samedi 26 août 2023

Chère mamie Madeleine

Elle était née le 23 septembre 1922 et ils furent 12 enfants.
De cette grande fratrie, ils n'étaient plus que 3.
Ils ne sont plus que 2, à présent.

Le 25 aout 2023, à 100ans et 11mois, ma mamie Madeleine s'est éteinte.

Sa vie a été longue. Je ne saurais dire si elle a été "bien remplie".

Madeleine était veuve depuis décembre 1999 et depuis, elle vivait seule dans son appartement de Joué-lès-Tours.
Un quotidien fait d'habitudes, lesquelles avaient peu à peu été grignotées par la perte d'autonomie. Le phénomène a tout de même été très très lent: ce n'est qu'au printemps dernier qu'elle avait commencé à être éligible à l'aide personnalisée à l'autonomie (APA). Certes, cela faisait déjà quelques temps qu'elle avait des auxiliaires de vie de l'ADMR. Mais cette petite bonne femme de moins d'1m47 (elle s'était tassée, rongée par l'ostéoporose, avec les années) avait du tempérament. Elle continuait sa vie, fièrement. Elle se préparait ses repas, mettait et débarrassait le couvert, faisait sa vaisselle et la rangeait.

Elle avait deux prothèses de genoux.
Une occlusion intestinale l'avait beaucoup affaiblie fin 2008.
Elle était tombée dans sa douche et s'était cassée l'épaule en 2019 (il me semble, en tout cas, que c'était cette année là). On ne l'avait pas opérée, préférant à son âge lui immobiliser le membre et espérer une guérison de l'os, ce qui avait plutôt bien marché.
Elle avait aussi un pacemaker, car le cœur n'était plus aussi vaillant qu'il l'aurait dû.

Madeleine était une battante. Une femme discrète aussi. Peu démonstrative.

Lors d'une visite de ma maman chez elle, fin juin, l'infirmière avait montrée son émotion, les larmes aux yeux après avoir prit ses constantes. Il était clairement question de semaines... Alors maman a fait ce qui lui semblait juste, et même si ça a été épuisant pour elle, je crois que tous dans la famille, nous lui en sommes reconnaissants.
Elle a ramenée Madeleine avec elle à Angoulême.

La famille prévenue, nous avons vues Odette, la dernière sœur en vie de Madeleine, accompagnée comme toujours de Marylène, cousine germaine de ma maman, cérébrolésée de naissance. Il y a eu d'autres membres de la famille, en quelques jours, début juillet, mais j'ai très vite décroché.

L'important, c'est que Madeleine a été heureuse de les voir.
Je me souviendrais toujours de ma mamie, attablée avec nous sur la terrasse, mangeant du chorizo et se réjouissant que "ça pique".

En quelques jours, le lit traditionnel s'est avéré inadapté, alors un lit médicalisé, avec un matelas anti-escarres gonflable à pompe automatique (permettant de varier les zones de pression) est entré dans la maison. Peu à peu les prises en charge médicalisées ont augmenté. Le médecin de Joué faisait des ordonnances pour les infirmières d'Angoulême.

Le reste, les semaines de cet été, ça a été long, et si court en même temps.
J'étais chaque fois très émue quand j'allais chez mes parents et inquiète, parce que ma maman s'est énormément investie, et que j'avais peur pour sa santé à elle. Voir ma mamie, c'était toujours difficile, parce qu'elle était devenue l'ombre d'elle même, brindille de plus en plus vide de vie, desséchée, recroquevillée, tordue sur son lit par la vie qui s'enfuyait.

Hier, alors que j'étais sortie faire une course urgente, mon téléphone a sonné dans ma voiture. J'ai vu que c'était ma maman. Dans le timbre de sa voix, j'ai tout de suite su pourquoi elle appelait.

Un peu perdue, je ne suis pas immédiatement descendue chez mes parents. Mais dans la demie heure, tout de même. Mon père s'était absenté en début de matinée, ma maman n'arrivait pas à le joindre, ni le cabinet médical dont un des praticiens s'était engagé à venir au moment où le constat de décès serait nécessaire.

J'ai aidé maman à arranger mamie dans son lit.
Je me suis simplement efforcé d'être là, autant que possible.
Elle a contacté une amie habitant tout près du cabinet médical, pour qu'elle aille demander au secrétariat que le médecin vienne au plus tôt pour établir le certificat, lequel était indispensable à la levée du corps par les services funéraires.

Ma sœur est venue à sa pause déjeuner.
Mon père a été de retour.
Je suis rentrée chez moi manger un peu, mais, sonnée, je suis retournée chez mes parents.
Le médecin venait de partir.

Épuisée par une tension nerveuse que je ne ressentais pas directement, je me suis endormie dans un fauteuil, puis je suis allée m'allonger sur le lit de mes parents. Mouchette, un des chats de mes parents est venue se blottir contre moi. Puis ma sœur est venue à nouveau, à la sortie du travail.
Nous étions tous là pour la levée du corps.
Nous avons parlé de choses et d'autres, et des obsèques, bien sûr, à Joué-lès-Tours, jeudi prochain, le 31 aout.

La mort fait partie de la vie.
Nous sommes tous tristes et attendris par le décès de Madeleine.
Soulagés, aussi, car elle souffrait et à présent, elle a cessé de souffrir.



jeudi 27 juillet 2023

Décalage humain

Voilà déjà quelques mois que je me sens couler.

Je ne sais pas trop si je suis davantage anxieuse que d'habitude.

Par contre je suis indéniablement déprimée et j'ai d'immenses difficultés à accomplir les tâches quotidiennes (entretenir mon intérieur, prendre soin de moi, faire de l'exercice, préparer mes repas...).

Pourtant voici à peu près un an je me sentais à nouveau assez efficiente pour reprendre un parcours d'accès à l'emploi. Que s'est-il passé au juste entre temps? Plein de choses, bien sûr. Mais qu'est-ce qui m'a fait dévier à ce point du rétablissement?

Je ne saurais pas le dire exactement, mais je crois que j'ai été confrontée au fonctionnement des autres et que je me suis sentie de plus en plus en décalage, un sentiment ancien et bien connu, qui n'a fait que regagner en puissance au fil des mois.
Peu à peu ma sensation d'être une minable, dans mes interactions avec les autres, dans mon fonctionnement personnel et dans la vie en général est devenu tellement envahissant qu'il laisse peu de place au reste de mon existence.

Je me suis toujours sentie différente. J'avais l'impression de ne pas être à ma place, d'être trop différente des membres de ma famille, des autres enfants à l'école, des autres individus. J'en ai toujours souffert, tout en estimant que je n'avais pas vraiment envie d'être comme mes "pairs" (classe d'âge équivalent, côtoyée au quotidien). Je veux dire en cela que je ne partageais tellement pas leurs préoccupations que j'avais le sentiment (indistinct) que si j'avais été comme eux, j'aurais "perdu" quelque chose.

J'aime être telle que je suis.
Ce n'est franchement pas ça qui me met en souffrance. En tout cas pas mon monde intérieur, mes capacités intellectuelles, etc. Je suis souvent gênée pas mes hypersensibilités sensorielles, mais je m'y suis adaptée, globalement.
Par contre j'avoue que c'est dur d'évoluer dans une société normative.

Je m'aime telle que je suis mais je sens bien que je ne suis pas tout à fait "comme tout le monde" et du coup c'est compliqué à vivre, cette différence. Presque partout où je vais, j'ai du mal à m'intégrer socialement et c'est difficile à vivre. Beaucoup de gens me trouve trop speed, et trop "compliquée" à cerner (ce que je suis certainement, vu que même moi j'ai du mal à le faire).

J'ai fini par laisser tomber le GEM parce que j'avais le sentiment d'avoir des préoccupations trop différentes de la moyenne des adhérents. J'avais pourtant fais des efforts pour être "raccord", au début. Mais il y a un moment où ce type de vigilance devient épuisant. C'est en même temps très frustrant et dévalorisant, parce que je me sens en échec: je n'ai pas su m'adapter aux attentes et aux besoins des gens de l'association. Je me suis montrée trop sensible, trop compliquée, trop en questionnement...

Est-ce que je suis vraiment excessive dans ma façon de fonctionner, ou est-ce que c'est juste une question de curseur?
La norme, c'est juste le niveau où se concentrent les similitudes.
Je me situe en marge, dans un fonctionnement minoritaire, mais pas forcément pathologique en soit.
Je suis en décalage vis-à-vis de la norme, mais est-ce que c'est une mauvaise chose en soit?
C'est pas certain.
Par contre c'est pénible à vivre, assurément.
Surtout que je ne sais pas franchement faire autrement.

J'ai essayé. J'ai réussi à faire semblant. Sauf que c'est épuisant.
C'est ce que je ressens actuellement: de l'épuisement.

Je ne me sens pas franchement dans un état de bien-être complet physique, psychique et social. Or c'est la définition de la bonne santé, selon l'OMS. Globalement on considère que si un sentiment de mal-être apparaît, il y a pathologie. L’objectif visé est alors de rétablir la santé en supprimant le mal-être.

Bon déjà, j'avoue que question santé physique, c'est pas vraiment top, avec toutes sortes de névralgies diverses et variées et de troubles viscéraux pas très glop. J'ai aussi mal à l'estomac et je pressens que je suis en train de me fabriquer de nouveaux ulcères... Je me sens tendue en permanence, ce qui entraîne des contractures un peu partout, des mâchoires, des épaules, du dos, des jambes ou des pieds... Sans compter les insectes piqueurs de toutes sortes qui me considèrent comme un buffet à volonté. 

Psychiquement, je suis déprimée. Je dors mal et je tend à me sentir vide, incapable et minable.
Je ne me sens pas spécialement anxieuse ou angoissée, par contre.
Plutôt déçue ou en échec, mais je n'ai pas peur de choses ou d'autres.
Je me sens frustrée de ne pas réussir à accomplir les choses que je considère comme importantes.
Selon moi l'anxiété n'est donc pas vraiment le fond du problème.
En fait je me sens empêchée d'agir par des perceptions désagréables, dans certaines conditions.
Par exemple, des relations sociales que je ne me sens pas armée pour affronter vont sérieusement contrarier mes projets. Ou alors l'endroit où je dois aller s'avère bruyant, agité, avec des tas de stimuli chiants à subir, alors que les autres gens n'ont pas l'air de s'en rendre compte. Je suis l'extraterrestre de service.

Je suis misophone, ça n'a rien de nouveau.
J'ai toujours eu un seuil de tolérance assez bas au sons intenses, brusques ou répétitifs.
Les tic-tic d'une fermeture éclair quand je marche, le tic-tac de la pendule du salon, le bruit de la cuillère dans la tasse de quelqu'un qui remue son café, le claquement des placards et des portes qu'on ferme, les paroles fortes et sèches...
Tout ça, c'est une sorte d'enfer pour moi.
Alors oui, c'est stressant, et du coup je suis en effet anxieuse à l'idée d'y être confrontée, mais parce que c'est réellement désagréable, limite douloureux sensoriellement.

J'ai de toute façon depuis toujours une floppée d'hypersensibilités sensorielles qui me pourrissent la vie.
Il n'y a pas longtemps j'ai appris qu'on parlait de "troubles de l’intégration sensorielle".
Faut croire que je n'intègre pas aisément un environnement très coloré, en mouvement et bruyant.
Il semblerait que des thérapies existent, pour atténuer ces sensibilités, mais on ne m'en a jamais proposé.
Globalement il existe des tas de matières dont je ne supporte pas le contact. Je suis aussi obligée de scrupuleusement découdre les étiquettes de mes vêtements parce qu'elles sont insupportables. Je dois préciser que mes propres cheveux ou poils peuvent constituer un obstacle majeur à mon confort.
Je crois qu'on peut qualifier ça de sources de stress...
Est-ce que j'éprouve de l'anxiété par rapport à tout ça?
Pourquoi je le serais?! J'y suis habituée, depuis le temps que je me fréquente...

Bizarrement je suis en train de réaliser que je suis stressée par mon quotidien, mais que je ne suis pas tellement une personne anxieuse. Pour quelqu'un à qui on a diagnostiqué des troubles anxieux, c'est un peu bizarre, non?
En fait je ne m'en fais pas tellement pour tout ça.

Par contre, oui, j'avoue quand même que j'ai des soucis d'anxiété de performance (ouf! un trouble anxieux). Oui car voyez vous, la vie en société, ça s'apparente à une succession de performances sociales au cours desquelles j'essaie de ne pas être trop bizarre aux yeux des autres. Sauf que dès que je ne connais pas une situation, j'ai du mal à l'affronter (et encore, il y a des tas de situations similaires mais pas identiques, ce qui me complique l'adaptation).

Pour ce qui est de mon bien être social, j'ai de bonnes relations avec ma famille et mes voisins.
J'ai aussi quelques vrais amis et j'arrive à avoir des activités épanouissantes socialement. Mais j'aimerais en avoir quelques autres, sans réussir à réaliser ces envies, et surtout je voudrais travailler et je suis vraiment en détresse sur ce point. Or l'EPNAK vient de me dire (avec raison) que n'étant pas stabilisée ni rétablie, ils ne peuvent pas m'accompagner vers l'emploi.

Pistes préconisées: le CMP, le SAMSAH et le CREHAB'16.
Merveilleux.
J'en rêvais sans jamais oser le demander.
Sérieusement.
Je pensais que ma situation ne relevait pas de ces structures, parce qu'on ne m'avait jamais orientée dans ce sens.

Je rêve aussi d'une autre chose: qu'on me dise une fois pour toute où je me situe dans la neurodiversité.
On m'a en effet plusieurs fois qualifiée de "très probablement neuro atypique" ces dernières années, sans me faire passer aucun test sérieux de nature à étayer cette théorie.
Perso je penche de plus en plus vers "HPI" (haut potentiel intellectuel).
Ce qui n'est pas synonyme de HQI (haut quotient intellectuel).
Je ne suis pas "surdouée".
J'ai juste une fonctionnement cérébral en arborescence, qui fait de moi une usine à pensées et à sensations, ce qui n'est franchement pas facile à vivre tous les jours.
Je n'ai jamais passés les tests neuropsychologiques.
Pourtant ça pourrait être très utile, en particulier pour m'aider à travailler sur mes différences, de sorte à les rendre moins anxiogènes.

Je ne suis pas une "extrémiste" de l'étiquette "pathologique" ou neuropsychologique.

Je sais que j'ai une pensée en arborescence, que je me sens différente des autres, que je fais preuve d'hyperacuité, d'hypersensibilité, d'hyperstimulabilité, d'hyperémotivité, d'hyperempathie... des choses que j'ai essayé de réguler de façon empirique pendant des années. C'est épuisant.
J'aimerais vivre ma vie de façon à peu près sereine.

Ceci étant dit, oui, j'ai en effet une tendance assez constante à réagir avec appréhension aux situations stressantes. Donc oui je suis anxieuse.
Je vie qui plus est dans un état de grande sensibilité à toutes les stimulations. Je ressens de toute évidence avec plus d’intensité les situations de la vie en générale que la plupart des gens que je côtoie.
J'ai aussi une grande sensibilité affective, une grande empathie, et un grand intérêt global pour tout ce qui tourne autour des stimuli en général. Ressentir les choses, beaucoup de gens pensent que ça a des limites claires, mais je sais moi que c'est faux, car chez moi ça a des résonnances incroyables.
Je me suis rendue compte ces dernières années que je sais généralement très très bien ce que je ressens, que je suis capable de mettre spontanément des mots "techniques" dessus, en étant obligée de faire des paraphrases pour les gens qui ne les comprennent pas... je comprend et j'exprime. Et surtout je distingue mes émotions de celles des autres. Mais comme j'ai conscience de mon décalage général, souvent ce que ressentent les autres, c'est stressant parce que je ne sais pas comment régler le curseur de mes réactions pour être "correcte".

Mon anxiété et ma dépression découlent généralement de cette histoire de curseur et du décalage humain dans lequel je vis.

Bon ben voilà. Y'a le décalage horaire... moi je suis en décalage humain.
C'est pas facile à vivre tous les jours, mais je m'aime beaucoup comme ça.

Temps d'écriture et de réflexion : 4h

lundi 3 juillet 2023

Ma chère Mamie

 3h30

Après une heure de lecture, l'espoir de me rendormir me quitte.

J'abandonne mes draps pour aller faire infuser du tilleul, je prépare le canapé pour m'y allonger, espérant que Morphée m'y accueille tôt ou tard.

Je me sens vide et remplie de tristesse tout à la fois.

Ma mamie a le cœur qui flanche. Usé par plus d'un siècle d'existence. Son corps perd ses forces. Son énergie faiblit et elle vacille et tremble, comme la flamme d'une bougie qui épuise les ultimes traces de cire pour ne pas s'éteindre.

Le temps des adieux est venu.

Moments d'affection où toute la famille, même éloignée, se resserre.

Moments tellement chargés en émotions.

Tendresse et tristesse se mêlent pour accompagner ce petit brin de femme vers une fin finalement si attendue.

Je sais qu'elle en a assez, que c'est devenu long, ce temps de vie. Cela ne rend pas pour autant les choses plus faciles, moins douloureuses. Je lui souhaite de partir dans son sommeil, doucement, comme un glissement vers l'apaisement.

Est-ce illusoire ? Idéaliste, certainement.

Peut-être égoïstement, j'espère que cette transition ne se fera pas trop vite, afin que le plus grand nombre ait le temps de venir la voir, de partager d'ultimes moments d'intimité familiale avec elle. Mais j'aimerais également la sentir soulagée de sa souffrance, de cet épuisement qui l'attire peu à peu vers sa fin.

Je suis inquiète pour ma maman, sa fille, son seul enfant. Je n'imagine pas ce qu'elle éprouve.

Hier soir j'ai attendu chez mes parents l'arrivée des premiers pèlerins familiaux. On vient de loin pour passer d'ultimes moments avec une personne aimée, regrettant parfois d'avoir attendu ce dernier moment précieux.

Est-ce une chance ou une malédiction, de pouvoir dire adieu ? Savoir qu'on est en train de partir, conscient que c'est pour cette raison que les liens se resserrent finalement...

Ma maman, comment le vit-elle? Il me semble que ça serait déplacé de le demander. L'expression de l'amour maternel et filial est parfois une chose si compliquée à vivre.

Hier soir je suis rentrée chez-moi bouleversée.

Je me suis allongée aussitôt rentrée.

Mais voilà, je ne dors plus.

Les heures s'écoulent sans que je sache qu'en faire.

Puis je sombrerai à nouveau dans un répit face à cette tristesse qui va s'étirer sur une période indéterminée.

Épée de Damoclès... échéance imprévisible que cette fin de vie que je lui souhaite la plus douce possible, entourée de personnes aimantes.

Mamie a eut 100ans le 23 septembre dernier.

Ma chère Mamie.

samedi 13 mai 2023

Cases et étiquettes

Les cases et les étiquettes, on aime pas toujours trop qu'on nous y place ou qu'on nous les colle.
Par contre ça peut aider de se connaître soi-même. Pour recevoir les meilleurs soins.

Force est de constater que je suis encore en pleine errance diagnostique, même 15 ans après avoir pensé que j'avais enfin compris. À cette époque, il était question de troubles anxieux généralisés, ainsi que de phobie sociale. Alors certes je souffre de troubles anxieux, mais pas tellement de phobie sociale. Je présente également divers troubles des habiletés sociales. Mais surtout je présente une dysthymie, qui est un trouble bipolaire. C'est sans conteste le problème le plus gênant.

En dépit de mon traitement de fond par Paroxétine (un antidépresseur), j'ai encore d'importantes phases... dépressives. C'est embêtant.
Surtout que la plus récente de ces phases dépressives (qui est en cours) dure maintenant depuis plusieurs mois.
Mon traitement a été augmenté, à raison de 50mg/48h (en lieu et place de 20mg/24h), avec toujours du Prazépam 10mg en "si besoin" de manière régulière (une benzodiazépine).

Cet état est en partie en lien avec une conjoncture personnelle complexe.

Mon psychiatre m'accompagne du mieux qu'il peut.
Il m'a suggéré de réfléchir à un traitement par thymorégulateur, ce qui serait en effet une bonne solution, si tant est que nous trouvions une molécule qui me convienne et ne me donne pas trop d'effets secondaires.

Je suis épuisée ces temps ci. Il m'est très difficile d'agir, de sortir, de faire de l'exercice, et ainsi de suite.
Toutefois quand mon amoureux est près de moi, je vais bien. Ce qui prouve qu'il ne s'agit pas réellement d'une dépression, mais d'un trouble de l'humeur.

Au final, je pense qu'il y a de la vérité dans la plupart des diagnostics successifs que j'ai reçu.

Alors mon espoir, c'est d'aller réellement mieux, d'une part... et d'être correctement accompagnée vers l'emploi, ce qui est une de mes priorités, actuellement.

Fatigue, envie de rien et autres maux ordinaires

Il est 9h20 et le ciel est quasi dégagé, le soleil est radieux.
Je me sens épuisée. Vide. Je n'ai envie de rien.
Déjà plusieurs semaines que cet état me poursuit au quotidien.
C'est difficile.
J'ai peu d'envies et pour être claire, la plupart de ces envies, c'est dormir, manger des choses grasses et sucrées et... quoi?
C'est dur.

Mon psychiatre a accepté que j'augmente la paroxétine à hauteur de 50mg/48h.
Mais il m'a surtout proposé d'introduire un thymorégulateur, car la dysthymie y est plus sensible.
On verra ça.

En attendant, je me traîne, quand je ne pleure pas pour un oui ou pour un non.

vendredi 20 janvier 2023

Matinée d'après midi

Ce matin j'ai froid.
Hein?!? Il est 15h30?
Pourquoi est-ce que c'est le matin, encore, pour moi?
Dix jours que mon sommeil est réduit à 4 ou 5 h par nuit.
Cette fois ci, exceptionnellement, grâce à la présence bienveillante d'un ami médecin, j'ai pu en dormir 6.
Puis dans la solitude de mon appartement bien rangé, paysage enneigé à la fenêtre, j'ai tourné en rond.

Mon ami, mon meilleur ami est hospitalisé depuis dix jours.
Mon sommeil s'en ressent.

De toute façon, mon sommeil était déjà mauvais depuis le 05 janvier.
Quand je lui ai dis que je souhaitais qu'il trouve un autre endroit d'hébergement, pour l'avenir.
J'aurais voulu qu'on discute, qu'on en parle, qu'il me dise ce qu'il ressentait, mais il s'est seulement fermé, éloigné.
Je lui ai demandé de dire quelque chose.
Il m'a répondu qu'il n'allait pas sauter de joie tout de suite.
Il n'a pas dit ce qu'il ressentais, il n'a pas traduit par des mots les émotions le traversant. Il est partit le lendemain d'un pas décidé et sans se retourner.
Ça a été incroyablement douloureux.

Dans les jours qui ont suivi, il m'a annoncé qu'il ne reviendrait pas à Angoulême.
J'ai fais le vœu qu'il ait oublié d'écrire "pour le moment".
Puis il m'a annoncé son hospitalisation, le 10 janvier.
J'ai été immédiatement terriblement inquiète.

Il allait visiblement mal, ces derniers mois, toujours fatigué, s'endormant assit sur le canapé.
À une époque, j'aurais été contente de ce côté casanier. Mais depuis que je me sens mieux, de plus en plus rétablie, en plus d'être stabilisée, c'était difficile à vivre. Il restait sur le canapé, avec la TV et son téléphone en main, et ensemble, nous étions séparés par un fossé que je n'arrivais pas à franchir.
J'étais inquiète, déjà, mais je n'osais rien dire. Je ne voulais pas le brusquer.
M'aurait-il écoutée? Je n'avais personne à avertir, sauf en violant son intimité.

Je lui ai dis que je ne pouvais plus continuer comme ça, que je ne pouvais plus être en couple avec lui, le mercredi 04 janvier. Je n'ai pas osé lui dire que c'était devenu insupportable avec le paiement des 58€ liés à son "hébergement" chez moi, via facturation sur un site en ligne. 29€ la nuitée d'hébergement.
La création de cette relation économique, ça a été une monstrueuse connerie.
Il n'avait plus d'appartement de fonction... pas pour 2 nuits par semaine.
Je me suis sentie acculée.
Au lieu de lui dire à quel point je l'aime, à quel point j'ai besoin de lui, de sa présence dans ma vie, de son amitié, je lui ai demandé de trouver un autre endroit où dormir. Je lui ai dis que je n'arrivais plus à me sentir bien dans notre relation. Je lui ai sans doute laissé penser qu'il avait fait quelque chose de travers...

Peu importe.
J'ai froid.
Il est 16h et mon cerveau peine à comprendre que ce n'est plus le matin.

J'ai réussi à dormir deux heures de plus, de 11h à 13h. Mais vu toute la fatigue qui est en train de me tomber dessus, à présent, j'ai le sentiment d'être le matin.

Pourtant à 10h j'ai eu un sursaut d'angoisse intense.
Cette nuit il a été intubé.
Il a fait une réaction anaphylactique. Selon toute vraisemblance, un œdème de Quincke. Je ne le savais allergique à rien. Mais dans la mesure où il est hospitalisé, c'est probablement lié à un traitement administré là bas.

Peu importe. Il devrait sortir lundi 23 janvier. Je croise les doigts pour qu'il en soit ainsi.
Même si je ne le revois pas avant un mois, peu importe: qu'il prenne son temps, qu'il soit entouré, qu'il prenne soin de lui.

Je suis léthargique derrière mon clavier.
Je doute de trouver la force d'aller à la pharmacie chercher mon prazépam aujourd'hui.
J'ai la tête à l'envers et il neige dans mon âme.

jeudi 5 janvier 2023

Ruptures et démissions

Hier, j'ai démissionné.
De l'association dont je suis membre depuis septembre 2018, et membre du conseil d'administration depuis avril 2019. J'en ai été secrétaire, puis présidente et j'en étais à nouveau secrétaire. J'étais bénévole dans le fonctionnement de la structure et détenais les clés du local (une maison et dépendances), afin d'assurer l'accueil des adhérents.

Pour diverses raisons, cela avait commencé à me peser.
Entrant en formation à partir du 28 novembre 2022, j'avais prévu de me mettre en retrait et en "service minimum" durant ce parcours. Mais je me suis vite rendue compte que c'était trop compliqué nerveusement à gérer, comme arrangement.

Après y avoir longuement réfléchi, j'ai donc fini par rédiger ma lettre de démission, hier matin.

Mesdames, Messieurs,

Par la présente je vous prie de recevoir ma démission du Conseil d’Administration de l’association xxxxxxxxxx, ainsi que de mon poste de Secrétaire.

En 2023, j’ai choisi de ne pas renouveler mon adhésion à l’association.

Les quatre années passées au sein de celle-ci ont été riches de sens pour moi, m’ont permis de mieux me connaître et me comprendre en matière d’interactions sociales, ainsi que de m’accepter telle que je suis. De manière essentielle, cela m’a permis de prendre conscience de compétences dont je doutais être voire m’ignorais pourvue.

Cependant cette période m’a aussi régulièrement mise en souffrance psychique, pour divers motifs dont, à aucun moment, je ne pourrais tenir rigueur à l’équipe.

J’ai besoin d’intégrer le milieu du travail et toute sérénité, sans me laisser envahir par les affects de mes collègues, or cela ne m’est pas possible au sein de l'association de par la nature même de celle-ci.

En outre il est important pour moi de collaborer avec des personnes ayant à minima le même niveau de compétences que moi en matière de traitement de texte, de gestion de messagerie et de communication numérique, et toutes autres compétences bureautiques confondues.
En effet, lorsque ce n’est pas le cas, je souffre d’une anxiété de performance qui confine à la panique, du fait d’un sentiment incontrôlable que la communication repose intégralement sur moi. C’est une émotion qui flirte entre sentiment d’injustice et de colère, ce que je déteste, alors même que je sais avoir un niveau d’exigence plutôt élevé.
Cet état psychique me met donc en grande souffrance morale, comme vous pouvez vous en douter.

Par ces motifs, je ne peux pas continuer de m’impliquer, même partiellement dans ce type d’actions.

Après avoir longtemps, sans succès, cherché à partager auprès des autres adhérents mes connaissances en la matière, je n’en ai aujourd’hui plus l’envie ni l’énergie de partager mes savoirs et savoir-faire, que je souhaite consacrer à d’autres projets.

J’espère que vous trouverez des ressources pour mettre à profit la salle informatique et développer les choses avec les adhérents...

Je me suis efforcée de vous fournir quelques modèles Word destinés à reproduire les mises en forme des documents que j’ai produit par le passé au bénéfice de l’association. Cela me donne (un peu) meilleure conscience de vous abandonner ainsi.

En cas de besoin, vous pourrez toujours me joindre, mais je vous prie de le faire avec parcimonie.

Je reviendrais certainement vous voir de temps à autres, mais certainement pas dans l’immédiat.

Je vous prie d’enregistrer ma démission auprès du greffe des associations le plus rapidement possible.
Veuillez également veiller à ce que je ne reçoive plus :
- Les mails et SMS d’information du GEM, sauf événements exceptionnels
- Les communications de la banque (veuillez faire en sorte que mon habilitation sur les comptes soit supprimée, ce qui n’est toujours pas le cas !!!)

Je vous souhaite à toutes et tous une belle année 2023.

Amicalement,
Voilà voilà...

Ecrire ce courrier a été à la fois très douloureux et infiniment libérateur.
J'ai pas mal pleuré en le faisant.
Cette association, ça a été le centre de mon univers pendant plus de 4 ans.

Toutefois je parle de démissions, au pluriel, dans le titre de ce billet.
Ce n'est pas une faute de frappe.

En effet, au fur et à mesure que j'écrivais, je prenais conscience que je n'avais plus non plus l'envie ni l'énergie pour une autre chose, beaucoup plus personnelle. Je savais que ça n'allait pas depuis longtemps. Il y a environ 18 mois, j'avais déjà essayé de "passer à autre chose". Sans y parvenir. Puis à nouveau il y a un an. Souvenez-vous...
😥
Malheureusement je n'avais pas réussi à rompre, finalement, alors que je commençais à en éprouver un profond besoin. Il y a 11 mois, j'écrivais que j'étais triste et troublée de ne plus me sentir rassurée, apaisée et nourrie émotionnellement par sa présence. Il y a eut un retournement de situation, une sorte d'embellie de notre relation. Mais ça ne s'est pas maintenu.
Au fil des mois, je me suis peu à peu sentie contrainte par les projets qu'il faisait pour nous. Des projets de sorties, d'activités, de "plus tard".

J'étais son point de repère en Charente, près de son travail, avec une autre vie à lui, ailleurs. Une vie sur laquelle il restait très secret. Tout en ayant des attentes de transparence sur la mienne, en son absence.

Selon lui, j'étais libre de sortir, de faire ce que je voulais ou rencontrer qui je voulais. Avec des "mais" conditionnels planants à la périphérie de ces belles libertés.

Pas tout à fait en couple et pas tout à fait une femme libre.

Ces dernières années, mes envies personnelles et mon énergie vitale se sont tournées vers de nouvelles voies. Il était prêt à me suivre sur certaines. Mais je ne partage pas cette envie. C'est à moi de les vivre, en autonomie. C'est ce dont j'ai besoin. Je n'ai pas envie de ses freins. Je n'ai pas envie de ses limites. J'ai envie de cheminer à mon seul et propre rythme, sans devoir régler mon pas sur celui d'un autre.

Je ne veux pas être en couple.

Je suis une femme libre.
Je le suis davantage de jour en jour.

Je démissionne du binôme.

À 40 ans, je reprends enfin là où j'en étais à 20. Avant Alain.

J'ai tellement besoin d'un ami.
Il me manque déjà tellement.
C'est notre situation que je rejette.
Pas lui.
Lui il est et sera toujours (du moins je l'espère) mon ami.

Formation en bureautique, nouveau départ

Youpi, c'est reparti!

Me revoilà en Parcours Socle Numérique.
L’Habilitation de Service Public (HSP) « Socle de compétences » s’inscrit dans le cadre du service public régional de formation professionnelle de la Région Nouvelle-Aquitaine.

La Région Nouvelle-Aquitaine, dans le cadre de sa stratégie régionale de formation professionnelle continue,  a mis en place deux HSP pour aider les chercheurs d’emploi les moins qualifiés, rencontrant des difficultés d’insertion ou d’apprentissage.

Les prestataires habilités par la Région ont donc une délégation pour proposer aux demandeurs d'emploi visés des actions définies par l'habilitation afin de leur permettre de bénéficier, à titre gratuit, d'un parcours individualisé comportant un accompagnement à caractère pédagogique, social ou professionnel.

Moi donc, c'est perfectionnement en bureautique, en particulier le pack Office, mais pas exclusivement.

Ô joie bonheur, qu'est ce que c'est agréable d'arriver à 8h40 et de pouvoir entrer immédiatement dans la salle (oui parce qu'avec la formatrice précédente, c'était plutôt 8h55). Quelqu'un avec qui on a de vraies interactions concernant nos vraies connaissances, qui cherche à vraiment évaluer nos compétences individuelles! Rhooo là là!

Merveille des merveilles, ce monsieur n'est pas obsédé par les boîtes de dialogue. Au contraire, il aime les raccourcis clavier et les caractères spéciaux invocables avec combinaisons de touches!
Attention, les boîtes de dialogue peuvent être mes amies... Mais une fois qu'on a compris comment ça marche et comment faire les choses rapidement avec le clavier, pourquoi s'enquiquiner à prendre l'itinéraire touristique? Pendant que les Shadocks pompent, moi je me dégourdi les doigts.
Sur ce point là, je me dois de préciser que ça a été difficile de faire comprendre aux 5 autres "anciens" stagiaires (qui étaient là du 08 au 16 décembre, période pendant laquelle je bénéficiais d'une suspension administrative), la différence entre les "puces" et les caractères spéciaux.
Oui parce que la formatrice de 2022 aimait beaucoup mettre des puces "rigolotes" dans ses listes.
Mais elle n'a jamais prit la peine d'expliquer aux stagiaires que certaines étaient des caractères spéciaux. Donc ils n'ont appris à les intégrer à leurs documents qu'en allant les chercher dans les tables ASCII.
Pourtant je vous jure que c'est super bien de ne pas passer son temps à les chercher dans des boîtes de dialogue.
Genre je tape alt+1 et ça donne... ☺
Wé parce que c'est ça la beauté du truc: avec les raccourcis clavier et les caractères invocables, on peut faire des quantités de choses en une demi seconde, alors qu'il faut plusieurs secondes à les faire avec la souris, les boîtes de dialogue etc.

J'ai aussi bizarrement découvert aujourd'hui que les gens avec qui je suis en formation ne savaient absolument pas ce qu'était une extension (le type de fichier: dot, txt, pdf, exe, jpg, gif, tif, jpeg, avi, mpeg, mp4 et compagnie)...

Bref. Nous n'avons pas le même niveau, mais nous avons à peu près tous envie d'apprendre, mais pas avec les mêmes usages derrière, donc pas les même besoins.

Une des stagiaires a passé un baccalauréat secrétariat et cherche surtout à se remettre à niveau. Elle est pas super cool avec moi. Version peste qui sait ce qu'elle fait, tandis que moi... Et bien j'ai été absente 18h (6 demi journées de 3h) et les absents ont toujours tors.

Tout ça pour dire que je réalise que pour la plupart des stagiaires, ce n'est pas très clair, la notion d'Habilitation de Service Public, et donc encore moins ce qu'est le "Parcours « La palette des savoirs » - Actions Numériques".
Je suis à peu près certaine d'être la seule a avoir consultés les documents de référence sur Cap Métiers Nouvelle Aquitaine.
 😑
Nous ne sommes pas sur une formation "lambda". Celle-ci est proposée et financée par la Région, et certains organismes de formation sont habilités à la dispenser, contre une "juste compensation financière". L'organisme de formation au sein duquel on suit un parcours en HSP bénéficie donc d'un mandat de service d'intérêt économique général, inséré dans une convention conclue entre la Région et ledit organisme. Du coup, vu qu'on est sur une forme particulière de délégation de service public, le respect du cahier des charges est important (pour éviter la rupture d'égalité entre les citoyens).

HSP Parcours « La palette des savoirs » - Actions Numériques

Descriptif
  • Développer des compétences numériques en initiation ou en perfectionnement.
Axes à développer
  • Maitrise/perfectionnement des outils bureautiques courants et/ou des logiciels industriels ayant une visée professionnelle
  • La création, l’animation de site internet et le e-commerce
  • Comprendre les multiples usages d’internet:
    • savoir communiquer
    • savoir se protéger
    • connaître les bonnes pratiques
  • Maitrise usuelle des technologies numériques et des supports de communication numérique
Durée maximale du parcours
  • 40 permanences de 3h, sur 3 mois (soit 120h maximum)
Donc quand je fais le rapprochement avec la formation dispensée au GRETA (HSP Parcours numérique), et que je me fais contrer durement par une personne qui m'indique de façon très vindicative que ça n'est pas la même chose, je ne sais pas si je dois rire ou pleurer.
Car une HSP implique de respecter un certain cahier des charges.


Il se trouve que le 28 novembre 2022, quand je suis entrée en formation, j'ai demandé si on aborderait Internet et les sites Internet, ainsi qu'Outlook. On m'a dit non. Mais en examinant les documents liés à l'HSP, cela fait pourtant partie des axes à développer. Alors oui, je peux comprendre que tous les formateurs ne sont pas forcément compétents en la matière. Mais ça faisait quand même partie de mes demandes auprès de Pôle Emploi, perso.

Peu importe.
Ça va le faire.





lundi 2 janvier 2023

Douloureuse solitude du dimanche

Voici des mois que je n'ai pas écris.
Du moins pas ici, sur les pages de ce blog.
Suis je seulement en train d'écrire ? Agrippée à mon téléphone, ce n'est pas dans mes habitudes que d'écrire sur cet outil.

Première soirée de janvier 2023. Je suis seule chez moi avec mon chat, semi allongée sur le canapé. Recroquevillée, plutôt.

J'ai éteint la télévision, coupé l'alimentation du décodeur. J'écoute le vent agiter les volets et les arbres à l'extérieur. Peut-être m'agite t'il également.
En tout cas, comme presque chaque dimanche soir, depuis des décennies, je me sens creuse, vide et déprimée. J'ai beau connaître l'aspect chronique du phénomène, il m'est toujours aussi pénible.
Davantage encore lorsque je "rempli" cette journée dominicale avec un déjeuner chez mes parents : le retour n'en est que plus difficile, plus douloureux. En fait je me sens terriblement seule et isolée.

Il me semble que mes rares amis brillent par leur absence à ces moments là.

Ces moments là.
Précisément, dans cette temporalité hebdomadaire, j'aimerais changer de peau... Devenir ce chat qui s'enroule autour de mes pieds, ou un quelconque animal de compagnie, justifié à rester auprès d'un humain pour satisfaire mon seul objectif d'être là, près de lui. Présente. Disponible à toute marque d'attention, d'affection, d'intérêt.

Suis-je en train de me comparer à un chien ? Peut être bien. Et alors? N'ai-je donc pas le droit de trouver du confort dans cette idée?

De manière consentante, consciente et réfléchie.

En 2015 j'ai fais une rencontre avec un homme qui m'a inspirée cette impulsion de m'allonger, me recroqueviller à ses pieds, sur le tapis du salon. Il s'était endormi à table. J'étais quant à moi telle un animal perdu. J'avais été humiliée et harcelée, on m'avait spoliée de mes droits, on s'était attribué le mérite de certaines de mes actions, on m'avait accusée de malversations, voire d'abus (dont j'étais au contraire la victime). Et j'ai eu besoin de ça. Mais P n'était pas même conscient de cette aspiration à la soumission, de mon besoin, de sa nature et de sa force. Pas plus qu'il n'avait conscience du caractère ancien de cette pulsion de vie...

Je n'en ai pas honte.
Cela contribue à mon épanouissement, ce type d'échange de pouvoir, du moment qu'il est librement consenti, équilibré, sain, sûr et parfaitement consensuel...

Ce dimanche soir, j'ai besoin de ce réconfort.
N'y ayant pas accès, j'écris...