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lundi 3 juillet 2017

Au secours, je me suis fais une copine !

Oui je sais, c'est pas des mots qu'on est habitué à voir rassemblés.💣

Si j'ai eu quelques copines et copains durant ma scolarité (des copines "paravent", derrières lesquelles je cachais ma solitude et mes bizarreries, en quelque sorte), jamais je ne me suis vraiment fait de copine en "dehors". Sauf ma voisine de 75 ans dans les Hautes-Pyrénées et Faiza, ici, mais parce que elle bossait à la MJC...

De tout temps je me suis "rabattue" sur des personnes qui me sécurisaient, me rassuraient, rompaient ma solitude. Souvent des personnes posées et que j'avais un peu côtoyées avant qu'on devienne légèrement intime.

Quelques fois j'ai eu des relations plutôt amicales avec des personnes.
Je pense à Aline au lycée, à Dorothée, à Tarbes, et quelques copines à la fac, comme Laura...
Mais en règle générale, dès qu'on ne fréquentait plus le même établissement, la relation mourrait.

Je ne sais pas maintenir le lien social et je viens de me rendre compte que je flippe complètement devant une nana sympa, franche, qui a un tempérament que j'aime beaucoup.

Mon anxiété anticipatoire est terrible.
Je ne connais K. que depuis vendredi dernier (moins de 4 jours!) et je sens que son intérêt est sincère, mais ça me fait vraiment flipper.
Elle va bien se rendre compte que je suis nulle et lamentable... non?🙀

Des tas de gens disent de moi que je suis "rigolote" et "attachante" (et bien d'autres choses encore) mais c'est plus fort que moi, là je suis complètement paniquée.

Deux ans que je vais à la salle de sport, que je papote par-ci par-là avec des nanas, et c'est bien la première fois qu'il y a ce "truc" qui se produit.

J'en rêvais, alors pourquoi est-ce que ça me rend malade?
😆


Hier, je flippais tellement que je caressais l'idée de m'endormir pour ne plus me réveiller... 💩 😱
Je tourne vraiment pas rond... 😩

mardi 4 avril 2017

Panique ordinaire...

Il fait beau aujourd'hui, le printemps est là.
Je suis fatiguée.

Je suis souvent fatiguée en ce moment.
J'essaie d'être plus active, ou plutôt de changer d'activités, de cesser de procrastiner, mais si je dois être honnête, j'ai tendance surtout tendance à essayer de tenir le rythme de quelqu'un d'autre que moi.

Parce que j'ai envie d'être avec lui et parce que je suis épuisée d'être moi.

Sauf que je commence à craindre d'y perdre plutôt que d'y gagner.
Au lieu de gagner en confiance en moi, de réussir à surmonter les choses, je me sens rongée intérieurement et j'ai l'impression de perdre une énergie conséquente, dont je ne dispose plus quand j'en ai besoin pour ma "vraie" vie. Sauf que je ne veux pas d'une vie seule et solitaire, recluse à l'écart des choses et des gens.

Ces derniers temps j'ai vraiment peur de perdre pied, je me demande si le "jeu en vaut la chandelle".

En grande partie parce que je ne peux pas m'empêcher de me demander sans arrêt si ce que je fais est "bien", si je ne commet pas des bourdes, si mon comportement est adéquat, si je ne risque pas de déranger ou de blesser émotionnellement les autres.
Du coup je suis épuisée, et donc déprimée, et je le laisse voir plus que je ne le voudrais, alors je m'en veux, parce que je me dis que ça doit être épuisant pour les autres de me voir dans des états pareils...

Je suis allée à une consultation chez un allergologue hier après-midi.
Je suis idiote, je suis sous Lorandatine (Clarytine) depuis des mois, j'aurais du savoir qu'on ne pourrait pas me faire un basique test cutané.
Je n'ai pas prévu que je serais en état de stress intense ni que le médecin me poserait des tas de questions sous mon type de literie et que d'autres interrogations viendraient bourdonner dans mon esprit pendant qu'il remplirait ses formulaires. Est-ce que j'ai déjà fait de l’eczéma? Non, je ne crois pas. De l'urticaire? Au sens médical, je ne sais pas. Il se trouve que j'ai des rougeurs de contact et que je ne peux pas marcher pieds nus dans une pièce donnée chez moi, sinon j'ai les pieds qui virent au rouge. J'ai une hypersensibilité cutanée, est-ce que je fais de l'urticaire, je n'en sais rien. Je n'en sais rien de rien!

Pourquoi ai-je voulu cette consultation chez un allergologue? Pourquoi n'ai-je pas gardé le courrier de mon médecin, pour le rendez-vous chez un autre médecin allergologue, pneumologue celui là, chez qui j'ai rendez-vous début aout? Après tout c'est surtout ma tendance à faire de l'asthme qui m'inquiétait...

Je suis sortie de là avec des examens à faire en laboratoire. Au retour je suis passée devant le labo sans m'arrêter. Je ne me suis pas arrêtée faire mes courses, je suis montée directement chez moi, je me suis déshabillée et je me suis couchée. Il était 17 heure.
J'avais très envie de pleurer, mais sans pouvoir. Je me suis enroulée dans les draps, bien serrée et j'ai dormi pendant trois heures. À 20h15 mon alarme "As tu mangé" s'est déclenchée sur mon téléphone...
Je me suis forcée à sortir du lit.

Il faut boire, manger, prendre mon anxiolytique (qui me semble être un bien maigre rempart contre l'anxiété ces temps ci)...
"Troubles de l’interaction et de la relation" et "troubles du comportement en lien avec défaut de la théorie de l'esprit".

Je reste admirative devant les personnes pour qui les choses semblent aller de soi dans la vie.
Les personnes ordinaires et celles qui le sont moins, mais pour qui la vie n'est pas une zone de guerre permanente.

Les choses à faire, les sorties, ça ne semble pas leur demander d'énergie particulière à accomplir. Pour elles, ce ne sont que des choses ordinaires et banales.
Elles n'ont pas besoin de plans établis pour ne pas perdre pied.

Pourquoi n'ai-je pas su dire plus tôt à mes parents que je ne les comprenais pas, eux, les gens, les autres, ma sœur, la vie, les relations avec les autres, la façon dont ça marche? Je me torture sans fin avec ça. Une partie de moi se dit que si ça avait été le cas, j'aurais été prise en charge de manière plus adaptée, plus tôt, et que ça se passerait mieux pour moi aujourd'hui.

Il n'y a aucun moyen de le savoir.

D'autant qu'à une époque j'ai réussi à me "laisser vivre", mais je ne sais pas ce que j'ai fais de cette fille là.

Même quand un incident ou un événement malheureux se produit, la plupart des adultes savent comment réagir.
Moi je ne sais même pas réagir face à ces personnes.

Je réalise que le fait de souffrir de "troubles de l’interaction et de la relation" fait que j'ai peur des relations humaines. Peu d'amis ou de connaissances. Souvent elles restent superficielles et s'éteignent très vite et je comprend facilement pourquoi : isolée, j'aimerais "tout savoir" des personnes avec qui j'échange, et me conduis avec elles comme si elles étaient dans le même type d'attente. Je dis trop de choses de moi, me confie trop aisément, peut être dans l'attente immature que les autres en fasse autant.
Sauf que la plupart des personnes ne fonctionnent bien entendu pas du tout comme ça, et je dois sembler envahissante et intrusive, et fini donc par les écarter de moi.

J'ai besoin de connaître les gens pour les "cerner" et savoir comment je dois réagir dans une situation donnée face à ces personnes. Sauf que, elles, ne souhaitent généralement pas disposer du même type d'informations me concernant.

Et même, quand je connais les gens, il y a des circonstances qui font que je suis totalement perdue pour comprendre ce que ressentent les autres et les attentes qu'ils peuvent avoir de moi.

Là il s'agit du fameux "trouble du comportement en lien avec un défaut de la théorie de l'esprit"...
Ma capacité à comprendre les intentions, les attentes et les besoins des autres est limitée.
Je suis capable de comprendre bien des choses sur les autres, mais en général je ne comprend pas ce que veulent mes amis, ce dont ils ont besoin, ce qui leur convient spécifiquement. Mes amis, ma famille, mon entourage, les gens qui m'entourent globalement. À quoi pensent les autres? Je ne sais pas et je n'ose pas poser la question, qui me semble indécente, voire honteuse, s'il s'agit de "que ressens tu" ou pire, "qu'est ce que je pourrais faire pour t'aider, pour te plaire, pour correspondre à ton schéma de pensée actuelle et ne pas te contrarier"... Oui, c'est indécent. Et totalement artificiel, en contradiction avec la spontanéité humaine, je crois.

Je souffre beaucoup de l'incompréhension mutuelle.
Contrairement à ce que je semble montrer de moi sur ce blog, dans la vraie vie, je n'aime pas m'étendre sur mes problèmes et mes difficultés, mais c'est la seule solution viable que j'ai trouvé pour ne pas être accusée d'être insensible par les autres.

C'est très douloureux de se se voir obligé de dire à un proche qu'on est complètement perdu face à ce qui éprouve, parce qu'on ne comprend pas ce dont il s'agit, et qu'en conséquence on ne sait pas comment réagir face à cette situation... J'en suis honteuse et j'ai tendance à prendre la fuite plutôt que d'avoir à affronter ce genre de choses.

Devoir gérer des situations pareilles, ça m'est arrivé avec ma sœur, avec ma mère et avec de très nombreuses personnes au fil du temps.
Plus je suis attachée émotionnellement à une personne et plus c'est dur à vivre.

J'ai l'impression de me mettre en avant si je cherche à savoir ce que les personnes ressentent et ce qui pourrait les soulager de leur peine, alors je me retrouve prise au piège des suppositions, souvent fausses. Distorsions cognitives... Je trouve ça cruel pour tout le monde...
Je ne veux pas que les autres pensent que je suis insensible, ou que je me moque d'eux. Par extension, j'ai peur qu'ils me rejettent, m'abandonnent, et je suis encore plus paniquée à l'idée de ne pas les comprendre correctement.

C'est vraiment pénible à vivre d'être comme ça.

Dans de nombreux cas, j'aimerais avoir un protocole à respecter, mais les humains diffèrent les uns des autres, et ça rend la gestion des choses plutôt compliquée. Et terriblement éreintante.

Surtout quand j’interagis avec des personnes qui sont peu expansives quant à leurs émotions et leurs besoins.

Comment je vais faire, comment je peux avancer?
Parfois la seule solution que je trouve, c'est de tout débrancher.
De me précipiter dans le lit et de dormir.
M'abandonner à un lâcher prise total.

dimanche 20 novembre 2016

Souvenirs "rémanents"

Dans de divers domaines sensoriels, j'ai des rémanences.
Une rémanence est la persistance d'un état après la disparition de sa cause.
Au niveau de la vue ou de l'ouïe, ce sont des classiques pour moi.
Parfois ça se manifeste au niveau des autres sens, comme l'odorat ou le toucher.

Parfois c'est agréable, d'autres fois, c'est très douloureux.

Les souvenirs rémanents sont une chose complexe à gérer.
C'est comme revivre un événement d'un instant "t" dans une période "x".

Parfois l'expérience est agréable, comme manger un très bon gâteau, sentir son odeur, sa texture en bouche, son gout... D'autres fois, c'est traumatisant.

La résurgence d'émotions dans des conditions données peut être très douloureuse, parce que justement ma mémoire (qui me semble parfois pourtant défaillante) retient le moindre détail de certaines situations. Généralement les situations extrêmes de bonheur-plaisir ou de douleur-souffrance.

Ce soir je marchais sur le "Chemin des falaises" (rien de bien dangereux, par ici).
Je me sentais bien, je retrouvais un paysage familier qui me rappelait mon enfance.
Et puis il s'est mit à tomber une pluie fine et piquante... et les choses ont basculé.

J'avais 34 ans et j'en avais 13.
Je marchais dans la lande du chemin des carrières et je marchais aussi à Paris.

Voyage scolaire.

J'allais bien plus mal que je ne le laissais paraître, à l'époque.
Je m’efforçais de ne rien laisser voir, à personne, sauf quand ça devenait insoutenable.
Dans ces cas là, j'explosais.

L'attentat de la station Saint-Michel était tout récent, et notre classe circulait à pieds dans Paris.

Dans le froid humide et venteux de cet hiver là, sous le crachin, je suivais le troupeau de ma classe, avec une sorte de mépris pour mes condisciples de notre classe "sciences et arts", qui faisaient la moue devant les activités proposées aux scolaires par la Cité des Sciences de la Vilette (que je connaissais bien, moi, pour fréquenter les lieux régulièrement avec mes parents) et qui critiquaient sans vergogne les œuvres de Picasso ou autres artistes...

Dans le crachin permanent qui nous fouettait le visage, je regardais mes pieds, mes lunettes enfoncées sur les yeux, mon bonnet noir tombant sur la moitié des verres, permettant de cacher mes yeux rougis par le malaise profond que j'éprouvais alors. Un mélange de haine de moi et des autres, de colère, de rancune contre ceux qui ne me voyaient pas (alors que je me cachais sans cesse d'eux)... bref, un bonnet noir qui dissimulait mes yeux toujours humides de cette forme si nocive de désespoir qu'est celui de se sentir si différente, sans en comprendre la raison.

Chaque fois que nous passions sur un pont, je louchais vers la Seine. Je savais que dans l'eau froide du fleuve, mes vêtements se gorgeraient rapidement d'eau, que je coulerais... que l'eau froide m'engourdirait, m'endormirait, et que ça aurait pu être fini une fois pour toute.

J'avais si mal.
Je me sentais si "anormale", à tellement de points de vue...

Mais aussi mal que je me sois sentie, quelle qu'ait été ma douleur mentale de me sentir si différente sans en comprendre la raison... chaque fois que j'imaginais mettre fin à mon calvaire intérieur, je pensais avec un désespoir encore plus grand à la peine que je provoquerais immanquablement chez ma sœur si je venais à me tuer.
L'idée de la déchirure que je risquais de créer en elle m'étouffait, me faisait suffoquer, et je m'interdisais de bondir par dessus le parapet et de me jeter à l'eau.

Je pensais à tout ça, à chaque pont, et je pleurais en évitant de cligner des yeux, pour faire sécher mes larmes dans le vent, avant qu'elles ne coulent et me trahissent.
...

C'était il y a longtemps, mais les souvenirs rémanents ont pour moi cette particularité de ressembler à s'y méprendre à un vécu réel et instantané. Ce ne sont pas des hallucinations, je ne confond pas ce qui est et ce qui a été, mais c'est comme si j'avais soudain une connexion en direct avec ce qui s'est produit à un moment particulier.

Il y a parfois des éléments déclencheurs.
Ce soir je marchais seule dans un endroit que j'aime beaucoup...
Mais j'avais des lunettes de soleil sur les yeux (j'ai aujourd'hui 12/10èmes à chaque œil, les lunettes me "cachent" à présent de la luminosité et du vent), j'avais un bonnet noir sur les cheveux et le ciel s'est mit à m'asperger d'un petit crachin sans importance, dans le vent de novembre.
En outre je déteste les dimanches.
Il n'en a pas fallut davantage.

Je me suis prit une foule de souvenirs dans la tête, dans le corps, dans l'âme.
Un peu comme si une chose invisible, froide, cruelle et dure me traversait et me rouait de coups...
Un fantôme, un vestige du passé.

J'ai tournés les talons, comme si je pouvais fuir, mais mon désir de mourir, celui qui me tenait au tripes cet hiver là, à Paris, en voyage scolaire, le bonnet enfoncé sur les yeux au dessus de mes lunettes "de repos", celles qui cachaient mes larmes et ma détresse, il était enfoncé en moi comme un poinçon.

J'ai marché aussi vite que j'ai pu vers chez moi, en essayant de ne pas sombrer dans la crise d'angoisse, ou pire la crise de panique.

Mon téléphone annonçait l'arrivée de sms dans ma poche et je serrais les poings et les dents, rêvant d'arriver dans le hall de mon immeuble, de regarder le chronomètre du téléphone (ma montre est en panne) et d'oublier.

À dire vrai ça a été un peu plus compliqué que ça, mais ça va mieux, à présent.
J'ai marché 1h04 et j'aurais mieux fait de prendre ma cape de pluie.

J'aime ma sœur et j'aime toute ma famille, tous mes amis et j'aime aussi la VIE.💓💖

Et présentement, j'aime aussi les galettes de son d'avoine à la banane...😋

jeudi 14 juillet 2016

Aimer...

Comme pour tout un tas de choses, j'ai souvent de grosses difficultés à comprendre ce que je ressens, ce qui fait que je suis obligée d’accumuler un grand nombre d'informations, façon documentaliste.

L'Amour est une des émotions les plus ingérable que je connaisse.
J'ai du mal à aimer.

Je sais que j'aime, mais c'est quelque chose qui ne va pas de soi, qui n'est pas du tout simple, beau et merveilleux.

Aimer, pour moi, c'est compliqué et souvent douloureux.
J'ai besoin d'en parler.

J'ai "L'intelligence émotionnelle" qui sédimente sur ma table de nuit depuis 18 mois...
Le l'avais déjà avec moi quand j'ai été hospitalisée.

Je ne l'ai toujours pas lu.
Je crois qu'il est temps que je me plonge sérieusement dedans.

920 pages  pour "Analyser et contrôler ses sentiments et ses émotions, et ceux des autres".

J'ai d'ailleurs eu l’occasion de lire sur Asperansa que certaines personnes avaient trouvé dans cet ouvrage beaucoup de réconfort...

L'amour.

Kessecé ?
 
Pas "juste" l'amour sensuel et sexuel qui existe entre deux partenaires qui s'aiment bien, mais l'Amour, là, celui qui fait que les gens se mettent en couple, vivent ensemble, font éventuellement des enfants, tout ça...
Qu'est ce que c'est ?
Pourquoi est-ce que, alors que c'est censé être beau et merveilleux, je n'arrive pas quant à moi, à ressentir ce super truc sans fondre les plombs ?

Malgré mes efforts, l'amour ça reste très "conceptuel", pour moi.
Je me suis souvent et sincèrement attachée aux autres, j'aime encore plusieurs de mes ex, d'une certaine façon (pas tous, non plus...) mais l'état amoureux reste très problématique pour moi...

C'est quelque chose de vraiment, vraiment douloureux et éprouvant.
Le genre de choses qui me donnent envie de m'enfuir, soit disant pour avancer.
Sauf que parfois, surtout quand l'autre est tout à fait à l'écoute, mieux vaut rester pour avancer.

Peut être qu'il serait temps que je me plante en face de mon problème, que je le regarde frontalement et que je lui casse la figure une bonne fois pour toutes...?
Jusqu'ici, je dirais que j'ai eu des sortes de mouvement de dévotion, me portant vers des personnes et des relations idéalisées.
J'ai aussi déversé des tonnes de "je t'aime" bien dégoulinants de sentiments, très démonstratifs.
Peut être pour essayer de ressentir davantage le truc ?

Sauf que l'amour, en fait, ça se construit, ma brave dame.
Il y a d'abord la passion (parfois charnelle, parfois intellectuelle, parfois les deux ensemble), et ensuite, ben il faut communiquer.
Oups.
Là comme ça, on pourrait croire que je communique énormément avec les autres.
C'est faux : je barjotte dans mon coin, jusqu'à me transformer en matière dangereuse type nitroglycérine...
=> très mauvais.

Le hic c'est que j'ai souvent tendance à penser qu'on voit en moi comme dans un livre ouvert (je sais que c'est faux, bien sûr), et donc je ne communique pas sur mes besoins personnels (très étendus), ce qui a pour conséquence logique de créer des désaccords, des tensions, des rancœurs, etc...

Je suis capable de manifester un i
ntérêt et un goût très vif pour une personne, pour une source de plaisir ou de satisfaction.

J'ai eu de vives inclinaisons pour d'autres personnes, ayant un caractère souvent sexuel pour commencer, puis passionnel.

Puis j'ai eu envie que cela cesse.

J'aurais eu envie que ces attirances se transforment en amitiés sincères, mais je suis obligée de constater que la grande majorité de l'humanité ne fonctionne pas ainsi en matière de continuité des relations.

Soit on aime, soit on n'aime plus, voire on déteste.

Objectivement (et subjectivement, aussi), je ne comprends pas cet état d'esprit cloisonné.
Qui plus est je ressens un truc de malade.
L'allergie à la relation de "couple".

"Je t'aime parce que tu es quelqu'un pour qui j'ai de la tendresse, par qui je suis attirée intellectuellement et sexuellement, mais je n'ai aucun désir de former un couple au sens sociologique avec toi."

C'est une formulation des choses qui est "légèrement" choquante, je crois.

J'aspire d'abord à une amitié sincère, honnête, éventuellement sexuelle avec quelqu'un.
Mais je crève de trouille à l'idée de former une "entité couple" avec qui que ce soit.

...

La majorité des gens semble "équipé" émotionnellement pour vivre en couple.
Comme la plupart des femmes le sont pour être mères.
Je ne le suis ni pour l'un, ni pour l'autre.

Je n'ai aucun regret concernant la maternité.

Concernant la vie à deux, c'est plus complexe.
Je préfèrerais ne pas souffrir de l'attachement que je suscite chez les autres, et je préfèrerais être stérile. Les deux m'économiseraient bien des peines.


Sauf que j'aime aimer et être aimée.

Même si je ne suis encore jamais parvenue à développer de relation heureuse dans le mode de vie "couple".


J'ai le douloureux sentiment que je ne sais pas "aimer" de manière pérenne.

Par moment, je me dis que je n'ai plus envie d'essayer.

Dans ces moments là, je n'ai plus envie de continuer à trancher dans ce qui fait mon âme pour essayer de m'adapter à un mode de vie dans lequel je ne trouve pas ma place.


Sauf que ce n'est pas ce qu'on me demande.
C'est moi qui choisi de me mutiler, pas l'autre.

Si je ne sais pas communiquer sur ce qui me blesse, me manque ou me mes mal à l'aise, comme l'autre peut-il le deviner ? À moins d'être extralucide, c'est impossible. Donc... c'est purement impossible!

L'amour est censé être "un s
entiment très intense, un attachement englobant la tendresse et l'attirance physique entre deux personnes"... (Enc. Larousse).

J'ai de la tendresse pour lui, et de l'attirance physique.
Je ne peux pas le nier.
Je l'aime.

Je le sais très bien au fond de moi.
Mais l'amour reste quand même une notion conceptuelle et abstraite.

L'Encyclopédie Larousse propose un article très intéressant sur l'amour.
J'éprouve cette palette de "sentiments très intenses" qui constituent ce qu'on qualifie d'amour.
Je suis également frappée par la véracité fondamentale de la discussion concernant l'amour, le désir et la sexualité :

"De nos jours, l'épanouissement sexuel, considéré comme une part intégrante de l'amour, sert parfois à mesurer la qualité du lien. Or, attirance sexuelle et capacité à vivre ensemble ne sont pas directement superposables. Une très bonne entente sexuelle spontanée, fondée en partie sur des similitudes de sensualité et de fantasmes, peut exister entre deux êtres par ailleurs mal assortis en matière de goûts ou de valeurs morales. À l'inverse, une grande complicité affective et intellectuelle peut s'accompagner de divergences sensuelles.
Dans le domaine de l'amour et du sexe, comme dans bien d'autres, il faut se garder des idées reçues et comprendre l'importance de la tolérance envers l'autre pour pouvoir avancer ensemble sur le chemin de la vie et mieux s'aimer."

J'éprouve actuellement un fort sentiment amoureux.
Seulement ça me fait beaucoup, beaucoup de mal.

Trop de mal pour que je l'accepte ? Par moments.

Sauf que je persiste, et je veux persister.

L'amour, comme dans de nombreux domaines en ce qui me concerne, c'est le chaos.
Je survis et je souffre.

Entre refuser d'avoir mal et accepter d'en parler, il y a un gouffre.

Que j'ai décidé de franchir.

L'Amour heureux, partagé entre deux personnes passe pour être une chose naturelle et innée.
Visiblement, pour la grande majorité des gens, c'est une chose simple, qui ne requiert pas d'apprentissage.
Mais c'est une illusion.
L'Amour n'est pas simple.

Ma psychiatre m'avait parlé, voici déjà un petit moment, de Trouble de l'attachement, à mon sujet.
Sur le coup, je n'étais pas d'accord.
Ensuite, j'ai beaucoup lu sur le sujet.


Le hasard (ou le bon sens de la rédaction?) a voulu que le N°21 du magazine "Le cercle psy" contienne un dossier sur l'attachement, en plus de celui sur "Le handicap invisible des femmes Asperger".
Rien que l'éditorial, intitulé "L'attachement, avec détachement" est parlant quant à la complexité de la "théorie de l'attachement".

Je cite une partie de l'éditorial :
"Si je suis aimé à l'aurore de ma vie, alors que je construis tous mes points de repère, que je découvre mes émotions, que j'explore les merveilles et les dangers du monde, alors je me sens en confiance, sûr de moi, je suis bien équipé pour cheminer vers l'inconnu. L'amour est comme une arme et une bénédiction."
Cet extrait parle de la théorie de l'attachement, cette théorie qui voudrait, entre autre, que notre capacité à aimer les autres dépende de l'amour qu'on a reçu dans la petite enfance... sauf que :
"Elle suggère encore trop souvent, en creux, que tout repose sur la mère".
Justement, pendant longtemps on a fait "porter le chapeau" des diverses formes d'autisme aux mères.

Je pense que l'amour maternel que j'ai reçu lors de ma petite enfance était "normal", ainsi que celui de mon père, de ma sœur, de mes grands parents etc.
C'est autre chose qui a "déconné".

Pourtant je présente malgré tout ce qui ressemble fort à des "troubles de l'attachement".

Je ne sais pas aimer.

Pire, je suis terrorisée par la palette incroyable de sentiments que l'amour génère en moi.

L'Amour n'est pas une chose rassurante pour moi, ce n'est qu'une succession de coups de tonnerre, une tempête, un ouragan constitué de choses extrêmement violentes que je ne comprends pas et que je subi en m'efforçant de me dire que ça va passer, que ça va aller mieux, que ça va s'améliorer.
Mais c'est de pire en pire et ça me fait de plus en plus mal.
L'amour n'est pas douceur et caresse pour moi.
C'est douleur et violence.

Je me disais encore hier que je n'ai ni la volonté ni la persévérance de continuer à essayer d'arranger les choses dans une relation qui est extérieure à ma cellule familiale.
Sauf que j'ai vraiment cette volonté, et la persévérance, aussi.

Sans sentiment amoureux, ma vie serait plus simple.
Mes relations amicales et autres seraient plus simples.


Mais ma vie serait vide, aussi.

Je préfère l'amitié à l'amour.
C'est moins dangereux.

Parfois, l'idée de ne plus jamais avoir de "vie de couple" m'est extrêmement rassurante...

La vie de couple me semble être une cage étroite pour mon âme.

Jusqu'ici, je ne me suis jamais totalement épanouie, en "couple".
Après plusieurs tentatives infructueuses, une partie de moi aimerait se convaincre que la vie de couple ne me convient pas. Mais mon cœur me tire dans une autre direction.

Lors d'une relation "amoureuse", en couple, je deviens obsédée par l'autre, ses attentes, ses besoins, ses soucis, et je me met à nier mes attentes, mes besoins, mes soucis...

J'aimerais avant tout que nous soyons amis.

Trouver un ou une ami(e) qui ne va pas me juger, qui va rester à mes cotés, même en cas de désaccord, qui va être à l'écoute et à l'écoute de qui je suis, qui va  me soutenir en cas de coup dur,  moralement, quelqu'un qui va m'encourager quand je réussi, quelqu'un qui ne va pas rapporter à lui ou à ses expériences ce que je vis, mais se montrer attentif, même si ce n'est que de loin en loin... quelqu'un pour qui je vais agir de même... C'est cela, l'amitié.
C'est tellement plus que l'amour seul, cet attachement affectif et physique.
L'idéal serait de partager un attachement affectif, physique et amical avec quelqu'un. Sans préjugés, sans jugements, sans toutes ces choses qui parasitent les relations...

L'amitié.
Cela, c'est vraiment rare et précieux.
Si rare que je n'ai jamais rencontré personne qui puisse être mon ami.
Sauf lui.

Je n'avais que ma sœur. Mes parents.
Mais on ne peut pas tout partager avec les personnes qui appartiennent aussi étroitement au cercle familial.

L'amitié... c'est pour moi un sentiment d'affection puissant entre deux personnes.
Un attachement et une sympathie qu'une personne témoigne à une autre
, en lui montrant bienveillance, gentillesse, chaleur, et ce dans les relations sociales, privées ou publiques... Un ou une amie, c'est cette personne qui sait soutenir sans forcément donner des conseils, qui s'intéresse à l'autre pour ses qualités intrinsèques, même quand elle ne partage pas les mêmes opinions.
Ce sentiment si fort et si inexplicable en même temps.

Ma sœur a de nombreux copains et une seule véritable amie.

...

Pour en revenir à l'amour et à la vie de couple...
Avant de vivre avec l'homme qui est devenu mon mari, je ne m'étais jamais imaginé vivre en couple.
Même pendant nos années de vie commune, je continuais à me dire que nous définir, lui et moi comme un "couple", ça n'avait aucun sens.

Je n'avais pas d'objectif de vie avec lui, et j'ai toujours su que tôt ou tard, il faudrait tomber le masque.
Toutefois, avec la maladie, les choses se sont complexifiées. Aujourd'hui, même s'il m'est difficile d'aller le voir, car je souffre beaucoup de le voir souffrir, il est hors de question pour moi de divorcer. L'attachement que j'ai pour lui est devenu extrêmement complexe et stable.

...

Se sentir aimé est censé être quelque chose de fort et de positif.
En ce qui me concerne, j'ai avant tout besoin d'être encouragée à agir, à avancer dans la vie, en sentant qu'on m'encourage.
Ou tout du moins qu'on ne me désapprouve pas ni qu'on me considère avec persévérance comme une personne fragile.


Le premier de mes besoins, c'est de m'écouter et de ne pas m'imposer à moi même des souffrances que je peux m'épargner. Mais aussi de tenir bon pour avancer, au lieu de m'enfuir, toujours.




samedi 16 novembre 2013

Parce que je... j'y étais très attachée.

Mon désir positif, c'est d'être avec mon mari et de lui permettre de vivre ces derniers temps de sa vie, trop tôt, bien trop tôt, mais de la manière la plus épanouie possible. Pour ça, il faut que je sois épanouie, d'abord.

Je suis aidante et je le serais toujours, puisque un jour, je serais CESF (Conseillère en Economie Sociale et Familiale), c'est à dire agent social. Le métier que j'ai toujours voulu faire, sans savoir que ça existait.

Mais je suis phobique sociale depuis l'enfance, avec probablement une dimension héréditaire (la chimie de mon cerveau était sans doute mal conçue au départ).

Alain, mon mari, m'a toujours encouragée dans les soins (je suis suivie par une équipe médico-psychologique), mais sa maladie à lui lui donne aussi des troubles anxieux. Il a besoin de moi, et j'ai toujours l'impression que m'absenter, c'est l'abandonner un peu.

Je l'aime et hors de question de le laisser tomber. Les bonheurs avec lui, c'est comme des grains de raisin, comme la boite de chocolat de Forest Gump, mais ça n'est pas grave. J'aime ces surprises, ces inattendus. J'aime mieux les hauts que les bas, évidemment. Des fois c'est très dur, et puis à d'autres moments, ça va très bien.
Pour l'instant il est vivant et encore capable de faire des tas de choses, malgré ce qu'il pense parfois. Je crois en lui.
Des fois je perds pied, parce que j'ai peur de lui montrer mes peurs, mes faiblesses, et que ça le tire vers le bas, que ça le trouble, que ça le blesse. Mais je crois en lui, en sa force, en notre amour, et à tout ce qu'on peut encore faire ensemble.

C'est vrai, je me prépare à "l'après", mais avec pragmatisme. Parce que la maladie est d'une fulgurance effrayante et que je sais que, peut être bientôt, je serais seule, et j'ai besoin d'être sûre que je tiendrais le choc. J'ai besoin qu'il sache que je tiendrais le choc.

Souvent je fais des cauchemars où je perd pied. Je le vois qui s'étouffe après avoir avalé de travers, moi le sauvant et lui m'en voulant de l'avoir sauvé. Ou je le retrouve en rentrant du boulot et je perd les pédales, je vomis sur moi avant de pouvoir appeler les secours, ou je reste prostrée...

J'ai peur de tout ce qui pourrait lui arriver. Pas des conséquences pour ma vie, je rebondirais, j'ai de la famille, des amis. Mais juste peur de le perdre, de ne pas savoir réagir, de l'abandonner ou qu'il se sente abandonné ou trahit.

Je suis pleine de doutes, plus que jamais.
Mon désir positif, c'est de m'épanouir en tant que personne, au delà de l'aidante, pour être 100% son épouse, quand je suis avec lui, avec toute l'intimité et la complicité que ça induit. Sans les doutes et les angoisses.

Parce que je l'aime.
Il compte plus que tout, plus que moi. Mais si je ne me ménage pas des temps de répit, je risque d'imploser sous l'effet du stress. Et alors je le laisserais seul, et je m'en voudrais à jamais. Alors il faut que je tienne bon. Parce que je l'aime.

jeudi 18 avril 2013

Enfin de vraies vacances.

Il est 6h30 et je suis en vacances depuis lundi après-midi. De vraies vacances où je reste chez moi sans partir dans un long périple charentais avec mon mari, mais au contraire que je reste me chouchouter à la maison. Bizarrement ce chouchoutage est passé par l'accueil des enfants d'Alain (pour mémoire, de cinq et dix ans mes aînés), et ça s'est merveilleusement bien passé. Pour la première fois, je ne me suis pas mise cette pression monstre qui m'affolait et me liquéfiait jusque là, et je me sens mieux. Hier soir j'étais si émue à un moment, de me sentir membre à part entière de cette famille, que les larmes ont un peu débordé. Je dois dire que ça m'a fait du bien et je me suis sentie heureuse.

Nous étions cinq à la maison (les deux fils de mon mari et un conjoint) et je ne me suis pas sentie oppressée comme souvent.

Malheureusement les meilleures choses ont une fin, et même si mes congés ne finissent que lundi prochain, sur de nouveaux horaires de travail, les garçons partent ce jeudi, avec le soleil, d'ailleurs.
Il me restera mon chéri à chouchouter, et moi, bien entendu !
Jeudi, vendredi, samedi, dimanche...
Quatre jours rien que pour nous.

Enfin voilà, je suis heureuse, je crois.
Si ce n'était l'absence de nouvelles de Dore, tout serait (presque) parfait dans cette parenthèse.

jeudi 18 octobre 2012

Amitiés...

L'amitié, pour moi, c'est difficile. Difficile d'aller vers les autres, difficile d'être moi même, difficile de partager. Pourtant, de temps en temps, il y a des flashs, ça colle, ça marche. C'est très très rare, parce que j'ai du mal à rencontrer des gens.

Pourtant j'ai trouvée une amie, elle est formidable. Mais comme moi, elle fréquente la clinique. Elle a ses problèmes et moi les miens. Les siens sont bien visibles, clairs, nets, et elle en parle sans complexes. Les miens sont moins clairs, moins évidents, et parfois franchement cachés, dissimulés, quasi à l'insu de mon plein gré, malgré mes efforts de transparence.

J'ai essayé d'être moi même, mais il y a toujours quelque chose qui dérape.
Je suis un peu triste, ce soir, mais ça va me passer. Ma belle amitié, elle s'est emmêlée dans l'empathie de l'amitié. Et l'empathie, cette capacité à ressentir ce que les autres ressentent, ça peut être terrible, quand on est fragile. De quoi générer des angoisses et un mal être.
Alors mon amitié naissante s'est retrouvée toute fragile, dans ce tumulte de sentiments.

Notre amitié, elle couve toujours, tranquille, à l'abri dans nos cœurs, mais on la garde comme ça, à l'étouffée. Nos vies bien moins mêlées.

Parce qu'à être trop proches, je ne me suis pas rendue compte qu'elle subissait mes souffrances (que j'estime pourtant souvent bien légères, par rapport à ce que j'ai vécu par le passé), alors qu'elle a déjà les siennes propres, que j'estime bien plus lourdes que les miennes.

Sans compter qu'on a commencé tout ça un peu sur les chapeaux de roue, sans réfléchir, en s'y jetant de toutes nos forces, sans en peser les conséquences. Tout ça nous semblait dérisoire. Finalement, ça ne l'est pas tant que ça... Au contraire.

Elle va continuer à se construire, et moi aussi.
On se verra toujours à la clinique, on discutera de tout et de rien, on rigolera quand Oscar fera l'andouille. Mais on sera un peu plus "patientes" qu'amies. Et c'est sans doute bien mieux comme ça.

lundi 24 septembre 2012

Weekend...

Houlà! Voici déjà bien longtemps que je n'ai plus rien écris sur ce blog. Comme si ma vie s'était mise en suspend avec ma nouvelle amitié? Tout le contraire, en fait! Je suis plus vivante. Mais je consacre trop de temps à des choses sans importance. Le blog, c'est important, parce que c'est du partage.

Aujourd'hui ce sont de belles photos du Soulor, que j'ai envie de partager. Au dessus des nuages. Mon seul regret : un fâcheux contre jour.

Il faudra aussi que je publie les photos de mes deux premières réalisations produites en ergothérapie à la clinique.

En attendant, quelques moments de calme...

dimanche 12 août 2012

Loisirs créatifs

À la clinique Caussade, on a des séances d'ergothérapie/ arthérapie. L'occasion de produire quelques créations avec des techniques variées. L'occasion aussi de réveiller en moi la fibre artistique qui dort profondément depuis que j'ai passé le bac, en 2002, et de donner envie de créer toute seule, à la maison, avec les moyens du bord...

Petite dédicace à mon amie Dorothée.


mardi 24 juillet 2012

L'été arrive enfin

Ouf! le beau temps est enfin de la partie! On commençait à se demander où il avait bien pu passer, celui-là!
Peut être est-ce la météo, ou peut être est-ce le temps que je consacre à des jeux sur Internet (CastleVille) ou sur mon PC (Totem Tribe Gold), en tout cas, je n'ai guère écris ces derniers temps. Pourtant, j'en ai eu à vivre, de belles choses. Surtout grâce à la clinique Caussade, je dois dire, et aux autres patients que je croise là bas. Bien entendu, je n'accroche pas avec tout le monde, mais dans l'ensemble l'ambiance est conviviale. J'y vais désormais tous les lundi et jeudi après midi, une petite routine qui me convient bien et qui m'offre de plus en plus souvent de bons moments de rigolade, grâce à ma copine Dorothée ;).
J'y ai même apporté du gâteau courgettes/cacao hier, avec un peu de chocolat (histoire de concurrencer Dorothée, justement!). Il y avait aussi de la menthe fraîche, apportée par une autre dame, ce qui a réveillé en moi l'envie de reconstituer mon jardin d’aromatiques et d'avoir au plus vite menthes, mélisse, verveine et autres délices à infusions...

Je me sentais tellement bien, hier, que je suis allée seule pour la première fois au Leclerc de l'Ormeau (j'y avais déjà été avec mon mari plusieurs fois) et même au marchand de journaux (j'ai acheté pour 20 euros de magazines, je me suis un peu lâchée...)

En fin de semaine, la clinique ferme ses portes pour trois semaines, réouverture le 20 aout.

mardi 15 mai 2012

1999-2000 : Cours et amours par correspondance

J'avais un peu laissé en plan le récit de mon histoire, ces derniers mois, m'étant arrêtée à l'épisode 1 de mes années lycée... Il serait peut être temps de m'y remettre?

En décembre 1999, je démissionne du lycée pour essayer le CNED. Je suis bien décidée, même si je doute profondément de ma capacité à réussir à étudier seule. Mais je veux échapper à tout prix à l'univers du lycée et de l'internat.

Le hasard a voulu que pendant les vacances de Noël, les deux plus grandes tempêtes de mon existence s'abattent sur la France. Le 26 décembre un ami de Paris m'apprend que toute est dévasté chez lui...
Cet ami est un élément important et mérite une mise en contexte.

Relationnel...

Car de cet ami, Stéphane, je m'en sentais alors follement amoureuse. C'était un auteur pour enfants et avait 20 ans de plus que moi. Il avait fait une intervention dans l'école de ma mère, alors que j'étais en troisième et que je révisais le brevet. Nous l'avions hébergé à la maison, et comme j'écrivais, je lui avais fais lire quelques uns de mes textes à sa demande (j'en avais parlé au cours du dîner, et il avait demandé à le lire... et je n'avais pas osé refusé, tout en étant flattée).
Après son départ, nous avion gardé le contact par Internet et nous échangions quelques mails mêlés de folie gamine très proche de l'univers des shadoks. Des relations "bon enfant".
Quand j'étais en seconde, il avait fait un passage par Angoulême, au printemps, et nous avions passé un mercredi après-midi ensemble. Il m'avait offert "L'enfant penchée", un album de bande dessinée des Humanoïdes associés.

À cet époque, j'avais un petit ami "atypique". Autrement dit qui avait 11 ans de plus que moi, et avec qui je ne "sortais" pas, mais restais plutôt enfermée, entre les draps. Sauf que... sauf qu'après des mois à ne pas vraiment se voir, ce "copain" qui ne s'intéressait guère à moi, et dont finalement je ne connaissais pas grand chose, a fini par rompre en septembre 1999.

Le hasard (la malchance?) a voulu que ce soit ce moment là que choisisse S. (mon ami auteur) pour me déclarer (toujours par mail) qu'il "ressentait des sentiments pour moi qu'il ne devrait pas ressentir". J'étais en détresse, en mal d'amour, et j'ai foncé tête baissée. Je l'ai "cuisiné" pour savoir ce qu'il entendait par là, jusqu'à ce qu'il écrive textuellement "Je t'aime" dans un message.

Explosion de joie de ma part! ♥♥♥ Il m'aime (je suis donc sauvée, car même si Y., lui, ne m'aime plus, quelqu'un d'autre m'aime quand même). Mon angoisse de l'abandon avait trouvé un nouveau grigri protecteur.
Oui, je sais, j'ai un discours désabusé.
Et pour cause...

Nous sommes nous revus, après cette déclaration? A-t-il sauté dans un train pour passer une après-midi, une journée, un weekend, avec moi ?
Non.
Nous avons continué de nous écrire. C'est tout.
Enfin, surtout moi, d'ailleurs. Des messages passionnés, d'ailleurs, où je continuais un peu nos délires... sans lui. Et où j'évoquais ma vie à moi. Sans que lui ne s'étale pour autant sur sa vie à lui (dont, finalement, je saurais peu de chose).
Un jour, passionnée, exaltée par le besoin de me sentir plus proche de lui, je cherche et trouve son numéro de téléphone dans l'annuaire... étrange, le numéro n'est pas à son prénom, mais c'est la bonne adresse, alors je tente.
C'est comme ça que j’apprends qu'à 36 ans, il vit encore chez ses parents !
Il est retourné y vivre, en fait, après une rupture.
Je suis choquée qu'il ne m'en ai pas parlé plus tôt, mais je continue à être dévorée de passion pour lui, malgré la distance et l'absence. Amour par correspondance. Est-ce vraiment possible d'aimer, ainsi, pour de vrai ? Je ne sais pas. En tout cas à l'époque, je veux aimer, je veux être aimée, et comme je ne sors pas, n'ai pas d'amis, n'ai aucune sorte de chance de trouver quelqu'un d'autre qui veuille de moi, et bien je l'aime, lui. C'est presque un dieu, tellement je l'aime et ai besoin d'être aimée de lui. Je me livre toute entière à lui dans mes écrits et mes coups de téléphone.

Tempête...

C'est comme ça que le 26 décembre j’ai appris qu'une tempête (Lothar, c'était ça, son petit nom...) avait dévasté le nord de la France, le matin même. Aux infos télévisées, nous avons appris qu'une nouvelle dépression, baptisée "Martin" se dirigeait vers notre région. Dès 16h30, nous avons commencé à entendre le bruit effrayant des rafales. Les coteaux charentais présentent des reliefs dans lesquels les vents se sont engouffrés et ont causés des dégâts effroyables.
Je suis fascinée par les tempêtes et orages, et cette fois là n'a pas fait exception à la règle, même si les détonations des branches qui cassaient partout alentour me faisaient un peu peur.
Assez vite, nous nous sommes retrouvés dans le noir, sans courant électrique, sans chauffage autre que la cheminée (même les chaudières à gaz ont besoin de courant pour fonctionner).

Le lendemain, notre prunier était par terre, le sapin penchait à 45° au dessus du sol, un grand peuplier s'était renversé, et partout autour de chez mes parents, la tempête avait laissée son empreinte. Et malgré mes efforts, je n'étais pas catastrophée, mais toujours fascinée, comme si tout cela n'était finalement qu'un jeu, un événement parmi d'autres...

Malaise...

Le 31 décembre 1999 au matin, l'électricité est revenue. La voisine, copine d'enfance de ma sœur aînée organisait un dîner de réveillon pour ses amis de toutes part. Cette voisine, je ne m'étais jamais entendue avec. Elle s'était toujours montrée désagréable à mon égard, avait toujours considéré que, en tant que petite sœur, j'étais un parasite, une créature ennemie, et me l'avait toujours bien fait sentir. Pourtant elle m'avait invitée à son grand réveillon.
Pour faire du chiffre.

Je me faisais une joie d'accompagner ma sœur ce soir là.
Mais confrontée à la trentaine d'invités, je me suis sentie instantanément mal.
La sensation n'était pas nouvelle. Je l'avais déjà éprouvée, quelques mois plus tôt, alors que j'étais encore en seconde, dans mon grand lycée, et que j'avais accompagnée ma sœur à une fête d'anniversaire chez d'autres amis (une soirée épouvantable, pour laquelle je m'étais collée une indigestion à coup de pains au raisins dévorés dans l'après midi, suivi d'un repas l'anxiété vissée au ventre, le tout achevé en boite de nuit où l'un des membres de la bande m'avait renversée une bouteille de whisky sur le pantalon en voulant enjamber une table).

Non seulement le nombre de convives m’effrayait, mais en plus la "maîtresse de maison" avait prit le partit de "placer" ses invités. Et de m'éloigner de ma sœur, me plaçant en bout de table, loin même des personnes que j’appréciais le plus, assise en bout de table, auprès de filles qui, m'avaient-elles confié, se demandaient elles aussi pourquoi elles avaient été invitées : vagues copines de lycée, elles aussi avaient la sensation d'être là pour occuper des chaises.

Les choses se sont peu à peu dégradées, et mon angoisse a monté à chaque étape. D'abord les apéritifs. Je ne buvais pas une goutte d'alcool, à cette époque. Or plusieurs personnes ont cherché à me servir de force. Ensuite, quand les entrées sont arrivées, on m'a servit ma coquille de surimi, et on a "vérifié" la suite. La suite, ce devait être des huîtres, sauf pour ceux qui n'aimaient pas ça, lesquels auraient des moules. On m'a donc dit que je prendrais des moules. Ma soeur avait pourtant bien précisé, quelques jours plus tôt (j'étais là), qu'elle n'aimait pas les huîtres, mais que moi si... d'où un conflit bien involontaire.

Après cela, alors qu'une bonne heure s'était déjà écoulée depuis notre arrivée, que je ne trouvais toujours rien à dire à mes voisines, que je n'avais pas même pu échanger quelques mots avec les amis de ma sœur, la maîtresse de cérémonie a décrété qu'il fallait faire une séance photo. Bien entendu, c'est elle qui a décidé qui serait sur celles-ci. Je n'ai été invitée à être sur aucune.

Je n'en ai plus pu. J'avais l'estomac au bord des lèvres, les larmes qui montaient à me faire battre le crâne, le cœur tendu à exploser dans la poitrine. Je me suis levée, ai simplement dit à ma sœur que je ne me sentais pas bien, ai traversée la rue et suis restée presque une heure à pleurer sur le pas de la porte. Je n'osais même pas rentrer chez moi. J'avais trop honte de moi, d'avoir une fois de plus "tout fait foirer", de m'être enfuie ainsi, comme une voleuse, comme une coupable.

Ensuite je suis rentrée en toute discrétion, ai attrapé le téléphone pendant que mes parents et ma grand-mère regardaient les émissions de réveillon et suis allée téléphoner à mon "amour" pour lui confier tout mon malheur.
À minuit je suis réapparue dans le salon.
Je ne me souviens plus ce que j'ai pu dire.

CNED...

C'est ainsi qu'a commencée mon année sabbatique. Pas d'autre nom.
J'ai si peu étudié.

Quand j'ai reçues les brochures du CNED, qui s'accumulaient dans ma chambre en une pile dangereusement haute, j'ai été enthousiaste, pourtant. Je voulais tout lire, étudier seule, être une bonne élève, persuadée que tous mes problèmes venaient du système scolaire en lui même, de mes mauvaises relations avec mes camarades, de l'incompréhension récurrente de mes enseignants (oui, c'est toujours la faute du prof...^^).
Sauf que...

J'ai toujours eu du mal à étudier. Soit je comprends tout de suite, et tout va bien, soit je ne comprends pas, et je me braque. Une fois dans cette disposition d'esprit, il devient très difficile pour moi d'étudier et de comprendre les notions. C'est comme si tout mon être ne cessait plus de répéter "je n'y arriverais jamais jamais jamais jamais...". Dès que j'essaye de contredire cette ritournelle, je me trouve un peu plus bloquée encore. Cette façon d'être génère une profonde honte de moi même ("je suis nulle"), et une crainte non seulement de décevoir les autres, mais en plus qu'ils portent un jugement sur moi ("elle n'essaye même pas", ou bien "elle est paresseuse").

J'ai toujours été comme ça, même à la primaire. Mais avec les années, le problème s'est amplifié et a empiré, jusqu'à ce que je soit complètement bloquée.

Tant que j'étais scolarisée en établissement scolaire, ça allait encore à peu près, car je devais respecter des délais. Or, quand l'urgence se faisait plus pressante que la volonté de bien faire, je faisais mes devoirs tête baissée (aux deux sens du terme), en cessant de réfléchir, et j'arrivais donc tout de même à produire quelque chose (souvent mauvais, ou passable).

Au début janvier 2000 j'ai donc essayé de m'attaquer à ma nouvelle scolarité.
Mais la seule lecture des consignes relatives au bac de français m'a donné des sueurs froides.
Je n'y comprenais rien.
Il y a des dizaines d'ouvrages sur la liste, et comme je ne savais absolument pas comment ça se passerait le jour de l'examen, mon angoisse déjà terrible en était devenue paralysante.
Plusieurs fois j'ai essayé de m’atteler sérieusement au travail, mais à chaque fois, j'ai eu l'impression que tout ça était absolument insurmontable, et bien entendu, j'ai rejeté l'idée même de demander de l'aide.

D'ailleurs en parlant d'aide, j'allais au CMP, à cette période.
J'y voyais un pédopsychiatre... mais pour ça, j'étais obligée de parcourir 17 kilomètres aller et retour en scooter. Un véritable périple pour moi. Je me souviens qu'à chaque fois j'avais peur de me perdre, qu'à chaque croisement j'étais au bord des larmes. Mais je m'étais engagée auprès de ma mère à consulter, et j'obéissais.
J'étais incapable de dire à qui que ce soit que ces trajets m'épuisaient nerveusement. Que ce soit à mes parents ou au psychiatre.
D'ailleurs, j'étais toute aussi incapable d'évoquer la nature de mes vrais problèmes, dont je ne me rendrais d'ailleurs  compte que des années et des années plus tard.
Alors un jour, l'angoisse est devenue trop forte, et je n'y suis pas allée.
J'ai écris au psychiatre, incapable (déjà) de téléphoner.
J'ai laissé tombé et me suis repliée sur moi même.

Quelques fois, quand même, je suis allée à Angoulême par le bus, ai revus mes anciens camarades de classe. Mais je n'ai pas insisté... je ne me sentais pas d'affinités particulières avec eux. 

N'étudiant pas, j'avais des journée remplies de télévision, d'Internet et de pâtisserie. De coups de téléphone à mon "amoureux" d'Île de France. De lettre manuscrites que je lui envoyais, aussi (sans recevoir de réponses, d'ailleurs).

J'ai aussi commencé à prendre des cours à l'auto-école, où j'allais toujours en scooter, pour prendre les cours de code. J'avais 17 ans et demi, il était temps de s'intéresser à la chose.
Je me souviens que j'étais tremblante les premières fois où j'y allais. Je faisais des erreurs stupides, que je ressassais sans arrêt (et je me souviens de certaines comme si c'était hier).
J'avais vite intégré les heures creuses, pendant lesquelles j'étais quasi certaine d'être seule dans la salle de projection, mon boitier à la main. Je n'avais bien entendu absolument pas conscience de l'évitement mis ainsi en place.

Le début des cours de conduite a été éprouvant. Pendant toutes mes heures de conduite, j'ai cherché à me donner contenance, à avoir l'air à l'aise, en papotant en permanence. Mais j'éprouvais de grosses difficultés à me concentrer et à avoir suffisamment confiance en moi pour intégrer les manœuvres que je devais intégrer.

Je bénéficiais de leçons de deux heures, aux moments calmes de la journée, puisque je n'étais pas dépendante d'horaires de lycée.
Malgré cet aspect positif de ma situation, je restais très anxieuse, et j'ai fais de grosses erreurs, au cours d'heures de conduite, comme de mettre mon clignotant à gauche (première route dans mon champ de vision) alors que le moniteur m'avait demandé de prendre la première à droite. D'ailleurs j'ai encore dans la tête la route, un virage à droite, dans les bois, la route à gauche au milieu du virage, et la "bonne", en haut de la côte et du virage, à la sortie des bois. Et de la colère de Denis, le moniteur, qui m'accusait de ne pas faire attention, de mon angoisse, de ma colère, de ma détresse, ce jour là.
J'ai été obligée d'avouer que mon babillage permanent ne servait qu'à une seule chose : masquer mon état d'angoisse permanent, à chaque leçon.
C'était peut être bien la première fois que je faisais un tel aveux à qui que ce soit.
Je me savais déjà nerveuse, depuis des années.
Mais j'en étais encore à croire que j'étais "comme ça" et que ça ne changerait pas...

En avril 2000, j'ai passé mon Code et je l'ai eu. Par contre en juin, mes heures de conduite ont été annulées, parce que je n'avais pas l'âge de passer l'examen (session le 21 juin... alors que je suis née le 22). La secrétaire de l'école de conduite m'a dit qu'elle me rappellerait dans l'après-midi pour me redonner des heures... mais elle ne l'a pas fait. Et moi, avec ma peur du téléphone (que je n'arrivais pas à formaliser), j'ai attendu plusieurs jours avant de faire la démarche... assez de temps pour que les cours de conduite soient complets jusqu'en août, vacances d'été obligent.

Vers une re scolarisation.

Peu à peu, ma mère s'est mise à me parler du lycée autogéré de Paris, le LAP. Il était en effet devenu évident que cette année de tentative de scolarité par correspondance était un échec complet, et qu'il fallait absolument que je réintègre un établissement scolaire, quel qu'il soit. Je voulais m'intégrer, avoir mon bac, aller à l'université "comme tout le monde".
J'ai acceptée la proposition.
Il n'est venu à l'idée de personne (même pas à moi), à l'époque, de me faire intégrer le tout petit lycée de la ville du coin, Ruffec, quitte à ce que je change de section, quittant L arts plastiques pour Économique et Social... ce qui m'aurait placée à 18 kilomètres de la maison, vers le CMP décentralisé où j'étais allée consulter.

En tout cas, une fois contacté, le LAP nous a renvoyés vers le CEPMO (Centre Expérimental Maritime en Oléron), basé à l'époque à Boyardville. Ma mère m'a proposé d'aller à la journée portes ouvertes, qui devait se tenir au mois de mai, à l'époque...  C'était à 150 kilomètres de la maison.

Je me souviens que je me suis faite jolie, que j'ai portée une robe, alors que j'étais plutôt abonnée des pantalons. J'avais envie d'être originale, de ne pas avoir l'air coincée.
Mais je me suis mise une pression effroyable, sans doute invisible pour les autres, mais terrible pour moi. La lettre de motivation a été une épreuve à rédiger. Et l'entretien de pré-inscription a été pire encore. Je me souviens de mes sueurs froides dans cette salle de chimie, mais pas des questions. Sauf qu'elles me faisaient peur, que j'avais peur du piège, de ne pas être prise, de ne pas être appréciée, et d'avoir cherché à plaire, impérativement. La seule chose dont je me souvienne avec précision, c'est qu'un des profs m'a demandé si je n'avais pas de loisirs, des envies pour moi, ou quelque chose comme ça, et que j'ai dis que j'aimerais bien apprendre à jouer du piano. Dire que ça fait 12 ans, et j'ai encore cette réponse, avec ma peur dans le corps, qui reste imprimée en moi.
Après ça, j'avais envie de pleurer, de me cacher.

J'étais avec mes deux parents, je ne sais plus comment s'est passé le reste de la journée. J'étais simplement terrorisée à l'idée de ne pas être prise, comme s'il s'était s'agit d'une grande école, sans être capable le moins du monde de me rendre compte que l'entretien ne devait pas du tout servir à sélectionner les futurs élèves, mais simplement à élaborer au mieux le futur projet individuel de scolarisation.

Toujours est-il que mon dossier a été accepté.
Il a fallut trouver un logement, car le lycée ne disposait pas d'internat.
Je ne me souviens plus comment on a choisit le logement, à Saint-Denis d'Oléron.

Aujourd'hui le lycée occupe de nouveaux locaux, ayant déménagé de Boyardville vers Saint-Trojan. Mais voici une photo des locaux que j'ai fréquentés, et un lien vers le site actuel du lycée :

Amours d'été ?

Pendant des mois, j'ai attendu un signe de Stéphane, mon "amoureux" yvelinois... Sans rien voir venir. Finalement, un jour j'ai osé lui proposé d'aller au Futuroscope ensemble. Prendre le train, le retrouver, s'amuser, et peut être, qui sait, passer un plus long moment avec lui ?
C'était un mardi, je m'en souviens. Mais de l'organisation, aucun souvenir des choses. Était-ce en avril, comme il me semble ? Ou en mai ? Ou en juin ?
Aucune idée. J'aurais même des doutes sur l'année, si je m'en laissais l'occasion. Mais quand j'y réfléchit, ça ne peut être que cette année là.
Comment ai-je fait pour prendre le train, aller le retrouver ? Je ne sais pas non plus. À croire que je fais un blocage sur mes réussites.

À la gare, il était en retard. Et la pire des choses, j'avais peur de ne pas le reconnaître. Imaginez : je l'avais rencontré pour la première fois quand j'avais 16 ans, j'en avais désormais presque 18, et entre temps, nous ne nous étions vus qu'une seule fois, plus d'un an auparavant. Pas de photos d'échangées, même s'il avait un site internet, et que j'y avais récupérées quelques clichés.
Comment pouvais-je me dire amoureuse de lui? Et bien quand on ressent des chose, on déteste que les autres viennent vous contredire... donc même si mon entourage essayait un peu de me mettre en garde contre mes sentiments auto-alimentés, je ne voulais pas prendre en compte ce que les autres me disaient. Tout ce que je savais, c'est que j'aimais Stéphane, qu'il m'écoutait, qu'il s'intéressait à moi... même s'il ne faisait aucun effort pour venir me voir, alors que c'était lui qui m'avait déclaré sa "flamme" ?
J'ai compris bien plus tard que derrière son "je t'aime" se cachait un autre sentiment, qu'il avait dû juger trop honteux pour l'avouer à une gamine de 17ans : du désir. Il aurait pu écrire "j'ai envie de toi, je rêve de toi, de te faire l'amour", ce jour là, dans son mail... aveu qui aurait évité un quiproquo qui a duré des années, mais ce n'était sans doute pas moralement acceptable à ses yeux.
Malheureusement cette honnêteté aurait sans doute mieux valu qu'un aveu déguisé, maquillé, qui m'a finalement enfermée des années durant dans une passion sans avenir possible.

Ce jour là, donc, je l'ai retrouvé à la gare de Poitiers.
Je ne l'ai pas trouvé beau. Je l'ai trouvé gros, il avait la brioche de la quarantaine approchant. Il m'a fait la bise, mais ne m'a pas embrassée. J'ai été déçue.
J'ai eu un pincement au cœur, mais ai choisi de l'ignorer. Je voulais continuer à l'aimer, coûte que coûte, sans prendre l'expression à la légère.

De la journée, finalement, j'ai peu de souvenirs. Sinon que je n'aimais pas son rire idiot dans les cinémas dynamiques. Qu'il s'est endormi dans la salle IMAX. Car il était sortit avec des amis la veille, à Paris, qu'il s'était couché à 2h du matin, puis était venu en TGV à Poitiers pour me rejoindre. D'ailleurs il a perdu son téléphone portable, tombé de sa poche, que nous avons du retourner chercher un peu plus tard.

J'aurais du sentir que tout ça ressemblait à une sortie "entre potes", mais je n'ai rien voulu voir. Je voulais l'aimer, même s'il ne me plaisait pas, même si j'étais déçue. J'étais "amoureuse" de lui depuis des mois. Il était inacceptable pour moi de me renier, comme ça, d'un seul coup. Pourtant, aujourd'hui, je me demande si ce n'était pas ça justement qu'il était venu chercher ce jour là...

Je n'ai pas aimé sa façon de m'embrasser. Notre premier baiser, sur la grande passerelle, au dessus des bassins. Il embrassait en tendant les dents, en choquant les miennes contre les siennes. Un baiser d'adolescent, qui ne sait pas caresser de ses lèvres et de sa langue, qui se contente de se plaquer contre l'autre.
Je n'aimerais jamais sa façon de m'embrasser.
Et malgré tout cela je restais "amoureuse".

Le soir... à 17 heure ou un peu plus nous sommes repartis. J'ai pris un billet de TGV pour Ruffec, et lui a rejoint la gare de Poitiers pour remonter sur Paris. Même pas de baiser fougueux d'adieux. Je n'avais pas vraiment envie de l'embrasser. J'étais déçue, perturbée, déboussolée.

Et pourtant, j'ai continué à dire à qui voulait entendre que tout allait bien, que nous nous aimions, et à lui trouver mille et une excuses pour ne pas venir me voir.

Tout l'été, j'ai espéré une visite, une excursion, un voyage. Mais rien de rien. Le néant.
Mes parents sont partis en vacance, me confiant la maison. Stéphane avait parlé de venir me voir. Il ne l'a pas fait.

Finalement, fin août, alors que je devais emménagé dans mon logement de Saint-Denis, il a accepté de venir passer quelques jours avec moi. Quelques nuits à l'hôtel, puis une nuit dans "mes" murs, avant de repartir, le jour où mes parents m'aideraient à m'installer.
Je crois bien que c'est ma mère qui a réservée la chambre. Quand j'y pense, je me dis que c'est absurde. Mais en même temps je sais que c'est elle qui m'a accompagnée à Saint-Denis, ce jeudi là.
J'étais la première à l'hôtel. Stéphane est arrivé par bateau. Je lui ai même trouvé un charme tout nouveau, les cheveux et l'écharpe au vent, alors que la navette de La Rochelle abordait le port de Saint-Denis.
Le premier soir a été parfait, et sans doute est-ce la raison pour laquelle j'en garde peu de souvenirs. Nous avons passé un temps fou à discuter dans une crêperie, c'était magique, j'étais heureuse. Pourtant le soir même, sur la jetée, il n'a pas su combler mes attentes, me prendre dans ses bras. Il a téléphoné, à je ne sais trop qui, je me suis sentie seule, abandonnée. Et puis j'ai été malade...
Et puis on est allés ensemble récupérer les clés de mon logement... mais pas de draps, et nous avions quitté l’hôtel. La dernière nuit a été épouvantable, abrités d'une seule couverture. Une aventure qui aurait pu être savoureuse, mais qui m'a laissé un gout amer.

Le lendemain, Stéphane partait, mes parents m'aidaient à emménager, et une nouvelle année scolaire commençait.

vendredi 13 janvier 2012

Exclusion, mise à l'écart, rejet...


Ces derniers temps, l'essentiel de mes rêves tournent autour du thème de l'exclusion, de la mise à l'écart, du rejet. Pas étonnant dans ces conditions que je me réveille tous les matins avec cet épuisement qui me colle à la peau.
Les cauchemars sont divers, les situations changent, mais au final, je me retrouve toujours seule, exclue de la vie sociale, des activités.

En réalité, c'est moi qui m'en exclu. D'ailleurs cela fait maintenant neuf mois que nous avons emménagé dans les Hautes-Pyrénées, et je ne connais toujours personne ici. À peine si j'ai de vagues échanges avec les voisins, que je n'ose fréquenter (et comment m'y prendre, de toute façon?).

Mon rêve est pratiquement aujourd'hui de rejoindre un groupe de parole ou de sophrologie, constitué d'anxieux sociaux, comme moi, pour essayer de nouer des liens.

mardi 29 mars 2011

Tristesse

Hier en lisant mes mails, il y avait un message d'une amie rencontrée lors d'une formation. Quelqu'un que j'apprécie beaucoup, mais contre qui mon mari a une dent (formatrice en informatique, j'ai suivie une session avec elle, pas vraiment adaptée à mon niveau, assez anxiogène, qui nous a empêchés de partir en vacances à la date sur laquelle comptait mon mari... qui plus est j'y ait attrapé un rhume carabiné, que je lui ai passé, et qui m'a poussé à prendre de l'ibuprofène, substance à laquelle j'ai fais une réaction allergique...)
Bref... mon mari rend cette personne responsable d'une série d'emmerdements à la chaine et ne saurait donc l'apprécier. Moi si.

À plusieurs reprises ces derniers mois, j'aurais eu l'occasion d'aller la voir sur son lieu de travail, mais à chaque fois, l'angoisse me prenait: et si elle ne travaillait plus là, et si on me demandait ce que je faisais là, et si.... et si... et si....
Mon cœur battant à tout rompre chaque fois que je pensais m'arrêter là bas, je ralentissais... puis je dépassais l'adresse, regrettais, et ne m'arrêtais jamais.
Bien sûr c'était à Angoulême.
Et depuis hier, j'habite à Tarbes.
Et hier soir seulement, j'ai reçu son mail envoyé samedi 26, me donnant de ses nouvelles... Mon amie est devenue directrice de l'antenne de formation où nous nous sommes rencontrées et me propose de passer prendre un café, un de ces jours.

Tristesse dans mon cœur.
J'aurais tant aimé la revoir.

Ne nous parlez pas de Facebook, nous y sommes toutes deux réfractaires (j'y ai bien un compte, mais je ne sais pas m'en servir et ça ne me manque pas).

Cependant la distance, c'est une chose.
Une amitié, c'en est une autre.

Mais quand je reviendrais sur Angoulême, il n'y en aura plus, d'amitié. Une connaissance, rien d'autre

Ça me rend triste que mon mari ait des jugements de ce genre. Ça me fait du mal aussi, mais à l'en croire, c'est de ma faute. Je ne sais pas ce que je dois faire. C'est dur.