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dimanche 11 décembre 2016

Ancrage émotionel, sentiments, confiance...

Pour moi, les relations interpersonnelles comportent une quantité incroyable de sentiments et d'émotions concernant les autres, comme les couleurs d'une palette, et ces sentiments se mélangent pour donner un sens aux relations.
Pensez aux mandalas des moines tibétains, créés à base de sable coloré... Certains sont très complexes...
D'autres mandalas, comme ceux qu'on peint sur des galets, sont très simples et limités à quelques nuances d'une ou deux couleurs...
 ...
Cela peut paraître étrange à la plupart des gens, mais la gestion des émotions et des nuances que je ressens vis à vis des autres personnes a longtemps été extrêmement problématique pour moi.
Le fait est que mes sentiments ne sont pas cloisonnés par les "règles tacites" de la vie en société, qui reposent entre autre sur la culture dans laquelle nous vivons (en France, et en Occident en général, ce sont les règles de la morale judéo-chrétienne qui constituent ces règles).

Je n'éprouve pas de honte à ressentir certaines émotions qui semblent opposées, vis à vis de telle ou telle personne. On peut apprécier quelqu'un et en voir peur, souhaiter s'en éloigner. On peut apprécier la stabilité mais fréquenter quelqu'un qui ne l'est pas (si cette instabilité est prévisible, ça peut se gérer). Je peux être triste et heureuse en même temps et je peux avoir de l'espoir tout en restant désabusée et sur la défensive...
On peut aimer quelqu'un et ne pas supporter sa présence, même si c'est dur à vivre.
Je ne suis pas non plus gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...

C'est une façon de ressentir les choses qui peut être très déstabilisante pour la plupart des gens.
On parle souvent de "polyamour" pour décrire cette façon de ressentir la vie et les gens.
En ce qui me concerne, je ne suis pas sûre de vouloir vraiment nommer ma façon d'être. Elle est personnelle et nous avons beau être forts nombreux sur Terre, il me semble que nous sommes tous des individus à part entière.

Pour en revenir à l'amour, n'aime-t-on pas les membres de sa famille, ses amis, chacun d'une façon toute particulière?
Pourquoi serait-il considéré comme malséant d'aimer, d'être attaché, à plusieurs personnes à la fois, chacune d'une façon particulière ? En quoi est-ce que l'affection, l'attirance, le désir, l'amitié, devrait être réservée à une seule et unique personne à qui on se réserverait exclusivement ?

Les émotions sont innombrables et fascinantes.
Mathématiquement incalculables, physiquement invisibles et psychologiquement tellement complexes que les nuanciers émotionnels établis par certains auteurs ont de quoi donner le vertige :
Certains ouvrages ont essayé de les compter et on dépasse les huit cent entrées...
De quoi faire...
Je commence à avoir une bonne idée de l'immensité des cette palette émotionnelle.


Non pas que je ressente toutes ces émotions, mais je perçois la complexité des choses, et cette complexité explique en grande partie pourquoi j'ai si souvent été perdue face aux autres.
La plupart des gens restent figés dans des codes de bonne conduite qui segmentent la vie familiale, la vie amicale, professionnelle, sentimentale, sexuelle, etc.

Ils semblent également segmenter les émotions et les sentiments qui sont "acceptables" selon les situations. C'est ce qu'il m'a semblé devoir faire pendant une grande partie de ma vie, pour être "socialement acceptable", justement...

J'ai essayé d'agir ainsi, de m'approprier cette classification binaire de ce qui se fait ou non se sait pas, de ceux qu'on aime et ceux qu'on aime pas. J'ai vraiment essayé.

Mais je ne suis pas comme ça.
Je ressens les gens et les relations interpersonnelles.
Je ne me sens pas capable de cloisonner mes émotions.

En matière de relations interpersonnelles, j'ai un besoin émotionnel fondamental : la confiance.
La confiance, c'est la sécurité.
La confiance, c'est le respect de la personne que je suis, de mes valeurs intrinsèques et de mon intégrité morale comme physique.
Le langage verbal et non verbal sont essentiels pour que ma confiance soit ancrée fermement.
L'être et le paraître.
Le dire et le faire.
Les divergences entre ce que disent les gens et leur façon d'agir sont des choses complexes à gérer pour moi. Parfois c'est de l'humour, d'autre fois, c'est de la manipulation.
Comment faire la différence?!?

Quand je suis confrontée à ce type de situation, j'ai l'impression d'être face à une personne qui me dit que le bleu est une teinte similaire à celle du orange! Ou que le jaune et le violet se ressemblent tout à fait...
Dans ces cas là, je tend à "légèrement" perdre les pédales.
J'ai beau savoir que certaines personnes ne font pas exprès d'être ainsi (ils sont peut être daltoniens...?), le manque de logique et de cohérence entre leur "dire" et leur "faire" me fait l'effet d'une trahison, ma confiance est dévastée et, de fait, je peux devenir moi même dévastatrice.


Je me coupe de ces personnes, quand je le peux, parce que je ne supporte pas les incohérences.
Elles me font littéralement du mal.
C'est paradoxal car je sais très bien que je suis moi même une vraie pelote de contradictions.
Mais me concernant, il faut tenir compte du fait que j'ai tenté, par toutes sortes de moyens possibles, et ce depuis ma petite enfance, de me fondre dans la masse, de couler dans un moule qui n'est pas fait pour moi: j'ai tenté de me suis déformer et ai essayé de faire miennes des idées avec lesquelles je me suis pourtant très tôt sentie en profond désaccord.
À un certain moment, je ne savais plus qui j'étais, ce que je ressentais, comment je pouvais me respecter... À ces périodes périlleuses de ma vie, j'ai eu tendance à "passer la main" du contrôle à des tiers, entrant dans des relations d'emprises très néfastes.

Mon ressenti personnel repose sur la confiance que les autres m'inspirent.

Parce que j'étais perdue et que je ne savais comment me positionner face à la société, on a abusé de moi, de plusieurs manières différentes et à plusieurs reprises.
Ces expériences ont été traumatisantes et m'ont rendue méfiante.

Je tend à m'attacher fermement aux personnes en qui j'ai confiance. Dit autrement, ce que j'appelle mon ancrage émotionnel vis à vis des personnes que je côtoie est d'autant plus fort selon le lien de confiance qui m'unit à elles.
C'est pour cette raison que j'ai un conflit émotionnel extrêmement douloureux avec ma mère.
Mon rapport de confiance vis à vis d'elle est totalement dysfonctionnel.
Je l'aime avec des centaines de nuances, qui font des tourbillons magiques, mais je continue de ne pas réussir à avoir confiance en elle, et ça, ça bousille tout.

Il y a les personnes auxquelles je suis attachée, même de manière infime, même si elles me sont pratiquement étrangères...

Il y a les personnes à qui je ne suis pas attachée du tout, que je fréquente mais envers lesquelles je me sens totalement étrangère...

Et il y a les personnes à qui j'ai été attachée mais qui ont, à un moment ou un autre, abusé de ma confiance, que ce soit volontairement ou non.

Quand j'ai le sentiment qu'on me ment, qu'on essaie de me manipuler, qu'on tient pour quantité négligeable mes opinions, ma sincérité ou la confiance qu'on peut m'accorder, le lien de confiance se brise. Je suis blessée, mais au delà, je suis (un moment) en colère, aussi (blessure narcissique?), puis ces personnes me deviennent étrangères. La résilience passe, je prend conscience que la relation était dysfonctionnelle, vouée à l'échec, et je passe à autre chose.
Je ne cherche pas à blesser ces personnes. Elles ont simplement rejoint la foule d'anonymes et je cherche à les éviter parce que je suis mal à l'aise en leur présence.

On m'a dit que je peux être très "dure" vis à vis de ces personnes (qui ont généralement porté atteinte à ma confiance).
On me l'a fait remarquer à plusieurs reprises et j'en suis consciente.
Le savoir ne change rien.
La confiance que je peux avoir en une personne, et qu'elle peut m'inspirer, est un élément d'ancrage émotionnel très fort.

Mon entourage est très restreint, j'essaie de choisir mes amis avec soin.
Peu à peu, j'apprends à me protéger, à me préserver. Quitte à exclure toute menace potentielle dès qu'elle commence à me sauter aux yeux.

Je n'étais pas comme ça, pendant très longtemps.

Avant, j'étais la bonne poire. La fille gentille, sympa.
Je me suis même mariée, comme ça...
Mais je me suis blindée, depuis. Ces derniers mois, surtout.
Plutôt que prendre des coups émotionnels, maintenant, je préfère me barricader et être honnête avec moi même avant tout.
Mettre en doute la confiance qu'on peut avoir en moi, de quelque manière que ce soit, c'est une chose qui peut être dévastatrice... pour les autres.
Moi, je m'en remet désormais très vite.
Trop vite, au gout de ces autres.
Je n'y peux rien, je suis comme ça.

Quand je choisi d'exclure quelqu'un de mon entourage, de me détacher d'une personne, ce n'est pas par désamour, par lassitude ou en raison d'une autre émotion peu glorieuse. C'est véritablement parce que je me sens, d'une manière ou d'une autre, menacée. Physiquement ou plus généralement, psychologiquement.
Quand je me détache de cette personne, les couleurs qui composaient mon ancrage émotionnel à cette personne disparaissent rapidement de mon être... Elles sont balayées, plus ou moins vite... et puis c'est fini, il ne reste plus rien, sauf quelques grains de pigments accrochés ça et là...

Il n'y a pas un vide.
Parfois une sensation de "manque" subsiste, comme quand on arrête de prendre une drogue.
Ce sevrage se fait d'autant plus facilement si la personne persiste dans son attitude "toxique".

Cela s'est produit plusieurs fois dans ma vie.
Plusieurs fois récemment.

J'ai fini par admettre que je suis ainsi.

Mais j'ai le sentiment d'aimer avec davantage de sincérité et d'honnêteté les gens que je côtoie, à présent... Je suis franche et entière. Directe. J'ai besoin que les autres sachent l'être aussi, sans passer par des méandres complexes, sans se cacher derrière des explications, sans employer des moyens détournés, quelle qu'en soit la raison.
Je crois que la majorité des gens sait être comme ça, mais que je me suis beaucoup focalisée sur les gens qui ne le savent pas...

jeudi 14 juillet 2016

Aimer...

Comme pour tout un tas de choses, j'ai souvent de grosses difficultés à comprendre ce que je ressens, ce qui fait que je suis obligée d’accumuler un grand nombre d'informations, façon documentaliste.

L'Amour est une des émotions les plus ingérable que je connaisse.
J'ai du mal à aimer.

Je sais que j'aime, mais c'est quelque chose qui ne va pas de soi, qui n'est pas du tout simple, beau et merveilleux.

Aimer, pour moi, c'est compliqué et souvent douloureux.
J'ai besoin d'en parler.

J'ai "L'intelligence émotionnelle" qui sédimente sur ma table de nuit depuis 18 mois...
Le l'avais déjà avec moi quand j'ai été hospitalisée.

Je ne l'ai toujours pas lu.
Je crois qu'il est temps que je me plonge sérieusement dedans.

920 pages  pour "Analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions, et ceux des autres".

J'ai d'ailleurs eu l’occasion de lire sur Asperansa que certaines personnes avaient trouvé dans cet ouvrage beaucoup de réconfort...

L'amour.

Kessecé ?
 
Pas "juste" l'amour sensuel et sexuel qui existe entre deux partenaires qui s'aiment bien, mais l'Amour, là, celui qui fait que les gens se mettent en couple, vivent ensemble, font éventuellement des enfants, tout ça...
Qu'est ce que c'est ?
Pourquoi est-ce que, alors que c'est censé être beau et merveilleux, je n'arrive pas quant à moi, à ressentir ce super truc sans fondre les plombs ?

Malgré mes efforts, l'amour ça reste très "conceptuel", pour moi.
Je me suis souvent et sincèrement attachée aux autres, j'aime encore plusieurs de mes ex, d'une certaine façon (pas tous, non plus...) mais l'état amoureux reste très problématique pour moi...

C'est quelque chose de vraiment, vraiment douloureux et éprouvant.
Le genre de choses qui me donnent envie de m'enfuir, soit disant pour avancer.
Sauf que parfois, surtout quand l'autre est tout à fait à l'écoute, mieux vaut rester pour avancer.

Peut être qu'il serait temps que je me plante en face de mon problème, que je le regarde frontalement et que je lui casse la figure une bonne fois pour toutes...?
Jusqu'ici, je dirais que j'ai eu des sortes de mouvement de dévotion, me portant vers des personnes et des relations idéalisées.
J'ai aussi déversé des tonnes de "je t'aime" bien dégoulinants de sentiments, très démonstratifs.
Peut être pour essayer de ressentir davantage le truc ?

Sauf que l'amour, en fait, ça se construit, ma brave dame.
Il y a d'abord la passion (parfois charnelle, parfois intellectuelle, parfois les deux ensemble), et ensuite, ben il faut communiquer.
Oups.
Là comme ça, on pourrait croire que je communique énormément avec les autres.
C'est faux : je barjotte dans mon coin, jusqu'à me transformer en matière dangereuse type nitroglycérine...
=> très mauvais.

Le hic c'est que j'ai souvent tendance à penser qu'on voit en moi comme dans un livre ouvert (je sais que c'est faux, bien sûr), et donc je ne communique pas sur mes besoins personnels (très étendus), ce qui a pour conséquence logique de créer des désaccords, des tensions, des rancœurs, etc...

Je suis capable de manifester un i
ntérêt et un goût très vif pour une personne, pour une source de plaisir ou de satisfaction.

J'ai eu de vives inclinaisons pour d'autres personnes, ayant un caractère souvent sexuel pour commencer, puis passionnel.

Puis j'ai eu envie que cela cesse.

J'aurais eu envie que ces attirances se transforment en amitiés sincères, mais je suis obligée de constater que la grande majorité de l'humanité ne fonctionne pas ainsi en matière de continuité des relations.

Soit on aime, soit on n'aime plus, voire on déteste.

Objectivement (et subjectivement, aussi), je ne comprends pas cet état d'esprit cloisonné.
Qui plus est je ressens un truc de malade.
L'allergie à la relation de "couple".

"Je t'aime parce que tu es quelqu'un pour qui j'ai de la tendresse, par qui je suis attirée intellectuellement et sexuellement, mais je n'ai aucun désir de former un couple au sens sociologique avec toi."

C'est une formulation des choses qui est "légèrement" choquante, je crois.

J'aspire d'abord à une amitié sincère, honnête, éventuellement sexuelle avec quelqu'un.
Mais je crève de trouille à l'idée de former une "entité couple" avec qui que ce soit.

...

La majorité des gens semble "équipé" émotionnellement pour vivre en couple.
Comme la plupart des femmes le sont pour être mères.
Je ne le suis ni pour l'un, ni pour l'autre.

Je n'ai aucun regret concernant la maternité.

Concernant la vie à deux, c'est plus complexe.
Je préfèrerais ne pas souffrir de l'attachement que je suscite chez les autres, et je préfèrerais être stérile. Les deux m'économiseraient bien des peines.


Sauf que j'aime aimer et être aimée.

Même si je ne suis encore jamais parvenue à développer de relation heureuse dans le mode de vie "couple".


J'ai le douloureux sentiment que je ne sais pas "aimer" de manière pérenne.

Par moment, je me dis que je n'ai plus envie d'essayer.

Dans ces moments là, je n'ai plus envie de continuer à trancher dans ce qui fait mon âme pour essayer de m'adapter à un mode de vie dans lequel je ne trouve pas ma place.


Sauf que ce n'est pas ce qu'on me demande.
C'est moi qui choisi de me mutiler, pas l'autre.

Si je ne sais pas communiquer sur ce qui me blesse, me manque ou me mes mal à l'aise, comme l'autre peut-il le deviner ? À moins d'être extralucide, c'est impossible. Donc... c'est purement impossible!

L'amour est censé être "un s
entiment très intense, un attachement englobant la tendresse et l'attirance physique entre deux personnes"... (Enc. Larousse).

J'ai de la tendresse pour lui, et de l'attirance physique.
Je ne peux pas le nier.
Je l'aime.

Je le sais très bien au fond de moi.
Mais l'amour reste quand même une notion conceptuelle et abstraite.

L'Encyclopédie Larousse propose un article très intéressant sur l'amour.
J'éprouve cette palette de "sentiments très intenses" qui constituent ce qu'on qualifie d'amour.
Je suis également frappée par la véracité fondamentale de la discussion concernant l'amour, le désir et la sexualité :

"De nos jours, l'épanouissement sexuel, considéré comme une part intégrante de l'amour, sert parfois à mesurer la qualité du lien. Or, attirance sexuelle et capacité à vivre ensemble ne sont pas directement superposables. Une très bonne entente sexuelle spontanée, fondée en partie sur des similitudes de sensualité et de fantasmes, peut exister entre deux êtres par ailleurs mal assortis en matière de goûts ou de valeurs morales. À l'inverse, une grande complicité affective et intellectuelle peut s'accompagner de divergences sensuelles.
Dans le domaine de l'amour et du sexe, comme dans bien d'autres, il faut se garder des idées reçues et comprendre l'importance de la tolérance envers l'autre pour pouvoir avancer ensemble sur le chemin de la vie et mieux s'aimer."

J'éprouve actuellement un fort sentiment amoureux.
Seulement ça me fait beaucoup, beaucoup de mal.

Trop de mal pour que je l'accepte ? Par moments.

Sauf que je persiste, et je veux persister.

L'amour, comme dans de nombreux domaines en ce qui me concerne, c'est le chaos.
Je survis et je souffre.

Entre refuser d'avoir mal et accepter d'en parler, il y a un gouffre.

Que j'ai décidé de franchir.

L'Amour heureux, partagé entre deux personnes passe pour être une chose naturelle et innée.
Visiblement, pour la grande majorité des gens, c'est une chose simple, qui ne requiert pas d'apprentissage.
Mais c'est une illusion.
L'Amour n'est pas simple.

Ma psychiatre m'avait parlé, voici déjà un petit moment, de Trouble de l'attachement, à mon sujet.
Sur le coup, je n'étais pas d'accord.
Ensuite, j'ai beaucoup lu sur le sujet.


Le hasard (ou le bon sens de la rédaction?) a voulu que le N°21 du magazine "Le cercle psy" contienne un dossier sur l'attachement, en plus de celui sur "Le handicap invisible des femmes Asperger".
Rien que l'éditorial, intitulé "L'attachement, avec détachement" est parlant quant à la complexité de la "théorie de l'attachement".

Je cite une partie de l'éditorial :
"Si je suis aimé à l'aurore de ma vie, alors que je construis tous mes points de repère, que je découvre mes émotions, que j'explore les merveilles et les dangers du monde, alors je me sens en confiance, sûr de moi, je suis bien équipé pour cheminer vers l'inconnu. L'amour est comme une arme et une bénédiction."
Cet extrait parle de la théorie de l'attachement, cette théorie qui voudrait, entre autre, que notre capacité à aimer les autres dépende de l'amour qu'on a reçu dans la petite enfance... sauf que :
"Elle suggère encore trop souvent, en creux, que tout repose sur la mère".
Justement, pendant longtemps on a fait "porter le chapeau" des diverses formes d'autisme aux mères.

Je pense que l'amour maternel que j'ai reçu lors de ma petite enfance était "normal", ainsi que celui de mon père, de ma sœur, de mes grands parents etc.
C'est autre chose qui a "déconné".

Pourtant je présente malgré tout ce qui ressemble fort à des "troubles de l'attachement".

Je ne sais pas aimer.

Pire, je suis terrorisée par la palette incroyable de sentiments que l'amour génère en moi.

L'Amour n'est pas une chose rassurante pour moi, ce n'est qu'une succession de coups de tonnerre, une tempête, un ouragan constitué de choses extrêmement violentes que je ne comprends pas et que je subi en m'efforçant de me dire que ça va passer, que ça va aller mieux, que ça va s'améliorer.
Mais c'est de pire en pire et ça me fait de plus en plus mal.
L'amour n'est pas douceur et caresse pour moi.
C'est douleur et violence.

Je me disais encore hier que je n'ai ni la volonté ni la persévérance de continuer à essayer d'arranger les choses dans une relation qui est extérieure à ma cellule familiale.
Sauf que j'ai vraiment cette volonté, et la persévérance, aussi.

Sans sentiment amoureux, ma vie serait plus simple.
Mes relations amicales et autres seraient plus simples.


Mais ma vie serait vide, aussi.

Je préfère l'amitié à l'amour.
C'est moins dangereux.

Parfois, l'idée de ne plus jamais avoir de "vie de couple" m'est extrêmement rassurante...

La vie de couple me semble être une cage étroite pour mon âme.

Jusqu'ici, je ne me suis jamais totalement épanouie, en "couple".
Après plusieurs tentatives infructueuses, une partie de moi aimerait se convaincre que la vie de couple ne me convient pas. Mais mon cœur me tire dans une autre direction.

Lors d'une relation "amoureuse", en couple, je deviens obsédée par l'autre, ses attentes, ses besoins, ses soucis, et je me met à nier mes attentes, mes besoins, mes soucis...

J'aimerais avant tout que nous soyons amis.

Trouver un ou une ami(e) qui ne va pas me juger, qui va rester à mes cotés, même en cas de désaccord, qui va être à l'écoute et à l'écoute de qui je suis, qui va  me soutenir en cas de coup dur,  moralement, quelqu'un qui va m'encourager quand je réussi, quelqu'un qui ne va pas rapporter à lui ou à ses expériences ce que je vis, mais se montrer attentif, même si ce n'est que de loin en loin... quelqu'un pour qui je vais agir de même... C'est cela, l'amitié.
C'est tellement plus que l'amour seul, cet attachement affectif et physique.
L'idéal serait de partager un attachement affectif, physique et amical avec quelqu'un. Sans préjugés, sans jugements, sans toutes ces choses qui parasitent les relations...

L'amitié.
Cela, c'est vraiment rare et précieux.
Si rare que je n'ai jamais rencontré personne qui puisse être mon ami.
Sauf lui.

Je n'avais que ma sœur. Mes parents.
Mais on ne peut pas tout partager avec les personnes qui appartiennent aussi étroitement au cercle familial.

L'amitié... c'est pour moi un sentiment d'affection puissant entre deux personnes.
Un attachement et une sympathie qu'une personne témoigne à une autre
, en lui montrant bienveillance, gentillesse, chaleur, et ce dans les relations sociales, privées ou publiques... Un ou une amie, c'est cette personne qui sait soutenir sans forcément donner des conseils, qui s'intéresse à l'autre pour ses qualités intrinsèques, même quand elle ne partage pas les mêmes opinions.
Ce sentiment si fort et si inexplicable en même temps.

Ma sœur a de nombreux copains et une seule véritable amie.

...

Pour en revenir à l'amour et à la vie de couple...
Avant de vivre avec l'homme qui est devenu mon mari, je ne m'étais jamais imaginé vivre en couple.
Même pendant nos années de vie commune, je continuais à me dire que nous définir, lui et moi comme un "couple", ça n'avait aucun sens.

Je n'avais pas d'objectif de vie avec lui, et j'ai toujours su que tôt ou tard, il faudrait tomber le masque.
Toutefois, avec la maladie, les choses se sont complexifiées. Aujourd'hui, même s'il m'est difficile d'aller le voir, car je souffre beaucoup de le voir souffrir, il est hors de question pour moi de divorcer. L'attachement que j'ai pour lui est devenu extrêmement complexe et stable.

...

Se sentir aimé est censé être quelque chose de fort et de positif.
En ce qui me concerne, j'ai avant tout besoin d'être encouragée à agir, à avancer dans la vie, en sentant qu'on m'encourage.
Ou tout du moins qu'on ne me désapprouve pas ni qu'on me considère avec persévérance comme une personne fragile.


Le premier de mes besoins, c'est de m'écouter et de ne pas m'imposer à moi même des souffrances que je peux m'épargner. Mais aussi de tenir bon pour avancer, au lieu de m'enfuir, toujours.




samedi 23 avril 2016

Retour chez ma psychiatre... Tout va bien

Dans plusieurs de mes précédents articles, j'avais décris mes sentiments concernant ma psychiatre, lorsque j'ai essayé d'évoquer les TED (Troubles Envahissants du Développement) avec elle, à un "entre deux portes"...

Finalement, mon rendez vous de ce mardi 19 avril s'est très bien passé.
Elle ne pense pas que je présente de TED ni que j'ai un éventuel TSA (Trouble du Spectre Autistique). Et donc pas de syndrome d'Asperger.
Mais elle a en revanche bien compris l'importance que les choses avaient pour moi et a donc appelé pour moi le Centre Expert Autisme Adultes de Niort pour moi, m'a fourni la liste des choses à leur faire parvenir et l'adresse où envoyer le tout.

Certes elle ne m'a pas fait de courrier, mais elle n'est pas fermée.

Son diagnostic me concernant serait "Troubles de l'attachement".
Moui. Mais non.
Il faudra que nous en discutions, car ça fait 10 ans que j'ai moi même exclus les troubles de l'attachement de mon tableau diagnostic...

J'aime très fort mes deux parents, ainsi que ma sœur.
J'ai toujours cherché à être proche de mes parents, que ce soit de mon père ou de ma mère. J'aimais peu le contact "non maîtrisé" avec les autres et n'appréciais pas trop les câlins, mais malgré tout je suis très attachée à ma mère et je souffre beaucoup des incompréhensions mutuelles que nous avons visiblement développé au fil du temps.

Je ne sais pas quel était mon comportement au juste, avant 3 ans. C'est vague.
Je n'ai pas le souvenir d'avoir refusé d'être touchée. J'aimais beaucoup que maman prenne soin de mes cheveux, que nous prenions le bain ensemble, avec ma sœur ou avec notre mère.
Pour un certain nombre de choses, il me faudrait l'opinion de mes parents...
Je n'ai pas le souvenir d'avoir fait de crises de rage précoces. J'en ai fais par la suite, mais elles étaient liées à des moments où je me sentais en position d'injustice sans motif valable.

Passé 3 ans, enfant et adolescente, je ne vois pas quelles ruptures ou négligences j'aurais pu subir. À part les enfants de la nounou qui n'avaient rien de doux avec moi et qui abusaient régulièrement de ma grande crédulité, j'avoue que je reste dubitative...
J'acceptais parfaitement le fait d'être dépendante de mes parents, de mes grands parents, de ma tante et de mon oncle. J'avais horriblement consciente d'en être dépendante et j'avais honte, parfois, surtout vers l'adolescence et lorsque j'étais jeune adulte. Mais rien à voir avec une non acceptation.
Loin d'être égoïste et centrée sur mon plaisir, j'étais avant tout perdue au milieu des choses à faire à la maison, les procédures à mettre en jeu, les rituels sociaux à respecter...
N'ayant pas vraiment changé de cadre de vie, je ne peux pas dire que j'y ai mal réagi.
Pour ce qui est d'être familière avec les étrangers, ça a pu arriver, mais je me sentais au contraire "sauvage" et tout changement dans mes habitudes sociale m'épuisaient.
Je ne savais purement et simplement pas sourire vraiment avant l'âge de 20 ans, aussi je ne vois pas du tout comment j'aurais pu "sourire de manière artificielle". Par ailleurs, depuis l'école maternelle, je me suis toujours sentie littéralement bombardée d'émotions, diverses, variées et parfois totalement antagonistes et effrayantes.
Les attentes des autres étaient et sont toujours terribles pour moi, car je sais très bien que je ne les perçois pas, ou mal, que je me fais des idées en permanence et j'ai toujours peur de "tomber à coté de la plaque"...
Les punitions m'ont toujours atteinte avec une force et une violence terrible, psychologiquement et physiquement (comme des coups de poing dans la poitrine ou sur les oreilles).
J'ai toujours été hyper-empathique. Je ressens trop. À un point tel qu'à une période de ma vie, j'ai purement et simplement essayé de ne plus rien ressentir... mais ça a été pire encore.

Le respect des autres est pour moi un fondamental du "vivre ensemble". Ne pas faire aux autres ce que je ne souhaite pas qu'on me fasse. Ne pas détruire ou salir des choses gratuitement, à fortiori quand elles ne m'appartiennent pas, ne pas agresser physiquement les autres...

Autant faire se peut, je respecte toutes les normes autant que possible, à moins d'être entraînée par des tiers à faire le contraire, mais toujours avec une grande anxiété, une "peur de l'autorité" exacerbée.

Bref, je ne suis pas une "bad girl", je ne suis pas une rebelle.
Je n'ai pas toujours été heureuse, ça c'est sûr, mais c'est avant tout parce que je ne comprenais pas que les autres, condisciples, enseignants, adultes etc ne comprennent pas que j'étais perdue. J'étais perdue au collège, au lycée, à devoir naviguer entre les salles, les bâtiments, les étages, à devoir connaître mon "emploi du temps", à devoir respecter des plans de classe, à devoir respecter les méthodes de tel ou tel prof en matière de notes de cours...
J'avais perpétuellement l'impression d'être en faute.

À la maison, je me sentais stupide et j'étais en colère, semaine après semaines, quand je ne comprenais pas qu'on me reproche de ne pas avoir étendu le linge, alors qu'on ne m'avait pas clairement demandé de le faire. Certes il était dans le sac à linge, mais je ne comprenais pas qu'on me reproche de ne pas l'avoir étendu, alors qu'on ne m'avait pas laissé de consignes allant dans ce sens. J'ai en quelque sorte appris à comprendre que, quand le linge était dans le sac dans le couloir, je devais l'étendre...
Mais le toucher de certains textiles humides représente une torture tactile (la laine mouillée me donne des frissons "électriques" dans tout le corps et une sensation de malaise général). Sans compter l'angoisse de ne pas faire les choses "correctement"...

Bref, je ne pense pas que ce genre de chose soit du ressort des troubles de l'attachement...

Nombre des faits cités ci-dessus ne "collent" pas du tout aux principales manifestations des troubles de l'attachement...

Qu’est-ce que le trouble de l’attachement?

          
Le trouble de l’attachement se caractérise par une incapacité à établir un lien sélectif avec une figure d’attachement (souvent un parent) dans la petite enfance. Cette problématique peut toucher des enfants qui ont vécu une rupture du lien mère-enfant (adoption, maladie de la mère, grossesse difficile, décès de la mère, placement précoce de l’enfant en famille d’accueil, etc.). Ce trouble entraîne des problèmes sérieux au niveau émotionnel, social, affectif, de la confiance en soi, du respect des normes et des études. Certaines conséquences sont irréversibles.

Quelles sont les principales manifestations?

Chez l’enfant de moins de 3 ans :
  • Pleure sans arrêt ou, au contraire, pleure rarement (bébé trop facile).
  • Ses pleurs sont les mêmes quel que soit son besoin (faim, douleur, colère, tristesse, etc.).
  • Ne supporte pas beaucoup d’être touché.
  • S’accroche peu quand on le prend dans les bras.
  • Extrêmement résistant au bercement (raide comme une planche).
  • Préfère rester dans son parc plutôt que d’être pris dans les bras.
  • N’aime pas être tenu dans les bras, s’assoit sur les genoux dos à sa mère.
  • Ne regarde pas beaucoup l’adulte, ne le suit pas des yeux.
  • Ne répond pas aux sourires par un sourire.
  • Ne reconnaît pas son père ou sa mère. Plus tard, il demande à une autre personne que ses parents de le prendre dans les bras.
  • Ne rend pas les câlins.
  • Fait des crises de rage dès qu’il n’obtient pas ce qu’il veut.
  • Veut tenir son biberon tout seul dès que possible, manger tout seul et faire un maximum de choses tout seul.
  • Cherche souvent à attirer l’attention en faisant du charme ou en cassant quelque chose.
Chez l’enfant et l’adolescent :
  • A vécu plusieurs ruptures ou de la négligence sévère (ex : plusieurs changements de milieux de vie).
  • N’accepte pas d’être dépendant de l’adulte ; centré sur son propre plaisir, ne compte que sur lui-même, ne recherche pas le réconfort lorsqu’il est anxieux.
  • Ne réagit plus aux changements de milieux de vie.
  • Trop familier avec les étrangers.
  • Aucun adulte ne semble plus significatif qu’un autre.
  • Recherche l’attention de façon excessive.
  • Sourire artificiel et absence de vraies émotions.
  • Agit en fonction de ce que les autres attendent de lui.
  • Manipulateur, centré sur ses intérêts.
  • Réagit mal aux compliments et aux récompenses.
  • Lorsqu’il passe un bon moment, il détruit le lien avec l’adulte par la suite.
  • Intolérant à toute attente de l’adulte à son égard.
  • Admet rarement ses torts même s’il est pris sur le fait.
  • Rien ne l’atteint, même pas la punition.
  • Apprentissages difficiles; besoin d’un l’adulte près de lui pour fonctionner.
  • Relations conflictuelles avec les pairs; veut tout contrôler, manque d’empathie et de chaleur, partage difficilement l’attention de l’adulte.
  • Dépasse toutes les limites.
  • N’a pas de respect pour les autres.
  • N’a pas le sens du bien et du mal (mensonges, vols, vandalisme).
  • Se comporte à la maison comme s’il était à « l’hôtel ».

Je vais donc continuer mes séances d'EMDR avec ma psychiatre, qui reste malgré tout une personne en qui j'ai confiance, et je vais faire mes démarches relatives à un TSA éventuel en parallèle.
Pas de soucis.

D'ailleurs...
Là, je me reconnais carrément...

Qu’est-ce que le syndrome d’Asperger ?

Le syndrome d’Asperger fait partie des troubles envahissants du développement (TED). L’enfant qui présente cette problématique peut être diagnostiqué à partir de l’âge de trois ans, mais il arrive parfois que la problématique soit identifiée plus tard, c’est-à-dire à l’entrée à l’école, à l’adolescence et même à l’âge adulte. L’enfant qui présente ce trouble a de grandes lacunes de communication et de sociabilité. Toutefois, il a un développement cognitif et langagier normal.
Il n’existe aucun traitement pour le syndrome d’Asperger. Il s’agit d’un état et non d’une maladie. Toutefois, il est possible d’atténuer les comportements dérangeants et d’apprendre des comportements qui sont socialement acceptés pour favoriser l’intégration sociale de la personne. L’éducation est très importante, car l’enfant peut apprendre les compétences nécessaires pour se préparer à l’indépendance de la vie adulte.

Quelles sont les principales manifestations ?

Si vous remarquez plusieurs des caractéristiques suivantes chez votre enfant, vous devriez en parler à un médecin et il pourra vous référer vers un spécialiste si c’est nécessaire. 

Chez l’enfant :
  • Lorsque bébé, peu de communication par le rire et le babillage.
  • Langage très élaboré comparé aux autres enfants de son âge.
  • Difficulté à entretenir une conversation avec une autre personne. Entretient plutôt un long monologue même si le sujet n’intéresse pas son interlocuteur.
  • Peu ou pas d’amis.
  • Ne respecte pas les règles sociales qui devraient être comprises à son âge ; attendre son tour pour aller dans le jeu, dire au revoir avant de partir, etc.
  • Difficulté à comprendre le sens des expressions courantes et de donner plus qu’un sens à un même mot. Par exemple, si vous dites que vous étiez fatigué hier et que vous avez piqué un somme, il peut vous demander ce qu'est un somme et pourquoi vous l'avez piqué.
  • Ne comprends pas les messages transmis par les signaux corporels (gestes, expressions faciales). Par exemple, si quelqu’un bâille, il ne comprendra pas que c’est peut-être parce que la personne est fatiguée ou parce que le sujet de conversation l’ennuie.
  • Intérêts restreints. Peut avoir un seul sujet spécifique qui l’intéresse et y consacrer tout son temps. A de grandes connaissances sur ce sujet et peut en parler longuement.
  • Culture générale impressionnante.
  • Anxieux ou résistant face à un changement dans sa routine.
  • Problèmes de coordination, maladresse dans ses gestes.
  • Difficulté à gérer ses émotions et à exprimer de l’empathie envers les autres.
  • Grandes capacités d’apprentissage (très au-dessus de la moyenne) dans certains domaines et de grandes lacunes dans d’autres.
  • Sensible aux bruits. Par exemple, se bouche les oreilles dans la cour d’école.
  • Intonation monotone.
  • Fuit le contact visuel.

Chez l’adolescent :
  • Difficulté à comprendre les règles sociales implicites : attendre son tour pour payer, ne pas parler de sa vie personnelle à un étranger, etc.
  • Baisse dans les notes scolaires dès l’entrée au secondaire.
  • Difficulté à s’orienter à l’école et à arriver à temps dans ses cours.
  • Difficulté à s’organiser et à réaliser la tâche demandée à temps.