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jeudi 25 janvier 2024

Incompatibilité humaine

La vie est faite de rencontres.
Dans des circonstances particulières.
Avec une grande diversité de personnes.

Chaque individu est différent et riche de ses expériences.
Chaque être humain contient en lui un cocktail unique de ressentis, d'émotions.
Nous abordons tous la vie à travers un prisme, que dis-je, un kaléidoscope qui nous est absolument propre.
Ce qui se trouve devant la lentille, reflété par les miroirs de notre conscience, ce sont nos joies, nos peines, nos douleurs, nos espoirs, nos blessures, nos efforts, nos réussites, nos échecs, la façon dont nous avons géré tout ça, ce passé, ces avenirs... bref c'est unique.
Au cours de notre existence il est rare qu’on éprouve toutes les émotions possibles.
Chaque individu ne vit que ce qu’il expérimente.
Dans mon kaléidoscope, qui n'est autre que mon profil émotionnel, il y a des milliers d'expériences, parfois légères, parfois pesantes, mais dont chacune a son importance.
Certes les quelques 21.856.200 minutes de mon existence n'ont pas toutes été d'une importance cruciale.
Si on se rapporte en heures, cela fait quand même 364.270 heures. Si j'ôte à la louche environ 8h de sommeil par nuit, il me reste encore plus de 240.418 heures d'état de conscience qui ont influé sur mon profil émotionnel.

Pourquoi ces savants calculs?
Parce que ces deux cent quarante mille quatre cent et des brouettes moments ont fait de moi celle que je suis en cet instant 'T" où j'écris.

Je ne suis plus la même que celle que j'étais quand j'ai commencé à écrire ce blog. J'ai changé, au fil des expériences, des émotions, de mes lectures, de mes échanges...

Au cours de ma vie, j'ai eu quelques amitiés. Rares sont celles qui ont perduré.
J'ai du mal à nouer des liens, ainsi qu'à faire confiance.

Mes amitiés sincères, je les ai découvertes ces dernières années.
Auparavant, je connaissais davantage le copinage, c'est à dire des relations superficielles dans lesquelles je jouais un rôle social qui ne correspondait pas à ma personnalité réelle et sincère. Non dans un but de faire semblant, mais par peur du rejet. Je n'avais même pas conscience de me dissimuler ainsi.

Depuis quelques années, j'ai compris qu'avoir des relations sociales saines, basée sur une honnêteté et un respect réciproque est bien plus important pour moi que d'avoir des relations sociales tout court.

C'est ainsi qu'en 2019 un ami m'a affirmé une chose sur ma personnalité, à laquelle je n'ai pas voulu croire. Il m'a dit que j'avais du charisme. Plaît-il? Tu parle de moi, là, t'es sûr? Non parce que... hem... Mais portnawak!

Je n'y croyais pas une seconde. Moi, charismatique? Pfff!
Le charisme est la qualité d'une personne (ou d'un groupe) qui séduit, influence, voire fascine les autres par ses discours, ses attitudes, son tempérament, ses actions.

Cet ami, aujourd'hui décédé, avait lui un véritable charisme à mes yeux.

Par contre sa compagne, bien que j'ai fais des efforts, m'épuisait. J'avais de la sympathie pour elle, mais sa façon de parler, ses attitudes, et sa façon d'être globale, quelque chose d'indéfinissable en soit, me rendait pénibles les moments passés seule à seule avec elle. Je culpabilisais beaucoup de cet état de fait émotionnel, que je jugeais négativement.

Peu à peu, j'ai réalisé que c'était cette qualité spécifique qui m'attire chez les gens et m'en rapproche.
Toutefois un trait de personnalité ne fait pas toute une identité. D'autres éléments sont importants dans mon cœur, comme l'ouverture d'esprit et sans doute des milliers de choses dont je n'ai absolument pas conscience.

Pour moi, l'amitié, c'est partager une relation d'affection mutuelle avec quelqu'un avec qui on se sent libre d'être soi-même, sans fards ni faux semblants, sans être jugé, en toute bienveillance. On peut être en désaccord, ne pas partager les mêmes gouts, les mêmes opinions, mais on sait que l'autre nous respecte en dépit de nos différences. On sait aussi que le dialogue est possible, sans que les passions se déchaînent et mènent au conflit.

Ces trois dernières années, j'ai été en relation avec une personne que j'ai considérée comme une amie.
Je me sentais libre d'être moi même, sans fards ni faux semblants. J'avais le sentiment que nous avions beaucoup en commun.
Cette personne est indéniablement charismatique. Elle a un tempérament fort qui attire l'attention, une présence qui ne laisse pas indifférent. Sur certains sujets spécifiques, elle a un savoir encyclopédique.

Nous nous sommes fréquentées assidument puis un déménagement a mit de la distance entre nous.
Chaque fois que nous nous voyions, je me retrouvais épuisée nerveusement et j'avais l'impression que je me surinvestissais à cause de mon envie de passer du temps avec cette personne.
Puis un autre déménagement nous a rapprochés.
En quelques semaines, j'ai commencé à réaliser que, bien que j'apprécie, respecte et souhaite le meilleur à cette personne, envers qui j'ai une sorte de fascination, quelque chose d'indéfinissable nous séparait.

Peu à peu, j'ai réaliser que fréquenter cette personne était par moment une corvée, que je cherchais à éviter. Je l'ai très mal vécu, car enfin! nous étions amis! Pourquoi ce besoin de distance?

Puis, cette personne a commencé à me demander de modifier mes comportements en sa présence.
D'abord, il a s'agit de ne plus évoquer de sujets négatifs, de me montrer plus "positive".
Pardon? Je suis "négative"? À quels moments? Je ne partageais pas ce sentiment.
Il est vrai que je souffre de troubles anxieux et d'un syndrome fibromyalgique, et très probablement aussi du très génial syndrome de l'intestin irritable. Je n'avais vraiment pas l'impression de passer mon temps à m'en plaindre. En revanche, quand j'ai mal, je ne vois pas pourquoi je le cacherais. Pour moi, rien à voir avec une plainte ni quelque chose de "négatif". J'énonce un fait, qui existe.
Apparemment, je le faisais trop. Ha. Bon. D'accord. Le truc, c'est que c'est un trait de personnalité, pas forcément un choix délibéré. Ne pas le faire, ça c'est un choix délibéré, et ça me demande des efforts importants, qui me plombent considérablement le moral (et donc ça a un impact négatif).

Toutefois, je crois que c'est un point de détail...

Il faut savoir que je suis limitée dans plein de choses.
Les troubles anxieux et la fibromyalgie drainent mon énergie.
Je dispose d'une sorte de jauge pour la journée et pour la semaine et dois veiller à utiliser mes forces avec parcimonie, en respectant mes limites.
Normalement, je connais bien mes limites.
Toutefois, très, très souvent, auprès de cette personne, j'ai dû partir précocement, me reposer ou subir des crises d'angoisse, frappée violemment par une dépassement inattendu desdites limites!

Je ne comprenais pas, comme souvent quand je ne veux pas accepter certaines choses.

J'ai persisté à refuser de regarder la réalité en face, jusqu'à ce que cette personne revienne vivre plus près de chez moi... Au début, j'étais très heureuse, mais j'ai déchanté. J'ai commencé à me sentir très mal, psychologiquement et physiquement. C'est seulement là, la semaine dernière, que j'ai regardé les choses en face.

Cette réalité, qui est la mienne, et dont personne n'est responsable, c'est que quand je passais du temps avec cette personne, même par messages instantanés, ça me pompait littéralement mon énergie.

On a tous entendu parler de "vampires énergétiques".
Ce terme désigne une personne qui draine l'énergie mentale et émotionnelle des autres. Elle "profite" de leur sens de l'écoute et de leur empathie pour satisfaire ses propres besoins, et n'offre pas son soutien en retour. Je pense cependant que nous sommes tous le vampire potentiel d'une autre personne.

Toujours est-il que c'est un phénomène qui est très difficile à accepter quand il se produit avec une personne qu'on apprécie. Pourtant, c'est important d'en prendre conscience.

J'ai pris conscience du problème lorsque cette personne s'est mise à me reprocher d'avoir sollicité un service à un ami commun, de lui avoir proposé un café... certes, c'étaient des moments qui nous étaient communs. Toutefois, les reproches qui s'en sont suivis étaient disproportionnés, à mes yeux, par rapport aux incidents de communication...

J'ai été inondée de messages visant à me faire prendre conscience que je n'aurais pas été franche, que j'aurais caché mes intentions véritables, que j'aurais cherché ceci, ou cela, que je serais trop centrée sur le négatif, que je ne tiendrais pas compte des émotions des autres... J'ai eu à faire face à une véritable avalanche de messages... mes réponses ont été accueillies avec mépris. Un langage trop soutenu, des messages trop longs, trop fatiguant à lire... J'ai essayé de prendre du recul. Pas facile, quand l'affectif entre en jeu.

Peu à peu, j'ai regardé le problème en face: ce ne sont pas les faits le problème.
Le problème, c'est la relation elle même.

Même si une personne m'intéresse, que j'ai envie de passer du temps avec elle, de la fréquenter... si je me rend compte que cette relation m'épuise, peut être mieux vaut-il que j'y mette fin.

J'aurais envie de continuer à être présente... mais je constate que c'est impossible.
Mes tentatives de... de quoi, d'ailleurs? Je ne sais plus trop.
Serait-ce pour avoir le dernier mot... Non: j'ouvre mon PC, constate qu'il y a un message qui avance que, ne m'étant jamais "sentie écoutée" par cette personne (comprise, en réalité), la conclusion était que nous n'aurions jamais étés amis...
J'ai eu l'idée idiote de répondre.
Une réponse courte.
Suivie de la sienne.
Il y était pointé une sorte de manque de respect de de ma part d'une spécificité de cette personne.
Pas du tout: j'avais toujours supposé qu'elle bénéficiait d'une application l'aidant avec ça...
J'ai fais une réponse courte, sans affect, suggérant une telle appli.
Réaction longue et agressive.
Alors oui, peut être que je voulais avoir le dernier mot, face à ce rejet de principe.
Le dernier message a été de trop, je pense... À "Arrête de m'envoyer des messages!", je me suis permis d'envoyer "Arrête de me répondre."

Cependant, je souligne que la conclusion de cette personne, qui tendrait vers le fait que nous n'ayons jamais étés liées par de l'amitié, est à mon sens extrême: entre être amis et se détester rageusement, voire être indifférents l'un à l'autre, il y a une multitude d'émotions diverses. L'indifférence étant un sentiment d'une personne qui ne se sent pas concernée ou touchée, qui n'accorde aucun intérêt, aucune attention à quelqu'un ou quelque chose.

Cette personne ne m'est et ne me sera probablement jamais indifférente.
Pour l'instant je suis soulagée, frustrée, un peu rageuse face à un refus d'écoute, mais en même temps touchée et triste parce qu'elle est blessée, et je ne lui veux aucun mal.
Je ne suis absolument pas indifférente.

Tous les humains ne sont pas compatibles entre eux.

En tant qu'individus, nous cohabiterons, car nous partageons des affinités communes et fréquentons des lieux en commun. Nous nous croiserons donc forcément. Cela rend certainement les choses plus difficiles, pour tout le monde, y compris les gens qui gravitent autour de nous.

Ainsi va la vie.

jeudi 27 juillet 2023

Décalage humain

Voilà déjà quelques mois que je me sens couler.

Je ne sais pas trop si je suis davantage anxieuse que d'habitude.

Par contre je suis indéniablement déprimée et j'ai d'immenses difficultés à accomplir les tâches quotidiennes (entretenir mon intérieur, prendre soin de moi, faire de l'exercice, préparer mes repas...).

Pourtant voici à peu près un an je me sentais à nouveau assez efficiente pour reprendre un parcours d'accès à l'emploi. Que s'est-il passé au juste entre temps? Plein de choses, bien sûr. Mais qu'est-ce qui m'a fait dévier à ce point du rétablissement?

Je ne saurais pas le dire exactement, mais je crois que j'ai été confrontée au fonctionnement des autres et que je me suis sentie de plus en plus en décalage, un sentiment ancien et bien connu, qui n'a fait que regagner en puissance au fil des mois.
Peu à peu ma sensation d'être une minable, dans mes interactions avec les autres, dans mon fonctionnement personnel et dans la vie en général est devenu tellement envahissant qu'il laisse peu de place au reste de mon existence.

Je me suis toujours sentie différente. J'avais l'impression de ne pas être à ma place, d'être trop différente des membres de ma famille, des autres enfants à l'école, des autres individus. J'en ai toujours souffert, tout en estimant que je n'avais pas vraiment envie d'être comme mes "pairs" (classe d'âge équivalent, côtoyée au quotidien). Je veux dire en cela que je ne partageais tellement pas leurs préoccupations que j'avais le sentiment (indistinct) que si j'avais été comme eux, j'aurais "perdu" quelque chose.

J'aime être telle que je suis.
Ce n'est franchement pas ça qui me met en souffrance. En tout cas pas mon monde intérieur, mes capacités intellectuelles, etc. Je suis souvent gênée pas mes hypersensibilités sensorielles, mais je m'y suis adaptée, globalement.
Par contre j'avoue que c'est dur d'évoluer dans une société normative.

Je m'aime telle que je suis mais je sens bien que je ne suis pas tout à fait "comme tout le monde" et du coup c'est compliqué à vivre, cette différence. Presque partout où je vais, j'ai du mal à m'intégrer socialement et c'est difficile à vivre. Beaucoup de gens me trouve trop speed, et trop "compliquée" à cerner (ce que je suis certainement, vu que même moi j'ai du mal à le faire).

J'ai fini par laisser tomber le GEM parce que j'avais le sentiment d'avoir des préoccupations trop différentes de la moyenne des adhérents. J'avais pourtant fais des efforts pour être "raccord", au début. Mais il y a un moment où ce type de vigilance devient épuisant. C'est en même temps très frustrant et dévalorisant, parce que je me sens en échec: je n'ai pas su m'adapter aux attentes et aux besoins des gens de l'association. Je me suis montrée trop sensible, trop compliquée, trop en questionnement...

Est-ce que je suis vraiment excessive dans ma façon de fonctionner, ou est-ce que c'est juste une question de curseur?
La norme, c'est juste le niveau où se concentrent les similitudes.
Je me situe en marge, dans un fonctionnement minoritaire, mais pas forcément pathologique en soit.
Je suis en décalage vis-à-vis de la norme, mais est-ce que c'est une mauvaise chose en soit?
C'est pas certain.
Par contre c'est pénible à vivre, assurément.
Surtout que je ne sais pas franchement faire autrement.

J'ai essayé. J'ai réussi à faire semblant. Sauf que c'est épuisant.
C'est ce que je ressens actuellement: de l'épuisement.

Je ne me sens pas franchement dans un état de bien-être complet physique, psychique et social. Or c'est la définition de la bonne santé, selon l'OMS. Globalement on considère que si un sentiment de mal-être apparaît, il y a pathologie. L’objectif visé est alors de rétablir la santé en supprimant le mal-être.

Bon déjà, j'avoue que question santé physique, c'est pas vraiment top, avec toutes sortes de névralgies diverses et variées et de troubles viscéraux pas très glop. J'ai aussi mal à l'estomac et je pressens que je suis en train de me fabriquer de nouveaux ulcères... Je me sens tendue en permanence, ce qui entraîne des contractures un peu partout, des mâchoires, des épaules, du dos, des jambes ou des pieds... Sans compter les insectes piqueurs de toutes sortes qui me considèrent comme un buffet à volonté. 

Psychiquement, je suis déprimée. Je dors mal et je tend à me sentir vide, incapable et minable.
Je ne me sens pas spécialement anxieuse ou angoissée, par contre.
Plutôt déçue ou en échec, mais je n'ai pas peur de choses ou d'autres.
Je me sens frustrée de ne pas réussir à accomplir les choses que je considère comme importantes.
Selon moi l'anxiété n'est donc pas vraiment le fond du problème.
En fait je me sens empêchée d'agir par des perceptions désagréables, dans certaines conditions.
Par exemple, des relations sociales que je ne me sens pas armée pour affronter vont sérieusement contrarier mes projets. Ou alors l'endroit où je dois aller s'avère bruyant, agité, avec des tas de stimuli chiants à subir, alors que les autres gens n'ont pas l'air de s'en rendre compte. Je suis l'extraterrestre de service.

Je suis misophone, ça n'a rien de nouveau.
J'ai toujours eu un seuil de tolérance assez bas au sons intenses, brusques ou répétitifs.
Les tic-tic d'une fermeture éclair quand je marche, le tic-tac de la pendule du salon, le bruit de la cuillère dans la tasse de quelqu'un qui remue son café, le claquement des placards et des portes qu'on ferme, les paroles fortes et sèches...
Tout ça, c'est une sorte d'enfer pour moi.
Alors oui, c'est stressant, et du coup je suis en effet anxieuse à l'idée d'y être confrontée, mais parce que c'est réellement désagréable, limite douloureux sensoriellement.

J'ai de toute façon depuis toujours une floppée d'hypersensibilités sensorielles qui me pourrissent la vie.
Il n'y a pas longtemps j'ai appris qu'on parlait de "troubles de l’intégration sensorielle".
Faut croire que je n'intègre pas aisément un environnement très coloré, en mouvement et bruyant.
Il semblerait que des thérapies existent, pour atténuer ces sensibilités, mais on ne m'en a jamais proposé.
Globalement il existe des tas de matières dont je ne supporte pas le contact. Je suis aussi obligée de scrupuleusement découdre les étiquettes de mes vêtements parce qu'elles sont insupportables. Je dois préciser que mes propres cheveux ou poils peuvent constituer un obstacle majeur à mon confort.
Je crois qu'on peut qualifier ça de sources de stress...
Est-ce que j'éprouve de l'anxiété par rapport à tout ça?
Pourquoi je le serais?! J'y suis habituée, depuis le temps que je me fréquente...

Bizarrement je suis en train de réaliser que je suis stressée par mon quotidien, mais que je ne suis pas tellement une personne anxieuse. Pour quelqu'un à qui on a diagnostiqué des troubles anxieux, c'est un peu bizarre, non?
En fait je ne m'en fais pas tellement pour tout ça.

Par contre, oui, j'avoue quand même que j'ai des soucis d'anxiété de performance (ouf! un trouble anxieux). Oui car voyez vous, la vie en société, ça s'apparente à une succession de performances sociales au cours desquelles j'essaie de ne pas être trop bizarre aux yeux des autres. Sauf que dès que je ne connais pas une situation, j'ai du mal à l'affronter (et encore, il y a des tas de situations similaires mais pas identiques, ce qui me complique l'adaptation).

Pour ce qui est de mon bien être social, j'ai de bonnes relations avec ma famille et mes voisins.
J'ai aussi quelques vrais amis et j'arrive à avoir des activités épanouissantes socialement. Mais j'aimerais en avoir quelques autres, sans réussir à réaliser ces envies, et surtout je voudrais travailler et je suis vraiment en détresse sur ce point. Or l'EPNAK vient de me dire (avec raison) que n'étant pas stabilisée ni rétablie, ils ne peuvent pas m'accompagner vers l'emploi.

Pistes préconisées: le CMP, le SAMSAH et le CREHAB'16.
Merveilleux.
J'en rêvais sans jamais oser le demander.
Sérieusement.
Je pensais que ma situation ne relevait pas de ces structures, parce qu'on ne m'avait jamais orientée dans ce sens.

Je rêve aussi d'une autre chose: qu'on me dise une fois pour toute où je me situe dans la neurodiversité.
On m'a en effet plusieurs fois qualifiée de "très probablement neuro atypique" ces dernières années, sans me faire passer aucun test sérieux de nature à étayer cette théorie.
Perso je penche de plus en plus vers "HPI" (haut potentiel intellectuel).
Ce qui n'est pas synonyme de HQI (haut quotient intellectuel).
Je ne suis pas "surdouée".
J'ai juste une fonctionnement cérébral en arborescence, qui fait de moi une usine à pensées et à sensations, ce qui n'est franchement pas facile à vivre tous les jours.
Je n'ai jamais passés les tests neuropsychologiques.
Pourtant ça pourrait être très utile, en particulier pour m'aider à travailler sur mes différences, de sorte à les rendre moins anxiogènes.

Je ne suis pas une "extrémiste" de l'étiquette "pathologique" ou neuropsychologique.

Je sais que j'ai une pensée en arborescence, que je me sens différente des autres, que je fais preuve d'hyperacuité, d'hypersensibilité, d'hyperstimulabilité, d'hyperémotivité, d'hyperempathie... des choses que j'ai essayé de réguler de façon empirique pendant des années. C'est épuisant.
J'aimerais vivre ma vie de façon à peu près sereine.

Ceci étant dit, oui, j'ai en effet une tendance assez constante à réagir avec appréhension aux situations stressantes. Donc oui je suis anxieuse.
Je vie qui plus est dans un état de grande sensibilité à toutes les stimulations. Je ressens de toute évidence avec plus d’intensité les situations de la vie en générale que la plupart des gens que je côtoie.
J'ai aussi une grande sensibilité affective, une grande empathie, et un grand intérêt global pour tout ce qui tourne autour des stimuli en général. Ressentir les choses, beaucoup de gens pensent que ça a des limites claires, mais je sais moi que c'est faux, car chez moi ça a des résonnances incroyables.
Je me suis rendue compte ces dernières années que je sais généralement très très bien ce que je ressens, que je suis capable de mettre spontanément des mots "techniques" dessus, en étant obligée de faire des paraphrases pour les gens qui ne les comprennent pas... je comprend et j'exprime. Et surtout je distingue mes émotions de celles des autres. Mais comme j'ai conscience de mon décalage général, souvent ce que ressentent les autres, c'est stressant parce que je ne sais pas comment régler le curseur de mes réactions pour être "correcte".

Mon anxiété et ma dépression découlent généralement de cette histoire de curseur et du décalage humain dans lequel je vis.

Bon ben voilà. Y'a le décalage horaire... moi je suis en décalage humain.
C'est pas facile à vivre tous les jours, mais je m'aime beaucoup comme ça.

Temps d'écriture et de réflexion : 4h