mercredi 24 août 2016

Mourir...

Je songe beaucoup à mourir, ces temps ci.


Je ne suis pas suicidaire.
Je sais que je ne passerais pas à l'action.
Il n'y a que sous Fluoxétine que j'ai jamais faillis le faire.

Mais je songe beaucoup à mourir, ces temps ci. Et depuis toujours.

La plupart des gens ignore ce que c'est que d'être une personne comme moi.

Je ne tire aucun plaisir de m'interroger en permanence sur mon existence et les raisons de tout ça.
Je ne tire aucun plaisir à avoir mon corps qui me trahit en permanence.
Je ne tire aucun plaisir de perdre parfois totalement le contrôle lorsque j'exprime mes ressentis face aux autres.

Je ne tire aucun plaisir de voir dans les autres des défauts, des incohérences, de me projeter dans les difficultés qu'ils peuvent avoir, dans les problèmes qu'ils ont pu ou vont pouvoir affronter.

Je ne suis pas omnisciente.

Je ressens tout et je ressens trop, et ça m'envahit, ça me submerge et m'emporte, et me déchiquète de l'intérieur. Je ne suis qu'un amas de débris qui s'en va dans les airs, dans les flots, dans le vide.

Je suis parfois certaine d'avoir droit au bonheur, et à d'autres moments je suis tout aussi certaine que jamais je n'aurais ce privilège, ce simple droit humain, de ne pas être malheureuse.

Les récents événements de ma vie m'ont fait perdre en moins de deux jours deux êtres chers.
Je n'étais faite pour être aux cotés ni de l'un, ni de l'autre, et je le regrette tout aussi profondément.

J'ai peur, je suis terrorisée à l'idée de ne jamais pouvoir aimer et être aimée.

Ma vie est douloureuse.
Ma vie n'est que 34 ans d'une douleur plus ou moins intense. Cette douleur de ne pas avoir de ne pas avoir de place dans le monde. La douleur de ne pas avoir d'amis. La douleur de na pas savoir où je vais. Ma vie n'est qu'obscurité.

Je ne veux pas mourir, mais je songe souvent à la mort.

Je voudrais tellement que tout s'arrête.

Je voudrais tellement être différente.
Je voudrais tellement être normal.

Je n'ai rien d'admirable ou de réussi, je ne suis qu'une chose ratée, malformée, je hais mes sens, je hais mon esprit, je me déteste.

Je voudrais tellement ne plus avoir avoir à faire face à ce monde.
Je voudrais tellement être en paix.

J'ai parfois l'impression que je ne serais jamais capable de laisser qui que ce soit m'aimer vraiment, parce que je m'aime si peu...

J'aimerais tant que quelqu'un puisse me dire en toute sincérité, et en sachant parfaitement de quoi il parle, qu'il m'aime telle que je suis.

Cela n'arrivera pas tant que je ne comprendrais pas.
Mais comment comprendre ? Voilà des décennies que je cherche, sans trouver.

Je voudrais tellement mourir.
Voilà plus de 20 ans maintenant, que je voudrais mourir.

J'étais au collège, la première fois que j'y ai songé.

J'ai peur de la maladie et de la souffrance physique, bien que je m'y sois habituée. Mon anxiété me cause tant de souffrances physiques que de douleurs morales.

La vie est injuste.
Je n'ai jamais souhaité de mal mal à personne, je n'ai jamais voulu que personne souffre, je ne comprends pas la logique de tout ça, la cohérence. Pourquoi est-ce que j'ai mal, sans cesse, encore et encore ?

C'est comme si chaque fois que j'arrive à me relever, quelque chose m’assénait un nouveau coup dans le dos, encore, et encore, et encore, et encore, pour le reste de ma vie.

Pourtant je continue de ne pas vouloir me tuer.

C'est tellement douloureux et insupportable.

J'ai parfois le sentiment que ma vie n'aboutira jamais à rien, que je resterais à jamais dans ce trou, profond, si profond...

Je sais bien que dans quelques temps, j'aurais oublié ce trou.

Ma vie est une foutue montagne russe. Mes émotions, si nombreuses, si envahissantes et invasives peuvent aussi être étourdissantes de beauté, d'amour, de douceur et de joie.

Je sais que je ressens les choses d'une manière généralement disproportionnée.
La connaissance de ce phénomène n'empêchant en rien celui-ci.

L'envie de mourir est en train de passer.

Écrire m'apaise.

Je sais que ma mère lira ceci.
Je ne veux pas que tu sois triste maman.
Ce n'est que moi, maman.
C'est comme ça que je suis maman.
J'ai tellement mal, maman.
Ma vie est parfois un rêve, maman, mais tellement souvent un cauchemars.
J'en ai tellement marre.

Demain, peut être, j'aurais oublié...
Je t'aime, maman.

À force de me balancer derrière mon clavier, ça va mieux, déjà.
La tempête s'éloigne. Je vais aller prendre une douche chaude et essayer de dormir.

vendredi 19 août 2016

Mes besoins, suite...

Jeudi soir, 23h et des brouettes.

Seule dans le lit. Un crayon dans une main, un calepin dans l'autre.

J'essaie de mettre des mots sur ma détresse, qui dure depuis des semaines.
Je voudrais retrouver ma vie, mais je ne sais pas comment faire ça "bien".
Je voudrais que personne ne souffre. Ni lui, ni moi. Moi, c'est foutu... Mais éviter à l'autre de souffrir n'est pas une raison valable pour rester à ses cotés.

Je sais depuis des semaines que je vais partir.
Je ne cesse de me fixer des échéances.
Il y a des moments de "mieux", alors je recule.
Tôt ou tard, il faudra sauter le pas, de toute façon.

Je ne vois pas bien ce que nous partageons vraiment.
J'aimerais qu'il soit là pour me le dire.
J'aimerais qu'il me donne des raisons valables et rationnelles qui me donneraient envie de continuer dans cette relation... Mais il n'est pas là.
Je n'ai plus envie de continuer à essayer.
J'ai juste envie de fuir le plus totalement et fermement possible.
Sans me retourner, cette fois-ci.
 

J'ai écris beaucoup avant de réussir à écrire que...


J'ai vraiment besoin d'être seule au gouvernail de ma propre vie.

J'ai besoin de n'avoir à m'occuper que de moi, de n'être responsable que de moi.

J'ai besoin d'être autonome et indépendante, autant que possible.

J'ai besoin de faire ma propre route.

J'ai besoin d'affection, de tendresse, de désir, certes. J'ai besoin de me sentir aimée, besoin d'aimer, aussi, mais pas au prix d'un mal-être permanent.
Aucune affection ne justifie de se faire du mal.

J'ai besoin de remettre de l'ordre dans le chaos qui me sert de vie.
J'ai besoin de trouver un sentiment de sécurité dont je ne bénéficie plus depuis trop longtemps.

J'ai aussi besoin de cesser de faire des plans sur la comète sur un "plus tard" au cotés d'une personne en compagnie de laquelle je ne me sens pas si bien que ça.

J'en ai marre de devoir m'asseoir sur mes priorités de vie et de me laisser envahir par les soucis des autres.

J'en ai marre d'avoir l'air entourée et de me sentir plus isolée que jamais.

J'en ai marre de m'exposer à toutes sortes de choses qui me font du mal, comme la fumée de tabac, la procrastination des autres alors que j'essaie d'échapper à la mienne, les soucis d'argent, la solitude qu'on ressent à être assit en permanence à coté d'une personne avec qui on pourrait bricoler (mécanique, travail du bois, électricité...), s'occuper dans le jardin, communiquer, être dans l'intimité...

J'en ai marre de rendre des services qui me pèsent chaque fois plus.
Je ne me sens plus valorisée, juste exploitée.
L'impression d'être la "bonne poire", qui se laisse avoir, ça suffit.
Je ne veux plus être la "solution de secours" pour pallier à certaines insuffisances.
J'ai aussi besoin d'être dans l'action, et non de m'enfoncer de plus en plus dans l'inertie, entraînée par une relation qui m'apporte décidément bien peu de choses positives.

J'en ai marre de vivre dans l'instabillité et les attentes insatisfaites.
Je préfère ne plus rien attendre, et partir.

On ne peut pas ressentir toutes ces choses en étant vraiment amoureux.
Si cette relation est à sens unique, à quoi bon ?
Si cette relation me fait souffrir, pourquoi insister ?

Je crois que là bas, je n'ai oublié qu'une boite de thé.


jeudi 18 août 2016

C'est quoi, mes "besoins" ?!?

Il y a environ un mois, on m'a demandé d'identifier mes besoins réels.
Bien.
Oui mais non.
C'est une notion très très complexe, ça...!

...
La notion de besoin semble recouvrir l'ensemble de tout ce qui apparaît « être nécessaire » à un être humain, que cette nécessité soit consciente ou non.

Selon les dictionnaires, on trouve des définitions diverses...
Le dictionnaire Larousse propose entre autres que le besoin "est une exigence née d'un sentiment de manque, de privation de quelque chose qui est nécessaire à la vie organique", mais encore qu'il s'agit "d'une chose considérée comme nécessaire à l'existence", ou encore "d'une chose dont la satisfaction permet la subsistance"...
Mouais...
Le dictionnaire Robert annonce quant à lui que "le besoin est une exigence née de la nature ou de la vie sociale" ou comme étant un "état de privation".
Hummm hummm...

Une chose que je sais de longue date, c'est que les besoins se distinguent des désirs et des envies.
Un besoin, à mon sens, correspond donc à une nécessité impérieuse, indispensable à la survie et à l'équilibre physique et psychique d'une personne. La mienne, en l'occurence.

On "subit" un besoin, alors qu'on ressent un désir (et on est censé l'exprimer, aussi...).
On identifie ses besoins.
On ressent ses envies.

J'ai énormément de mal à identifier mes besoins.

J'en connais certains (boire, manger, dormir, uriner...) sans pourtant parvenir à les satisfaire correctement (j'oublie de boire, je me repose trop peu, je reste sans manger puis dévore des quantités exagérées, je nie parfois les signaux envoyés par ma vessie distendue...). Ceci pour les besoins dits "physiologiques".
Pour les autres, j'avoue que ça fait des décennies que je suis dans le flou.
Je les ai pourtant sur le bout de la langue, mais la formulation correcte ne me "vient" pas.

♦♦♦

De nombreuses classifications des besoins ont été proposées... Elles sont souvent contestées au motif qu'elles postulent que les besoins sont identiques pour tous les êtres humains.

Je ne sais pas honnêtement laquelle de ces théories me correspond le mieux.
Je serais séduite par les présentations en pyramides, malheureusement certains besoins y sont mal placés, au regard de mes nécessités personnelles.

De plus ces théories ont souvent été développées dans un objectif d'optimisation de l'être humain au travail (théories des besoins et motivations). Or je ne travaille plus, et le travail, même s'il représente indéniablement un facteur d'épanouissement personnel, n'est pas une de mes priorités vitales.

La reconnaissance du monde professionnel est donc totalement hors du champ de mes préoccupations primaires, qui tournent avant tout autour de mon bien être, puis autour de celui des gens que j'aime.

La théorie de Maslow me semble assez intéressante, même si je ne suis pas d'accord avec sa hiérarchisation des besoins, ni avec la thèse selon laquelle l'être humain ne pourrait passer "au niveau supérieur" que s'il a "relativement satisfait" les besoins subordonnés. Mon expérience personnelle est en contradiction avec cela. Je pense qu'on peut travailler sur tous les plans, en parallèle.

Chaque être humain est différent.

Il me semble anormal et injuste de considérer qu'un modèle soit fiable pour "tout le monde".

Voici la pyramide de Maslow :

Comme vous pouvez le constater, il s'agit d'une théorie assez complexe...

Je remplacerais le "versant professionnel" par la notion "d'activité socialisante", sachant que c'est un domaine de compétences qui me pose spécifiquement problème, et qui est autrement plus important pour moi que le "versant professionnel".

En outre, si c'est agréable d'être apprécié, je n'en fais pas une priorité dans la vie.
Ce n'est donc pas un "besoin", pour moi. Tout comme il y a des gens qui exercent des professions indispensables au bon fonctionnement de la société ou à la stabilité des infrastructures, qui n'innovent pas, qui n'entrent pas en contact avec les autres... et qui pourtant sont épanouis...

Mon besoin d'appartenance ne passe en outre pas le moins du monde par le besoin de me sentir dépendante (quelle horreur!!!). Ce sentiment de dépendance est même à l'opposé de mes besoins.
J'ai véritablement besoin de me sentir parfaitement indépendante.
J'ai même besoin, autant que possible, que les autres le soient de moi.

Y compris quand j'aime et/ou que je suis aimée de quelqu'un.

Me reproduire est également une des dernières choses que je souhaite dans la vie.
Nulligeste, nullipare et bien l'intention de le rester !

Qui plus est, de toute évidence, mon besoin de réalisation personnelle est une forte priorité, comme le montre ce blog... ^^'

N'empêche... je ne suis pas encore bien avancée pour ce qui concerne l'identification de mes besoins prioritaires...
♦♦♦

Autre théorie digne d'intérêt à mes yeux, le modèle de Virginia Henderson.

Il s'agit cependant là d'un modèle de soins infirmiers (Mme Henderson était infirmière, et elle a créé ce modèle dans un objectif d'optimisation des soins par la prise en compte des besoins des personnes).

Dans la mesure où je suis une "grande malade de la vie", il est sans doute logique que je m'intéresse à cette vision des choses...

Selon un dictionnaire de soins infirmiers, un besoin est "une nécessité de la nature ou de la vie sociale ressentie et/ou exprimée par un être humain"...
Youhou !!!

L'exploration des besoins en matière médicale, vise donc à identifier les aptitudes de la personne à satisfaire ou non ses besoins, c'est à dire les manifestations d'indépendance, de dépendance, ainsi que les sources de difficulté qui en sont à l'origine.

Ainsi, si le besoin est insatisfait, la personne manifeste une dépendance liée à une source de difficulté, qui doit être identifiée (par la personne, avec elle, ou pour elle) de sorte à l'éliminer pour rétablir l'indépendance.

Les sources de difficulté peuvent être physiques, psychologiques, sociologiques et environnementales, ou encore... dues à un manque de connaissances...
(vous voyez où je veux en venir?)
Le manque de connaissance peut être en lien avec la personne elle même, les autres personnes ou encore son environnement... Autrement dit, ne pas bien se connaître, ne pas maîtriser les relations interpersonnelles et/ou ne pas savoir s'adapter à son environnement est source de difficultés.

J'ai du bol, j’aligne les trois...
Ouais, bon, c'est clair, rien de nouveau.

Alors quoi...?

J'ai donc besoin :
  • De me connaître...
  • D'apprendre à maîtriser les relations interpersonnelles...
  • D'apprendre à m'adapter à mon environnement (ou éviter certaines situations).

J'ai aussi "compris" que la notion de besoin est étroitement liée à celle de la dignité de personne humaine, dont les besoins fondamentaux sont vitaux, légitimes et orientés vers la Vie.

Alors ben ça donne à peu près ça :


C'est clair, non?

Comment ça "non" ?!?

Sur ce diagramme on retrouve en gros les besoins essentiels que sont :

Le besoin d'autonomie, avec la liberté de choisir ses rêves, ses projets de vie, ses valeurs et la liberté de choisir son plan d'action pour réaliser ses rêves, ses projets de vie, ses valeurs...

Le besoin de célébration de la vie et des rêves réalisés, celui aussi de célébrer le deuil des êtres chers, des ambitions déçues, des drames et des joies...
 
Le besoin d'intégrité, c'est à dire d'être authentique, d'avoir une bonne estime de soi, mais aussi le besoin de chercher et de trouver un sens à sa vie...

Cet étrange besoin d'interdépendance, qui englobe des choses aussi complexes que le besoin de s'accepter soi-même, celui d'aimer et être aimé, le besoin de ressentir une forme d'appartenance communautaire, le besoin de se sentir apprécié, celui de recevoir de la chaleur humaine, de se sentir compris, le besoin d'avoir confiance et qu'on nous fasse confiance, le besoin aussi de contribuer à l'épanouissement de tous, tout en étant soi même épanoui, le besoin également de bénéficier de la délicatesse et du tact des autres, autant que d'en faire preuve, d'émettre et recevoir de l'empathie, le besoin d'honnêteté, envers soi, envers les autres, pour soi même, mais encore le besoin de se sentir proche des autres, de les respecter et de se sentir respecté... le besoin de se sentir en sécurité dans sa communauté, son couple, ses relations aux autres, via une sécurité matérielle, affective, morale... et bien sur le besoin d'être soutenu...

Autre besoin fondamental le besoin de loisirs, de détente, de jeu... Tout le monde a besoin de s'amuser et de rire !

Je ressens également un fort besoin spirituel, à travers la beauté, l'harmonie, l'inspiration, toutes choses qui apportent une forme d'ordre et de paix dans ma vie.
 
Et tout cela en respectant mes besoins physiologiques et psychologiques de base, qui sont d'avoir un abri, un vrai chez moi (insatisfait, pour le moment), de pouvoir respirer, boire, me nourrir convenablement, bouger, faire du sport, ressentir mon corps, exercer mes sens, avoir une activité sexuelle, bénéficier de temps de repos suffisants, et me sentir protégée contre les menaces extérieures de toutes natures (maladies, parasites, agressions...).

Quant à donner des priorités...
Honnêtement, je ne vois pas comment je peux faire ça...