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dimanche 28 mai 2017

Un autre zèbre dans la famille ?

On sait déjà depuis quelques années que les troubles neuro-atypiques ont une dimension génétique.
🐣

Le terme de "Zèbre" est couramment utilisé pour désigner les personnalité atypiques, généralement HPI (haut potentiel intellectuel... pas toujours exploité), bref, les surdoués, mais aussi, peu à peu, les "dys", neuro-atypique et autres... En cela, je suis un "Zèbre". Et ça fait très très longtemps que j'ai la conviction profonde que nous sommes en fait plusieurs dans la famille.
👪

On diagnostique de plus en plus régulièrement des troubles neuro-atypiques chez des parents au cours du parcours diagnostic s'adressant à l'origine à leurs enfants. Parfois le diagnostic est le même, d'autres fois il diffère mais révèle malgré tout un état neuro-atypique chez l'un ou l'autre des parents, voire les deux !
Un enfant peut être porteur d'un syndrome d'Asperger et un de ses parents d'un TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité), ou un autre trouble neuro-atypique, ou l'inverse, etc.

Il se trouve que les descriptions cliniques et les témoignages concernant les TDAH m'interpellent tout particulièrement...
Voir le site  http://www.tdah-adulte.org/


Avant tout... je tiens à présenter des excuses :

J'ai conscience que ma perception des autres est altérée par mes propres troubles, dont le défaut de la théorie de l'esprit, mes troubles de l’interaction sociale, un trouble de l'attachement, des troubles anxieux généralisés sévères... Il n'empêche que je ne peux pas empêcher mon esprit de tourner, et que je me pose un myriade de questions sur les raisons qui font que, malgré tout le mal que je me donne depuis près de 20 ans pour qu'une relation qui me tient à cœur se passe bien... elle tourne au contraire régulièrement au vinaigre.💢
Ors, ces questions et le raisonnement qui les accompagne a une influence directe sur ladite relation.
💣

Peut être que je me fais des idées et que je me "raccroche aux branches"🌿, parce que la relation est ingérable et que c'est plus "facile" de l'expliquer comme "ça". 👽
Sachant que pour moi un état neurologique n'est en aucun cas une maladie, même s'il peut être source de "complications".
J'en sais quelque chose, avec ma reconnaissance de handicap... ♿


On entend souvent parler des troubles hyperactifs des enfants (en particulier à cause de la polémique autour de la Ritaline), mais beaucoup plus rarement de ceux des adultes. De fait, ils sont plus rarement diagnostiqués chez les adultes que chez les enfants, car l'hyperactivité n'est alors pas tellement motrice mais plutôt intellectuelle. Et il ne faut pas oublier le plus important, c'est à dire les troubles de l'attention, lesquels sont très loin de toucher tous les aspects de la vie desdites personnes. Juste les situations classées dans la catégorie "moins importantes". 🚦

On estime que seuls 10% des adultes TDAH sont diagnostiqués. 😕
Par ailleurs on estime également que les femmes sont sous-diagnostiquées, car comme dans de nombreux troubles neuro-atypiques, elles font preuve de meilleures stratégies d'adaptation et de compensation comportementale que leurs homologues masculins. 🙋💪
Parmi les descriptions cliniques les plus souvent observées chez les personnes atteintes d'un TDAH on trouve pêle-mêle: une désorganisation chronique (consciente ou non, qui pousse les personnes à essayer de compenser), des difficultés à prêter attention à des situations qui n'attirent pas leur intérêt (ce qui les fait passer à côté de certaines informations importantes, dans la vie familiale, scolaire, professionnelle...), une difficulté à rester en place (sauf si c'est pour se concentrer sur une activité passionnante), de fortes tendances à repousser les choses à plus tard, à démarrer une action considérée comme rébarbative et à la finir, des difficultés à gérer son temps (au point d'être toujours en retard, même en mettant en place des stratégies de compensation), une tendance récurrente à perdre des objets ou à oublier qu'on les possède, une tendance à oublier tout un tas de choses, comme des détails concernant les gens qu'ils côtoient, les tâches à accomplir, les lieux où ils sont allés, les rendez-vous où ils doivent se rendre... en outre on leur reproche souvent d'être trop impulsifs, d'être excessivement perfectionnistes ou de chercher à ce que les choses soient "efficaces et efficientes" de manière disproportionnée, objectifs qui se télescopent avec les autres problèmes évoqués...

Le degré avec lequel ces caractéristiques sont présentes varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes présentent seulement quelques caractéristiques, d'autres toutes, à des degrés divers d'expression, sans compter que l'aspect contextuel joue souvent une importance non négligeable.
Le contexte, ainsi que les interactions sociales des individus porteurs de TDAH jouent de manière importante dans la manifestation de leurs troubles.
Le stress étant un facteur aggravant, comme dans la plupart des troubles neuro-atypiques.
L'âge en est un également, puisqu'on a remarqué que l'expression des troubles NA s'accentuait avec le temps.

Il est important de noter que le terme de « déficit de l’attention » porte à confusion, car un TDAH n’est pas vraiment un déficit de l’attention, mais plutôt un déficit dans la capacité à contrôler son degré d’attention, d’impulsivité, et d’hyperactivité. 👎

En fait les personnes présentant un TDAH sont souvent des personnes ayant des passions, dans lesquelles elles s'impliquent de manière intense, au détriment des autres aspects de l'existence.

Autrement dit ces personnes peuvent sembler se désintéresser de leur entourage, des gouts de leurs enfants, des dates anniversaires et d'une foule d'autres "détails" qu ne font pas véritablement sens pour elles. Pas par manque de respect, mais simplement parce qu'elles répondent à d'autres instincts que la plupart des gens.

Les personnes porteuses de TDAH présentent souvent d'incroyables capacités de concentration dès que les tâches ou activités auxquelles elles prennent part les passionnent. Elles ont alors leur attention rivée sur une activité à l’exclusion de toute autre.💻📗📢📺🔨🔬🔎
Elles éprouvent en revanche souvent des difficultés à les abandonner pour passer à autre chose (travail, tâches ménagères, repas, sommeil...).

Une grande partie de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, des périodes de déficit de l’attention. Autant dire que les TDAH se diagnostiquent davantage eut égard à la fréquence, la récurrence voire la permanence des troubles...
📅🕐🕑🕔🕗🕚🕝🕠🕣🕧🕒🕕🕙🕝🕠📆

Ce qui distingue une personne atteinte du TDAH de quelqu'un qui ne l’est pas, c’est le nombre de symptômes qu’elle présente, qu'elle les ressente elle même comme tels (des troubles), ou que se soient ses proches qui lui en fassent part.
En outre, plus les symptômes impactent négativement la vie des personnes et plus l'existence d'un TDAH est probable, car c'est un trouble qui peut avoir des effets très néfastes sur la qualité de vie de l’adulte qui en souffre, ainsi que de son entourage, de manière directe ou par ricochet.
😡😫😢😣😤😨💥🔫

Les adultes atteints d'un TDAH ne souffrent en aucun cas de déficiences en matière d'intelligence, d’habilité, de forces ou de talent. Comme c’est le cas dans les autres troubles neuro-atypiques, ils ont généralement différents degrés d’intelligence, exactement comme dans la population neurotypique. Ils ont ainsi les mêmes capacités et le même potentiel que qui que ce soit, mais le fait que leur cerveau fonctionne différemment de ce que notre société juge à propos entraîne certaines incompatibilités potentiellement nuisibles.😱

Souvent, les adultes présentant un TDAH sont des personnes créatives🎼🎨 et non-conformistes. Elles s'intéressent à des sujets qui demandent une pensée novatrice, sans s'encombrer d'a priori socioculturels. En revanche leur entourage peut se trouver embarrassé par les réactions imprévisibles de leurs parents ou amis.

De nombreux traits de personnalité sont récurrents chez les personnes présentant un TDAH:
Inattention chronique... 🌙
Hyperactivité...🏃
Impulsivité...🔌🔋
Tendance à la distraction...😵
Procrastination...⏳
Désorganisation...📂
Créativité...🎨🎵
Intuitivité...💭
Curiosité...👀
Grande empathie (qui peut tourner à l'hypersensibilité)...😊😋😥😭
Flexibilité des modes de pensée...🙆
Indépendance...🔆
Tendance à être "fonceur"...🏇
Mais aussi une tendance à l'ennui... avec des capacités de motivation et de concentration irrégulières...🎢

Il faut noter qu'un TDAH est souvent associé à d'autres troubles, dont ceux qu'on qualifie de "troubles des conduites".

Il faut entendre par là que le sujet neuro-atypique peut tendre à manquer d'empathie vis à vis des autres, dans certaines circonstances, et oublier régulièrement certaines sensibilités ou dénigrer certaines normes sociales, sans avoir apparemment conscience qu'il porte ainsi atteinte au bien être des personnes concernées (pudeur, convictions, sensibilités diverses...).🎳

Certaines personnes TDAH ne se rendent même pas compte qu'elles se montrent agressives en période de stress et qu'elles peuvent être cruelles ou violentes verbalement, psychologiquement ou physiquement avec les tiers. La cause en est un problème de perception, qui fausse le comportement, et non une volonté de nuire.🔨🔪

Le trouble oppositionnel est également souvent présent dans les TDAH. C'est souvent un critère diagnostic chez les enfants, mais il reste présent chez certains adultes. Il existe souvent une tendance à l'opposition, à s'affirmer davantage que les autres, à essayer de faire valoir ses idées comme "meilleures" que celles des tiers, le tout généralement dû à une certaine colère, consciente ou pas.

Le trouble de la personnalité émotionnellement labile est quant à lui caractérisé par une tendance à agir avec impulsivité, avec un certain manque de contrôle de soi, sans considération pour les conséquences possibles, généralement associée à une instabilité de l'humeur. En outre les capacités d'anticipation sont souvent réduites et on peut observer des comportements explosifs, des éclats de colère, voire des actes de violence, contre les personnes ou dirigées contre les objets. Ceux-ci sont souvent déclenchés par la critique ou l'opposition d'autrui.

🐟🐠🐟🐠🐟🐠🐟🐠 

Mettez moi en présence d'un individu TDAH, que ce soit une enfant ou un adulte, et je perd complètement la boule...

😱😰😫😭😤😡💀🙀

Bon... Peut être que je me goure complètement et que je me fourre le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Le truc, c'est que ça fait quand même des années que je m'interroge sur la nature de ce drôle de zèbre.

Nous souffrons de manière différente mais incontestablement de manière très réelle de nos rapports conflictuels.
Cet état de choses me bouleverse tellement que j'ai fini par m'efforcer d'éviter autant que possible les interactions, ou de les limiter dans le temps. Je préfère passer dire bonjour en coup de vent, parce que je l'aime 💓 et que j'ai besoin de partager ce sentiment, mais j'évite en revanche le téléphone 📞 autant que possible, car les conversations dérapent trop facilement et je me montre excessivement franche (cassante) contre quelqu'un de très sensible. J'ai besoin d'échanger un visuel 👀.





J'ai également besoin d'éviter certains types de contacts physiques, que je qualifierais de "papouillages" se voulant pourtant être des marques d'affection.
Je les ressens moi, comme une violation de mon intimité et comme une forme d'appropriation de mon corps (je ne trouve pas de terme plus conforme à mes émotions).
Je ne vois bien entendu rien de sexuel dans ces gestes, mais je ne les supporte tout simplement pas.😡
Ils me répugnent, ce qui déclenche instinctivement chez moi une réaction de révolte, de colère et d'agressivité.😠
Concernant ces aversions de contact, je dois préciser que je ressens exactement la même chose quand un inconnu se permet de me toucher les bras de manière répétée, ou de me "gratifier" d'une accolade, ou encore qu'une personne me presse dans une file d'attente.
😧

Cet aspect des choses n'a rien de rationnel.
J'en ai conscience, mais je n'y peux rien.

Il n'a cependant rien à voir avec l'hypothèse "zèbre".

mercredi 19 octobre 2016

Mémoire

J'ai toujours su que j'avais des problèmes de mémoire, mais très souvent les gens qui me connaissent sont venus me dire que c'était absolument faux, que je me faisais des idées...

Je me suis longtemps dis que j'étais trop perfectionniste et que là était mon problème.
Il n'en est rien.
J'ai effectivement des problèmes de mémoire.

Déjà, j'éprouve de grosses difficultés à me situer dans le temps: si je ne note pas les événements dans mes agendas, je n'ai pas la notion du temps écoulé: une chose qui me semble toute fraiche peut s'être en réalité produite il y a des mois.

Je ne comprends pas très bien le fonctionnement de ma mémoire.
Je pense qu'il faudrait des examens cliniques pour déterminer exactement ce qu'il en est.

Une chose est sûre, c'est qu'à certains points de vue, ma mémoire ne fonctionne pas correctement, ou pas de manière "typique". Une partie de mes capacités mémorielles repose sur l'aspect sensoriel des choses (voir, ressentir, agir...). L'écrit est un mode d'ancrage très important. Il est encore plus efficace pour moi si j'écris à la main (les notes manuscrites ne font pas entrer en jeu les mêmes mécanismes sensoriels et proprioceptifs que le fait de taper sur un clavier).

Pendant des années, j'ai menée ma scolarité sur la base unique de mes notes de cours, mes "acquis de cours", c'est à dire que je ne relisais pas mes notes, ne faisais pas de fiches, mais je retenais l'essentiel des leçons. Juste assez pour me maintenir dans la moyenne sans faire d'efforts. En fait, je n'avais même pas compris que j'étais sensée relire mes cours, faire un effort de mémorisation de mes leçons.

J'ai une bonne mémoire audiovisuelle. C'est une des raisons pour lesquelles j'adore les documentaires, quel que soit le sujet (histoire, géographie, géopolitique, architecture, mécanique, littérature, art...). Je retiens très bien les informations.

En revanche une discussion, même importante pour moi (pour ma vie, mon équilibre), sans support, comme des repères spatio-temporels (le bureau était éclairé comme ça, il / elle avait cette expression, il y avait tel bruit en arrière fond, ou bien on roulait sur telle route à tel endroit..), ou tout simplement... sans que j'ai la possibilité de prendre des notes, c'est un enfer.
Je perd les trois quarts des informations transmises à l'oral, à cause de ce problème de mémorisation.
Sans compter que, souvent je n'en retiens qu'une partie négligeable, sans importance, une sorte d'impression générale d'accord ou de désaccord, par exemple...

Une discussion menée dans le noir risque de laisser peu de traces dans ma mémoire, alors qu'elle était très importante pour moi. Quand je discute de choses importantes, c'est très dommage, parce que ça m'empêche d'avancer.

J'ai réalisé hier que jamais je n'ai jamais osé parler de ce problème à mes thérapeutes et donc demander des restitutions écrites de fin de séances, ou simplement pouvoir prendre des notes pendant les séances.

J'en ai assez de faire le poisson rouge...
Comme beaucoup de choses, il va falloir que ça change.




vendredi 20 mai 2016

Hypersensibilité...?

Je suis excessivement empathique et sensible. 
Suis-je pour autant "hyperempathique", "hypersensible" ou...?

Je ne sais pas.
Je ressens.
Je ressens "trop".
Ressentir autant est une chance...
Même quand j'ai l'air "froide" ou "éteinte", je ressens, j'éprouve... mes sentiments sont présents, mes sens sont aux aguets, comme hyper-stimulés...
Éprouver autant de choses est épuisant !
J'ai du apprendre à mettre le holà.
Toutefois je suis souvent abattue devant ce trop plein. Épuisée, écrasée...


Certes je suis très empathique, je ressens beaucoup, voire trop : les émotions me submergent, m'étouffent, me flinguent.
Je le réalise de plus en plus.

Le sevrage médicamenteux que j'ai choisi de suivre (antidépresseur et anxiolytique) le met de plus en plus en lumière. Je n'ai aucun regret concernant les médicaments, je reste persuadée qu'ils me nuisent davantage qu'ils ne m'apportent.

Cependant je dois me rendre à l'évidence : leur action mettait une sorte de filtre entre le monde et moi. Il a existé, pendant ces cinq années d'interférences chimiques, une atténuation de l'impact des stimuli sensoriels et cognitifs sur mes réactions émotionnelles.

Il y a des années, j'avais écris un billet sur le rire, le ridicule et la honte.
Or c'est un extrait du film "Banzaï" de Claude Zidi, avec Coluche, qui m'a violemment poussée à écrire ce billet ci. Vraiment violemment. Le voici (Dailymotion).
Pour vous dire si ça a été violent, sachez que j'ai ressenti physiquement des signes de souffrance : je me suis soudain sentie oppressée, avec une douleur intense dans la poitrine et le besoin instinctif de me boucher les oreilles et de ne plus regarder (ce n'était pas sur mon PC, je précise).

Marina, l'auteur du Blog Bleu parle très bien de l'hyperempahie dans son billet "L'hyperempathie, le doute d'être soi".

Je suis "trop sensible", "émotive", "anxieuse", "peureuse"...
Je ressens vraiment trop.
Même une fiction va générer en moi des réactions exagérées et disproportionnées.
Que ce soit un livre ou un film, une fiction ou un reportage, une autobiographie, un document, un témoignage, des situations du quotidien...

Si cet extrait de "Banzaï" m'a mise complètement en vrac, imaginez donc l'état dans lequel peuvent me mettre des situations bien réelles, dans la vie de tous les jours !

Pour la première fois, j'ai cherché le terme d'hyperempathie sur internet.
Je l'avais déjà lu dans un ouvrage de Gérard Apfeldorfer, il y a des années de ça, mais ça ne concernait pas le soucis qui me préoccupe actuelement, mais mon problème d'hyperphagie compensatoire (qui s'est apaisée)...

Je dois dire je ne me reconnais pas dans les résultats de mes recherches.
Ils ne "collent" tout simplement pas à mon ressenti personnel...
Les traits des femmes Asperger, si... (on en revient encore là).

Voir le billet du 26 août 2012 de SuperPépette (blog "Émoi, émoi et moi") et la page d'accueil du blog des Tribulations d'une Aspergirl.
Une fois de plus je vous incite également à lire les articles d'Aspergirls et, si vous en avez les moyens, les ouvrages d'Aspergirls reconnues comme Liane Holliday Willey (par exemple "Vivre avec le syndrome d'Asperger ; un handicap invisible au quotidien", traduit par Josef Schovanec (lui même autiste Asperger).

Pourquoi le qualificatif d'hyper-empathique ne me convient pas?
Entre autres, parce que, je suis capable de faire la différence entre mes propres émotions et celles des autres.
Je comprends même parfaitement que, pour les tiers, mes propres ressentis peuvent être de véritables mystères, car j'ai des réactions complètement "à coté de la plaque"...

D'après ce que j'ai pu observer, dans certains contextes spécifiques, les autres se sentent en confiance avec moi (ce qui n'est pas forcément réciproque)... ou inversement je fais excessivement confiance à quelqu'un à qui je ne devrais surtout pas me fier... genre manipulateurs et pervers narcissiques (mais bon, de ce point de vue là, je suis "chat perché" juridiquement parlant).

Heureusement la plupart du temps, mes relations avec des tiers sont "normales", même si souvent, elles restent superficielles.

J'ai pu lire qu'une personne "hyper empathique" peut se servir de son "état" pour abuser des autres...
L'idée de manipuler les autres me rebute. Pourtant je sais qu'il m'est arrivé par le passé d'agir de la sorte (involontairement, je précise), et ça me met en colère, me donne la nausée et une sorte de besoin de me punir, de me faire du mal, voire de mourir (et non, je ne dramatise pas)...

J'ai longtemps essayé d'agir (et d'être) telle que je pensais que les autres l'attendaient... mais en fait je souffre d'un grand déficit dans la compréhension des intentions d'autrui.
Je ne suis pas télépathe.
Je ne suis pas télépathe
J'ai beaucoup de mal à appréhender les émotions des autres.
Si j'arrive à me mettre à la place de certaines personnes en me posant des questions simples du style "si j'étais à sa place" (mais je n'y suis pas, ce qui complique les choses), j'arrive à agir de manière appropriée.
Je ne me sens pas non plus en accord avec la société actuelle, en particulier ses codes sociaux, la plupart du temps basés sur des absurdités et un déni total des individus.

J'ai de plus grandes facilité avec les personnes âgées, car j'appréhende plutôt bien le coté "avoir été et ne plus être".
Formulé autrement, les personnes âgées, et/ou dépendantes, sont de vraies personnes, qui ont été des enfants, des adolescents, des adultes capables d'agir par eux mêmes, et même si elles ont parfois besoin d'assistance pour effectuer des actes qu'elles accomplissaient autrefois avec simplicité et dextérité, inutile de leur rappeler la "perte" qu'elles ont subit en agissant à leur place.

D'abord proposer un coup de pouce, aider l'autre à faire lui même et seulement en dernier recours, faire à la place...

Il en va de même des personnes devenues handicapées ou même qui le sont de naissance. On ne doit pas les percevoir comme déficients, car de leur point de vue ils ne se perçoivent pas ainsi (et ne le doivent pas!) et on ne doit humainement pas les traiter ainsi. Ils sont différents et n'ont pas les mêmes besoins, voilà tout !

Je me sens à l'aise avec les personnes "différentes".
Différents mais pas déficients.
J'ai en revanche de grosses difficultés avec les personnes souffrant de déficits cognitifs et intellectuels. Je suis consciente de manquer de patience voire de faire preuve d'intolérance à leur égard. Je préfère donc éviter de les côtoyer pour ne pas les placer en situation de maltraitance. J'en souffre (égoïstement?) trop.

Bref.

Mes émotions liées aux stimuli sensoriels et émotionnels sont souvent exagérées par rapport à ce que je peux constater chez les personnes "ordinaires".

À un moment j'ai pensé souffrir d'hyperacousie, mais après renseignements, je ne suis pas certaine que ce soit effectivement le cas. En revanche je suis effectivement plus sensible que la moyenne des gens aux stimuli sonores.

J'entends mieux que la moyenne des gens.
Cela ayant malheureusement pour conséquence, me concernant, que mon esprit se retrouve avec de très nombreuses informations à traiter. Or je ne sais visiblement pas bien faire "le tri" et reste en hypervigilance, de sorte que je ne priorise pas mes perceptions.
C'est épuisant, surtout si parmi les sons qui me parviennent se trouvent des bruits imprévus et imprévisibles (sources de stress supplémentaire).

J'entends donc bien, mieux que la moyenne des gens, mais certains sons spécifiques créent chez moi des réactions émotionnelles négatives (angoisses, agressivité, colère...). Il est à noter que selon mes lectures, il s'agirait tout de même d'un trouble neuropsychiatrique.

Je souffre par ailleurs depuis l'enfance également d'acouphènes, généralement des vibrations de type "diapason". D'un point de vue purement physique, j'éprouve également des différences de pression au niveau des tympans, pouvant aller de "désagréables" à "vraiment douloureuses". Ces problèmes se manifestant en particulier quand je suis au téléphone. L'oreille opposée à celle où je tiens le combiné se bouche et se débouche constamment, ce qui est épuisant d'un point de vue sensoriel.

Pour résumer, à bien des titres, les sons représentent souvent pour moi des éléments perturbateurs.
J'adore la musique et peux en écouter à un volume assez élevé, en revanche d'autres sons, de même volume ou intensité vont générer chez moi divers malaises physiques et psychologiques. Certaines musiques également, comme c'était le cas des chansons de Mano Solo (l'artiste est décédé en 2010), souvent dissonantes.

Ceci pour l'aspect sensoriel auditif...

Je me reconnais également divers signes d'hypersensibilité aux niveau d'autres sens

Je vois mieux que la moyenne des gens (12/10èmes à chaque œil) mais je suis aussi plus sensible à la luminosité ou aux contrastes lumineux (une lumière dans la nuit suscite une névralgie oculaire très pénible).

J'ai également une grande sensibilité tactile.
Le contact de certaines matières me donne purement et simplement la nausée, accompagnée de frissons "électriques" dans tout le corps.
Je sens un moustique se poser sur mon bras avant même qu'il ne commence à piquer (lorsque je suis effectivement piquée, c'est généralement à travers les vêtements). Je suis hypersensible à ces piqures (mais pas allergique) donc elles me provoquent un œdème localisé, avec un gonflement d'un bon centimètre carré, entouré d'une plaque rouge de 5 cm de diamètre.
Je suis également hypersensible au contact de l'herbe et de la végétation en général, probablement en raison de la faune microscopique... Il me faudrait des gants d'apiculteur (avec manchettes) pour cueillir en toute sérénité de simples fleurs des champs... (et la tenue qui va avec !) le reste du temps c'est rougeurs et démangeaisons assurées sur le moindre bout de peau resté à découvert.

En outre, je suis sujette à de très nombreuses névralgies, diverses et variées, pouvant toucher n'importe quelle zone de mon corps.

Question gout, j'ai des soucis non élucidés, donc mieux vaut ne pas en parler.
Je souffre d'halitose (>>je refoule grave du bec) et je suis en plein dans les démarches visant à déterminer l'origine de cette mauvaise haleine (dentaire, gastrique ou ORL).

Pour ce qui est de l'odorat, j'ai connue une anosmie psychosomatique réactive, qui a prit fin, et je perçois désormais très bien les odeurs. C'est parfois désagréable, mais je ne pense pas que ça soit exagéré, même si j'ai des odeurs fantômes qui me flottent parfois dans le cerveau...


♦♦♦

En matière émotionnelle, je crois pouvoir dire sans me tromper que je manque de stabilité.
C'est les montagnes russes et une dichotomie noir/blanc prononcée.
Une psychiatre avait qualifié cela de "dysthymie" et j'ai également entendu le terme de "dysrégulation émotionnelle".

Chacun son vocabulaire.

Mes émotions sont à fleur de peau.
Une remarque anodine va me bouleverser...
Je ne vais pas comprendre le "second degré" d'une boutade.
Entendre quelqu'un me dire "tu as vu...?" depuis une une autre pièce me semble délirant et à la limite du sadisme...
Je vais souffrir de voir ou entendre un tiers, même inconnu, se faire rabaisser.
Les injustices me révoltent et me donnent des palpitations et des sueurs froides...

Je suis vraiment très sensible.

Voir quelqu'un être humilié, c'est comme être humiliée moi même. Virtuellement.
D'ailleurs le "truc" des étudiants de s'imaginer le prof qui fait passer l'oral nu, dans l'objectif de "dédramatiser" la situation est impossible à mettre en place pour moi. Cette seule pensée consiste en effet de mon point de vue en une forme d'agression intellectuelle de ma part à l'encontre d'un tiers, et donc une humiliation (certes virtuelle) qui me ferait perdre encore davantage mes moyens.
Oui, je sais, je suis bizarre.

J'ai également des problèmes face aux douleurs des autres... Je ressens très bien la détresse des autres mais c'est excessivement anxiogène pour moi et je peux perdre les pédales. Je suis submergée et j'ai du mal à apporter une aide quelconque aux personnes en souffrance. Je n'arrive pas à gérer ce type de situations.
Ni les enfants.

Je projette aussi mes angoisses sur certaines situations qui me feraient souffrir, mais qui en réalité laissent les "victimes" de ces situations de marbre. Je suis touchée jusqu'à l'âme, mais pas eux. C'est déstabilisant et très dur à affronter.

Pour ce qui est des situations de deuil, c'est très complexe pour moi. Je crois que je ne suis pas vraiment triste de la mort de l'être cher. Je suis triste mais je ressens beaucoup plus de choses que cette simple tristesse. Je ne suis pas vraiment triste de ne plus jamais voir la personne. Ce sont des choses qui peuvent arriver même quand la personne reste en vie. Il est vrai que je n'ai perdu ni père ni  mère, ni conjoint. En revanche trois de mes grands parents sont décédés. J'ai été très secouée par le décès de ma grand mère paternelle, mais très soulagée aussi, car elle souffrait beaucoup, et je pense que c'est ce sentiment qui a surpassé les autres.
Une chose est sûre, je suis une quiche pour réconforter les autres dans ces cas là, parce que, par nature, ils n'éprouvent pas les même pertes que moi et j'ai peur de les choquer, parce que j'ai l'air froide.

Si une personne ou un animal que j'aimais meure, je suis triste, mais j'ai beaucoup de mal à le montrer.
On me trouve froide et insensible, mais ce n'est pas le cas du tout.
J'éprouve vraiment des choses très fortes.
Mais je n'aime pas les exposer.
Ce ne sont pas des choses qui ramèneront l'être qui me manque, tandis que les souvenirs heureux, oui.
Je ne me réjouis pas de la mort, mais le décès d'une personne (ou d'un animal) en souffrance me soulage.
Je suis démunie face à la souffrance des autres (et de la mienne).
C'est une émotion que je gère très mal, donc je suis soulagée lorsqu'elle disparaît.
Même si je sais que je ne reverrais jamais plus ma grand mère ou ma belle mère, je suis soulagée qu'elles soient mortes, car je sais que maintenant elles ne souffrent plus, et cette idée m'apaise.

En ce moment je suis remplie d'émotions.
J'ai cette oppression caractéristique dans la poitrine, qui me dit que je ressens quelque chose de douloureux, mais je n'arrive pas à identifier la cause profonde de ce sentiment. Je suis seule face à mon clavier, sans distraction. J'ai la nausée. Une névralgie dentaire me perturbe, ainsi qu'une démangeaison modérée mais persistante du cuir chevelu. J'ai la peau de mon visage qui me tiraille et certains de mes doigts sont comme ankylosés. J'ai froid, bien que la température de la pièce soit confortable et que je sois suffisamment couverte. J'ai aussi une tension non négligeable au niveau des omoplates et des vertèbres dorsales, ainsi qu'une sorte de contracture musculaire au niveau du mollet latéral gauche.

Est-ce que je suis plus sensible à mon corps que la moyenne des gens?
Est-ce que la moyenne des gens se contente d'ignorer ces signaux ?
Je n'ai en vérité aucun moyen de le savoir, car je suis moi même et non les autres.

Le monde est douloureux.
La vie est douloureuse.
Mais le monde est aussi magnifiquement beau et généreux et la vie me donne envie de créer.

Cependant la vie crée également des questions sans fin auxquelles je suis en incapacité de répondre, et cela me perturbe énormément, depuis toujours. Je vis dans un nuage de questions.

Les gens sont étranges et étrangers.
Je préfère souvent les écouter (les étudier?) plutôt que d'interagir avec eux.
J'arrive à fréquenter des lieux où des interactions sont générées, du moment qu'elles restent superficielles.
J'arrive à lier des relations fortes avec certaines personnes, mais en ce cas j'ai besoin d'un investissement réciproque dans la connaissance et la reconnaissance de l'un et de l'autre. Je m'intéresse à une personne, j'ai besoin d'elle s'intéresse à moi. J'ai besoin qu'elle comprenne que, à certains moments, j'ai besoin d'isolement, de "non interaction".

Je suis amoureuse : j'ai besoin de connaître l'autre, sa vie, son œuvre, ses capacités, j'ai besoin qu'il ait le moins de soucis possible dans sa vie, parce que sinon je suis très perturbée, je cherche des solutions parfois stupides ou hasardeuses pour régler ses soucis. Je serais prête à me démunir, pour régler ses problèmes et mettre ainsi fin à ma perception de sa détresse. Égoïsme ? L'idée d'être égoïste est terrible.
C'est une situation complexe et très éprouvante.

Pour tout vous dire, je cherche encore à savoir ce que j'ai voulu exprimer dans ce billet...
Un trop plein d'émotions, sans doute.
Le besoin de recharger mes batteries dans la solitude, peut être aussi.

Et la nécessité impérieuse de relancer le Centre Expert Autisme Adultes de Niort, également...
Pas de nouvelles, mauvaises nouvelles ?

?