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vendredi 17 novembre 2017

Quoi de neuf sous le soleil (levant)?


Alors, quoi de neuf à la mi novembre de cette année 2017?

Pour commencer, les nouvelles les moins cools.

- J'ai attaqué (ou été attaquée, pour être plus exacte) ma cure annuelle d'infections respiratoires avec une angine virale, qui c'est transformée en rhinopharyngite. La mauvaise blague a commencé environ le 30 octobre et je commence à peine à arrêter de tousser.
Bonne nouvelle quand même : visiblement, contrairement à l'an dernier j'ai réussi à enrayer la bronchite qui n'est donc pas devenue asthmatiforme. Or j'avais fais quatre bronchites asthmatiforme l'an dernier et le moins que je puisse dire, c'est que c'est vraiment pénible.

- Dans "l'événementiel" agaçant, la succession de mon mari est toujours au point mort.
C'est agaçant. J'ai été sympa, j'ai fais preuve de bonne volonté (par exemple en payant des factures qui pourtant étaient dans l'indivision successorale), mais maintenant ça va faire 15 mois que mon époux est décédé et que les deux autres héritiers ont... disparus!🔍🔬
Mais relativisons : j'ai pris une avocate et maintenant, c'est elle qui gère le dossier.
Moi, j'attends juste que ça aboutisse... Dans la mesure où j'ai toujours fais preuve de bonne volonté, je suis très confiante. À priori, en dehors des lenteurs administratives dues à la surcharge des tribunaux à notre époque, ben... on change de notaire et on partage tout comme la loi le prévoit. Fin de l'histoire.
Nous venons de lancer les assignations à comparaître devant le tribunal de grande instance, contre les deux autres héritiers (ce qui est apparu comme étant le seul moyen sensé de débloquer la situation).
Avec un timing parfait, j'ai reçu (avec un grand étonnement) une convocation pour une audience devant la Cour d'Appel de Bordeaux pour le mois prochain.
L'appel concerne un jugement de la juge des tutelles d'Angoulême de décembre 2016, dont je n'avais jamais entendu parler, vu qu'à l'époque, j'étais encore majeur protégé. Bizarrement, je suis à peu près convaincue que c'est l'ancien tuteur de mon mari, qui voudrait toucher ses honoraires... mais je n'en sais rien en fait. Je laisse mon avocate gérer. Elle est là pour ça.

Beaucoup plus cool, je me sens enfin capable de revenir à l'emploi, après presque quatre ans hors jeu (je n'ai pas été inactive pour autant, puisque j'ai passé une partie de ce temps à aider mon mari, puis à me remettre de mon burnout de l'aidant, et ensuite j'ai aidé par-ci par-là des gens).

Comme ma licence de droit ne me sert à rien d'un point de vue qualifications professionnelles (il faut être clair : une licence universitaire générale, c'est "diplômant", mais ça n'apporte aucune compétence particulière), je fais le choix d'entrer en formation pour être secrétaire médico-sociale.
Je dois faire un stage Pôle Emploi de "PMSMP" (période de mise en situation de milieu professionnel) pour valider ce projet, histoire qu'on soit sûrs que c'est bien ce que je veux faire comme travail (vi vi vi... même que si je n'étais pas entrée à la faculté de droit en 2004, mon intention première était de passer un BTS d'assistante de direction...).
Normalement je devrais faire ce stage courant décembre 2017 tandis que la formation commence fin janvier 2018. Ensuite, ce sera 1022 heures de formation (8 mois), dont 210 heures de stage (soit 6 semaines).

En dehors de ça ?

Ben... la vie quoi!!!

dimanche 12 février 2017

Passons à autre chose !

Il n'y a pas de partition claire entre autisme et neurotypie.
Certes on peut observer des différences sur la bases d'IRM, mais certaines formes neuro-atypiques ne relèvent pas des troubles du spectre autistique. Certaines personnes sont donc neuro atypiques sans pour autant être autistes.

Alors le suis-je ? Suis-je neuro-atypique, et porteuse d'un TSA ?
Plus important, est-ce que ça a vraiment une importance de le savoir ?

Je crois que non.
Comme je l'ai écris, je ne suis pas "typique" et je n'ai pas l'intention et je ne pense pas être en capacité de le devenir. Je ne pense pas pouvoir changer la personne que je suis de manière intrinsèque.
Je peux uniquement modifier ma manière d'être, d'aborder les choses.
Ainsi, je pense pouvoir continuer à mettre en place des stratégies d'adaptation de plus en plus efficaces avec le temps, en étant aidée des bonnes personnes, ce qui me semble être le plus important, dans le fond.

Je suis atypique, avec une hypersensibilité émotionnelle, une grande capacité d'empathie et de résilience (ce qui étonnerait certaines personnes qui pensent me connaître... mais elles doivent comprendre que je passe en fait très facilement "à autre chose" en cas de "traumatisme"... bien qu'il soit vrai que, quand je suis victime de ce que j'estime être une injustice, ou que j'ai été confrontée à une personne que je considère comme néfaste, j'ai tendance à étaler les faits, en quelque sorte par mesure de prévention).
Je suis atypique et j'ai des douances dans divers domaines, dont principalement l'expression écrite, mais pas uniquement...
Je souffre également de troubles anxieux invalidants très enracinés, de même que j'éprouve des phénomènes d'hypersensibilité et d'hyposensibilité sensoriels. Ce sont des choses qui font partie de moi.

Je pense qu'un jour, je passerais le WAIS (test d'évaluation du quotient intellectuel) mais ça n'est pas ma priorité. Je le financerais moi même, parce que j'ai besoin de savoir, d'une certaine façon, mais surtout, j'éprouve une grande curiosité concernant ma propre personne, ma façon de fonctionner, mes capacités et les points qui me posent réellement problème.

Il est important de savoir que ma curatelle renforcée (mesure de protection des majeurs à laquelle j'avais été à l'initiative) prendra fin le 17 février 2017, soit dans moins d'une semaine.
À partir de là, je crois qu'on peut dire que je pourrais prendre un nouveau départ.

En outre, le 20 février, cela fera six mois que mon mari est décédé. Un mari à la personnalité obsessionnelle qui a contrôlé une partie de ma vie de jeune adulte puis s'est efforcé de contrôler ma vie tout court...
Il faut savoir que l'interface d'administration de ce blog comporte un certain nombre de billets non publiés concernant ma vie de couple... des billets que je ne pouvais décemment pas publier de son vivant, mais qui m'ont apporté du réconfort lorsque je les ai rédigés. Je pense que je les publierais, lorsque mes liens avec la famille de mon mari seront totalement et définitivement rompus...🚫

Ma priorité actuelle est de trouver l'équilibre et donc la paix intérieure.
Pour cela il va falloir que je passe plusieurs caps:
  • Respecter mes routines
  • Trouver un emploi
  • Changer de lieu de vie
Le reste viendra en son temps.
Rien ne presse... 🐌

🍀"Abandonne le passé, vie pleinement le présent, aie confiance en ton futur"... 🍀

Les routines de vie sont difficiles à mettre en place, mais c'est en train de revenir tranquillement (réveil spontané vers 8 heure du matin, et plus ça va, plus c'est tôt)...
Beaucoup de sport, même si c'est surtout en salle, pour l'instant....
Un équilibre alimentaire riche en vitamines, minéraux, équilibré en protéines et bonnes graisses (de nombreux nutriments jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du système nerveux, mais aussi dans la bonne santé des phalènes, ce qui est important pour moi qui tiens énormément à la santé de mes cheveux...).
J'ai également besoin de continuer à me cultiver et Internet n'est pas un si bon médium que ça car il me coupe du monde extérieur : la médiathèque du Grand Angoulême me semble être un lieu plus adapté...
😊

En ce qui concerne un emploi, je sais que j'ai de bonnes capacités dans divers domaines. Des compétences que j'ai cependant de grosses difficultés à valoriser en raison de mes troubles anxieux et diverses autres problèmes d'adaptation. Toutefois je bénéficie d'une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) et ma psychiatre m'a conseillé de m'adresser à "Raisons de plus". Il serait complexe de résumer les actions de cet organisme ici, et le mieux est de consulter leur site, toutefois ce que je peux en dire est que j'ai l'espoir de bénéficier d'un véritable accompagnement à l'emploi, en dépit de mes difficultés actuelles.
Qui sait, je pourrais peut être même passer le WAIS (on peut toujours rêver) dans ce cadre....?

Comme me l'a donc conseillé récemment une personne bien intentionnée, je vais laisser tomber ce qui ne me "parle pas", je me vais me concentrer sur mon instinct et sur mes certitudes, ainsi que sur les personnes qui me connaissent vraiment et me respectent.
🙌 

Dans quelques mois, je pense pouvoir changer radicalement ma vie.

Le chemin restera accidenté et sinueux, comme il l'a toujours été, mais ça ne me fait plus peur: les sentiers linéaires, bien tracés, me semblent bien monotones. Rien n'est plus beau qu'une belle randonnée dont les détours délivrent au regard des surprises. Certes, parfois, on se retrouve à longer une falaise au bord d'un précipice, mais qui dit que quelques instants plus tard on ne sera pas en train de parcourir des sous bois superbes ?

C'est la beauté de la vie...🌱



lundi 1 septembre 2014

C'est fait!

Nous revoilà en Charente.
Un déménagement riche en stress en en panique.
Il faut que je me soigne, mon mari aussi, et que nos prises en charges respectives ne se télescopent pas mais s'harmonisent.
Le quartier d'Angoulême?
Ma Campagne.
Résidence ?
Mas de la Pierre Levée.
7ème étage, même...

lundi 21 juillet 2014

Fatigue nerveuse

Ces derniers temps, mes muscles bougent tous seuls, je tressaute de partout.
Mon cerveau aussi, je suis inquiète de tout et surtout n'importe quoi.
Mon humeur change.

Le déménagement se rapproche, et tous ses grands tralalas...
Je m'inquiète de la santé de mon mari.
Je m'inquiète de tout.

Émotions intenses, souvent douloureuses.
J'ai peur de perdre pieds!

Plus de potager... j'ai semé du gazon japonais et aussi des lentilles et quantités de choses... Beaucoup de plantes. Une sorte de remise à zéro.

samedi 16 novembre 2013

On va sortir, c'est repartit




Il y a... pfffiou... longtemps longtemps, je m'étais inscrite sur OVS Tarbes. C'était en aout 2011, c'est dire si ça date. J'étais restée inscrite et je n'étais jamais jamais sortie, pas même pour prendre un café avec des gens.
Aujourd'hui, je crois que je suis mûre pour ça. Juste un petit café (ou thé, ou chocolat...) de temps en temps, si les horaire mes vont, si je suis pas trop angoissée, si ça ne dérange pas trop mon mari.
Je culpabilise énormément vis à vis de mon mari, de le laisser seul (mais il peut aussi venir avec moi!!!).

Juste je suis à bout en ce moment. J'essaye de ne pas le laisser voir à Alain, parce que j'ai peur qu'il croit que c'est sa faute. Mais je suis neuneue et ça date pas de sa maladie. C'est juste que déjà avant ça me pesait, cet isolement social, et que maintenant, j'aurais vraiment besoin de m'aérer la tête, de faire des choses nouvelles et de pouvoir le lui dire et... qu'il soit fier de moi.

C'est peut être con, mais j'ai envie qu'il soit fier de moi, mon homme. Qu'il voit que je suis capable de ne pas rester isolée, d'aller vers les autres, même si pour ça il faut que je le laisse tout seul... ou que je le confronte lui aussi aux autres, s'il le veut bien.

Mais je préfèrerais d'abord me faire des amis, et ensuite les lui présenter.

Enfin bref, oui, OVS, c'est repartit.

J'ai déjà pas mal de messages de soutien sur le site, et rien que ça, ça me fait du bien.

mardi 5 novembre 2013

Deux mois plus tard...

Dernier billet le 04 septembre.
Deux mois plus tard...

Le 12 septembre à 13h, mon mari est tombé dans les escaliers.
C'était un jeudi.
J'étais à l'étage, il m'avait dit de passer avant lui, pour ne pas me ralentir.
Je venais de m'installer à mon bureau et je l'ai entendu crier.
Trois "haaaaaa" de détresse. Et le bruit de la chute.
Je me suis précipitée dans les escaliers, avec cette question absurde "est-ce que ça va!?!".
Non ça ne va pas.
Comment ça pourrait aller quand votre mari, âgé de 65 ans, dépérit à cause d'une saloperie de maladie rare à la con, que vous avez envie de hurlez, de lui casser la gueule à cette connasse.
Et surtout ça ne peut pas aller quand votre mari a le crâne éclaté qui saigne sur le carrelage.

Comment ça pouvait aller, de toute façon? ça faisait des jours, des semaines, qu'il allait de crise d'angoisse en crise d'angoisse. Il venait de commencer un traitement anxiolytique.
Comment ça pourrait aller, quand je le voit avec toute sa détresse dans ses yeux, d'être là, sur le sol froid, avec son cœur froid, avec son âme frigorifiée par la douleur psychique de se sentir réduire, diminuer, jour après jour.

Mais si, ça allait. À peu près.
Pas de perte de conscience.
Pas de fracture. Nul part.
"Juste" le cuir chevelu "éclaté".
Douze agrafes d'acier chirurgical et une nuit en observation à l'hôpital.

Et puis l'angoisse de tomber encore.

Mon père est venu, il m'a aidée à dégager la salle de séjour pour faire de la place pour le lit double médicalisé. Il a aussi installé des rampes supplémentaires dans les escaliers.
Il a aussi apporté le vieux fauteuil roulant de ma mémée Dédée...

Le lit médicalisé a été livré le mercredi 18 septembre.
On y dort pas. Toujours pas. Il "décore".

Nous avons cessé d'aller au laboratoire pour les prises de sang d'Alain. L'infirmière vient, désormais. La kiné aussi. Alain a aussi changé d'orthophoniste, parce que les escaliers de la première étaient devenus infranchissables, si ce n'est physiquement, au moins psychologiquement.

Le mardi 24 septembre, Alain a vu le médecin, qui lui a ôtées les agrafes et prescrit un nouvel anxiolytique. Il a enfin été soulagé de ses crises d'angoisse et je l'ai retrouvé dans toute sa gentillesse. Il planait un peu quand même, ce qui l'a conduit à se limiter à une prise le soir au coucher uniquement.

Le jeudi 26 septembre, Alain est à nouveau tombé, dans la salle de séjour. Perte de ses repères visuels suite au remplacement du canapé par le lit médicalisé. Une plaie à l'arcade sourcilière droite et quelques hématomes. Pas d’hôpital, et un simple point de suture.

Après ça, j'ai perdu le compte, je ne tenais plus mon journal, mon agenda.

J'ai du mal à m'y remettre.

Vers la mi octobre, Alain a eu envie de sortir avec le fauteuil roulant.
On est allés à Géant.

Le vendredi 18 octobre, j'ai arrêté le Seroplex 10mg et suis passée au Prozac 15mg.
Je retrouve le gout aux choses, mais la dépression est là, très présente. Et je dors très mal.

Nous sortons de plus en plus et je sens que mon mari reprend gout à la vie et ça me remplit de joie. Mais j'étouffe. J'ai envie d'être avec lui et je suis heureuse de tous les instants passés avec lui. Mais j'étouffe. J'ai besoin de sortir, de trouver une occupation. Au travail, j'étouffe tout autant.

J'ai juste besoin de rebondir un peu.
Le contrecoup de ces dernières semaines.
ça va aller.
Il faut que ça aille.

En tout cas, aujourd'hui j'ai réussi à téléphoner, à faire des choses, et je suis contente de ça.
Il faut que je recommence à faire attention à moi, à me valoriser, à me féliciter...

Pour moi, pour mon mari, pour nous deux.

Le vendredi 25 octobre, on est allés à Géant... et là bas on a rencontrés mon amie Dorothée et son mari Pascal. Un an que je ne les avais pas vu et jamais je n'avais pu leurs faire rencontrer Alain. Nous avons passé un très bon moment ensemble.
La vie est là, pas loin.
À nous de la saisir, de s'y agripper.


mercredi 4 septembre 2013

Un an après, mon âme va de mieux en mieux...

Voici presque un an, j'étais penchée sur la lecture de "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'avais abordé, dans un billet daté du 17 octobre 2012 le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.

Ce que ça m'avait révélé sur moi ne m'avait pas plu. Mais alors pas du tout!!!
Et j'avais donc décidé de changer, vraiment. De me remettre en cause, et de faire des bilans réguliers. Nous voici presque un an après, il me semble qu'il est temps de faire ce travail.
 
L'année dernière, j'avais étudiés les symptômes d'une mauvaise estime de soi, évoqués dans le chapitre 4 du livre cité plus haut. Je m'étais examinée mentalement et avais eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.

Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels étaient-ils, ces gros défauts ? (en petit et d'une couleur différente, les réponses d'octobre 2012).

1) Obsession de soi
Il me semble qu'en un an j'ai beaucoup progressé sur ce point. Je me sens moins focalisée sur ce que peuvent penser les autres de moi. Je suis moins obsédée aussi par le fait qu'on s'intéresse à moi (même si parfois je retombe un peu dans mes petits travers). Je me sens de plus en plus tournée vers les autres et leur bien être, ce qu'ils ressentent, et le respect absolu de ça. J'essaye de me montrer attentive.
Le fait de savoir si je suis à ma place, si je suis compétente ou "acceptable socialement" par les autres semble ne plus m'obséder.
Pour moi, les autres sont très importants, et prennent pleinement part à mon bien être.
"Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop."

2) Tension intérieure
Je me pose désormais moins de questions sur ma "conformité". Je fais les choses, j'agis, et je m'en porte de mieux en mieux. Petites victoires, je me suis occupée des démarches auprès du Conseil Général pour le dossier d'APA de mon mari, puis de contacter des entreprises pour faire établir des devis pour l'aménagement d'une salle d'eau PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Je continue de suivre ces dossiers.
Je rentre dans des boutiques où je n'ai jamais mis les pieds.☺☺
Je ne me sens plus "surveillée" quand je suis en situation sociale.☺
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.
3) Sentiment de solitude
Je me sens de moins en moins "différente" de autres. Ne serait-ce que parce que je prend de plus en plus conscience que la plupart des gens traversent les mêmes affres que moi. Pas tous, ou pas en même temps, mais nous sommes tous humains. Et qu'est ce que ça peut faire si je me sens un peu plus fragile? Il me suffit parfois de le dire, sans insister, sans chercher à me faire plaindre par exemple, et puis ça va mieux. Je me sens moins seule aussi parce que je sais désormais communiquer sur ma fragilité. ☺
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
J'accepte de plus en plus facilement les compliments. Je suis moins tentée d'affirmer que "je n'ai pas de mérite" à ceci ou à cela. Sans pour autant prendre "la grosse tête", je savoure désormais les compliments. Je ne me préoccupe plus non plus de savoir si je vais être digne des compliments... je me contente juste de continuer à vivre, et c'est tout!
Je deviens adulte "pour de vrai" et par là même, je cesse d'en vouloir aux autres de me considérer comme telle... puisque je réalise qu'ils ont finalement raison! ☺
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
J'ai beaucoup évolué, je crois.
Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je ne cherche plus (sauf circonstances trèèès spécifiques) à être au centre de l'attention, quitte à me sentir très mal après. En gros, je ne mens plus, je n'arrange plus la réalité selon ma convenance et selon ce que j'ai l'impression que les autres attendent de moi (je sais pas si c'est clair, là?). Si j'ai été médisante par le passé, et bien je ne le suis plus. Je n'ai jamais aimé ça et prendre conscience que j'étais comme ça, l'année dernière, ça m'avait profondément choquée. Surtout quand j'ai pris conscience que ça avait forcément un impact sur les autres, sur ce qu'ils pensent savoir les uns des autres, et même sur ce qu'ils pensent savoir de moi.
Je discute plus facilement maintenant.
Je recherche plus le dialogue, l'échange.
Au lieu de me plaindre de tel ou tel truc à un tiers, je vais discuter avec la ou les personnes concernées. Je préfère mille fois me "vanter" des améliorations trouvées!!!
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
J'aurais plutôt tendance à ne pas trop m'étaler sur mes petits bobos, ma fatigue. Malheureusement ce sont des symptômes qui finissent parfois par se voir et je ne peux pas les remiser totalement "sous le tapis".
Si je m'énerve, j'essaye de me poser, de retrouver mon calme.
Si je sens que mon interlocuteur n'est pas en situation de communication ouverte, je laisse tomber, sans pincement au coeur.
Ce lâcher prise, c'est incroyable ce que ça peut faire du bien, alors qu'on est souvent persuadé qu'on va bouillir de ne pas exprimer les choses... sauf qu'en les exprimant, souvent on les monte en épingle. Au lieu de trouver du soulagement, on souffle sur les braises.
Je ne veux plus de tout ça.
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Je me souviens d'une discussion très importante pour moi que j'ai eu avec ma soeur, il y a des années de ça. Elle était encore à l'école d'infirmières, c'est dire si ça date! On avait discuté de mon besoin d'aider et d'informer les autres. Je parlais de travailler dans la prévention, le planning familial, la nutrition... des domaines qui me passionnent de longue date. Je lui avais confié que je ne souhaitais pas, comme elle, faire un travail médical ou paramédical, mais que je ne savais pas comment m'orienter. Elle m'avait proposé de poser la question aux cadres de l'IFSI... mais j'avais pris peur et je suis allée en sociologie, puis très vite en psychologie... puis j'ai laissé tomber les études, je me suis tournée à nouveau vers mon idée, mais les conseillères d'orientation n'ont pas su m'aiguiller. On m'a conseillé de faire de l'animation(!). J'ai vite laissé tombé et me suis tournée vers une filière qui m'intéressait depuis le collège: le droit.
Aujourd'hui je suis aide ménagère, "assistante de vie", parce que je ne me sentais pas compétente pour faire autre chose, tout en ayant envie de travailler dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.
Ce n'est qu'au hasard d'une formation professionnelle que j'ai enfin su ce que je voulais faire: CESF.
La vie m'a éloignée de cette orientation. Mais aujourd'hui elle me donne un but pour l'après. Le plus tard. Le plus tard possible.
Je ferais la formation en alternance, et je compte bien être affirmée dans mon projet!!!
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est si facile, maintenant. Jamais je n'aurais cru que ça pouvait être si facile, de demander conseil, de demander à être soutenue. Bon le fait est que je ne sais pas toujours où demander... mais je pose bien plus facilement des questions, à des inconnus même! Je m'épate franchement!!!
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
Mais qu'est ce que je peux en avoir à faire, des normes? Du moment que je suis moi, que je me plais, que ma vie me plait et que j'emmerde personne? Nan mais!
Je suis moins obsédée par "ce qui se fait" ou pas.
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Encore un peu... de moins en moins. J'ai du dire à ma chef de secteur que je perdais un peu pied, entre ma situation familiale et mon travail. J'ai su dire à mes parents, ma famille, comme ça fait mal de voir son Amour dépérir.
Je ne me rabaisse plus pour justifier les choses. Je suis comme je suis. Ni vraiment forte, ni vraiment faible. Entre les deux. Pleine de complexes et d'angoisses mal placées, mais que je dégoupille peu à peu, sans aucun dommage. Et au fur et à mesure, j'ai l'impression de grandir. De devenir "forte"... et de m'en fiche comme d'une guigne, soudain!

Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionnette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
Au contraire, j'essaye de positiver, de voir les bons cotés des choses, des gens, des situations... Je suis en retard? Ce n'est pas grave, je présenterais mes excuses! Pourquoi entretenir mes anticipations anxieuses, alors qu'elles me font du mal. Plus je ressasse et plus j'amplifie... moins je m'attache à telle ou telle petite chose et plus son importance se dilue. Sauf "saine colère"...

C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
J'ai arrêté avec les "et si...?". Je me remet toujours en cause, parfois, mais plus pour tout et n'importe quoi! Je ne me remet pas en question parce que la caissière me dit "bonjour" d'une manière trop appuyée, par exemple. Je me dis qu'elle en a peut être marre de tous les gens qui font la gueule à longueur de journée, avec leurs soucis etc, et qui ne la voient même plus. Alors je lui fais un cadeau qui vient du fond du cœur, je lui souris, je lui dis bonjour, je m'intéresse à elle, sincèrement.
Quand on me dit que le ménage est mal fait, ou insuffisant, je m'amende, je sais que c'est vrai. Je ne me cherche plus d'excuses, ni pour me justifier ni pour nier. J'essaye de voir les choses de manière objective, empathique mais pas trop non plus...
Quand mon mari, dépressif, me dit des choses telles qu'il les ressent, je ne me dis plus qu'il ne m'aime plus, que j'ai tout perdu etc. Je prend en compte le fait qu'il n'est pas bien et qu'on pourra en discuter à un moment où ça ira mieux, pour voir ce que je peux faire.
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
J'ai beaucoup changé sur ce point. Je me sens plus stable, moins tendue intérieurement. J'ai de la colère en moi, mais elle est positive, et n'a qu'un ennemi ou presque, la DCB. Salope!
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Sans doute que la maladie de mon mari n'est pas étrangère à ces évolutions dans mon caractère. Mais ce n'est bien entendu pas la seule cause. C'est quelque chose de profond, qui a commencé à se construire il y a des années. J'avais simplement besoin des bonnes impulsions.

Aujourd'hui, à 31 ans, je me sens devenir adulte. Je ne suis plus une enfant, une ado. Je cesse enfin de me dire "quand je serais grande" quand je pense à mon futur. C'est la fin de "l'adulescence", pour reprendre un terme à la mode.
C'est l'entrée d'un pas volontaire dans la maturité, la maturation des sentiments, des ressentis. C'est l'acceptation de celle que je suis, aussi, avant celle que je voudrais être, de celle que je m'imaginais devoir être, il fut un temps.

Et je commence à me sentir légère. Libre. Vivante.

Je vais pouvoir continuer à avancer.

samedi 31 août 2013

Petit bilan sur moi même

Voici déjà quelques mois maintenant que j'ai quitté la clinique Lampre-Caussade en faveur du CMP de Tarbes. Aucun regret, au contraire, que du positif. Je me sens bien mieux dans ma peau en général, j'arrive à faire des choses nouvelles, et même mon quotidien est transformé. Je me sens plus à l'aise avec les gens et ne ressens plus du tout le besoin de "tricher" sur ce que je suis, ce que je pense ou ressens. J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant.

Une des premières choses qui m'ont aidé, c'est mon agenda journalier. Un planning quotidien que je rédige, dont les tâches principales sont de ranger la cuisine ("RC"), matin, midi et soir et brosser mes dents ("BD"... riez pas... c'est dingue ce que c'est dur, vous pouvez pas savoir!). S'y ajoutent des tâches genre "étendre le linge", "repasser le linge", des indications simples ("travail" de telle heure à telle heure, c'est évident que je ne risque pas de "zapper").
On y trouve aussi des injonctions genre "ne pas gloutonner", "aller marcher", "prendre une douche" (gloups...). Et aussi une forme de journal en bas de page, avec un petit compte rendu des événements marquants de la journée, pour moi, pour mon mari ou autre.
 

Ensuite, le soutien de mon entourage, aussi. Que ce soit ma famille, mes rares amis, mes employeurs. La plupart des gens sont finalement très compréhensifs, et je m'efforce de leur rendre ce qu'ils me donnent en terme de confiance.

Je commence à me sentir vraiment bien, naturelle, avec les autres. Reste encore l'étape d'aller davantage vers eux, mais pas facile quand on est dans une situation d'aidant envers son conjoint. Mais tout en me disant que c'est dommage de "louper ça", et bien je me dis aussi que je veux profiter à fond de mon mari, de notre couple, de ces quelques moments merveilleux qui nous sont offerts. Pour le moment, c'est là que se situe mon leitmotiv. Et si je peux me trouver une activité sympa à coté, sans trop de "contraintes", ça sera avec plaisir.


vendredi 31 mai 2013

Quoi de neuf au 31 mai?

Nous voici le 31 mai et je n'ai pas écris depuis un sacré bout de temps...!
Sans doute la météo, ça me déprime. Et mon mari, donc! Lui, tout ce froid, ça lui prend le corps et la spasticité l'étreint plus que jamais. On ne va pas marcher, pensez vous, sous ces trombes d'eau. Mais au moins nous sommes ensemble.

Qu'en est-il de nous deux, d'ici, de lui, de moi ?
Je n'en ai pas trop dit ces temps derniers. Je me suis beaucoup focalisée sur mon grand travail de biographie chronologique, et comme c'est une tâche de titan, je me suis laissée décourager et détourner du fait tout simple et évident que j'aime écrire.

Bon moi d'abord (honneur aux dames!).

Donc depuis le 22 janvier, je vois une gentille psychologue au CMP de Tarbes. Il y a quelques temps j'écrivais que tout se passait bien. C'est toujours le cas. On avance, même et je suis super contente. Depuis maintenant deux semaines, je tiens un carnet de bord quotidien de mes activités, avec programmation, constat des "manquements", report des activités non programmées et notes complémentaires. Un planning qui m'aide à faire le point sur ce que je fais et ne fais pas, qui m'aide à identifier les "bugs" de ma vie. Pouvez pas vous imaginer comme c'est compliqué pour moi de me brosser mes dents. C'est le truc qui se retrouve le plus souvent pointé d'un rond rouge à la fin de la journée (une fois, deux fois... rarement trois fois, heureusement, depuis que j'ai ce sacré calepin). Pas que je n'aime pas ça, juste que j'ai tendance à "zapper", me mettre à faire autre chose (genre me planter devant le PC pour aller jouer à CastleV...), et après et bien j'oublie, ou je me dis que c'est trop tard, que je le ferais après le repas suivant. Ma dentiste le sait bien, et comme elle est sympa, elle m'accorde des visites de contrôle au pied levé de temps à autres...

Bon, ça va bien de ce coté là, donc. Je suis toujours sous antidépresseurs et je n'ai plus trop envie d'arrêter depuis que l'envie d'agir est revenue dans ma vie. Et puis avec la maladie de mon homme, j'avoue que je ne me sens pas prête à arrêter.

La maladie de mon homme, c'est une Dégénérescence Cortico Basale (DCB). Les hospitalisations au CHU de Toulouse l'ont confirmé.

La première, c'était les 11, 12 et 13 mars 2013. Quand on avait reçue la convocation, mon mari avait dit "au moins, à la mi-mars, on aura pas de neige".
Arf.
Il ne faisait pas chaud le lundi, mais ce n'était rien par rapport aux chutes de neige massive qu'ils ont eu dans le nord de la France. Alain devait passer une scintigraphie cérébrale, mais le produit de contraste, rare, venait de Paris. Les aéroports de la capitale étant bloqués par la neige, le Datscan a été annulé. Du coup nous sommes partis le mercredi avec la certitude de devoir revenir quelques semaines plus tard.
On a "bien sûr" eu de la neige tout le long du retour, avec le pare-brise qui gelait au fur et à mesure, le chauffage à fond sur la vitre pour éviter que ça ne prenne. Sur le coup, je dois dire que je ne riais pas trop (sauf pour me plaindre des prédictions fallacieuses édictées quelques semaines plus tôt par mon cher et tendre), mais maintenant, ça nous fais des souvenirs.

La deuxième hospitalisation, c'était les 6 et 7 mai.
Pas de neige, et même du beau temps (en fait, il ne fait beau que quand on ne peut pas en profiter, j'ai remarqué ça). Nous sommes arrivés le lundi après midi, avec un peu d'avance, ce qui a permit à mon mari de visiter un peu le Laurier rose, la maison d'accueil des familles d'hospitalisés du site de Purpan, où je loge quand lui dort à l'hôpital.

Les examens ont été réalisés le mardi et nous avons vu l'équipe (interne, chef de clinique, kiné...) de sorte à être éclairés sur le diagnostic et la suite des événements.

En parallèle de ça le dossier APA et la demande de carte d'invalidité et de stationnement ont progressé. Un GIR 3 pour l'APA et une validation de nos demande du coté de la MDPH (mais on attend toujours les cartes). Nous n'avons pas demandé de prestations compensatoires pour le moment. Après tout, je travaille juste mes 8h par semaine, ça me laisse tout le temps de m'occuper de mon homme, de le soutenir, de faire les démarches nécessaires au maintien de son bien être.
J'aimerais pouvoir apporter le soleil, chasser la pluie et le vent, malheureusement c'est hors de ma portée.

Nous allons bien, malgré tout.
De jeunes amoureux, alors que nous venons de fêter nos 12 ans de rencontre.

J'aime Alain plus fort que jamais et c'est aussi pour lui que je me bat pour être mieux, pour apprendre à vivre avec moi même, m'assumer. Je veux lui enlever la peur de m'abandonner, la peur que je ne m'en sorte pas, sans lui.

Et je veux plus que tout qu'il soit là encore et encore, pour me voir avancer pas à pas, pour lui, pour moi, pour nous.

jeudi 18 avril 2013

Enfin de vraies vacances.

Il est 6h30 et je suis en vacances depuis lundi après-midi. De vraies vacances où je reste chez moi sans partir dans un long périple charentais avec mon mari, mais au contraire que je reste me chouchouter à la maison. Bizarrement ce chouchoutage est passé par l'accueil des enfants d'Alain (pour mémoire, de cinq et dix ans mes aînés), et ça s'est merveilleusement bien passé. Pour la première fois, je ne me suis pas mise cette pression monstre qui m'affolait et me liquéfiait jusque là, et je me sens mieux. Hier soir j'étais si émue à un moment, de me sentir membre à part entière de cette famille, que les larmes ont un peu débordé. Je dois dire que ça m'a fait du bien et je me suis sentie heureuse.

Nous étions cinq à la maison (les deux fils de mon mari et un conjoint) et je ne me suis pas sentie oppressée comme souvent.

Malheureusement les meilleures choses ont une fin, et même si mes congés ne finissent que lundi prochain, sur de nouveaux horaires de travail, les garçons partent ce jeudi, avec le soleil, d'ailleurs.
Il me restera mon chéri à chouchouter, et moi, bien entendu !
Jeudi, vendredi, samedi, dimanche...
Quatre jours rien que pour nous.

Enfin voilà, je suis heureuse, je crois.
Si ce n'était l'absence de nouvelles de Dore, tout serait (presque) parfait dans cette parenthèse.

dimanche 24 février 2013

Pour l'instant, tout va bien

Nous sommes dimanche et dehors il neigeote par intermittence.
Vendredi, j'ai commencé une formation de 20 heures au GRETA de Tarbes, portant sur les droits et devoirs dans l'exercice de mon métier. Un bonne occasion de rencontrer mes collègues, que je ne vois jamais. Une bonne occasion de me reposer aussi, même si la fatigue nerveuse du groupe est là. Mais ce changement est une vraie bonne chose face à l'usure des événements de ma vie personnelle et l'ennui de ma vie professionnelle.

Pour l'instant, tout va bien avec le CMP, aussi. Je dois dire que ça colle bien avec la psychologue, et je verrais la psychiatre le jeudi 07 mars. J'espère que les choses se passeront bien également.
Je me sens déjà bien mieux dans cette prise en charge que dans celle de la clinique.

Mercredi dernier, j'ai eu l'occasion de parler avec Mlle B. (la psychologue) de mon ressentit face à la maladie de mon mari. Cette maladie me plombe. Bizarrement, au début, quand on nous a parlé de "Parkinson+", et même de Dégénérescence Cortico Basale (DCB), j'étais soulagée. Comme si de connaître le nom de la saloperie qui bouffe mon mari me donnait de l'espoir. Ensuite, à ma plus grande honte, et bien je ne ressentais rien. Je n'arrivais pas à ressentir vraiment des choses et je me sentais parfois obligée de me montrer catastrophiste, histoire de lui montrer mon amour. Mais en fait, je ne me sentais même pas triste. J'étais comme un zombie. Les événements étaient là, mais je les traversais avec une sorte de neutralité brumeuse, consciente et horrifiée de cette attitude. Déni. Il paraît que c'est normal.
Mercredi, j'ai fini par me liquéfier, ouvrir les vannes. Ce que je ne veux pas confier à mon mari, je le fais sortir là bas, et ça me purge, me fait un bien fou.

Pour la suite, pour les troubles anxieux, la phobie sociale, on verra plus tard. Pour l'instant, j'ai surtout besoin d'aide pour continuer à soutenir mon mari face aux épreuves qui l'attendent.

mercredi 21 novembre 2012

Bouleversement ?

Nous marchions tous les deux. Lui avec son pas rapide mais court, saccadé, la jambe droite malhabile. Le bras droit replié au niveau des côtes, main serrée. J'étais avec lui, je le regardais et je pensais que je l'aimais très fort. Je l'aime très fort, et ça continuera.
Nous allions voir un nouveau neurologue, une nouvelle neurologue, pour être toute à fait exacte. Après plusieurs mois de consultations chez un confrère qui avait finit par affirmer avoir "épuisée sa science", nous allions en voir une autre.

Arrivés dans l'immeuble, nous n'étions pas trop sûrs du bon étage, de la bonne porte, mais nous y sommes bien arrivés.
Elle était en retard.
L'atmosphère de l'appartement /cabinet était tranquille, sereine. Vieillote mais pas trop. Avec des sièges pour tous les gouts et des magazines dans la même veine, y compris un étrange numéro de Géo en allemand.

Quand ça a été notre tour, il est rentré dans le cabinet de ce pas mal assuré, pas vraiment chancelant, mais plein d'à coups. Ensuite elle nous a écoutés, l'a examiné, et avec son sourire et sa bonne humeur, sans faire traîner les choses, elle a affirmée sa conviction.

Parkinson "plus".
Une maladie de Parkinson atypique, avec des symptômes en plus, et qui ne touche que le coté droit du corps.

Nous étions soulagés, bizarrement, après ces derniers mois de doute.

On va pouvoir mettre en branle la machine des soins. Quelques examens complémentaires, un suivi, de la kiné, une consultation à Toulouse...

Et recommencer à vivre, j'espère.

Et je vais pouvoir lâcher la grappe à tout le monde avec "mon mari".


mercredi 1 août 2012

Ranger

J'ai un petit problème avec ce verbe. Je le comprends fort bien, rassurez vous. Par contre j'ai un petit peu (beaucoup... énoooooormément!!!) de mal à le mettre en application en ce qui concerne mes affaires. Oui, parce que quand il s'agit des affaires des autres, je range et j'ai besoin d'un ordre certain. Ne comprenez pas que je sois intolérante vis à vis du désordre des autres, ha ça, pas du tout!
Quoi que celui de ma mère, je me demande...?
Non, simplement quand je travaille, je suis très ordonnée, alors que mon bureau ressemble à un champ de bataille.
Mystérieusement, dès que je range, le grand bazar réapparait de plus belle, comme s'il se créait de lui même, poussant là où je ne regarde pas.

Étrange...





mercredi 11 avril 2012

Effritement...


Ces temps derniers j'avais trouvé un équilibre. La phobie sociale me semblait loin (mais juste au coin de la rue) et j'arrivais à gérer mes troubles anxieux.
Mais voilà, je ne vis pas dans le monde édulcoré des bisounours*, et cet équilibre reste restait précaire.
Depuis un mois, je suis à nouveau sous anxiolytiques. Et mon équilibre s’effrite face à l'état de santé de mon mari d'une part et mes relations vis à vis de mon employeur d'autre part.

Petit rappel, je suis devenue assistante de vie auprès d'une dame qui va bientôt fêter ses 95 printemps (c'est le cas de le dire, elle est née au mois d'avril). Elle est très gentille, toujours aimable (ou peu s'en faut), et surtout son entourage a su me mettre en confiance. Bref, ça va plutôt bien, de ce coté là, même si de temps à autre mes troubles anxieux reviennent au galop et qu'une remarque anodine me flanque une montée d'angoisse... Mais je gère.

Ce que je gère beaucoup moins bien, ce sont les remplacements proposés par l'association pour qui je travaille... proposés ou imposés, je ne saurais pas trop bien dire ce qu'il en est. En tout cas, je n'arrive pas à les refuser.
Et ça me met dans des états pas possibles.
Déjà parce que l'anticipation anxieuse est terrible pour moi : devoir faire la présentation, le trajet, travailler avec une nouvelle personne, dans un environnement que je ne connais pas, qui a des habitudes bien à elle, qui va me regarder quand je travaille, avec l'idée incontrôlable qu'elle va me juger, et d'autres pensées encore, plutôt des sensations, toujours négatives... 
Ensuite il y a le travail en lui même, et justement l'impression d'être observée, jugée. Même quand je papote avec la personne, je suis en état de stress, parce qu'il faut être agréable, plaire à l'autre, quel qu'il soit... pas de différence entre les bénéficiaires, mon employeur ou toute autre personne. Il faut qu'on m'aime, qu'on m'apprécie. Je fais éponge, je fais miennes les expressions de l'autre, j'adhère à ses idées. Je tente par tous les moyens de me faire oublier....

Au final, je suis malade avant de commencer à travailler, quand je pars travailler, et quand j'ai fini de travailler. Quand le remplacement se termine, je suis lessivée, épuisée, vidée de toute l'énergie consacrée à faire bonne figure et à ne pas trembler devant les bénéficiaires...

Autant dire que devant les "propositions" de remplacement des filles de l'association, je me plie comme je me plie toujours. Même quand j'essaye de dire "non", je fini par dire "oui", sans parvenir à m'affirmer. Je me retrouve avec des contrats que je ne désire pas, dont je n'ai pas besoin financièrement et qui me font du mal mentalement et physiquement (car l'anxiété génère toutes sortes de troubles physiques, dont par exemple des contractures musculaires propices aux blessures, tours de reins et autres torticolis... et aussi des coliques éprouvantes, des troubles respiratoires étouffants etc etc).

L'état de santé de mon mari s'ajoute à cela, et me fait désirer d'autant plus de me sentir mieux, pour lui. Lui c'est plus grave que moi. Et il a besoin de moi avec lui. Il sait que mon contrat de 9 heures chez la dame de 95 ans me fait du bien. Mais il sait aussi que le reste, ça me fait du mal, ça nous fait du mal, parce que je ne suis pas là pour lui et qu'il en a besoin.
Je me retrouve le "cul entre deux chaises", à vouloir plaire à mon employeur et vouloir trouver un équilibre incompatible avec les désirs de mon employeur (c'est à dire me voir idéalement disponible pour des remplacements quand ça les arrange).

Si je n'ai aucun problème à avancer les problèmes de santé de mon mari pour essayer de refuser les contrats, j'ai de nettes difficultés à exprimer mes problèmes à moi. Déjà parce que j'en ai honte, toujours. Et puis parce que j'ai peur, encore et toujours, de ce qu'elles vont penser de moi, à l'association, si je me réfugie derrière mes troubles anxieux, ma phobie sociale, pour refuser les contrats. Surtout que depuis 6 mois je me suis efforcée de faire bonne voire parfaite figure face à tout le monde, à ne surtout pas laisser dépasser un seul brin de fragilité. J'ai évité tout conflit, joué les paillassons. Bref, je me suis soumise, en espérant contenter tout le monde, et surtout les figures d'autorités que sont les responsables de remplacements...
Sauf que je suis éminemment perdante, à ce jeu là.

En tout cas, là, j'ai accepté un contrat qui court du 02 au 11 mai... Et je me suis rendue compte que le 10 mai, je ne pourrais pas travailler : j'ai rendez vous chez le psychiatre, 7 semaines pour avoir un créneau, je ne vais pas annuler, ni déplacer.
Et puis en plus, mon mari n'est pas content du tout.
Et je suis d'accord avec lui.

Mon mari a besoin de moi, et c'est réciproque. J'ai besoin de travailler pour me sentir bien, mais j'ai surtout et avant tout besoin de mon mari, et que mon mari se sente bien avec moi. Hors de question que le travail se mette en travers de cela.

...
Au final, j'ai appelé l'association, qui a défaut de connaître mes problèmes, connait ceux de mon mari... et, très gentille, la responsable m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'on annulait le contrat du 02 au 11 mai. Je tremblais en téléphonant.
Mais ça va mieux.

*("Bisounours" étant un mot inconnu de mon correcteur orthographique, ce dernier m'a proposé comme corrections "nounours" ou... "sournois"...^^')

mardi 6 mars 2012

Quoi de neuf ?


Un mois que je n'ai pas posté de billet.
Quoi de neuf ? Pas grand chose. Des petites choses. J'ai travaillé, ce n'est pas nouveau, avec des bénéficiaires que j'avais déjà le mois précédent, encore moins de nouveauté, donc.

Je me suis désinscrite de Pôle Emploi (le 27 février, ça n'est pas loin...).

J'ai suivi une formation de Sauveteur Secouriste du Travail (SST) au GRETA, et je devrais recevoir bientôt ma carte. Il faudra revalider tout ça tous les ans (j'espère que j'arriverais enfin à faire gonfler les poumons d'Oscar le mannequin). Mais je reviendrais sans doute sur ce stage de deux jours, première vraie occasion de rencontrer des collègues.

J'ai apporté des biscuits à ma voisine espagnole de 72 ans, et je me suis confiée à elle pour lui faire comprendre que certaines choses me sont parfois difficiles, et pourquoi. Étonnée, elle m'apporte son soutien, sans pour autant être envahissante. Elle est adorable. J'y suis encore allée mercredi dernier, car j'avais fais des choux garnis à la crème au beurre, pour ma participation à Culinoversion...

Quoi d'autre?

L'anxiété, encore et toujours... La trachée qui me brûle à force que je retienne ma respiration ou que je respire seulement superficiellement. Les soupirs quand je reprend mon souffle après l'avoir bloqué sans m'en rendre compte. Les douleurs. La fatigue. Les coliques...
Les crises de larmes, parfois, comme ça, alors que je vais travailler, ou que je suis en train de cuisiner, parce que d'un seul coupe je ressasse une anecdote vieille de 20 ans. Et je culpabilise de ne pas avoir su dire à mes parents mes peurs, mes angoisses, et d'avoir peut être tout gâché, tout loupé, à cause de ma honte et de mon sentiment d'être "comme ça", étrangère au monde pour toujours, sans pouvoir rien y faire.

Parler à mes parents, il y a un mois, ça a été une grande chose, mais ça n'a pas été sans séquelles, sans conséquences. Avant je souffrais déjà de mon passé, pour des tas de raisons... s'y sont ajoutées d'autres raisons encore... tout ce que j'ai "loupé" parce que je n'ai pas su, pas pu, pas voulu leur dire, leur faire comprendre vraiment que j'étais en souffrance, comment, pourquoi...
Mais je n'avais pas les mots, alors. Juste les maux. Qui se sont amplifiés, jours après jours, insidieusement, mêlés à d'autres problèmes, et dilués, minimisés, effacés devant cette sorte d'indifférence. À quoi bon dire qu'on a mal, si c'est pour être tournée en ridicule ("quand tu auras mal nul part, tu nous préviendra").
♦♦♦

Hier l'Université de Poitiers m'a contactée pour savoir ce que j'étais devenue (moi et mes condisciples diplômés en 2009). Étude statistique. Questionnaire à réponses préformées. Nous nous sommes éloignées un peu des cases à remplir, avec mon interlocutrice. On a discuté, de façon fort sympathique. Je suis un cas un peu à part. J'ai une licence de droit, mais je suis employée à domicile, sans aucune fonction d'encadrement, à un temps partiel choisi, sans prétentions salariales. C'est le genre d'informations qui font se poser des questions. J'ai parlé anxiété et phobie sociale, bien entendu, mais avec humour et espoir, sans apitoiement.
Cette conversation m'a fait du bien.

Quoi de neuf?
Pas grand chose.
Tout est (déjà) vieux.