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vendredi 17 novembre 2017

Quoi de neuf sous le soleil (levant)?


Alors, quoi de neuf à la mi novembre de cette année 2017?

Pour commencer, les nouvelles les moins cools.

- J'ai attaqué (ou été attaquée, pour être plus exacte) ma cure annuelle d'infections respiratoires avec une angine virale, qui c'est transformée en rhinopharyngite. La mauvaise blague a commencé environ le 30 octobre et je commence à peine à arrêter de tousser.
Bonne nouvelle quand même : visiblement, contrairement à l'an dernier j'ai réussi à enrayer la bronchite qui n'est donc pas devenue asthmatiforme. Or j'avais fais quatre bronchites asthmatiforme l'an dernier et le moins que je puisse dire, c'est que c'est vraiment pénible.

- Dans "l'événementiel" agaçant, la succession de mon mari est toujours au point mort.
C'est agaçant. J'ai été sympa, j'ai fais preuve de bonne volonté (par exemple en payant des factures qui pourtant étaient dans l'indivision successorale), mais maintenant ça va faire 15 mois que mon époux est décédé et que les deux autres héritiers ont... disparus!🔍🔬
Mais relativisons : j'ai pris une avocate et maintenant, c'est elle qui gère le dossier.
Moi, j'attends juste que ça aboutisse... Dans la mesure où j'ai toujours fais preuve de bonne volonté, je suis très confiante. À priori, en dehors des lenteurs administratives dues à la surcharge des tribunaux à notre époque, ben... on change de notaire et on partage tout comme la loi le prévoit. Fin de l'histoire.
Nous venons de lancer les assignations à comparaître devant le tribunal de grande instance, contre les deux autres héritiers (ce qui est apparu comme étant le seul moyen sensé de débloquer la situation).
Avec un timing parfait, j'ai reçu (avec un grand étonnement) une convocation pour une audience devant la Cour d'Appel de Bordeaux pour le mois prochain.
L'appel concerne un jugement de la juge des tutelles d'Angoulême de décembre 2016, dont je n'avais jamais entendu parler, vu qu'à l'époque, j'étais encore majeur protégé. Bizarrement, je suis à peu près convaincue que c'est l'ancien tuteur de mon mari, qui voudrait toucher ses honoraires... mais je n'en sais rien en fait. Je laisse mon avocate gérer. Elle est là pour ça.

Beaucoup plus cool, je me sens enfin capable de revenir à l'emploi, après presque quatre ans hors jeu (je n'ai pas été inactive pour autant, puisque j'ai passé une partie de ce temps à aider mon mari, puis à me remettre de mon burnout de l'aidant, et ensuite j'ai aidé par-ci par-là des gens).

Comme ma licence de droit ne me sert à rien d'un point de vue qualifications professionnelles (il faut être clair : une licence universitaire générale, c'est "diplômant", mais ça n'apporte aucune compétence particulière), je fais le choix d'entrer en formation pour être secrétaire médico-sociale.
Je dois faire un stage Pôle Emploi de "PMSMP" (période de mise en situation de milieu professionnel) pour valider ce projet, histoire qu'on soit sûrs que c'est bien ce que je veux faire comme travail (vi vi vi... même que si je n'étais pas entrée à la faculté de droit en 2004, mon intention première était de passer un BTS d'assistante de direction...).
Normalement je devrais faire ce stage courant décembre 2017 tandis que la formation commence fin janvier 2018. Ensuite, ce sera 1022 heures de formation (8 mois), dont 210 heures de stage (soit 6 semaines).

En dehors de ça ?

Ben... la vie quoi!!!

vendredi 23 septembre 2016

Clinique, le retour

Ouais, y'a des titres plus détonants que d'autres.
Retour à la case "clinique de santé mentale", donc.
Le précédent épisode datait du 10 mars 2015.

Bizarrement, hier, après 10 jours passés ici (je suis rentrée le 14 septembre), je commençais à me dire "mais qu'est ce que je fais là, en vrai?"

Cette après midi, après avoir passé deux heures recroquevillée dans mon lit, à me les geler grave en pyjama polaire, et à avoir mal dans tous les membres comme si on me broyait les os de l'intérieur, je ne me posais plus du tout la même question.

Je suis ici parce que le 18 aout ma sœur a déménagé à Bourges, que le 19 aout j'ai mis fin à une relation qui me faisais me sentir de plus en plus fragile, et que le 20 aout, mon mari est décédé.

Je suis là surtout parce que le 11 septembre au soir, j'ai sérieusement songé à avaler un flacon entier de Théralène (Aliménazine, pour les intimes, un médicament puissamment sédatif) et me mettre un sac sur la tête, histoire que les tempêtes qui ravagent mon esprit s'arrêtent une bonne fois pour toute... 

Mais finalement, l'idée d'avoir envisagé une telle absurdité m'a fait comprendre que j'avais vraiment besoin d'aide.

J'éprouve actuellement un immense vide et une peur de l'inconnu qui s'apparente à de la terreur.
Des tas de choses qui se sont passées ces trente dernières années se réveillent et je me les prend en plein dans la face. Ce qui n'a rien d'agréable, je vous assure.

Une chose est sûre et certaine :

Maintenant

Je veux être actrice de ma vie
Je ne veux plus me laisser paralyser par mes peurs
La peur ne doit pas sidérer
La peur doit faire avancer, progresser et s'améliorer

 

samedi 2 avril 2016

Pour en finir avec les billets concernant mon histoire

Je crois que l'essentiel est dans le titre...

Attention, c'est trèèèès long.
Et c'est d'un seul jet, aussi.
(corrigé à partir de 18h20, le même jour).
Écrit ce jour, 02 avril 2016, entre 7h et 11h du matin.

J'ai envie d'en finir avec les longs billets concernant mon histoire scolaire et personnelle en général.
J'ai envie de me concentrer sur le moment présent.
Mon histoire, je la connais, donc c'est pour les quelques (rares?) lecteurs de ce blog que je dépense de l'énergie à... repousser sans cesse à plus tard l’achèvement de mon récit de ma "vie d'avant".
Une tâche qui m'apparaît aujourd'hui finalement ridicule et sans doute remplie d'orgueil...

Donc on va se le faire au pas de course...

Lycée, deuxième partie : le CEPMO pour mes années de 1ère et terminale.

J'ai écris récemment que je suis allée au CEPMO, sur l'ile d'Oléron.
En effet, durant deux ans, je suis allée là bas, dans des classes à très faibles effectifs, avec une grande liberté.
L'établissement, alors installé à Boyardville, ne comportait pas d'internat et les élèves non insulaires étaient soit logés chez l'habitant, soit dans des studios qu'ils devaient abandonner en saison estivale. J'ai logé ainsi 9 et 3 mois dans un logement à Saint-Denis (au nord de l'ile) puis 6 mois à La Côtinière (plein ouest).

La première année (en 1ère), j'ai été pas mal absente, car j'ai été rattrapée par mes troubles anxieux (que je ne savais pas nommer à l'époque) et les très nombreux troubles psychosomatiques qui y sont associés.

La chronologie se bousculant dans ma mémoire, je crois que c'est également cette année là (2000-2001) que nous avons fait un voyage d'échange avec des élèves d'un établissement autrichien situé à Graz (ville natale d'Arnold Schwarzenegger, ce dont tout le monde se fiche, je crois).
Nous y sommes allés, ils sont venus, et les deux versions ont été des cauchemars pour moi... trop, beaucoup trop de monde!!!

L'ambiance était très bonne, même si je n'ai jamais réussi à m'intégrer.
Du moins c'est le souvenir que j'en garde : je ne me sentais pas intégrée... je me sentais marginale par rapport aux autres élèves.

Je ne suis jamais allée à aucune fête et j'avais du mal (j'ai toujours cette difficulté) à me faire des "amis", ou plutôt des camarades. D'ailleurs je parlais régulièrement de condisciples, c'est dire si je me sentais étrangère à la plupart des autres élèves.
J'étais surtout attirée par les personnalités franchement atypiques.
J'ai été copine avec une élève qui a eut un déni de grossesse, avec une autre qui avait un prénom alambiqué et parlait aussi de manière alambiquée et qui a fini par quitter l'établissement en cours d'année...
J'ai aussi été amie avec une fille déjà libertine (nous étions plusieurs dans l'établissement à avoir une conception non exclusive de l'amour et de la sexualité... et puis la plupart des ados et jeunes adultes sont souvent travaillés par "ça", je pense)...
Je crois que j'ai aussi fréquenté plusieurs schizophrènes et au moins une personne atteinte de troubles obsessionnels compulsifs. J'ai aussi côtoyé de jeunes adultes déjà alcooliques, mais pas plus, pas moins que ceux présents en moyenne dans un établissement "traditionnel".

Simplement au CEPMO, on se sentait plus libres, moins obligés de se cacher de tous, par rapport à qui nous étions vraiment.
C'est ce que je ressentais.
Tout ça n'était pas important, finalement, et j'espère que ce grand respect des autres reste encore une marque de l'établissement, car c'est véritablement épanouissant de pouvoir se sentir être soi même, sans avoir de craintes d'être jugé.

Ellipse concernant certaines "révélations" personnelles.

C'est à cette période que j'ai commencé à assumer le fait que je n'étais pas vraiment hétérosexuelle, ni homosexuelle, mais bisexuelle. Je me souviens l'avoir écrit à ma sœur aînée, n'arrivant pas à lui en parler verbalement.
Pour moi la bisexualité n'est pas un stade intermédiaire "d'indécis".
C'est une façon d'être à part entière, une orientation sexuelle qui en vaut une autre. Et comme je me suis échinée à l'expliquer à de nombreuses personnes, si les hétéros ne "sautent" pas "sexuellement" sur les membres de l'autre sexe, il n'y a pas de raison que les homosexuels ou bisexuels le fassent !!!

Quand je vois des gens qui ont encore ce style de raisonnement, je pense à Jackie/ Dany Boon dans "Bienvenue chez les ch'tis", qui raconte que :
"Msio l'directeurr, ma vu dég'sé (en femme) pour l'corn'val et l'a bloqué l'porte avec un' chais, d'peur qu'o j'tombe amoureux pendant lo nuit"...
Certes, il est ivre au moment où il raconte la chose à ses collègues, mais c'est franchement très explicite quant aux idées surfaites que les gens ont...

Les hétérosexuels ont ils peur à tout moment d'être seulement désirés par d'autres hétéros? En règle générale, non...
Pourquoi est-ce que les homosexuels, les bisexuels, les travestis, les transgenres, les hermaphrodites... auraient des "pulsions" (voire des compulsions) sexuelles plus marquées que les hétérosexuels?
Et en quoi cela ferait du tors à un ou une hétéro d'être simplement désiré(e) par quelqu'un(e) d'autre?
Je cherche toujours...

Je comprends qu'il y ait des mythes autour d'une minorité homosexuelle provocatrice, qui ne pense qu'au sexe. Mais la plupart des gens sont juste... des gens! Leurs actes ne sont pas définis par leur identité de genre (homme ou femme, biologiquement ou psychologiquement, et je ne parle pas même pas des trisomies sexuelles type XXY ou XYY), ni par leur identité sexuelle.

Nos actes, les miens, les vôtres, ceux de tout le monde sont une résultante d'une équation multifactorielle variable à l'infini. Cette équation tenant compte du milieu où on a grandit, des personnes qu'on a croisé, de tout un tas de facteurs environnementaux, mais aussi biologiques, neurologiques, historiques etc.

J'écris cela en résonance avec le souvenir de plusieurs filles qui ont semblé "inquiètes" que je leur "saute" dessus, dès le moment où elles ont su que j'étais potentiellement attirée par les femmes...
Tandis que les seules qui ont jamais fait battre mon cœur, alors que j'étais au lycée, ne m'ont jamais accordé un regard, ou m'ont carrément tournée en dérision...

Me concernant, je suis attirée par des personnes. Des individus. J'aime les gens avec qui le "courant" passe, au delà de leur identité de genre. Je suis attirée physiquement mais d'abord émotionnellement, intellectuellement. Les gens me plaisent ou ne me plaisent pas. Avec certains je ne vais tisser que des liens relationnels du type "voisin de pallier", tandis qu'avec d'autres, si je ressens une connectivité compatible, je vais aller plus loin.
Avant tout je respecte les autres.

Par ailleurs, c'est aussi à l'époque où j'allais au CEPMO (18-20 ans) que je me suis mise à écrire des récits érotiques. À acheter des livres érotiques, aussi, d'ailleurs. Voire pornographiques, comme les romans d'Esparbec. Mais surtout Régine Desforges, Pierre Louÿs, Sade, Françoise Rey, Pauline Réage, Emmanuelle Arsan, Françoise Simpère, Cécile Philippe... Anne Rice (oui, l'auteur de "Entretien avec un vampire" a également écrit des livres érotiques, et elle semble très versée dans la D/s, d'ailleurs.
Je lisais également des récits sur Internet...
J'étais fascinée par la sexualité, sociologiquement parlant.
Mais aussi du point de vue pratique, je ne vais pas le nier... ^^


Mais pour en revenir à mon passé...

Baccalauréat.

J'ai passé mon bac de français à Rochefort et obtenu, je crois, une moyenne de 13/20.
Les sujets écrits ne m'inspiraient pas (je ne me souviens plus du commentaire de texte, que je n'ai pas choisi, et le texte argumentatif m'a semblé déplacé, car il consistait à écrire le discours d'un élu pour les vœux de nouvel an... en classe de première, généralement, on ne fait pas de politique et je pense que la moyenne des élèves, âgés de 16 ans pour la plupart, n'a pas un point de vue suffisamment clair des politiques locales pour rédiger un argumentaire tenant la route... mais bon, je m'égare).

Mon oral a porté sur un incipit de roman... "Le père Goriot", de Balzac.
C'était une introduction très très imagée, avec des couleurs, des odeurs, des sons, et je m'étais toujours sentie très à l'aise avec ce texte, car je me projetais mentalement avec une très grande facilité dans la scène, bien que décrite de manière "répugnante", mais je n'avais qu'à fermer les yeux, et j'y étais.

Cette année là, nous testions une formule spéciale du baccalauréat, où d'autres matières connaissaient des épreuves anticipées. Étant en section littéraire Arts Plastiques, j'ai donc passé les mathématiques, la physique et les sciences de la vie et de la terre (SVT) à la fin de la première. Mathématiques -informatique, d'ailleurs. J'ai eu 10/20 sur cette matière, en grande partie grâce à ma bonne maîtrise d'Excel, car à la différence de la majorité des lycéens de 2001, toutes les classes de première du CEPMO avaient eut accès tout au long de l'année à la salle informatique... nous n'avions donc pas seulement étudié la théorie des formules, mais bel et bien pratiqué. Le sujet de maths, en revanche, a laissé pantois la plupart des élèves... et profs de mathématiques!!!
Il me semble que j'ai eu un peu plus que la moyenne en physique/SVT.
Je m'en fiche, c'est du passé.

En terminale, je ne me souviens pas vraiment de mon année, sinon que j'ai changé de logement. Le premier, au nord de Boyardville avait l'inconvénient majeur d'être coupé en deux par une ruelle : pour aller à la cuisine, à la salle d'eau, et aux WC, je devais sortir de la pièce faisant office de chambre et de pièce à vivre, traverser une venelle, passer un portillon puis rentrer dans un second local... (sympa à la belle saison, mais franchement pas top en hiver au moment des tempêtes).

J'ai le souvenir de grands froids durant l'hiver 2001/2002 (jusqu'à -8°C dans ma voiture, certains matins).

D'un prof de lettres et philosophie encore trop fraîchement sortit de sa fac pour se mettre à la portée d'une classe de lycée.
Il semblait obsédé par les commentaires de textes, alors que cet exercice me faisait déjà horreur (il m'a toujours semblé saugrenu de vouloir commenter ce qu'un auteur à "voulu dire" dans un texte : l'auteur a écrit. Point. Certes on peut relever des figures de styles, comparaisons, métaphores et autres... mais malgré tout, ça reste bizarre dans ma tête).
Je crois que mon aversion pour les commentaires de textes m'a fâchée avec la littérature française, car après le lycée, j'ai toujours eu du mal à lire les "classiques". Sauf érotiques... :P

Après tout, mon premier prof de mathématiques, au collège, m'a bien créée une aversion pour la discipline, que j'adorais pourtant jusque là... Mais "L'arithmétique appliquée et impertinente" de Mr Jean-Louis Fournier, livre adapté à la télévision en série animée, commentée par le très regretté Claude Piéplu (célèbre voix "off" des non moins célèbres Shadocks), m'en a redonné le gout quelques années plus tard...
D'ailleurs je crois que je vais demander ça pour mon anniversaire... Avec "La grammaire française et impertinente".
Mais je m’égare...

En philosophie, j'attendais des cours vivants et dynamiques et j'ai eu le sentiment de faire face à un mur. Pas de cours dynamiques sur les grands thèmes au programme, pas d'échanges avec le prof sur les grandes notions ou les grands auteurs, de l'antiquité à nos jours... Rien.
La conscience et l'inconscient ? aux oubliettes... les passions, la connaissance d'autrui, l'espace, le temps, l'histoire, le langage, la logique et les mathématiques, les sciences de la matière, la connaissance du vivant, la justice, l'art, la liberté, la perception, la mémoire, l'illusion, l'existence, l'imagination, etc. He bien? Rien, un néant d'exploration et d'intéractions humaines.
Commentaires de textes sur commentaires de textes...
Quelle horreur!
Des cours de philo où on ne nous montrait pas ce qu'était philosopher!!!
Je choisissais systématiquement les dissertations, à tous les contrôles.
Heureusement que j'avais acheté les manuels de philosophie de Verger et Huisman (bien qu'aujourd'hui, quand je les lis, je les trouve singulièrement subjectifs... et pas dans le bon sens tu terme...).
En la matière, finalement, j'ai passé le bac en "freestyle".

Toutefois je ne garde aucune rancune pour Fabrice, notre professeur. Il était plein de bonne volonté et on le sentait plein de désir de bien faire, remplit de sa mission de partage du savoir. Même si je trouvais qu'il s'y prenait comme une patate (mais je ne suis peut être pas bien placée pour juger, en tant qu'élève).

En Lettres, ça n'a guère été mieux et je me suis mal préparée à l'examen.
Là aussi les commentaires de textes étaient centraux, mais finalement pas assez orientés par rapport au programme. Peu importe.
Je n'ai pas suffisamment lu et relu "Tristan et Yseult" pour m'en imprégner, habituée aux lectures uniques et passionnées, me laissant des souvenirs gravés. Mais insuffisants cette année là.
Sans doute aurais-je dû compulser les analyses sur Internet, mais je n'y ai même pas pensé...
Peu importe, c'est le passé.

Je n'ai pratiquement révisé aucun cours pour passer le baccalauréat, en fait.
Du reste, j'avais égaré la grande majorité de mes notes de cours, au fil des mois...
J'avais toujours suivie ma scolarité sur mes "acquis de cours", j'ai passé le bac de la même façon.

À la nuance près que j'ai passé le bac sous Lexomil, à raison d'une barrette par jour (1/4 matin, midi, soir et 1/4 avant les épreuves)!

En effet, trois semaines avant les épreuves, je ne dormais plus la nuit...

J'ai lu l'intégrale du roman "Les misérables" à ce moment là (j'aurais mieux fait de relire "Tristan et Yseult" nuit après nuit, quand j'y repense...).

Du bac, finalement, je ne me souviens que des sujets de Lettre et de Philosophie que j'ai choisi...
En lettres, "Les couleurs dans la balade de Tristan et Yseult" (Aaaaaaarg...7/20)
En philosophie "Peut-on mieux connaître le présent que le passé" (Youpiiii... 13/20).
Je me suis délectée du sujet de philosophie des jours durant, je dois dire.
En dehors de ça, le reste est sans importance.
Y compris mon épreuve pratique d'arts plastiques, de 5heures, à La Rochelle. Je n'ai pas aimé ce que j'avais fait, en fait. Donc autant zapper.

J'ai obtenu le bac avec une "petite" mention "Assez Bien".
Première "victoire" personnelle car ma sœur aînée, qui n'avait jamais redoublé et avait déjà finie son école d'infirmière, avait obtenu son bac sans ce petit "plus"... Sans me sentir supérieure à elle (voire toujours inférieure), je remontais quand même un peu dans mon estime personnelle.

Université de Poitiers :
Sociologie/ Psychologie... Psychologie/Sociologie...
Psychologie/Introduction aux Lettres...

J'étais fascinée par la sociologie, mais quand je me suis "essayée" à cette filière à l'Université de Poitiers, j'ai vite déchanté, tous les professeurs et maîtres de conférence tenant pour acquis que nous venions tous de la filière Économique et Social.
Heu... ben non, en fait.
J'ai donc interchangé ma matière principale (Sociologie) pour ma matière secondaire (Psychologie).
Je me suis quand même ramassée aux examens, n'ayant jamais appris à apprendre.
Sans compter que les 4 heures de sociologie hebdomadaire en "matière de découverte" étaient particulièrement indigestes. Sauf quand un chat se promenait dans l'amphi, là, c'était drôle... mais le prof ne pouvait plus faire cours.

Je retenais facilement les éléments de culture générale, mais les détails plus techniques ne me pénétraient pas. Par ailleurs j'avais rencontré un homme qui, pour sa part avait finies ses études, à Saint-Cyr et était alors Capitaine de gendarmerie à Douai... et je loupais régulièrement de nombreux cours pour aller le rejoindre à Paris, Rochefort ou autres... Il ne comprenait pas mon incapacité totale à aller à la bibliothèque universitaire, lui qui n'avait pratiquement jamais assisté à un seul cours magistral durant sa licence d'histoire de l'art (ou une matière dans le genre), et ne comprenait donc pas non plus qu'en me faisant louper des semaines entières de cours, c'était me faire perdre toutes mes chances de valider mes semestres.
Du reste, je crois qu'il s'en fichait totalement.
J'étais mignonne et... bon, voilà quoi. C'est tout ce qui lui "parlait", à lui.

J'ai foiré mon année.
J'ai tenté le rattrapage, sans illusion.
Je me suis de nouveau ramassée.
Les seules matières que j'ai validé pour le 1er semestre étaient les techniques documentaires (examen passé sur table, car les séances de travaux dirigés étaient trop avancées lorsque j'ai échangé ma majeure contre ma mineure (sociologie >psychologie) et la langue vivante.

J'ai redoublé, en choisissant "Lettres" comme matière de découverte, à la place de sociologie. J'y ai obtenue une bonne note de premier semestre, mais en janvier 2004, j'ai définitivement abandonnés les cours à Poitiers.

Tentative de prise d'indépendance.

En avril de la même année, je me suis mise en quête d'un logement à Angoulême.
Je fréquentais alors beaucoup Alain, rencontré par le biais d'Internet, et plus du tout "mon" gendarme.

En mars 2004 je me suis installée dans un studio insalubre où je ne suis restée en fait que 3 mois, puisqu'en juin 2004, j'ai emménagé en catimini chez Alain, que sa compagne avait, très théâtralement, décidé de quitter... Dans l'espoir qu'il ne supporte pas de vivre seul et vienne la supplier de revenir.
Sauf qu'il n'était pas seul.
Quand elle s'en est rendue compte, pendant plusieurs semaines, tous les soirs, puis toutes les nuits, elle appelait, encore, encore et encore. Par moment elle demandait à me parler, mais Alain lui répondait invariablement "non, elle ne veut pas". "Elle" (moi) aurait bien aimé dormir tranquille, surtout, quitte à déposer plainte pour harcèlement téléphonique!!!

Loin d'être une briseuse de ménages, la situation d'Alain m'avait incommodée dès que j'en avais pris connaissance. Ainsi, le fait de savoir qu'il avait une concubine depuis 20 ans, qu'il refusait d'épouser, et que j'étais en quelque sorte la "maîtresse" de cet homme divorcé de longue date, mais ayant deux grands garçons (âgés respectivement de 5 et 10 ans de plus que moi), c'était difficile psychologiquement.

Pour que les choses soient très claires, car je les assume pleinement, à 17 ans environ, j'ai commencé à écrire des textes érotiques très explicites. Au début uniquement pour moi. Un loisir comme un autre. J'aime écrire et je passais des après midi entières à libérer mes pensées à travers cet exutoire.
Puis, à force d'en lire sur Internet, j'ai réalisé que leur publication me donnerais accès aux archives de certains sites. Sans hésitation, je devenais alors contributrice, à raison d'une publication mensuelle, m'assurant l'accès à "l'entre-peaux" d'un site québecois.
J'avais un profil sur ledit site et indiquais que je vivais en France métropolitaine, et plus précisément, en Charente.
Alain lisait les textes que je publiais et c'est ainsi que nous nous sommes connus.
Via un site d'échanges érotiques.
Je ne vois pas en quoi je devrais en avoir honte, maintenant que les personnes qui auraient pu s'en montrer choquées sont sorties de notre entourage.
J'estime que la sexualité et les récits érotiques sont un mode d'expression comme un autre. Comme le nu en peinture ou les hanches de Marilyn au cinéma...

Alain et moi avons échangés des mails pendant deux ans, avant de nous rencontrer réellement, le 27 mai 2001, alors que j'avais 19 ans.
J'étais alors encore scolarisée au CEPMO.
Cette rencontre n'avait pas été très positive, car l'homme qui m'avait fait face ce jour là ne ressemblait en rien à la personne que j'avais idéalisée d'après ses écrits. Je le repoussais donc, préférant rester fixée sur un personnage fait de mots et d'espoirs. J'avais d'autres expériences, plus ou moins réussies, mais je fini par le fréquenter réellement. Il était fou amoureux de moi. Moi... j'étais heureuse d'être aimée, écoutée, choyée. Je "jouais" à la "petite femme".
En vérité, en 2004, j'étais âgée de 22 ans et complètement perdue quant à mon passé, mon présent et mon futur. Je ne voyais pas où j'allais, j'étais terrorisée par le monde, j'avais peur de retourner de nouveau chez mes parents et de leur avouer que je n'arrivais pas du tout à affronter la vie.
C'est la raison principale pour laquelle j'ai aimé Alain et me suis installée avec lui.
Nos 34 années de différence d'âge étaient pour moi une sorte de garantie qu'il connaissait la vie et saurait me "protéger" de celle-ci.

Alors lorsqu'en avril il m'a annoncé le départ de sa concubine et m'a invitée à venir habiter chez lui, j'ai accepté.

Ne souhaitant pas être entretenue, je voulais vraiment reprendre des études, passer un BTS ou... ou réaliser un vieux rêve, un défi...

Depuis le collège, j'avais envie d'étudier le Droit, mais mes enseignants et conseillers d'orientation n'avaient de cesse de me décourager. De fait, quand j'ai annoncé à mes parents qu'à la rentrée suivante (2005/2006) je m'inscrivais au Centre Universitaire de la Charente en première année de Droit, ma mère n'a pu retenir une exclamation pleine de sens :
"La fac de Droit ? Mais c'est pour les bosseurs, ça !". Merci maman...

Faculté de Droit - Centre Universitaire de la Charente (CUC), antenne délocalisée de l'Université de Poitiers.

La première année s'est plutôt bien passée.
J'avais regagné du terrain sur ma carence d'estime personnelle.
J'osais prendre la parole en public.
Les cours d'anglais étaient géniaux.
J'avais appris à me mettre au premier rang de sorte à ne pas percevoir les autres, leurs papotages, les bruits des feuilles qu'on tourne...
Les cours d'histoire du droit me traumatisaient, mais je surnageais mieux que la moyenne, fonctionnant toujours en grande partie sur mes acquis de cours.

Je haïssais profondément les séances de travaux dirigés et priais l'univers pour qu'on ne m'interroge jamais.

En avril ou en mai 2005, Alain a proposé que nous établissions un PACS.
Motifs avant tout fiscaux : je lui faisais gagner une part fiscale, et en plus je ne travaillais pas.

Ma seconde année de droit s'est moins bien passée que la première.
Mon anxiété est revenue au galop.
J'étais perdue dans mes cours et Alain, qui avait fait en son temps une classe préparatoire à une grande école, m'a alors apprit à faire des fiches.

Toutefois je restais à la traîne sur les majeures qu'étaient le Droit Civil et le Droit Administratif.
Les deux matières "à TD". De fait, c'étaient les TD qui me plombaient.
En droit civil les TD portaient davantage sur la philosophie et la théorisation que sur la bonne compréhension juridique. J'avais l'impression de me retrouver en terminale avec mon prof de philo... sauf que là, nous étions sensés travailler à l'approfondissement des cours magistraux et nous nous retrouvions à discuter théorie, interprétations et opinions des "grands" auteurs, etc.
Moi qui fuyais la bibliothèque universitaire comme la peste, risquant une crise de panique chaque fois que je m'en approchais, ces travaux dirigés étaient un enfer...
En droit administratif, j'étais paralysée par la jurisprudence, principale source d'un droit non codifié... Il fallait donc connaître par cœur les intitulés des arrêts, leurs dates, les sujets concernés. Un enfer là aussi, car je mémorise très mal ce genre de choses. Je n'arrive pas à visualiser les dates, leurs tenant et aboutissants, à relier les noms des parties. C'est passablement horrible. La littérature, oui, les chiffres et dates, non.

Devant ma situation, j'ai fais un choix. Je me suis concentrée sur les Unités d'Enseignement (UE) "mineures", que j'ai travaillées à fond, certaines pour les examens, d'autres pour le rattrapage... et j'ai totalement laissé de coté les majeures constituant l'UE1, c'est à dire droit civil et droit administratif.

J'ai donc redoublé ma seconde année de licence, consacrant totalement ce repiquage à l'étude des deux matières où j'avais des difficultés, c'est à dire Droit Civil et Droit Administratif. Pas de bol, je me retrouvais avec le même chargé de TD en droit civil, tandis que celui de droit administratif changeait. Ouf.
Au final j'ai eu 12 en droit administratif et 08 en droit civil... avec le même coefficient, ça m'a fait un joli 10/20.

En décembre 2007, on a diagnostiqué à Alain une dilatation aortique grave.
Le 16 décembre 2007. J'avais un partiel de droit civil le matin. Alain passait un scanner thoracique l'après-midi et avait rendez-vous chez le cardiologue dans la foulée.
Il avait alors 59 ans.
Dans le cabinet du cardiologue, il a déclaré qu'il voulait que nous nous marions. Nous sommes passés à la mairie sur le chemin du retour pour prendre les papiers et le 25 janvier 2008, nous sommes passés devant le maire en tout petit comité.
C'était un vendredi. Quelques heures avant j'étais en séance de travaux dirigés de droit civil et mon détestable chargé de TD, outrageusement obsédé par la philosophie du droit, scandant régulièrement à qui voulait l'entendre que, lui, il avait fait la majorité de ses études sans jamais mettre un pied en cours magistral, mais en fréquentant assidument la bibliothèque universitaire pour emmagasiner du savoir, m'avait ramassé ma copie, sur laquelle j'avais gribouillé que je me mariais le soir même. Je n'ai pas eu le temps de prendre une gomme qu'il avait déjà tiré la copie double de ma table.

Alain a été hospitalisé à Bordeaux le 29 mars 2008 (et opéré le 31, il me semble).
Son aorte faisait alors presque 60 mm de diamètre, contre 20 à 25 mm chez une personne en bonne santé. On lui a passé un manchon en téflon dans le vaisseau exagérément dilaté et remplacé une valve du cœur par une prothèse mécanique en carbone et titane, l'obligeant ainsi à prendre un traitement anticoagulant jusqu'à la fin de ses jours.

En septembre 2008, alors qu'Alain commençait à profiter de sa retraite, j'entrais en troisième année de droit.

C'était la dernière année "faisable" à Angoulême et non à Poitiers.
Terminus en matière de droit me concernant.
Je commençais à être habituée aux fiches.
Nous étions peu nombreux dans la promo et de cette année, je retiens : la neige de l'hiver 2008/2009, mes troubles anxieux en aggravation, avec des diarrhées fonctionnelles quotidiennes, et des crises de larmes dans les toilettes, presque à chaque entre-cours.
Plus deux notes.
17/20 en droit du travail, à l'oral (wahou!!!)!
13/20 en droit communautaire, à l'écrit, sur un exercice que je hais et que je ne sais pas faire, un commentaire d'arrêt.

Je sais que je ne sais pas faire de commentaire juridique et pourtant j'ai obtenue l'honorable note de 13/20 sur un commentaire juridique. Mais je sais pertinemment que je ne sais pas faire de commentaire d'arrêt, ce qui signifie que je ne devrais pas avoir obtenue une telle note. Pourtant je l'ai obtenue. Elle est réelle et objective. C'est donc ma conviction de ne pas savoir commenter un arrêt qui est erronée. Mais pourtant c'est une conviction profondément ancrée en moi.
On appelle ça une distorsion cognitive : une pensée irrationnelle qui se heurte à une preuve rationnelle allant dans le sens opposé, mais la preuve ne suffit absolument pas à abolir la pensée irrationnelle.

J'avais peu de loisirs avec Alain. Nous ne sortions presque jamais, pas de restaurants, sauf des cafeteria, de temps en temps... Pas de ciné, pas de concerts, rien. Juste la "balade" du dimanche, sur le marché. Pour ça, il aimait que je me fasse belle et sexy, histoire de me montrer... je suppose. On faisait le tour, on achetait rien (de toute façon, nous n'achetions que en magasins "discount"), sauf des pommes "hors calibrage" chez "Tastet"...
Bref, je m'ennuyais profondément... mais je continuais de "suivre la vague".
Par trouille de l'inconnu.
Par défaut d'une lueur d'espoir...

"Phobie sociale".

Voilà.
J'ai obtenue ma licence de droit en avril 2009, sans passer par le rattrapage.
Je me suis laissé le temps et en septembre, j'ai voulu m'inscrire à Pôle Emploi.

L'univers s'est effondré.
Je me suis effondrée.

Je suis allée voir mon médecin traitant, laquelle me suivait depuis déjà deux ans pour mes troubles anxieux.
Elle a évoqué une possible "phobie sociale".
J'ai lu le livre de Christophe André "La peur des autres".
Je l'ai annoté presque à chaque page!!!

Pyrénées... travail pour moi, anxiété exacerbée... maladie de mon mari.

Mon mari voulait déménager près des Pyrénées, à Pau ou à Tarbes.
Nous avons consacré beaucoup de temps à chercher une maison, bien que j'aurais préféré un appartement.
Nous avons fini par trouver.

Emménagés en mars 2011, nous avons passé l'été à randonner dans les environs d'Argelès-Gazost et la vallée des Gaves (en face de la ville de Lourdes).
J'ai trouvé un emploi d'assistante de vie auprès d'une association en novembre 2011. Un CDD de 3 mois, qui a évolué en CDI.


Malheureusement Alain commençait déjà à présenter certains troubles inquiétants... des agrippements incontrôlés, des troubles de l'équilibre...

Il a fallut un an, deux neurologues et l'expertise de l'hôpital Purpan, à Toulouse, pour diagnostiquer sa Dégénérescence Cortico Basale (DCB). Maladie neurodégénérative rare, apparentée aux maladies d'Alzheimer et de Parkinson.

La maladie a progressé sans cesse. L'anxiété d'Alain également, la mienne suivant le mouvement.
À la mi novembre 2013, alors que j'avais depuis longtemps déjà cessé d'aller à la clinique Caussade pour être suivie par le CMP de Tarbes, le psychiatre qui me suivait m'a purement et simplement mise en arrêt maladie.

J'ai accepté sans broncher, bien qu'incapable de dire à Alain la chose.

Il s'est mit en colère, le soir.
J'ai été très choquée.
Ses colères étaient de plus en plus fréquentes, violentes, avec un fond de méchanceté à mon égard.
Il m'a finalement dit qu'il n'avait jamais voulu que je travaille, que ça l'embêtait parce que ça nous empêchait d'être "ensemble" et de faire ce "qu'on" voulait.
En gros ça le privait de moi, alors que moi, ça m'offrait un peu de liberté.

Je me suis de plus en plus sentie prise au piège, surveillée, contrainte à être présente, tout en étant littéralement interdite d'ordinateur le weekend car "moi, je pouvais faire autre chose!"... alors j'allais dans la cuisine, je regardais la télévision et je mangeais.

Je préparais des repas qu'il percevait comme "dégueulasses", ayant perdues les connexions olfactives et donc ses sensations retro-nasales, qui participent (voire constituent) à notre odorat et notre sens du gout. Percevant les saveurs de base par ses papilles, plus rien n'a vraiment de gout pour lui, depuis longtemps.

Alain s'est efforcé de fuir la maladie, de continuer à marcher, à faire du sport d'appartement.
Il a continué à me terroriser par ses colères...
Puis il est tombé dans l'escalier.
Douze agrafes sur le sommet du crâne, mais rien de cassé.
Il a malgré tout continué de refuser le fauteuil roulant, jusqu'à ce qu'un de ses fils le convainque... juste parce qu'il voulait que ce fils inquiet et bien intentionné soit rassuré.
J'en ai pris pour mon grade, à l'occasion.
Le fils ne s'est pas privé de m'accuser de ne pas assez stimuler son père, sans tenir compte un seul instant de mes réalités du quotidien...

Lors d'une autre visite, j'ai compris que je commençais à devenir "personæ non gratta" sur les photos de "famille"... Blessée, je me suis malgré tout écartée sans protester.

J'avais commencé à envisager le retour en Charente, les montagnes des Pyrénées étant un crève cœur pour Alain, lui qui rêvait de passer sa retraite à jardiner et randonner... Nous nous sommes donc mis en quête d'un appartement (ma préférence) ou d'une maison (celle d'Alain)...

Septembre 2014, retour en Charente...

Nous avons ré-emménagé en Charente en septembre 2014, dans un appartement qu'Alain m'avait dit de choisir pour moi, car il considérait qu'il "serait mort avant d'y emménager"...

Et puis la suite, lisible dans les billets passés...

Des crises d'agitation aigüe allant en croissant, jusqu'au burnout de l'aidant et mon hospitalisation à la clinique de santé mentale "La Villa Bleue" à Jarnac, le 10 mars 2015.

Lorsque je suis sortie,  début avril 2015, je ne suis pas retournée vivre avec mon mari. J'ai été hébergée un temps par ma soeur, puis par mes parents, avant de finalement retourner vivre à Angoulême, hebergée à titre gratuit dans la résidence secondaire de mes parents. 

J'ai fais le choix de déclarer moi même mon abandon de domicile à la police,  mais de rester mariée.

J'avais, bien avant mon hospitalisation, demandé une mise sous protection juridique, pour mon mari, et pour moi-même. Ces demandes ont abouti, l'une comme l'autre, de sorte à nous protéger,  l'un comme l'autre, dans nos situations respectives.

Nous nous voyons de temps à autre et ne sommes pas en froid.
Mon départ remonte à plus d'un an, à présent. 

Voilà.
Maintenant, j'avance.

lundi 1 septembre 2014

C'est fait!

Nous revoilà en Charente.
Un déménagement riche en stress en en panique.
Il faut que je me soigne, mon mari aussi, et que nos prises en charges respectives ne se télescopent pas mais s'harmonisent.
Le quartier d'Angoulême?
Ma Campagne.
Résidence ?
Mas de la Pierre Levée.
7ème étage, même...

mercredi 23 avril 2014

Cherche appartement ou maison sur Angoulême

Bon pour commencer, ça va mieux.

Mon psychiatre m'a bazardé mon Seroplex contre de la Paroxétine. J'en prend deux fois pas jour, et en cas d'anxiété palpable, des quarts de Bromazépam (ou Lexomil).

Je n'ai plus de palpitations et surtout j'ai commencé à perdre du poids, vu que j'étais quand même montée jusqu'à 79kg et des patates. J'ai même perdus 3,5 kg entre le 20 mars et le 18 avril! En faisant quoi? Ben rien. Juste en mangeant à ma faim et en arrêtant quand je n'ai plus faim, sans attendre d'avoir trop mangé. Et je n'ai plus de compulsions alimentaires. Donc mes assiettes aux repas sont presque trois fois moins pleines et je n'ai plus de calories supplémentaires entre les repas.

Après, le poids, c'est pas tout. Je me sens mieux globalement. Je n'ai plus les passages à vide que j'ai pu avoir à certains moments et je retrouve le plaisir de partager ma vie avec Alain.

Nous allons "rentrer" en Charente et y acheter un appartement dans les quartiers sud d'Angoulême. Pour l'instant on cherche, c'est à dire que je fais une sélection d'appartements et maisons sur les sites de ventes immobilières et je mandate mon gentil pôpa pour qu'il fasse les visites.
À un moment j'ai fais une fixette sur un quartier, mais un mail de ma sœur m'a fait réaliser qu'en fin de compte, peu importait le quartier: l'important c'est qu'on trouve un endroit adapté à la vie de mon homme.

J'espère qu'à l'horizon de septembre 2014 nous aurons quittée la région tarbaise et rejoint l'angoumois.
Voilà.


samedi 16 novembre 2013

On va sortir, c'est repartit




Il y a... pfffiou... longtemps longtemps, je m'étais inscrite sur OVS Tarbes. C'était en aout 2011, c'est dire si ça date. J'étais restée inscrite et je n'étais jamais jamais sortie, pas même pour prendre un café avec des gens.
Aujourd'hui, je crois que je suis mûre pour ça. Juste un petit café (ou thé, ou chocolat...) de temps en temps, si les horaire mes vont, si je suis pas trop angoissée, si ça ne dérange pas trop mon mari.
Je culpabilise énormément vis à vis de mon mari, de le laisser seul (mais il peut aussi venir avec moi!!!).

Juste je suis à bout en ce moment. J'essaye de ne pas le laisser voir à Alain, parce que j'ai peur qu'il croit que c'est sa faute. Mais je suis neuneue et ça date pas de sa maladie. C'est juste que déjà avant ça me pesait, cet isolement social, et que maintenant, j'aurais vraiment besoin de m'aérer la tête, de faire des choses nouvelles et de pouvoir le lui dire et... qu'il soit fier de moi.

C'est peut être con, mais j'ai envie qu'il soit fier de moi, mon homme. Qu'il voit que je suis capable de ne pas rester isolée, d'aller vers les autres, même si pour ça il faut que je le laisse tout seul... ou que je le confronte lui aussi aux autres, s'il le veut bien.

Mais je préfèrerais d'abord me faire des amis, et ensuite les lui présenter.

Enfin bref, oui, OVS, c'est repartit.

J'ai déjà pas mal de messages de soutien sur le site, et rien que ça, ça me fait du bien.

mardi 5 novembre 2013

Deux mois plus tard...

Dernier billet le 04 septembre.
Deux mois plus tard...

Le 12 septembre à 13h, mon mari est tombé dans les escaliers.
C'était un jeudi.
J'étais à l'étage, il m'avait dit de passer avant lui, pour ne pas me ralentir.
Je venais de m'installer à mon bureau et je l'ai entendu crier.
Trois "haaaaaa" de détresse. Et le bruit de la chute.
Je me suis précipitée dans les escaliers, avec cette question absurde "est-ce que ça va!?!".
Non ça ne va pas.
Comment ça pourrait aller quand votre mari, âgé de 65 ans, dépérit à cause d'une saloperie de maladie rare à la con, que vous avez envie de hurlez, de lui casser la gueule à cette connasse.
Et surtout ça ne peut pas aller quand votre mari a le crâne éclaté qui saigne sur le carrelage.

Comment ça pouvait aller, de toute façon? ça faisait des jours, des semaines, qu'il allait de crise d'angoisse en crise d'angoisse. Il venait de commencer un traitement anxiolytique.
Comment ça pourrait aller, quand je le voit avec toute sa détresse dans ses yeux, d'être là, sur le sol froid, avec son cœur froid, avec son âme frigorifiée par la douleur psychique de se sentir réduire, diminuer, jour après jour.

Mais si, ça allait. À peu près.
Pas de perte de conscience.
Pas de fracture. Nul part.
"Juste" le cuir chevelu "éclaté".
Douze agrafes d'acier chirurgical et une nuit en observation à l'hôpital.

Et puis l'angoisse de tomber encore.

Mon père est venu, il m'a aidée à dégager la salle de séjour pour faire de la place pour le lit double médicalisé. Il a aussi installé des rampes supplémentaires dans les escaliers.
Il a aussi apporté le vieux fauteuil roulant de ma mémée Dédée...

Le lit médicalisé a été livré le mercredi 18 septembre.
On y dort pas. Toujours pas. Il "décore".

Nous avons cessé d'aller au laboratoire pour les prises de sang d'Alain. L'infirmière vient, désormais. La kiné aussi. Alain a aussi changé d'orthophoniste, parce que les escaliers de la première étaient devenus infranchissables, si ce n'est physiquement, au moins psychologiquement.

Le mardi 24 septembre, Alain a vu le médecin, qui lui a ôtées les agrafes et prescrit un nouvel anxiolytique. Il a enfin été soulagé de ses crises d'angoisse et je l'ai retrouvé dans toute sa gentillesse. Il planait un peu quand même, ce qui l'a conduit à se limiter à une prise le soir au coucher uniquement.

Le jeudi 26 septembre, Alain est à nouveau tombé, dans la salle de séjour. Perte de ses repères visuels suite au remplacement du canapé par le lit médicalisé. Une plaie à l'arcade sourcilière droite et quelques hématomes. Pas d’hôpital, et un simple point de suture.

Après ça, j'ai perdu le compte, je ne tenais plus mon journal, mon agenda.

J'ai du mal à m'y remettre.

Vers la mi octobre, Alain a eu envie de sortir avec le fauteuil roulant.
On est allés à Géant.

Le vendredi 18 octobre, j'ai arrêté le Seroplex 10mg et suis passée au Prozac 15mg.
Je retrouve le gout aux choses, mais la dépression est là, très présente. Et je dors très mal.

Nous sortons de plus en plus et je sens que mon mari reprend gout à la vie et ça me remplit de joie. Mais j'étouffe. J'ai envie d'être avec lui et je suis heureuse de tous les instants passés avec lui. Mais j'étouffe. J'ai besoin de sortir, de trouver une occupation. Au travail, j'étouffe tout autant.

J'ai juste besoin de rebondir un peu.
Le contrecoup de ces dernières semaines.
ça va aller.
Il faut que ça aille.

En tout cas, aujourd'hui j'ai réussi à téléphoner, à faire des choses, et je suis contente de ça.
Il faut que je recommence à faire attention à moi, à me valoriser, à me féliciter...

Pour moi, pour mon mari, pour nous deux.

Le vendredi 25 octobre, on est allés à Géant... et là bas on a rencontrés mon amie Dorothée et son mari Pascal. Un an que je ne les avais pas vu et jamais je n'avais pu leurs faire rencontrer Alain. Nous avons passé un très bon moment ensemble.
La vie est là, pas loin.
À nous de la saisir, de s'y agripper.


mercredi 4 septembre 2013

Un an après, mon âme va de mieux en mieux...

Voici presque un an, j'étais penchée sur la lecture de "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'avais abordé, dans un billet daté du 17 octobre 2012 le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.

Ce que ça m'avait révélé sur moi ne m'avait pas plu. Mais alors pas du tout!!!
Et j'avais donc décidé de changer, vraiment. De me remettre en cause, et de faire des bilans réguliers. Nous voici presque un an après, il me semble qu'il est temps de faire ce travail.
 
L'année dernière, j'avais étudiés les symptômes d'une mauvaise estime de soi, évoqués dans le chapitre 4 du livre cité plus haut. Je m'étais examinée mentalement et avais eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.

Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels étaient-ils, ces gros défauts ? (en petit et d'une couleur différente, les réponses d'octobre 2012).

1) Obsession de soi
Il me semble qu'en un an j'ai beaucoup progressé sur ce point. Je me sens moins focalisée sur ce que peuvent penser les autres de moi. Je suis moins obsédée aussi par le fait qu'on s'intéresse à moi (même si parfois je retombe un peu dans mes petits travers). Je me sens de plus en plus tournée vers les autres et leur bien être, ce qu'ils ressentent, et le respect absolu de ça. J'essaye de me montrer attentive.
Le fait de savoir si je suis à ma place, si je suis compétente ou "acceptable socialement" par les autres semble ne plus m'obséder.
Pour moi, les autres sont très importants, et prennent pleinement part à mon bien être.
"Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop."

2) Tension intérieure
Je me pose désormais moins de questions sur ma "conformité". Je fais les choses, j'agis, et je m'en porte de mieux en mieux. Petites victoires, je me suis occupée des démarches auprès du Conseil Général pour le dossier d'APA de mon mari, puis de contacter des entreprises pour faire établir des devis pour l'aménagement d'une salle d'eau PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Je continue de suivre ces dossiers.
Je rentre dans des boutiques où je n'ai jamais mis les pieds.☺☺
Je ne me sens plus "surveillée" quand je suis en situation sociale.☺
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.
3) Sentiment de solitude
Je me sens de moins en moins "différente" de autres. Ne serait-ce que parce que je prend de plus en plus conscience que la plupart des gens traversent les mêmes affres que moi. Pas tous, ou pas en même temps, mais nous sommes tous humains. Et qu'est ce que ça peut faire si je me sens un peu plus fragile? Il me suffit parfois de le dire, sans insister, sans chercher à me faire plaindre par exemple, et puis ça va mieux. Je me sens moins seule aussi parce que je sais désormais communiquer sur ma fragilité. ☺
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
J'accepte de plus en plus facilement les compliments. Je suis moins tentée d'affirmer que "je n'ai pas de mérite" à ceci ou à cela. Sans pour autant prendre "la grosse tête", je savoure désormais les compliments. Je ne me préoccupe plus non plus de savoir si je vais être digne des compliments... je me contente juste de continuer à vivre, et c'est tout!
Je deviens adulte "pour de vrai" et par là même, je cesse d'en vouloir aux autres de me considérer comme telle... puisque je réalise qu'ils ont finalement raison! ☺
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
J'ai beaucoup évolué, je crois.
Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je ne cherche plus (sauf circonstances trèèès spécifiques) à être au centre de l'attention, quitte à me sentir très mal après. En gros, je ne mens plus, je n'arrange plus la réalité selon ma convenance et selon ce que j'ai l'impression que les autres attendent de moi (je sais pas si c'est clair, là?). Si j'ai été médisante par le passé, et bien je ne le suis plus. Je n'ai jamais aimé ça et prendre conscience que j'étais comme ça, l'année dernière, ça m'avait profondément choquée. Surtout quand j'ai pris conscience que ça avait forcément un impact sur les autres, sur ce qu'ils pensent savoir les uns des autres, et même sur ce qu'ils pensent savoir de moi.
Je discute plus facilement maintenant.
Je recherche plus le dialogue, l'échange.
Au lieu de me plaindre de tel ou tel truc à un tiers, je vais discuter avec la ou les personnes concernées. Je préfère mille fois me "vanter" des améliorations trouvées!!!
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
J'aurais plutôt tendance à ne pas trop m'étaler sur mes petits bobos, ma fatigue. Malheureusement ce sont des symptômes qui finissent parfois par se voir et je ne peux pas les remiser totalement "sous le tapis".
Si je m'énerve, j'essaye de me poser, de retrouver mon calme.
Si je sens que mon interlocuteur n'est pas en situation de communication ouverte, je laisse tomber, sans pincement au coeur.
Ce lâcher prise, c'est incroyable ce que ça peut faire du bien, alors qu'on est souvent persuadé qu'on va bouillir de ne pas exprimer les choses... sauf qu'en les exprimant, souvent on les monte en épingle. Au lieu de trouver du soulagement, on souffle sur les braises.
Je ne veux plus de tout ça.
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Je me souviens d'une discussion très importante pour moi que j'ai eu avec ma soeur, il y a des années de ça. Elle était encore à l'école d'infirmières, c'est dire si ça date! On avait discuté de mon besoin d'aider et d'informer les autres. Je parlais de travailler dans la prévention, le planning familial, la nutrition... des domaines qui me passionnent de longue date. Je lui avais confié que je ne souhaitais pas, comme elle, faire un travail médical ou paramédical, mais que je ne savais pas comment m'orienter. Elle m'avait proposé de poser la question aux cadres de l'IFSI... mais j'avais pris peur et je suis allée en sociologie, puis très vite en psychologie... puis j'ai laissé tomber les études, je me suis tournée à nouveau vers mon idée, mais les conseillères d'orientation n'ont pas su m'aiguiller. On m'a conseillé de faire de l'animation(!). J'ai vite laissé tombé et me suis tournée vers une filière qui m'intéressait depuis le collège: le droit.
Aujourd'hui je suis aide ménagère, "assistante de vie", parce que je ne me sentais pas compétente pour faire autre chose, tout en ayant envie de travailler dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.
Ce n'est qu'au hasard d'une formation professionnelle que j'ai enfin su ce que je voulais faire: CESF.
La vie m'a éloignée de cette orientation. Mais aujourd'hui elle me donne un but pour l'après. Le plus tard. Le plus tard possible.
Je ferais la formation en alternance, et je compte bien être affirmée dans mon projet!!!
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est si facile, maintenant. Jamais je n'aurais cru que ça pouvait être si facile, de demander conseil, de demander à être soutenue. Bon le fait est que je ne sais pas toujours où demander... mais je pose bien plus facilement des questions, à des inconnus même! Je m'épate franchement!!!
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
Mais qu'est ce que je peux en avoir à faire, des normes? Du moment que je suis moi, que je me plais, que ma vie me plait et que j'emmerde personne? Nan mais!
Je suis moins obsédée par "ce qui se fait" ou pas.
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Encore un peu... de moins en moins. J'ai du dire à ma chef de secteur que je perdais un peu pied, entre ma situation familiale et mon travail. J'ai su dire à mes parents, ma famille, comme ça fait mal de voir son Amour dépérir.
Je ne me rabaisse plus pour justifier les choses. Je suis comme je suis. Ni vraiment forte, ni vraiment faible. Entre les deux. Pleine de complexes et d'angoisses mal placées, mais que je dégoupille peu à peu, sans aucun dommage. Et au fur et à mesure, j'ai l'impression de grandir. De devenir "forte"... et de m'en fiche comme d'une guigne, soudain!

Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionnette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
Au contraire, j'essaye de positiver, de voir les bons cotés des choses, des gens, des situations... Je suis en retard? Ce n'est pas grave, je présenterais mes excuses! Pourquoi entretenir mes anticipations anxieuses, alors qu'elles me font du mal. Plus je ressasse et plus j'amplifie... moins je m'attache à telle ou telle petite chose et plus son importance se dilue. Sauf "saine colère"...

C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
J'ai arrêté avec les "et si...?". Je me remet toujours en cause, parfois, mais plus pour tout et n'importe quoi! Je ne me remet pas en question parce que la caissière me dit "bonjour" d'une manière trop appuyée, par exemple. Je me dis qu'elle en a peut être marre de tous les gens qui font la gueule à longueur de journée, avec leurs soucis etc, et qui ne la voient même plus. Alors je lui fais un cadeau qui vient du fond du cœur, je lui souris, je lui dis bonjour, je m'intéresse à elle, sincèrement.
Quand on me dit que le ménage est mal fait, ou insuffisant, je m'amende, je sais que c'est vrai. Je ne me cherche plus d'excuses, ni pour me justifier ni pour nier. J'essaye de voir les choses de manière objective, empathique mais pas trop non plus...
Quand mon mari, dépressif, me dit des choses telles qu'il les ressent, je ne me dis plus qu'il ne m'aime plus, que j'ai tout perdu etc. Je prend en compte le fait qu'il n'est pas bien et qu'on pourra en discuter à un moment où ça ira mieux, pour voir ce que je peux faire.
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
J'ai beaucoup changé sur ce point. Je me sens plus stable, moins tendue intérieurement. J'ai de la colère en moi, mais elle est positive, et n'a qu'un ennemi ou presque, la DCB. Salope!
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Sans doute que la maladie de mon mari n'est pas étrangère à ces évolutions dans mon caractère. Mais ce n'est bien entendu pas la seule cause. C'est quelque chose de profond, qui a commencé à se construire il y a des années. J'avais simplement besoin des bonnes impulsions.

Aujourd'hui, à 31 ans, je me sens devenir adulte. Je ne suis plus une enfant, une ado. Je cesse enfin de me dire "quand je serais grande" quand je pense à mon futur. C'est la fin de "l'adulescence", pour reprendre un terme à la mode.
C'est l'entrée d'un pas volontaire dans la maturité, la maturation des sentiments, des ressentis. C'est l'acceptation de celle que je suis, aussi, avant celle que je voudrais être, de celle que je m'imaginais devoir être, il fut un temps.

Et je commence à me sentir légère. Libre. Vivante.

Je vais pouvoir continuer à avancer.