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lundi 4 août 2025

Pluri handicaps - MDPH

En 2013, j'ai fais le dossier MDPH d'Alain. C'est à ce moment là que je me suis rendue compte que les cases que je cochais pour faire reconnaître le handicap de mon mari, je pouvais tout aussi bien les cocher pour moi. À l'époque, le seul handicap sur lequel j'étais focalisée, c'étaient mes troubles anxiodépressifs. Enfin, il faut être honnête: la phobie sociale, surtout.
Aujourd'hui, plus de 12 ans après, je me dois de refaire mon dossier.
J'ai besoin d'avoir une reconnaissance institutionnelle de la diversité de mes handicaps:
- Troubles anxiodépressifs;
- Syndrome fibromyalgique;
- Syndrome de fatigue chronique;
- Syndrome de l'intestin irritable;
- Arthrose lombaire;
- Méralgie chronique;
- Hypertonie vésicale...

Le cumul est de nature à altérer considérablement ma qualité de vie.
À 43 ans, je commence à comprendre que je n'aurais jamais une vie "normale" (si tant est que cela existe) et que je devrais continuer à composer avec ces symptômes. Mais au moins, maintenant, je suis accompagnée médicalement, avec des documents médicaux qui traduisent ma réalité.

Surprise: je découvre que, depuis le 1er juillet 2025 le portail usager de la MDPH de la Charente n’est plus accessible sur Internet. Pour pouvoir suivre l’avancement de ma demande, je vais donc devoir la saisir en ligne.

Elément à part entière de ma demande, il y a un courrier, rédigé à l'intention de la Commission.



Pendant longtemps, il y a eu l’inconnu et les approximations, et surtout, l’errance diagnostique.

Au début, on m’a qualifiée d’inquiète, de triste, de solitaire. Mais aussi d’éveillée voire de « précoce ». On m’a affublée d’étiquettes telles que « nerveuse », « peureuse », « douillette », « colérique » et bien d’autres choses. J’ai eu à vivre avec un entourage qui me disait « quand tu n’auras mal nulle part, tu nous préviendras », mais aussi « tu nous saoule » quand je parlais avec passion des choses que je vivais, qu’il s’agisse de mes émotions ou de mes expériences de vie, que j’ai toujours eu besoin de partager.

Dès mon enfance, j’ai vécu sans les comprendre, nombre de crises d’agitation aigüe, lorsque mon système nerveux arrivait à saturation, que ça soit en cours, au cinéma ou après avoir égaré un objet : cris, pleurs et tremblements, pour finir épuisée et sidérée, parfois avec un trou de mémoire, tantôt à l’infirmerie, tantôt entourée d’inconnus inquiets (dans le meilleur des cas) ou sévères (car on à peur de ce qu’on ne comprend pas). Heureusement ces crises là sont devenues rares avec le temps, remplacées par d’autres troubles, quand je mets mon système nerveux en surrégime, en particulier l’hypomanie, généralement suivie d’une phase dépressive et de sommeil refuge.

Bien que n’étant pas psychotique, j’ai au fil des ans, éprouvé certains symptômes très déstabilisants, dont le plus perturbant fut très certainement la déréalisation que j’éprouvais de manière récurrente au cours de ma vie quotidienne avec l’homme qui fut mon conjoint de juin 2005 à mars 2015. Une relation d’emprise, dont je n’ai pris la mesure que 2 ans après son décès (qui a eu lieu le 20 aout 2016).

Les personnes en situation de handicap, quel que soit celui-ci, sont des proies privilégiées pour toutes sortes de prédateurs… Ainsi, moi qui « avais des idées, mais aucun vécu », en ai-je rencontré un sur mon chemin de vie. De 34ans mon aîné, nous nous sommes écrit pendant environ un an, avant que je le rencontre en mai 2001. Puis il lui a fallu quelques années encore avant de m’amener à vivre auprès de lui. L’histoire est complexe et pleine de rebondissements, inutiles à décrire ici. L’essentiel est de savoir qu’il a su jouer de ma solitude et de mon besoin d’attentions. Cela a abouti à une relation biaisée à plus d’un titre, qui m’a obligée à vivre selon des règles qui ne me convenaient pas, convaincue que je n’avais pas le choix. Désespérée, certaine d’être inapte à la vie en société, de ne rien « valoir », cette relation m’apparaissait comme étant ma meilleure opportunité de vie « normale ».

Violences psychiques, économiques, sanitaires, sexuelles… j’ai subi les choses avec une certaine fatalité. Il ne m’a jamais frappée. Ce qu’il m’a fait, il m’a tout de même fallut des années pour m’en remettre. Un rétablissement complet m’étant encore inaccessible pour le moment : la succession de feu Alain Gilles Alexandre Métayer, né le 23 aout 1948, que j’ai épousé en janvier 2008, n’étant toujours pas réglée à ce jour.

Qu’importe cette étape de mon parcours : j’ai toujours eu le gout de mettre des mots sur la Vie, en particulier sur mes émotions et les événements factuels que je traverse. Je suis issue d’une famille où les troubles neuro-atypiques semblent récurrents (TDAH, TDA, dyslexie, dyspraxies…). Les troubles anxieux aussi, ainsi que les troubles dépressifs. D’une certaine manière la différence engendre un certain niveau de souffrance intrinsèque.

Ma santé somatique a toujours été délicate : nausées, reflux gastriques, troubles gastro intestinaux (constipation, diarrhées, aérophagie…), énurésie diurne, céphalées, douleurs musculo squelettiques inexpliquées, bruxisme centré, prurits récurrents, asthénie générale et j’en passe…

L’explication était généralement toute trouvée : c’est psychosomatique. Qu’importe si j’ai l’impression qu’on me broie les os, les muscles, les tendons, à l’intérieur des membres ou qu’on transperce mes coudes et poignets avec des pointes… ? C’était dans ma tête. Sur cet argument, on ne faisait rien pour me soulager. Je me suis habituée à ces sensations, avec une certaine obstination plutôt qu’avec résignation.

Inutile de déranger les gens avec des soucis qu’ils ne peuvent pas résoudre.

Passé un certain temps, si je faisais quelques examens à l’apparition d’un nouveau symptôme, je ne me préoccupais plus de trouver un sens à ces douleurs récurrentes. Je m’étais fait une raison : je me savais dépressive et sujette à une anxiété exagérée, cela se suffisait comme explication.

Mes troubles anxieux n’ont d’ailleurs été clairement diagnostiqués qu’à l’âge adulte. Si j’ai traversé toutes mes années de scolarité avec une forte phobie sociale, ce n’est qu’en 2009 que j’ai entendu le terme dans la bouche d’un médecin, à mon sujet. Ce n’est d’ailleurs qu’à ce moment-là que j’ai commencé à avoir un suivi psychiatrique clair. Car si j’avais vu des psychologues dès mes 12ans, il s’agissait de psychothérapies de soutien qui ne me donnaient aucune clé de compréhension pour ce que je vivais. Je me sentais dysfonctionnelle et j’évitais de regarder en face mes vrais problèmes, empêchant les thérapeutes de poser de conclusions pertinentes.

À partir de mes 27 ans, donc, j’ai avancé et appris sur moi.

Grâce aux Dr Josette Villeger, Dr François Cambournac (65), Dr Myriam Savary, Dr Abderrazaq Chachia. Deux femmes m’ont aussi apporté beaucoup, ces dernières années, respectivement psychothérapeute et psychologue : Mme Geneviève Le Boulicaut et Mme Anne Marie Zinsius.

Ces dernières années, j’ai appris deux mots savants qui viennent mettre en lumière des difficultés spécifiques et particulièrement handicapantes : métathésiophobie et atélophobie.

La première caractérise mon anxiété face à la nouveauté et au changement, mes craintes de défaillances face à un environnement ou une situation inconnue, stressante ou instable.

La deuxième porte sur une peur pathologique, puissante, irrationnelle, de ne pas être à la hauteur, d’être une situation d’échec, d’avoir des défauts ou de commettre des erreurs. Il y a de ma part une surestimation certaine des normes à atteindre, mais il n’y a rien de rationnel. Ces troubles m’amènent à des excès de prudence, mais surtout à des évitements et routines de sécurité.

Quand certaines personnes me disent que c’est humain, que « tout le monde est un peu comme ça », je les confronte à ma réalité : certes « tout le monde » peut (un peu) éprouver ça… mais pas pour aller acheter une salade sur l’étal d’un marché ! Ce dont je suis incapable, sans une préparation minutieuse, ce que j’évite de m’imposer si le seul enjeu est une salade, que je peux obtenir sans aucune interaction sociale dans une grande surface.

Mes problèmes impactent également mes capacités à maintenir un cadre de vie sain : rangement et ménage sont de véritables épreuves, tant psychologiques que physiques, sans que j’arrive pour autant à faire appel à des tiers (exposer mes défaillances, fut-ce à une personne neutre et bienveillante. On me le suggère régulièrement, et je sais que j’aurais besoin de cette aide. J’ai accepté l’idée et pris la résolution d’essayer, il y a déjà plusieurs semaines, mais je n’arrive toujours pas à mettre en œuvre cette décision).

La prise en compte par la MDPH de mes troubles somatiques, me tient à cœur. Jusqu’à récemment, je ne détenais aucun document diagnostic expliquant la réalité de mes douleurs fibromyalgiques, pourtant récurrentes, intenses et handicapantes.

Celui-ci a malheureusement été rendu possible par la méralgie de ma cuisse droite qui altère considérablement ma qualité de vie depuis plus d’une dizaine d’années (premiers examens réalisés à Tarbes en 2014). S‘agissant d’un trouble neurologique lié au nerf fémoro-cutané, mes douleurs et paresthésies chronicisées m’ont conduite à consulter le Dr Mathieu Daryabin, neurologue à Soyaux. Pendant un an environ, il a multiplié les examens visant à étayer son diagnostic de syndrome fibromyalgique (et a bien faillit oublier le motif de ma première consultation, d’ailleurs, c’est-à-dire mes douleurs et paresthésies méralgiques, pourtant fort handicapantes, en particulier pour maintenir une posture debout prolongée).

En parallèle, après des décennies de cystites et troubles urinaires (dès l’enfance), le Dr François Luyckx, urologue à Soyaux, m’a prescrit la réalisation d’un examen simple mais indispensable : un bilan urodynamique, réalisé par le Dr Jean-François Grange (CHA). Celui-ci a permis de diagnostiquer sans l’ombre d’un doute possible une hypertonie vésicale chronique, entravant mes capacités naturelles à vidanger efficacement ma vessie.

Pour finir, la Dr Elodie Fremon, gastroentérologue à Bordeaux, ainsi que Mme Virginie Preau-Guilloteau, diététicienne-nutritionniste à Soyaux, ont confirmé que je souffre d’un syndrome de l’intestin irritable, ce qui est cohérent avec le syndrome fibromyalgique et l’hypertonie vésicale.

Tous ces éléments altèrent considérablement ma qualité de vie, mais je vais de l’avant.

Depuis déjà plusieurs années, je cherche à rejoindre le marché de l’emploi, non pour des motifs pécuniers (mon mari avait bien des défauts, mais grâce à lui je touche une pension de réversion) mais parce que j’ai besoin d’être utile et intégrée à la société.

J’ai pris conscience de certaines de mes compétences à l’époque où j’étais engagée auprès du GEM Être ensemble (2018-2023). Cependant j’ai quitté la structure après m’y être surinvestie, jusqu’à mettre mon équilibre psychique, déjà précaire, en danger.

Cette expérience associative m’a aussi fait prendre conscience de mes hypersensibilités sensorielles (auditive et visuelle), m’obligeant à porter des lunettes fumées dans les environnements lumineux, trop contrastés ou colorés, ainsi que des protections auditives voire un casque à réduction de bruit de fond (financé par mes parents) pour réussir à me concentrer sur mes tâches et éviter de désagréables paresthésies de la face.

Si j’ai pour projet d’exercer des activités de médiation numérique et d’aide administrative, il me reste très difficile de mener à bien les démarches visant à la réalisation de mon projet (formation, stages d’observation, recherche voire création d’emploi).

Ayant participé à une réunion d’information collective auprès de l’EPNAK de l’Isle d’Espagnac en juin 2023, je suis convaincue que ce type de structure me permettrait d’atténuer considérablement l’impact de mes troubles dans mon parcours d’accès à l’emploi.

Depuis 2014, date de ma première RQTH par la MDPH des Hautes Pyrénées, j’ai toujours eu une orientation d’accès direct à l’emploi. Cela m’a toujours placé dans un grand désarroi. Toutefois je me dois de préciser que je n’avais jamais demandé d’accès aux CPO/CRP.

En résumé : Une qualité de vie altérée par des douleurs chroniques quotidiennes diurnes et nocturnes, une posture debout pénible, des contraintes fonctionnelles liées à un syndrome de l’intestin irritable et une hypertonie vésicale, des difficultés à maintenir le lieu de vie ordonné et propre, mais une autonomie réelle dans la vie quotidienne, en dépit de nombreux évitements.

Un besoin persistant de me sentir utile socialement, d’avoir une occupation en lien avec les autres (sans dimension d’aide sociale), et avec des limites clairement établies.



vendredi 1 novembre 2024

Plein de gros mots

Quand j'évoque mes troubles anxieux, et en particulier mon anxiété sociale, nombreuses sont les personnes qui m'imaginent principalement agoraphobe.

Oui. Mais non.
Les personnes qui sont exclusivement agoraphobes souffrent de ce qu'on appelle une "anxiété sociale simple" (c'est à dire ayant un objet unique). Cela représente environ 25% des cas d'anxiété sociale.

Autrement dit, dans 3 cas sur 4, les personnes personnes qui souffrent d'anxiété sociale réagissent en réalité à un large éventail de situations sociales. On parle alors de phobie sociale généralisée.

Ces troubles anxieux sont nombreux, divers et créent un cocktail propre à chaque personne qui en est atteinte.

En ce qui me concerne, les situations de performance avec peur d’échouer sont bien entendu problématiques, comme elles le sont pour une grande partie de la population générale : examen, entretien formel, prise de parole en public...
Les situations d’affirmation de moi ne sont pas top non plus, mais mes réactions anxieuses dépendent beaucoup du contexte social. Ainsi, donner mon avis, demander ou refuser quelque chose, exprimer et recevoir des critiques peut soit très bien se passer, soit engendrer une anxiété sévère, laquelle va perdurer sur une période allant de quelques minutes à plusieurs jours.
Mon gros, très gros problème actuel (vu que je veux entrer en emploi), ce sont les situations d’observation. Être observée pendant que j'écris, travaille ou réalise une action quelle qu'elle soit est réellement problématique

Alors oui, je suis agoraphobe, en partie. Au sens clinique, je présente en effet une forte anxiété face à l'éventualité de me trouver dans des situations ou des endroits sans échappatoire facile d'accès ou sans possibilité d'obtenir de l'aide. Mais je n'ai pas peur de la foule (je m'y sens même plutôt à l'aise) ni des grands espaces vides. Les choses sont plus en fonction du contexte.
En ce qui me concerne, je n'aime pas monter en voiture en tant que passagère si je ne suis pas certaine de mon affinité avec le conducteur, mais il m'est également compliqué de faire monter dans mon véhicule des personnes dont je ne suis pas assurée qu'elles vont être respectueuses (difficile de m'enfuir de ma propre voiture, et impossible de laisser en plan des gens que j'ai transportés, parfois sur une longue distance).

Le cœur de mes troubles anxieux, ça a longtemps été la phobie sociale. Aujourd'hui, je souffre davantage d'anxiété sociale sévère que de phobie, mais cela continue d'impacter très fortement ma qualité de vie. Mes émotions dans les situations redoutées ne sont plus aussi violentes que par le passé. L'inconfort a heureusement remplacé la panique et ses crises paroxystiques (accompagnées de larmes, d'une impossible de parler, de me concentrer, ou même de rassembler mes idées).

La phobie sociale, j'essaie de m'en sortir depuis des décennies, avec un important travail sur moi, c'est à dire sur la façon dont je gère mes émotions et les laisse, ou non, gouverner ma vie.
Toutefois, je dois bien avouer que je la tiens également à distance via de très (trop) nombreux évitements: étant mal à l’aise dans telle ou telle situation, je ne m'y confronte tout simplement pas.
Sinon, je prends le risque d'éprouver une anxiété intense, avec des signes physiques très dérangeants, tels que des poussées de sueurs, des tremblements, des troubles spasmodiques très douloureux, et autres délicatesses.
La peur essentielle au centre de ma phobie sociale c'est d’être jugée négativement, de paraître ridicule, de me faire remarquer dans un sens négatif et de m'en trouver humiliée. Là où la plupart des gens éprouvent une certaine gêne, je vais éprouver une honte intense de moi-même, avec tout un tas de réactions physiques, dont la principale sera la crise d'angoisse, voire de panique.

L'anxiété sociale est épuisante, car elle a pour conséquence un état de veille constant en situation sociale (y compris au téléphone), visant à moduler mes comportements en fonction des situations est des personnes avec qui j'interagis, de sorte à ne pas générer de jugements négatifs de la part d'autrui. Le tout en cherchant à cacher à tout prix d'éventuels malaises pour ne pas attirer encore plus l’attention.

J'ai parfois dû faire des efforts démesurés pour affronter des situations banales aux yeux des autres. Il m'a fallut ainsi tout un entraînement conscient pour réussir à entrer dans n'importe quelle boulangerie. Faire mes courses sur un marché reste encore une limite non atteinte, même si je peux confortablement accompagner quelqu'un qui fait ses courses dans ce contexte. Les grandes et moyennes surfaces sont un havre de paix, surtout durant les heures creuses.

Pour ceux qui aiment les grands mots savants, je suis principalement atélophobe. Ce trouble anxieux se caractérise par une crainte irraisonnée de ne pas être à la hauteur des attentes des autres. Ce trouble correspond à un fort manque de confiance en moi. Je m'inquiète ainsi de façon récurrente de ne pas être à la hauteur. De plus en plus de gens connaissent ce trouble via le "syndrome de l'imposteur", dont il est un des symptômes.

Histoire que ça soit plus fun, j'ai une atélophobie sociale, c'est à dire que j'ai peur de ne pas me comporter correctement avec les autres, dans mes interactions quelles qu'elles soient (ce maudit téléphone!).

Je suis globalement très sévère avec moi même.
J'ai tendance à avoir une peur démesurée qu'on remarque mes défauts. Bien que je sache parfaitement qu'il est humain et normal de commettre des erreurs, l'idée que ça m'arrive généré une anxiété disproportionnée. Il faut dire que j'ai tendance, dans certaines circonstances à surestimer les normes attendues (souvent faute de points de références).
Tout ça me conduisant souvent à... ne rien faire plutôt que de prendre le risque d'être mauvaise ou d'échouer. Voire à éviter toute situation de nature à engendrer une possibilité d'erreur.
Très souvent, je me retrouve en "mode blocage", parce que je n'arrive pas à satisfaire mon propre niveau d'exigence.
Cela génère non seulement de l'anxiété, mais aussi de la dépression, car cette honte que j'ai de moi, est très envahissante.

Je souligne par ailleurs que si je souffre principalement de troubles d'anxiété sociale, je suis avant tout handicapée par une anxiété généralisée.

L'anxiété généralisée est excessive et concerne plusieurs domaines d'activité, de cognition et d'événements, de façon quasi constante, même lorsque je me sens calme, détendue et sereine.
Il s'agit pour moi d'un état nerveux altérant considérablement ma qualité de vie. Car je suis souvent très tendue physiquement, mon corps restant dans un état de tension chronique. Je suis sujette aux apnées partielles diurnes (je retiens mon souffle, inconsciemment). J'éprouve des difficultés à gérer mon énergie et ma fatigabilité liée aux situations de stress, ce qui m'a conduite à adopter des routines sécurisantes. Je me sens agitée et nerveuse pour un rien, parfois dès le réveil. Mes capacités de concentration et d'interaction sont souvent diminuées, et selon mon état de stress et de fatigue, je suis plus ou moins irritable.

Je souffre de mysophobie (hypersensibilité au bruit) et de photophobie (hypersensibilité à la lumière), accrues lorsque je suis fatiguée et ou stressée. J'ai peur de l'imprévu, car il m'empêche de me réguler, de prendre les mesures apaisantes qui me garantissent un bon confort, mais je ne souffre en revanche pas vraiment d'anxiété d'anticipation (je ne m'inquiète pas trop de ce qui risquerait d'arriver). Seuls les imprévus générant potentiellement de l'anxiété me posent problème, car ce qui n'est pas anticipé est moins bien géré.

Au fil des années, mon système nerveux s'est dérégulé et je présente à présent un syndrome fibromyalgique modéré, ainsi qu'une hypertonie vésicale (en lien avec une hypertonie généralisée chronique).

Pourtant...
Je vais bien.

En tout cas, mon état physique et psychique n'a rien à voir avec ce que ça a été il y a quelques années de ça.
Je ne désespère pas de me rétablir, même si je sais qu'il me faudra pour cela adopter et conserver des routines visant à maintenir l'équilibre. On a rien sans rien, après tout...

dimanche 1 avril 2018

Emploi, activité, bénévolat...

Le 12 mars dernier, j'ai participé à un atelier en commun au sein de l'association Raisons de plus, qui me suis en PPS (Prestation Ponctuelle Spécifique) en partenariat avec Pôle emploi. L'atelier était une nouveauté, faisant intervenir une pair-aidante. Tous bénéficiaires d'une RQTH (reconnaissance de qualité de travailleur handicapé), tous sujets à des troubles d'ordre psychique (peu importe les pathologies, les cases, les étiquettes).

J'ai parlé de cet atelier dans mon dernier billet, où j'évoquais l'idée de regarder l'emploi sous un nouvel angle.

Le fait est que cette idée a tellement bien fait son chemin dans mon esprit que le 29 mars au matin, lors de mon entretien avec Mr Berdegay, directeur adjoint de Ohé Prométhée, j'avais déjà décidé de ne pas actualiser ma situation à Pôle Emploi à la fin du mois, résolue à m'impliquer dans le bénévolat dans le secteur de l'entraide et du soutien des personnes en situation de handicap psychique.

Le 29 mars dans l'après midi, je devais assister à la seconde partie du colloque organisé par l'association UNAFAM 16 (Union Nationale de Familles et amis de personnes malades et/ou handicapées psychiques). La partie qui m'intéressait le plus étant celle portant sur la pair-aidance, bien que j'ai été attentive aux autres interventions.

"La pair-aidance repose sur l’entraide entre personnes souffrant ou ayant souffert d’une même maladie, somatique ou psychique.
Le partage d’expérience, du vécu de la maladie et du parcours de rétablissement constituent les principes fondamentaux de la pair-aidance et induisent des effets positifs dans la vie des personnes souffrant de troubles psychiques. Ce partage peut prendre plusieurs formes : la participation à des groupes de parole au sein d’association d’usagers, la rencontre dans des groupes d’entraide mutuelle (GEM), ou encore l’intégration de pairs aidants bénévoles ou professionnels dans les services de soins."
Voir la page consacrée à ce concept sur le site de la Caisse Nationale de Solidarité pour l'Autonomie.

J'ai beaucoup apprécié cette expérience. Moi qui avait pour habitude de m'endormir dans les amphis lors des conférences organisées au Centre Universitaire, j'ai été très attentive, bien que mes troubles anxieux, la fatigue aidant, aient commencés à m'agiter vers 16h30. J'ai été touchée par l'intervention de Christophe Lamandon et Patrick Stern, venus intervenir sur le sujet de la pair-aidance.
Mon esprit s'est même tellement focalisé sur cela que j'ai eu beaucoup de peine à me concentrer sur François Bourdin, qui nous a parlé de sa réinsertion dans la société.

Quand est venu le moment "questions et débats", peu de gens demandaient le micro... je ne sais pas trop comment, j'ai levée la main et parlé. C'est déjà flou dans mon esprit, seulement trois jours après. Je me souviens ma nervosité, ma voix chevrotante et de ma volonté de porter témoignage de mon parcours. Témoignage de mon besoin humain d'apporter quelque chose à la société au lieu de rester inactive. Témoignage de mes difficultés, sans vouloir être dans la plainte, simplement pour dire, être entendue.
A moins une fois.

Cela commence déjà à porter ses fruits.
Cela commence aussi déjà à m'angoisser, mais je fais avec.

Vendredi, en fin d'après midi, je suis allée au GEM (Groupe d'Entraide Mutuelle) rue de Bellegarde. J'ai proposé d'aider à créer un blog et une page Facebook.

Les choses vont se faire, petit à petit...

Mais d'abord, je déménage.
Mardi 03 avril, état des lieux de mon nouvel appartement, à quelques centaines de mètres de là où je vis actuellement, et emménagement de l'indispensable. Le reste ira soit au recyclage, soit aux œuvres de solidarité (Emmaüs, APF, boutique Solidaire...), et éventuellement sur le Boncoin...

vendredi 9 mars 2018

Emploi : et si on reprenait depuis le "début"?

Mardi dernier, j'avais un gros coup de blues en lien avec ma recherche d'emploi.
Pour citer la MDPH, mon handicap "réduit ma capacité de travail" et je bénéficie donc d'une RQTH (Reconnaissance de Qualité de Travailleur Handicapé).
Lisant mon billet, Super Tatie m'a appelée. 😍

Je m'étais interrogée sur la possibilité d'accès à une formation en alternance, malgré mon âge. Elle m'a apporté la réponse sur un plateau : oui !
Grâce à ma RQTH précisément.
Le statut de travailleur handicapé donne accès au statut d'apprenti quel que soit l'âge du demandeur. Mon Super Papa (ils font bien la paire, mon papa et sa sœur💞) m'a confirmé qu'il avait appris ça pendant les sessions de formation qu'il a suivi récemment avec le Centre de Gestion (de l'emploi territorial), car il est conseiller municipal d'une commune rurale.

Entre temps, donc, j'ai réfléchis. Car ma tante m'a aussi parlé du BTS SP3S (Services et Prestations des Secteurs Sanitaire et Social) qui au final semble mieux cadrer avec ce que je voudrais faire que le BTS ESF (Économie Sociale et Familiale).

Deux différences majeures et une information intéressante du point de vue de l'emploi.
Pour commencer, le SP3S est proposé par un lycée d'Angoulême (donc pas besoin de faire deux heures de route chaque jour pour aller et revenir du lycée en période de formation). Mais en "contrepartie" ce BTS n'est pas en alternance, mais en version "traditionnelle" (six semaines de stage en première année, sept semaines en deuxième année).
Cependant, il semblerait que, peu à peu, le SP3S prenne le pas sur le BTS ESF. La raison est simple: on peut passer le DE CESF (troisième année d'étude, avec Diplôme d’État à la clé, donc) avec un SP3S, qui par ailleurs est plus demandé sur le marché du travail.

Voici quelques petites choses posées.

S'y ajoute un constat évident : actuellement, j'ai un revenu (la réversion de mon mari, qui ne s'arrêtera qu'en 2053). Ce n'est donc pas précisément pour l'argent que je souhaite un emploi, mais pour structurer ma vie et trouver ma place dans la société. Je n'ai pas besoin d'un emploi pour vivre (même si ça serait bien d'avoir de quoi manger des épinards à 71 ans), mais pour me sentir "complète" et insérée socialement.
Donc reprendre des études n'est pas un problème (même si je vais peut être devoir me payer des cours de soutien en supplément).

Qu'est ce que je cherche à dire ?

C'est bien simple : je vais postuler à la fois pour le BTS ESF, le BTS SP3S et, tant qu'à faire, à la Licence Professionnelle Administration des collectivités territoriales (au Centre Universitaire de la Charente, où j'ai passé ma licence de droit fondamental). Ha ben non... il semblerait bien que la LP ne soit par reconduite en 2018, finalement... 😕
N'oublions pas que ces filières de formation sont contingentées et recrutent donc leurs élèves sur dossier.

Toujours est-il que postuler au plus possible de formations me correspondant, c'est faire en sorte de me donner le plus de chances possibles d'être à nouveau étudiante en septembre prochain !
👍

Qu'est que ça veut dire aussi?
Heu... Pôle Emploi... 👽💀👻
Je ne rentre pas dans leurs "cases" préformatées, prévues pour le plus grand nombre de demandeurs, mais pas pour les "cas particuliers". La structure n'a jamais su quoi faire de moi, durant mes trois inscriptions successives, donc je les laisse tranquille à partir du mois prochain. Je reviendrais peut être les voir une fois ré-diplômée, mais rien n'est moins sûr...

Finalement je fais ce que mon conseiller m'a écrit récemment :
"Je vous invite à suivre cette formation à partir du moment où vous seule vous en sentiez capable. J'insiste sur ce que vous ressentez : vous ne devez pas vous mettre en difficulté au vue de vos problématiques reconnues par la MDPH. Si vous avez le sentiment de pouvoir y arriver, alors je vous encourage à mener cette formation..."

Oui bon, il parlait de la formation de Secrétaire-assistante, à Retravailler dans l'Ouest, celle dont l'information collective m'a servit l’électrochoc... 😅 Mais ça ne change rien aux conclusions que j'en ai tiré:

Je me sens capable de suivre un BTS, qu'il soit en alternance ou pas.
Je n'estime pas que c'est me mettre en difficulté vis à vis de mon handicap (du moment que l'encadrement de formation est prévenu et que je prend sur moi de reconnaitre quand je suis en difficulté et de faire en sorte de rectifier le tir).

Et pffffft! Pôle emploi, bye bye !
😋

Et même si je devenais une "éternelle étudiante", je m'en fous... hiiiiiiii! 😜😄

Alors certes, j'aurais moins de de temps pour partir en vadrouille ou des trucs comme ça... mais tout le monde a des priorités dans la vie. Avoir du temps pour partir en vadrouille de temps en temps, ça signifie aussi que le reste du temps, je m'ennuie tellement que je n'arrive plus à faire des trucs simples, parce que justement "j'ai tout le temps pour les faire". La honte!

Bon aller, il faut que j'aille à la salle de sport.
Hop hop hop!