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samedi 26 août 2023

Chère mamie Madeleine

Elle était née le 23 septembre 1922 et ils furent 12 enfants.
De cette grande fratrie, ils n'étaient plus que 3.
Ils ne sont plus que 2, à présent.

Le 25 aout 2023, à 100ans et 11mois, ma mamie Madeleine s'est éteinte.

Sa vie a été longue. Je ne saurais dire si elle a été "bien remplie".

Madeleine était veuve depuis décembre 1999 et depuis, elle vivait seule dans son appartement de Joué-lès-Tours.
Un quotidien fait d'habitudes, lesquelles avaient peu à peu été grignotées par la perte d'autonomie. Le phénomène a tout de même été très très lent: ce n'est qu'au printemps dernier qu'elle avait commencé à être éligible à l'aide personnalisée à l'autonomie (APA). Certes, cela faisait déjà quelques temps qu'elle avait des auxiliaires de vie de l'ADMR. Mais cette petite bonne femme de moins d'1m47 (elle s'était tassée, rongée par l'ostéoporose, avec les années) avait du tempérament. Elle continuait sa vie, fièrement. Elle se préparait ses repas, mettait et débarrassait le couvert, faisait sa vaisselle et la rangeait.

Elle avait deux prothèses de genoux.
Une occlusion intestinale l'avait beaucoup affaiblie fin 2008.
Elle était tombée dans sa douche et s'était cassée l'épaule en 2019 (il me semble, en tout cas, que c'était cette année là). On ne l'avait pas opérée, préférant à son âge lui immobiliser le membre et espérer une guérison de l'os, ce qui avait plutôt bien marché.
Elle avait aussi un pacemaker, car le cœur n'était plus aussi vaillant qu'il l'aurait dû.

Madeleine était une battante. Une femme discrète aussi. Peu démonstrative.

Lors d'une visite de ma maman chez elle, fin juin, l'infirmière avait montrée son émotion, les larmes aux yeux après avoir prit ses constantes. Il était clairement question de semaines... Alors maman a fait ce qui lui semblait juste, et même si ça a été épuisant pour elle, je crois que tous dans la famille, nous lui en sommes reconnaissants.
Elle a ramenée Madeleine avec elle à Angoulême.

La famille prévenue, nous avons vues Odette, la dernière sœur en vie de Madeleine, accompagnée comme toujours de Marylène, cousine germaine de ma maman, cérébrolésée de naissance. Il y a eu d'autres membres de la famille, en quelques jours, début juillet, mais j'ai très vite décroché.

L'important, c'est que Madeleine a été heureuse de les voir.
Je me souviendrais toujours de ma mamie, attablée avec nous sur la terrasse, mangeant du chorizo et se réjouissant que "ça pique".

En quelques jours, le lit traditionnel s'est avéré inadapté, alors un lit médicalisé, avec un matelas anti-escarres gonflable à pompe automatique (permettant de varier les zones de pression) est entré dans la maison. Peu à peu les prises en charge médicalisées ont augmenté. Le médecin de Joué faisait des ordonnances pour les infirmières d'Angoulême.

Le reste, les semaines de cet été, ça a été long, et si court en même temps.
J'étais chaque fois très émue quand j'allais chez mes parents et inquiète, parce que ma maman s'est énormément investie, et que j'avais peur pour sa santé à elle. Voir ma mamie, c'était toujours difficile, parce qu'elle était devenue l'ombre d'elle même, brindille de plus en plus vide de vie, desséchée, recroquevillée, tordue sur son lit par la vie qui s'enfuyait.

Hier, alors que j'étais sortie faire une course urgente, mon téléphone a sonné dans ma voiture. J'ai vu que c'était ma maman. Dans le timbre de sa voix, j'ai tout de suite su pourquoi elle appelait.

Un peu perdue, je ne suis pas immédiatement descendue chez mes parents. Mais dans la demie heure, tout de même. Mon père s'était absenté en début de matinée, ma maman n'arrivait pas à le joindre, ni le cabinet médical dont un des praticiens s'était engagé à venir au moment où le constat de décès serait nécessaire.

J'ai aidé maman à arranger mamie dans son lit.
Je me suis simplement efforcé d'être là, autant que possible.
Elle a contacté une amie habitant tout près du cabinet médical, pour qu'elle aille demander au secrétariat que le médecin vienne au plus tôt pour établir le certificat, lequel était indispensable à la levée du corps par les services funéraires.

Ma sœur est venue à sa pause déjeuner.
Mon père a été de retour.
Je suis rentrée chez moi manger un peu, mais, sonnée, je suis retournée chez mes parents.
Le médecin venait de partir.

Épuisée par une tension nerveuse que je ne ressentais pas directement, je me suis endormie dans un fauteuil, puis je suis allée m'allonger sur le lit de mes parents. Mouchette, un des chats de mes parents est venue se blottir contre moi. Puis ma sœur est venue à nouveau, à la sortie du travail.
Nous étions tous là pour la levée du corps.
Nous avons parlé de choses et d'autres, et des obsèques, bien sûr, à Joué-lès-Tours, jeudi prochain, le 31 aout.

La mort fait partie de la vie.
Nous sommes tous tristes et attendris par le décès de Madeleine.
Soulagés, aussi, car elle souffrait et à présent, elle a cessé de souffrir.



mercredi 22 novembre 2017

Les chatons, c'est mignon

Début 2016, quand je vivais dans la résidence secondaire de mes parents, un petit chat de gouttière m'a adopté. Je l'avais appelé "Mr Mouche", parce qu'il était tigré sur le dos et moucheté sur les côtés. En plus il y avait une référence à une "grosse mouche" que j'ai connu... C'est à dire une beauceronne qui avait peur des tapettes à mouches et s'enfuyait dare-dare dès qu'on sortait ce genre d'accessoire, ce qui conduisait à l'appeler la grosse mouche, par taquinerie.
Bref.
Voici Mr.Mouche en pleine activité :
C'est super dur d'être un chat, vous vous rendez pas compte... Faut rentrer chez les gens sans prévenir en en profitant qu'ils aèrent et se trouver un coin peinard et bien moelleux pour faire la sieste. Sans rire, c'est pas une vie !

Mouche était affectueux mais un peu trouillard, et il m'a fallut pas mal de temps pour réussir à le caresser (et ce petit saligaud a rien trouvé de mieux que de me "marquer" comme étant "à lui" par un jet d'urine le jour où j'ai enfin réussi à le prendre sur mes genoux pour le caresser).
Bon, c'était le signe qu'il m'avait adoptée, mais quand même!

J'ai quelques autres photos de Mr.Mouche, mais pas tellement, parce que Monsieur a commencé à s'installer en juillet 2016 et qu'au mois d'octobre suivant, j'ai réemménagé chez moi, en appartement.

22 mars 2016
Mr. Mouche est plutôt sociable et est un peu chat-chien, du genre à suivre les humains qu'il aime bien dans leurs activités extérieurs. Plusieurs fois ça lui a joué des tours, genre se prendre un coup d'arrosoir sur la tête ou tomber dans la poubelle où mes parents stockent l'eau (d'habitude il y a le couvercle, sur lequel il faisait la sieste, mais ce jour là, j'avais ouvert le conteneur pour plonger les arrosoirs). J'ai entendu un gros "splash", me suis retournée et vu un chat trempé en train de me regarder avec un air de martyr. Il était ressortit illico-presto de son bain surprise, et n'avait même pas encore eu le temps de s'essorer. Comme je suis une chic fille, j'ai couru attraper un chiffon pour sécher son altesse...

Toujours est-il que Mr.Mouche s'est trouvé une dulcinée. Elle est devenue "Mouchette", même si elle n'est pas mouchetée... et à force d'assiduités (et d'hormones en ébullition), Mouchette s'est retrouvée pleine.

Et qui que voilà, la semaine 43 de 2017?
Ben de chatons, en toute logique. Deux, pour être exacte.


Quand c'est tout pitit minuscule, forcément, ça pense qu'à manger et dormir. Maman Mouchette bien installée dans un carton (ma maman est très prévenante, et puis on est habitués aux chatons dans la famille).


Bon ça, c'était le 26 octobre 2017. Les bouboules de poils affamées devaient avoir trois ou quatre jours maximum. Mais ça grandit vite, bien sûr.
La preuve en images, un mois après :


Vi vi vi... les chatons, c'est mignon. Je me fais de la ronron-thérapie. Ils ont déjà leur petit caractère : l'explorateur "même pas peur" et "Maman t'es où, j'ai peur". L'explorateur aime déjà les papouilles et se faire caresser, tandis que l'autre s’aplatit comme une crêpe quand on l'approche.

Galerie de photos :

Z'êtes observés, les gars...

 Deux bestioles en herbe, deux styles. Un petit explorateur téméraire et un plus axé sur la prudence, on s'éloigne pas trop du nid, elle est où, môman?

À gauche version téméraire, à droite version prudence avant tout.

Super explorateur !

Môman !!!!
Après les avoir sortis du carton (abrité par un bout de tissu sombre, qui fait un nid très très douillet pour tout le monde) et laissé gambader, je leur ai délicatement fait rejoindre leurs appartements (histoire qu'ils aillent pas se perdre). Autant il y en avait un qui avait hâte de retrouver la chaleur de Mouchette, autant l'autre aurait bien continué à explorer le vaste monde de la chambre à coucher...
Retour au bercail

Tentative d'évasion!!!
Finalement, on est bien, là, détendus des moustaches

dimanche 28 mai 2017

Un autre zèbre dans la famille ?

On sait déjà depuis quelques années que les troubles neuro-atypiques ont une dimension génétique.
🐣

Le terme de "Zèbre" est couramment utilisé pour désigner les personnalité atypiques, généralement HPI (haut potentiel intellectuel... pas toujours exploité), bref, les surdoués, mais aussi, peu à peu, les "dys", neuro-atypique et autres... En cela, je suis un "Zèbre". Et ça fait très très longtemps que j'ai la conviction profonde que nous sommes en fait plusieurs dans la famille.
👪

On diagnostique de plus en plus régulièrement des troubles neuro-atypiques chez des parents au cours du parcours diagnostic s'adressant à l'origine à leurs enfants. Parfois le diagnostic est le même, d'autres fois il diffère mais révèle malgré tout un état neuro-atypique chez l'un ou l'autre des parents, voire les deux !
Un enfant peut être porteur d'un syndrome d'Asperger et un de ses parents d'un TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité), ou un autre trouble neuro-atypique, ou l'inverse, etc.

Il se trouve que les descriptions cliniques et les témoignages concernant les TDAH m'interpellent tout particulièrement...
Voir le site  http://www.tdah-adulte.org/


Avant tout... je tiens à présenter des excuses :

J'ai conscience que ma perception des autres est altérée par mes propres troubles, dont le défaut de la théorie de l'esprit, mes troubles de l’interaction sociale, un trouble de l'attachement, des troubles anxieux généralisés sévères... Il n'empêche que je ne peux pas empêcher mon esprit de tourner, et que je me pose un myriade de questions sur les raisons qui font que, malgré tout le mal que je me donne depuis près de 20 ans pour qu'une relation qui me tient à cœur se passe bien... elle tourne au contraire régulièrement au vinaigre.💢
Ors, ces questions et le raisonnement qui les accompagne a une influence directe sur ladite relation.
💣

Peut être que je me fais des idées et que je me "raccroche aux branches"🌿, parce que la relation est ingérable et que c'est plus "facile" de l'expliquer comme "ça". 👽
Sachant que pour moi un état neurologique n'est en aucun cas une maladie, même s'il peut être source de "complications".
J'en sais quelque chose, avec ma reconnaissance de handicap... ♿


On entend souvent parler des troubles hyperactifs des enfants (en particulier à cause de la polémique autour de la Ritaline), mais beaucoup plus rarement de ceux des adultes. De fait, ils sont plus rarement diagnostiqués chez les adultes que chez les enfants, car l'hyperactivité n'est alors pas tellement motrice mais plutôt intellectuelle. Et il ne faut pas oublier le plus important, c'est à dire les troubles de l'attention, lesquels sont très loin de toucher tous les aspects de la vie desdites personnes. Juste les situations classées dans la catégorie "moins importantes". 🚦

On estime que seuls 10% des adultes TDAH sont diagnostiqués. 😕
Par ailleurs on estime également que les femmes sont sous-diagnostiquées, car comme dans de nombreux troubles neuro-atypiques, elles font preuve de meilleures stratégies d'adaptation et de compensation comportementale que leurs homologues masculins. 🙋💪
Parmi les descriptions cliniques les plus souvent observées chez les personnes atteintes d'un TDAH on trouve pêle-mêle: une désorganisation chronique (consciente ou non, qui pousse les personnes à essayer de compenser), des difficultés à prêter attention à des situations qui n'attirent pas leur intérêt (ce qui les fait passer à côté de certaines informations importantes, dans la vie familiale, scolaire, professionnelle...), une difficulté à rester en place (sauf si c'est pour se concentrer sur une activité passionnante), de fortes tendances à repousser les choses à plus tard, à démarrer une action considérée comme rébarbative et à la finir, des difficultés à gérer son temps (au point d'être toujours en retard, même en mettant en place des stratégies de compensation), une tendance récurrente à perdre des objets ou à oublier qu'on les possède, une tendance à oublier tout un tas de choses, comme des détails concernant les gens qu'ils côtoient, les tâches à accomplir, les lieux où ils sont allés, les rendez-vous où ils doivent se rendre... en outre on leur reproche souvent d'être trop impulsifs, d'être excessivement perfectionnistes ou de chercher à ce que les choses soient "efficaces et efficientes" de manière disproportionnée, objectifs qui se télescopent avec les autres problèmes évoqués...

Le degré avec lequel ces caractéristiques sont présentes varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes présentent seulement quelques caractéristiques, d'autres toutes, à des degrés divers d'expression, sans compter que l'aspect contextuel joue souvent une importance non négligeable.
Le contexte, ainsi que les interactions sociales des individus porteurs de TDAH jouent de manière importante dans la manifestation de leurs troubles.
Le stress étant un facteur aggravant, comme dans la plupart des troubles neuro-atypiques.
L'âge en est un également, puisqu'on a remarqué que l'expression des troubles NA s'accentuait avec le temps.

Il est important de noter que le terme de « déficit de l’attention » porte à confusion, car un TDAH n’est pas vraiment un déficit de l’attention, mais plutôt un déficit dans la capacité à contrôler son degré d’attention, d’impulsivité, et d’hyperactivité. 👎

En fait les personnes présentant un TDAH sont souvent des personnes ayant des passions, dans lesquelles elles s'impliquent de manière intense, au détriment des autres aspects de l'existence.

Autrement dit ces personnes peuvent sembler se désintéresser de leur entourage, des gouts de leurs enfants, des dates anniversaires et d'une foule d'autres "détails" qu ne font pas véritablement sens pour elles. Pas par manque de respect, mais simplement parce qu'elles répondent à d'autres instincts que la plupart des gens.

Les personnes porteuses de TDAH présentent souvent d'incroyables capacités de concentration dès que les tâches ou activités auxquelles elles prennent part les passionnent. Elles ont alors leur attention rivée sur une activité à l’exclusion de toute autre.💻📗📢📺🔨🔬🔎
Elles éprouvent en revanche souvent des difficultés à les abandonner pour passer à autre chose (travail, tâches ménagères, repas, sommeil...).

Une grande partie de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, des périodes de déficit de l’attention. Autant dire que les TDAH se diagnostiquent davantage eut égard à la fréquence, la récurrence voire la permanence des troubles...
📅🕐🕑🕔🕗🕚🕝🕠🕣🕧🕒🕕🕙🕝🕠📆

Ce qui distingue une personne atteinte du TDAH de quelqu'un qui ne l’est pas, c’est le nombre de symptômes qu’elle présente, qu'elle les ressente elle même comme tels (des troubles), ou que se soient ses proches qui lui en fassent part.
En outre, plus les symptômes impactent négativement la vie des personnes et plus l'existence d'un TDAH est probable, car c'est un trouble qui peut avoir des effets très néfastes sur la qualité de vie de l’adulte qui en souffre, ainsi que de son entourage, de manière directe ou par ricochet.
😡😫😢😣😤😨💥🔫

Les adultes atteints d'un TDAH ne souffrent en aucun cas de déficiences en matière d'intelligence, d’habilité, de forces ou de talent. Comme c’est le cas dans les autres troubles neuro-atypiques, ils ont généralement différents degrés d’intelligence, exactement comme dans la population neurotypique. Ils ont ainsi les mêmes capacités et le même potentiel que qui que ce soit, mais le fait que leur cerveau fonctionne différemment de ce que notre société juge à propos entraîne certaines incompatibilités potentiellement nuisibles.😱

Souvent, les adultes présentant un TDAH sont des personnes créatives🎼🎨 et non-conformistes. Elles s'intéressent à des sujets qui demandent une pensée novatrice, sans s'encombrer d'a priori socioculturels. En revanche leur entourage peut se trouver embarrassé par les réactions imprévisibles de leurs parents ou amis.

De nombreux traits de personnalité sont récurrents chez les personnes présentant un TDAH:
Inattention chronique... 🌙
Hyperactivité...🏃
Impulsivité...🔌🔋
Tendance à la distraction...😵
Procrastination...⏳
Désorganisation...📂
Créativité...🎨🎵
Intuitivité...💭
Curiosité...👀
Grande empathie (qui peut tourner à l'hypersensibilité)...😊😋😥😭
Flexibilité des modes de pensée...🙆
Indépendance...🔆
Tendance à être "fonceur"...🏇
Mais aussi une tendance à l'ennui... avec des capacités de motivation et de concentration irrégulières...🎢

Il faut noter qu'un TDAH est souvent associé à d'autres troubles, dont ceux qu'on qualifie de "troubles des conduites".

Il faut entendre par là que le sujet neuro-atypique peut tendre à manquer d'empathie vis à vis des autres, dans certaines circonstances, et oublier régulièrement certaines sensibilités ou dénigrer certaines normes sociales, sans avoir apparemment conscience qu'il porte ainsi atteinte au bien être des personnes concernées (pudeur, convictions, sensibilités diverses...).🎳

Certaines personnes TDAH ne se rendent même pas compte qu'elles se montrent agressives en période de stress et qu'elles peuvent être cruelles ou violentes verbalement, psychologiquement ou physiquement avec les tiers. La cause en est un problème de perception, qui fausse le comportement, et non une volonté de nuire.🔨🔪

Le trouble oppositionnel est également souvent présent dans les TDAH. C'est souvent un critère diagnostic chez les enfants, mais il reste présent chez certains adultes. Il existe souvent une tendance à l'opposition, à s'affirmer davantage que les autres, à essayer de faire valoir ses idées comme "meilleures" que celles des tiers, le tout généralement dû à une certaine colère, consciente ou pas.

Le trouble de la personnalité émotionnellement labile est quant à lui caractérisé par une tendance à agir avec impulsivité, avec un certain manque de contrôle de soi, sans considération pour les conséquences possibles, généralement associée à une instabilité de l'humeur. En outre les capacités d'anticipation sont souvent réduites et on peut observer des comportements explosifs, des éclats de colère, voire des actes de violence, contre les personnes ou dirigées contre les objets. Ceux-ci sont souvent déclenchés par la critique ou l'opposition d'autrui.

🐟🐠🐟🐠🐟🐠🐟🐠 

Mettez moi en présence d'un individu TDAH, que ce soit une enfant ou un adulte, et je perd complètement la boule...

😱😰😫😭😤😡💀🙀

Bon... Peut être que je me goure complètement et que je me fourre le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Le truc, c'est que ça fait quand même des années que je m'interroge sur la nature de ce drôle de zèbre.

Nous souffrons de manière différente mais incontestablement de manière très réelle de nos rapports conflictuels.
Cet état de choses me bouleverse tellement que j'ai fini par m'efforcer d'éviter autant que possible les interactions, ou de les limiter dans le temps. Je préfère passer dire bonjour en coup de vent, parce que je l'aime 💓 et que j'ai besoin de partager ce sentiment, mais j'évite en revanche le téléphone 📞 autant que possible, car les conversations dérapent trop facilement et je me montre excessivement franche (cassante) contre quelqu'un de très sensible. J'ai besoin d'échanger un visuel 👀.





J'ai également besoin d'éviter certains types de contacts physiques, que je qualifierais de "papouillages" se voulant pourtant être des marques d'affection.
Je les ressens moi, comme une violation de mon intimité et comme une forme d'appropriation de mon corps (je ne trouve pas de terme plus conforme à mes émotions).
Je ne vois bien entendu rien de sexuel dans ces gestes, mais je ne les supporte tout simplement pas.😡
Ils me répugnent, ce qui déclenche instinctivement chez moi une réaction de révolte, de colère et d'agressivité.😠
Concernant ces aversions de contact, je dois préciser que je ressens exactement la même chose quand un inconnu se permet de me toucher les bras de manière répétée, ou de me "gratifier" d'une accolade, ou encore qu'une personne me presse dans une file d'attente.
😧

Cet aspect des choses n'a rien de rationnel.
J'en ai conscience, mais je n'y peux rien.

Il n'a cependant rien à voir avec l'hypothèse "zèbre".

mardi 13 décembre 2016

"Magie" de Noël ???

J'ai les boules... de Noël.

Trente quatre ans et demi et peut être bien dix ans d'âge "émotionnel" concernant Noël.
 🎄🎅🎄
Ce qui me fait rêver comme une gamine, c'est le foutu "esprit de Noël" qu'on nous rabat dans les médias, les clochettes, le sapin, le houx, le lait de poule, le vin chaud, les huîtres, le foie gras, la dinde (ou la pintade, ou le rôti de biche... enfin bref un truc un peu "traditionnel"), et la fameuse bûche... et puis les petits lutins et les chansons tintinnabulantes, la déco "kitsch" et les trucs qui sortent de l'ordinaire...

Les cadeaux, je n'y prête plus trop attention, maintenant.
Les chocolats, je préfère autant éviter.

Sauf que la féérie de Noël, je ne la ressens pas, présentement.💀💀💀
J'ai bien essayé de sortir les décorations, mais ça m'a filé le bourdon et je n'ai pas insisté.

Ouais, j'aime être une femme libre et vivre seule.
J'ai des parents, qui habitent à une quarantaine de kilomètres, il me reste une grande-mère (que je n'appelle pas assez souvent) et une sœur, qui elle même a des enfants. Les fêtes de fin d'année sont sensées permettre à la famille de se retrouver.

La célébration chrétienne, on oublie, merci, on est athées, dans la famille. Certes j'ai fais des crèches quand j'étais enfant, mais pas pour l'aspect religieux: c'était juste parce que j'aime bien les maquettes et les miniatures. Et puis parce que je voulais tellement être "comme tout le monde".

Depuis quelques années mon amour des Fêtes de fin d'années s'est émoussé et il commence à ressembler à un truc qui donnerait presque envie de fuir en hurlant.💣

Noël n'est jamais à la hauteur de mes projections mentales.
Cette année, c'est pas compliqué, des projections mentales, je n'en ai même pas.
Mes derniers réveillons de Noël m'ont laissé des souvenirs pas facile à encaisser.

J'ai pourtant bien connues de belles fêtes à l'âge adulte, le soir ou des déjeuners de famille...
Mais je me suis aussi tanné quelques repas "de famille"  à plus de 30 personnes, pas franchement dans ma famille à moi, pendant lesquels j'attendais seulement que ça se termine avec l'envie de gerber à peine passée l'entrée. Il y aussi eut des réveillons du premier de l'an avec mes beaux parents, pour qui je cuisinais avec plaisir, "pour qu'ils ne soient pas seuls". Rien de vraiment festif.

Pendant des années, j'ai préparé des fournées de biscuits de Noël, des bocaux de gingembre confit ou de babas au rhum à offrir et même des chocolats. À fortiori quand j'ai commencé à sentir que moi, des "fêtes" de fin d'année, ça allait commencer à devenir un enfer.

Parce que ces dernières années ont été assez merdiques, je dois dire.
Pour plein de raisons diverses.

J'aurais à nouveau de belles fêtes de fin d'année, j'en suis certaine...

Mais franchement cette année, j'ai juste envie de dire que je passe mon tour...
Oubliez moi, laissez moi aller me coucher à 21h, me blottir sous ma couette après m'être enfilé un, voire deux comprimés de Seresta, et, laissez moi chialer tranquille sur le bonheur des autres... celui que j'ai pas.

Foutez moi la paix.

J'ai pas envie que ça se passe comme ça, mais c'est ce que je ressens, là.

J'ai l'impression que, de toute façon, où que je sois les 24 et 31 au soir, je vais subir des effondrements émotionnels majeurs.
😆
Je n'ai pas envie de la compassion des autres et je n'ai pas non plus envie de les voir flipper à cause de moi. Je n'ai surtout pas envie qu'on me voit en pleine crise de panique.
😖
Bref, je me sens mal, et l'évitement me semble être la solution la plus facile.
😑

Je voudrais que ça soit différent, mais je ne vois vraiment pas comment.

On m'a proposé d'aller à un réveillon de la Saint-Sylvestre, et je dois dire que je serais assez emballée...
😊
Mais quand mes cogitations reprennent le dessus, les possibles évolutions de mon état psychologique, je me dis qu'il faudra juste qu'il y ait une chambre où je puisse aller me réfugier si jamais je sens que je pars en vrille.
😱

dimanche 20 novembre 2016

Souvenirs "rémanents"

Dans de divers domaines sensoriels, j'ai des rémanences.
Une rémanence est la persistance d'un état après la disparition de sa cause.
Au niveau de la vue ou de l'ouïe, ce sont des classiques pour moi.
Parfois ça se manifeste au niveau des autres sens, comme l'odorat ou le toucher.

Parfois c'est agréable, d'autres fois, c'est très douloureux.

Les souvenirs rémanents sont une chose complexe à gérer.
C'est comme revivre un événement d'un instant "t" dans une période "x".

Parfois l'expérience est agréable, comme manger un très bon gâteau, sentir son odeur, sa texture en bouche, son gout... D'autres fois, c'est traumatisant.

La résurgence d'émotions dans des conditions données peut être très douloureuse, parce que justement ma mémoire (qui me semble parfois pourtant défaillante) retient le moindre détail de certaines situations. Généralement les situations extrêmes de bonheur-plaisir ou de douleur-souffrance.

Ce soir je marchais sur le "Chemin des falaises" (rien de bien dangereux, par ici).
Je me sentais bien, je retrouvais un paysage familier qui me rappelait mon enfance.
Et puis il s'est mit à tomber une pluie fine et piquante... et les choses ont basculé.

J'avais 34 ans et j'en avais 13.
Je marchais dans la lande du chemin des carrières et je marchais aussi à Paris.

Voyage scolaire.

J'allais bien plus mal que je ne le laissais paraître, à l'époque.
Je m’efforçais de ne rien laisser voir, à personne, sauf quand ça devenait insoutenable.
Dans ces cas là, j'explosais.

L'attentat de la station Saint-Michel était tout récent, et notre classe circulait à pieds dans Paris.

Dans le froid humide et venteux de cet hiver là, sous le crachin, je suivais le troupeau de ma classe, avec une sorte de mépris pour mes condisciples de notre classe "sciences et arts", qui faisaient la moue devant les activités proposées aux scolaires par la Cité des Sciences de la Vilette (que je connaissais bien, moi, pour fréquenter les lieux régulièrement avec mes parents) et qui critiquaient sans vergogne les œuvres de Picasso ou autres artistes...

Dans le crachin permanent qui nous fouettait le visage, je regardais mes pieds, mes lunettes enfoncées sur les yeux, mon bonnet noir tombant sur la moitié des verres, permettant de cacher mes yeux rougis par le malaise profond que j'éprouvais alors. Un mélange de haine de moi et des autres, de colère, de rancune contre ceux qui ne me voyaient pas (alors que je me cachais sans cesse d'eux)... bref, un bonnet noir qui dissimulait mes yeux toujours humides de cette forme si nocive de désespoir qu'est celui de se sentir si différente, sans en comprendre la raison.

Chaque fois que nous passions sur un pont, je louchais vers la Seine. Je savais que dans l'eau froide du fleuve, mes vêtements se gorgeraient rapidement d'eau, que je coulerais... que l'eau froide m'engourdirait, m'endormirait, et que ça aurait pu être fini une fois pour toute.

J'avais si mal.
Je me sentais si "anormale", à tellement de points de vue...

Mais aussi mal que je me sois sentie, quelle qu'ait été ma douleur mentale de me sentir si différente sans en comprendre la raison... chaque fois que j'imaginais mettre fin à mon calvaire intérieur, je pensais avec un désespoir encore plus grand à la peine que je provoquerais immanquablement chez ma sœur si je venais à me tuer.
L'idée de la déchirure que je risquais de créer en elle m'étouffait, me faisait suffoquer, et je m'interdisais de bondir par dessus le parapet et de me jeter à l'eau.

Je pensais à tout ça, à chaque pont, et je pleurais en évitant de cligner des yeux, pour faire sécher mes larmes dans le vent, avant qu'elles ne coulent et me trahissent.
...

C'était il y a longtemps, mais les souvenirs rémanents ont pour moi cette particularité de ressembler à s'y méprendre à un vécu réel et instantané. Ce ne sont pas des hallucinations, je ne confond pas ce qui est et ce qui a été, mais c'est comme si j'avais soudain une connexion en direct avec ce qui s'est produit à un moment particulier.

Il y a parfois des éléments déclencheurs.
Ce soir je marchais seule dans un endroit que j'aime beaucoup...
Mais j'avais des lunettes de soleil sur les yeux (j'ai aujourd'hui 12/10èmes à chaque œil, les lunettes me "cachent" à présent de la luminosité et du vent), j'avais un bonnet noir sur les cheveux et le ciel s'est mit à m'asperger d'un petit crachin sans importance, dans le vent de novembre.
En outre je déteste les dimanches.
Il n'en a pas fallut davantage.

Je me suis prit une foule de souvenirs dans la tête, dans le corps, dans l'âme.
Un peu comme si une chose invisible, froide, cruelle et dure me traversait et me rouait de coups...
Un fantôme, un vestige du passé.

J'ai tournés les talons, comme si je pouvais fuir, mais mon désir de mourir, celui qui me tenait au tripes cet hiver là, à Paris, en voyage scolaire, le bonnet enfoncé sur les yeux au dessus de mes lunettes "de repos", celles qui cachaient mes larmes et ma détresse, il était enfoncé en moi comme un poinçon.

J'ai marché aussi vite que j'ai pu vers chez moi, en essayant de ne pas sombrer dans la crise d'angoisse, ou pire la crise de panique.

Mon téléphone annonçait l'arrivée de sms dans ma poche et je serrais les poings et les dents, rêvant d'arriver dans le hall de mon immeuble, de regarder le chronomètre du téléphone (ma montre est en panne) et d'oublier.

À dire vrai ça a été un peu plus compliqué que ça, mais ça va mieux, à présent.
J'ai marché 1h04 et j'aurais mieux fait de prendre ma cape de pluie.

J'aime ma sœur et j'aime toute ma famille, tous mes amis et j'aime aussi la VIE.💓💖

Et présentement, j'aime aussi les galettes de son d'avoine à la banane...😋

samedi 4 juin 2016

Savoir communiquer... ou pas... D'abord, ne pas nuire *_*

Mes billets me viennent toujours d'un événement émotionnellement intense.
Celui-ci n'échappe pas à la règle.

L'histoire est idiote.
C'est l'histoire d'un truc qui semble vraiment évident à une personne, mais à coté de laquelle peut passer totalement une autre, juste parce que les deux n'ont pas les mêmes modes de pensée ou de fonctionnement.

S'il y a une chose que j'ai appris au fil des années, c'est que personne ne peut ni ne doit présumer savoir comment fonctionne un autre individu. Même au sein d'une même famille.

Même si on pense connaître l'autre, même si on pense que certaines choses sont évidentes ou "logiques", elles le sont certainement pour nous, mais pas pour les autres.

Chaque personne est unique.
On peut relever certaines habitudes récurrentes, certains traits de caractère, certaines similitudes d'action par rapport à nous... mais comme chaque personne est unique, on ne peut jamais présumer savoir ce qu'elle vit, ressent, pense, comment elle va agir, etc.

[Attention, passage pour les Geeks]
Étrangement, tout ça me rappelle un épisode de "Fringe", épisode 3, saison 3.
Dans l'univers "alternatif"... titre original, "The Plateau".
Un individu déclenche des événements en se basant sur les probabilités de réactions logiques, mais commet une erreur en présumant qu'Olivia va réagir d'une certaine manière... or Olivia vient de l'univers "original" et du fait de cette différence, n'agit pas du tout selon les présomptions prédicatives du malfaiteur, ce qui permet à Olivia de l'arrêter.
[Fin de la partie télévisuelle]

Dans la vie ordinaire, les choses fonctionnent de la même façon : les présomptions prédicatives ne sont pas forcément en accord avec la réalité, différente de celle qu'on imagine.

Ou "comment laisser moisir du linge dans la machine à laver en pensant que celui qui passe derrière le verra, car c'est évident".

Pourquoi est-ce évident ? Parce que dans le noir, le voyant de la machine à laver luit très clairement. La machine à laver est dans la chaufferie. Il y a une fenêtre avec volet électrique dans la chaufferie. En venant ouvrir le volet électrique, quiconque entrera dans la chaufferie / buanderie verra bien que la machine est allumée.
Ha ? Ha ben oui, mais non... je veux dire c'est pas si évident que ça, en fait...
J'explique :

La plupart des gens ouvrent tous leurs volets le matin et les ferment le soir, dans toutes les pièces.
Me concernant, il m'arrive très régulièrement de ne pas ouvrir certains volets, situés dans des pièces dont je n'ai pas l'usage.
Comme je suis hébergée à titre gratuit dans la résidence secondaire de mes parents (future résidence principale, pour leurs "vieux jours"), je n'ouvre les volets que là où ça me sert à quelque chose : ma chambre, la cuisine, la salle d'eau, le séjour. Le reste ne me concerne pas.

Ce n'est pas par flemme que je n'ouvre pas !
Je ne suis pas gênée par le manque de luminosité (c'est plutôt le contraire) et qui plus est, certains espaces me mettent mal à l'aise.
Ce n'est pas chez moi et je respecte profondément ça.
Si j'étais en collocation, je n'irais pas ouvrir les volet des autres chambres.
Pour moi, la situation est identique.

Puisque je fréquente systématiquement la cuisine, j'y ouvre le volet roulant le matin, pour voir les roses, les chats, les écureuils. Mais je n'ouvre les volets de la porte qu'au moment de sortir.

Comme je ne fréquente que rarement le bureau ou la chambre principale, je n'y ouvre pas toujours les volets. C'est également le cas pour la chaufferie / buanderie, ainsi que pour le couloir de l'ancienne porte d'entrée. Souvent je n'y ouvre pas les volets. Aucun intérêt, aucun inconvénient.

Pour moi c'est cohérent.
Je ne fais entrer la lumière du jour que quand je sais que mon père ou ma mère vont venir.
J'ajouterais même qu'une grande partie du temps le volet roulant de ma propre chambre est fermé ou presque totalement baissé.
Que ça puisse paraître étrange, je m'en bat la bonbonnière.

Coup de bol, ce matin j'ai ouvert le volet dans la chaufferie, car j'avais Aquawork à la salle de sport, et mon maillot était à sécher là...
Alors déjà, je n'ai pas vu d’emblée le voyant de la machine à laver... Mais ouf ! je l'ai quand même vu en venant chercher mon maillot de bain...
Alors là, je me suis dis que, crotte, j'avais encooooore oublié de remettre le bouton de programmes sur "Stop". Même pas vu qu'il y avait quelque chose dans le tambour.
Ha ben ouais, hein, pas si évident que ça, finalement, non ?
Comme je laisse souvent des trucs posés sur le lave linge, bien en évidence, pour qu'ils sèchent et que je pense à les remettre dans mon sac d'aquagym, je les ai cherchés, mais je ne les voyais pas au début. Je me suis agacée parce que mes affaires n'étaient plus sur la machine, mais à coté (je n'aime pas qu'on change mes affaires de place, je suis très chiante à ce sujet)... bordélique mais chiante quand on déplace mon bordel. Le changement, c'est flippant (donc c'est pas maintenant...).
C'est seulement parce que je me suis penchée pour attraper mes affaires que j'ai vu le sac de couchage tout propre et tout essoré à travers la vitre du tambour.
o_O'
...
Je ne communique visiblement pas assez avec les propriétaires des lieux...

Je suis une brêle en communication verbale.
Pendant longtemps, je ne m'en suis pas vraiment rendue compte.
Ces temps ci, ça devient hyper clair.
Ceci dit je ne suis pas forcément très douée pour écrire aux gens, non plus.
C'est pour ça que je parle de moi... ^^'

Je suis un peu trop brute de décoffrage, même quand j’essaye de mettre les formes.
Genre j'énonce un fait qui me dérange (c'est un message à caractère informatif, pas une critique) mais sans trop savoir comment "assaisonner" le truc, alors j'ai un peu trop tendance à être neutre (faute de sel), c'est à dire que je semble froide.
C'est loin d'être le cas.
J'ai souvent très très peur de blesser les autres.
De temps à autre je grille un fusible et ça part tout seul. Je n'aime pas ça.
À force de ne pas dire les choses, j'en ai ras la casquette des "petits trucs agaçants" qui s’amoncellent et me mènent une vie impossible !
Je déteste rentrer à la maison et voir la vaisselle des autres à tremper dans l'évier.
Je n'ai pas envie de faire la vaisselle des autres.

Il m'arrive donc de laisser purement et simplement la vaisselle des autres... aux autres.
Plusieurs jours.
En lavant méticuleusement la mienne en parallèle. J'ai d'ailleurs la mienne à moi. De vaisselle.
Je n'utilise pas la vaisselle de mes parents, sauf au petit déjeuner, parfois.
Quand ça dure trop longtemps et que ça finit par m'encombrer (comme la bassine du bac de droite, qui ne me sert pas, et que je fourre régulièrement sous l'évier), je fais "la vaisselle des autres" et je tend à leur laisser la mienne, par esprit d'échange de mauvaises surprises.

Le message "évident" se voudrait "je fais ma vaisselle, faites la votre."

Sauf qu'en échange on me dit que ça serait sympa de ne pas laisser traîner ma vaisselle trop souvent. Gu ?!?

...
Rien n'est jamais "évident", quand on ne communique pas vraiment.

Dans le même ordre d'idées, je n'aime pas voir la moitié droite du frigo remplie de denrées alimentaires qui se perdent (résidence secondaire, fréquentée régulièrement, mais tout de même, je m'étonne d'une telle profusion). Mon coté (gauche) est moins rempli (et pourtant ça m'énerve quand il y a invasion... je sais, je suis chiante).

Je sais qu'on ne me dira rien si je mange des trucs de droite (du moment que je ne fais pas une razzia complète), mais ça m'agace quand même.
Je ne suis pas responsable de cette émotion.
Je n'ai pas à me sentir coupable de la ressentir ni de l'exprimer.
J'ai une impression de gaspillage (sans doute fausse, mais persistante).

Le vrai problème dans tout ça, c'est que j'ai un "chez moi" où je ne peux pas vivre et des "chez les autres".
Je n'ai pas de "chez moi" possible actuellement.
J'ai le sentiment de n'en avoir jamais eu.
J'ai 34 ans, j'angoisse à la seule idée de travailler à nouveau (là, j'ai la nausée rien que d'y penser, apprendre de nouvelles procédures, interagir avec des gens...), je vis chez mes parents.
Je me sens incapable et ratée.
En plus de ça, je n'arrive pas à me sentir en milieu favorable. Je me sens en milieu hostile, plutôt, et je trouve ça horrible de ressentir un truc pareil.

Quand je suis arrivée dans cette maison, quand mes parents l'ont achetée, mon père me disait que c'était avant tout un investissement pour leurs "vieux jours". Mon père parlait de "10-15 ans" avant de l'occuper vraiment. D'une éventuelle location à une étudiante.
Au programme d'ici là : remise en état du terrain et aménagement de la maison, des passages épisodiques de mes parents, de temps en temps. Et mon hébergement en attendant que je puisse retourner à mon vrai domicile.

Sauf que je me suis absentée un certain temps de la "TG", hébergée à la campagne par un ami, pendant une enfilade de mois... avant de revenir à la TG (abréviation de la trèèèèès longue rue). En mon "absence de présence", un certain nombre de choses avait changé.
Les habitudes de ma maman, surtout.
La maison est certes plus confortable, mais les parties communes sont devenues bien plus anxiogènes pour moi.
C'est moins neutre. C'est con à écrire, et à lire. J'aime ce qui est neutre.

L'autre vrai problème est que j'ai tendance à ne rien dire quant aux gênes que tout ça m'occasionne, parce que je me considère moi même comme une gêne pour les autres, un poids mort, un boulet.

Il y a une citation sur la franchise que je n'aime pas...
"La sincérité, c'est le projecteur sous lequel on prend des poses. La franchise, c'est l'éclair de flash qui fixe la vérité d'un instant sans prétention d'en faire un tableau." Robert Escarpit
Je n'aime pas la citation, ça ne veut pas dire qu'elle soit fausse.
Je ne l'aime pas parce que la franchise brute de décoffrage peut faire beaucoup de mal aux autres, et c'est quelque chose dont j'ai horreur.
Dire que j'aime être franche, ça serait comme dire que j'aime être méchante et sadique. Ce n'est pas le cas du tout. Je souffre beaucoup quand je fais souffrir, même quand ce n'est pas volontaire.

Pourtant certaines choses gagnent à être dites, même quand elles peuvent blesser. Car "la liberté des uns s'arrête là où celle des autres commence" et "si tu veux qu'on t'épargne, épargne aussi les autres", Jean de La Fontaine "L'oiseleur, l'Autour, et l'Alouette".

J'essaie, jour après jour de ne pas nuire aux autres, d'abandonner le passé, de vivre pleinement le présent et d'avoir confiance en mon futur. C'est un parcours semé d'embuches. Un chemin de vie, d'endurance et de chaos.

dimanche 17 avril 2016

Gestion des crises ordinaires de la vie courante...

Hier samedi, ma maman était ici (sa résidence secondaire, mon domicile, pour rappel...).
Elle avait passé une partie de la matinée à faire des choses et d'autres dans la maison, puis encore et encore.

J'essaie de trouver les bons mots depuis hier, pour décrire les choses au mieux...
C'est très complexe car il s'agit de décrire des mécanismes de perception et de fonctionnement qui me sont propres et qui ne coulent (visiblement) pas de source pour mon entourage.

Je perçois énormément de choses autour de moi... le cliquetis de mon propre clavier (sans fil, pour plus de confort, à distance de mon PC portable), les oiseaux dehors, les voitures qui passent en contrebas, les bruits de tuyauterie dans la maison, les trotteuses des réveils (je hais ces machins là...), les trucs qui craquent, se dilatent ou se contractent au fil des températures... et quand quelqu'un d'autre est dans la maison, tous les sons produits par cette personne me viennent aux oreilles, au cerveau, au coeur.

C'est déjà un stress important pour moi que d'entendre les dilatation et rétractations des meubles et tuyauteries, car imprévisibles.
Un être humain est encore moins prévisible et je dois donc faire des efforts (invisibles mais très très réels) pour ne pas me laisser envahir par le stress et tomber dans l'agressivité de défense.

Hier, quand ma maman était dans la salle d'eau, j'ai entendu un bruit de chute, suivi de cris que j'ai interprété comme de la douleur.
Je me souviens encore avec une immense détresse de la fois où ma mère s'était cognée la tête contre le dessous de rampe dans mon ancienne maison des Hautes Pyrénées (comme si c'était hier) et du délai terriblement long qui m'avait été nécessaire pour comprendre ce qui se passait, même en l'entendant gémir et se passer la tête sous l'eau dans la cuisine. Elle s'était fait une plaie du cuir chevelu, et je restais plantée comme une andouille, sans comprendre, sans savoir quoi faire...

Hier, donc, face aux bruits alarmants, je suis allée voir si maman ne s'était pas fait mal.
Le fait est que le contenu d'un carton était répandu au sol, et que ses cris étaient liés à sa contrariété.
La blessure n'était pas physique, mais morale. La voyant s'énerver de plus belle (et me causer beaucoup de stress...) j'ai essayé de lui dire qu'elle gagnerait bien plus à se calmer que si elle continuait à entretenir sa rage intérieure contre un événement passé (oui, c'était aussi un peu de l'égoïsme, car l'entendre pester est très difficile à vivre...).

Depuis des années, je m'exerce précisément à ne pas sur-réagir dans ce genre de situations, quand elles m'arrivent.
Tout simplement parce que j'ai remarqué, très rationnellement, que m'énerver, non seulement ne changeait rien au problème, mais en plus augmentait mon désarrois (je contribuais à "faire monter la sauce")...
C'est donc dans une logique secourable que j'ai voulu faire part de l'intérêt de tels efforts sur soi même. Sauf que... j'ai sans doute prit un raccourci trop "raccourci".

Ainsi ma mère m'a-t-elle renvoyée sur les roses, et m'a vertement reproché de chercher à imposer aux autres ce dont je ne suis pas capable moi même. J'ai été extrêmement blessée par cette remarque totalement fausse et injuste. Certes elle était en colère, mais une fois de plus, j'ai eu l'occasion de constater à quel point elle me connait mal !

Je ne demande pas aux autres des choses dont je suis incapable moi même.

Face à des situations similaires (attaque de petits pois surgelés, tentative d'évasion en masse de coquillettes, d’allumettes ou de cotons-tige...), je me suis efforcée depuis des années de cesser de me mettre en colère (ça ne me soulage pas, puisque ça augmente mon niveau de détresse émotionnelle). Je prend un temps pour évaluer l'étendue des "dégâts", et je m'attelle à la tâche en m'efforçant de ne pas ressasser les causes de l'incident. Je sais que j'y reviendrais, et que, en temps utile, je ferais le point plus posément.

Je reste en revanche hypersensible au refus de dialogue.
Certes il m'arrive moi même de refuser le dialogue sur certains sujets, comme les passions de ma mère, que je ne partage pas du tout, voire qui me contrarient, mais je la respecte. Je refuse donc le dialogue avant tout pour éviter tout énervement de ma part, et donc toute réaction d'agressivité.
En revanche le fait de refuser le dialogue alors qu'on est en détresse psychologique face à un événement inattendu reste un mystère pour moi.
C'est une attitude dénuée de toute logique à mon sens.
Pourquoi hausser le ton et se fâcher après moi? Je ne suis pour rien dans la chute impromptue du carton et son contenu, pas plus que je ne suis responsable de la configuration de la salle d'eau ayant facilité la chute... Pourquoi est-ce que je me retrouve à me faire gueuler dessus alors que je cherchais à apaiser ma mère???

Bon a posteriori, je comprends, mais sur le coup, ça ne fait que générer une profonde incompréhension, parce que "je veux aider" et on ne m'écoute pas, ce qui me semble être profondément contre productif.
Je sais pourtant bien que les autres ne sont pas moi et fonctionnent autrement.

Mais je trouve souvent que les autres ne sont pas logiques (je dois avoir du sang vulcain... cf Star Trek et Mr Spock), même si je ne suis pas (du tout, au contraire) dénuée d'émotions.

Hier je me suis retrouvée en surcharge sensorielle (le bruit dans la maison, qui est particulièrement "acoustique") et émotionnelle (la douleur de ma maman, fut elle psychologique, dans la salle d'eau, son agressivité face à mon intervention, son refus d'écouter, sa remarque erronée quant à mes "exigences" face aux autres quant à ce que je propose et ce que j'applique à moi même... car je propose et expose ce que je sais fonctionner pour moi, et donc le déni que je puisse avoir fait ce chemin là est très blessante...).

Bref, j'étais perturbée bien plus qu'en colère.

J'ai le sentiment de désarrois que certains de mes proches ne voient simplement pas les efforts que j'ai fais pour modifier mes schémas réactionnels (ce qui est difficile, lorsqu'on ne comprend pas bien les autres). Pourquoi donc ma mère continue-t-elle de prendre la mouche dès que j'essaie (avec grande maladresse) de l'aider à gérer ses émotions de frustration?
 
Attention, je ne dis pas que c'est ce qu'elle ressent véritablement (je ne suis pas télépathe).
C'est ce que je perçois, moi, comme étant les émotions que, elle, traverse "probablement", vu de l'extérieur, avec mes déficiences en matière sociale.

Autant dire que, entre ce que je ressens et la réalité, il peut y avoir l'épaisseur d'une feuille de papier bible comme la largueur du Grand Canyon!!!

J'en ai conscience.
Mais la conscience rationnelle ne change pas les ressentis.

Donc voilà, j'ai appris à prendre de la distance face aux situations anxiogènes et émotionnellement "dérangeantes" de mon quotidien individuel, à les regarder avec une certaine distance, avant de chercher à résoudre là chose.

Parfois il me faut un temps pour moi, pour évacuer l'émotionnel (m'assoir et pleurer un bon coup), puis je m'attelle au nettoyage ou toute autre action appropriée, en pleine conscience de mes actes, en m'efforçant de ne pas laisser mes pensées gigoter et interférer, ce qui me rend maladroite et gourde (au sens "gourd"), et présente un risque non négligeable d'erreurs d'appréciation lors des opérations, qui font que je me cogne dans les murs, penche mal la balayette, etc, et provoque de minis accidents, après l'accident principal.

Ensuite, quand tout est "remit en ordre", je dois impérativement me donner du temps de récupération, car tout cet enchaînement m'épuise nerveusement.
Je dois continuer de m'efforcer de ne pas cogiter. Alors je lis ou je passe à une activité répétitive mettant en jeu ma logique (comme certains jeux de "puzzles" complexes sur internet, comme Farm Heroes Saga). Je lis ou joue jusqu'à ce que mon équilibre soit rétabli.

Si la crise était vraiment importante (blessure physique, notamment), je dois impérativement dormir (souvent plusieurs heures) avant de pouvoir reprendre mes activités.

Je fonctionne comme ça depuis des années.
Je n'avais jamais réalisé vraiment que je fonctionnais comme ça.
Il aura fallu que je le mette par écrit pour le comprendre vraiment.

Quand je "viens au secours" d'une personne qui me semble énervée ou en colère contre une chose ou contre un incident, je ne cherche en aucun cas à donner des leçons ou être pédante.
J'essaie en fait, avec une maladresse terrifiante de partager mon expérience.
Mais pas du tout au bon moment.

En tout cas, ce sont des réactions qui se travaillent, s’apprennent et, en ce qui me concerne, demandent à être entretenues en conscience.

Il ne s'agit pas de stoïcisme mais de protection émotionnelle, luttant contre le stress et l'anxiété, barrières à une vie épanouie.

En relisant, je trouve que ça fait un peu "prof" ou "notice technique", mais je n'arrive pas à trouver d'autres termes.

Hier, je me suis plongée à cœur perdu dans Farm Heroes Saga...



mercredi 7 octobre 2015

J'ai écris à ma mère...

Mes rapports avec ma maman ont toujours été complexes... je l'aime très fort, mais elle porte en elle une colère, une agressivité imprévisible. Des angoisses aussi, très certainement. Une sensibilité extrême, associée à de fortes distorsions cognitives (ce qu'elle perçoit d'une situation ne correspond pas toujours à une réalité factuelle). De la culpabilité aussi. Et une inquiétude au delà du pessimisme concernant l'avenir du monde.

Grandir auprès d'une telle personnalité peut laisser des traces... Surtout quand on est déjà en proie à une hypersensibilité et à des troubles de la personnalité évitante... Quant à savoir le lien de cause à effet entre la personnalité de ma maman et mes problèmes actuels... je ne m'avancerais qu'à dire que ça y a certainement contribué.
En plus d'une multitude d'autres choses.

Plusieurs fois dans ma vie, de l'adolescence à ma vie d'adulte, j'ai essayé de lui parler de certains de ses comportements qui me blessaient, mais elle n'était pas toujours à l'écoute, n'entendait pas (au sens qu'elle ne comprenait pas vraiment ce que je disais ou exprimais).
Parfois, tout de même, elle s'est efforcée de faire des efforts, mais ça n'a jamais duré.

Longtemps, elle n'a eut de cesse de me répéter que je devrais consulter des psys, à propos de ci, de ça... sauf que je consultais, justement, mais que je ne supportais pas l'idée de le lui dire, de peur qu'elle pense que c'était "grâce à elle", qu'elle me "défasse" de mes réussites individuelles pour se les approprier, en quelque sorte (vous arrivez à suivre?).

Elle disait aussi de temps à autre qu'elle devrait suivre une psychanalyse (je pense cependant qu'une thérapie avec un psychiatre pratiquant l'EMDR ou les TCC serait plus judicieux que de blablater des années durant), mais voici plus de 15 ans que je l'entend tenir ce discours et ne jamais passer à l'acte.

J'aime très très fort ma maman. Mais je ne peux plus la côtoyer qu'à faibles doses. Elle m'est toxique émotionnellement, ce qui m'oblige à la fuir. Me sauver. Une forme de colère permanente se dégage d'elle, comme une aura qui m'empoisonne émotionnellement.
C'est très dur à vivre.
De part et d'autre.

D'autant que j'ai fini par "lâcher le morceau", tout récemment.

En effet, après mon hospitalisation à la clinique psychiatrique "La Villa Bleue", entre le 10 mars et le 03 avril dernier, j'ai habité quelque jours chez mes parents, puis chez ma sœur un mois durant, jusqu'à début mai où j'ai emménagé très officiellement dans la toute nouvelle résidence secondaire de mes parents (qui habitent à environ à 45 km de là, c'est à dire de la commune d'Angoulême).

Au début la maison était vide. Seule ma chambre était meublée. Je passais mes journées à lire, à regarder des films sur mon PC et à aller à mon ancienne adresse, me connecter en WiFi sur la box de mon mari, cachée dans la cage d'escalier ou même assise par terre sur le pallier... J'allais marcher.

Mais peu à peu ma mère (bien plus que mon père) a commencé à emménager dans sa résidence secondaire. La cuisine s'est vue envahie de flots de choses et d'autres, avec toutes les descriptions qui vont avec. La salle de séjour, la salle de bain.
Certes, je suis hébergée à titre gratuit, mais ce n'est pas un endroit où je peux me sentir "chez moi".

Un ami m'ayant proposé de m’héberger chez lui, à la campagne, j'ai accepté... Je ne vis donc plus réellement dans la résidence secondaire de mes parents, où je ne fais plus guère que passer de temps à autres. J'y éprouve en effet un sentiment d'insécurité, de colère, de souffrance, avoué par mail...

Ma maman m'a alors répondu une chose qui a été la goutte d'eau faisant déborder le vase de ma gentillesse et de mon besoin de la protéger (elle est très sensible). Je lui ai alors écris un long mail concernant mes ressentis.

Sa question, sa remarque ?
"Et  comment expliques-tu ce sentiment de colère de souffrance et d'insécurité à la TG? Une maison en ville, tu crains une agression, ou bien c'est plus au niveau du symbolique?
Je crois que tu devrais bosser sur cet aspect de ta souffrance"
Je l'explique très bien, et je l'ai fais. Inutile que je copie ici le développement, c'est privé. Cela concerne les sentiments que j'ai vis à vis d'elle, qui me perturbent beaucoup...

Quant au fait "bosser" sur tel ou tel aspect de mes souffrances, je lui ai expliqué le plus posément possible qu'elle était ma maman, et non ma thérapeute, et que donc elle n'avait pas à intervenir dans mon parcours de soins, quel que soit le bien qu'elle me veuille...
"L'enfer est pavé de bonnes intentions", n'est-ce pas ?

Ainsi j'ai écris à ma mère.
Je l'ai ménagée tant que possible.
Je sais par mon père qu'elle va mal, psychologiquement parlant, ces temps ci.
Je suis inquiète pour elle, et triste.

On parle de la cathédrale qui se fout de la chapelle...
Mais ici, il est question d'une cathédrale souterraine (ma mère) et d'une cathédrale "traditionnelle" (moi). Personne ne se fout de personne. Nos trajectoires de vie sont dissemblables, même si liées par sa parentalité et ma filiation, nos souffrances sont discordantes, nos besoins sont différents.

Une seule chose compte.
Nous nous aimons.




samedi 3 mai 2014

Peur sur la ville

Rassurez vous, je ne vous tourne pas un film de série B. ^^

J'ai écris dans mon précédent billet que nous voulions retourner vivre en Charente. Bon, je dois l'avouer, c'est surtout moi qui ai ce souhait. Je crois que pour mon mari, l'essentiel sera tout simplement de quitter la maison que nous habitons actuellement, achetée à une époque où les montagnes des Pyrénées étaient luisantes de promesses. Randonnées, grand air, balades.
Avant la maladie.

Moi, j'ai besoin de retourner près des miens, de ma famille, des lieux que j'ai connus et que veux connaître à nouveau,  m'adapter aux changements dans un décor rassurant.

J'ai besoin que ce soit Angoulême. Mais pas le centre ville.
Il n'y a pas la vraie vie là bas. 
On croise les gens, les commerçants, mais on ne se connaît pas. Les gens qui habitent en centre ville, ou "sur le plateau", ils ne connaissent pas leurs voisins, ils n'ont pas la vie de quartier à laquelle j'aspire.
Et puis je suis toujours en grande difficulté vis à vis des "commerces de proximité". À quoi bon vivre en centre ville si c'est pour s'en trouver prisonnière?
Je me connais : soit je ne sortirais pas du tout, ou très peu, soit je fuirais vers l'extérieur, vers les zones commerciales dépersonnalisées, uniformisées, vides du regard des autres, dans lesquelles je pourrais facilement me noyer dans l'indifférence générale..

Je ne veux pas plus de la périphérie, du "Grand Angoulême", un peu comme ici. Pas loin de la ville. Mais déjà loin. Une maison. Deux ou trois voisins à qui on dit bonjour. Le pain qu'on peut aller chercher à pied de temps en temps, quelques courses à Intermarché, mais la bagnole tout le reste du temps, vu que les bus ne viennent pas jusqu'ici.

Le bas du plateau, quand j'y pense, ça me donne le vertige à l'envers.
Le centre ville d'Angoulême trône en effet dignement sur un plateau rocheux, surplombant la plaine, à l'ouest, où s'écoule le fleuve vers l'océan. C'est comme si j'y étais écrasée, toute petite. Habiter en bas du plateau, c'est peut être disparaître, un peu. Je ne dois pas etre assez humble. Et puis c'est des endroits que je n'ai jamais "fréquenté", par le passé, alors en toute logique, j'ai peur.

Mais il y a quand même des appartements très bien par là bas. Pourquoi pas,  après tout? On pourraient être heureux là bas, vers Sillac.

Si ce n'est mon obsession pour Ma Campagne, son Intermarché, ses chemins de promenade, sa MJC, son labo d’analyses, ses infirmiers, ses médecins, ses kinés...

Oui, parce que, à Angoulême,  il y a le parfait endroit pour moi.
C'est un quartier.
On est pas en centre ville,  mais "intramuros" quand même.
Il y a les bus et cette super MJC de avec plein d'activités qui me font tripper un max.
En voiture, on est à même pas 5 minutes du centre ville. Arrivée direct dans un parking souterrain, avec ascenseur aux normes d'accessibilité, galerie commerciale, artère piétonne. Tout est à portée.

Le quartier de Ma Campagne est desservi par plusieurs grandes artères qui permettent d'aller facilement partout (au nord par le tunnel, au sud vers chez ma soeur, à l'ouest et à l'est par la D1000 qui contourne l'agglomération.

Mais surtout ce que j'aime à Ma Campagne, c'est une sorte d'esprit "ordinaire". Je veux être , croiser nos voisins dans les escaliers, les jeunes, les vieux, les sympas et les pas sympas, demander des nouvelles, aider à porter un truc. Jamais me cacher. Pas cacher que je suis "bizarre", sans l'exposer à tout bout de champ non plus. M'intégrer, faire mon  nid, en haut d'un immeuble, couver le quartier comme si c'était moi même. L’œuf et la poule. Être au dessus de l’œuf et au chaud dans l'oeuf. Je sais, c'est un peu con, tout ça, hein?

Je vais sans doute être déçue, d'une manière où d'une autre... On pourra peut être pas acheter là bas. Mon rêve restera un rêve parce que je ne serais pas capable de me défaire de mes sales habitudes de fuite. Ou autre chose encore.
Mais tout le monde a le droit de rêver, non?

En tout cas, j'ai envie de vivre en appartement.  Je sais pas pourquoi. C'est comme ça, c'est rassurant. Et pas trop bas, en plus. Nid d'aigle.
Bref, je suis chiante.

Pas si peur sur la ville, en fait. Juste je veux pas être "en" ville, comme mangée,  engloutie, effacée

Mais peu importe tout ça.
Nous trouverons.
Là où nous choisirons d'habiter, nous serons bien.
Il le faudra.