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vendredi 22 novembre 2019

Nous changeons tous

Voici de longs mois que je n'ai pas écris.

Globalement, je vais mieux: mon implication dans le GEM Être ensemble me donne un nouveau moteur. Malheureusement, je me (re)découvre des limites handicapantes. Ma fatigabilité nerveuse est très envahissante, notamment. Je peine ainsi à être active plus de 4 heures d'affilée, sans être prise de vertiges ou d'altération de l'humeur (agressivité ou au contraire, euphorie). J'en ressens un sentiment d'échec et de culpabilité.

Certaines choses changent, d'autre non, il semblerait.

Quand j'écris que nous changeons tous, je veux parler de nos point de vue sur les choses passées.

Qu n'a jamais regardé en arrière sur sa vie et posé un regard neuf sur lui-même? Un regard critique, éclairé par une meilleure connaissance de lui même, de nouvelles connaissances des autres, d'un contexte qu'on ne percevait pas, autrefois, dans son ensemble?

Aujourd'hui je regarde en arrière et je me souviens de la personne fragile et malléable que j'ai été.

Les années de scolarité, passées à essayer de comprendre la direction que les autres aimeraient me voir prendre, travaillant bien moins pour moi même que pour satisfaire les autres...

Les années d'études supérieures, passées à essayer de surmonter mes angoisses, pour avoir un "vrai" diplôme...

Les années de vie de couple, passées à essayer de prouver que je pouvais être "normale", à essayer de satisfaire quelqu'un, sans me rendre vraiment compte à quel point cette attitude était illusoire, vaine, et déviante.

Les années de thérapies à essayer de trouver des solutions pour aller "mieux" avant même de regarder la réalité de mes troubles en face...

On ne décrit jamais le passé comme on l'a vécu.
Nous changeons tous notre regard.

Nos façons de ressentir, de voir ou de décrire les choses évoluent selon les éléments dont on dispose pour les comprendre, ainsi que du recul qu'on a sur celles-ci.

Alors, certes, les paroles s'envolent, les écrits restent...
Mais des écrits rédigés alors qu'on était dans tel ou tel état d'esprit (colère, revanche, apitoiement, joie, bonheur, dépression...), sont ils la traduction d'une réalité objective, ou simplement l'expression d'une compréhension des choses à un instant "T"?

Mon sujet de philosophie, au bac, était "Peut on mieux connaître le présent que le passé?"
Non, on ne peux pas.
On est jamais objectif dans le présent, car on ne peut en aucun cas en avoir une vision globale. On ne peut pas connaître les gens, les choses qui les motive, les émotions qu'ils ressentent, les conflits qu'ils vivent. Ce sont des choses qu'on ne peut découvrir qu'avec le temps. De même qu'on apprend à se connaître soi-même.

Je me suis toujours sue anxieuse et dépressive.
J'ai vécu dans l'illusion que ça passerais et que je pourrais un jour vivre "normalement".
Sauf que la "normale", ça n'existe pas.
Je vis aujourd'hui dans l'espoir d'être le moins mal possible, entourée le mieux possible de gens qui me comprennent au moins un peu et me soutiennent.
J'ai mis très longtemps à admettre que mes troubles anxieux et dépressifs constituaient un réel handicap, bien que j'ai toujours été en quête d'aide, parfois auprès des mauvaises personnes (au sens qu'elles ne pouvaient m'aider).

C'est d'autant plus difficile à admettre lorsqu'on connait de longues périodes où "tout va bien", avec une sorte de sentiment illusoire que les choses vont de mieux en mieux, que, quoi qu'on fasse, ça va continuer à aller mieux.
Lorsque l'effritement se produit, que l'anxiété et la dépression réapparaissent, on se retrouve au bord du gouffre et on ne regarde plus les choses que l'on a fais, dis ou écris de la même façon. C'est comme si la personne qu'on est, que je suis, n'était plus la même. C'est absolument terrifiant.

En ce moment, je suis en train de refaire mon dossier MDPH (Maison Départementale des Personnes Handicapées). Je demande à être reconduite dans mes "droits": une reconnaissance de handicap (entre 50% et 79%), la RQTH (Reconnaissance de Qualité Travailleur Handicapé), éligibilité à l'AAH (Allocation Adulte Handicapé - je précise cependant que, depuis octobre 2016, je ne perçois plus cette allocation, ayant d'autres revenus par ailleurs... cependant y être éligible compte malgré tout). Je demande aussi une carte de priorité, dont je me garde bien d'abuser, mais qui me permet de faire certaines choses que j'évite purement et simplement, sans cela. Rassurer vous, il ne s'agit en aucun cas de stationnement ou de places assises, mais principalement du droit de couper une file d'attende en cas de crise d'angoisse. C'est aussi par exemple utile quand je fais une crise de mutisme nerveux.
L'établissement de ce dossier, c'est aussi l'occasion pour mon psychiatre de communiquer avec mon médecin traitant.

Cette démarche, ça n'est pas pour les autres que je la fais. Je n'ai rien à prouver à qui que ce soit. C'est pour moi, d'abord et avant tout.

En aucun cas, ce n'est une question d'argent, puisque justement, je ne perçois aucune allocation, que ce soit l'AAH, l'APL ou autre. C'est une question de limites à connaître et à respecter, ou a savoir titiller si nécessaire, tout en ne culpabilisant pas d'échouer. Essayer, c'est toujours important.
Je suis contente et fière d'avoir essayer de travailler (et d'essayer encore dans l'avenir?), même si je sais que ça me rend malade physiquement et psychiquement, que ça m'angoisse beaucoup et me conduit généralement à un état dépressif.
La reconnaissance de handicap ne définit pas mes empêchements, elle m'offre à mieux me connaître et mieux être connue de mon entourage social.

Je choisi d'avancer, en acceptant que nous changeons tous.
Je n’effacerais pas les choses qui se sont produites, la façon dont je les ai vécue ou interprétées.
Ce n'est plus moi, je vais vers l'avenir.
Advienne que pourra.

Je ne nie pas avoir émis des jugements déplacés, à des moments où j'étais absolument certaine d'avoir raison, puis d'avoir -sinon changé radicalement d'avis, au moins- changé mon degré de perception et donc d'expression.
Nous changeons tous: Nous révisons nos opinions et jugements, en fonction des nouveaux éléments qui nous sont révélés, ainsi qu'en fonction de nos émotions.

J'ai cru un long moment que ça avait une quelconque importance, que je sois au non "aspie" (touchée par le syndrome d'Asperger), mais ça n'en a en fait aucune. Ce qui compte, c'est que je souffre de troubles névrotiques sévères qui altèrent ma qualité de vie. Un "trouble anxieux et dépressif avec une prédominance sur la sphère phobique sociale avec agoraphobie". Un "trouble de l'adaptation", aussi. Je suis parfois "trop empathique" et j'ai du mal à "anticiper les limites affectives nécessaires"... Un état qui est susceptible d'alimenter diverses manifestations psychosomatiques, mais aussi un fort sentiment d'échec et de culpabilité. Un fonctionnement qui a malheureusement pour conséquence d'occasionner un risque de décompensation dépressive.

La plupart du temps, j'aborde la vie quotidienne seule. Parfois, pour des choses qui sortes de mes habitudes (prendre rendez-vous pour changer mes pneus, par exemple...), je suis obligée de me faire aider, parce que ça me met en panique totale...
Même quand je suis en groupe, je ne me sens pas intégrée et je vis les choses avec anxiété.
J'essaye cependant de vivre sans dépendre totalement des autres, alors que c'est ce que j'ai fais la plus grande partie de ma vie (mes parents, ma sœur, tous les hommes avec qui j'ai entretenu une relation...). Parfois par simple "confort", pour éviter d'avoir à prendre des décisions par moi-même, d'autres fois pour contourner mes angoisses et souvent par "obédience", comme si l'autre était une puissance spirituelle qui avait le pouvoir de m'indiquer "la" Voie à suivre. Une partie de moi voulait croire que, en suivant les préceptes de cet autre, j'irais mieux. Les hommes se sont succédés dans ma vie, et ce depuis depuis mes 16 ans, mais je me suis toujours fourvoyée. Aujourd'hui, j'essaie de vivre les choses de façon différente, moins fusionnelle, préservant mes opinions et mon identité.
J'essaie de ne pas toujours m'appuyer sur les mêmes personnes, aussi...
Mais j'ai conscience de rester en quête d'approbation sociale, et de "validation" de mes choix.

J'ai beaucoup changé, ces dernières années.
J'espère que c'est en bien.

Je continue d'y travailler...

dimanche 12 février 2017

Passons à autre chose !

Il n'y a pas de partition claire entre autisme et neurotypie.
Certes on peut observer des différences sur la bases d'IRM, mais certaines formes neuro-atypiques ne relèvent pas des troubles du spectre autistique. Certaines personnes sont donc neuro atypiques sans pour autant être autistes.

Alors le suis-je ? Suis-je neuro-atypique, et porteuse d'un TSA ?
Plus important, est-ce que ça a vraiment une importance de le savoir ?

Je crois que non.
Comme je l'ai écris, je ne suis pas "typique" et je n'ai pas l'intention et je ne pense pas être en capacité de le devenir. Je ne pense pas pouvoir changer la personne que je suis de manière intrinsèque.
Je peux uniquement modifier ma manière d'être, d'aborder les choses.
Ainsi, je pense pouvoir continuer à mettre en place des stratégies d'adaptation de plus en plus efficaces avec le temps, en étant aidée des bonnes personnes, ce qui me semble être le plus important, dans le fond.

Je suis atypique, avec une hypersensibilité émotionnelle, une grande capacité d'empathie et de résilience (ce qui étonnerait certaines personnes qui pensent me connaître... mais elles doivent comprendre que je passe en fait très facilement "à autre chose" en cas de "traumatisme"... bien qu'il soit vrai que, quand je suis victime de ce que j'estime être une injustice, ou que j'ai été confrontée à une personne que je considère comme néfaste, j'ai tendance à étaler les faits, en quelque sorte par mesure de prévention).
Je suis atypique et j'ai des douances dans divers domaines, dont principalement l'expression écrite, mais pas uniquement...
Je souffre également de troubles anxieux invalidants très enracinés, de même que j'éprouve des phénomènes d'hypersensibilité et d'hyposensibilité sensoriels. Ce sont des choses qui font partie de moi.

Je pense qu'un jour, je passerais le WAIS (test d'évaluation du quotient intellectuel) mais ça n'est pas ma priorité. Je le financerais moi même, parce que j'ai besoin de savoir, d'une certaine façon, mais surtout, j'éprouve une grande curiosité concernant ma propre personne, ma façon de fonctionner, mes capacités et les points qui me posent réellement problème.

Il est important de savoir que ma curatelle renforcée (mesure de protection des majeurs à laquelle j'avais été à l'initiative) prendra fin le 17 février 2017, soit dans moins d'une semaine.
À partir de là, je crois qu'on peut dire que je pourrais prendre un nouveau départ.

En outre, le 20 février, cela fera six mois que mon mari est décédé. Un mari à la personnalité obsessionnelle qui a contrôlé une partie de ma vie de jeune adulte puis s'est efforcé de contrôler ma vie tout court...
Il faut savoir que l'interface d'administration de ce blog comporte un certain nombre de billets non publiés concernant ma vie de couple... des billets que je ne pouvais décemment pas publier de son vivant, mais qui m'ont apporté du réconfort lorsque je les ai rédigés. Je pense que je les publierais, lorsque mes liens avec la famille de mon mari seront totalement et définitivement rompus...🚫

Ma priorité actuelle est de trouver l'équilibre et donc la paix intérieure.
Pour cela il va falloir que je passe plusieurs caps:
  • Respecter mes routines
  • Trouver un emploi
  • Changer de lieu de vie
Le reste viendra en son temps.
Rien ne presse... 🐌

🍀"Abandonne le passé, vie pleinement le présent, aie confiance en ton futur"... 🍀

Les routines de vie sont difficiles à mettre en place, mais c'est en train de revenir tranquillement (réveil spontané vers 8 heure du matin, et plus ça va, plus c'est tôt)...
Beaucoup de sport, même si c'est surtout en salle, pour l'instant....
Un équilibre alimentaire riche en vitamines, minéraux, équilibré en protéines et bonnes graisses (de nombreux nutriments jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du système nerveux, mais aussi dans la bonne santé des phalènes, ce qui est important pour moi qui tiens énormément à la santé de mes cheveux...).
J'ai également besoin de continuer à me cultiver et Internet n'est pas un si bon médium que ça car il me coupe du monde extérieur : la médiathèque du Grand Angoulême me semble être un lieu plus adapté...
😊

En ce qui concerne un emploi, je sais que j'ai de bonnes capacités dans divers domaines. Des compétences que j'ai cependant de grosses difficultés à valoriser en raison de mes troubles anxieux et diverses autres problèmes d'adaptation. Toutefois je bénéficie d'une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) et ma psychiatre m'a conseillé de m'adresser à "Raisons de plus". Il serait complexe de résumer les actions de cet organisme ici, et le mieux est de consulter leur site, toutefois ce que je peux en dire est que j'ai l'espoir de bénéficier d'un véritable accompagnement à l'emploi, en dépit de mes difficultés actuelles.
Qui sait, je pourrais peut être même passer le WAIS (on peut toujours rêver) dans ce cadre....?

Comme me l'a donc conseillé récemment une personne bien intentionnée, je vais laisser tomber ce qui ne me "parle pas", je me vais me concentrer sur mon instinct et sur mes certitudes, ainsi que sur les personnes qui me connaissent vraiment et me respectent.
🙌 

Dans quelques mois, je pense pouvoir changer radicalement ma vie.

Le chemin restera accidenté et sinueux, comme il l'a toujours été, mais ça ne me fait plus peur: les sentiers linéaires, bien tracés, me semblent bien monotones. Rien n'est plus beau qu'une belle randonnée dont les détours délivrent au regard des surprises. Certes, parfois, on se retrouve à longer une falaise au bord d'un précipice, mais qui dit que quelques instants plus tard on ne sera pas en train de parcourir des sous bois superbes ?

C'est la beauté de la vie...🌱



lundi 10 octobre 2016

Je m'envole...

Oui, je vole...

Nous sommes le 10 octobre 2016 et je retourne chez moi.
Chez moi, c'est un appartement situé au septième étage, environ 85m², T3 bis...
Je n'osais pas franchir le pas depuis le décès d'Alain, mais j'ai réalisé que j'étais prête et que j'en avais besoin.
J'ai passé une partie de ma journée de vendredi à bouger les meubles, agencer les pièces selon mes vrais désirs. L'espace bureau à changé de pièce, comme l'espace salon, mon lit et l'armoire qui lui faisait face se sont intervertit, plusieurs meubles ont migré de pièces en pièces...

Il me reste beaucoup de travail pour transformer cet endroit en "nid douillet"... La cuisine ne ressemble à rien, ni la salle d'eau, et il y a beaucoup de choses encore à rénover. Peu importe. À partir de maintenant, j'ai de nouveau un vrai "chez moi", avec une vraie vie.


mercredi 7 janvier 2015

Evolution, réconciliation... Paix

Depuis fin novembre, les choses vont beaucoup mieux pour moi, pour nous.
Je vais régulièrement à la "Petite auberge", GEM géré par l'Ordre de Malte. Ne pas se fier aux horaires indiqués sur le site de l'Ordre de Malte, le lieu est ouvert du lundi au vendredi, de 9h à midi et de 14h à 18h (sauf le vendredi, fermeture à 17h).
C'est avant tout un lieu convivial, où je vais souvent pour ne rien faire, ne rien dire. Au début j'y déversais mon mal âtre, mais maintenant mon plus grand bonheur est de préparer un gâteau au yaourt le vendredi et de le partager avec les personnes présentes... et mon mari.

Je suis plus sereine. Je communique mieux. Je sais mieux dire aux autres "je suis mal à l'aise [avec ton discours, ta façon d'agir] mais je te respecte et je vais essayer de faire des efforts". C'est une démarche payante puisque mes interlocuteurs se remettent (parfois) en cause et sont alors plus modérés, moins agressifs, moins anxiogènes. Je suis aussi capable de dire que je ne suis pas d'accord avec telle ou telle chose, mais que ce n'est pas une agression, que chacun a ses idées propres.
Mieux, je suis capable d'exprimer calmement mon anxiété, mon malaise face à une situation qui génère en moi de l'inquiétude, des angoisses. Au lieu de me blinder et de souffrir en silence, j'en parle désormais immédiatement, en précisant toujours que "mon ressenti est que..." mais qu'il ne correspond peut être pas à ce que mon interlocuteur a cherché comme réaction (si tant soit qu'il y ait pensé).

Bref, beaucoup de progrès.

Je me sens mûre pour vraiment entrer en psychothérapie, même si j'ai conscience que ça va me demander de gros efforts (et que j'appréhende beaucoup, du fait de ne pas savoir "à quelle sauce je vais être mangée!!!).
Jusque là, je me suis juste "contentée" d'échanger du blabla. Il est temps de s'attaquer aux mécanismes qui me pourrissent la vie et de les extirper de mon mode de pensée.

mercredi 23 avril 2014

Cherche appartement ou maison sur Angoulême

Bon pour commencer, ça va mieux.

Mon psychiatre m'a bazardé mon Seroplex contre de la Paroxétine. J'en prend deux fois pas jour, et en cas d'anxiété palpable, des quarts de Bromazépam (ou Lexomil).

Je n'ai plus de palpitations et surtout j'ai commencé à perdre du poids, vu que j'étais quand même montée jusqu'à 79kg et des patates. J'ai même perdus 3,5 kg entre le 20 mars et le 18 avril! En faisant quoi? Ben rien. Juste en mangeant à ma faim et en arrêtant quand je n'ai plus faim, sans attendre d'avoir trop mangé. Et je n'ai plus de compulsions alimentaires. Donc mes assiettes aux repas sont presque trois fois moins pleines et je n'ai plus de calories supplémentaires entre les repas.

Après, le poids, c'est pas tout. Je me sens mieux globalement. Je n'ai plus les passages à vide que j'ai pu avoir à certains moments et je retrouve le plaisir de partager ma vie avec Alain.

Nous allons "rentrer" en Charente et y acheter un appartement dans les quartiers sud d'Angoulême. Pour l'instant on cherche, c'est à dire que je fais une sélection d'appartements et maisons sur les sites de ventes immobilières et je mandate mon gentil pôpa pour qu'il fasse les visites.
À un moment j'ai fais une fixette sur un quartier, mais un mail de ma sœur m'a fait réaliser qu'en fin de compte, peu importait le quartier: l'important c'est qu'on trouve un endroit adapté à la vie de mon homme.

J'espère qu'à l'horizon de septembre 2014 nous aurons quittée la région tarbaise et rejoint l'angoumois.
Voilà.


mercredi 4 septembre 2013

Un an après, mon âme va de mieux en mieux...

Voici presque un an, j'étais penchée sur la lecture de "Imparfaits, libres et heureux, Pratiques de l'estime de soi" de Christophe André, mon auteur "psy" préféré.

J'avais déjà lu "l'Estime de soi", qui est assez théorique et "La peur des autres" (une révélation absolue sur la maladie qui me fait souffrir depuis l'enfance!)...

Après diverses prises de conscience successives sur les causes et les effets de mon mal être, j'avais abordé, dans un billet daté du 17 octobre 2012 le sujet des "boiteries de l'estime de soi" (Chapitre 4 du premier ouvrage cité). Et en particulier le sujet des symptômes de souffrance de l'estime de soi.

Ce que ça m'avait révélé sur moi ne m'avait pas plu. Mais alors pas du tout!!!
Et j'avais donc décidé de changer, vraiment. De me remettre en cause, et de faire des bilans réguliers. Nous voici presque un an après, il me semble qu'il est temps de faire ce travail.
 
L'année dernière, j'avais étudiés les symptômes d'une mauvaise estime de soi, évoqués dans le chapitre 4 du livre cité plus haut. Je m'étais examinée mentalement et avais eu la tristesse d'en reconnaître un bon nombre dans mes façons d'être et de mettre en place mes rapports avec les autres. Je n'irais pas dire que j'étais surprise, car en vérité, je m'y attendais.

Une fois de plus je me suis dis que connaître ces symptômes, ce n'était qu'une clé supplémentaire vers le mieux être, le mieux vivre.

Alors, quels étaient-ils, ces gros défauts ? (en petit et d'une couleur différente, les réponses d'octobre 2012).

1) Obsession de soi
Il me semble qu'en un an j'ai beaucoup progressé sur ce point. Je me sens moins focalisée sur ce que peuvent penser les autres de moi. Je suis moins obsédée aussi par le fait qu'on s'intéresse à moi (même si parfois je retombe un peu dans mes petits travers). Je me sens de plus en plus tournée vers les autres et leur bien être, ce qu'ils ressentent, et le respect absolu de ça. J'essaye de me montrer attentive.
Le fait de savoir si je suis à ma place, si je suis compétente ou "acceptable socialement" par les autres semble ne plus m'obséder.
Pour moi, les autres sont très importants, et prennent pleinement part à mon bien être.
"Non, ça ne veut pas dire que je ne pense qu'à moi. Mais mon "moi social", l'image que je donne aux autres de moi même est un obsession. Va-t-on m'aimer ? M'apprécier ? Est-ce que je donne une bonne image ?
Bon, si c'est devant un DRH, pourquoi pas... mais avec la voisine? Avec l'infirmière de la clinique chargée de me soigner ? Avec le mari de ma meilleure amie ?
Hem, plutôt glop."

2) Tension intérieure
Je me pose désormais moins de questions sur ma "conformité". Je fais les choses, j'agis, et je m'en porte de mieux en mieux. Petites victoires, je me suis occupée des démarches auprès du Conseil Général pour le dossier d'APA de mon mari, puis de contacter des entreprises pour faire établir des devis pour l'aménagement d'une salle d'eau PMR (Personnes à Mobilité Réduite). Je continue de suivre ces dossiers.
Je rentre dans des boutiques où je n'ai jamais mis les pieds.☺☺
Je ne me sens plus "surveillée" quand je suis en situation sociale.☺
Bon, ça, ça n'a rien de nouveau. Je suis tendue en situation sociale. Une réunion de famille? L'attente en commun, même sur des canapés moelleux? Une permanence associative? Tout ça, c'est l'horreur pour moi. Je me sens en danger, en état de stress, prête à fuir, et tenue de me tenir en retrait tant que possible. Et si on me surveillait? Que doivent penser les autres de mon attitude? Est-ce que ce que je fais, ce que je dis, ce que je laisse à voir de moi est "conforme" aux attentes des autres?
C'est affreux à ressentir, et peut être encore plus quand on sait bien que tout ça est complètement irrationnel, mais sans réussir à lutter contre cette agitation intellectuelle.
3) Sentiment de solitude
Je me sens de moins en moins "différente" de autres. Ne serait-ce que parce que je prend de plus en plus conscience que la plupart des gens traversent les mêmes affres que moi. Pas tous, ou pas en même temps, mais nous sommes tous humains. Et qu'est ce que ça peut faire si je me sens un peu plus fragile? Il me suffit parfois de le dire, sans insister, sans chercher à me faire plaindre par exemple, et puis ça va mieux. Je me sens moins seule aussi parce que je sais désormais communiquer sur ma fragilité. ☺
Je me sens si seule!!! Si différente, aussi! Incomprise... Je me sens fragile, à un point que les autres ne peuvent pas comprendre. Non ils ne peuvent pas... enfin si, je sais que si... mais pas tous... la plupart ne peuvent pas ou ne veulent pas... enfin bref, vous avez compris l'idée.

4) Sentiment d'imposture
J'accepte de plus en plus facilement les compliments. Je suis moins tentée d'affirmer que "je n'ai pas de mérite" à ceci ou à cela. Sans pour autant prendre "la grosse tête", je savoure désormais les compliments. Je ne me préoccupe plus non plus de savoir si je vais être digne des compliments... je me contente juste de continuer à vivre, et c'est tout!
Je deviens adulte "pour de vrai" et par là même, je cesse d'en vouloir aux autres de me considérer comme telle... puisque je réalise qu'ils ont finalement raison! ☺
Alors là, pas de doute, je connais ça. Cette impression permanente de ne pas être légitime dans ce que je fais, que je ne suis pas à ma place, que je ne mérite pas les choses... Et puis la peur d'être incapable d'assumer, d'être à la hauteur. C'est vraiment, vraiment affreux affreux!

5) Comportements inadéquats par rapport à nos intérêts ou nos valeurs
J'ai beaucoup évolué, je crois.
Je ne cherche plus à prouver quoi que ce soit. Je ne cherche plus (sauf circonstances trèèès spécifiques) à être au centre de l'attention, quitte à me sentir très mal après. En gros, je ne mens plus, je n'arrange plus la réalité selon ma convenance et selon ce que j'ai l'impression que les autres attendent de moi (je sais pas si c'est clair, là?). Si j'ai été médisante par le passé, et bien je ne le suis plus. Je n'ai jamais aimé ça et prendre conscience que j'étais comme ça, l'année dernière, ça m'avait profondément choquée. Surtout quand j'ai pris conscience que ça avait forcément un impact sur les autres, sur ce qu'ils pensent savoir les uns des autres, et même sur ce qu'ils pensent savoir de moi.
Je discute plus facilement maintenant.
Je recherche plus le dialogue, l'échange.
Au lieu de me plaindre de tel ou tel truc à un tiers, je vais discuter avec la ou les personnes concernées. Je préfère mille fois me "vanter" des améliorations trouvées!!!
Bien entendu, écrit comme ça, c'est assez obscur... Christophe André ajoute "Se voir faire ce qu'il ne faudrait pas faire, mais le faire". Dire des vacheries, médire, j'ai horreur de ça. Je n'aime pas les LdP (Langues de Putes) qui n'ont rien d'autre à faire que baver sur la voisine, la copine, le beau frère, le patron, etc. C'est détestable. Mais... Des fois ça me permet d'échapper à moi même, à ce que je pense, à ce que je veux, à ce dont j'ai peur. Et puis être "comme les autres", quand je suis entourée de médisants.
C'est aussi manger, bouffer, m'empiffrer, alors que je sais que je ne veux pas, que je n'en ai pas vraiment envie, mais ça m'échappe, je ne suis plus moi, je suis vaincue et comme ça, je donne un motif "acceptable" à ma déprime.
Qu'on peut être con, parfois!

6) Tendance à l'auto-aggravation quand on va mal
J'aurais plutôt tendance à ne pas trop m'étaler sur mes petits bobos, ma fatigue. Malheureusement ce sont des symptômes qui finissent parfois par se voir et je ne peux pas les remiser totalement "sous le tapis".
Si je m'énerve, j'essaye de me poser, de retrouver mon calme.
Si je sens que mon interlocuteur n'est pas en situation de communication ouverte, je laisse tomber, sans pincement au coeur.
Ce lâcher prise, c'est incroyable ce que ça peut faire du bien, alors qu'on est souvent persuadé qu'on va bouillir de ne pas exprimer les choses... sauf qu'en les exprimant, souvent on les monte en épingle. Au lieu de trouver du soulagement, on souffle sur les braises.
Je ne veux plus de tout ça.
Quand je ne suis pas bien, que je me trouve grosse, conne, nulle, que j'ai mal à l'âme, je ressasse, je m'enferme avec mes pensées et me les passe en boucle jusqu'à pleurer. Je bouffe, je dévalise les placards et trouve toujours à manger, même si rien ne me plait. J'ai envie d'être plainte ou d'être punie, d'avoir mal ou humiliée, j'ai envie d'être vraiment plus bas que terre, au lieu de chercher à aller vers le haut, vers le mieux...
Enfin, ça, c'était avant.
Maintenant, depuis quelques mois, quelques années, même, je rebondis de mieux en mieux, de plus en plus vite, de plus en plus haut!!!

7) Procéder à des choix de vie contraires à nos envies
Je me souviens d'une discussion très importante pour moi que j'ai eu avec ma soeur, il y a des années de ça. Elle était encore à l'école d'infirmières, c'est dire si ça date! On avait discuté de mon besoin d'aider et d'informer les autres. Je parlais de travailler dans la prévention, le planning familial, la nutrition... des domaines qui me passionnent de longue date. Je lui avais confié que je ne souhaitais pas, comme elle, faire un travail médical ou paramédical, mais que je ne savais pas comment m'orienter. Elle m'avait proposé de poser la question aux cadres de l'IFSI... mais j'avais pris peur et je suis allée en sociologie, puis très vite en psychologie... puis j'ai laissé tomber les études, je me suis tournée à nouveau vers mon idée, mais les conseillères d'orientation n'ont pas su m'aiguiller. On m'a conseillé de faire de l'animation(!). J'ai vite laissé tombé et me suis tournée vers une filière qui m'intéressait depuis le collège: le droit.
Aujourd'hui je suis aide ménagère, "assistante de vie", parce que je ne me sentais pas compétente pour faire autre chose, tout en ayant envie de travailler dans le secteur de l'aide aux personnes âgées.
Ce n'est qu'au hasard d'une formation professionnelle que j'ai enfin su ce que je voulais faire: CESF.
La vie m'a éloignée de cette orientation. Mais aujourd'hui elle me donne un but pour l'après. Le plus tard. Le plus tard possible.
Je ferais la formation en alternance, et je compte bien être affirmée dans mon projet!!!
Et bien là, en fait, ça va, puisque j'ai un mari formidable, qui chevaleresquement a su terrasser (enfin... apprivoiser) le dragon que je suis. Et comme il sait m'encourager comme il faut, il me guide un peu vers ce dont j'ai vraiment besoin et envie.
Je suis parfois totalement ingrate à son égard, mais c'est vraiment quelqu'un de sincère et gentil.

8) Difficulté à demander de l'aide
C'est si facile, maintenant. Jamais je n'aurais cru que ça pouvait être si facile, de demander conseil, de demander à être soutenue. Bon le fait est que je ne sais pas toujours où demander... mais je pose bien plus facilement des questions, à des inconnus même! Je m'épate franchement!!!
C'est vrai pour ce qui est de la vie professionnelle, de la vie quotidienne ou autres. Je voudrais tout comprendre, tout réussir. J'ai peur de déranger les autres, aussi. Et quand j'ai des passages à vide, même aujourd'hui, j'ai du mal à le dire lors de mes demi-journées d'hospitalisation. Je suis sûre que je n'arriverais pas à aller voir mon psychiatre en cas de crise, comme j'en ai déjà eu depuis que je le consulte. Non, ça je ne peux pas. C'est sortir des clous, c'est prendre des risques (déranger, être jugée, qu'en sais-je!) alors non, très peu pour moi. Je reste à ma place et je ne dis rien.

9) Dépendance excessive envers les normes
Mais qu'est ce que je peux en avoir à faire, des normes? Du moment que je suis moi, que je me plais, que ma vie me plait et que j'emmerde personne? Nan mais!
Je suis moins obsédée par "ce qui se fait" ou pas.
On arrive au cœur du sujet sensible. Je suis extrêmement dépendante de l'idée que je me fais de ce qui se fait ou ne se fait pas. Le qu'en dira-t-on me terrorise et j'ai beau essayer de m'en dédouaner, il me court après en permanence, comme un parasite qui me suce le sang et la tranquillité en permanence. J'ai peur des autres, j'ai peur de déranger, j'ai peur de ne pas faire ou dire "ce qu'il faut", de ne pas être "comme il faut". J'ai peur d'embêter la secrétaire médicale, de contrarier mes employeurs, d'être mal notée, de ne plus être invitée...

10) Faire semblant d'être forte
Encore un peu... de moins en moins. J'ai du dire à ma chef de secteur que je perdais un peu pied, entre ma situation familiale et mon travail. J'ai su dire à mes parents, ma famille, comme ça fait mal de voir son Amour dépérir.
Je ne me rabaisse plus pour justifier les choses. Je suis comme je suis. Ni vraiment forte, ni vraiment faible. Entre les deux. Pleine de complexes et d'angoisses mal placées, mais que je dégoupille peu à peu, sans aucun dommage. Et au fur et à mesure, j'ai l'impression de grandir. De devenir "forte"... et de m'en fiche comme d'une guigne, soudain!

Et paf! C'est la savonnette de la liste. Le truc casse gueule par excellence, auquel je me fais pourtant piéger régulièrement. J'ai beau savoir que faire semblant, ça me conduit droit aux ennuis, à court ou long terme, je ne peux pas m'en empêcher!
Comme l'écrit Ch. André, je fais semblant d'être forte, d'être faible, d'être ceci ou cela... Je mens par omission, je laisse planer le doute, ou bien j'y vais franchement. Le but, bien sûr, c'est toujours de plaire aux autres, d'être conforme à leurs attentes, ou de m'assurer une complaisance. Être plainte (arg!).
Faire semblant, mentir, quelle que soit la forme prise par la chose, c'est un évitement comme un autre. Une manière de ne pas avoir à affronter les autres, à créer une "zone tampon" entre mon vrai moi (que je juge inconsciemment inintéressant) et les autres. Je me glisse dans la peau d'un personnage, une marionnette.
Mais c'est une stratégie qui ne peut pas être payante quand on veut se faire aider, ni quand on cherche des amis, des vrais. Et quand malgré tout on se laisse aller à ce travers, et bien on prend le risque de se le prendre dans les dents. Une bonne baffe dans la gueule, quand la supercherie est révélée au grand jour! En voulant éviter d'être rejeté, on s'expose encore plus au risque.
Sans compter que cette attitude est usante. Faire semblant, ça draine une énergie nerveuse phénoménale!

11) Tentation du négativisme
Au contraire, j'essaye de positiver, de voir les bons cotés des choses, des gens, des situations... Je suis en retard? Ce n'est pas grave, je présenterais mes excuses! Pourquoi entretenir mes anticipations anxieuses, alors qu'elles me font du mal. Plus je ressasse et plus j'amplifie... moins je m'attache à telle ou telle petite chose et plus son importance se dilue. Sauf "saine colère"...

C'est tellement facile de se rabaisser... et de rabaisser les autres. Enfin non, pas si facile, car je suis très respectueuse de tous les gens que je côtoie. Il y a peu de personnes dans ma vie à qui je porte se préjudice, dont une qui ne le mérite vraiment pas. Je me prend en horreur quand je me surprend à faire ça, d'ailleurs.
Souvent je ne relève que les plus mauvais cotés de ma vie quotidienne, quand j'en parle aux autres. Et même, je dirais "les cotés que j'imagine être ceux que les autres jugeront le plus négativement" (ou l'art de se faire des nœuds au cerveau).
Il faut dire que quand je ne suis pas très bien, je supporte assez mal les doutes, et comme j'en ai beaucoup, surtout en vivant avec quelqu'un (qui m'aime, mais qui a ses petites habitudes à lui, et ses problèmes de santé, aussi), et bien j'en ai beaucoup, de doutes. Et plus je doute (de notre façon de vivre, de notre façon de faire les courses, de tout, de rien et de n'importe quoi!), et plus je lui casse du sucre sur le dos, à mon pauvre mari. Pas très fort... mais qu'est ce que je regrette, après!!! Parce qu'il est gentil, fondamentalement. Et moi je suis conne.
Je l'aime et je me demande souvent pourquoi lui il m'aime...

12) Problème de remise en question
J'ai arrêté avec les "et si...?". Je me remet toujours en cause, parfois, mais plus pour tout et n'importe quoi! Je ne me remet pas en question parce que la caissière me dit "bonjour" d'une manière trop appuyée, par exemple. Je me dis qu'elle en a peut être marre de tous les gens qui font la gueule à longueur de journée, avec leurs soucis etc, et qui ne la voient même plus. Alors je lui fais un cadeau qui vient du fond du cœur, je lui souris, je lui dis bonjour, je m'intéresse à elle, sincèrement.
Quand on me dit que le ménage est mal fait, ou insuffisant, je m'amende, je sais que c'est vrai. Je ne me cherche plus d'excuses, ni pour me justifier ni pour nier. J'essaye de voir les choses de manière objective, empathique mais pas trop non plus...
Quand mon mari, dépressif, me dit des choses telles qu'il les ressent, je ne me dis plus qu'il ne m'aime plus, que j'ai tout perdu etc. Je prend en compte le fait qu'il n'est pas bien et qu'on pourra en discuter à un moment où ça ira mieux, pour voir ce que je peux faire.
Permanente!
Sans rire! Dès que je fais quelque chose (ou que je n'agis pas), j'ai tendance à me remettre en question, avec une série de "et si?"
Bon, heureusement j'ai énoooooormément progressé sur ce point là et j'arrive de mieux en mieux à accepter que je ne suis pas parfaite, que je ne peux pas tout savoir, tout réussir, penser à tout, etc. Ni plaire à tout le monde (surtout tordue comme je suis!).

13) Caractère excessif des émotions négatives
J'ai beaucoup changé sur ce point. Je me sens plus stable, moins tendue intérieurement. J'ai de la colère en moi, mais elle est positive, et n'a qu'un ennemi ou presque, la DCB. Salope!
Sans rire?!?
Non seulement je ressens les émotions de manière étouffante, débordante, mais en plus j'ai tendance à les dissimuler, pour ne pas embêter les gens avec ça. Par exemple quand je "ressens" mal quelque chose avec mon mari, souvent au lieu d'aborder le problème avec lui, je garde les choses au dedans, en me disant que ça passera, que si je fais des efforts, ça passera. Sauf que ça enfle, sur des broutilles, et ça devient de la colère, de la rancoeur, et je me sens très très mal. J'ai honte, si honte de moi de ressentir ce que je ressens alors. Je suis inquiète à l'idée qu'il s'en rende compte, que les autres s'en rendent compte. Je suis inquiète à l'idée qu'il m'en veuille, qu'il se mette en colère (c'est très rare, et généralement tout à fait justifié par les circonstances... et ce ne sont jamais des "disputes").

♦♦♦

Sans doute que la maladie de mon mari n'est pas étrangère à ces évolutions dans mon caractère. Mais ce n'est bien entendu pas la seule cause. C'est quelque chose de profond, qui a commencé à se construire il y a des années. J'avais simplement besoin des bonnes impulsions.

Aujourd'hui, à 31 ans, je me sens devenir adulte. Je ne suis plus une enfant, une ado. Je cesse enfin de me dire "quand je serais grande" quand je pense à mon futur. C'est la fin de "l'adulescence", pour reprendre un terme à la mode.
C'est l'entrée d'un pas volontaire dans la maturité, la maturation des sentiments, des ressentis. C'est l'acceptation de celle que je suis, aussi, avant celle que je voudrais être, de celle que je m'imaginais devoir être, il fut un temps.

Et je commence à me sentir légère. Libre. Vivante.

Je vais pouvoir continuer à avancer.

samedi 31 août 2013

Petit bilan sur moi même

Voici déjà quelques mois maintenant que j'ai quitté la clinique Lampre-Caussade en faveur du CMP de Tarbes. Aucun regret, au contraire, que du positif. Je me sens bien mieux dans ma peau en général, j'arrive à faire des choses nouvelles, et même mon quotidien est transformé. Je me sens plus à l'aise avec les gens et ne ressens plus du tout le besoin de "tricher" sur ce que je suis, ce que je pense ou ressens. J'ai vraiment le sentiment d'avoir fait un immense pas en avant.

Une des premières choses qui m'ont aidé, c'est mon agenda journalier. Un planning quotidien que je rédige, dont les tâches principales sont de ranger la cuisine ("RC"), matin, midi et soir et brosser mes dents ("BD"... riez pas... c'est dingue ce que c'est dur, vous pouvez pas savoir!). S'y ajoutent des tâches genre "étendre le linge", "repasser le linge", des indications simples ("travail" de telle heure à telle heure, c'est évident que je ne risque pas de "zapper").
On y trouve aussi des injonctions genre "ne pas gloutonner", "aller marcher", "prendre une douche" (gloups...). Et aussi une forme de journal en bas de page, avec un petit compte rendu des événements marquants de la journée, pour moi, pour mon mari ou autre.
 

Ensuite, le soutien de mon entourage, aussi. Que ce soit ma famille, mes rares amis, mes employeurs. La plupart des gens sont finalement très compréhensifs, et je m'efforce de leur rendre ce qu'ils me donnent en terme de confiance.

Je commence à me sentir vraiment bien, naturelle, avec les autres. Reste encore l'étape d'aller davantage vers eux, mais pas facile quand on est dans une situation d'aidant envers son conjoint. Mais tout en me disant que c'est dommage de "louper ça", et bien je me dis aussi que je veux profiter à fond de mon mari, de notre couple, de ces quelques moments merveilleux qui nous sont offerts. Pour le moment, c'est là que se situe mon leitmotiv. Et si je peux me trouver une activité sympa à coté, sans trop de "contraintes", ça sera avec plaisir.