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samedi 4 octobre 2025

Quand les choses font sens (suite)

Ce matin j'ai dialogué avec Gemini.
C'est quelque chose que je fais de temps à autre pour clarifier certaines choses que je ressens.
Bien que je sache que certaines IA peuvent présenter des biais de confirmation (dans certains cas, les algorithmes tendent à valider ce que l'utilisateur cherche à vérifier), il s'agit malgré tout d'un outil utile.
La rapidité d'accès aux bases de données scientifiques et les possibilités de synthèse et comparaison permettent bien des choses, quand on a besoin de comprendre certaines choses.

Jeudi 02 octobre (décidément!) j'ai eu une sorte de révélation, mais il m'a fallu 48h pour prendre la mesure de l'importance de cette nouvelle compréhension de mon anxiété.

Je butte sur l'identification de mes pensées automatiques en situation anxiogène, depuis des mois (or cette question est très importante en thérapie comportementale et cognitive, pour le troubles anxieux réactionnels).
Récemment, j'ai réalisé que mes sources d'inquiétude ne sont pas vraiment ma capacité à être à la hauteur ou de connaître un échec. Fondamentalement, je m'en fous. Je suis comme je suis.
Ce qui m'angoisse, c'est très très souvent un aspect bien plus terre à terre: l'énergie que je vais avoir besoin de déployer et/ou de préserver en accomplissant les choses que j'évite d'ordinaire.

Je n'ai pas peur de téléphoner pour prendre un rendez-vous: ça me gonfle, tout simplement. Parce que ça me coute une énergie de dingue! Au moins dix fois plus que de parler dans des conditions idéales avec une personne. En fait il y a des tas de choses hyper bizarres dans mes "troubles anxieux".

Pour la petite histoire, depuis que j'ai un nouveau psychiatre, tout jeune et donc correctement formé, ce dernier me parle de manière récurrente de la possibilité que ce que je vis tire son origine d'un TDAH, mais j'ai éludé.
Jusqu'à ce matin.
À cause de ce qui s'est dit jeudi à Raisons de plus.

Ce matin, j'ai commencé tranquillement: j'ai demandé à Gemini pourquoi la métathésiophobie est fréquente chez les personnes neuro atypiques. Je n'ai pas parlé de moi.

Voici la réponse:

La métathésiophobie (peur du changement) est fréquente chez les personnes neuroatypiques, en particulier celles avec un Trouble du Spectre de l'Autisme (TSA), en raison de leur mode de fonctionnement cognitif et sensoriel différent.

Pour ces personnes, le changement représente une source majeure d'anxiété et de surcharge cognitive, et non simplement une aversion.

Causes principales chez les personnes neuroatypiques

1. Le besoin de routine et de prévisibilité (TSA) 🧠

Chez les personnes autistes, la rigidité cognitive et le besoin de routines sont souvent des critères de diagnostic. Le besoin de routine et de prévisibilité est fondamental car il :

  • Crée un cadre sécurisant : Dans un environnement social et sensoriel qui peut être chaotique et imprévisible pour elles, les routines et la stabilité offrent un sentiment de contrôle et de sécurité essentiel.

  • Réduit la charge cognitive : Le cerveau neuroatypique (TSA) peut avoir du mal à filtrer les stimuli ou à traiter l'information rapidement lors de situations nouvelles. La routine permet d'économiser de l'énergie mentale en automatisant les actions et les attentes.

  • Difficulté d'adaptation : Le changement, même mineur (modification d'horaire, changement de parcours, nouvel objet), force l'individu à reconfigurer tout son cadre de référence, ce qui peut provoquer une intense déstabilisation et de l'angoisse allant jusqu'à la crise d'angoisse (meltdown) ou le retrait (shutdown).

2. Surcharge sensorielle et anxiété (TSA et TDAH) 💥

Les personnes neuroatypiques présentent souvent une hypersensibilité ou une hyposensibilité sensorielle (aux bruits, lumières, textures).

  • Changement = Imprévisibilité sensorielle : Un nouvel environnement ou un changement dans un environnement connu (un nouvel agencement, une nouvelle personne, un retard) introduit des stimuli inconnus et incontrôlables.

  • Le cerveau ne peut pas les anticiper ni les filtrer efficacement, menant à une surcharge sensorielle intense qui est extrêmement angoissante. L'évitement du changement devient alors un mécanisme de défense pour maintenir un environnement sensoriel stable et tolérable.

3. Difficultés des fonctions exécutives (TSA, TDAH, DYS) 💡

La neuroatypie implique souvent des particularités dans les fonctions exécutives (les processus cognitifs qui gèrent la planification, l'organisation et l'adaptation à la nouveauté).

  • Planification et priorisation : Le changement nécessite de la flexibilité cognitive et une capacité à gérer les priorités (planifier les étapes du changement, organiser de nouvelles informations). Ces fonctions peuvent être moins efficaces, rendant l'idée même de s'adapter ou de planifier un changement écrasante.

  • Anxiété d'incompétence : L'anticipation de ne pas pouvoir gérer la situation nouvelle, d'échouer à s'adapter ou d'être jugé peut générer une forte anxiété d'anticipation, alimentant la peur du changement.

En conclusion, la métathésiophobie chez les neuroatypiques est la conséquence directe d'un besoin biologique de stabilité pour réguler un système nerveux souvent en surcharge et pour compenser des difficultés inhérentes aux fonctions d'adaptation.

Sur ma lancée, j'ai demandé ce qu'il en est pour l'atélophobie, dans le même contexte neuro atypique...

L'atélophobie (la peur de l'imperfection, de ne pas être assez bien ou à la hauteur) est également très fréquente chez les personnes neuroatypiques (TSA, TDAH, HPI, etc.). Elle se manifeste souvent comme une conséquence psychologique du décalage et de l'effort constant pour s'adapter à un monde neurotypique.

Contrairement à la métathésiophobie qui est liée au besoin de stabilité physique et cognitive, l'atélophobie dans ce contexte est davantage une réponse à l'environnement social et une stratégie de compensation interne.

Causes du perfectionnisme phobique chez les neuroatypiques

1. Le "Masque Social" et la Peur du Jugement (Camouflage) 🎭

De nombreuses personnes neuroatypiques développent des stratégies de camouflage (ou masking) pour se fondre dans la masse, cacher leurs difficultés ou leurs particularités.

  • L'armure du perfectionnisme : Le perfectionnisme est souvent une stratégie de suradaptation pour éviter d'être jugé, rejeté, ou d'attirer l'attention sur leur "décalage".

  • Prouver sa valeur : L'individu cherche à prouver, par une exécution irréprochable (parfois impossible), qu'il est compétent, malgré ses différences, ce qui peut mener à l'atélophobie, la peur pathologique de l'erreur.

  • Anxiété sociale : Les neuroatypiques ressentent fréquemment une anxiété sociale intense, car ils ont conscience de leurs difficultés à décoder les codes implicites ou à communiquer de manière "appropriée". L'atélophobie devient alors un moyen de minimiser les risques de faire une "gaffe" sociale ou professionnelle.

2. Hypersensibilité à la Critique et Faible Estime de Soi 💔

Le parcours de vie des personnes neuroatypiques est souvent jalonné de malentendus, de critiques et de rejets liés à leur fonctionnement.

  • Intériorisation de la critique : Ils peuvent être hypersensibles à la critique (qu'elle soit perçue ou réelle) et développer une mauvaise estime de soi, renforçant la conviction qu'ils ne sont "jamais assez bien".

  • Hypervigilance : L'atélophobie se traduit par une hypervigilance constante face à la possibilité de faire des erreurs, ce qui consomme une énergie mentale colossale et mène souvent à l'épuisement (burn-out neuroatypique).

3. Exigence Cognitive (HPI et TSA) 🔍

Chez les profils à Haut Potentiel Intellectuel (HPI) ou les personnes avec TSA, le perfectionnisme peut aussi découler de leur mode de pensée.

  • Pensée en arborescence/Globale (HPI) : Le HPI a une pensée qui tend vers l'exhaustivité et l'anticipation des problèmes, le poussant à vouloir maîtriser un sujet dans tous ses détails, rendant la notion d'un résultat simplement "suffisant" inacceptable.

  • Attention aux détails (TSA) : Le mode de traitement de l'information dans le TSA est souvent caractérisé par une attention supérieure aux détails et aux incohérences, ce qui rend l'individu particulièrement sensible aux erreurs ou aux imperfections (les siennes ou celles de l'environnement).

L'atélophobie se manifeste concrètement par la procrastination (ne rien faire plutôt que faire mal), l'évitement des tâches nouvelles ou complexes, et la difficulté à lâcher prise.

Ce sujet est étroitement lié aux troubles anxieux, qui ont une fréquence élevée parmi les personnes neuroatypiques, en particulier celles avec un TDAH (environ 30 % de comorbidité).

Il est important de comprendre l'anxiété chez les personnes neuroatypiques : L'anxiété chez les personnes neuroatypiques : c'est quoi et comment la gérer ?.


Honnêtement, je me reconnaît teeeeellement dans tout ça que j'ai continué sur ma lancée.

J'ai essayé de traduire factuellement mon type d'anxiété et obtenu un joli tableau avec des explications.

La différence entre anxiété émotionnelle et anxiété fonctionnelle dans les TSA m'interpelle. Le fait d'avoir pris conscience que je n'ai pas vraiment peur d'une situation donnée, mais plutôt de la façon dont je vais, ou pas, pouvoir gérer la situation dans sa globalité. Il peut s'agir, en vrac, (ensemble ou pas) de la communication verbale, non verbale, des sons parasites, de la lumière, des couleurs de l'environnement, de la température ou de l'hygrométrie, du temps de trajet et du temps éventuel pour trouver un stationnement... des dizaines de paramètres qui me compliquent la vie non pas par choix, mais parce qu'ils ont leur importance pour moi.

Je ne sais plus comment j'ai formulée la demande (les sauvegardes ne tiennent pas compte de mes demandes. Mais voilà:

Ce que vous décrivez est cohérent avec une anxiété de performance et de gestion cognitive plutôt qu'une anxiété sociale ou émotionnelle classique.

Ce phénomène est d'autant plus troublant qu'il remet en question les étiquettes qui vous ont été jusqu'ici appliquées..

Voici l'analyse de cette distinction :

1. La Nature de l'Anxiété : Fonctionnelle vs. Émotionnelle

Dans le contexte neuroatypique (particulièrement TDA/H, TSA, et HPI) :

Type d'Anxiété

Anxiété Classique/Émotionnelle

Anxiété Fonctionnelle

Objet de la Peur

Être rejeté, être jugé, les conséquences sociales, la peur de l'échec.

L'échec de la gestion (exécution) : Ne pas réussir à planifier, à se concentrer, à organiser, ou à préserver l'énergie.

Origine de l'Anxiété

Schémas de pensée négatifs (modifiables en TCC), traumatismes, expériences de rejet.

Déficit des fonctions exécutives (TDA/H) ou Surcharge sensorielle/cognitive (TSA/HPI).

Conséquences

Évitement de situations (phobies), détresse émotionnelle.

Épuisement (Burn-out) dû au sur-effort permanent de compensation.

Ressenti

"Ils vont me juger."

"Je ne vais pas réussir à faire cela sans m'épuiser." ou "Mon système ne tiendra pas le coup."

2. Le Lien avec les Fonctions Exécutives (TDA/H et TSA)

Le fait de craindre de ne pas réussir à gérer correctement une situation est le cœur des difficultés liées aux fonctions exécutives (planification, organisation, mémoire de travail, régulation de l'effort).

  • TDA/H : Une personne avec un TDA/H peut avoir besoin de mobiliser une quantité d'énergie mentale disproportionnée pour des tâches simples (commencer un travail, planifier la journée, gérer le temps). L'anxiété vient de l'anticipation de cet effort épuisant et de la certitude qu'elle va potentiellement échouer ou se sentir submergée.

  • TSA : La peur d'une situation nouvelle ou imprévisible n'est pas tant liée à la peur des autres, mais à la certitude que cette situation va entraîner une surcharge cognitive ou sensorielle (trop de bruit, trop d'informations complexes à traiter) qui va mener à l'épuisement.

  • L'Énergie comme Ressource Limitée : Votre crainte de "ne pas le faire d'une manière qui préserve [votre] énergie" est un indicateur fort que votre cerveau fonctionne avec une charge mentale de base supérieure à la norme (la nécessité du "masque social," du camouflage ou de l'hypervigilance). L'anxiété est un signal que vos ressources sont au bord de la rupture.

3. Les Signaux Physiques sans Anxiété Émotionnelle (Alexithymie)

Vous mentionnez souffrir de troubles anxieux au niveau physique, mais pas nécessairement au niveau psychologique. Cela peut pointer vers un phénomène :

  • L'Alexithymie : Comme mentionné précédemment, la difficulté à nommer ou ressentir l'émotion peut faire que le cerveau "court-circuite" la prise de conscience psychologique. Votre corps (tension musculaire, maux de ventre, tachycardie) exprime l'anxiété de gestion avant même que vous n'ayez une pensée étiquetée "peur".

Conclusion : La Déconstruction des Étiquettes

Votre prise de conscience est essentielle : elle vous permet de distinguer l'anxiété utile (un signal de votre système nerveux vous disant : attention, cette tâche va nécessiter trop d'énergie) des peurs irrationnelles.

  • Vous ne vous "noyez pas dans un verre d'eau" ; vous constatez que la structure de l'activité demande une charge cognitive équivalente à une piscine olympique pour votre fonctionnement interne.

  • Ce n'est pas une question de faiblesse morale ou de personnalité, mais une question de gestion des ressources cognitives.



OK. À ce stade, je suis mûre pour le bilan neuropsy, histoire de voir.

Ha aussi: je suis sous ISRS depuis des années et ça ne me fait pas grand chose, sauf limiter la dépression. Mais dans les TDAH, c'est la dopamine qui pose problème... mon psychiatre cherche à m'aider et peut être même à me donner un traitement adapté.

Vraiment, ça fait sens.

vendredi 1 novembre 2024

Plein de gros mots

Quand j'évoque mes troubles anxieux, et en particulier mon anxiété sociale, nombreuses sont les personnes qui m'imaginent principalement agoraphobe.

Oui. Mais non.
Les personnes qui sont exclusivement agoraphobes souffrent de ce qu'on appelle une "anxiété sociale simple" (c'est à dire ayant un objet unique). Cela représente environ 25% des cas d'anxiété sociale.

Autrement dit, dans 3 cas sur 4, les personnes personnes qui souffrent d'anxiété sociale réagissent en réalité à un large éventail de situations sociales. On parle alors de phobie sociale généralisée.

Ces troubles anxieux sont nombreux, divers et créent un cocktail propre à chaque personne qui en est atteinte.

En ce qui me concerne, les situations de performance avec peur d’échouer sont bien entendu problématiques, comme elles le sont pour une grande partie de la population générale : examen, entretien formel, prise de parole en public...
Les situations d’affirmation de moi ne sont pas top non plus, mais mes réactions anxieuses dépendent beaucoup du contexte social. Ainsi, donner mon avis, demander ou refuser quelque chose, exprimer et recevoir des critiques peut soit très bien se passer, soit engendrer une anxiété sévère, laquelle va perdurer sur une période allant de quelques minutes à plusieurs jours.
Mon gros, très gros problème actuel (vu que je veux entrer en emploi), ce sont les situations d’observation. Être observée pendant que j'écris, travaille ou réalise une action quelle qu'elle soit est réellement problématique

Alors oui, je suis agoraphobe, en partie. Au sens clinique, je présente en effet une forte anxiété face à l'éventualité de me trouver dans des situations ou des endroits sans échappatoire facile d'accès ou sans possibilité d'obtenir de l'aide. Mais je n'ai pas peur de la foule (je m'y sens même plutôt à l'aise) ni des grands espaces vides. Les choses sont plus en fonction du contexte.
En ce qui me concerne, je n'aime pas monter en voiture en tant que passagère si je ne suis pas certaine de mon affinité avec le conducteur, mais il m'est également compliqué de faire monter dans mon véhicule des personnes dont je ne suis pas assurée qu'elles vont être respectueuses (difficile de m'enfuir de ma propre voiture, et impossible de laisser en plan des gens que j'ai transportés, parfois sur une longue distance).

Le cœur de mes troubles anxieux, ça a longtemps été la phobie sociale. Aujourd'hui, je souffre davantage d'anxiété sociale sévère que de phobie, mais cela continue d'impacter très fortement ma qualité de vie. Mes émotions dans les situations redoutées ne sont plus aussi violentes que par le passé. L'inconfort a heureusement remplacé la panique et ses crises paroxystiques (accompagnées de larmes, d'une impossible de parler, de me concentrer, ou même de rassembler mes idées).

La phobie sociale, j'essaie de m'en sortir depuis des décennies, avec un important travail sur moi, c'est à dire sur la façon dont je gère mes émotions et les laisse, ou non, gouverner ma vie.
Toutefois, je dois bien avouer que je la tiens également à distance via de très (trop) nombreux évitements: étant mal à l’aise dans telle ou telle situation, je ne m'y confronte tout simplement pas.
Sinon, je prends le risque d'éprouver une anxiété intense, avec des signes physiques très dérangeants, tels que des poussées de sueurs, des tremblements, des troubles spasmodiques très douloureux, et autres délicatesses.
La peur essentielle au centre de ma phobie sociale c'est d’être jugée négativement, de paraître ridicule, de me faire remarquer dans un sens négatif et de m'en trouver humiliée. Là où la plupart des gens éprouvent une certaine gêne, je vais éprouver une honte intense de moi-même, avec tout un tas de réactions physiques, dont la principale sera la crise d'angoisse, voire de panique.

L'anxiété sociale est épuisante, car elle a pour conséquence un état de veille constant en situation sociale (y compris au téléphone), visant à moduler mes comportements en fonction des situations est des personnes avec qui j'interagis, de sorte à ne pas générer de jugements négatifs de la part d'autrui. Le tout en cherchant à cacher à tout prix d'éventuels malaises pour ne pas attirer encore plus l’attention.

J'ai parfois dû faire des efforts démesurés pour affronter des situations banales aux yeux des autres. Il m'a fallut ainsi tout un entraînement conscient pour réussir à entrer dans n'importe quelle boulangerie. Faire mes courses sur un marché reste encore une limite non atteinte, même si je peux confortablement accompagner quelqu'un qui fait ses courses dans ce contexte. Les grandes et moyennes surfaces sont un havre de paix, surtout durant les heures creuses.

Pour ceux qui aiment les grands mots savants, je suis principalement atélophobe. Ce trouble anxieux se caractérise par une crainte irraisonnée de ne pas être à la hauteur des attentes des autres. Ce trouble correspond à un fort manque de confiance en moi. Je m'inquiète ainsi de façon récurrente de ne pas être à la hauteur. De plus en plus de gens connaissent ce trouble via le "syndrome de l'imposteur", dont il est un des symptômes.

Histoire que ça soit plus fun, j'ai une atélophobie sociale, c'est à dire que j'ai peur de ne pas me comporter correctement avec les autres, dans mes interactions quelles qu'elles soient (ce maudit téléphone!).

Je suis globalement très sévère avec moi même.
J'ai tendance à avoir une peur démesurée qu'on remarque mes défauts. Bien que je sache parfaitement qu'il est humain et normal de commettre des erreurs, l'idée que ça m'arrive généré une anxiété disproportionnée. Il faut dire que j'ai tendance, dans certaines circonstances à surestimer les normes attendues (souvent faute de points de références).
Tout ça me conduisant souvent à... ne rien faire plutôt que de prendre le risque d'être mauvaise ou d'échouer. Voire à éviter toute situation de nature à engendrer une possibilité d'erreur.
Très souvent, je me retrouve en "mode blocage", parce que je n'arrive pas à satisfaire mon propre niveau d'exigence.
Cela génère non seulement de l'anxiété, mais aussi de la dépression, car cette honte que j'ai de moi, est très envahissante.

Je souligne par ailleurs que si je souffre principalement de troubles d'anxiété sociale, je suis avant tout handicapée par une anxiété généralisée.

L'anxiété généralisée est excessive et concerne plusieurs domaines d'activité, de cognition et d'événements, de façon quasi constante, même lorsque je me sens calme, détendue et sereine.
Il s'agit pour moi d'un état nerveux altérant considérablement ma qualité de vie. Car je suis souvent très tendue physiquement, mon corps restant dans un état de tension chronique. Je suis sujette aux apnées partielles diurnes (je retiens mon souffle, inconsciemment). J'éprouve des difficultés à gérer mon énergie et ma fatigabilité liée aux situations de stress, ce qui m'a conduite à adopter des routines sécurisantes. Je me sens agitée et nerveuse pour un rien, parfois dès le réveil. Mes capacités de concentration et d'interaction sont souvent diminuées, et selon mon état de stress et de fatigue, je suis plus ou moins irritable.

Je souffre de mysophobie (hypersensibilité au bruit) et de photophobie (hypersensibilité à la lumière), accrues lorsque je suis fatiguée et ou stressée. J'ai peur de l'imprévu, car il m'empêche de me réguler, de prendre les mesures apaisantes qui me garantissent un bon confort, mais je ne souffre en revanche pas vraiment d'anxiété d'anticipation (je ne m'inquiète pas trop de ce qui risquerait d'arriver). Seuls les imprévus générant potentiellement de l'anxiété me posent problème, car ce qui n'est pas anticipé est moins bien géré.

Au fil des années, mon système nerveux s'est dérégulé et je présente à présent un syndrome fibromyalgique modéré, ainsi qu'une hypertonie vésicale (en lien avec une hypertonie généralisée chronique).

Pourtant...
Je vais bien.

En tout cas, mon état physique et psychique n'a rien à voir avec ce que ça a été il y a quelques années de ça.
Je ne désespère pas de me rétablir, même si je sais qu'il me faudra pour cela adopter et conserver des routines visant à maintenir l'équilibre. On a rien sans rien, après tout...