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dimanche 1 avril 2018

Emploi, activité, bénévolat...

Le 12 mars dernier, j'ai participé à un atelier en commun au sein de l'association Raisons de plus, qui me suis en PPS (Prestation Ponctuelle Spécifique) en partenariat avec Pôle emploi. L'atelier était une nouveauté, faisant intervenir une pair-aidante. Tous bénéficiaires d'une RQTH (reconnaissance de qualité de travailleur handicapé), tous sujets à des troubles d'ordre psychique (peu importe les pathologies, les cases, les étiquettes).

J'ai parlé de cet atelier dans mon dernier billet, où j'évoquais l'idée de regarder l'emploi sous un nouvel angle.

Le fait est que cette idée a tellement bien fait son chemin dans mon esprit que le 29 mars au matin, lors de mon entretien avec Mr Berdegay, directeur adjoint de Ohé Prométhée, j'avais déjà décidé de ne pas actualiser ma situation à Pôle Emploi à la fin du mois, résolue à m'impliquer dans le bénévolat dans le secteur de l'entraide et du soutien des personnes en situation de handicap psychique.

Le 29 mars dans l'après midi, je devais assister à la seconde partie du colloque organisé par l'association UNAFAM 16 (Union Nationale de Familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques). La partie qui m'intéressait le plus étant celle portant sur la pair-aidance, bien que j'ai été attentive aux autres interventions.

"La pair-aidance repose sur l’entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie, somatique ou psychique.
Le partage d’expérience, du vécu de la maladie et du parcours de rétablissement constituent les principes fondamentaux de la pair-aidance et induisent des effets positifs dans la vie des personnes souffrant de troubles psychiques. Ce partage peut prendre plusieurs formes : la participation à des groupes de parole au sein d’association d’usagers, la rencontre dans des groupes d’entraide mutuelle (GEM), ou encore l’intégration de pairs aidants bénévoles ou professionnels dans les services de soins."
Voir la page consacrée à ce concept sur le site de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie.

J'ai beaucoup apprécié cette expérience. Moi qui avait pour habitude de m'endormir dans les amphis lors des conférences organisées au Centre Universitaire, j'ai été très attentive, bien que mes troubles anxieux, la fatigue aidant, aient commencés à m'agiter vers 16h30. J'ai été touchée par l'intervention de Christophe Lamandon et Patrick Stern, venus intervenir sur le sujet de la pair-aidance.
Mon esprit s'est même tellement focalisé sur cela que j'ai eu beaucoup de peine à me concentrer sur François Bourdin, qui nous a parlé de sa réinsertion dans la société.

Quand est venu le moment "questions et débats", peu de gens demandaient le micro... je ne sais pas trop comment, j'ai levée la main et parlé. C'est déjà flou dans mon esprit, seulement trois jours après. Je me souviens ma nervosité, ma voix chevrotante et de ma volonté de porter témoignage de mon parcours. Témoignage de mon besoin humain d'apporter quelque chose à la société au lieu de rester inactive. Témoignage de mes difficultés, sans vouloir être dans la plainte, simplement pour dire, être entendue.
A moins une fois.

Cela commence déjà à porter ses fruits.
Cela commence aussi déjà à m'angoisser, mais je fais avec.

Vendredi, en fin d'après midi, je suis allée au GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) rue de Bellegarde. J'ai proposé d'aider à créer un blog et une page Facebook.

Les choses vont se faire, petit à petit...

Mais d'abord, je déménage.
Mardi 03 avril, état des lieux de mon nouvel appartement, à quelques centaines de mètres de là où je vis actuellement, et emménagement de l'indispensable. Le reste ira soit au recyclage, soit aux œuvres de solidarité (Emmaüs, APF, boutique Solidaire...), et éventuellement sur le Boncoin...

vendredi 9 mars 2018

Emploi : et si on reprenait depuis le "début"?

Mardi dernier, j'avais un gros coup de blues en lien avec ma recherche d'emploi.
Pour citer la MDPH, mon handicap "réduit ma capacité de travail" et je bénéficie donc d'une RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).
Lisant mon billet, Super Tatie m'a appelée. 😍

Je m'étais interrogée sur la possibilité d'accès à une formation en alternance, malgré mon âge. Elle m'a apporté la réponse sur un plateau : oui !
Grâce à ma RQTH précisément.
Le statut de travailleur handicapé donne accès au statut d'apprenti quel que soit l'âge du demandeur. Mon Super Papa (ils font bien la paire, mon papa et sa sœur💞) m'a confirmé qu'il avait appris ça pendant les sessions de formation qu'il a suivi récemment avec le Centre de Gestion (de l'emploi territorial), car il est conseiller municipal d'une commune rurale.

Entre temps, donc, j'ai réfléchis. Car ma tante m'a aussi parlé du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social) qui au final semble mieux cadrer avec ce que je voudrais faire que le BTS ESF (Économie Sociale et Familiale).

Deux différences majeures et une information intéressante du point de vue de l'emploi.
Pour commencer, le SP3S est proposé par un lycée d'Angoulême (donc pas besoin de faire deux heures de route chaque jour pour aller et revenir du lycée en période de formation). Mais en "contrepartie" ce BTS n'est pas en alternance, mais en version "traditionnelle" (six semaines de stage en première année, sept semaines en deuxième année).
Cependant, il semblerait que, peu à peu, le SP3S prenne le pas sur le BTS ESF. La raison est simple: on peut passer le DE CESF (troisième année d'étude, avec Diplôme d’État à la clé, donc) avec un SP3S, qui par ailleurs est plus demandé sur le marché du travail.

Voici quelques petites choses posées.

S'y ajoute un constat évident : actuellement, j'ai un revenu (la réversion de mon mari, qui ne s'arrêtera qu'en 2053). Ce n'est donc pas précisément pour l'argent que je souhaite un emploi, mais pour structurer ma vie et trouver ma place dans la société. Je n'ai pas besoin d'un emploi pour vivre (même si ça serait bien d'avoir de quoi manger des épinards à 71 ans), mais pour me sentir "complète" et insérée socialement.
Donc reprendre des études n'est pas un problème (même si je vais peut être devoir me payer des cours de soutien en supplément).

Qu'est ce que je cherche à dire ?

C'est bien simple : je vais postuler à la fois pour le BTS ESF, le BTS SP3S et, tant qu'à faire, à la Licence Professionnelle Administration des collectivités territoriales (au Centre Universitaire de la Charente, où j'ai passé ma licence de droit fondamental). Ha ben non... il semblerait bien que la LP ne soit par reconduite en 2018, finalement... 😕
N'oublions pas que ces filières de formation sont contingentées et recrutent donc leurs élèves sur dossier.

Toujours est-il que postuler au plus possible de formations me correspondant, c'est faire en sorte de me donner le plus de chances possibles d'être à nouveau étudiante en septembre prochain !
👍

Qu'est que ça veut dire aussi?
Heu... Pôle Emploi... 👽💀👻
Je ne rentre pas dans leurs "cases" préformatées, prévues pour le plus grand nombre de demandeurs, mais pas pour les "cas particuliers". La structure n'a jamais su quoi faire de moi, durant mes trois inscriptions successives, donc je les laisse tranquille à partir du mois prochain. Je reviendrais peut être les voir une fois ré-diplômée, mais rien n'est moins sûr...

Finalement je fais ce que mon conseiller m'a écrit récemment :
"Je vous invite à suivre cette formation à partir du moment où vous seule vous en sentiez capable. J'insiste sur ce que vous ressentez : vous ne devez pas vous mettre en difficulté au vue de vos problématiques reconnues par la MDPH. Si vous avez le sentiment de pouvoir y arriver, alors je vous encourage à mener cette formation..."

Oui bon, il parlait de la formation de Secrétaire-assistante, à Retravailler dans l'Ouest, celle dont l'information collective m'a servit l’électrochoc... 😅 Mais ça ne change rien aux conclusions que j'en ai tiré:

Je me sens capable de suivre un BTS, qu'il soit en alternance ou pas.
Je n'estime pas que c'est me mettre en difficulté vis à vis de mon handicap (du moment que l'encadrement de formation est prévenu et que je prend sur moi de reconnaitre quand je suis en difficulté et de faire en sorte de rectifier le tir).

Et pffffft! Pôle emploi, bye bye !
😋

Et même si je devenais une "éternelle étudiante", je m'en fous... hiiiiiiii! 😜😄

Alors certes, j'aurais moins de de temps pour partir en vadrouille ou des trucs comme ça... mais tout le monde a des priorités dans la vie. Avoir du temps pour partir en vadrouille de temps en temps, ça signifie aussi que le reste du temps, je m'ennuie tellement que je n'arrive plus à faire des trucs simples, parce que justement "j'ai tout le temps pour les faire". La honte!

Bon aller, il faut que j'aille à la salle de sport.
Hop hop hop!

vendredi 17 novembre 2017

Quoi de neuf sous le soleil (levant)?


Alors, quoi de neuf à la mi novembre de cette année 2017?

Pour commencer, les nouvelles les moins cools.

- J'ai attaqué (ou été attaquée, pour être plus exacte) ma cure annuelle d'infections respiratoires avec une angine virale, qui c'est transformée en rhinopharyngite. La mauvaise blague a commencé environ le 30 octobre et je commence à peine à arrêter de tousser.
Bonne nouvelle quand même : visiblement, contrairement à l'an dernier j'ai réussi à enrayer la bronchite qui n'est donc pas devenue asthmatiforme. Or j'avais fais quatre bronchites asthmatiforme l'an dernier et le moins que je puisse dire, c'est que c'est vraiment pénible.

- Dans "l'événementiel" agaçant, la succession de mon mari est toujours au point mort.
C'est agaçant. J'ai été sympa, j'ai fais preuve de bonne volonté (par exemple en payant des factures qui pourtant étaient dans l'indivision successorale), mais maintenant ça va faire 15 mois que mon époux est décédé et que les deux autres héritiers ont... disparus!🔍🔬
Mais relativisons : j'ai pris une avocate et maintenant, c'est elle qui gère le dossier.
Moi, j'attends juste que ça aboutisse... Dans la mesure où j'ai toujours fais preuve de bonne volonté, je suis très confiante. À priori, en dehors des lenteurs administratives dues à la surcharge des tribunaux à notre époque, ben... on change de notaire et on partage tout comme la loi le prévoit. Fin de l'histoire.
Nous venons de lancer les assignations à comparaître devant le tribunal de grande instance, contre les deux autres héritiers (ce qui est apparu comme étant le seul moyen sensé de débloquer la situation).
Avec un timing parfait, j'ai reçu (avec un grand étonnement) une convocation pour une audience devant la Cour d'Appel de Bordeaux pour le mois prochain.
L'appel concerne un jugement de la juge des tutelles d'Angoulême de décembre 2016, dont je n'avais jamais entendu parler, vu qu'à l'époque, j'étais encore majeur protégé. Bizarrement, je suis à peu près convaincue que c'est l'ancien tuteur de mon mari, qui voudrait toucher ses honoraires... mais je n'en sais rien en fait. Je laisse mon avocate gérer. Elle est là pour ça.

Beaucoup plus cool, je me sens enfin capable de revenir à l'emploi, après presque quatre ans hors jeu (je n'ai pas été inactive pour autant, puisque j'ai passé une partie de ce temps à aider mon mari, puis à me remettre de mon burnout de l'aidant, et ensuite j'ai aidé par-ci par-là des gens).

Comme ma licence de droit ne me sert à rien d'un point de vue qualifications professionnelles (il faut être clair : une licence universitaire générale, c'est "diplômant", mais ça n'apporte aucune compétence particulière), je fais le choix d'entrer en formation pour être secrétaire médico-sociale.
Je dois faire un stage Pôle Emploi de "PMSMP" (période de mise en situation de milieu professionnel) pour valider ce projet, histoire qu'on soit sûrs que c'est bien ce que je veux faire comme travail (vi vi vi... même que si je n'étais pas entrée à la faculté de droit en 2004, mon intention première était de passer un BTS d'assistante de direction...).
Normalement je devrais faire ce stage courant décembre 2017 tandis que la formation commence fin janvier 2018. Ensuite, ce sera 1022 heures de formation (8 mois), dont 210 heures de stage (soit 6 semaines).

En dehors de ça ?

Ben... la vie quoi!!!

dimanche 9 juillet 2017

Telle le phénix

Le dragon sous la montagne...

Le dragon sous la montagne est une métaphore sur les traumatismes enfouis.
Il est une montagne de pierre noire, craquelée et fissurée de toutes parts, qui cache en son sein un dragon endormi. La montagne n'est que douleur et souffrance, à cause du dragon mais tant qu'il dort, l'origine du mal reste cachée et ignorée.

Le dragon représente les traumatismes accumulés, les coups encaissés, mais qu'on a caché et dissimulé avec honte, cette honte terrible qu'on peut ressentir quand on est la victime d'une situation traumatisante dont on se croit parfois responsable.
La montagne est une partie de l'esprit qui a vécu ces traumatismes.

En occultant le souvenir des violences subies, on se donne une chance d'avancer dans une situation qui reste parfois périlleuse, afin de ne pas flancher.

Même une fois le péril écarté, il est fréquent que les souvenirs les plus douloureux restent occultés... La montagne est comme une gangue, et le dragon y est enfermé, en sommeil.
Si les souvenirs douloureux finissent par remonter à la conscience, le dragon est réveillé, il s'ébroue, s'agite, et commence à s'acharner contre la montagne...

Parfois, la solution n'est pas de tout cassez, mais de se débarrasser de ce qu'il y a "en trop"... Faire muer le dragon, le transformer en autre chose de plus léger... Un Phénix me semble une bonne allégorie.



Récemment, j'ai décidé d'arrêter de me mentir et de lever le voile sur ce qu'étaient réellement mes rapports avec mon mari...

Une longue relation de dépendance affective, flirtant avec la soumission, dans laquelle j'étais mue essentiellement par l'angoisse d'abandon, le besoin de reconnaissance et, surtout la peur que j'avais de lui, de ses colères et de sa capacité incroyable à me faire me sentir extrêmement coupable et honteuse.

Certes il ne m'a jamais frappée physiquement, mais dès les premiers moments de notre relation, il m'a menti et manipulée. Certaines personnes font ça de manière inconsciente et je ne saurais jamais ce qu'il en était le concernant.

Dès nos premiers jours de vie commune, il s'est mit à régenter mon existence toute entière, me reprochant tout écart dans les horaires, sans jamais m'expliquer le sens de ceux ci, s'emportant quand je l'interrogeais, ou m'ignorant simplement, en me regardant avec un air presque amusé, comme si j'étais trop stupide pour comprendre.

Il n'a cessé de me faire des promesses, sans jamais les tenir.

Il m'a tenue à l'écart du monde, me promettant sans cesse des sorties, des voyages, mais rien de ce que je lui proposait n'avait grâce à ses yeux et il refusait même que j'aille seule au cinéma!

Je n'osais pas aller contre ses décisions parce que ses sermons et ses reproches étaient épouvantables. Quand il se mettait en colère, c'était un autre homme, un homme terrifiant.

Il m'encourageait prétendument à aller vers les autres, mais dès que je tissais des liens avec quelqu'un, aussi superficiels fussent-ils, dès que je discutais avec d'autres personnes que lui, il me reprochait de l'ignorer, de l'oublier, de "ne rien en avoir à foutre" de lui.

Il m'a encouragée à reprendre mes études mais presque chaque semaine il se plaignait de mes horaires, comme si j'avais la moindre prise sur ceux-ci.

Il m'a poussée à travailler, mais comme pour l'université, il se montrait amer et désagréable dès que je sortais de la maison, et régulièrement, il me reprochait de le "laisser", alors qu'il "aurait pu m'entretenir".

M'entretenir... La pensée me ferait presque sourire... il ne me donnait que 200€ chaque mois, rechignait à faire les boutiques en ma compagnie et nous n'étions jamais d'accord sur ce qui m'allait ou pas... de fait, la plupart du temps il préférait des tenues d'adolescente plutôt que de femme, et ça avait finit par me mettre mal à l'aise au point que je ne le consultais plus quand je m'achetais mes vêtements. Peut être ai-je inconsciemment prit du poids également pour gommer cette image de femme-enfant qu'il appréciait mais que je détestais...

Si j'avais accepté la vie de "femme au foyer" qu'il me proposait, j'aurais été totalement dépendante de lui, y compris du point de vue de la sécurité sociale, ce qui a pourtant été le cas sur une courte période...
Être "ayant-droit" de son conjoint est une situation inconfortable, surtout lorsqu'on a pas vraiment le "droit" d'utiliser le compte commun pour effectuer ses dépenses de santé (ce qui aurait été logique, pourtant). Or, quand j'ai expérimenté ce statut, je me suis retrouvée dans la situation absurde où je devais payer les médecins à partir de mon compte courant personnel, avant que le "remboursement" soit fait sur le compte bancaire de mon mari, qui était sensé me restituer les sommes que j'avais versé.

Alain prétendait vouloir que j'aille mieux. Je ne remet pas en cause l'intention.
Il m'avait toujours connue anxieuse, avec des troubles de l'interaction et de la relation (même si on ne les avait pas encore nommés ainsi), ce qui me rendait triste et dépressive.
Mais quand j'allais en thérapie, quelle que soit la forme de la chose, il me le reprochait et me tourmentais pour me faire dire ce dont j'avais parlé en séance. À ses yeux, tous les "psys" (psychologues, psychiatres et autres...) étaient des "charlatans". Ce discours était très destructeur, car je me sentais en permanence obligée de justifier la poursuite des consultations. Et à chaque fois que je revenais à la maison, il renouvelait ses inquisitions pour savoir de quoi j'avais parlé, et de quoi je me "plaignais", comme s'il me contestait le droit d'avoir des pensées privées, tandis qu'il s'abstenait totalement quant à lui de me faire part de ses ressentis.

Alain était très habile pour jouer du bâton et de la carotte... mais plutôt pour mieux me contrôler que pour m'aider. En fait, c'était justement sa conception personnelle de l'aide qu'il m'apportait. Il ne me soutenait pas: j'étais encouragée à aller de l'avant, certes, mais dès que je m'écartais du scénario qu'il avait espéré me voir suivre, j'étais aussitôt placée en position d'accusation (de ne pas faire assez d'efforts, de me "laisser aller" et il n'était pas rare que je sois généreusement insultée et que je me sente profondément humiliée et honteuse.
Au début j'ai essayé de le contredire, mais j'ai rapidement compris que ça ne faisait que le contrarier davantage et augmenter son agressivité. Alors j'ai accepté de répéter "je suis en pleine forme", dès qu'il me demandait comment j'allais.
J'ai cédé, j'ai accepté son contrôle et je me suis pliée à sa "rigueur".

Mais quoi que je fasse, ça n'était généralement pas à la hauteur de ses exigences.

Il ne tenait aucun compte de mes besoins ni des réalités de la vie moderne. En dehors de son ordinateur et de l'utilisation d'internet, son mode de vie reproduisait singulièrement celui qu'il avait du avoir dans son enfance et son adolescence, à une époque où il vivait dans une maison sans chauffage central ni eau courante. Il se lavait chaque matin devant le lavabo, gardant le même maillot de corps pour la semaine, et prenait un bain hebdomadaire, faisant la lessive de ses sous vêtements par la même occasion, à la main.

Il n'est pas étonnant que, dans ces conditions il m'ait reproché mes douches "trop longues", "trop chaudes" et "trop fréquentes"... au point qu'aujourd'hui encore, j'éprouve des difficultés à passer par cette étape, alors qu'avant de vivre avec lui, je passais sous la douche facilement deux fois par jour...

Je ne peux pas résumer toutes ces années que j'ai laissé s'écouler auprès de lui, consciente d'être captive, sans doute sans que lui même en ait conscience, incapable de me rebeller... Parfois j'ai terriblement honte de moi.
Je suis restée parce que j'avais peur de la vie et que je pensais ne pas pouvoir survivre en dehors de ce vase clôt.

J'ai laissé Alain me mettre en cage et j'ai nourris une grande colère, contre lui ainsi que contre moi.
De quoi est-ce que je parlais, durant mes séances de thérapie? De nombreuses choses... Au début j'évitais d'évoquer à quel point je me sentais mal auprès de mon conjoint. Ensuite j'y suis parvenue, mais je restais convaincue d'être responsable de mon malheur, de mes ressentis que je considérais biaisés, convaincue d'avoir des attentes irréalistes qui ne pouvaient donc pas être satisfaites.
En fait, je me suis toujours sentie coupable et j'ai choisi d'être punie.
Cela peut paraître absurde, formulé ainsi, mais c'était un choix de facilité, pour moi : il était plus facile de rester en terrain connu, aussi violent qu'il soit, plutôt que de partir vers un inconnu bien plus effrayant.

J'ai conscience aujourd'hui que si j'avais fuis dès que j'ai commencé à comprendre que ça n'allait pas, début 2005, mes parents m'auraient soutenue. Malheureusement à cette époque là, j'étais également dévorée par l'angoisse et la honte de ne pas être "à la hauteur" à leurs yeux, de ne pas être "assez bien", et je cherchais à tout prix à fuir ces sentiments.

Je me suis cachée pendant tellement longtemps que c'était devenu un mode de vie en soit. Non. Un mode de survie, plutôt.

Toujours est-il que la maladie de mon mari a fini par me faire craquer.
Mais surtout, j'ai commencé à me libérer de mon mode de pensée erroné, fondé sur le principe que j'étais coupable (de ne pas comprendre l'existence, pour l'essentiel).

Quand Alain est tombé malade, il s'est montré de plus en plus agressif envers moi. Il répétait fréquemment une expression qui me blessait profondément, car j'y voyais de méchanceté gratuite. Il me disait "tu m'humilie!".
En réalité, il, l'a avoué ensuite, mais sans cesser pour autant d'utiliser cette formulation particulière, il voulait dire qu'il éprouvait un sentiment global d'humiliation, du fait de son état physique dégradé. Mais comme j'étais le témoin permanent de sa déchéance, il disait les choses qu'il ressentait comme si c'était moi qui provoquait ces émotions, et non sa maladie.

La maladie ayant altéré son odorat et son sens du gout, il lui était le plus souvent désagréable de manger. Mais au lieu de dire "pour moi, tout est mauvais", il me regardait avec rage et déclarait avec hargne, jour après jour, repas après repas "c'est dégueulasse". Comme si j'y étais pour quoi que ce soit. Je savais que je n'y pouvais rien, et malgré tout, jour après jour, ses mots me blessaient toujours aussi douloureusement...

Quand j'ai commencé à essayer d'aménager le quotidien pour m'adapter aux difficultés posées par la spasticité de ses membres (contractures permanentes proche de la rigidité) et l'altération de son équilibre, il a systématiquement refusé les changements. Parfois même alors que c'était lui qui en avait émit l'idée. J'avais alors droit à la litanie "tu m'humilie, t'es une salope, t'es dégueulasse", etc.
Mais quand je lui proposais de revenir à la façon de faire précédente, j'avais droit à la variante "tu comprends vraiment rien, tu es conne, tu me déteste" etc...
Quoi que je fasse, donc, j'étais en tors.

Il a fallu faire des aménagements dans la maison, certains organismes ont demandé à ce qu'on remplisse des papiers... J'aidais mais évitais de prendre des initiatives, demandant systématiquement à Alain son opinion, sa position.
Malgré tout, une fois les choses faites, il est arrivé qu'elles ne lui conviennent pas. La responsable était toujours toute trouvée... J'avais eu beau prendre toutes les précautions, le faire participer à chaque étape de la prise de décision, si une chose ne lui convenait pas, même s'il l'avait validée sur le papier, il me reprochait d'avoir manœuvré dans son dos, de l'avoir abusé d'une manière ou d'une autre, pour le persécuter et, dans son idée "le faire crever plus vite".
J'avais ma conscience pour moi. Sans compter qu'à ce moment là, j'avais fini par demander régulièrement son opinion à mon père, et il n'était pas rare que j'appelle mes parents tous les jours, à cause de cette pluie continue de reproches. Je faisais tout mon possible pour qu'Alain reste le plus autonome possible, en essayant de le lui faire admettre. Il s'y refusait et je ne pouvais rien y changer.

Imaginez un individu ayant un trouble de la personnalité obsessionnelle, vivant depuis des décennies dans un soucis extrême de perfectionnisme, ayant un soucis de bien faire poussé à l'extrême, avec un niveau d'exigence extrêmement élevé le concernant et concernant son entourage. Pensez que cette personne se soit construit des valeurs morales très fortes, avec une rigueur implacable dans le respect de ses propres règles et de ses horaires, au point d'être déraisonnablement autoritaire vis à vis des autres, et très critique vis à vis de quiconque ayant une vision divergente de la sienne par rapport à ce qui est et doit être... Ce genre de personnes veut tout contrôler et déteste déléguer quoi que ce soit, à moins qu'elles se sachent incompétentes (elles préfèreront dire qu'elles sont "au dessus de ça", ou tourner en dérision le domaine en question). Ces gens là développent généralement un mode de croyance qui fait qu'ils sont convaincu d'avoir "raison", de détenir la "vérité", et dans la grande majorité des circonstances, ils sont incapables de tenir réellement compte des avis contradictoires...
Ces personnes présentent également de grosses difficultés à exprimer leurs sentiments réels, surtout s'ils les jugent honteux ou synonymes de faiblesse et développent des stéréotypies, des masques, pour ne pas avoir à exposer aux autres leurs ressentis profonds.

Mon mari était comme ça.
Imaginez le calvaire qu'a représenté sa maladie, pour lui : perdre progressivement l'usage de ses membres, de ses sens, devenir dépendant des autres, avec les aléas que ça induit (le kiné qui n'est pas à l'heure, les interventions des aides soignants qui varient en fonction des plannings, la multiplication des interlocuteurs, ainsi que des opinions portées sur "ce qui est le mieux" pour lui.
Qu'est-ce qui restait à Alain dans ces conditions?

Moi. Le contrôle qu'il pouvait exercer sur moi.
Malheureusement, au lieu d'en faire une consolation et une ressource, au lieu de s'adoucir et de me montrer que j'étais précieuse à ses yeux, il a préféré m'accuser de tous ses maux, et, à force de promesses non tenues, de demandes inacceptables moralement et d'accusations mensongères, il fini par me convaincre que je ne pouvais plus rien pour lui, à part mourir moi même ou partir.
N'étant pas suicidaire, je suis partie.

Ce n'est que très récemment que j'ai enfin réalisé que, loin d'avoir abandonné mon mari, comme certains l'ont prétendu (même si j'aurais du le quitter, bien avant ce mariage, en fait), celui-ci m'a en fait chassée.
Alain m'a chassée de sa vue, de sa vie et de notre appartement... Je pense qu'il a cherché involontairement à se débarrasser de mon regard et de mes attentions, qu'il percevait comme humiliants.
Sa famille a malheureusement participé à mon expulsion symbolique, en me disant frontalement que je lui faisais du mal, et en m'accusant de le torturer. Probablement n'avaient-ils pas conscience de ne faire que répéter des mots, sans comprendre les mécanismes de pensée qui les avaient fait naître...
Alain disait à sa famille que je l'humiliais et le torturais, que je me conduisais de façon odieuse avec lui, pour quelle raison auraient-ils mis sa parole en doute? Peut-être en lui demandant de s'expliquer sur ses ressentis. Mais il est probable qu'il aurait refusé, ça n'était pas son genre.

Certains membres de la famille ont tout de même été jusqu'à dire que je n'étais qu'une "erreur" dans la vie d'Alain. Peut être. Mais ça, c'était une affaire entre lui et moi. À ce que je sache, les tiers, même de la famille, n'ont pas à s’immiscer dans les affaires de couple.

On m'a accusée d'avoir torturé Alain lorsque j'étais hospitalisée, en refusant de lui donner des nouvelles...
Je sais intimement ce qu'est la torture psychologique.
J'ai maintenant conscience que j'y ai été soumise pendant des années... mais je n'ai jamais répliqué, parce que j'ai toujours considéré que blesser volontairement les autres était profondément mal. A fortiori quand on utilise contre les autres leurs faiblesses et leurs douleurs intrinsèques pour ce faire.

J'aurais torturé mon mari en ne l'informant pas de mon état de santé, alors que j'étais hospitalisée en clinique "de santé mentale"? En psychiatrie, donc...

J'avais besoin de calme et j'avais besoin aussi de voir des gens, après des mois d'ostracisme, à cohabiter avec la maladie et le mépris. Car c'était ça qu'Alain me jetait au visage, jour après jour, depuis que la DCB avait commencé à faire partir en lambeau son système nerveux : sa maladie, sa souffrance, et son horreur que j'en sois le témoin.

Si Alain ou un de ses proches avait appelé la clinique pour demander de mes nouvelles, on leur aurait répondu que j'avais besoin de repos.
S'ils avaient demandé pourquoi je ne répondait pas aux appels de mon mari, on leur aurait expliqué que j'avais fais le choix de garder mon téléphone mobile éteint, au fond de mon placard, et de m'en servir exclusivement pour parler à des personnes rassurantes... et peut être aurais-je même confié aux équipes soignantes que mon mari m'appelait plusieurs fois par jour et m'envoyait des dizaines de sms.

Un harcèlement dont je m'étais plainte à plusieurs reprises à Alain.

Au bout de quelques jours, son attitude a provoqué en moi une réaction extrême de rejet: j'ai essayé de me débarrasser de mon alliance. J'ai essayé si fort, sans y parvenir tant j'avais prit de poids, que je me suis arraché la peau autour de l'annulaire gauche. L'inflammation a fait enfler mon doigt, poussant à faire craindre que je développe une infection. Un membre de ma famille a alors du m'emmener chez un bijoutier pour qu'il coupe l'anneau. Je l'ai toujours. J'aurais pu m'en débarrasser, d'une manière ou d'une autre, mais je ne le souhaite pas. Je l'avais voulue, cette alliance, je l'avais demandée. Une des rares choses que j'ai jamais demandé, et encore, deux mois après notre mariage.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Aujourd'hui, la succession est au point mort.

D'aucuns souhaiteraient que je n'ai droit à rien, eut égard à mon statut "d'erreur de parcours", ainsi qu'au fait que j'avais "abandonné" Alain.

Je pourrais facilement répliquer que le psychiatre du CMP de Tarbes avait essayé de me faire accepter une hospitalisation au CHS de Lannemezan, en 2014, avant que nous ne quittions les Hautes-Pyrénées pour réintégrer la Charente, mais que j'avais refusé, la mort dans l'âme, parce qu'on ne me proposait aucune solution d'assistance pour Alain.
Là, je pense qu'on aurait éventuellement pu parler d'abandon.

Toutefois en février 2015, quand j'ai senti que, décidément, je n'arriverais pas à rester auprès de mon mari sans que nous ne tombions dans la maltraitance réciproque, j'ai fais en sorte de mettre mon mari en sécurité, médicalement parlant, avant d'accepter d'être hospitalisée.

En conséquence, il n'est pas question que la haine  aboutisse à me dépouiller, que ce soit dans mes biens ou dans ma dignité. J'ai au contraire tout à fait l'intention de lui faire comprendre que cette dignité est plus forte que jamais. D'autant que mon mari n'a pas été le seul à m'insulter, m'humilier et me faire subir des violences d'ordre moral. Mon mari est mort, d'autres ne le sont pas. Je pourrais nourrir un désir de vengeance, entamer des poursuites, mais ça n'est pas ce que je désire.

Je souhaite tourner la page.

Prendre conscience de l'ampleur de l'emprise qu'Alain avait sur moi et de la multitude de tortures psychologiques qu'il m'a infligé, au fil des ans, ça a été extrêmement violent.

Il s'avère que des événements récent, combinés au calendrier successoral ont "réveillé le dragon", comme certaines personnes disent... ce flot de souvenirs douloureux, qui était enfouit profondément, et qui à présent rugit en moi et me malmène intérieurement...



Je n'ai aucun désir de vengeance. Je n'irais pas cracher le feu sur les uns ou les autres, en imaginant que ça pourrait atténuer la douleur. Je ne crois pas une seule seconde que ça pourrait être d'une quelconque efficacité.

Je suis simplement déterminée à mettre un point final à l'histoire, clore cette succession de malheurs et vivre ma vie.

Je veux transformer le dragon en phénix... il s'envolera, trouvera son chemin à travers les roches et s'en ira loin, très loin de cette montagne.

lundi 3 juillet 2017

Au secours, je me suis fais une copine !

Oui je sais, c'est pas des mots qu'on est habitué à voir rassemblés.💣

Si j'ai eu quelques copines et copains durant ma scolarité (des copines "paravent", derrières lesquelles je cachais ma solitude et mes bizarreries, en quelque sorte), jamais je ne me suis vraiment fait de copine en "dehors". Sauf ma voisine de 75 ans dans les Hautes-Pyrénées et Faiza, ici, mais parce que elle bossait à la MJC...

De tout temps je me suis "rabattue" sur des personnes qui me sécurisaient, me rassuraient, rompaient ma solitude. Souvent des personnes posées et que j'avais un peu côtoyées avant qu'on devienne légèrement intime.

Quelques fois j'ai eu des relations plutôt amicales avec des personnes.
Je pense à Aline au lycée, à Dorothée, à Tarbes, et quelques copines à la fac, comme Laura...
Mais en règle générale, dès qu'on ne fréquentait plus le même établissement, la relation mourrait.

Je ne sais pas maintenir le lien social et je viens de me rendre compte que je flippe complètement devant une nana sympa, franche, qui a un tempérament que j'aime beaucoup.

Mon anxiété anticipatoire est terrible.
Je ne connais K. que depuis vendredi dernier (moins de 4 jours!) et je sens que son intérêt est sincère, mais ça me fait vraiment flipper.
Elle va bien se rendre compte que je suis nulle et lamentable... non?🙀

Des tas de gens disent de moi que je suis "rigolote" et "attachante" (et bien d'autres choses encore) mais c'est plus fort que moi, là je suis complètement paniquée.

Deux ans que je vais à la salle de sport, que je papote par-ci par-là avec des nanas, et c'est bien la première fois qu'il y a ce "truc" qui se produit.

J'en rêvais, alors pourquoi est-ce que ça me rend malade?
😆


Hier, je flippais tellement que je caressais l'idée de m'endormir pour ne plus me réveiller... 💩 😱
Je tourne vraiment pas rond... 😩