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vendredi 20 janvier 2023

Matinée d'après midi

Ce matin j'ai froid.
Hein?!? Il est 15h30?
Pourquoi est-ce que c'est le matin, encore, pour moi?
Dix jours que mon sommeil est réduit à 4 ou 5 h par nuit.
Cette fois ci, exceptionnellement, grâce à la présence bienveillante d'un ami médecin, j'ai pu en dormir 6.
Puis dans la solitude de mon appartement bien rangé, paysage enneigé à la fenêtre, j'ai tourné en rond.

Mon ami, mon meilleur ami est hospitalisé depuis dix jours.
Mon sommeil s'en ressent.

De toute façon, mon sommeil était déjà mauvais depuis le 05 janvier.
Quand je lui ai dis que je souhaitais qu'il trouve un autre endroit d'hébergement, pour l'avenir.
J'aurais voulu qu'on discute, qu'on en parle, qu'il me dise ce qu'il ressentait, mais il s'est seulement fermé, éloigné.
Je lui ai demandé de dire quelque chose.
Il m'a répondu qu'il n'allait pas sauter de joie tout de suite.
Il n'a pas dit ce qu'il ressentais, il n'a pas traduit par des mots les émotions le traversant. Il est partit le lendemain d'un pas décidé et sans se retourner.
Ça a été incroyablement douloureux.

Dans les jours qui ont suivi, il m'a annoncé qu'il ne reviendrait pas à Angoulême.
J'ai fais le vœu qu'il ait oublié d'écrire "pour le moment".
Puis il m'a annoncé son hospitalisation, le 10 janvier.
J'ai été immédiatement terriblement inquiète.

Il allait visiblement mal, ces derniers mois, toujours fatigué, s'endormant assit sur le canapé.
À une époque, j'aurais été contente de ce côté casanier. Mais depuis que je me sens mieux, de plus en plus rétablie, en plus d'être stabilisée, c'était difficile à vivre. Il restait sur le canapé, avec la TV et son téléphone en main, et ensemble, nous étions séparés par un fossé que je n'arrivais pas à franchir.
J'étais inquiète, déjà, mais je n'osais rien dire. Je ne voulais pas le brusquer.
M'aurait-il écoutée? Je n'avais personne à avertir, sauf en violant son intimité.

Je lui ai dis que je ne pouvais plus continuer comme ça, que je ne pouvais plus être en couple avec lui, le mercredi 04 janvier. Je n'ai pas osé lui dire que c'était devenu insupportable avec le paiement des 58€ liés à son "hébergement" chez moi, via facturation sur un site en ligne. 29€ la nuitée d'hébergement.
La création de cette relation économique, ça a été une monstrueuse connerie.
Il n'avait plus d'appartement de fonction... pas pour 2 nuits par semaine.
Je me suis sentie acculée.
Au lieu de lui dire à quel point je l'aime, à quel point j'ai besoin de lui, de sa présence dans ma vie, de son amitié, je lui ai demandé de trouver un autre endroit où dormir. Je lui ai dis que je n'arrivais plus à me sentir bien dans notre relation. Je lui ai sans doute laissé penser qu'il avait fait quelque chose de travers...

Peu importe.
J'ai froid.
Il est 16h et mon cerveau peine à comprendre que ce n'est plus le matin.

J'ai réussi à dormir deux heures de plus, de 11h à 13h. Mais vu toute la fatigue qui est en train de me tomber dessus, à présent, j'ai le sentiment d'être le matin.

Pourtant à 10h j'ai eu un sursaut d'angoisse intense.
Cette nuit il a été intubé.
Il a fait une réaction anaphylactique. Selon toute vraisemblance, un œdème de Quincke. Je ne le savais allergique à rien. Mais dans la mesure où il est hospitalisé, c'est probablement lié à un traitement administré là bas.

Peu importe. Il devrait sortir lundi 23 janvier. Je croise les doigts pour qu'il en soit ainsi.
Même si je ne le revois pas avant un mois, peu importe: qu'il prenne son temps, qu'il soit entouré, qu'il prenne soin de lui.

Je suis léthargique derrière mon clavier.
Je doute de trouver la force d'aller à la pharmacie chercher mon prazépam aujourd'hui.
J'ai la tête à l'envers et il neige dans mon âme.

jeudi 5 janvier 2023

Ruptures et démissions

Hier, j'ai démissionné.
De l'association dont je suis membre depuis septembre 2018, et membre du conseil d'administration depuis avril 2019. J'en ai été secrétaire, puis présidente et j'en étais à nouveau secrétaire. J'étais bénévole dans le fonctionnement de la structure et détenais les clés du local (une maison et dépendances), afin d'assurer l'accueil des adhérents.

Pour diverses raisons, cela avait commencé à me peser.
Entrant en formation à partir du 28 novembre 2022, j'avais prévu de me mettre en retrait et en "service minimum" durant ce parcours. Mais je me suis vite rendue compte que c'était trop compliqué nerveusement à gérer, comme arrangement.

Après y avoir longuement réfléchi, j'ai donc fini par rédiger ma lettre de démission, hier matin.

Mesdames, Messieurs,

Par la présente je vous prie de recevoir ma démission du Conseil d’Administration de l’association xxxxxxxxxx, ainsi que de mon poste de Secrétaire.

En 2023, j’ai choisi de ne pas renouveler mon adhésion à l’association.

Les quatre années passées au sein de celle-ci ont été riches de sens pour moi, m’ont permis de mieux me connaître et me comprendre en matière d’interactions sociales, ainsi que de m’accepter telle que je suis. De manière essentielle, cela m’a permis de prendre conscience de compétences dont je doutais être voire m’ignorais pourvue.

Cependant cette période m’a aussi régulièrement mise en souffrance psychique, pour divers motifs dont, à aucun moment, je ne pourrais tenir rigueur à l’équipe.

J’ai besoin d’intégrer le milieu du travail et toute sérénité, sans me laisser envahir par les affects de mes collègues, or cela ne m’est pas possible au sein de l'association de par la nature même de celle-ci.

En outre il est important pour moi de collaborer avec des personnes ayant à minima le même niveau de compétences que moi en matière de traitement de texte, de gestion de messagerie et de communication numérique, et toutes autres compétences bureautiques confondues.
En effet, lorsque ce n’est pas le cas, je souffre d’une anxiété de performance qui confine à la panique, du fait d’un sentiment incontrôlable que la communication repose intégralement sur moi. C’est une émotion qui flirte entre sentiment d’injustice et de colère, ce que je déteste, alors même que je sais avoir un niveau d’exigence plutôt élevé.
Cet état psychique me met donc en grande souffrance morale, comme vous pouvez vous en douter.

Par ces motifs, je ne peux pas continuer de m’impliquer, même partiellement dans ce type d’actions.

Après avoir longtemps, sans succès, cherché à partager auprès des autres adhérents mes connaissances en la matière, je n’en ai aujourd’hui plus l’envie ni l’énergie de partager mes savoirs et savoir-faire, que je souhaite consacrer à d’autres projets.

J’espère que vous trouverez des ressources pour mettre à profit la salle informatique et développer les choses avec les adhérents...

Je me suis efforcée de vous fournir quelques modèles Word destinés à reproduire les mises en forme des documents que j’ai produit par le passé au bénéfice de l’association. Cela me donne (un peu) meilleure conscience de vous abandonner ainsi.

En cas de besoin, vous pourrez toujours me joindre, mais je vous prie de le faire avec parcimonie.

Je reviendrais certainement vous voir de temps à autres, mais certainement pas dans l’immédiat.

Je vous prie d’enregistrer ma démission auprès du greffe des associations le plus rapidement possible.
Veuillez également veiller à ce que je ne reçoive plus :
- Les mails et SMS d’information du GEM, sauf événements exceptionnels
- Les communications de la banque (veuillez faire en sorte que mon habilitation sur les comptes soit supprimée, ce qui n’est toujours pas le cas !!!)

Je vous souhaite à toutes et tous une belle année 2023.

Amicalement,
Voilà voilà...

Ecrire ce courrier a été à la fois très douloureux et infiniment libérateur.
J'ai pas mal pleuré en le faisant.
Cette association, ça a été le centre de mon univers pendant plus de 4 ans.

Toutefois je parle de démissions, au pluriel, dans le titre de ce billet.
Ce n'est pas une faute de frappe.

En effet, au fur et à mesure que j'écrivais, je prenais conscience que je n'avais plus non plus l'envie ni l'énergie pour une autre chose, beaucoup plus personnelle. Je savais que ça n'allait pas depuis longtemps. Il y a environ 18 mois, j'avais déjà essayé de "passer à autre chose". Sans y parvenir. Puis à nouveau il y a un an. Souvenez-vous...
😥
Malheureusement je n'avais pas réussi à rompre, finalement, alors que je commençais à en éprouver un profond besoin. Il y a 11 mois, j'écrivais que j'étais triste et troublée de ne plus me sentir rassurée, apaisée et nourrie émotionnellement par sa présence. Il y a eut un retournement de situation, une sorte d'embellie de notre relation. Mais ça ne s'est pas maintenu.
Au fil des mois, je me suis peu à peu sentie contrainte par les projets qu'il faisait pour nous. Des projets de sorties, d'activités, de "plus tard".

J'étais son point de repère en Charente, près de son travail, avec une autre vie à lui, ailleurs. Une vie sur laquelle il restait très secret. Tout en ayant des attentes de transparence sur la mienne, en son absence.

Selon lui, j'étais libre de sortir, de faire ce que je voulais ou rencontrer qui je voulais. Avec des "mais" conditionnels planants à la périphérie de ces belles libertés.

Pas tout à fait en couple et pas tout à fait une femme libre.

Ces dernières années, mes envies personnelles et mon énergie vitale se sont tournées vers de nouvelles voies. Il était prêt à me suivre sur certaines. Mais je ne partage pas cette envie. C'est à moi de les vivre, en autonomie. C'est ce dont j'ai besoin. Je n'ai pas envie de ses freins. Je n'ai pas envie de ses limites. J'ai envie de cheminer à mon seul et propre rythme, sans devoir régler mon pas sur celui d'un autre.

Je ne veux pas être en couple.

Je suis une femme libre.
Je le suis davantage de jour en jour.

Je démissionne du binôme.

À 40 ans, je reprends enfin là où j'en étais à 20. Avant Alain.

J'ai tellement besoin d'un ami.
Il me manque déjà tellement.
C'est notre situation que je rejette.
Pas lui.
Lui il est et sera toujours (du moins je l'espère) mon ami.

mardi 15 février 2022

Ainsi va la vie et change l'amour...

Après avoir été amoureuse et connectée à une personne, il me reste l'affection, la tendresse, la gratitude des tous les beaux moments positifs partagés ensemble.

Je suis triste et troublée de ne plus me sentir rassurée, apaisée et nourrie émotionnellement par sa présence.

Restent les souvenirs: Être enjouée et fière de le connaître et de le côtoyer, à cette époque attentive à tout ce qui faisait de lui une personne si spéciale pour moi, dans ma vie. J'étais alors si enthousiaste et galvanisée, pleine d'énergie rien qu'en le voyant, rien qu'en étant assise à ses côtés...

C'est si éprouvant de ne plus ressentir ça.

Ce n'est pas apparu subitement, et depuis l'amorce de cet effritement des sentiments, je n'ai pas cessé d'espérer que ça allait revenir, même en sachant que c'était illusoire.

Je l'aime toujours, mais différemment.

Il compte pour moi, mais mes besoins et mes attentes ne sont plus les mêmes.

Je me sens confuse et coupable de ne plus éprouver les mêmes sentiments. Toutefois c'est exténuant de maintenir un flou qui me met mal à l'aise.

Il est temps que je lui dise posément que je ne peux plus continuer à être tiraillée ainsi.

Certes je garde une certaine envie de lui plaire, de le protéger, de lui apporter du réconfort et de l'apaisement...
 
D'une certaine façon, je l'aime toujours. Mais plutôt comme un ami que comme un amoureux. Il restera un être cher qui compte beaucoup pour moi. Un chéri, mais pas "mon" chéri.

J'ai besoin d'être authentique et en accord entre ce que je ressens et ce que je transmet aux autres.
Même si c'est très douloureux à faire.

Ainsi va la vie.

vendredi 3 mars 2017

Liaisons dangereuses...

Juste une histoire...

Une jeune fille mal dans sa peau qui se met à correspondre avec un inconnu sur Internet. Elle est assez naïve et triste, aussi. Elle souffre beaucoup, mais ne sait pas bien pourquoi. Elle rejette la faute sur sa mère, peut être parce que c'est plus facile que de se dire que le problème est plus profond, qu'elle a des problèmes avec tout le monde, mais comme elle évite les autres, elle se retrouve plus souvent confrontée à sa mère. Mais au début de l'histoire, elle ne s'en rend pas compte. Au début de l'histoire, c'est sûr, c'est net, la fautive, c'est sa mère.

Et elle raconte tout son mal-être à cet inconnu, qui se fait appeler Julien.
Julien lit tout ce que la jeune fille triste écrit, il enregistre les messages, prend des notes sur la jeune fille. Quand elle écrit sur sa mère si fautive, Julien la prend au mot et ne cherche pas à savoir si la jeune fille est objective et rationnelle.

Ils s'écrivent pendant des mois et des mois. La jeune fille aime beaucoup la manière d'écrire de Julien. Une partie d'elle est attirée par cet homme qu'elle ne connait pas, qu'elle n'a jamais vu. Elle a très envie de le connaitre, de le rencontrer. C'est un peu un jeu, pour elle.

Elle a eut des copains, au petit bonheur la chance, vu que la plupart du temps, elle évite les gens. En fait, à chaque fois qu'elle a été avec un homme, elle s'est laissée approcher et s'est laissée faire. Elle ne se voit pas comme une "fille facile", mais au fond d'elle même, elle ne sait pas dire "non". Elle ne sait pas vraiment dire "oui", non plus, et puis dès qu'elle n'est plus derrière son ordinateur, elle ne sait plus rien demander, elle a peur de tout et de tout le monde, elle a peur de mal faire, de déplaire, d'être rejetée.

Elle a très envie de rencontrer Julien, alors du haut de ses même pas 19 ans, elle lui indique qu'elle sera au cinéma, ce dimanche, à 11h. Elle pense qu'il la regardera de loin, qu'il ne l'abordera pas. C'est ça son fantasme, son désir, au fond, mais elle ne le lui dit pas. Elle est persuadée qu'il a comprit.

Mais le dimanche, quand elle gare sa voiture en face du cinéma, elle voit un homme qui la regarde de manière insistante. Il est gros et barbu, elle n'aime pas sa façon de la regarder. Elle hésite un instant mais n'ose pas suivre son instinct qui lui hurle de remettre le contact et de s'enfuir. Alors elle sort de la voiture. Il vient lui faire la bise, il pique. Il l'appelle "ma perle". C'est vrai, c'était un de ses pseudos, au début.

Elle se sent très mal. Elle ne veut plus voir ce type qui lui propose d'aller prendre un verre pour faire connaissance. Elle essaye de se montrer froide et distante et lui réplique sèchement qu'elle est venue pour aller au cinéma. Elle serre son argent dans sa main. Il la suit. Elle ne veut pas qu'il vienne avec elle, mais elle ne sait pas comment le lui dire. Elle demande sa place, mais avant d'avoir eut le temps de payer, il l'a fait et demande une autre place pour le même film. Elle est furieuse, mais elle ne sait pas quoi faire.

La salle de cinéma est bondée. Ouf! Il n'osera rien faire, comme ça. Elle s'assoit où elle peut, presque en bout de rangée, et Julien s'installe à sa droite. Il a vraiment l'air de croire que c'est un rancard. Mais de toute façon il y a trop de monde dans cette salle, il n'o...
Dès que la salle est plongée dans le noir elle sent la main de Julien se poser sur son genou droit. Elle panique complètement.

Dès années plus tard, elle rejettera de manière ostentatoire la main d'un autre indésirable, avec un profond sentiment de fierté, mais elle n'en est pas encore là.

Ce jour là, elle est perdue. Elle pensait qu'il la regarderait de loin depuis le trottoir, mêlé à la foule, qu'il ne l'aborderait pas. Et là il est tout près d'elle et elle n'aime pas sa main, mais elle ne sait pas du tout quoi faire. Elle n'ose même pas serrer les jambes, s'écarter. Après tout, elle le provoque depuis des semaines, non?
C'est de sa faute à elle, elle et rien qu'elle.

Comme elle n'a pas rejetée cette main, Julien s'enhardit et commence à remonter la jupe, toucher la peau. À l'intérieur de sa tête à elle, une plainte sourde crie un "non" silencieux qui se noie dans le noir de la salle et l'action du film.
Julien pourrait lui demander si elle est d'accord, mais pas un mot ne sort de sa bouche. Il ne demande pas. Qui ne refuse pas consent.

Peu à peu il la touche .
Peu à peu il la palpe et il lui fait mal, mais elle a peur, elle est perdue, elle voudrait bouger, partir, mais elle ne sait plus comment faire. Il lui fait mal, mais dans son esprit perdu, elle se dit que, peut être, si elle le laisse faire, qu'elle lui laisse croire qu'il est victorieux, ça va s'arrêter. Elle a mal et le temps n'en finit plus. Elle voudrait se sentir bien, elle y a beaucoup fantasmé, mais il fait n'importe quoi, il lui fait tellement, tellement mal.
Elle essaye de calmer les ardeurs de ce connard de Julien, mais quoi qu'elle fasse, même quand elle se décide à resserrer les cuisses, on dirait qu'il prend ça pour du contentement et des encouragements. Elle essaye de lui dire d'arrêter mais pas un mot ne sort de sa bouche si sèche et ses lèvres s'écrasent sur le cou de Julien.

Quand le film se termine, elle file s'enfermer dans les toilettes. Elle urine et constate des traces rouges sur le papier. Il lui a déchiré les muqueuses. Elle a très très mal, ça la brûle à en pleurer. Elle est furieuse contre elle même, et surtout elle a très honte d'elle. Elle pleure.

Plus tard, Julien lui dira qu'il est tombé amoureux d'elle quand elle l'a embrassé dans le cou.
Même pas un baiser. Un quiproquo. Des mots qui n'ont pas voulu sortir, et ce con est tombé amoureux.

À sa sortie des toilettes, elle espère qu'il se sera lassé d'attendre, qu'il aura comprit, mais il est toujours là. Elle a séché ses larmes, s'est passé de l'eau sur le visage, mais il ne remarque rien. Elle s'enfuit.

Il lui demande s'ils se reverront. Elle esquive, ne sait pas quoi dire. On verra. Elle se dit que c'est tout vu, que ça ne se reproduira pas, plus jamais, jamais, jamais.

Pourtant elle le reverra et insidieusement, leur relation se transformera.
Peu à peu il la couvrira de déclarations d'amour, jusqu'à ce qu'elle se laisse aller à lui écrire de nouveau, à accepter de discuter avec lui, à oublier la vérité de leur première rencontre...

Elle ira habiter chez lui, trois ans plus tard. Ils auront une vie de couple "compliquée", parce que derrière la face de l'homme ordinaire, il y a en fait un homme anxieux, à la personnalité obsessionnelle, qui cherche à ce que tout, et tout le monde, soit bien sous son contrôle.

Pendant des années, elle se laissera aller à croire qu'il l'aime et la respecte, qu'il cherche à l'aider, mais elle souffrira de plus en plus, toujours plus honteuse d'elle. Elle essayera de lui montrer qu'il peut compter sur elle, qu'elle est fidèle et dévouée, mais ça ne marchera pas. Peu à peu, les mots deviendront de plus en plus violents, jusqu'à ce qu'il la chasse avec ses mots avant de lui reprocher de l'avoir abandonné.

Elle restera perdue plusieurs mois, se cherchera des buts dans la vie, autres que la peur, l'anxiété, la soumission.

Et puis 15 ans après ce dimanche au cinéma, elle finira par comprendre que Julien l'a violée, ce jour là. Puis elle comprendra tout le reste aussi, elle se mettra à voir tous les bleus qu'il lui a fait à l'âme, au fil des années. Elle se rendra compte qu'elle a aimé un fantasme et haïs l'homme qu'il était vraiment. Elle comprendra des tas de choses...

Quand elle avait 19 ans, elle n'avait même pas comprit que Julien Valmont n'était qu'un pseudonyme, tiré d'un roman épistolaire pourtant célèbre...

mercredi 21 décembre 2016

"Deviens qui tu es"... facile à dire.

Comme tout le monde, je pense, j'ai besoin de sécurité affective.
De sécurité tout court.

Pendant des années, je ne suis pas aimée.
J'avais des opinions bien ancrées, citées dans mes récents billets, mais j'étais oppressée par le sentiment de me mettre à l'écart.

C'est difficile d'être fidèle à soi même dans ces conditions, de ne pas se laisser emporter par les attentes (réelles ou supposées) des autres.

S'aimer soi même n'est pas si facile que ça.
Surtout quand on est une personne comme moi.
C'est douloureux et angoissant, la plupart du temps.

J'ai besoin d'aimer.
Trouver une personne avec qui je me sens bien, en accord, avec qui j'ai envie de passer du temps et  de construire une relation reste une chose essentielle pour moi. J'ai besoin d'une résonance, d'être "au diapason".
Trouver une telle personne, se trouver et se reconnaître, c'est une chose qui se ressent et qui se construit, également, qui demande des ajustements...

Il n'y a pas de réponses universelles aux questions que je me pose, aux problèmes qui me harcèlent.
C'est à moi de trouver mes réponses... ou à nous...

J'ai besoin d'être en accord avec moi même, mais aussi de me sentir en accord avec les personnes que j'aime, et réciproquement.

Ne pas aimer, pour moi, c'est aussi perdre une partie de mon bonheur de vivre.

Mes changements perpétuels m'épuisent et je suis effrayée à l'idée d'épuiser les autres dans mon sillage.
 
La vie, nos expériences, nos rencontres font évoluer nos consciences, nos envies, nos désirs, et ébranlent parfois des convictions profondes.

Je veux continuer de vivre seule, sans pour autant me refermer sur moi même.
Je veux aussi conserver ma liberté, mon libre-arbitre. Mais pas de manière égo-centrée.
Je continue de me sentir profondément polyamoureuse, polysexuelle, polyfidèle, et polyculturelle aussi...

Cela ne nuit pas à mon désir d'engagement, en fin de compte.
L'engagement envers l'autre, les autres, passe par une alchimie complexe faite d'équilibre entre l'amour que je me porte et celui que je porte aux autres, l'amour de ma liberté et de celle des autres, le besoin d'être autonome et celui d'être ensemble, le besoin d'amitié, de désirer et d'aimer tout en même temps.

Il n'y a qu'avec les autres, finalement, que je peux résoudre mes dilemmes, solutionner mes paradoxes. Dans une confiance mutuelle.

samedi 17 décembre 2016

Positionnement relationnel, sexualité et polyamour.


Je continue d'apprendre à me connaître, d'apprendre à vivre en conformité avec mes ressentis, d'où la mise à jour de ce billet...
Il s'inscrit dans la continuité de celui concernant ma façon de vivre l'attachement, "l'ancrage émotionnel"...

Je ne suis pas faite pour la vie en couple.
Christophe, un vieil ami,  m'a dit un jour, il y a bien longtemps, que je n'étais pas la femme d'un seul homme.
Sur le coup j'avais plutôt mal prit cette réflexion, sans rien lui en dire cependant...
Elle impliquait tacitement que j'avais une personnalité atypique et que je resterais en marge de la société, à laquelle, à l'époque je voulais tant réussir à m'intégrer...

Aujourd'hui, je sais qu'il avait raison.
C'était il y a une quinzaine d'années.
Je ne suis pas et je ne serais jamais la "femme d'un seul homme", ni la femme d'une seule femme.

Cependant je modèrerais tout de même ce propos.
Je ne suis certes pas faite pour vivre "en couple", mais cela ne signifie pas que je n'ai pas la capacité de m'attacher profondément à des personnes, hommes ou femmes, pour des raisons diverses, mue par des émotions complexes.

Simplement je ne suis pas gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...



Je ne peux en aucun cas me définir comme polyandre ou polygame.
Je suis polyamoureuse...

Du moins est-ce le nom que l'on donne à cette façon d'être des personnes qui, comme moi, peuvent ressentir un attachement émotionnel intime envers plus d'une personne à la fois, durant la même période, sans se sentir déchiré, sans ressentir le besoin de se rapprocher de manière exclusive d'un partenaire. C'est une éthique de la relation à l'autre. Il existe des symboles de ce type de mode de vie, comme celui-ci:
L'utilisation du terme de polyamour implique une forme de militantisme que je ne ressens cependant pas. Je vis ma vie comme je ressens devoir le faire pour être en accord avec moi même. Toutefois je me reconnais dans les valeurs de non appartenance de cette description des choses. C'est la notion de polyamour qui décrit le mieux ma façon d'être et de ressentir mes relations.

En fait, en matière d'ancrage émotionnel, tant que mon lien émotionnel n'est pas brisé avec l'autre, il subsiste en moi. C'est une des raisons pour lesquelles je fréquente facilement mes "ex" quand les séparations se sont faites en bons termes. En particulier parce que je me sentais incapable de respecter l'exclusivité imposée par les "bonnes mœurs".

Pour que les choses soient parfaitement claire, il faut comprendre une une chose importante à mon sujet : j'ai été attirée très précocement par la sexualité et ai su tout aussi précocement m'informer sur celle-ci.


Il a existé une quantité effrayante de théories selon lesquelles l'éveil de la sexualité à un âge prépubère était une mauvaise chose, une forme de névrose, un "problème". Il s'agissait selon certains du signe de l'exposition de l'enfant à des "choses" auxquelles il n'aurait pas du avoir accès. Soit qu'il ait assisté à des relations sexuelles, soit qu'il ait été abusé ou que sais-je encore...

De mon point de vue, ces théories sont dangereuses en soit.
Heureusement la plupart des pédopsychiatres ont évolué dans leurs points de vue, ces dernières années.
Ouf!
J'ai du commencer à m'intéresser véritablement à la sexualité vers l'âge de 3 ou 4 ans.
C'était totalement spontané. Comme la pousse d'une graine, tombée là on ne sait comment, et qui croit...
Je n'ai pas été abusée, je ne pense pas avoir été exposée à des images particulièrement explicites. Simplement ça a piqué ma curiosité et j'éprouvais des choses, dont du désir, accompagné d'un besoin de contact physique avec les individus qui me plaisaient, un besoin sensuel et tout ce qu'il y a d'érotique.
À la différence des autres enfants de mon âge, jouer "au papa et à la maman" intégrait tout à fait une dimension sexuelle et érotique, en ce qui me concernait. Les bébés n'ont jamais été au centre de mon monde. J'ai su très tôt que je n'en voulais pas. Je suis nulligeste et compte le rester.

La discrétion dont les adultes entouraient la sexualité et ses manifestations la rendait d'autant plus fascinante à mes yeux. Ce n'est pas nouveau : l'interdit est fascinant.
Toutefois cette dimension de dissimulation était également assez perturbante, pour moi. Cela me préoccupait beaucoup et a contribué à mon renfermement sur moi même et à ma tendance à me tenir éloignée des autres. Je craignais énormément d'être "découverte" et jugée de manière négative.

J'avais compris spontanément, par observation élémentaire, ce qu'était la pudeur, même si je ne disposais pas encore du vocabulaire adéquat pour décrire la notion. Cependant j'avais aussi compris qu'il était plus judicieux de ne pas afficher trop clairement que la sexualité m'intéressait, dès la cours de maternelle.
J'avais vraiment conscience que ça aurait fait "désordre".

La sexualité, dans toutes ses dimensions a donc toujours été une de mes grandes passions, un de mes tout premier domaines d'intérêt restreint. Théorie, pratique, sociologie, identités de genre, identité sexuelle, pratiques diverses, tous les champs d'étude qui touchent à la sexualité humaine me fascinent et sont le moteur de vastes recherches et expérimentations...

J'avais deux domaines d'intérêt restreint étant enfant : la sexualité et la nourriture (consommation, préparation, puis composition, qualités organoleptiques, applications thérapeutiques...).
Cette image m'amuse tout particulièrement... c'est une sorte de synthèse intéressante, je trouve...

La lecture et l'écriture étaient les piliers de mon petit empire intellectuel.

J'ai su lire au bout de quelques semaines au CP, et rapidement, les dictionnaires et encyclopédies de mes parents ont trouvé une lectrice assidue, allant de mots connexes en expressions diverses. Les planches anatomiques des dictionnaires illustrés restent d'ailleurs imprégnées dans ma mémoire. Cette rémanence me fait sourire.

L'intérêt de ma mère pour les langues m'a aussi été très utile, avec les dictionnaires de synonymes et d'étymologie (j'aime énormément l’étymologie). Il est amusant de connaître la racine latine du mot "lapin"... Pensez à la cuniculiculture, qui est le mot désignant l'élevage des lapins, et vous comprendrez où je veux en venir...

Question sexe, l'aspect pratique de base est assez vite devenu très clair pour moi. Les organes reproducteurs, la sensibilité des organes, le principe de procréation... et je ne m'y suis pas attardée.

Tant mieux, ça m'a laissé l'occasion d'avoir des surprises ! J'ai donc découvert par la suite (très agréablement, en général) à combler mes lacunes.

L'aspect théorique me fascinait bien davantage.
L'expression "faire l'amour" m'intriguait.
Une partie de moi ne comprenait pas trop le rapport entre le sexe et l'amour...
L'amour, déjà, en soit, c'était une notion un peu obscure, comme je l'ai expliqué dans mon précédent billet... La notion de "relation sexuelle" était bien plus évidente, ainsi que tous les termes de jargon plus ou moins explicites.

La notion d'exclusivité amoureuse censée aboutir à la formation d'un couple me posait également problème, bien que j'ai été entourée d'enfants issus de parents vivant en couple mariés...
Mes parents, eux, ne formaient pas un couple très "conventionnel", apparemment, puisque plusieurs fois des condisciples nous ont demandé à ma sœur et à moi, s'ils étaient mariés (mes parents n'ont jamais porté d'alliance).
Les tâches ménagères n'étaient pas non plus "réparties" de manière "traditionnelle" à la maison (papa était aux fourneaux, maman derrière les ordinateurs et les deux maniaient la boite à outils...).

Donc, le lien entre le sexe, l'amour et la relation de couple me semblait... curieuse. Si ce n'est incongrue.
Je comprenais bien que les gens qui s'aimaient, qui étaient attachés l'un à l'autre et qui étaient en couple aient une sexualité ensemble. En revanche j'avais du mal à comprendre pourquoi la plupart des ouvrages subordonnait le sexe à l'amour. Ainsi que les séries télé, la plupart des films et pour ainsi dire, tous les médias.

La passion, après tout, c'est avant tout du désir sexuel, non ?
J'éprouvais du désir pour un garçon ou une fille (oui, j'ai su très tôt que j'étais bisexuelle, aussi, sans savoir si c'était "normal" ou pas), mais je savais que je n'avais pas envie de former un couple avec ladite personne.

Le terme de couple est même un peu dérangeant pour moi.
Je visualise des fils électriques qu'on insère dans une douille pour faire briller une ampoule. Une fois qu'ils sont ainsi reliés, ils sont "mélangés" et indisponibles pour d'autres usages...
L'ampoule brillera, certes. Tant que le circuit sera fermé, le courant circulant. Mais si on introduit un autre fil, il se passe quoi? Un court-circuit, il me semble...
 
Les histoires de "moitié d'orange" et "d'âme sœur" me perturbaient, aussi.
Ce genre de notion induit l'idée qu'on serait incomplet, tant qu'on est célibataire ou qu'on vit seul...
Moi je me suis souvent sentie, au contraire, privée d'une partie de moi même, quand je devais composer avec une seconde personne... ça me rendait mal à l'aise.

En partie parce que je n'osais pas demander à l'autre son opinion ou ses ressentis concernant mes désirs personnels orientés vers l'extérieur, c'est à dire vers une tierce personne.

Le mot couple désigne généralement une paire de choses, qui ensemble constituent une entité nouvelle avec des propriétés spécifiques. Je n'aime pas tellement l'idée de nouvelle entité. Elle est privative de libertés, selon mes ressentis individuels.

J'admets sans aucun problème l'idée d'avoir un partenaire sentimental auquel je suis attachée, ancrée. Un ami au sens le plus noble qui soit, pour moi.
Une personne que j'aime, et avec laquelle je me sens bien et épanouie.

Je n'aime en revanche pas du tout que cette notion soit cantonnée à une seule et unique relation.
La notion de "couple" au sens traditionnel ne me convient donc pas.

Honnêtement, j'en suis revenue aux déductions que j'avais trouvées vers mes 12 ou 13 ans:
L'amour n'existe pas en soi, en tant qu'émotion "pure".
La passion elle, qui est un élan fusionnel vers un autre individu, qui donne envie de connaître l'autre, de le découvrir sensuellement, sexuellement et sous toutes sortes d'aspects est une émotion réelle.
C'est une réaction biologique autant qu'émotionnelle.

Mais cet état passionnel ne dure pas. C'est comme les saisons, les choses évoluent...

Qui plus est, il n'est pas non plus indispensable pour qu'une relation se crée entre deux personnes qui s'apprécient, se respectent et se désirent... Et cette relation n'aboutit pas non plus forcément sur une relation "de couple" au sens traditionnel (vivre ensemble, se jurer fidélité et exclusivité, bla bla bla...).

Quand l'état passionnel existe, il fini toujours par muter... Soit il disparaît, soit il est remplacé par un mélange spécial de sentiments et d'émotions tournées vers l'autre: c'est cela que la plupart des gens appellent l'amour. C'est ce que, moi, j'appelle l'ancrage émotionnel, composé d'une multitude d'éléments variables à l'infini. Les relations interpersonnelles sont des kaléidoscopes. Selon ce qu'on y introduit et les mouvements que l'on donne aux choses, les résultats sont aléatoires et infinis.


L'amour n'est donc rien d'autre qu'un mélange d'émotions diverses et variées. C'est une construction.
Les mélanges d'émotions sont propres à chaque individu, envers chacune des personnes qu'il côtoie, le désir peut ou ne pas être présent.

Ces sentiments peuvent être ceux de la reconnaissance, de l'attachement, du respect, de la fascination, de la curiosité, du désir (oui, il est souvent là), ou encore une impression d'être redevable (ce sentiment en particulier crée généralement des relations malsaines). Mais ils peuvent aussi être faits de dégout, de malaise, de peur, de honte, et de désir. Tous les mélanges sont possibles et envisageables.

Les sentiments qu'on éprouve pour une personne donnée constituent donc une figure en mouvement perpétuel. Comme lorsqu'on regarde dans un kaléidoscope.

Mais comme ce mélange est si complexe, selon la personne donnée, comment est-il possible, alors, d'aimer vraiment une seule personne à la fois?

Je dois être terriblement cinglée ou avoir l'esprit beaucoup plus large que la majorité de mes contemporains...

Est-ce que c'est aimer que de souhaiter que l'autre ne soit plus libre d'être lui même ? Qu'il fonde un couple avec soi, s'enferme dans la bulle du "couple légitime", une bulle par laquelle les deux protagonistes se retrouvent finalement circonscrits ?
Pas selon ma façon de ressentir des choses.

Je suis polyamoureuse, donc...
Pour être plus claire, je ne m'inscris pas dans une logique de relation de couple et je tiens absolument à mon statut d'individu autonome. Cela même si je peux avoir des relations impliquant un fort attachement avec une ou plusieurs personnes. Cependant, j'ai besoin que le sentiment de confiance soit réciproque, et dans le cadre de ce type de relations, ça signifie tenir compte de ce qu'éprouvent les autres.
De fait, c'est plus "facile" de se positionner dans une relation "monogame" non exclusive, en tenant compte de l'avis d'un partenaire privilégié, plutôt que d'avoir deux ou trois relations en parallèle.

Le polyamour, pour moi, signifie donc plutôt que j'aime à ma façon toutes les personnes auxquelles je tiens, et qui n'appartiennent pas à ma famille.
Dont certaines avec qui j'ai des rapports plus intimes.

Finalement, si on y réfléchit bien, je suis non exclusive en matière de relations "sentimentales", mais également en matière de relations tout court.
Comme tout le monde.

En fait, même si je me suis efforcée de respecter les "normes sociales" en la matière pendant des années, je n'ai jamais vraiment bien compris en quoi il serait mal de désirer une personne avec laquelle je ne ressens pas un besoin de développer un quelconque lien d'attachement émotionnel.
Le désir fait partie de la biologie humaine.
La libido est naturelle, le plaisir l'est aussi.
C'est le principe des sexualités ludiques, qu'il s'agisse du libertinage ou d'autres formes de modèles alternatifs.

Cependant la confiance réciproque des personnes auxquelles je tiens reste très importante pour moi.

Il faut comprendre que la jalousie est un sentiment qui m'est un peu étranger.
Je peux me sentir envieuse de certaines choses, éprouver une sensation de manque parce que quelqu'un que j'aime est absent, mais je ne vais pas me sentir jalouse, spoliée, volée ou je ne sais quoi parce qu'un de mes amis, même le plus proche, a ou a eut, une autre relation avec une autre personne.
On ne me prend rien, à ce que je sache, puisque les gens, les émotions et les expériences de vie ne sont pas des choses "palpables" qu'on peut posséder...
Du moment que cela se fait dans un cadre de sécurité et de respect mutuel, l'autre n'a t'il pas droit lui aussi d'aimer la diversité ?
En quoi serait-ce mal ?
Qui suis-je pour en juger ?


L'important reste la confiance mutuelle et le respect de cette valeur. 

Je respecte les personnes qui ne partagent pas mon type de point de vue et j'évite de les laisser se lier à moi : je sais aujourd'hui que je les blesserais, et je n'aime pas ça.
C'est pour cette raison que j'essaie de faire en sorte de fréquenter des individus qui partagent ma façon de voir les choses et de m'éloigner de ceux qui n'ont pas la même ouverture d'esprit que moi.

Mais tout ne tourne pas autour du sexe dans ma vie.
Les relations de franche camaraderie sont extrêmement plaisantes.
😊

Il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec lesquelles je crée des liens étroits, de quelque nature que ce soit, en fonction des émotions réciproques... Et il y a également des personnes qui m'attirent sexuellement, pour des raisons diverses, mais avec lesquelles je n'ai pas forcément envie, justement, de créer du "lien social". Ni de passer à l'acte, au risque de le regretter par la suite, parce que je sens que quelque chose "cloche".

C'est une manière d'être complexe, mais j'ai toujours été ainsi intrinsèquement.
Je ne l'ai en revanche pas toujours assumé. Entre ce que me dictait mon âme et les attentes de la société, qui envahissaient mon esprit, j'étais coupée en deux...

Je suis libre, à présent.
Je ne suis pas seulement attirée par les personnes ou les corps, mais également par les personnalités. Quelqu'un qui penserait que je suis une fille facile, se tromperait lourdement sur mon compte.

Il peut m'arriver d'avoir un désir impérieux pour une personne, mais c'est finalement rare.

Ce que j'aime, c'est le plaisir de la découverte, d'échanger avec les autres, de savoir qui sont les gens... Ensuite si je peux partager quelque chose avec une personne qui m'a tapé dans l’œil, tant mieux... Si ça n'arrive pas, je suis heureuse malgré tout.
Je ne vois pas ça comme une "chasse", mais simplement comme une potentialité, et une façon d'être.
Parfois je ne me trouve aucun "atome crochu" avec les personnes que j'ai face à moi, et ça ne va pas plus loin.

Pour en revenir au désir, aux émotions et à mon choix de style de vie, mon vécu particulier des émotions me mène à ressentir des choses très puissantes... c'est comme si côtoyer une personne en particulier colorait mon âme de pincées d'émotions diverses, en variations infinies.

En côtoyer une autre, partager avec elle mon affection, ma tendresse, mon attachement, mon désir, mon respect, ma confiance, fera naître une autre palette, un nouveau tableau, de nouveaux tourbillons de pigments...

Une palette d'émotions spécifique, liée à une personne spécifique, ne changera en rien ce que me font éprouver les autres personnes pour qui j'ai des sentiments d'amitié, d'attachement, de désir et plusieurs de ces centaines d'émotions qui peuvent exister.

En cela, toutes les personnes que j'ai appréciées et aimées sont restées ancrées en moi.
Sauf celles qui m'ont trahie.
La trahison pour moi, c'est une violation du respect, de l'égalité et l'honnêteté, de mon individualité et de mon droit fondamental à l'autonomie.

La valeur absolument essentielle pour moi, pour qu'une relation soit positive est le respect, qui va de paire avec la confiance. Une personne pour qui j'ai un attachement et qui me respecte, m'écoute, tient en compte mes remarques ou mes besoins va obtenir la même chose de moi.
Mon respect et ma confiance.
Je vais lui demander son avis dans certaines circonstances, surtout si je ressens quelque chose pour une autre personne, et je vais en tenir compte.
Nous serons amis, camarades, partenaires et nos sentiments seront sains.

Si la personne refuse systématiquement que j'ai une vie en dehors d'elle, aucune confiance ne pourra s'installer durablement. 

De même, si a un moment donné je sens que cette personne n'a pas ou n'as plus pour moi ce sentiment de respect, même si elle prétend l'avoir, qu'elle prétend m'aimer, mais me fait sentir que mes désirs, mes opinions, mes attentes ne sont pas "respectables", qu'elle les désapprouve systématiquement ou qu'elle me cache des choses dans le but précis que je les ignore, je vais le sentir très vite...
Et je vais me détourner d'elle.

Je différencie le fait de ne pas dire certaines choses du fait de mentir par omission, parce que chacun a droit à sa vie privée, son jardin secret (ne pas dire). Le manque de respect vient avec le mensonge, avec le fait de cacher délibérément des choses, comme son identité, voire de carrément dire des choses fausses, induisant les autres dans l'erreur et la confusion (ce qui peut parfois constituer un danger réel).


Il m'arrive de ne pas parler de certaines choses à certaines personnes, parce que ma vie n'appartient qu'à moi et que certaines informations me concernant ne présentent pas d'intérêt à être connues de mes interlocuteurs.

Si la personne que j'ai en face de moi estime le contraire, ça la regarde.
Je me considère comme une personne honnête et franche.
Si on m'accuse de mentir par dissimulation sur certains points, alors que c'est faux, je vais me sentir agressée. C'est très désagréable mais surtout, ça révèle l'absence de respect et de confiance réciproque.

Le respect, c'est donc aussi le fait de me respecter en tant que personne, de respecter mes opinions, mes valeurs, mes sensibilités, ma volonté, mes désirs (charnels ou autres).
Et mes non-dits.

Une personne qui ne me respecte pas en tant que personne, n'a rien à faire avec moi.
Que ce soit dans ma vie quotidienne, amicale ou intime.

Je me suis trouvée plusieurs fois dans des situations où des personnes m'ont clairement fait sentir qu'elles ne me respectaient pas. J'ai mis du temps à apprendre à m'affirmer, mais je sais désormais faire.

Ces personnes, je les laisse derrière moi, avec le passé, et je continue d'avancer sur mon chemin de vie. Mes capacités de résilience m'étonnent, désormais.

Dans ma vie, j'ai aussi rencontré des arnaqueurs, des mythos, et deux ou trois tarés. Des personnes qui m'étaient toxiques.
Je les ai évacués de ma vie.

Certes, j'ai un positionnement relationnel qui est divergent de celui de la société dans laquelle je vis, mais il faut comprendre que c'est une forme de respect vis à vis de moi même et de ma façon de ressentir les choses.

J'ai fais des erreurs par le passé, je l'ai dis et je l'assume.
C'est la moindre des choses.
J'ai eu des relations "de couple", je me suis mariée, et je servais même des "je t'aime" en salve comme si cela prouvait la profondeur de mes sentiments. C'était mièvre et excessif, mais j'agissais ainsi parce que je ne savais pas comment faire autrement pour être conforme à une situation que je ne "sentais pas". J'étais pourtant totalement sincère !
Mais ça n'était que la projection de ce que je pensais devoir faire.

J'ai aussi fait des choix de facilité ou de fuite, en me "mettant" avec quelqu'un pour échapper à des situations conflictuelles ou désagréables. Ce n'est pas une bonne chose. C'est malsain pour la relation et pour les personnes qui y sont impliquées.

En agissant ainsi, je ne me respectais pas et je n'induisais pas non plus de respect mutuel dans la relation, car je restais avant tout dans la fuite d'une autre situation.
J'essayais de "compenser", par des cadeaux, comme des offrandes, même si je restais mal à l'aise face à une situation clairement dysfonctionnelle. En fait, toutes les fois où j'ai véritablement vécu avec quelqu'un, je fuyais autre chose. Or cette situation n'a existé que deux fois, en comptant mon mariage.
J'avais besoin de me sentir aimée... mais je ne m'aimais pas assez moi-même. Pour aimer vraiment, je crois qu'il faut s'aimer d'abord.
Je crois avoir enfin fait ce pas immense vers moi même, récemment.


Je pense qu'il est mieux de prendre conscience de ce genre de choses à 34 ans que jamais.
Je ne peux pas refaire le passé, alors autant me tourner vers l'avenir.

Aujourd'hui, j'assume mon style de vie.

La sexualité fait partie des éléments stabilisants dans mon équilibre psycho émotionnel.
J'apprécie de fréquenter une certaine catégorie de personnes, qui partagent parfois le même type de points de vu que moi, ou qui, tout au moins, s'en montrent respectueuses.

J'essaie d'être cohérente avec ce que je ressens, avec mon besoin de liberté, qui dépasse très nettement les limites de la morale conventionnelle.
Je me suis toujours sentie au delà de cette morale.
J'ai toujours aspiré à avoir une vie libre.

Une vie de femme libre, hors de la notion normalisée du couple "traditionnel".
Un vie libre, mais dans laquelle je m'efforce d'être respectueuse des ressentis des gens que j'aime.
Une vie libre, mais entourée de gens respectueux de la personne que je suis, et de mes besoins particuliers, qui sont complexes.

J'ai longtemps cru que de telles personnes étaient rares, mais elles ne le sont pas tant que ça...
J'ai vraiment choisi mon mode de vie, et je constate à quel point j'avais raison d'y aspirer, car il me convient parfaitement.

En mon fort intérieur, je savais avant l'âge de 10 ans, que c'était cette façon d'être qui me conviendrait le mieux. Cependant je n'en avais ni les moyens intellectuels, émotionnels ou financiers.
J'ai connu très tôt quelles étaient mes valeurs et je savais qu'elles étaient en décalage total avec le monde dans lequel je vivais.
C'est une chose pénible à affronter.
Je me suis donc efforcée de rester discrète autant que possible dans mon enfance, mon adolescence, et le reste du temps. Jusqu'à il y a peu de temps.

Mais je n'étais pas épanouie.

Même si j'ai cherché à me fondre dans le moule, à disparaître dans la masse, durant des années, aujourd'hui, j'ai fait le choix de m'accepter, telle que je me ressens.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien.
J'ai des amis qui me comprennent et avec qui je n'ai pas à me cacher derrière des masques.

La vie de couple n'est vraiment pas pour moi, et pourtant il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec qui j'apprécie de passer du temps et de partager des activités diverses...
Peut être formons nous des "sortes" de couples.
Si ça peut faire plaisir à certains...

Moi je pars de la base que nous sommes avant tous des amis, que nous nous faisons une confiance mutuelle et que le courant "passe", entre nous.
Le reste, qu'est ce que ça peut faire ?

J'ai su très tôt que la sexualité a été artificiellement reliée et codifiée en lien avec le mariage monogame, pour des motifs culturels, liés à des questions religieuses et patrimoniales.
La biologie quant à elle oriente les partenaires compatibles génétiquement, dans un but de reproduction. Je ne souhaite pas me reproduire. Je laisse ça à ceux à qui ça fait vraiment envie.

Mon bien être est la chose qui m'importe le plus.
En respectant autant que possible celui des autres, mais sans me sacrifier pour eux pour autant.
Si je sens que quelque chose va m'être agréable sur le coup mais me faire souffrir par la suite (regret, sentiment de culpabilité...), j'évite de passer à l'acte.
Je suis devenue plus réfléchie.

J'ai appris avec le temps à exprimer mon accord ou désaccord, même si ça a été compliqué, du fait de mes difficultés dans les relations interpersonnelles.
J'ai fait d'immenses progrès ces derniers mois dans ce domaine.

Je ne regrette rien de ce que j'ai pu vivre ces 20 dernières années.
Tout a son importance, le bon comme les ratés.
Il y a "du lourd", pourtant, dans mon passé.
Mais c'est du passé. C'est trop tard, maintenant... et pas pour des histoires de délai de prescription... Et c'est fini, la résilience est passée par là et j'en suis sortie renforcée.


Ma psychiatre connait mes principes et pratiques et elle ne semble rien y trouver de malsain (je suis simplement fortement susceptible d'être neuro-atypique, et un tantinet névrosée, ne vous inquiétez pas tout est sous contrôle).

Elle sait bien que tout ça ne constitue pas mon seul centre d'intérêt...

Que ceux qui pensent sincèrement qu'on ne peut pas être heureux en vivant seul... n'ont qu'à vivre en couple et se taire quant à ce qui concerne les autres.

C'est une affaire de gouts, et comme chacun sait, les gout et les couleurs, ça ne se discute pas.
Après mes rares et désastreux essais, je suis certaine de mon choix de vie et je sais parfaitement que je préfère nettement le "chacun chez soi, et on est libre de faire ce qu'on veut" plutôt qu'une "vie de couple".
Ce n'est vraiment pas le genre de chose que j'apprécie.

J'aime avoir des amis, en qui j'ai véritablement confiance...
Au masculin, au féminin et au pluriel...

Et puis ne pas avoir de vie de couple (vivre ensemble), ça ne signifie pas pour autant ne pas vouloir de relations de couple...
😉

En dehors de ça, j'aime ma solitude, ma liberté de choix, ma liberté d'aller et venir, mon droit à rester chez moi pépère, ou à sortir faire des rencontres ou pas, ma liberté absolue de pouffer de rire en lisant "Cinquante nuances de Grey" ou "Harry Potter", tout en écoutant du jazz, du hard rock ou de la techno-trance...
Bref, profiter de mon "chez-moi" et faire ce que j'ai envie, sans avoir à en référer à une autre personne. Même s'il m'arrive de prendre conseil auprès de mes amis. Parce que j'en ai besoin.

Je peux enfin être la personne que j'ai toujours été, et être moi-même avec des personnes auprès desquelles je n'ai pas besoin de me "limiter" à une imitation de moi-même. Je peux aussi partager avec elles des moments tout simples pendant je ne me sens pas obligée de faire semblant d'être quelqu'un d'autre...

Cette liberté n'a pas de prix, c'est un vrai trésor.
Au delà de tout, cette partie de ma personnalité me plait et je suis heureuse de pouvoir la laisser s'exprimer en étant respectée. Je me sens épanouie...