve en effet un sentiment d'insécurité, de colère, de souffrance, avoué par mail...

Ma maman m'a alors répondu une chose qui a été la goutte d'eau faisant déborder le vase de ma gentillesse et de mon besoin de la protéger (elle est très sensible). Je lui ai alors écris un long mail concernant mes ressentis.

Sa question, sa remarque ?
"Et  comment expliques-tu ce sentiment de colère de souffrance et d'insécurité à la TG? Une maison en ville, tu crains une agression, ou bien c'est plus au niveau du symbolique?
Je crois que tu devrais bosser sur cet aspect de ta souffrance"
Je l'explique très bien, et je l'ai fais. Inutile que je copie ici le développement, c'est privé. Cela concerne les sentiments que j'ai vis à vis d'elle, qui me perturbent beaucoup...

Quant au fait "bosser" sur tel ou tel aspect de mes souffrances, je lui ai expliqué le plus posément possible qu'elle était ma maman, et non ma thérapeute, et que donc elle n'avait pas à intervenir dans mon parcours de soins, quel que soit le bien qu'elle me veuille...
"L'enfer est pavé de bonnes intentions", n'est-ce pas ?

Ainsi j'ai écris à ma mère.
Je l'ai ménagée tant que possible.
Je sais par mon père qu'elle va mal, psychologiquement parlant, ces temps ci.
Je suis inquiète pour elle, et triste.

On parle de la cathédrale qui se fout de la chapelle...
Mais ici, il est question d'une cathédrale souterraine (ma mère) et d'une cathédrale "traditionnelle" (moi). Personne ne se fout de personne. Nos trajectoires de vie sont dissemblables, même si liées par sa parentalité et ma filiation, nos souffrances sont discordantes, nos besoins sont différents.

Une seule chose compte.
Nous nous aimons.




vendredi 29 mai 2015

Il ne veut pas divorcer...

Tout est dans le titre.

 Soit.

Je suis allée au commissariat central et j'ai fais une main courante.

En résumé, il est écrit que mon mari souffre d'une grave maladie neurodégénérative, qu'il bénéficie de nombreux soins à domicile dont des aides aux repas et de gardes de nuit. Cela dit encore que depuis le début de sa maladie, j'ai vu son état se dégrader et que la situation au domicile est devenue insupportable. Au point que j'ai été hospitalisée 25 jours en clinique psychiatrique, pour épuisement généralisé et dépression. Sortie le 03 avril 2015 de cette structure, il m'a été impossible psychologiquement de réintégrer le domicile conjugal, ne me sentant plus capable de faire face à la situation.

Je voulais engager une mesure de séparation, mais mon époux s'y opposant, j'ai laissé tomber, déjà bien trop enfoncée dans de diverses procédures.

Mes parents ayant eue la chouette idée (et l'opportunité au bon moment) d'acquérir une "résidence secondaire" à Angoulême intramuros, c'est là que je suis hébergée depuis début mai, après une itinérance entre le domicile actuel de mes parents et celui de ma sœur aînée.

Je suis donc bel et bien séparée, après dix ans de vie commune, de doutes, de certitudes, de lâchetés, de crises et de réconciliations.
Je respire ! ! !
Je vis !
Je m'active, je sors, je fais des progrès fulgurants!!!

...
Bien sûr, nous sommes toujours mariés. Mais ce ne sont que des mots sur des papiers.
Bientôt, je serais sous curatelle renforcée (le 21 octobre 2015) et on cessera enfin de me tenir pour responsable de la vie quotidienne de mon mari... d'ailleurs sous sauvegarde de justice depuis le

J'ai longtemps cru que je serais assez forte pour affronter la maladie, mais c'était une illusion.

La fuite est ma planche de salut.

lundi 1 septembre 2014

C'est fait!

Nous revoilà en Charente.
Un déménagement riche en stress en en panique.
Il faut que je me soigne, mon mari aussi, et que nos prises en charges respectives ne se télescopent pas mais s'harmonisent.
Le quartier d'Angoulême?
Ma Campagne.
Résidence ?
Mas de la Pierre Levée.
7ème étage, même...

samedi 3 mai 2014

Peur sur la ville

Rassurez vous, je ne vous tourne pas un film de série B. ^^

J'ai écris dans mon précédent billet que nous voulions retourner vivre en Charente. Bon, je dois l'avouer, c'est surtout moi qui ai ce souhait. Je crois que pour mon mari, l'essentiel sera tout simplement de quitter la maison que nous habitons actuellement, achetée à une époque où les montagnes des Pyrénées étaient luisantes de promesses. Randonnées, grand air, balades.
Avant la maladie.

Moi, j'ai besoin de retourner près des miens, de ma famille, des lieux que j'ai connus et que veux connaître à nouveau,  m'adapter aux changements dans un décor rassurant.

J'ai besoin que ce soit Angoulême. Mais pas le centre ville.
Il n'y a pas la vraie vie là bas. 
On croise les gens, les commerçants, mais on ne se connaît pas. Les gens qui habitent en centre ville, ou "sur le plateau", ils ne connaissent pas leurs voisins, ils n'ont pas la vie de quartier à laquelle j'aspire.
Et puis je suis toujours en grande difficulté vis à vis des "commerces de proximité". À quoi bon vivre en centre ville si c'est pour s'en trouver prisonnière?
Je me connais : soit je ne sortirais pas du tout, ou très peu, soit je fuirais vers l'extérieur, vers les zones commerciales dépersonnalisées, uniformisées, vides du regard des autres, dans lesquelles je pourrais facilement me noyer dans l'indifférence générale..

Je ne veux pas plus de la périphérie, du "Grand Angoulême", un peu comme ici. Pas loin de la ville. Mais déjà loin. Une maison. Deux ou trois voisins à qui on dit bonjour. Le pain qu'on peut aller chercher à pied de temps en temps, quelques courses à Intermarché, mais la bagnole tout le reste du temps, vu que les bus ne viennent pas jusqu'ici.

Le bas du plateau, quand j'y pense, ça me donne le vertige à l'envers.
Le centre ville d'Angoulême trône en effet dignement sur un plateau rocheux, surplombant la plaine, à l'ouest, où s'écoule le fleuve vers l'océan. C'est comme si j'y étais écrasée, toute petite. Habiter en bas du plateau, c'est peut être disparaître, un peu. Je ne dois pas etre assez humble. Et puis c'est des endroits que je n'ai jamais "fréquenté", par le passé, alors en toute logique, j'ai peur.

Mais il y a quand même des appartements très bien par là bas. Pourquoi pas,  après tout? On pourraient être heureux là bas, vers Sillac.

Si ce n'est mon obsession pour Ma Campagne, son Intermarché, ses chemins de promenade, sa MJC, son labo d’analyses, ses infirmiers, ses médecins, ses kinés...

Oui, parce que, à Angoulême,  il y a le parfait endroit pour moi.
C'est un quartier.
On est pas en centre ville,  mais "intramuros" quand même.
Il y a les bus et cette super MJC de avec plein d'activités qui me font tripper un max.
En voiture, on est à même pas 5 minutes du centre ville. Arrivée direct dans un parking souterrain, avec ascenseur aux normes d'accessibilité, galerie commerciale, artère piétonne. Tout est à portée.

Le quartier de Ma Campagne est desservi par plusieurs grandes artères qui permettent d'aller facilement partout (au nord par le tunnel, au sud vers chez ma soeur, à l'ouest et à l'est par la D1000 qui contourne l'agglomération.

Mais surtout ce que j'aime à Ma Campagne, c'est une sorte d'esprit "ordinaire". Je veux être , croiser nos voisins dans les escaliers, les jeunes, les vieux, les sympas et les pas sympas, demander des nouvelles, aider à porter un truc. Jamais me cacher. Pas cacher que je suis "bizarre", sans l'exposer à tout bout de champ non plus. M'intégrer, faire mon  nid, en haut d'un immeuble, couver le quartier comme si c'était moi même. L’œuf et la poule. Être au dessus de l’œuf et au chaud dans l'oeuf. Je sais, c'est un peu con, tout ça, hein?

Je vais sans doute être déçue, d'une manière où d'une autre... On pourra peut être pas acheter là bas. Mon rêve restera un rêve parce que je ne serais pas capable de me défaire de mes sales habitudes de fuite. Ou autre chose encore.
Mais tout le monde a le droit de rêver, non?

En tout cas, j'ai envie de vivre en appartement.  Je sais pas pourquoi. C'est comme ça, c'est rassurant. Et pas trop bas, en plus. Nid d'aigle.
Bref, je suis chiante.

Pas si peur sur la ville, en fait. Juste je veux pas être "en" ville, comme mangée,  engloutie, effacée

Mais peu importe tout ça.
Nous trouverons.
Là où nous choisirons d'habiter, nous serons bien.
Il le faudra.


vendredi 14 février 2014

Angoisse croissante, solutions, culpabilité.

Ces temps ci, tout me coûte.
Je me sens épuisée moralement et physiquement.
La santé de mon mari joue pour beaucoup dans cet était de fait. Mais mes angoisses individuelles sont les premières fautives. Anciennes et récentes.

Les anciennes parce qu'elles m'ont poussée à m'enfermer dans un quotidien rassurant, intégré à notre vie de couple par l'un comme par l'autre. Une routine quasi immuable. Peu à peu influencée quasi exclusivement par les habitudes de mon mari : l'heure du lever, des repas, de la sieste, du coucher... Des choses ordinaires qui ponctuent la vie. J'ai suivi parce que ça ne me gênait pas vraiment, ça me structurait et j'aimais ça, même si j'aurais aimé un peu de relâchement de temps à autre, un peu de fantaisie. C'est comme ça que j'aime beaucoup aller à la cafétéria, par exemple.

Les nouvelles angoisses, parce qu'elles m'ont rendu ce huis-clôt intolérable. Avant, je travaillais et je sortais. Une sorte de bouffée d'oxygène, mais pour une autre source d'angoisse. Entre les deux j'essayais de m'aménager des pauses, un temps quasi volé pour aller faire une ou deux courses, un temps dérisoire. Mais j'avais toujours peur. Peur d'être en retard au travail. Peur d'être en retard à la maison. Mais c'était plus fort que moi, il fallait que je m'arrête, que j'aille acheter du pain, que je souffle.
C'était même déjà comme ça quand j'allais à la fac : j'avais besoin de m'aérer entre la maison et la fac, entre les cours du matin et ceux de l'après midi, puis entre la fac et la maison.
Depuis que je ne travaille plus, je suis à la maison tout le temps et aller marcher ne m'aère plus du tout. Je marche comme un zombie pour descendre à Intermarché, en comptant mes pas... 1, 2, 3, 4, 1, 2, 3, 4... tout le long du chemin. Des fois je compte jusqu'à 8. Puis je reviens à 4. J'ai envie de voir du monde mais en même temps je n'en ai pas envie. J'ai envie d'être loin, de changer, de trouver une vie à moi, tout près de lui, avec lui, comme si je travaillais. Pas un travail rémunéré en argent, mais un travail rémunéré en humanité, en plaisir de vivre. Que je pourrais lui raconter avec ce plaisir enfantin que j'avais à la fac, au travail... au début. Mais je ne sais pas s'il aimerait, et ça aussi, ça m'angoisse.

Les nouvelles angoisses c'est de laisser mon mari seul, peur qu'il me juge, m'en veuille. C'est la peur qu'il ait besoin de moi quand je ne suis pas là, comme quand on sonne à la porte et qu'il ne peut pas répondre. Peur qu'il pense qu'il ne compte pas, qu'il ne compte plus. Mais il compte, il compte énormément. Tellement que ça m'envahit, que ça m'obsède, au point j'ai le sentiment de n'être là que pour lui, pas loin, à portée de regard, à portée de voix, à portée de bras, pour le rassurer, pour l'accompagner, parce que j'ai peur qu'il soit fâché contre moi pour une raison ou une autre. Pas parce qu'il est comme ça, mais parce que moi je suis comme ça. Je m'étouffe d'angoisses. Je suis esclave de mes angoisses.

La maladie complique tout. Avant déjà j'avais les larmes aux yeux sur des quiproquos, des remarques anodines sans doute, des choses qui me blessaient sans qu'il s'en soit rendu compte le moins du monde, parce que j'ai toujours eu la sensibilité à fleur de peau, la peur du rejet, de la moquerie, du désamour...
La maladie, ça l'empêche de gérer plusieurs tâches à la fois. Parler en montant ou descendant l'escalier. Répondre à une question quand il coupe son pain. Mais j'ai toujours du mal à intégrer ces faits. Alors je continue de parler, je continue de poser des questions. Et puis il y a l'élocution, dont il n'a pas toujours conscience, surtout sur le "oui" et le "non", que je ne distingue pas toujours bien. Culpabilité encore, les larmes aux yeux quand je ne comprend pas ce qu'il me dit. Parfois je comprend mal une réponse. Non, ouais? Je ne sais pas toujours. Des fois si la TV est allumée, je n'entend pas bien, et il me reprend, parfois agacé. Panique dans ma poitrine, dans mon cœur. J'essaye de me raisonner, ce n'est pas contre moi qu'il en a, mais contre la situation. Mais c'est plus fort que la raison, mais ça me laisse blessée des heures durant.

Toujours, tout le temps, j'interprète, j'ai peur, j'angoisse. Peur qu'il m'en veuille si je ne viens pas lui tenir compagnie pendant sa sieste, peur qu'il m'en veuille si je m'endors (je suis épuisée, je dormirais sans peine 2h, s'il ne me réveillait pas), pire, si je m'absente.

J'ai commencé à aller au CATTP (Centre d'Activités Thérapeutiques à Temps Partiel) le vendredi 7 février. Je n'y suis pas restée longtemps, parce que j'avais rendez-vous à la MDPH. J'y suis retournée le lundi matin qui a suivi (10 février) et j'y suis restée presque deux heures. Je n'ai pas réussi à y retourner de la semaine.
Je me suis sentie dans l'obligation de ne pas "abandonner" mon mari trop longtemps, de ne pas sortir ses "bons" jours et de m'assurer de son accord formel pour toute sortie. Et maintenant je me sens coupable de ne pas y avoir été, parce que je voulais vraiment le faire, et je me sens aussi en colère et plein d'autres choses encore.
Angoissée.

L'angoisse ne cesse de croître ces temps ci. Je ne me sens plus de taille à gérer la vie quotidienne, l'excès de proximité avec mon mari m'oppresse et est presque en train de détruire notre relation. Sans doute qu'il ne le ressent pas ainsi de son coté. Mais moi c'est ce que j'éprouve.

Les sorties que nous faisons ensemble ne m'apaisent pas. Les sorties que je fais pour des raisons "utilitaires" (courses, pour l'essentiel), ne m'apaisent pas non plus. Je me suis même retrouvée à plusieurs reprises à faire les courses les larmes aux yeux, l'angoisse vissée à l'âme, avec  pour seule idée de rentrer chez moi et de me cacher, de disparaître à la vue de quiconque. Je rentre chez moi, chez nous, avec les dents serrées, mal au crâne, le ventre à l'envers. Chez nous.

Nous. Mais "nous", je n'y arrive plus. Je veux qu'on soit "nous" encore, mais ça me fait mal, ça me siffle dans le crâne, l'angoisse de l'avenir, du passé, les chutes en marchant, la chute dans l'escalier, ses soupirs d'agacement dans son bureau, son besoin répété d'intimité, ses troubles de l'équilibre, la peur des chutes, la peur quand il tousse, peur qu'il avale de travers, peur de la pneumopathie... J'ai peur, j'étouffe, j'étouffe de peurs.
Je veux mon mari, je veux l'aimer, mais je n'y arrive plus, je suis submergée d'angoisses, de peurs. Je veux fuir, mais je veux rester avec lui. Je ne veux pas que nous nous séparions, parce que je l'aime et qu'il m'aime et que nous avons besoin l'un de l'autre. J'étouffe alors je fuis, je m'enferme dans ma voiture et je pleure, je hurle mon désespoir, ma colère. Mon besoin de fuir mes angoisse, de voir autre chose, d'autres gens. Mon besoin de vie sociale, hors contexte. Je pleure, je pleure, je pleure.
Je me réfugie dans la salle de séjour, sur mon fauteuil, celui qu'il m'a acheté, et j'oublie. J'entends le tic-tac de la pendule et j'ai envie de l'arracher du mur, de la balancer. De lui enlever la pile, au moins. Mais pas le courage de m'arracher au fauteuil. Tic-tac incessant qui me fait serrer les dents. Attendre et serrer les dents.

J'attends que les autres disent pour moi, qu'ils me disent quoi faire, mais je sais qu'à un moment c'est à moi de faire les choix, de les affirmer. Pas imposer, juste dire "c'est ça dont j'ai besoin". Être responsable de moi même, de mes choix. Ne pas culpabiliser si les autres ne sont pas d'accord. C'est ma vie, d'abord. C'est notre vie, ensuite. Ensemble. Mais pas tout le temps. Pour mieux l'aimer.

Voilà.
C'est la Saint-Valentin.
J'ai osé l'écrire.
Pas un cadeau, désolée.
Mais j'assume.

samedi 16 novembre 2013

Parce que je... j'y étais très attachée.

Mon désir positif, c'est d'être avec mon mari et de lui permettre de vivre ces derniers temps de sa vie, trop tôt, bien trop tôt, mais de la manière la plus épanouie possible. Pour ça, il faut que je sois épanouie, d'abord.

Je suis aidante et je le serais toujours, puisque un jour, je serais CESF (Conseillère en Economie Sociale et Familiale), c'est à dire agent social. Le métier que j'ai toujours voulu faire, sans savoir que ça existait.

Mais je suis phobique sociale depuis l'enfance, avec probablement une dimension héréditaire (la chimie de mon cerveau était sans doute mal conçue au départ).

Alain, mon mari, m'a toujours encouragée dans les soins (je suis suivie par une équipe médico-psychologique), mais sa maladie à lui lui donne aussi des troubles anxieux. Il a besoin de moi, et j'ai toujours l'impression que m'absenter, c'est l'abandonner un peu.

Je l'aime et hors de question de le laisser tomber. Les bonheurs avec lui, c'est comme des grains de raisin, comme la boite de chocolat de Forest Gump, mais ça n'est pas grave. J'aime ces surprises, ces inattendus. J'aime mieux les hauts que les bas, évidemment. Des fois c'est très dur, et puis à d'autres moments, ça va très bien.
Pour l'instant il est vivant et encore capable de faire des tas de choses, malgré ce qu'il pense parfois. Je crois en lui.
Des fois je perds pied, parce que j'ai peur de lui montrer mes peurs, mes faiblesses, et que ça le tire vers le bas, que ça le trouble, que ça le blesse. Mais je crois en lui, en sa force, en notre amour, et à tout ce qu'on peut encore faire ensemble.

C'est vrai, je me prépare à "l'après", mais avec pragmatisme. Parce que la maladie est d'une fulgurance effrayante et que je sais que, peut être bientôt, je serais seule, et j'ai besoin d'être sûre que je tiendrais le choc. J'ai besoin qu'il sache que je tiendrais le choc.

Souvent je fais des cauchemars où je perd pied. Je le vois qui s'étouffe après avoir avalé de travers, moi le sauvant et lui m'en voulant de l'avoir sauvé. Ou je le retrouve en rentrant du boulot et je perd les pédales, je vomis sur moi avant de pouvoir appeler les secours, ou je reste prostrée...

J'ai peur de tout ce qui pourrait lui arriver. Pas des conséquences pour ma vie, je rebondirais, j'ai de la famille, des amis. Mais juste peur de le perdre, de ne pas savoir réagir, de l'abandonner ou qu'il se sente abandonné ou trahit.

Je suis pleine de doutes, plus que jamais.
Mon désir positif, c'est de m'épanouir en tant que personne, au delà de l'aidante, pour être 100% son épouse, quand je suis avec lui, avec toute l'intimité et la complicité que ça induit. Sans les doutes et les angoisses.

Parce que je l'aime.
Il compte plus que tout, plus que moi. Mais si je ne me ménage pas des temps de répit, je risque d'imploser sous l'effet du stress. Et alors je le laisserais seul, et je m'en voudrais à jamais. Alors il faut que je tienne bon. Parce que je l'aime.

On va sortir, c'est repartit




Il y a... pfffiou... longtemps longtemps, je m'étais inscrite sur OVS Tarbes. C'était en aout 2011, c'est dire si ça date. J'étais restée inscrite et je n'étais jamais jamais sortie, pas même pour prendre un café avec des gens.
Aujourd'hui, je crois que je suis mûre pour ça. Juste un petit café (ou thé, ou chocolat...) de temps en temps, si les horaire mes vont, si je suis pas trop angoissée, si ça ne dérange pas trop mon mari.
Je culpabilise énormément vis à vis de mon mari, de le laisser seul (mais il peut aussi venir avec moi!!!).

Juste je suis à bout en ce moment. J'essaye de ne pas le laisser voir à Alain, parce que j'ai peur qu'il croit que c'est sa faute. Mais je suis neuneue et ça date pas de sa maladie. C'est juste que déjà avant ça me pesait, cet isolement social, et que maintenant, j'aurais vraiment besoin de m'aérer la tête, de faire des choses nouvelles et de pouvoir le lui dire et... qu'il soit fier de moi.

C'est peut être con, mais j'ai envie qu'il soit fier de moi, mon homme. Qu'il voit que je suis capable de ne pas rester isolée, d'aller vers les autres, même si pour ça il faut que je le laisse tout seul... ou que je le confronte lui aussi aux autres, s'il le veut bien.

Mais je préfèrerais d'abord me faire des amis, et ensuite les lui présenter.

Enfin bref, oui, OVS, c'est repartit.

J'ai déjà pas mal de messages de soutien sur le site, et rien que ça, ça me fait du bien.

lundi 21 janvier 2013

Nouveau départ?

Mercredi soir je suis rentrée de la clinique tardivement. Il faut dire qu'après une après-midi dont l'utilité reste encore à démontrer, j'ai croisée mon amie Dorothée qui revenait de chez elle avant d'aller se reposer un peu. Nous avons discuté dans le hall d'accueil de la clinique et je n'ai repris la route qu'à 17h40. Trop tard au gout de mon mari, et finalement au mien aussi.
C'est toujours trop tard, le mercredi.

Je m'explique : depuis le début, en juin, je vais à la clinique deux après-midi par semaine. Au début le jeudi et le vendredi, puis peu à peu le lundi et le jeudi. Et depuis quelques semaines, le lundi et le mercredi. Je pars de chez moi à 13h15 et je rentre vers 17h voire 17h30, parce que j'ai souvent du mal à renoncer à la tentation d'aller "faire une course" au retour.

Seulement voilà, moi qui voulais travailler une dizaine d'heures par semaine, pour connaître un épanouissement personnel. Le reste de mon temps, je voulais le préserver libre pour être avec mon mari. Pourtant au bout de huit mois seulement, je me suis retrouvée avec six heures de plus "prises" sur ce précieux temps libre. Huit, si on compte les temps de trajet.

Or ces absences répétées sont de plus en plus un poids, pour moi.

La conséquence, c'est que je ne m'épanouis plus, à la clinique. Je régresse. J'empire, même.
Quand j'y suis arrivée j'avais un désir d'avancer et d'agir énorme.
Au fil des mois une tendance dépressive s'est emparée de moi et désormais je n'y vais plus qu'à reculons, en soupirant, avec pour seule motivation de voir ma chère Dorothée.

Bien entendu, dans mon état, celui de mon mari n'est pas pour rien. Au contraire. Mais contrairement à ce que me laisseraient croire les soignants de la clinique, ce n'est pas par ça que je me fais "bouffer", mais bien par mes sentiments d'obligations, notamment envers la cette structure de "soins". Or des soins, j'en vois peu. Ou en tout cas pas de ceux que j'attendrais, de ce qui me conviennent.
Certes je bénéficie de séances de relaxation individuelle (sur fauteuil de massage), d'aromathérapie, d'ergothérapie, de groupe de parole, de gym douce... et de temps à autre, j'ai même des entretiens avec l'infirmière.
Mais je ne me sens pas aidée. Je ne me sens pas soutenue. Et pire, je ne me sens même pas comprise.

Depuis bientôt huit mois, je vais dans cette clinique en hospitalisation de jour. Huit mois, ça devrait représenter beaucoup, si j'étais en TCC. Au lieu de ça, rien. Je stagne dans une structure parfaitement adaptée à des malades dépressifs, mais absolument pas à une phobique sociale qui a une prodigieuse envie de vivre et d'avancer.
On me laisse à mariner, pendant que la sécu et ma mutuelle crachent leurs sous en pagaille.

On me dit que je suis trop dépendante de mon mari, parce que, c'est vrai, je me suis souvent abritée derrière ses besoins à lui pour tenter d'affirmer les miens.
Les miens, de besoins, c'est d'être suivie pour de vrai.
D'avoir une thérapie de soutien, en individuel ou en groupe, voire les deux, bien ciblée sur mon problème d'anxiété sociale, et aussi sur le fait que je me retrouve accompagnante d'un homme malade, que j'aime et auprès de qui ma présence compte plus que tout ♥♥♥
Mes besoins, c'est de l'aimer, mais aussi de pouvoir le regarder en face en lui disant "Je t'aime, et je m'en sortirais sans toi... mais reste avec moi le plus longtemps possible!". Mes besoins c'est d'être respectée pour ça, et pas d'entendre cycliquement "l'important c'est vous".

Mes besoins, c'est de ne pas trouver mon mari en pleine crise d'angoisse, qui se prolonge tard dans la nuit, quand je reviens de la clinique. Mon besoin, c'est même de ne plus aller à la clinique, si y aller signifie nous faire souffrir tous les deux ainsi. C'est inacceptable et totalement irrespectueux. De moi, de lui, de nous.
Mes besoins, c'est aussi d'avoir du vrai temps pour moi, et pas de ce temps volé sur le trajet de retour de la clinique. Les gens ne semblent pas comprendre que ce temps là, il est en semaine, pas le weekend. Eux, ils ont leur propre mode de vie, ils fonctionnent de telle façon ou de telle autre, et sont finalement peu enclins à comprendre qu'on puisse vouloir vivre différemment.

Je n'arrive pas à voir reconnus mes vrais besoins à la clinique.
Encore une expérience négative à ajouter à la longue liste des psys, psys et repsys...

Avant tout ça, j'avais été mise en contact avec le CMP de Tarbes. Là bas, il y avait une psychiatre qui pratiquait la TCC. Le seul problème ? La psychiatre en question, justement, n'exerçait plus là bas, et la psychologue qui avait repris ses activités partait précisément en congé parental...
En avril 2012, pourtant, de retour à son travail, elle m'avait appelée, pour me proposer un suivi dans la structure publique. Malheureusement, comme c'était concomitant avec mon premier rendez-vous chez le psychiatre qui me suit actuellement, j'avais refusé. Pleine de bon sens, elle m'avait alors dit de ne pas hésiter à rappeler en cas de problème ou si je changeais d'avis.
De fait, j'ai repris contact avec le CMP. Mlle B. se souvenait toujours de moi.
J'ai rendez vous mardi 22 janvier 2013, à 9h.

Pour la suite de la clinique, je verrais à ce moment là.
Une fois de plus, je dois choisir. Continuer, arrêter ? Tout de suite, plus tard ?
Pfff...

 

mercredi 23 mai 2012

Cours de dessin...

J'ai récemment abordé l'époque où j'allais au lycée en cité scolaire... mais je me rend compte que j'ai oublié de citer quelques éléments majeurs de cette époque.

Par exemple, quand j'étais en seconde, j'ai pris des cours de dessin sur "modèle vivant" (des cours de nu), pendant quelques semaines, le vendredi soir.
Je traversais tout le plateau d'Angoulême pour rejoindre l'école municipale d'arts plastiques, ma sacoche à dessin sur l'épaule (vous savez, un grand sac plat, avec deux cartons à dessin immenses dedans, format "raisin", autrement dit 50x65 cm). Au début, je faisais ça à pied et ça me donnait l'impression d'être vivante, et puis peu à peu le trajet m'a angoissée, mais le bus m'angoissait aussi. Heureusement j'ai fini par le prendre avec des copines, un jour, et dès le vendredi qui a suivi, je suis montée dans un car avec mon carton à dessin accroché à l'épaule.

Je savais bien dessiner à l'époque (sans être non plus formidable, hein! mais ce que je faisais me plaisais et correspondait assez à mes critères de réussite personnels). Mais les cours de dessin sur modèle, assez vite, c'est devenu très pénible.
Tout aurait été bien si ça n'avait pas été un cours. C'est à dire si le prof n'était pas venu voir mon travail, me prodiguer des conseils. Vraiment, ça, c'était épouvantable.
J'y suis restée quelques semaines, et ensuite, l'angoisse est tellement montée que je n'ai plus supporté d'y aller : c'était devenu un vrai calvaire intérieur.

Bien entendu, j'ai eu honte de l'avouer.
Mes parents ont du me prendre pour une dilettante.
En fait, j'avais tout bonnement peur que la peur me submerge un jour, en cours, et que je ne puisse plus y retourner, de honte. Alors j'ai pris les devants, et j'ai laissé tomber...

lundi 31 octobre 2011

Element perturbateur


L'élément perturbateur pénètre dans mon quotidien et me fait perdre mes repères, ma routine, mes habitudes. Il me perturbe dans mon équilibre ordinaire. Il m’agace, me gêne, et parfois, j'aurais envie de lui hurler de me foutre la paix et, pour faire bonne mesure, de lui arracher les yeux.
Mais je suis une jeune femme civilisée, et je m'efforce de tenir mes nerfs.

L'élément perturbateur est généralement un invité à la maison, souvent un ou plusieurs membres de la famille. Parfois un voisin ou des amis, mais c'est quand même plus rare, actuellement.

L'élément perturbateur est généralement sympa, il a envie de rendre service (nan mais je t'ai rien demandé!), et même quand il a raison (Whaou! c'est clair qu'un coup de dégrippant dans cette serrure, ça le fait!), je lui en veut (ouais, je suis trop conne de pas y avoir pensé toute seule). Et quand il s'agit pour lui de s’immiscer dans la vie quotidienne (style on fait les courses), là, pas question qu'il ose mettre son grain de sel.

L'élément perturbateur est généralement bien attentionné, et s'inquiète quand je ne parle pas ou que j'ai l'air éteinte (c'est souvent parce que je suis trop occupée à remâcher ma fureur de voir mes habitudes bouleversées). Du coup, je ne sais pas trop quoi dire, sinon "je suis fatiguée" (mais je risque des remarques à la con, donc terrain glissant) ou "j'ai rien à dire".

Quand on se balade avec l'élément perturbateur, celui ci se retourne régulièrement histoire de voir si je suis bien (ben ouais, je suis lente à la montée) du coup je passe devant, pour ne plus le voir braquer son regard sur moi. L'élément perturbateur a aussi tendance à faire de multiples pauses pour admirer le paysage (pour mieux nous montrer qu'il apprécie la balade?) et du coup on est obligé de l'attendre (grumpf!).

Parfois l'élément perturbateur veut aider dans la cuisine. Il m'est ainsi arrivé de me retrouver avec une recette totalement différente de celle prévue, parce que "tu vas te faire chier à découper cette cuisse de dinde" (hop! entière dans la cocotte) et parce que le voisin a apportée une tomate monstrueuse de 800gr (hop! dans la cocotte aussi) et du coup pas de sauté de dinde à la crème mais une cuisse de dinde à la tomate...
Là je lui planterais bien mon couteau de cuisine entre les omoplates, à l'élément perturbateur.

L'élément perturbateur, d'ailleurs, ne veut pas forcément aider dans la cuisine, mais il a envie d'être là, parce que après tout on est là pour être ensemble... du coup sa seule présence m'énerve et me perturbe, car je ne cesse de me sentir scrutée (attention, je ne dis pas que c'est le cas... c'est juste ce que j'éprouve). Cette présence est qui plus est frustrante, car nuisible à l'effet de surprise au moment du service (quand je reçois, j'aime faire des trucs un peu plus folichons qu'en temps ordinaire, et que mes convives découvrent les choses juste au moment de passer à table).
Il arrive aussi que l'élément perturbateur pose des questions saugrenues concernant la cuisine, et quand je suis occupée, je ne suis pas d'une grande patience pour les explications (non, je ne fais pas pocher la pâte à choux d'un Saint-Honoré). Il en pose parfois aussi au moment du service, et j'ai du mal à découper ma cuisse de dinde (l’anecdote ne concerne pas la dinde à la tomate) tout en répondant à des questions sur la cuissons des pommes de terre. Je ne mérite donc pas de me prendre dans la figure un rappel à l'ordre ("ça doit te paraître évident, c'est pour ça que tu veux pas répondre?"... nan, c'est parce que j'essaye de pas me brûler ou me couper les doigts!!!).

Heureusement mon mari est là pour me sauver, et a finit par savoir comment entraîner nos invités loin de la cuisine, quand c'est possible (bon du coup je suis frustrée aussi parce que je sais pas ce qui se fait ou se dit...).

Parfois les éléments perturbateurs sont encore plus perturbateurs. Il arrive ainsi que des conflits éclatent, et ça, je dois dire que je ne le supporte pas, surtout au milieu d'un dîner que je me suis efforcée de rendre festif. Il m'est ainsi arrivé de quitter la table, purement et simplement, et d'aller me planquer dans un placard (riez pas!) le temps que je me calme, que je ne pleure plus et que je n'ai plus envie de leurs arracher le cœur à coup de pelle à tarte (et de m'ouvrir les paumes avec mes propres ongles).

Parfois l'élément perturbateur à le chic pour venir à un moment particulièrement pourri. Par exemple alors qu'on est un jeune couple (moins de 6 mois de vie commune) et qu'en plus je suis en pleines révisions de partiels... Dans ce cas là, pas vraiment de temps à lui consacrer (mais on peut lui rendre service en l’hébergeant...). Ou bien l'élément perturbateur peut venir pile poil au moment où je dois commencer un CDD auquel j'attache une importance immense.
Du coup le stress ajouté à mon immense intolérance vis à vis des éléments perturbateurs... ça donne des résultats pas très convaincants pour concourir au prix du meilleur hôte de l'année.

L'élément perturbateur a aussi une fréquente tendance à oublier que nous sommes à la montagne (en partie) ou à la campagne. Il omet donc souvent de prévoir des vêtements ou des chaussures adaptées à des promenades ou randonnées. Parfois il joue au con (ou à la conne) et se casse la figure, doit aller se faire rafistoler une cheville foulée ou un truc dans le genre...

L'élément perturbateur utilise la salle de bain et ne fait pas forcément attention, comme moi, à ne pas inonder le carrelage en prenant sa douche. D'ailleurs, il ne se préoccupe pas non plus forcément de la capacité du chauffe eau, alors qu'on est cinq personnes à l'utiliser. C'est d'ailleurs un problème récurrent avec les éléments perturbateurs, cette utilisation irréfléchie des sanitaires.

L'élément perturbateur a souvent des passions et tend à considérer qu'on les partage forcément. Qu'il s'agisse d'un sport, d'activités ou de positions politiques, l'élément perturbateur considère souvent qu'on est forcément d'accord avec lui, qu'on adhère etc. Il a du mal à appréhender que chacun est différent, que certains ne supportent pas l'idée de faire du vélo ou du VTT, que ce n'est pas parce que lui il croit à tel machin que c'est une vérité universelle, et que les différences de chacun rendent le monde plus beau.

Notez quand même que je suis généralement contente de voir l'élément perturbateur. Mais que mes angoisses et mes distorsions cognitives prennent généralement le pas sur ce plaisir tout simple. Et du coup j'en veux à ces envahisseurs, alors qu'ils ne m'ont strictement rien fait (quoique certains sont parfois un peu gratinés...).

Enfin voilà... ça va mieux en le disant, même si vous, vous n'y comprenez pas grand chose... ;)

Dédicace spéciale "La visite" de Lynda Lemay.