Affichage des articles dont le libellé est Liberté. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Liberté. Afficher tous les articles

jeudi 5 janvier 2023

Ruptures et démissions

Hier, j'ai démissionné.
De l'association dont je suis membre depuis septembre 2018, et membre du conseil d'administration depuis avril 2019. J'en ai été secrétaire, puis présidente et j'en étais à nouveau secrétaire. J'étais bénévole dans le fonctionnement de la structure et détenais les clés du local (une maison et dépendances), afin d'assurer l'accueil des adhérents.

Pour diverses raisons, cela avait commencé à me peser.
Entrant en formation à partir du 28 novembre 2022, j'avais prévu de me mettre en retrait et en "service minimum" durant ce parcours. Mais je me suis vite rendue compte que c'était trop compliqué nerveusement à gérer, comme arrangement.

Après y avoir longuement réfléchi, j'ai donc fini par rédiger ma lettre de démission, hier matin.

Mesdames, Messieurs,

Par la présente je vous prie de recevoir ma démission du Conseil d’Administration de l’association xxxxxxxxxx, ainsi que de mon poste de Secrétaire.

En 2023, j’ai choisi de ne pas renouveler mon adhésion à l’association.

Les quatre années passées au sein de celle-ci ont été riches de sens pour moi, m’ont permis de mieux me connaître et me comprendre en matière d’interactions sociales, ainsi que de m’accepter telle que je suis. De manière essentielle, cela m’a permis de prendre conscience de compétences dont je doutais être voire m’ignorais pourvue.

Cependant cette période m’a aussi régulièrement mise en souffrance psychique, pour divers motifs dont, à aucun moment, je ne pourrais tenir rigueur à l’équipe.

J’ai besoin d’intégrer le milieu du travail et toute sérénité, sans me laisser envahir par les affects de mes collègues, or cela ne m’est pas possible au sein de l'association de par la nature même de celle-ci.

En outre il est important pour moi de collaborer avec des personnes ayant à minima le même niveau de compétences que moi en matière de traitement de texte, de gestion de messagerie et de communication numérique, et toutes autres compétences bureautiques confondues.
En effet, lorsque ce n’est pas le cas, je souffre d’une anxiété de performance qui confine à la panique, du fait d’un sentiment incontrôlable que la communication repose intégralement sur moi. C’est une émotion qui flirte entre sentiment d’injustice et de colère, ce que je déteste, alors même que je sais avoir un niveau d’exigence plutôt élevé.
Cet état psychique me met donc en grande souffrance morale, comme vous pouvez vous en douter.

Par ces motifs, je ne peux pas continuer de m’impliquer, même partiellement dans ce type d’actions.

Après avoir longtemps, sans succès, cherché à partager auprès des autres adhérents mes connaissances en la matière, je n’en ai aujourd’hui plus l’envie ni l’énergie de partager mes savoirs et savoir-faire, que je souhaite consacrer à d’autres projets.

J’espère que vous trouverez des ressources pour mettre à profit la salle informatique et développer les choses avec les adhérents...

Je me suis efforcée de vous fournir quelques modèles Word destinés à reproduire les mises en forme des documents que j’ai produit par le passé au bénéfice de l’association. Cela me donne (un peu) meilleure conscience de vous abandonner ainsi.

En cas de besoin, vous pourrez toujours me joindre, mais je vous prie de le faire avec parcimonie.

Je reviendrais certainement vous voir de temps à autres, mais certainement pas dans l’immédiat.

Je vous prie d’enregistrer ma démission auprès du greffe des associations le plus rapidement possible.
Veuillez également veiller à ce que je ne reçoive plus :
- Les mails et SMS d’information du GEM, sauf événements exceptionnels
- Les communications de la banque (veuillez faire en sorte que mon habilitation sur les comptes soit supprimée, ce qui n’est toujours pas le cas !!!)

Je vous souhaite à toutes et tous une belle année 2023.

Amicalement,
Voilà voilà...

Ecrire ce courrier a été à la fois très douloureux et infiniment libérateur.
J'ai pas mal pleuré en le faisant.
Cette association, ça a été le centre de mon univers pendant plus de 4 ans.

Toutefois je parle de démissions, au pluriel, dans le titre de ce billet.
Ce n'est pas une faute de frappe.

En effet, au fur et à mesure que j'écrivais, je prenais conscience que je n'avais plus non plus l'envie ni l'énergie pour une autre chose, beaucoup plus personnelle. Je savais que ça n'allait pas depuis longtemps. Il y a environ 18 mois, j'avais déjà essayé de "passer à autre chose". Sans y parvenir. Puis à nouveau il y a un an. Souvenez-vous...
😥
Malheureusement je n'avais pas réussi à rompre, finalement, alors que je commençais à en éprouver un profond besoin. Il y a 11 mois, j'écrivais que j'étais triste et troublée de ne plus me sentir rassurée, apaisée et nourrie émotionnellement par sa présence. Il y a eut un retournement de situation, une sorte d'embellie de notre relation. Mais ça ne s'est pas maintenu.
Au fil des mois, je me suis peu à peu sentie contrainte par les projets qu'il faisait pour nous. Des projets de sorties, d'activités, de "plus tard".

J'étais son point de repère en Charente, près de son travail, avec une autre vie à lui, ailleurs. Une vie sur laquelle il restait très secret. Tout en ayant des attentes de transparence sur la mienne, en son absence.

Selon lui, j'étais libre de sortir, de faire ce que je voulais ou rencontrer qui je voulais. Avec des "mais" conditionnels planants à la périphérie de ces belles libertés.

Pas tout à fait en couple et pas tout à fait une femme libre.

Ces dernières années, mes envies personnelles et mon énergie vitale se sont tournées vers de nouvelles voies. Il était prêt à me suivre sur certaines. Mais je ne partage pas cette envie. C'est à moi de les vivre, en autonomie. C'est ce dont j'ai besoin. Je n'ai pas envie de ses freins. Je n'ai pas envie de ses limites. J'ai envie de cheminer à mon seul et propre rythme, sans devoir régler mon pas sur celui d'un autre.

Je ne veux pas être en couple.

Je suis une femme libre.
Je le suis davantage de jour en jour.

Je démissionne du binôme.

À 40 ans, je reprends enfin là où j'en étais à 20. Avant Alain.

J'ai tellement besoin d'un ami.
Il me manque déjà tellement.
C'est notre situation que je rejette.
Pas lui.
Lui il est et sera toujours (du moins je l'espère) mon ami.

samedi 21 avril 2018

Déménagement, emménagement...

Le 03 avril, je déménageais pour quitter un appartement où j'ai vécu quelques joies et beaucoup de coups durs, au profit d'un vrai "chez moi", certes en location, mais où je n'ai pas de passé. Un saut de puce dans Angoulême, me déplaçant à peine d'un kilomètre.

Les choses ne sont pas finies : ni l'emménagement, ni le déblaiement de mon ancienne vie. Je dois finir de trier des affaires, nettoyer les lieux du passé qui m'entravait. Et je dois aussi construire une nouvelle vie, un espace à moi.

Je me sens déjà mieux.
Pourtant les choses n'ont pas été simples.
La nuit du 03 au 04 avril a été un enfer, car toutes les tensions psychologiques et physiques ont soudain éclaté, me pourrissant bien la vie. Mon ventre a expulsé toute cette peur et cette angoisse et j'ai été vraiment malade. Ça a duré plusieurs jours et même aujourd'hui, je ne suis pas totalement remise, souffrant de faiblesse musculaire intense, avec tremblements.

Au fil du temps, les choses vont se stabiliser.

Qui plus est, lundi 23 avril, je vois mon nouveau psychiatre, et jeudi 26, je vais à la rencontre d'une association qui se consacre aux personnes en situation de maladie psychique.
Par ailleurs, la semaine prochaine également, je participe à des ateliers d'écriture au sein d'une MJC.
En en soirée, je déblaie mon ancienne vie...

Pour la nouvelle, aperçus en image :







dimanche 9 juillet 2017

Telle le phénix

Le dragon sous la montagne...

Le dragon sous la montagne est une métaphore sur les traumatismes enfouis.
Il est une montagne de pierre noire, craquelée et fissurée de toutes parts, qui cache en son sein un dragon endormi. La montagne n'est que douleur et souffrance, à cause du dragon mais tant qu'il dort, l'origine du mal reste cachée et ignorée.

Le dragon représente les traumatismes accumulés, les coups encaissés, mais qu'on a caché et dissimulé avec honte, cette honte terrible qu'on peut ressentir quand on est la victime d'une situation traumatisante dont on se croit parfois responsable.
La montagne est une partie de l'esprit qui a vécu ces traumatismes.

En occultant le souvenir des violences subies, on se donne une chance d'avancer dans une situation qui reste parfois périlleuse, afin de ne pas flancher.

Même une fois le péril écarté, il est fréquent que les souvenirs les plus douloureux restent occultés... La montagne est comme une gangue, et le dragon y est enfermé, en sommeil.
Si les souvenirs douloureux finissent par remonter à la conscience, le dragon est réveillé, il s'ébroue, s'agite, et commence à s'acharner contre la montagne...

Parfois, la solution n'est pas de tout cassez, mais de se débarrasser de ce qu'il y a "en trop"... Faire muer le dragon, le transformer en autre chose de plus léger... Un Phénix me semble une bonne allégorie.



Récemment, j'ai décidé d'arrêter de me mentir et de lever le voile sur ce qu'étaient réellement mes rapports avec mon mari...

Une longue relation de dépendance affective, flirtant avec la soumission, dans laquelle j'étais mue essentiellement par l'angoisse d'abandon, le besoin de reconnaissance et, surtout la peur que j'avais de lui, de ses colères et de sa capacité incroyable à me faire me sentir extrêmement coupable et honteuse.

Certes il ne m'a jamais frappée physiquement, mais dès les premiers moments de notre relation, il m'a menti et manipulée. Certaines personnes font ça de manière inconsciente et je ne saurais jamais ce qu'il en était le concernant.

Dès nos premiers jours de vie commune, il s'est mit à régenter mon existence toute entière, me reprochant tout écart dans les horaires, sans jamais m'expliquer le sens de ceux ci, s'emportant quand je l'interrogeais, ou m'ignorant simplement, en me regardant avec un air presque amusé, comme si j'étais trop stupide pour comprendre.

Il n'a cessé de me faire des promesses, sans jamais les tenir.

Il m'a tenue à l'écart du monde, me promettant sans cesse des sorties, des voyages, mais rien de ce que je lui proposait n'avait grâce à ses yeux et il refusait même que j'aille seule au cinéma!

Je n'osais pas aller contre ses décisions parce que ses sermons et ses reproches étaient épouvantables. Quand il se mettait en colère, c'était un autre homme, un homme terrifiant.

Il m'encourageait prétendument à aller vers les autres, mais dès que je tissais des liens avec quelqu'un, aussi superficiels fussent-ils, dès que je discutais avec d'autres personnes que lui, il me reprochait de l'ignorer, de l'oublier, de "ne rien en avoir à foutre" de lui.

Il m'a encouragée à reprendre mes études mais presque chaque semaine il se plaignait de mes horaires, comme si j'avais la moindre prise sur ceux-ci.

Il m'a poussée à travailler, mais comme pour l'université, il se montrait amer et désagréable dès que je sortais de la maison, et régulièrement, il me reprochait de le "laisser", alors qu'il "aurait pu m'entretenir".

M'entretenir... La pensée me ferait presque sourire... il ne me donnait que 200€ chaque mois, rechignait à faire les boutiques en ma compagnie et nous n'étions jamais d'accord sur ce qui m'allait ou pas... de fait, la plupart du temps il préférait des tenues d'adolescente plutôt que de femme, et ça avait finit par me mettre mal à l'aise au point que je ne le consultais plus quand je m'achetais mes vêtements. Peut être ai-je inconsciemment prit du poids également pour gommer cette image de femme-enfant qu'il appréciait mais que je détestais...

Si j'avais accepté la vie de "femme au foyer" qu'il me proposait, j'aurais été totalement dépendante de lui, y compris du point de vue de la sécurité sociale, ce qui a pourtant été le cas sur une courte période...
Être "ayant-droit" de son conjoint est une situation inconfortable, surtout lorsqu'on a pas vraiment le "droit" d'utiliser le compte commun pour effectuer ses dépenses de santé (ce qui aurait été logique, pourtant). Or, quand j'ai expérimenté ce statut, je me suis retrouvée dans la situation absurde où je devais payer les médecins à partir de mon compte courant personnel, avant que le "remboursement" soit fait sur le compte bancaire de mon mari, qui était sensé me restituer les sommes que j'avais versé.

Alain prétendait vouloir que j'aille mieux. Je ne remet pas en cause l'intention.
Il m'avait toujours connue anxieuse, avec des troubles de l'interaction et de la relation (même si on ne les avait pas encore nommés ainsi), ce qui me rendait triste et dépressive.
Mais quand j'allais en thérapie, quelle que soit la forme de la chose, il me le reprochait et me tourmentais pour me faire dire ce dont j'avais parlé en séance. À ses yeux, tous les "psys" (psychologues, psychiatres et autres...) étaient des "charlatans". Ce discours était très destructeur, car je me sentais en permanence obligée de justifier la poursuite des consultations. Et à chaque fois que je revenais à la maison, il renouvelait ses inquisitions pour savoir de quoi j'avais parlé, et de quoi je me "plaignais", comme s'il me contestait le droit d'avoir des pensées privées, tandis qu'il s'abstenait totalement quant à lui de me faire part de ses ressentis.

Alain était très habile pour jouer du bâton et de la carotte... mais plutôt pour mieux me contrôler que pour m'aider. En fait, c'était justement sa conception personnelle de l'aide qu'il m'apportait. Il ne me soutenait pas: j'étais encouragée à aller de l'avant, certes, mais dès que je m'écartais du scénario qu'il avait espéré me voir suivre, j'étais aussitôt placée en position d'accusation (de ne pas faire assez d'efforts, de me "laisser aller" et il n'était pas rare que je sois généreusement insultée et que je me sente profondément humiliée et honteuse.
Au début j'ai essayé de le contredire, mais j'ai rapidement compris que ça ne faisait que le contrarier davantage et augmenter son agressivité. Alors j'ai accepté de répéter "je suis en pleine forme", dès qu'il me demandait comment j'allais.
J'ai cédé, j'ai accepté son contrôle et je me suis pliée à sa "rigueur".

Mais quoi que je fasse, ça n'était généralement pas à la hauteur de ses exigences.

Il ne tenait aucun compte de mes besoins ni des réalités de la vie moderne. En dehors de son ordinateur et de l'utilisation d'internet, son mode de vie reproduisait singulièrement celui qu'il avait du avoir dans son enfance et son adolescence, à une époque où il vivait dans une maison sans chauffage central ni eau courante. Il se lavait chaque matin devant le lavabo, gardant le même maillot de corps pour la semaine, et prenait un bain hebdomadaire, faisant la lessive de ses sous vêtements par la même occasion, à la main.

Il n'est pas étonnant que, dans ces conditions il m'ait reproché mes douches "trop longues", "trop chaudes" et "trop fréquentes"... au point qu'aujourd'hui encore, j'éprouve des difficultés à passer par cette étape, alors qu'avant de vivre avec lui, je passais sous la douche facilement deux fois par jour...

Je ne peux pas résumer toutes ces années que j'ai laissé s'écouler auprès de lui, consciente d'être captive, sans doute sans que lui même en ait conscience, incapable de me rebeller... Parfois j'ai terriblement honte de moi.
Je suis restée parce que j'avais peur de la vie et que je pensais ne pas pouvoir survivre en dehors de ce vase clôt.

J'ai laissé Alain me mettre en cage et j'ai nourris une grande colère, contre lui ainsi que contre moi.
De quoi est-ce que je parlais, durant mes séances de thérapie? De nombreuses choses... Au début j'évitais d'évoquer à quel point je me sentais mal auprès de mon conjoint. Ensuite j'y suis parvenue, mais je restais convaincue d'être responsable de mon malheur, de mes ressentis que je considérais biaisés, convaincue d'avoir des attentes irréalistes qui ne pouvaient donc pas être satisfaites.
En fait, je me suis toujours sentie coupable et j'ai choisi d'être punie.
Cela peut paraître absurde, formulé ainsi, mais c'était un choix de facilité, pour moi : il était plus facile de rester en terrain connu, aussi violent qu'il soit, plutôt que de partir vers un inconnu bien plus effrayant.

J'ai conscience aujourd'hui que si j'avais fuis dès que j'ai commencé à comprendre que ça n'allait pas, début 2005, mes parents m'auraient soutenue. Malheureusement à cette époque là, j'étais également dévorée par l'angoisse et la honte de ne pas être "à la hauteur" à leurs yeux, de ne pas être "assez bien", et je cherchais à tout prix à fuir ces sentiments.

Je me suis cachée pendant tellement longtemps que c'était devenu un mode de vie en soit. Non. Un mode de survie, plutôt.

Toujours est-il que la maladie de mon mari a fini par me faire craquer.
Mais surtout, j'ai commencé à me libérer de mon mode de pensée erroné, fondé sur le principe que j'étais coupable (de ne pas comprendre l'existence, pour l'essentiel).

Quand Alain est tombé malade, il s'est montré de plus en plus agressif envers moi. Il répétait fréquemment une expression qui me blessait profondément, car j'y voyais de méchanceté gratuite. Il me disait "tu m'humilie!".
En réalité, il, l'a avoué ensuite, mais sans cesser pour autant d'utiliser cette formulation particulière, il voulait dire qu'il éprouvait un sentiment global d'humiliation, du fait de son état physique dégradé. Mais comme j'étais le témoin permanent de sa déchéance, il disait les choses qu'il ressentait comme si c'était moi qui provoquait ces émotions, et non sa maladie.

La maladie ayant altéré son odorat et son sens du gout, il lui était le plus souvent désagréable de manger. Mais au lieu de dire "pour moi, tout est mauvais", il me regardait avec rage et déclarait avec hargne, jour après jour, repas après repas "c'est dégueulasse". Comme si j'y étais pour quoi que ce soit. Je savais que je n'y pouvais rien, et malgré tout, jour après jour, ses mots me blessaient toujours aussi douloureusement...

Quand j'ai commencé à essayer d'aménager le quotidien pour m'adapter aux difficultés posées par la spasticité de ses membres (contractures permanentes proche de la rigidité) et l'altération de son équilibre, il a systématiquement refusé les changements. Parfois même alors que c'était lui qui en avait émit l'idée. J'avais alors droit à la litanie "tu m'humilie, t'es une salope, t'es dégueulasse", etc.
Mais quand je lui proposais de revenir à la façon de faire précédente, j'avais droit à la variante "tu comprends vraiment rien, tu es conne, tu me déteste" etc...
Quoi que je fasse, donc, j'étais en tors.

Il a fallu faire des aménagements dans la maison, certains organismes ont demandé à ce qu'on remplisse des papiers... J'aidais mais évitais de prendre des initiatives, demandant systématiquement à Alain son opinion, sa position.
Malgré tout, une fois les choses faites, il est arrivé qu'elles ne lui conviennent pas. La responsable était toujours toute trouvée... J'avais eu beau prendre toutes les précautions, le faire participer à chaque étape de la prise de décision, si une chose ne lui convenait pas, même s'il l'avait validée sur le papier, il me reprochait d'avoir manœuvré dans son dos, de l'avoir abusé d'une manière ou d'une autre, pour le persécuter et, dans son idée "le faire crever plus vite".
J'avais ma conscience pour moi. Sans compter qu'à ce moment là, j'avais fini par demander régulièrement son opinion à mon père, et il n'était pas rare que j'appelle mes parents tous les jours, à cause de cette pluie continue de reproches. Je faisais tout mon possible pour qu'Alain reste le plus autonome possible, en essayant de le lui faire admettre. Il s'y refusait et je ne pouvais rien y changer.

Imaginez un individu ayant un trouble de la personnalité obsessionnelle, vivant depuis des décennies dans un soucis extrême de perfectionnisme, ayant un soucis de bien faire poussé à l'extrême, avec un niveau d'exigence extrêmement élevé le concernant et concernant son entourage. Pensez que cette personne se soit construit des valeurs morales très fortes, avec une rigueur implacable dans le respect de ses propres règles et de ses horaires, au point d'être déraisonnablement autoritaire vis à vis des autres, et très critique vis à vis de quiconque ayant une vision divergente de la sienne par rapport à ce qui est et doit être... Ce genre de personnes veut tout contrôler et déteste déléguer quoi que ce soit, à moins qu'elles se sachent incompétentes (elles préfèreront dire qu'elles sont "au dessus de ça", ou tourner en dérision le domaine en question). Ces gens là développent généralement un mode de croyance qui fait qu'ils sont convaincu d'avoir "raison", de détenir la "vérité", et dans la grande majorité des circonstances, ils sont incapables de tenir réellement compte des avis contradictoires...
Ces personnes présentent également de grosses difficultés à exprimer leurs sentiments réels, surtout s'ils les jugent honteux ou synonymes de faiblesse et développent des stéréotypies, des masques, pour ne pas avoir à exposer aux autres leurs ressentis profonds.

Mon mari était comme ça.
Imaginez le calvaire qu'a représenté sa maladie, pour lui : perdre progressivement l'usage de ses membres, de ses sens, devenir dépendant des autres, avec les aléas que ça induit (le kiné qui n'est pas à l'heure, les interventions des aides soignants qui varient en fonction des plannings, la multiplication des interlocuteurs, ainsi que des opinions portées sur "ce qui est le mieux" pour lui.
Qu'est-ce qui restait à Alain dans ces conditions?

Moi. Le contrôle qu'il pouvait exercer sur moi.
Malheureusement, au lieu d'en faire une consolation et une ressource, au lieu de s'adoucir et de me montrer que j'étais précieuse à ses yeux, il a préféré m'accuser de tous ses maux, et, à force de promesses non tenues, de demandes inacceptables moralement et d'accusations mensongères, il fini par me convaincre que je ne pouvais plus rien pour lui, à part mourir moi même ou partir.
N'étant pas suicidaire, je suis partie.

Ce n'est que très récemment que j'ai enfin réalisé que, loin d'avoir abandonné mon mari, comme certains l'ont prétendu (même si j'aurais du le quitter, bien avant ce mariage, en fait), celui-ci m'a en fait chassée.
Alain m'a chassée de sa vue, de sa vie et de notre appartement... Je pense qu'il a cherché involontairement à se débarrasser de mon regard et de mes attentions, qu'il percevait comme humiliants.
Sa famille a malheureusement participé à mon expulsion symbolique, en me disant frontalement que je lui faisais du mal, et en m'accusant de le torturer. Probablement n'avaient-ils pas conscience de ne faire que répéter des mots, sans comprendre les mécanismes de pensée qui les avaient fait naître...
Alain disait à sa famille que je l'humiliais et le torturais, que je me conduisais de façon odieuse avec lui, pour quelle raison auraient-ils mis sa parole en doute? Peut-être en lui demandant de s'expliquer sur ses ressentis. Mais il est probable qu'il aurait refusé, ça n'était pas son genre.

Certains membres de la famille ont tout de même été jusqu'à dire que je n'étais qu'une "erreur" dans la vie d'Alain. Peut être. Mais ça, c'était une affaire entre lui et moi. À ce que je sache, les tiers, même de la famille, n'ont pas à s’immiscer dans les affaires de couple.

On m'a accusée d'avoir torturé Alain lorsque j'étais hospitalisée, en refusant de lui donner des nouvelles...
Je sais intimement ce qu'est la torture psychologique.
J'ai maintenant conscience que j'y ai été soumise pendant des années... mais je n'ai jamais répliqué, parce que j'ai toujours considéré que blesser volontairement les autres était profondément mal. A fortiori quand on utilise contre les autres leurs faiblesses et leurs douleurs intrinsèques pour ce faire.

J'aurais torturé mon mari en ne l'informant pas de mon état de santé, alors que j'étais hospitalisée en clinique "de santé mentale"? En psychiatrie, donc...

J'avais besoin de calme et j'avais besoin aussi de voir des gens, après des mois d'ostracisme, à cohabiter avec la maladie et le mépris. Car c'était ça qu'Alain me jetait au visage, jour après jour, depuis que la DCB avait commencé à faire partir en lambeau son système nerveux : sa maladie, sa souffrance, et son horreur que j'en sois le témoin.

Si Alain ou un de ses proches avait appelé la clinique pour demander de mes nouvelles, on leur aurait répondu que j'avais besoin de repos.
S'ils avaient demandé pourquoi je ne répondait pas aux appels de mon mari, on leur aurait expliqué que j'avais fais le choix de garder mon téléphone mobile éteint, au fond de mon placard, et de m'en servir exclusivement pour parler à des personnes rassurantes... et peut être aurais-je même confié aux équipes soignantes que mon mari m'appelait plusieurs fois par jour et m'envoyait des dizaines de sms.

Un harcèlement dont je m'étais plainte à plusieurs reprises à Alain.

Au bout de quelques jours, son attitude a provoqué en moi une réaction extrême de rejet: j'ai essayé de me débarrasser de mon alliance. J'ai essayé si fort, sans y parvenir tant j'avais prit de poids, que je me suis arraché la peau autour de l'annulaire gauche. L'inflammation a fait enfler mon doigt, poussant à faire craindre que je développe une infection. Un membre de ma famille a alors du m'emmener chez un bijoutier pour qu'il coupe l'anneau. Je l'ai toujours. J'aurais pu m'en débarrasser, d'une manière ou d'une autre, mais je ne le souhaite pas. Je l'avais voulue, cette alliance, je l'avais demandée. Une des rares choses que j'ai jamais demandé, et encore, deux mois après notre mariage.

Qu'en est-il aujourd'hui?

Aujourd'hui, la succession est au point mort.

D'aucuns souhaiteraient que je n'ai droit à rien, eut égard à mon statut "d'erreur de parcours", ainsi qu'au fait que j'avais "abandonné" Alain.

Je pourrais facilement répliquer que le psychiatre du CMP de Tarbes avait essayé de me faire accepter une hospitalisation au CHS de Lannemezan, en 2014, avant que nous ne quittions les Hautes-Pyrénées pour réintégrer la Charente, mais que j'avais refusé, la mort dans l'âme, parce qu'on ne me proposait aucune solution d'assistance pour Alain.
Là, je pense qu'on aurait éventuellement pu parler d'abandon.

Toutefois en février 2015, quand j'ai senti que, décidément, je n'arriverais pas à rester auprès de mon mari sans que nous ne tombions dans la maltraitance réciproque, j'ai fais en sorte de mettre mon mari en sécurité, médicalement parlant, avant d'accepter d'être hospitalisée.

En conséquence, il n'est pas question que la haine  aboutisse à me dépouiller, que ce soit dans mes biens ou dans ma dignité. J'ai au contraire tout à fait l'intention de lui faire comprendre que cette dignité est plus forte que jamais. D'autant que mon mari n'a pas été le seul à m'insulter, m'humilier et me faire subir des violences d'ordre moral. Mon mari est mort, d'autres ne le sont pas. Je pourrais nourrir un désir de vengeance, entamer des poursuites, mais ça n'est pas ce que je désire.

Je souhaite tourner la page.

Prendre conscience de l'ampleur de l'emprise qu'Alain avait sur moi et de la multitude de tortures psychologiques qu'il m'a infligé, au fil des ans, ça a été extrêmement violent.

Il s'avère que des événements récent, combinés au calendrier successoral ont "réveillé le dragon", comme certaines personnes disent... ce flot de souvenirs douloureux, qui était enfouit profondément, et qui à présent rugit en moi et me malmène intérieurement...



Je n'ai aucun désir de vengeance. Je n'irais pas cracher le feu sur les uns ou les autres, en imaginant que ça pourrait atténuer la douleur. Je ne crois pas une seule seconde que ça pourrait être d'une quelconque efficacité.

Je suis simplement déterminée à mettre un point final à l'histoire, clore cette succession de malheurs et vivre ma vie.

Je veux transformer le dragon en phénix... il s'envolera, trouvera son chemin à travers les roches et s'en ira loin, très loin de cette montagne.

samedi 17 décembre 2016

Positionnement relationnel, sexualité et polyamour.


Je continue d'apprendre à me connaître, d'apprendre à vivre en conformité avec mes ressentis, d'où la mise à jour de ce billet...
Il s'inscrit dans la continuité de celui concernant ma façon de vivre l'attachement, "l'ancrage émotionnel"...

Je ne suis pas faite pour la vie en couple.
Christophe, un vieil ami,  m'a dit un jour, il y a bien longtemps, que je n'étais pas la femme d'un seul homme.
Sur le coup j'avais plutôt mal prit cette réflexion, sans rien lui en dire cependant...
Elle impliquait tacitement que j'avais une personnalité atypique et que je resterais en marge de la société, à laquelle, à l'époque je voulais tant réussir à m'intégrer...

Aujourd'hui, je sais qu'il avait raison.
C'était il y a une quinzaine d'années.
Je ne suis pas et je ne serais jamais la "femme d'un seul homme", ni la femme d'une seule femme.

Cependant je modèrerais tout de même ce propos.
Je ne suis certes pas faite pour vivre "en couple", mais cela ne signifie pas que je n'ai pas la capacité de m'attacher profondément à des personnes, hommes ou femmes, pour des raisons diverses, mue par des émotions complexes.

Simplement je ne suis pas gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...



Je ne peux en aucun cas me définir comme polyandre ou polygame.
Je suis polyamoureuse...

Du moins est-ce le nom que l'on donne à cette façon d'être des personnes qui, comme moi, peuvent ressentir un attachement émotionnel intime envers plus d'une personne à la fois, durant la même période, sans se sentir déchiré, sans ressentir le besoin de se rapprocher de manière exclusive d'un partenaire. C'est une éthique de la relation à l'autre. Il existe des symboles de ce type de mode de vie, comme celui-ci:
L'utilisation du terme de polyamour implique une forme de militantisme que je ne ressens cependant pas. Je vis ma vie comme je ressens devoir le faire pour être en accord avec moi même. Toutefois je me reconnais dans les valeurs de non appartenance de cette description des choses. C'est la notion de polyamour qui décrit le mieux ma façon d'être et de ressentir mes relations.

En fait, en matière d'ancrage émotionnel, tant que mon lien émotionnel n'est pas brisé avec l'autre, il subsiste en moi. C'est une des raisons pour lesquelles je fréquente facilement mes "ex" quand les séparations se sont faites en bons termes. En particulier parce que je me sentais incapable de respecter l'exclusivité imposée par les "bonnes mœurs".

Pour que les choses soient parfaitement claire, il faut comprendre une une chose importante à mon sujet : j'ai été attirée très précocement par la sexualité et ai su tout aussi précocement m'informer sur celle-ci.


Il a existé une quantité effrayante de théories selon lesquelles l'éveil de la sexualité à un âge prépubère était une mauvaise chose, une forme de névrose, un "problème". Il s'agissait selon certains du signe de l'exposition de l'enfant à des "choses" auxquelles il n'aurait pas du avoir accès. Soit qu'il ait assisté à des relations sexuelles, soit qu'il ait été abusé ou que sais-je encore...

De mon point de vue, ces théories sont dangereuses en soit.
Heureusement la plupart des pédopsychiatres ont évolué dans leurs points de vue, ces dernières années.
Ouf!
J'ai du commencer à m'intéresser véritablement à la sexualité vers l'âge de 3 ou 4 ans.
C'était totalement spontané. Comme la pousse d'une graine, tombée là on ne sait comment, et qui croit...
Je n'ai pas été abusée, je ne pense pas avoir été exposée à des images particulièrement explicites. Simplement ça a piqué ma curiosité et j'éprouvais des choses, dont du désir, accompagné d'un besoin de contact physique avec les individus qui me plaisaient, un besoin sensuel et tout ce qu'il y a d'érotique.
À la différence des autres enfants de mon âge, jouer "au papa et à la maman" intégrait tout à fait une dimension sexuelle et érotique, en ce qui me concernait. Les bébés n'ont jamais été au centre de mon monde. J'ai su très tôt que je n'en voulais pas. Je suis nulligeste et compte le rester.

La discrétion dont les adultes entouraient la sexualité et ses manifestations la rendait d'autant plus fascinante à mes yeux. Ce n'est pas nouveau : l'interdit est fascinant.
Toutefois cette dimension de dissimulation était également assez perturbante, pour moi. Cela me préoccupait beaucoup et a contribué à mon renfermement sur moi même et à ma tendance à me tenir éloignée des autres. Je craignais énormément d'être "découverte" et jugée de manière négative.

J'avais compris spontanément, par observation élémentaire, ce qu'était la pudeur, même si je ne disposais pas encore du vocabulaire adéquat pour décrire la notion. Cependant j'avais aussi compris qu'il était plus judicieux de ne pas afficher trop clairement que la sexualité m'intéressait, dès la cours de maternelle.
J'avais vraiment conscience que ça aurait fait "désordre".

La sexualité, dans toutes ses dimensions a donc toujours été une de mes grandes passions, un de mes tout premier domaines d'intérêt restreint. Théorie, pratique, sociologie, identités de genre, identité sexuelle, pratiques diverses, tous les champs d'étude qui touchent à la sexualité humaine me fascinent et sont le moteur de vastes recherches et expérimentations...

J'avais deux domaines d'intérêt restreint étant enfant : la sexualité et la nourriture (consommation, préparation, puis composition, qualités organoleptiques, applications thérapeutiques...).
Cette image m'amuse tout particulièrement... c'est une sorte de synthèse intéressante, je trouve...

La lecture et l'écriture étaient les piliers de mon petit empire intellectuel.

J'ai su lire au bout de quelques semaines au CP, et rapidement, les dictionnaires et encyclopédies de mes parents ont trouvé une lectrice assidue, allant de mots connexes en expressions diverses. Les planches anatomiques des dictionnaires illustrés restent d'ailleurs imprégnées dans ma mémoire. Cette rémanence me fait sourire.

L'intérêt de ma mère pour les langues m'a aussi été très utile, avec les dictionnaires de synonymes et d'étymologie (j'aime énormément l’étymologie). Il est amusant de connaître la racine latine du mot "lapin"... Pensez à la cuniculiculture, qui est le mot désignant l'élevage des lapins, et vous comprendrez où je veux en venir...

Question sexe, l'aspect pratique de base est assez vite devenu très clair pour moi. Les organes reproducteurs, la sensibilité des organes, le principe de procréation... et je ne m'y suis pas attardée.

Tant mieux, ça m'a laissé l'occasion d'avoir des surprises ! J'ai donc découvert par la suite (très agréablement, en général) à combler mes lacunes.

L'aspect théorique me fascinait bien davantage.
L'expression "faire l'amour" m'intriguait.
Une partie de moi ne comprenait pas trop le rapport entre le sexe et l'amour...
L'amour, déjà, en soit, c'était une notion un peu obscure, comme je l'ai expliqué dans mon précédent billet... La notion de "relation sexuelle" était bien plus évidente, ainsi que tous les termes de jargon plus ou moins explicites.

La notion d'exclusivité amoureuse censée aboutir à la formation d'un couple me posait également problème, bien que j'ai été entourée d'enfants issus de parents vivant en couple mariés...
Mes parents, eux, ne formaient pas un couple très "conventionnel", apparemment, puisque plusieurs fois des condisciples nous ont demandé à ma sœur et à moi, s'ils étaient mariés (mes parents n'ont jamais porté d'alliance).
Les tâches ménagères n'étaient pas non plus "réparties" de manière "traditionnelle" à la maison (papa était aux fourneaux, maman derrière les ordinateurs et les deux maniaient la boite à outils...).

Donc, le lien entre le sexe, l'amour et la relation de couple me semblait... curieuse. Si ce n'est incongrue.
Je comprenais bien que les gens qui s'aimaient, qui étaient attachés l'un à l'autre et qui étaient en couple aient une sexualité ensemble. En revanche j'avais du mal à comprendre pourquoi la plupart des ouvrages subordonnait le sexe à l'amour. Ainsi que les séries télé, la plupart des films et pour ainsi dire, tous les médias.

La passion, après tout, c'est avant tout du désir sexuel, non ?
J'éprouvais du désir pour un garçon ou une fille (oui, j'ai su très tôt que j'étais bisexuelle, aussi, sans savoir si c'était "normal" ou pas), mais je savais que je n'avais pas envie de former un couple avec ladite personne.

Le terme de couple est même un peu dérangeant pour moi.
Je visualise des fils électriques qu'on insère dans une douille pour faire briller une ampoule. Une fois qu'ils sont ainsi reliés, ils sont "mélangés" et indisponibles pour d'autres usages...
L'ampoule brillera, certes. Tant que le circuit sera fermé, le courant circulant. Mais si on introduit un autre fil, il se passe quoi? Un court-circuit, il me semble...
 
Les histoires de "moitié d'orange" et "d'âme sœur" me perturbaient, aussi.
Ce genre de notion induit l'idée qu'on serait incomplet, tant qu'on est célibataire ou qu'on vit seul...
Moi je me suis souvent sentie, au contraire, privée d'une partie de moi même, quand je devais composer avec une seconde personne... ça me rendait mal à l'aise.

En partie parce que je n'osais pas demander à l'autre son opinion ou ses ressentis concernant mes désirs personnels orientés vers l'extérieur, c'est à dire vers une tierce personne.

Le mot couple désigne généralement une paire de choses, qui ensemble constituent une entité nouvelle avec des propriétés spécifiques. Je n'aime pas tellement l'idée de nouvelle entité. Elle est privative de libertés, selon mes ressentis individuels.

J'admets sans aucun problème l'idée d'avoir un partenaire sentimental auquel je suis attachée, ancrée. Un ami au sens le plus noble qui soit, pour moi.
Une personne que j'aime, et avec laquelle je me sens bien et épanouie.

Je n'aime en revanche pas du tout que cette notion soit cantonnée à une seule et unique relation.
La notion de "couple" au sens traditionnel ne me convient donc pas.

Honnêtement, j'en suis revenue aux déductions que j'avais trouvées vers mes 12 ou 13 ans:
L'amour n'existe pas en soi, en tant qu'émotion "pure".
La passion elle, qui est un élan fusionnel vers un autre individu, qui donne envie de connaître l'autre, de le découvrir sensuellement, sexuellement et sous toutes sortes d'aspects est une émotion réelle.
C'est une réaction biologique autant qu'émotionnelle.

Mais cet état passionnel ne dure pas. C'est comme les saisons, les choses évoluent...

Qui plus est, il n'est pas non plus indispensable pour qu'une relation se crée entre deux personnes qui s'apprécient, se respectent et se désirent... Et cette relation n'aboutit pas non plus forcément sur une relation "de couple" au sens traditionnel (vivre ensemble, se jurer fidélité et exclusivité, bla bla bla...).

Quand l'état passionnel existe, il fini toujours par muter... Soit il disparaît, soit il est remplacé par un mélange spécial de sentiments et d'émotions tournées vers l'autre: c'est cela que la plupart des gens appellent l'amour. C'est ce que, moi, j'appelle l'ancrage émotionnel, composé d'une multitude d'éléments variables à l'infini. Les relations interpersonnelles sont des kaléidoscopes. Selon ce qu'on y introduit et les mouvements que l'on donne aux choses, les résultats sont aléatoires et infinis.


L'amour n'est donc rien d'autre qu'un mélange d'émotions diverses et variées. C'est une construction.
Les mélanges d'émotions sont propres à chaque individu, envers chacune des personnes qu'il côtoie, le désir peut ou ne pas être présent.

Ces sentiments peuvent être ceux de la reconnaissance, de l'attachement, du respect, de la fascination, de la curiosité, du désir (oui, il est souvent là), ou encore une impression d'être redevable (ce sentiment en particulier crée généralement des relations malsaines). Mais ils peuvent aussi être faits de dégout, de malaise, de peur, de honte, et de désir. Tous les mélanges sont possibles et envisageables.

Les sentiments qu'on éprouve pour une personne donnée constituent donc une figure en mouvement perpétuel. Comme lorsqu'on regarde dans un kaléidoscope.

Mais comme ce mélange est si complexe, selon la personne donnée, comment est-il possible, alors, d'aimer vraiment une seule personne à la fois?

Je dois être terriblement cinglée ou avoir l'esprit beaucoup plus large que la majorité de mes contemporains...

Est-ce que c'est aimer que de souhaiter que l'autre ne soit plus libre d'être lui même ? Qu'il fonde un couple avec soi, s'enferme dans la bulle du "couple légitime", une bulle par laquelle les deux protagonistes se retrouvent finalement circonscrits ?
Pas selon ma façon de ressentir des choses.

Je suis polyamoureuse, donc...
Pour être plus claire, je ne m'inscris pas dans une logique de relation de couple et je tiens absolument à mon statut d'individu autonome. Cela même si je peux avoir des relations impliquant un fort attachement avec une ou plusieurs personnes. Cependant, j'ai besoin que le sentiment de confiance soit réciproque, et dans le cadre de ce type de relations, ça signifie tenir compte de ce qu'éprouvent les autres.
De fait, c'est plus "facile" de se positionner dans une relation "monogame" non exclusive, en tenant compte de l'avis d'un partenaire privilégié, plutôt que d'avoir deux ou trois relations en parallèle.

Le polyamour, pour moi, signifie donc plutôt que j'aime à ma façon toutes les personnes auxquelles je tiens, et qui n'appartiennent pas à ma famille.
Dont certaines avec qui j'ai des rapports plus intimes.

Finalement, si on y réfléchit bien, je suis non exclusive en matière de relations "sentimentales", mais également en matière de relations tout court.
Comme tout le monde.

En fait, même si je me suis efforcée de respecter les "normes sociales" en la matière pendant des années, je n'ai jamais vraiment bien compris en quoi il serait mal de désirer une personne avec laquelle je ne ressens pas un besoin de développer un quelconque lien d'attachement émotionnel.
Le désir fait partie de la biologie humaine.
La libido est naturelle, le plaisir l'est aussi.
C'est le principe des sexualités ludiques, qu'il s'agisse du libertinage ou d'autres formes de modèles alternatifs.

Cependant la confiance réciproque des personnes auxquelles je tiens reste très importante pour moi.

Il faut comprendre que la jalousie est un sentiment qui m'est un peu étranger.
Je peux me sentir envieuse de certaines choses, éprouver une sensation de manque parce que quelqu'un que j'aime est absent, mais je ne vais pas me sentir jalouse, spoliée, volée ou je ne sais quoi parce qu'un de mes amis, même le plus proche, a ou a eut, une autre relation avec une autre personne.
On ne me prend rien, à ce que je sache, puisque les gens, les émotions et les expériences de vie ne sont pas des choses "palpables" qu'on peut posséder...
Du moment que cela se fait dans un cadre de sécurité et de respect mutuel, l'autre n'a t'il pas droit lui aussi d'aimer la diversité ?
En quoi serait-ce mal ?
Qui suis-je pour en juger ?


L'important reste la confiance mutuelle et le respect de cette valeur. 

Je respecte les personnes qui ne partagent pas mon type de point de vue et j'évite de les laisser se lier à moi : je sais aujourd'hui que je les blesserais, et je n'aime pas ça.
C'est pour cette raison que j'essaie de faire en sorte de fréquenter des individus qui partagent ma façon de voir les choses et de m'éloigner de ceux qui n'ont pas la même ouverture d'esprit que moi.

Mais tout ne tourne pas autour du sexe dans ma vie.
Les relations de franche camaraderie sont extrêmement plaisantes.
😊

Il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec lesquelles je crée des liens étroits, de quelque nature que ce soit, en fonction des émotions réciproques... Et il y a également des personnes qui m'attirent sexuellement, pour des raisons diverses, mais avec lesquelles je n'ai pas forcément envie, justement, de créer du "lien social". Ni de passer à l'acte, au risque de le regretter par la suite, parce que je sens que quelque chose "cloche".

C'est une manière d'être complexe, mais j'ai toujours été ainsi intrinsèquement.
Je ne l'ai en revanche pas toujours assumé. Entre ce que me dictait mon âme et les attentes de la société, qui envahissaient mon esprit, j'étais coupée en deux...

Je suis libre, à présent.
Je ne suis pas seulement attirée par les personnes ou les corps, mais également par les personnalités. Quelqu'un qui penserait que je suis une fille facile, se tromperait lourdement sur mon compte.

Il peut m'arriver d'avoir un désir impérieux pour une personne, mais c'est finalement rare.

Ce que j'aime, c'est le plaisir de la découverte, d'échanger avec les autres, de savoir qui sont les gens... Ensuite si je peux partager quelque chose avec une personne qui m'a tapé dans l’œil, tant mieux... Si ça n'arrive pas, je suis heureuse malgré tout.
Je ne vois pas ça comme une "chasse", mais simplement comme une potentialité, et une façon d'être.
Parfois je ne me trouve aucun "atome crochu" avec les personnes que j'ai face à moi, et ça ne va pas plus loin.

Pour en revenir au désir, aux émotions et à mon choix de style de vie, mon vécu particulier des émotions me mène à ressentir des choses très puissantes... c'est comme si côtoyer une personne en particulier colorait mon âme de pincées d'émotions diverses, en variations infinies.

En côtoyer une autre, partager avec elle mon affection, ma tendresse, mon attachement, mon désir, mon respect, ma confiance, fera naître une autre palette, un nouveau tableau, de nouveaux tourbillons de pigments...

Une palette d'émotions spécifique, liée à une personne spécifique, ne changera en rien ce que me font éprouver les autres personnes pour qui j'ai des sentiments d'amitié, d'attachement, de désir et plusieurs de ces centaines d'émotions qui peuvent exister.

En cela, toutes les personnes que j'ai appréciées et aimées sont restées ancrées en moi.
Sauf celles qui m'ont trahie.
La trahison pour moi, c'est une violation du respect, de l'égalité et l'honnêteté, de mon individualité et de mon droit fondamental à l'autonomie.

La valeur absolument essentielle pour moi, pour qu'une relation soit positive est le respect, qui va de paire avec la confiance. Une personne pour qui j'ai un attachement et qui me respecte, m'écoute, tient en compte mes remarques ou mes besoins va obtenir la même chose de moi.
Mon respect et ma confiance.
Je vais lui demander son avis dans certaines circonstances, surtout si je ressens quelque chose pour une autre personne, et je vais en tenir compte.
Nous serons amis, camarades, partenaires et nos sentiments seront sains.

Si la personne refuse systématiquement que j'ai une vie en dehors d'elle, aucune confiance ne pourra s'installer durablement. 

De même, si a un moment donné je sens que cette personne n'a pas ou n'as plus pour moi ce sentiment de respect, même si elle prétend l'avoir, qu'elle prétend m'aimer, mais me fait sentir que mes désirs, mes opinions, mes attentes ne sont pas "respectables", qu'elle les désapprouve systématiquement ou qu'elle me cache des choses dans le but précis que je les ignore, je vais le sentir très vite...
Et je vais me détourner d'elle.

Je différencie le fait de ne pas dire certaines choses du fait de mentir par omission, parce que chacun a droit à sa vie privée, son jardin secret (ne pas dire). Le manque de respect vient avec le mensonge, avec le fait de cacher délibérément des choses, comme son identité, voire de carrément dire des choses fausses, induisant les autres dans l'erreur et la confusion (ce qui peut parfois constituer un danger réel).


Il m'arrive de ne pas parler de certaines choses à certaines personnes, parce que ma vie n'appartient qu'à moi et que certaines informations me concernant ne présentent pas d'intérêt à être connues de mes interlocuteurs.

Si la personne que j'ai en face de moi estime le contraire, ça la regarde.
Je me considère comme une personne honnête et franche.
Si on m'accuse de mentir par dissimulation sur certains points, alors que c'est faux, je vais me sentir agressée. C'est très désagréable mais surtout, ça révèle l'absence de respect et de confiance réciproque.

Le respect, c'est donc aussi le fait de me respecter en tant que personne, de respecter mes opinions, mes valeurs, mes sensibilités, ma volonté, mes désirs (charnels ou autres).
Et mes non-dits.

Une personne qui ne me respecte pas en tant que personne, n'a rien à faire avec moi.
Que ce soit dans ma vie quotidienne, amicale ou intime.

Je me suis trouvée plusieurs fois dans des situations où des personnes m'ont clairement fait sentir qu'elles ne me respectaient pas. J'ai mis du temps à apprendre à m'affirmer, mais je sais désormais faire.

Ces personnes, je les laisse derrière moi, avec le passé, et je continue d'avancer sur mon chemin de vie. Mes capacités de résilience m'étonnent, désormais.

Dans ma vie, j'ai aussi rencontré des arnaqueurs, des mythos, et deux ou trois tarés. Des personnes qui m'étaient toxiques.
Je les ai évacués de ma vie.

Certes, j'ai un positionnement relationnel qui est divergent de celui de la société dans laquelle je vis, mais il faut comprendre que c'est une forme de respect vis à vis de moi même et de ma façon de ressentir les choses.

J'ai fais des erreurs par le passé, je l'ai dis et je l'assume.
C'est la moindre des choses.
J'ai eu des relations "de couple", je me suis mariée, et je servais même des "je t'aime" en salve comme si cela prouvait la profondeur de mes sentiments. C'était mièvre et excessif, mais j'agissais ainsi parce que je ne savais pas comment faire autrement pour être conforme à une situation que je ne "sentais pas". J'étais pourtant totalement sincère !
Mais ça n'était que la projection de ce que je pensais devoir faire.

J'ai aussi fait des choix de facilité ou de fuite, en me "mettant" avec quelqu'un pour échapper à des situations conflictuelles ou désagréables. Ce n'est pas une bonne chose. C'est malsain pour la relation et pour les personnes qui y sont impliquées.

En agissant ainsi, je ne me respectais pas et je n'induisais pas non plus de respect mutuel dans la relation, car je restais avant tout dans la fuite d'une autre situation.
J'essayais de "compenser", par des cadeaux, comme des offrandes, même si je restais mal à l'aise face à une situation clairement dysfonctionnelle. En fait, toutes les fois où j'ai véritablement vécu avec quelqu'un, je fuyais autre chose. Or cette situation n'a existé que deux fois, en comptant mon mariage.
J'avais besoin de me sentir aimée... mais je ne m'aimais pas assez moi-même. Pour aimer vraiment, je crois qu'il faut s'aimer d'abord.
Je crois avoir enfin fait ce pas immense vers moi même, récemment.


Je pense qu'il est mieux de prendre conscience de ce genre de choses à 34 ans que jamais.
Je ne peux pas refaire le passé, alors autant me tourner vers l'avenir.

Aujourd'hui, j'assume mon style de vie.

La sexualité fait partie des éléments stabilisants dans mon équilibre psycho émotionnel.
J'apprécie de fréquenter une certaine catégorie de personnes, qui partagent parfois le même type de points de vu que moi, ou qui, tout au moins, s'en montrent respectueuses.

J'essaie d'être cohérente avec ce que je ressens, avec mon besoin de liberté, qui dépasse très nettement les limites de la morale conventionnelle.
Je me suis toujours sentie au delà de cette morale.
J'ai toujours aspiré à avoir une vie libre.

Une vie de femme libre, hors de la notion normalisée du couple "traditionnel".
Un vie libre, mais dans laquelle je m'efforce d'être respectueuse des ressentis des gens que j'aime.
Une vie libre, mais entourée de gens respectueux de la personne que je suis, et de mes besoins particuliers, qui sont complexes.

J'ai longtemps cru que de telles personnes étaient rares, mais elles ne le sont pas tant que ça...
J'ai vraiment choisi mon mode de vie, et je constate à quel point j'avais raison d'y aspirer, car il me convient parfaitement.

En mon fort intérieur, je savais avant l'âge de 10 ans, que c'était cette façon d'être qui me conviendrait le mieux. Cependant je n'en avais ni les moyens intellectuels, émotionnels ou financiers.
J'ai connu très tôt quelles étaient mes valeurs et je savais qu'elles étaient en décalage total avec le monde dans lequel je vivais.
C'est une chose pénible à affronter.
Je me suis donc efforcée de rester discrète autant que possible dans mon enfance, mon adolescence, et le reste du temps. Jusqu'à il y a peu de temps.

Mais je n'étais pas épanouie.

Même si j'ai cherché à me fondre dans le moule, à disparaître dans la masse, durant des années, aujourd'hui, j'ai fait le choix de m'accepter, telle que je me ressens.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien.
J'ai des amis qui me comprennent et avec qui je n'ai pas à me cacher derrière des masques.

La vie de couple n'est vraiment pas pour moi, et pourtant il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec qui j'apprécie de passer du temps et de partager des activités diverses...
Peut être formons nous des "sortes" de couples.
Si ça peut faire plaisir à certains...

Moi je pars de la base que nous sommes avant tous des amis, que nous nous faisons une confiance mutuelle et que le courant "passe", entre nous.
Le reste, qu'est ce que ça peut faire ?

J'ai su très tôt que la sexualité a été artificiellement reliée et codifiée en lien avec le mariage monogame, pour des motifs culturels, liés à des questions religieuses et patrimoniales.
La biologie quant à elle oriente les partenaires compatibles génétiquement, dans un but de reproduction. Je ne souhaite pas me reproduire. Je laisse ça à ceux à qui ça fait vraiment envie.

Mon bien être est la chose qui m'importe le plus.
En respectant autant que possible celui des autres, mais sans me sacrifier pour eux pour autant.
Si je sens que quelque chose va m'être agréable sur le coup mais me faire souffrir par la suite (regret, sentiment de culpabilité...), j'évite de passer à l'acte.
Je suis devenue plus réfléchie.

J'ai appris avec le temps à exprimer mon accord ou désaccord, même si ça a été compliqué, du fait de mes difficultés dans les relations interpersonnelles.
J'ai fait d'immenses progrès ces derniers mois dans ce domaine.

Je ne regrette rien de ce que j'ai pu vivre ces 20 dernières années.
Tout a son importance, le bon comme les ratés.
Il y a "du lourd", pourtant, dans mon passé.
Mais c'est du passé. C'est trop tard, maintenant... et pas pour des histoires de délai de prescription... Et c'est fini, la résilience est passée par là et j'en suis sortie renforcée.


Ma psychiatre connait mes principes et pratiques et elle ne semble rien y trouver de malsain (je suis simplement fortement susceptible d'être neuro-atypique, et un tantinet névrosée, ne vous inquiétez pas tout est sous contrôle).

Elle sait bien que tout ça ne constitue pas mon seul centre d'intérêt...

Que ceux qui pensent sincèrement qu'on ne peut pas être heureux en vivant seul... n'ont qu'à vivre en couple et se taire quant à ce qui concerne les autres.

C'est une affaire de gouts, et comme chacun sait, les gout et les couleurs, ça ne se discute pas.
Après mes rares et désastreux essais, je suis certaine de mon choix de vie et je sais parfaitement que je préfère nettement le "chacun chez soi, et on est libre de faire ce qu'on veut" plutôt qu'une "vie de couple".
Ce n'est vraiment pas le genre de chose que j'apprécie.

J'aime avoir des amis, en qui j'ai véritablement confiance...
Au masculin, au féminin et au pluriel...

Et puis ne pas avoir de vie de couple (vivre ensemble), ça ne signifie pas pour autant ne pas vouloir de relations de couple...
😉

En dehors de ça, j'aime ma solitude, ma liberté de choix, ma liberté d'aller et venir, mon droit à rester chez moi pépère, ou à sortir faire des rencontres ou pas, ma liberté absolue de pouffer de rire en lisant "Cinquante nuances de Grey" ou "Harry Potter", tout en écoutant du jazz, du hard rock ou de la techno-trance...
Bref, profiter de mon "chez-moi" et faire ce que j'ai envie, sans avoir à en référer à une autre personne. Même s'il m'arrive de prendre conseil auprès de mes amis. Parce que j'en ai besoin.

Je peux enfin être la personne que j'ai toujours été, et être moi-même avec des personnes auprès desquelles je n'ai pas besoin de me "limiter" à une imitation de moi-même. Je peux aussi partager avec elles des moments tout simples pendant je ne me sens pas obligée de faire semblant d'être quelqu'un d'autre...

Cette liberté n'a pas de prix, c'est un vrai trésor.
Au delà de tout, cette partie de ma personnalité me plait et je suis heureuse de pouvoir la laisser s'exprimer en étant respectée. Je me sens épanouie...