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dimanche 11 mars 2018

Emploi : Portes ouvertes, euphorie et crise d'angoisse

Un dimanche matin pas tout à fait comme les autres. Il fait beau et doux dehors. Hier aussi, du reste, en dépit des prévisions. Ainsi j'ai pu faire la route jusqu'à Cherves-Richemont sous le soleil. Car hier avait lieu la journée "Portes ouvertes" de la MFR (Maison Familiale Rurale), qui propose des formations de la 4ème au supérieur.

J'y allais pour m'informer sur le BTS ESF (Économie sociale et familiale) qu'ils proposent en alternance. J'étais réellement motivée, mais très nerveuse (j'ai d'ailleurs été très bavarde, ce qui est parfois un signe de stress très élevé en situation de "performance" : la logorrhée est une façon de diluer l'angoisse).
L'information collective (en petit groupe) a été très instructive. Je n'ai pas senti d'angoisse similaire à celle ressentie récemment auprès d'un organisme de formation pour adultes. Le contenu de la formation ne me semblait pas constituer un problème en soit, sur le coup. L'alternance non plus, puisque ma RQTH permettrait que je soi apprentie, avec un aménagement de mes horaires.
Bref, j'étais assez enthousiaste.

Malheureusement peut être un peu trop.
C'est bien d'essayer d'avoir des projets d'avenir, de formation, etc.
Le pragmatisme est bien aussi.

Ce matin je me suis réveillée à 6h30, en position fœtale, tremblant de tous les muscles de mon corps, mâchoire contractée, avec pour seule idée que je n'y arriverais pas. C'est une réaction instinctive, irrationnelle, et d'une grande violence émotionnelle.
Ça n'aide pas vraiment à bien commencer sa journée.

J'ai eu toute l'après-midi d'hier pour réfléchir à ce BTS et j'ai essayé de ne pas le faire.
Sans grande réussite, je dois dire, car mes idées sont étonnement claires ce matin sur le sujet.

Je ne pars pas sur la base que je vais échouer: qui ne tente rien n'a rien.
Cependant, est-ce vraiment raisonnable de me confronter frontalement à un ensemble de situations qui sont par nature extrêmement anxiogènes pour moi?

Reprendre des études.
Des études techniques.
À 55 km de chez moi, soit 45 minutes de route, deux fois par jour, à raison de 20 semaines par an (je ne pense pas pouvoir être interne, et je ne crois pas en avoir envie).
En contrat d'apprentissage (il me faudrait donc trouver un employeur).

Alors oui, le BTS ESF correspond à des domaines d'intérêt que j’entretiens depuis longtemps.
Mais... ai-je par ailleurs réellement pour objectif ce qui suit ?
"Exercer les fonctions d'expertise et de conseils technologiques, d'organisation technique de la vie quotidienne dans un service ou dans un établissement [...] et accompagner, animer et communiquer dans le milieu professionnel"

Honnêtement?
Non.
Ce n'est pas mon objectif.

Mon objectif c'est d'avoir un emploi, qui se situe certes dans ce cadre d'activité, mais sans toutes les responsabilités qui risqueraient de me faire perdre mon équilibre émotionnel.

Je ne rêve absolument pas de poste à responsabilité ni de faire carrière.

Donc cumuler pendant 24 mois une alternance de deux semaines de cours en Institut (à raison de 35 heures de cours par semaine, et 550km hebdomadaires) et deux à trois semaines en entreprise, avec seules périodes de "repos" les weekend et les congés payés estivaux (5 semaines), je suis à peu près certaine que c'est tirer le diable par la queue. Pour moi.

Ces constats ne signifient pas pour autant que je baisse les bras et que j'abandonne l'idée de reprendre des études. D'ailleurs j'ai rendez vous mercredi après midi avec le responsable de formation du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social).
J'ignore si j'y suis admissible, mais en tout cas, ça se fait à Angoulême, et je pourrais aller en cours à pied, en vélo ou en transports en commun.

Toutefois je commence à réfléchir à des solutions plus "radicales", comme reprendre à un autre niveau. J'ai besoin d'un accompagnement scolaire et didactique? Bon ben... sinon il y a toujours le bac pro Services de proximité et Vie locale. 😅

Bon en gros : je crève de trouille.

Est-ce que, un jour, je me sentirais "adulte"? 😶

mardi 6 mars 2018

Emploi : toujours le néant

Balayée par des vagues déchaînées d'incompréhension...
Fracassée.
Toujours sans emploi, toujours inscrite à Pôle Emploi et je n'ai pas vraiment avancé dans ce sens depuis un an.
J'ai l'impression d'être une balle de ping-pong dont les organismes d'aide à l'emploi ne savent pas quoi faire.
"Trop" et "pas assez" à la fois, ils ne savent pas quoi faire de moi.
Un Bac+3, mais peu de qualifications reconnues, des projets qu'on me "déconseille", des objectifs qu'on m'arrache, ballotée à en devenir dingue, à en être malade...

La formation tant espérée de Secrétaire assistante médico-sociale ?
Financée partiellement mais... refusée pour cause de "mauvaise organisation de la formation".

La formation de "Secrétaire assistante" trouvée comme solution de rechange? Radicalement tournée vers l'administratif commercial, un domaine dans lequel je suis plus que mal à l'aise, je n'y serais en aucun cas à ma place.

Le BTS de Technicien en Économie Sociale et Familiale... En 2 ans d'alternance... Y ai-je seulement accès, avec mon bac Littéraire et mes (bientôt) 36 ans?

Alors non, je n'ai pas le moral.
Parfois pleurer un grand coup fait du bien.
Parfois non.

vendredi 11 août 2017

Idées noires, auto-dévalorisation etc

"Je sais que vous m'aimez, mais moi je ne m'aime pas"

Le genre de tirade qu'on pourrais écrire avant de mettre fin à ses jours. Sauf que me concernant, je me mettrais au passé tant qu'à faire ("moi je ne m'aimais pas"). Ce ressenti que j'ai parfois, personne n'en est responsable ou coupable. Ni mes parents, ni ma sœur, ni mes amis.
L'abîme de mon désespoir a des sources diffuses, dont entre autre mon sentiment d'incapacité, d'incompétence et d'inutilité.
J'ai souvent eu envie de fuir, de disparaître, de mourir. Fuir. Disparaître. Ou mourir.
Pour certains fuir et ou disparaître sont synonymes de suicide, mais me concernant, j'ai vraiment songé à fuir ailleurs (j'ai évoqué, il y a longtemps, mon désir d'être cloîtrée).

Disparaître, ça se rapporte plus à la fugue des adultes en pleine possession de leurs capacités intellectuelles... les "disparus volontaires", comme on les appelle.

Mourir...

Mourir, je ne crois pas que je sois capable de mettre fin à mes jours, parce que j'espère toujours que ça ira mieux.

Autant j'ai examiné la théorie sous bien des angles dans mon esprit, autant la mise en pratique ne me semble pas pertinente face à mes problèmes.

Malgré tout je traverse parfois des moments de grand doute et de profonde panique, au cours desquels je perd pied. Dans ces cas là, je me couche, me réfugiant sur les couvertures, sous la couette, dans un cocon au sein duquel je grelotte, aux prises avec un hiver intérieur dévastateur et je me recroqueville en position fœtale. Je pleure pendant des heures et mon esprit part en roue libre sur la théorie "fuir, disparaître, mourir". Des scenarii s'assemblent et me torturent et, d'une certaine façon, je me complais dans cette forme d'autopunition. Je pleure tout ce que je peux, j'appelle à l'aide en sachant que personne ne viendra. Parfois la visualisation des situations devient tellement réaliste que j'étouffe et demande à ce qu'on me tue.

Dans ces moments, je ne suis pas délirante, je ne perd pas le contact avec la réalité, je sais où je suis et je sais que je ne vais pas mourir. J'imagine seulement la réaction d'intervenants face à une telle demande: en toute logique, ça serait l'hospitalisation, les drogues. La chose serait encore "mieux" si j'étais loin de chez moi, sans papiers d'identité, à l'autre bout de la France, ailleurs en Europe...
Dans l'élaboration de ce "plan de fuite", j'imagine que si je partais, je laisserais des chèques en blanc à l'ordre de la copropriété, pour que les choses continuent d'être payées...

Alors, loin de toute complaisance, je me dis que mon esprit est malade d'imaginer de telles choses, et je pleure de plus belle. J'ai de la haine pour cette personne que je ne suis pas, ou que je suis. Cette personne tordue qui semble aimer se déchirer l'intellect avec des idées si sombres.

Une partie de moi aime ces moments là, sans que je comprenne pourquoi : je me rend encore plus malheureuse que je ne le suis, comme si je cherchais à atteindre le fond, tout en sachant que je 'y arriverais pas.

Dans ces moments je suis seule et je m’apitoie sur moi même, ce qui me fait horreur.
Mais en même temps je relâche des tensions immenses, dont le poids deviendrait sinon intolérable et je n'ai pas encore trouvé de technique vraiment efficace pour y faire face en sérénité.

Honnêtement, je pense que c'est une stratégie de détournement des tensions parmi les pires qui puissent exister. Avec l'hyperphagie compulsive.

Le fait est que les deux vont très souvent ensemble, me concernant.
Heureusement, je maîtrise désormais mes compulsions de grattage et ne risque plus de m'arracher la peau lors de mes moments de détresse.

Je voudrais trouver des solutions plus adaptées.
Et arrêter de mettre les autres en souffrance.

Parce que quand je suis comme ça, pour peu qu'on cherche à me joindre, plus que jamais, je fonctionne sans aucun filtre social, et au lieu de mentir et prétendre que tout va bien, j'expose compulsivement tout mon mal-être, en particulier aux gens que j'aime. Je déteste faire ça, les torturer.


Je crois que c'est pour moi l'aspect le plus dérangeant de la chose.

mardi 4 avril 2017

Panique ordinaire...

Il fait beau aujourd'hui, le printemps est là.
Je suis fatiguée.

Je suis souvent fatiguée en ce moment.
J'essaie d'être plus active, ou plutôt de changer d'activités, de cesser de procrastiner, mais si je dois être honnête, j'ai tendance surtout tendance à essayer de tenir le rythme de quelqu'un d'autre que moi.

Parce que j'ai envie d'être avec lui et parce que je suis épuisée d'être moi.

Sauf que je commence à craindre d'y perdre plutôt que d'y gagner.
Au lieu de gagner en confiance en moi, de réussir à surmonter les choses, je me sens rongée intérieurement et j'ai l'impression de perdre une énergie conséquente, dont je ne dispose plus quand j'en ai besoin pour ma "vraie" vie. Sauf que je ne veux pas d'une vie seule et solitaire, recluse à l'écart des choses et des gens.

Ces derniers temps j'ai vraiment peur de perdre pied, je me demande si le "jeu en vaut la chandelle".

En grande partie parce que je ne peux pas m'empêcher de me demander sans arrêt si ce que je fais est "bien", si je ne commet pas des bourdes, si mon comportement est adéquat, si je ne risque pas de déranger ou de blesser émotionnellement les autres.
Du coup je suis épuisée, et donc déprimée, et je le laisse voir plus que je ne le voudrais, alors je m'en veux, parce que je me dis que ça doit être épuisant pour les autres de me voir dans des états pareils...

Je suis allée à une consultation chez un allergologue hier après-midi.
Je suis idiote, je suis sous Lorandatine (Clarytine) depuis des mois, j'aurais du savoir qu'on ne pourrait pas me faire un basique test cutané.
Je n'ai pas prévu que je serais en état de stress intense ni que le médecin me poserait des tas de questions sous mon type de literie et que d'autres interrogations viendraient bourdonner dans mon esprit pendant qu'il remplirait ses formulaires. Est-ce que j'ai déjà fait de l’eczéma? Non, je ne crois pas. De l'urticaire? Au sens médical, je ne sais pas. Il se trouve que j'ai des rougeurs de contact et que je ne peux pas marcher pieds nus dans une pièce donnée chez moi, sinon j'ai les pieds qui virent au rouge. J'ai une hypersensibilité cutanée, est-ce que je fais de l'urticaire, je n'en sais rien. Je n'en sais rien de rien!

Pourquoi ai-je voulu cette consultation chez un allergologue? Pourquoi n'ai-je pas gardé le courrier de mon médecin, pour le rendez-vous chez un autre médecin allergologue, pneumologue celui là, chez qui j'ai rendez-vous début aout? Après tout c'est surtout ma tendance à faire de l'asthme qui m'inquiétait...

Je suis sortie de là avec des examens à faire en laboratoire. Au retour je suis passée devant le labo sans m'arrêter. Je ne me suis pas arrêtée faire mes courses, je suis montée directement chez moi, je me suis déshabillée et je me suis couchée. Il était 17 heure.
J'avais très envie de pleurer, mais sans pouvoir. Je me suis enroulée dans les draps, bien serrée et j'ai dormi pendant trois heures. À 20h15 mon alarme "As tu mangé" s'est déclenchée sur mon téléphone...
Je me suis forcée à sortir du lit.

Il faut boire, manger, prendre mon anxiolytique (qui me semble être un bien maigre rempart contre l'anxiété ces temps ci)...
"Troubles de l’interaction et de la relation" et "troubles du comportement en lien avec défaut de la théorie de l'esprit".

Je reste admirative devant les personnes pour qui les choses semblent aller de soi dans la vie.
Les personnes ordinaires et celles qui le sont moins, mais pour qui la vie n'est pas une zone de guerre permanente.

Les choses à faire, les sorties, ça ne semble pas leur demander d'énergie particulière à accomplir. Pour elles, ce ne sont que des choses ordinaires et banales.
Elles n'ont pas besoin de plans établis pour ne pas perdre pied.

Pourquoi n'ai-je pas su dire plus tôt à mes parents que je ne les comprenais pas, eux, les gens, les autres, ma sœur, la vie, les relations avec les autres, la façon dont ça marche? Je me torture sans fin avec ça. Une partie de moi se dit que si ça avait été le cas, j'aurais été prise en charge de manière plus adaptée, plus tôt, et que ça se passerait mieux pour moi aujourd'hui.

Il n'y a aucun moyen de le savoir.

D'autant qu'à une époque j'ai réussi à me "laisser vivre", mais je ne sais pas ce que j'ai fais de cette fille là.

Même quand un incident ou un événement malheureux se produit, la plupart des adultes savent comment réagir.
Moi je ne sais même pas réagir face à ces personnes.

Je réalise que le fait de souffrir de "troubles de l’interaction et de la relation" fait que j'ai peur des relations humaines. Peu d'amis ou de connaissances. Souvent elles restent superficielles et s'éteignent très vite et je comprend facilement pourquoi : isolée, j'aimerais "tout savoir" des personnes avec qui j'échange, et me conduis avec elles comme si elles étaient dans le même type d'attente. Je dis trop de choses de moi, me confie trop aisément, peut être dans l'attente immature que les autres en fasse autant.
Sauf que la plupart des personnes ne fonctionnent bien entendu pas du tout comme ça, et je dois sembler envahissante et intrusive, et fini donc par les écarter de moi.

J'ai besoin de connaître les gens pour les "cerner" et savoir comment je dois réagir dans une situation donnée face à ces personnes. Sauf que, elles, ne souhaitent généralement pas disposer du même type d'informations me concernant.

Et même, quand je connais les gens, il y a des circonstances qui font que je suis totalement perdue pour comprendre ce que ressentent les autres et les attentes qu'ils peuvent avoir de moi.

Là il s'agit du fameux "trouble du comportement en lien avec un défaut de la théorie de l'esprit"...
Ma capacité à comprendre les intentions, les attentes et les besoins des autres est limitée.
Je suis capable de comprendre bien des choses sur les autres, mais en général je ne comprend pas ce que veulent mes amis, ce dont ils ont besoin, ce qui leur convient spécifiquement. Mes amis, ma famille, mon entourage, les gens qui m'entourent globalement. À quoi pensent les autres? Je ne sais pas et je n'ose pas poser la question, qui me semble indécente, voire honteuse, s'il s'agit de "que ressens tu" ou pire, "qu'est ce que je pourrais faire pour t'aider, pour te plaire, pour correspondre à ton schéma de pensée actuelle et ne pas te contrarier"... Oui, c'est indécent. Et totalement artificiel, en contradiction avec la spontanéité humaine, je crois.

Je souffre beaucoup de l'incompréhension mutuelle.
Contrairement à ce que je semble montrer de moi sur ce blog, dans la vraie vie, je n'aime pas m'étendre sur mes problèmes et mes difficultés, mais c'est la seule solution viable que j'ai trouvé pour ne pas être accusée d'être insensible par les autres.

C'est très douloureux de se se voir obligé de dire à un proche qu'on est complètement perdu face à ce qui éprouve, parce qu'on ne comprend pas ce dont il s'agit, et qu'en conséquence on ne sait pas comment réagir face à cette situation... J'en suis honteuse et j'ai tendance à prendre la fuite plutôt que d'avoir à affronter ce genre de choses.

Devoir gérer des situations pareilles, ça m'est arrivé avec ma sœur, avec ma mère et avec de très nombreuses personnes au fil du temps.
Plus je suis attachée émotionnellement à une personne et plus c'est dur à vivre.

J'ai l'impression de me mettre en avant si je cherche à savoir ce que les personnes ressentent et ce qui pourrait les soulager de leur peine, alors je me retrouve prise au piège des suppositions, souvent fausses. Distorsions cognitives... Je trouve ça cruel pour tout le monde...
Je ne veux pas que les autres pensent que je suis insensible, ou que je me moque d'eux. Par extension, j'ai peur qu'ils me rejettent, m'abandonnent, et je suis encore plus paniquée à l'idée de ne pas les comprendre correctement.

C'est vraiment pénible à vivre d'être comme ça.

Dans de nombreux cas, j'aimerais avoir un protocole à respecter, mais les humains diffèrent les uns des autres, et ça rend la gestion des choses plutôt compliquée. Et terriblement éreintante.

Surtout quand j’interagis avec des personnes qui sont peu expansives quant à leurs émotions et leurs besoins.

Comment je vais faire, comment je peux avancer?
Parfois la seule solution que je trouve, c'est de tout débrancher.
De me précipiter dans le lit et de dormir.
M'abandonner à un lâcher prise total.

dimanche 5 mars 2017

Je n'y arrivais plus, et je l'avais écris...

08 février 2014

La culpabilité, au quotidien.
Je me sens de plus en plus souvent gênée face aux comportements d'Alain à mon égard. Est-ce qu'ils sont liés à la maladie?
Chaque contrariété qui tourne en crise. Il me soupçonne de mille et un méfait, m'insulte, me hurle dessus...
Suivent ensuite les réconciliations, la "lune de miel" d'apaisement.

Mon besoin d'apaiser sa détresse reste malgré tout plus fort que mon épuisement, ma lassitude. L'amour, l'attachement, la peur de lui déplaire, la peur de le plonger dans une plus grande détresse, tout ça arrive à me faire oublier les crises.

J'occulte autant que possible ces événements, les uns après les autres, involontairement mais avec une grande réussite. Heureusement que je tiens mon agenda à jour, que je note ces déraillements récurrents, sinon je les oublierais probablement...

La position que j'occupe est en train de me rendre intolérable l'intimité que nous avions. Ou plutôt celle que nous n'avions jamais eu, en fait... Parce que je crois qu'avant sa maladie, même si les autres avaient une image fusionnelle de notre couple, c'était un mensonge. Nous vivions ensemble sous le même toit, nous dormions ensemble et mangions ensemble, mais ça se limitait à ça 95% du temps. Alain ne me disait que très peu de chose de ses passions. En dehors du fait qu'il aimait les Pyrénées, il n'a pratiquement jamais rien partagé avec moi et j'ai vite du accepter le fait qu'il n'aimait pas que je lui parle de mes centres d'intérêt personnels.

Cette sensation d’intimité pourrissante est insupportable. Un fossé qui s'est creusé entre nous en même temps que nous nous sommes retrouvés à vivre dans cette proximité infernale. Il ne veut plus que je ferme la porte de mon bureau, il veut savoir où je vais, où je suis allée, il s'énerve s'il m'appelle et que je ne décroche pas assez vite.

Alain pense que mon mal-être est passager, que je vais aller mieux, mais je sais moi que je ne peux pas revenir en arrière. Plus il insiste et plus je me braque. À ce que je sache, j'ai toujours été dépressive, même s'il déteste que je le lui rappelle. Il m'a toujours reproché mon anxiété, comme si j'en étais responsable et maintenant il ne semble pas comprendre à quel point notre situation me pèse, depuis que le psychiatre du CMP m'a mise en arrêt maladie et que j'ai démissionné.

Dire qu'il m'a poussée à travailler, que je crevais de trouille et d'angoisse, jour après jour, quand je bossais, même si ces quelques heures loin de lui, j'ai honte de l'écrire, étaient libératrices... Et quand le psychiatre m'a mise en arrêt maladie, il m'a insultée quand je le lui ait avoué. Il m'a fait une scène de ménage et m'a dit qu'il n'avait jamais voulu que je travaille!!!

Je ne comprends rien.
J'en ai marre de me battre pour essayer de lui plaire, et en même temps, je ne peux pas m'en empêcher.

Je suis bloquée dans une situation qui me vide chaque jour de toute mon énergie.
Je tourne autour du pot et j'évite consciencieusement la seule solution possible...
Impossible... je ne peux pas. Pourtant il le faudrait mais non, non, non! Je ne peux pas!!!

Partir. Me sauver.
Pas fuir. Non.
Me sauver, sauver ma tête, mon esprit.
Mais je ne peux pas.
Je ne peux pas l'abandonner, le laisser
La solution impossible, possible parmi d'autres toutes aussi impossibles.

Il a accepté d'aller en USLD, si on déménage, qu'on retourne en Charente. Il y a une très bonne unité de soins de longue durée, à Cognac, d'après ce que je sais.

Déménager avec lui et l'aider à se rapprocher de sa famille, lui permettre d'être aidé par des gens dont c'est le travail, la vocation... des gens qui ont des horaires, des vacances. Est-ce que ça serait la solution la moins mauvaise? Je ne sais pas. J'espère.

Je voudrais avancer et je ne peux pas.
Un pas en avant, deux pas en arrière.
Je porte nos douleurs conjuguées sur mes épaules. Je suis obligée d'assumer le terrible fardeau de toutes les responsabilités en attente, mais jour après jour, je croule davantage sous ce poids immense, je défaille.
Les douleurs sont partout, dans le corps et dans l'âme, comme si on me cognait dessus, jour après jour. Parfois j'ai l'impression qu'Alain est satisfait de me voir souffrir, et je suis triste de m'imaginer des choses pareilles.

J'ai besoin de me sauver, d'être sauvée.
Par qui? Qui?!? Quand?!? Quand je serais déjà dans le trou, avec lui, quand j'aurais glissé, que je serais irrémédiablement cassée?
Qui pourrait m'aider?!? Mais qui donc???
Où êtes vous, qu'attendez vous?!?

Je vous en prie.
Je vous en supplie.
Je n'y arrive plus.


 J'ai eu l'opportunité d'être hospitalisée en centre psychiatrique, par deux fois dans les Hautes Pyrénées, après avoir écrit ça. Mais les deux fois, rien n'était prévu pour prendre en charge Alain, alors j'ai refusé de partir.
J'aurais du partir et déclarer sa situation, une fois hospitalisée, mais je n'avais pas ce courage.
Alain a également refusé de faire un séjour médicalisé pour que je bénéficie d'un répit, ainsi que le préconisait sa neurologue.

Pendant tout le temps où mon état de santé mentale et physique se dégradait, alors que je l'accompagnais du matin au soir dans la maladie, Alain me répétait sans arrêt que, quand sa première femme avait eut son "accident" (elle était psychotique et avait sauté du 3ème étage), il s'était occupé d'elle, bien qu'elle soit devenue paraplégique. Il répétait, encore et encore qu'il aurait continué à le faire, si les psychiatres n'avaient pas déclaré que c'était lui qui la rendait malade, et qu'ils devaient divorcer.
Il a toujours balayé ces "accusations" du corps médical comme fausses...

Le fait est que je ne suis "que" névrotique et probablement neuro-atypique, mais que cet homme m'a fait un mal considérable.

En outre j'ai su de sa propre bouche qu'il encourageait régulièrement lui même sa femme a arrêter les neuroleptiques, dès que son état mental se stabilisait "parce qu'elle était différente" quand elle les prenait. Soit qu'on ne lui ait jamais expliqué ce qu'était une psychose et que les neuroleptiques constituaient un traitement au long court, soit qu'il n'y ait tout simplement pas cru ou souhaité en tenir compte.

Pour Alain, tout était question de volonté.
"Si on veut, on peut"
Pour certaines choses, peut être...
Pas pour guérir d'une maladie neurodégénérative, ni d'une psychose.

J'ai essayé d'être assez forte pour le soutenir, aussi longtemps que j'ai pu.
Mais plus j'essayais d'être à la hauteur et plus il me rabaissait et tentait de me démontrer par A+B que je n'étais qu'une incapable : de l'assumer et encore moins de m'assumer moi-même.

Il a passé son temps à saper mon moral et à me faire douter, à me répéter que je n'avais pas assez de volonté, que je n'étais pas assez rigoureuse.

Je me reprochais souvent, moi, de ne sans doute pas être assez amoureuse.
Malgré tout, j'ai essayé d'être là pour lui.

Alain est revenu sur son acceptation d'aller en USLD, dès que nous avons ré-emménagé en Charente.
Je me suis sentie trahie et humiliée.
 J'ai mis un an à partir, finalement.

J'en ai assez de cacher tout ça.
Il est temps que ça s'arrête.

samedi 4 février 2017

Restitution au Centre Expert Autisme... heu... j'ai déconné "grave".

Bon je vais être claire:
Aïe !

Bon, je m'en suis remise... un peu.

Selon l'équipe du Centre Expert Autisme Adulte de Niort, je ne suis pas autiste.
Voilà, c'est écrit (aïe, ça fait toujours mal...[><])

J'étais sceptique devant la rapidité de la restitution... Je rappelle que j'ai eu mon premier rendez-vous en décembre et mon second il y a 15 jours, avec mes parents.

J'ai donc passé un entretien verbal avec un psychiatre et une psychologue début décembre puis l'ADOS en janvier, pendant que mes parents passaient l'ADI-R.

Fin janvier, j'ai vue ma psychiatre qui m'a rempli un certificat médical MDPH sur lequel elle a indiqué que je présente un syndrome d'Asperger... (observez l'absence de conditionnel).

Mais la restitution du Centre Expert Autisme Adultes n'avait pas encore eut lieu.
J'ai été prévenue une semaine à l'avance qu'elle se ferait le mercredi 01er février 2017.

Je n'ai pas voulu déranger mon père et j'ai fais le choix d'y aller seule, je me sentais assez solide pour ça. Et puis j'étais convaincue qu'on allait m'annoncer une nouvelle phase de tests...

C'était la première fois que j'y allais seule et donc que je conduisais.
Je n'ai pas réussi a décrocher de mes activités avant l'heure limite que je m'étais fixée pour partir et bien entendu, la route m'a demandé plus de temps que prévu (1h45 au lieu de 1h30). J'ai appelé pour prévenir, mais il n'empêche que quand je suis arrivée j'étais vraiment mal, en pleine crise de panique. Je me suis assise dans le salon d'accueil et le psychiatre / chef de Pôle et la psychologue sont arrivés.

J'ai eu du mal à dire que la voiture m'avait épuisée, je suis partie dans des trucs sur mon weekend qui avait été chargé (ce qui est vrai, mais j'étais surtout très très anxieuse, je voulais qu'on me dise que j'avais un trouble envahissant du développement, et je me focalisais exclusivement là dessus).
Sauf que le premier truc que le psychiatre a dit après s'être assit a été:

"J'ai une bonne nouvelle pour vous, vous n'êtes pas autiste".

Les choses, dites comme ça, sur ce ton enjoué, j'ai vécu la chose très très mal.
J'avais vraiment très envie de dire, de hurler, même, que ça n'était pas une bonne nouvelle pour moi, mais je me suis retrouvée complètement enfermée à l'intérieur de moi même, avec quelques centaines de cloches.

En fait, j'ai perdu le fil de ce qui se disait.
J'ai oublié que ces gens avaient des choses à me dire, en dehors de ces quelques mots qui sonnaient comme une sentence.

Ils m'ont quand même reçue, écoutée, observée, m'ont fait passer des tests, donc ils doivent en avoir tiré des conclusions quelconques.
Seulement en ouvrant les choses sur cette affirmation, la vague d'incompréhension et de colère, le déferlement de rage qui m'a traversé à été tel que je me suis complètement fermée à tout ce qu'on pouvait me dire ensuite.

Mon cerveau est partit à 200 à l'heure et m'a laissée sur le coté, avec mon cœur qui battait à tout rompre et mes larmes prêtes à jaillir. Dans mon crâne, tout ce qui pulsait, c'était "mais c'est quoi cette restitution de merde?". Dans mon esprit, ça n'aurait pas du ressembler à ça, une "restitution". Là, j'avais l'impression d'être jugée sur ce que j'ai cru tous ces derniers mois, et que donc je subissais un jugement et recevais une sentence.

J'ai complètement zappé que ces gens ne m'avaient sans doute pas fais venir juste pour me sortir ces quelques mots qui me semblaient totalement absurdes et en décalage total avec ce que je ressens au fond de moi.

Attention: je ne me sens pas "autiste". Mais j'ai la très vive impression de souffrir de troubles envahissants du développement et de présenter des traits neuro-atypiques.

Alors peut être le vocabulaire du psychiatre était-il mal choisi, tout simplement?

Peut être que s'il avait dit "Mme, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nous, vous n'êtes pas autiste", j'aurais réagis différemment..

A fortiori s'il avait continué par un argumentaire et avait embrayé immédiatement sur la restitution (c'est à dire les éléments que mes entretiens avaient mit en lumière). Seulement ça ne s'est pas passé comme ça.

Le psychiatre ne m'a pas laissé le temps de digérer la "bonne" nouvelle (ni le temps de réussir à dire "mais c'est pas possible!")... il a embrayé sur des questions administratives, et ça m'a fait perdre la boule. J'ai eu l'impression que je comptais pour du beurre, qu'il n'avait aucune considération pour moi, et d'un seul coup, de manière complètement stupide, je me suis dis que je n'avais pas à en avoir pour lui, moi non plus.

Là, j'ai juste été conne.

Ma psychiatre m'avait pré-diagnostiquée... je rappelle qu'elle me suit depuis plus d'un an et elle ne croyait pas du tout à la base, quand je lui parlais d'un TED me concernant... et pourtant, le 18 janvier 2017, elle a remplit mon certificat médical MDPH, sur lequel elle a indiqué "Syndrome d'Asperger" comme cause du handicap.

Alors, cette restitution, là, je l'ai vécue comme une sorte d'injustice flagrante.
J'ai beau savoir qu'ils sont formés, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils ne me connaissent pas, qu'ils n'ont pas le droit, qu'ils ne peuvent pas juger de mon état neurologique après avoir passé si peu de temps avec moi, même s'ils ont utilisé des outils diagnostiques homologués et reconnus (ADOS et ADI-R)...

En plus, j'avais déjà essayé de faire comprendre à ces personnes (très maladroitement, visiblement) qu'apprendre que je présentais un trouble envahissant du développement serait un soulagement pour moi, durant les entretiens. J'avais insisté sur le faite que je ne "voulais" pas être "autiste", mais je n'ai pas su dire que j'étais quand même convaincue de présenter un TED et que s'il s'avérait que ça n'était pas le cas, je le vivrais probablement très mal (en fait j'avais essayé de cacher que si les résultats étaient négatifs, je le vivrais très mal...).

En soit je dois dire que le terme "d'autisme", en tant que généralité, me révulse un peu...

Mais là, pendant cet entretien de restitution, les termes si mal choisis m'ont complètement bouleversée : le "bonne nouvelle" associé à "vous n'êtes pas autiste".

Une bonne nouvelle aurait été qu'on m'annonce "nous savons d'où provient votre souffrance psychique, vos difficultés sociales, vos problèmes de coordination, vos soucis sensoriels..."

Or il y a eut une dichotomie totale entre l'expression "bonne nouvelle" et mon attente...
Car, je ne le nie pas, j'étais dans l'attente teintée de certitude qu'on me confirme que j'étais bien neuro-atypique...
D'où la hauteur de ma chute.

Trois jours plus tard, je n'ai pas franchement dépassé le stade "ils se trompent, ils ne m'ont pas fait passer assez de tests, et un jour où l'autre, ailleurs, le diagnostic sera le bon".

Pourtant... une partie de moi commence à se dire "à quoi bon?".
Vraiment, à quoi bon?
J'aurais aimé passer le WEIS III (test de quotient intellectuel), mais ça je peux toujours, en le finançant moi même... Mais à quoi bon? Je n'ai jamais couru après la performance.

Je voulais avant tout savoir qui j'étais et je commence à le savoir, petit à petit.

Malheureusement, après m'avoir annoncée la "bonne" nouvelle, le psychiatre du centre, au lieu d'aborder les résultats de l'expertise, m'a demandé qui me suivait (j'ai fais ma demande de diagnostic sans l'appui de ma psychiatre, à la base, donc même si elle a ensuite envoyé un pré-diagnostic au CEAA, elle n'était pas techniquement impliquée dans ma démarche, à l'origine).

Ce qui m'a mise hors de moi? C'est le psychiatre du Centre, chef de Pôle, quand même, qui s'est mit à dire qu'ils enverraient "à ce monsieur" les conclusions de l'expertise...

Dans mon esprit anxieux, où était en train de se déchainer une colère terrible contre l'opposition entre "bonne nouvelle" et "pas autiste", le fait que je dise que j'étais suivie par une psychiatre, en citant son  prénom et que j'entende le psychiatre parler de ce monsieur m'a fait sortir de mes gonds.

Je venais de faire 1h45 de route, de me tromper 5 fois de route et je m'étais efforcée de pas m'arracher la peau du front à force de me gratter sous le coup de l'anxiété... On venait de m'annoncer tout le contraire de ce que j'espérais entendre et qui plus est, je me sentais rabaissée à... rien, même pas une gamine, quelqu'un qu'on écoute pas et dont on ne tient pas compte, comme si j'avais été absente, invisible.
Il me semblait que ni le psychiatre ni la psychologue n'avaient perçu à quel point j'étais désorientée par l'affirmation qu'ils m'avaient assénée d'entrée de jeu en me disant "vous n'êtes pas autiste".

J'attendais de l'humanité, de l'empathie, un soutien émotionnel, psychologique, et au lieu de ça, les personnes en présence desquelles je me trouvais n'étaient même pas capable de voir mon agitation ni d'entendre dans ma voix à quel point je prêtais de l'importance à l'identité de genre de ma psychiatre.

Alors de là à ce qu'ils se préoccupent de ce que je pouvais ressentir quant au reste...!

J'ai été stupide.

J'ai ramassées mes affaires, sans pouvoir regarder ni le psychiatre ni la psychologue, j'ai dis de manière quasi hystérique que ma psychiatre (en accentuant bien le féminin) venait de me refaire mon certificat MDPH en indiquant textuellement que je présentais un Syndrome d'Asperger...

Je me suis levée, je suis sortie de la pièce, je suis sortie du bâtiment, j'ai fouillé mon sac pour retrouver mes clés, comme si j'avais peur qu'ils me poursuivent (en espérant un peu qu'ils le fassent), et ensuite je suis remontée dans ma voiture.

J'ai hésité quelques instants à rester là, sur le parking, et puis j'ai démarré et je suis allée me garer à l'extérieur, 20 m plus loin dans la rue, pour me mettre à pleurer.

Ensuite j'ai appelé mon père pendant 50 minutes... Je me sentais vraiment mal et je voulais mourir.

Je me suis encore perdue au retour.

Au final j'ai le sentiment d'avoir tout gâché.

Au début, je me suis dis que cette "restitution", ils l'auraient fait par mail ou par courrier, ça aurait été pareil.

Sauf que je n'ai pas la moindre idée de son contenu en réalité...
Je me suis enfuie purement et simplement, comme un gamin qui refuse d'affronter la frustration de ne pas obtenir ce qu'il veut. J'ai réagis de manière puérile et stupide. Je n'ai posé aucune question. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'ils pensaient de mes difficultés, bref, je n'ai pas cherché à avoir un commencement de début de réponse, je ne leur ai accordé aucune confiance.
Je me suis plongée toute entière dans une logique du "tout ou rien", et au final c'est exactement ce que j'ai obtenu : RIEN. Accompagné de la frustration encore plus terrible de m'être placée de moi même face à ce néant, de m'être confrontée de moi même à précipice vide de sens.

Je suis furieuse de m'être conduite de cette façon.
Toutefois, je suis aussi furieuse contre le manque de tact de ce médecin psychiatre.

Au final, je ne sais plus où j'en suis et ce que je dois croire.

Mon père dit que l'important c'est que la MDPH relève mes difficulté réelles, peu importe l'étiquette que qui que ce soit mettra dessus. Il a raison, d'une certaine façon : j'ai avant tout besoin d'obtenir les aides appropriées, et je ne parle pas de l'AAH, mais d'un emploi, car c'est la chose qui me manque véritablement actuellement: ce truc là qui structurerait ma vie, me ferait me lever le matin, m'occuperait l'esprit et me permettrait de me confronter au monde tout en construisant moi même mon autonomie.



Mon attitude a été extrêmement impolie et irrespectueuse, ce mercredi, et ce en dépit du fait que j'ai vécu les mots du médecin psychiatre comme s'il s'agissait d'un acte de violence psychologique à mon encontre.
Oui, j'avais vraiment envie de hurler que c'était une façon parfaitement stupide de présenter les choses, mais je savais que ça aurait été indécent et je ne voulais pas donner de moi cette image là. Pourtant je souvent réagis ainsi par le passé, dans des circonstances où j'avais le sentiment d’être confrontée à une profonde injustice, notamment lorsque les tiers semblaient nier le niveau de ma souffrance psychique.

Comme je l'ai déjà écris, peut être que si le Dr F. avait dit:
"Madame, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nos estimations, vous n'êtes pas neuro-atypique, vous ne présentez pas de trouble envahissant du développement, pas de trouble du spectre autistique", j'aurais réagis différemment.
Mais au lieu de ça il a semblé m'annoncer que youpi! je n'avais pas de cancer.

Je me suis focalisée uniquement sur un détail. Pour moi, les choses étaient "simples": il y a un manque cruel de diplomatie et de compréhension des patient(e)s adultes qui sollicitent spontanément un diagnostic auprès des CEAA.
J'étais convaincue (et je dois dire que je le reste) que les personnes qui, d'elles-mêmes, sollicitent un diagnostic de syndrome d'Asperger ou de tout autre trouble du spectre autistique auprès d'un Centre Expert, ne trouveront pas de soulagement à voir exclu un état neuro-atypique. Ce n'est pas, pour elles, un soulagement d'apprendre que, non, ça n'est pas ça leur "problème"...

De mon point de vue les adultes qui sont dans une telle démarche sont (comme moi...) des personnes qui ont cherché à comprendre toute leur vie pourquoi elles se sentaient si différentes des autres, pourquoi le monde leur semble étranger, pourquoi elles se sentent étrangères au monde, pourquoi elles semblent davantage sensibles ou au contraire beaucoup moins (voir pas du tout) sensibles à certains stimuli sensoriels (à la fois ou de manière séparée au niveau de la vue, du gout, de l'odorat, du toucher, de l'audition...) que le reste de leur entourage, pourquoi elles semblent souffrir davantage ou de manière moindre dans certaines circonstances que leurs semblables...

Il s'agit là bien sûr que d'éléments "de surface"...
J'ai le sentiment (mais je ne suis pas omnisciente) que ces personnes s'interrogent sans cesse et ne peuvent pas s'arrêter de penser, d'apprendre, de lire, d'écrire, et des tas d'autres choses... Elles se demandent pourquoi elles ont le sentiment de ressentir plus fort leurs propres émotions mais de ne pas comprendre celles des autres, pourquoi (à leur grand désarrois parfois) elles ne savent pas y donner de réponse adaptée...

Bine sûr, c'est à moi que je pense... c'est à moi que je pensais, dans cette pièce, ce "salon d'accueil", pendant ces courtes minutes où je me suis trouvée perdue, abandonnée, désespérée...
Puisque ce n'est pas ça, puisqu'ils disent que ça n'est pas ça, pourquoi continuer? J'en ai tellement marre, je n'en peux plus...
J'ai vraiment voulu mourir, l'espace d'un instant, pour faire taire la douleur et l'esprit.

Sauf que la solution n'est pas là.

La solution, c'est avancer, essayer d'aller mieux, essayer de me construire...

Peu importe le diagnostic...

De toute façon, je ne suis pas une personne "typique".
Je ne compte pas le devenir.

Pour le reste, et bien on verra.

Continuer d'avancer.
Un pas après l'autre...
 Dans la sérénité...

mardi 13 décembre 2016

"Magie" de Noël ???

J'ai les boules... de Noël.

Trente quatre ans et demi et peut être bien dix ans d'âge "émotionnel" concernant Noël.
 🎄🎅🎄
Ce qui me fait rêver comme une gamine, c'est le foutu "esprit de Noël" qu'on nous rabat dans les médias, les clochettes, le sapin, le houx, le lait de poule, le vin chaud, les huîtres, le foie gras, la dinde (ou la pintade, ou le rôti de biche... enfin bref un truc un peu "traditionnel"), et la fameuse bûche... et puis les petits lutins et les chansons tintinnabulantes, la déco "kitsch" et les trucs qui sortent de l'ordinaire...

Les cadeaux, je n'y prête plus trop attention, maintenant.
Les chocolats, je préfère autant éviter.

Sauf que la féérie de Noël, je ne la ressens pas, présentement.💀💀💀
J'ai bien essayé de sortir les décorations, mais ça m'a filé le bourdon et je n'ai pas insisté.

Ouais, j'aime être une femme libre et vivre seule.
J'ai des parents, qui habitent à une quarantaine de kilomètres, il me reste une grande-mère (que je n'appelle pas assez souvent) et une sœur, qui elle même a des enfants. Les fêtes de fin d'année sont sensées permettre à la famille de se retrouver.

La célébration chrétienne, on oublie, merci, on est athées, dans la famille. Certes j'ai fais des crèches quand j'étais enfant, mais pas pour l'aspect religieux: c'était juste parce que j'aime bien les maquettes et les miniatures. Et puis parce que je voulais tellement être "comme tout le monde".

Depuis quelques années mon amour des Fêtes de fin d'années s'est émoussé et il commence à ressembler à un truc qui donnerait presque envie de fuir en hurlant.💣

Noël n'est jamais à la hauteur de mes projections mentales.
Cette année, c'est pas compliqué, des projections mentales, je n'en ai même pas.
Mes derniers réveillons de Noël m'ont laissé des souvenirs pas facile à encaisser.

J'ai pourtant bien connues de belles fêtes à l'âge adulte, le soir ou des déjeuners de famille...
Mais je me suis aussi tanné quelques repas "de famille"  à plus de 30 personnes, pas franchement dans ma famille à moi, pendant lesquels j'attendais seulement que ça se termine avec l'envie de gerber à peine passée l'entrée. Il y aussi eut des réveillons du premier de l'an avec mes beaux parents, pour qui je cuisinais avec plaisir, "pour qu'ils ne soient pas seuls". Rien de vraiment festif.

Pendant des années, j'ai préparé des fournées de biscuits de Noël, des bocaux de gingembre confit ou de babas au rhum à offrir et même des chocolats. À fortiori quand j'ai commencé à sentir que moi, des "fêtes" de fin d'année, ça allait commencer à devenir un enfer.

Parce que ces dernières années ont été assez merdiques, je dois dire.
Pour plein de raisons diverses.

J'aurais à nouveau de belles fêtes de fin d'année, j'en suis certaine...

Mais franchement cette année, j'ai juste envie de dire que je passe mon tour...
Oubliez moi, laissez moi aller me coucher à 21h, me blottir sous ma couette après m'être enfilé un, voire deux comprimés de Seresta, et, laissez moi chialer tranquille sur le bonheur des autres... celui que j'ai pas.

Foutez moi la paix.

J'ai pas envie que ça se passe comme ça, mais c'est ce que je ressens, là.

J'ai l'impression que, de toute façon, où que je sois les 24 et 31 au soir, je vais subir des effondrements émotionnels majeurs.
😆
Je n'ai pas envie de la compassion des autres et je n'ai pas non plus envie de les voir flipper à cause de moi. Je n'ai surtout pas envie qu'on me voit en pleine crise de panique.
😖
Bref, je me sens mal, et l'évitement me semble être la solution la plus facile.
😑

Je voudrais que ça soit différent, mais je ne vois vraiment pas comment.

On m'a proposé d'aller à un réveillon de la Saint-Sylvestre, et je dois dire que je serais assez emballée...
😊
Mais quand mes cogitations reprennent le dessus, les possibles évolutions de mon état psychologique, je me dis qu'il faudra juste qu'il y ait une chambre où je puisse aller me réfugier si jamais je sens que je pars en vrille.
😱

vendredi 13 mai 2016

Impuissante...

Je suis une grande procrastinatrice : Je repousse sans cesse à plus tard ce que je pourrais faire là tout de suite.
Par trouille d'avoir à affronter les choses (genre le tri dans mes affaires, une conversation téléphonique, un changement dans mes habitudes, un risque de déception...).

J'ai horreur d'être comme ça.
C'est épuisant nerveusement, chronophage et très mauvais pour mon estime de moi même.
Je culpabilise énormément.

J'ai horreur aussi de moi quand je me montre intolérante face à la procrastination des autres.

Surtout les gens que j'aime.
Lorsque je tiens à quelqu'un et que cette personne repousse telle ou telles choses (plus ou moins urgentes), je me sens coupable de ne pas l'aider à faire les choses, tout en ne voulant pas empiéter sur son intimité, ses responsabilité, son amour-propre, et que sais-je encore...

La procrastination est une excellente manière pour se mettre dans le pétrin.
C'est pourquoi je voudrais aider.
Mais je ne sais pas par quel bout attraper les choses, et du coup je m'énerve et je déprime.
Je déprime de manière proportionnelle à l'attachement que j'ai pour la personne concernée.
Autrement dit, si j'aime vraiment beaucoup la personne en question, je vais me rendre tellement malade que je vais aboutir à des conclusions telles que "il faut que je mette fin à la relation", comme si c'était la solution "magique" pour échapper à la souffrance que m’occasionne les "manquements" de l'autre.
Ce n'est pas le cas bien sûr.
Arrêter de voir quelqu'un pour de mauvaises raison, c'est faire du mal à tout le monde pour des conneries.

Mieux vaut de loin discuter !!!

Sauf que quand la machine à cogiter est lancée, je ne peux plus l'arrêter.
Et je ne fais généralement pas les choses à moitié...
Chez moi les choses tendent à ressembler à du "tout ou rien".
Noir ou blanc.
Gaité ou déprime.
Forme "pétante" ou "déprime du 5ème sous sol".

J'ai un sentiment d'impuissance totale face aux autres, qui, par définition "ne sont pas moi".
Les autres sont imprévisibles et je déteste ça.
J'ai tendance à me projeter dans une théorie "logique" des actes des tiers.
Sauf que la logique des uns n'est pas celle des autres.
Oups.

Dans telle circonstance, il est logique de faire "ça", "ça", "ça"...
Moui...?
Mais non, en fait.
Et puis la logique, les besoins et les envies ne sont pas nécessairement accordés les uns aux autres...

Toujours est-il que, si je me sens légitime de me faire des reproches quant à ma tendance à ne pas faire ce que je voulais, ce que j'aurais du faire et ce qui était à faire, j'ai le sentiment opposé vis à vis des autres. Autrement dit, si les autres repoussent à plus tard tout un tas de choses, j'ai tendance à serrer des dents et faire comme si je considérais que je n'ai pas à m'en mêler et ni à montrer que je souffre de la situation... Après tout, ce qui arrive aux autres, ça "ne concerne qu'eux", non?
Non.
En fait, constater les conséquences de la procrastination des gens que j'aime, ça me fait souffrir énormément!!! Je voudrais m'en mêler (mais en craignant de m'emmêler), pour aider.
 
C'est comme si le fait d'avoir le sentiment de n'avoir aucune prise sur ma vie me donnait le besoin de voir que les autres, eux, s'en sortent mieux que moi.
J'aimerais tellement voir que lorsque je fais des efforts, ma famille, mes amis, mon entourage, en font de concert, et s'en sortent.

Me concernant, je ne travaille pas. Mon univers est restreint et je m'y perds malgré tout, je surnage difficilement...

Et je crise parce que mon chéri n'a pas les même rythmes de vie que moi, qu'il a de toutes autres responsabilités que moi et que je me sens impuissante et nulle lorsqu'il s'agit de lui donner un appui fiable.

Je suis fêlée, dedans.
J’entends par là que ça me fend le cœur.
Mon manque de confiance en moi fait que, lorsque je me sens dans cette impuissance à aider les autres, je culpabilise, même si les autres n'attendent rien de particulier de moi.

Je ne trouve pas les mots pour exprimer ma douleur.
Je suis tellement épuisée.
J'en ai tellement assez de survivre dans un milieu que je ressens toujours hostile, étranger, incompréhensible.

J'ai mal.

Parfois j'ai envie de mettre fin à tout ça, définitivement.
Ensuite je me ressaisi.

C'est tellement dur.
Je n'arrive même pas à gérer ma vie...




samedi 23 avril 2016

Retour chez ma psychiatre... Tout va bien

Dans plusieurs de mes précédents articles, j'avais décris mes sentiments concernant ma psychiatre, lorsque j'ai essayé d'évoquer les TED (Troubles Envahissants du Développement) avec elle, à un "entre deux portes"...

Finalement, mon rendez vous de ce mardi 19 avril s'est très bien passé.
Elle ne pense pas que je présente de TED ni que j'ai un éventuel TSA (Trouble du Spectre Autistique). Et donc pas de syndrome d'Asperger.
Mais elle a en revanche bien compris l'importance que les choses avaient pour moi et a donc appelé pour moi le Centre Expert Autisme Adultes de Niort pour moi, m'a fourni la liste des choses à leur faire parvenir et l'adresse où envoyer le tout.

Certes elle ne m'a pas fait de courrier, mais elle n'est pas fermée.

Son diagnostic me concernant serait "Troubles de l'attachement".
Moui. Mais non.
Il faudra que nous en discutions, car ça fait 10 ans que j'ai moi même exclus les troubles de l'attachement de mon tableau diagnostic...

J'aime très fort mes deux parents, ainsi que ma sœur.
J'ai toujours cherché à être proche de mes parents, que ce soit de mon père ou de ma mère. J'aimais peu le contact "non maîtrisé" avec les autres et n'appréciais pas trop les câlins, mais malgré tout je suis très attachée à ma mère et je souffre beaucoup des incompréhensions mutuelles que nous avons visiblement développé au fil du temps.

Je ne sais pas quel était mon comportement au juste, avant 3 ans. C'est vague.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir refusé d'être touchée. J'aimais beaucoup que maman prenne soin de mes cheveux, que nous prenions le bain ensemble, avec ma sœur ou avec notre mère.
Pour un certain nombre de choses, il me faudrait l'opinion de mes parents...
Je n'ai pas le souvenir d'avoir fait de crises de rage précoces. J'en ai fais par la suite, mais elles étaient liées à des moments où je me sentais en position d'injustice sans motif valable.

Passé 3 ans, enfant et adolescente, je ne vois pas quelles ruptures ou négligences j'aurais pu subir. À part les enfants de la nounou qui n'avaient rien de doux avec moi et qui abusaient régulièrement de ma grande crédulité, j'avoue que je reste dubitative...
J'acceptais parfaitement le fait d'être dépendante de mes parents, de mes grands parents, de ma tante et de mon oncle. J'avais horriblement consciente d'en être dépendante et j'avais honte, parfois, surtout vers l'adolescence et lorsque j'étais jeune adulte. Mais rien à voir avec une non acceptation.
Loin d'être égoïste et centrée sur mon plaisir, j'étais avant tout perdue au milieu des choses à faire à la maison, les procédures à mettre en jeu, les rituels sociaux à respecter...
N'ayant pas vraiment changé de cadre de vie, je ne peux pas dire que j'y ai mal réagi.
Pour ce qui est d'être familière avec les étrangers, ça a pu arriver, mais je me sentais au contraire "sauvage" et tout changement dans mes habitudes sociale m'épuisaient.
Je ne savais purement et simplement pas sourire vraiment avant l'âge de 20 ans, aussi je ne vois pas du tout comment j'aurais pu "sourire de manière artificielle". Par ailleurs, depuis l'école maternelle, je me suis toujours sentie littéralement bombardée d'émotions, diverses, variées et parfois totalement antagonistes et effrayantes.
Les attentes des autres étaient et sont toujours terribles pour moi, car je sais très bien que je ne les perçois pas, ou mal, que je me fais des idées en permanence et j'ai toujours peur de "tomber à coté de la plaque"...
Les punitions m'ont toujours atteinte avec une force et une violence terrible, psychologiquement et physiquement (comme des coups de poing dans la poitrine ou sur les oreilles).
J'ai toujours été hyper-empathique. Je ressens trop. À un point tel qu'à une période de ma vie, j'ai purement et simplement essayé de ne plus rien ressentir... mais ça a été pire encore.

Le respect des autres est pour moi un fondamental du "vivre ensemble". Ne pas faire aux autres ce que je ne souhaite pas qu'on me fasse. Ne pas détruire ou salir des choses gratuitement, à fortiori quand elles ne m'appartiennent pas, ne pas agresser physiquement les autres...

Autant faire se peut, je respecte toutes les normes autant que possible, à moins d'être entraînée par des tiers à faire le contraire, mais toujours avec une grande anxiété, une "peur de l'autorité" exacerbée.

Bref, je ne suis pas une "bad girl", je ne suis pas une rebelle.
Je n'ai pas toujours été heureuse, ça c'est sûr, mais c'est avant tout parce que je ne comprenais pas que les autres, condisciples, enseignants, adultes etc ne comprennent pas que j'étais perdue. J'étais perdue au collège, au lycée, à devoir naviguer entre les salles, les bâtiments, les étages, à devoir connaître mon "emploi du temps", à devoir respecter des plans de classe, à devoir respecter les méthodes de tel ou tel prof en matière de notes de cours...
J'avais perpétuellement l'impression d'être en faute.

À la maison, je me sentais stupide et j'étais en colère, semaine après semaines, quand je ne comprenais pas qu'on me reproche de ne pas avoir étendu le linge, alors qu'on ne m'avait pas clairement demandé de le faire. Certes il était dans le sac à linge, mais je ne comprenais pas qu'on me reproche de ne pas l'avoir étendu, alors qu'on ne m'avait pas laissé de consignes allant dans ce sens. J'ai en quelque sorte appris à comprendre que, quand le linge était dans le sac dans le couloir, je devais l'étendre...
Mais le toucher de certains textiles humides représente une torture tactile (la laine mouillée me donne des frissons "électriques" dans tout le corps et une sensation de malaise général). Sans compter l'angoisse de ne pas faire les choses "correctement"...

Bref, je ne pense pas que ce genre de chose soit du ressort des troubles de l'attachement...

Nombre des faits cités ci-dessus ne "collent" pas du tout aux principales manifestations des troubles de l'attachement...

Qu’est-ce que le trouble de l’attachement?

          
Le trouble de l’attachement se caractérise par une incapacité à établir un lien sélectif avec une figure d’attachement (souvent un parent) dans la petite enfance. Cette problématique peut toucher des enfants qui ont vécu une rupture du lien mère-enfant (adoption, maladie de la mère, grossesse difficile, décès de la mère, placement précoce de l’enfant en famille d’accueil, etc.). Ce trouble entraîne des problèmes sérieux au niveau émotionnel, social, affectif, de la confiance en soi, du respect des normes et des études. Certaines conséquences sont irréversibles.

Quelles sont les principales manifestations?

Chez l’enfant de moins de 3 ans :
  • Pleure sans arrêt ou, au contraire, pleure rarement (bébé trop facile).
  • Ses pleurs sont les mêmes quel que soit son besoin (faim, douleur, colère, tristesse, etc.).
  • Ne supporte pas beaucoup d’être touché.
  • S’accroche peu quand on le prend dans les bras.
  • Extrêmement résistant au bercement (raide comme une planche).
  • Préfère rester dans son parc plutôt que d’être pris dans les bras.
  • N’aime pas être tenu dans les bras, s’assoit sur les genoux dos à sa mère.
  • Ne regarde pas beaucoup l’adulte, ne le suit pas des yeux.
  • Ne répond pas aux sourires par un sourire.
  • Ne reconnaît pas son père ou sa mère. Plus tard, il demande à une autre personne que ses parents de le prendre dans les bras.
  • Ne rend pas les câlins.
  • Fait des crises de rage dès qu’il n’obtient pas ce qu’il veut.
  • Veut tenir son biberon tout seul dès que possible, manger tout seul et faire un maximum de choses tout seul.
  • Cherche souvent à attirer l’attention en faisant du charme ou en cassant quelque chose.
Chez l’enfant et l’adolescent :
  • A vécu plusieurs ruptures ou de la négligence sévère (ex : plusieurs changements de milieux de vie).
  • N’accepte pas d’être dépendant de l’adulte ; centré sur son propre plaisir, ne compte que sur lui-même, ne recherche pas le réconfort lorsqu’il est anxieux.
  • Ne réagit plus aux changements de milieux de vie.
  • Trop familier avec les étrangers.
  • Aucun adulte ne semble plus significatif qu’un autre.
  • Recherche l’attention de façon excessive.
  • Sourire artificiel et absence de vraies émotions.
  • Agit en fonction de ce que les autres attendent de lui.
  • Manipulateur, centré sur ses intérêts.
  • Réagit mal aux compliments et aux récompenses.
  • Lorsqu’il passe un bon moment, il détruit le lien avec l’adulte par la suite.
  • Intolérant à toute attente de l’adulte à son égard.
  • Admet rarement ses torts même s’il est pris sur le fait.
  • Rien ne l’atteint, même pas la punition.
  • Apprentissages difficiles; besoin d’un l’adulte près de lui pour fonctionner.
  • Relations conflictuelles avec les pairs; veut tout contrôler, manque d’empathie et de chaleur, partage difficilement l’attention de l’adulte.
  • Dépasse toutes les limites.
  • N’a pas de respect pour les autres.
  • N’a pas le sens du bien et du mal (mensonges, vols, vandalisme).
  • Se comporte à la maison comme s’il était à « l’hôtel ».

Je vais donc continuer mes séances d'EMDR avec ma psychiatre, qui reste malgré tout une personne en qui j'ai confiance, et je vais faire mes démarches relatives à un TSA éventuel en parallèle.
Pas de soucis.

D'ailleurs...
Là, je me reconnais carrément...

Qu’est-ce que le syndrome d’Asperger ?

Le syndrome d’Asperger fait partie des troubles envahissants du développement (TED). L’enfant qui présente cette problématique peut être diagnostiqué à partir de l’âge de trois ans, mais il arrive parfois que la problématique soit identifiée plus tard, c’est-à-dire à l’entrée à l’école, à l’adolescence et même à l’âge adulte. L’enfant qui présente ce trouble a de grandes lacunes de communication et de sociabilité. Toutefois, il a un développement cognitif et langagier normal.
Il n’existe aucun traitement pour le syndrome d’Asperger. Il s’agit d’un état et non d’une maladie. Toutefois, il est possible d’atténuer les comportements dérangeants et d’apprendre des comportements qui sont socialement acceptés pour favoriser l’intégration sociale de la personne. L’éducation est très importante, car l’enfant peut apprendre les compétences nécessaires pour se préparer à l’indépendance de la vie adulte.

Quelles sont les principales manifestations ?

Si vous remarquez plusieurs des caractéristiques suivantes chez votre enfant, vous devriez en parler à un médecin et il pourra vous référer vers un spécialiste si c’est nécessaire. 

Chez l’enfant :
  • Lorsque bébé, peu de communication par le rire et le babillage.
  • Langage très élaboré comparé aux autres enfants de son âge.
  • Difficulté à entretenir une conversation avec une autre personne. Entretient plutôt un long monologue même si le sujet n’intéresse pas son interlocuteur.
  • Peu ou pas d’amis.
  • Ne respecte pas les règles sociales qui devraient être comprises à son âge ; attendre son tour pour aller dans le jeu, dire au revoir avant de partir, etc.
  • Difficulté à comprendre le sens des expressions courantes et de donner plus qu’un sens à un même mot. Par exemple, si vous dites que vous étiez fatigué hier et que vous avez piqué un somme, il peut vous demander ce qu'est un somme et pourquoi vous l'avez piqué.
  • Ne comprends pas les messages transmis par les signaux corporels (gestes, expressions faciales). Par exemple, si quelqu’un bâille, il ne comprendra pas que c’est peut-être parce que la personne est fatiguée ou parce que le sujet de conversation l’ennuie.
  • Intérêts restreints. Peut avoir un seul sujet spécifique qui l’intéresse et y consacrer tout son temps. A de grandes connaissances sur ce sujet et peut en parler longuement.
  • Culture générale impressionnante.
  • Anxieux ou résistant face à un changement dans sa routine.
  • Problèmes de coordination, maladresse dans ses gestes.
  • Difficulté à gérer ses émotions et à exprimer de l’empathie envers les autres.
  • Grandes capacités d’apprentissage (très au-dessus de la moyenne) dans certains domaines et de grandes lacunes dans d’autres.
  • Sensible aux bruits. Par exemple, se bouche les oreilles dans la cour d’école.
  • Intonation monotone.
  • Fuit le contact visuel.

Chez l’adolescent :
  • Difficulté à comprendre les règles sociales implicites : attendre son tour pour payer, ne pas parler de sa vie personnelle à un étranger, etc.
  • Baisse dans les notes scolaires dès l’entrée au secondaire.
  • Difficulté à s’orienter à l’école et à arriver à temps dans ses cours.
  • Difficulté à s’organiser et à réaliser la tâche demandée à temps.

dimanche 17 avril 2016

Gestion des crises ordinaires de la vie courante...

Hier samedi, ma maman était ici (sa résidence secondaire, mon domicile, pour rappel...).
Elle avait passé une partie de la matinée à faire des choses et d'autres dans la maison, puis encore et encore.

J'essaie de trouver les bons mots depuis hier, pour décrire les choses au mieux...
C'est très complexe car il s'agit de décrire des mécanismes de perception et de fonctionnement qui me sont propres et qui ne coulent (visiblement) pas de source pour mon entourage.

Je perçois énormément de choses autour de moi... le cliquetis de mon propre clavier (sans fil, pour plus de confort, à distance de mon PC portable), les oiseaux dehors, les voitures qui passent en contrebas, les bruits de tuyauterie dans la maison, les trotteuses des réveils (je hais ces machins là...), les trucs qui craquent, se dilatent ou se contractent au fil des températures... et quand quelqu'un d'autre est dans la maison, tous les sons produits par cette personne me viennent aux oreilles, au cerveau, au coeur.

C'est déjà un stress important pour moi que d'entendre les dilatation et rétractations des meubles et tuyauteries, car imprévisibles.
Un être humain est encore moins prévisible et je dois donc faire des efforts (invisibles mais très très réels) pour ne pas me laisser envahir par le stress et tomber dans l'agressivité de défense.

Hier, quand ma maman était dans la salle d'eau, j'ai entendu un bruit de chute, suivi de cris que j'ai interprété comme de la douleur.
Je me souviens encore avec une immense détresse de la fois où ma mère s'était cognée la tête contre le dessous de rampe dans mon ancienne maison des Hautes Pyrénées (comme si c'était hier) et du délai terriblement long qui m'avait été nécessaire pour comprendre ce qui se passait, même en l'entendant gémir et se passer la tête sous l'eau dans la cuisine. Elle s'était fait une plaie du cuir chevelu, et je restais plantée comme une andouille, sans comprendre, sans savoir quoi faire...

Hier, donc, face aux bruits alarmants, je suis allée voir si maman ne s'était pas fait mal.
Le fait est que le contenu d'un carton était répandu au sol, et que ses cris étaient liés à sa contrariété.
La blessure n'était pas physique, mais morale. La voyant s'énerver de plus belle (et me causer beaucoup de stress...) j'ai essayé de lui dire qu'elle gagnerait bien plus à se calmer que si elle continuait à entretenir sa rage intérieure contre un événement passé (oui, c'était aussi un peu de l'égoïsme, car l'entendre pester est très difficile à vivre...).

Depuis des années, je m'exerce précisément à ne pas sur-réagir dans ce genre de situations, quand elles m'arrivent.
Tout simplement parce que j'ai remarqué, très rationnellement, que m'énerver, non seulement ne changeait rien au problème, mais en plus augmentait mon désarrois (je contribuais à "faire monter la sauce")...
C'est donc dans une logique secourable que j'ai voulu faire part de l'intérêt de tels efforts sur soi même. Sauf que... j'ai sans doute prit un raccourci trop "raccourci".

Ainsi ma mère m'a-t-elle renvoyée sur les roses, et m'a vertement reproché de chercher à imposer aux autres ce dont je ne suis pas capable moi même. J'ai été extrêmement blessée par cette remarque totalement fausse et injuste. Certes elle était en colère, mais une fois de plus, j'ai eu l'occasion de constater à quel point elle me connait mal !

Je ne demande pas aux autres des choses dont je suis incapable moi même.

Face à des situations similaires (attaque de petits pois surgelés, tentative d'évasion en masse de coquillettes, d’allumettes ou de cotons-tige...), je me suis efforcée depuis des années de cesser de me mettre en colère (ça ne me soulage pas, puisque ça augmente mon niveau de détresse émotionnelle). Je prend un temps pour évaluer l'étendue des "dégâts", et je m'attelle à la tâche en m'efforçant de ne pas ressasser les causes de l'incident. Je sais que j'y reviendrais, et que, en temps utile, je ferais le point plus posément.

Je reste en revanche hypersensible au refus de dialogue.
Certes il m'arrive moi même de refuser le dialogue sur certains sujets, comme les passions de ma mère, que je ne partage pas du tout, voire qui me contrarient, mais je la respecte. Je refuse donc le dialogue avant tout pour éviter tout énervement de ma part, et donc toute réaction d'agressivité.
En revanche le fait de refuser le dialogue alors qu'on est en détresse psychologique face à un événement inattendu reste un mystère pour moi.
C'est une attitude dénuée de toute logique à mon sens.
Pourquoi hausser le ton et se fâcher après moi? Je ne suis pour rien dans la chute impromptue du carton et son contenu, pas plus que je ne suis responsable de la configuration de la salle d'eau ayant facilité la chute... Pourquoi est-ce que je me retrouve à me faire gueuler dessus alors que je cherchais à apaiser ma mère???

Bon a posteriori, je comprends, mais sur le coup, ça ne fait que générer une profonde incompréhension, parce que "je veux aider" et on ne m'écoute pas, ce qui me semble être profondément contre productif.
Je sais pourtant bien que les autres ne sont pas moi et fonctionnent autrement.

Mais je trouve souvent que les autres ne sont pas logiques (je dois avoir du sang vulcain... cf Star Trek et Mr Spock), même si je ne suis pas (du tout, au contraire) dénuée d'émotions.

Hier je me suis retrouvée en surcharge sensorielle (le bruit dans la maison, qui est particulièrement "acoustique") et émotionnelle (la douleur de ma maman, fut elle psychologique, dans la salle d'eau, son agressivité face à mon intervention, son refus d'écouter, sa remarque erronée quant à mes "exigences" face aux autres quant à ce que je propose et ce que j'applique à moi même... car je propose et expose ce que je sais fonctionner pour moi, et donc le déni que je puisse avoir fait ce chemin là est très blessante...).

Bref, j'étais perturbée bien plus qu'en colère.

J'ai le sentiment de désarrois que certains de mes proches ne voient simplement pas les efforts que j'ai fais pour modifier mes schémas réactionnels (ce qui est difficile, lorsqu'on ne comprend pas bien les autres). Pourquoi donc ma mère continue-t-elle de prendre la mouche dès que j'essaie (avec grande maladresse) de l'aider à gérer ses émotions de frustration?
 
Attention, je ne dis pas que c'est ce qu'elle ressent véritablement (je ne suis pas télépathe).
C'est ce que je perçois, moi, comme étant les émotions que, elle, traverse "probablement", vu de l'extérieur, avec mes déficiences en matière sociale.

Autant dire que, entre ce que je ressens et la réalité, il peut y avoir l'épaisseur d'une feuille de papier bible comme la largueur du Grand Canyon!!!

J'en ai conscience.
Mais la conscience rationnelle ne change pas les ressentis.

Donc voilà, j'ai appris à prendre de la distance face aux situations anxiogènes et émotionnellement "dérangeantes" de mon quotidien individuel, à les regarder avec une certaine distance, avant de chercher à résoudre là chose.

Parfois il me faut un temps pour moi, pour évacuer l'émotionnel (m'assoir et pleurer un bon coup), puis je m'attelle au nettoyage ou toute autre action appropriée, en pleine conscience de mes actes, en m'efforçant de ne pas laisser mes pensées gigoter et interférer, ce qui me rend maladroite et gourde (au sens "gourd"), et présente un risque non négligeable d'erreurs d'appréciation lors des opérations, qui font que je me cogne dans les murs, penche mal la balayette, etc, et provoque de minis accidents, après l'accident principal.

Ensuite, quand tout est "remit en ordre", je dois impérativement me donner du temps de récupération, car tout cet enchaînement m'épuise nerveusement.
Je dois continuer de m'efforcer de ne pas cogiter. Alors je lis ou je passe à une activité répétitive mettant en jeu ma logique (comme certains jeux de "puzzles" complexes sur internet, comme Farm Heroes Saga). Je lis ou joue jusqu'à ce que mon équilibre soit rétabli.

Si la crise était vraiment importante (blessure physique, notamment), je dois impérativement dormir (souvent plusieurs heures) avant de pouvoir reprendre mes activités.

Je fonctionne comme ça depuis des années.
Je n'avais jamais réalisé vraiment que je fonctionnais comme ça.
Il aura fallu que je le mette par écrit pour le comprendre vraiment.

Quand je "viens au secours" d'une personne qui me semble énervée ou en colère contre une chose ou contre un incident, je ne cherche en aucun cas à donner des leçons ou être pédante.
J'essaie en fait, avec une maladresse terrifiante de partager mon expérience.
Mais pas du tout au bon moment.

En tout cas, ce sont des réactions qui se travaillent, s’apprennent et, en ce qui me concerne, demandent à être entretenues en conscience.

Il ne s'agit pas de stoïcisme mais de protection émotionnelle, luttant contre le stress et l'anxiété, barrières à une vie épanouie.

En relisant, je trouve que ça fait un peu "prof" ou "notice technique", mais je n'arrive pas à trouver d'autres termes.

Hier, je me suis plongée à cœur perdu dans Farm Heroes Saga...