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jeudi 26 avril 2018

Le vert coule par la fenêtre et l'eau salée dans mon coeur

Il y a bien des années, j'écrivais des textes très poétiques...
Je ne sais pas trop quand ni comment j'ai arrêté, mais c'est comme ça.
J'aimais la fluidité des mots qui s'écoulaient sans filtres, sans recherche, exprimant ce que je ressentais, ce que je voyais, de qui passais par tous les filtres de mes sens (ou l'absence de filtres). Peut être que je me suis fermée à cause de la saturation du monde, du bruit, du trop plein de stimuli.
Avec les temps, j'ai pris conscience de mes limites extrêmes et difficiles à dépasser. Parfois faciles, d'autres fois non...

Cette fois ci non.

Il y a quelques jours Svetlana, travaillant à la MJC Louis Aragon d'Angoulême m'a contactée pour me proposer de participer à des ateliers d'écriture. La chose était ainsi présentée. Mais les choses étaient faussées. J'étais partante pour un atelier d'écriture, oui. Malheureusement ça n'était pas le projet réel.

Le projet est vraiment super et je le soutiendrais avec bonheur. Malheureusement je ne peux pas y participer. Je ne suis pas capable, en l'état actuel des choses, de participer à un tel projet.

Fanfare de mots...
Voilà le projet porté par Didier Vergnaud (éditions "Le bleu du ciel") et David Christoffel (voir sur France Culture et autres).
L'atelier d'écriture n'est qu'une partie du projet.
Il s'agit en réalité d'écrire une partition de mots, pour des récitants ou lecteurs, participants à une fanfare, avec un chef d'orchestre. Les auteurs-participants étant organisés comme des instruments : tambours, fifres, clairons et grosses caisses.
Le projet se fait en partenariat avec des élèves de seconde du lycée Marguerite de Valois (lycée que j'ai fui en 1999).
Il faut écrire, certes... mais en binôme, avec des personnes qu'on ne connait pas et qui ne nous connaissent pas, et en plus dire un texte en rythme de marche.
Ce concept est trop complexe à mettre en place pour moi.

Je suis capable d'écrire une partition poétique, une suite de mots fluide et quelque peu surréaliste ou dé-réaliste. Cependant j'ai une faible tolérance au travail en groupe, surtout lorsqu'il s'agit de créer, ce qui est davantage une activité individuelle pour moi. Mais dans le cadre d'un groupe de huit personnes c'est très différent. Très difficile.

Hier donc, j'ai participé à la première (et pour moi la dernière) session de l'atelier d'écriture destiné à donner vie à cette fanfare de mots qui se "produira" le 02 juin au matin sur le marché Victor Hugo d'Angoulême, et la soir à la Médiathèque de quartier à Ma Campagne (Angoulême).

Malheureusement, si entendre David Christoffel parler de son travail de poète et de joueur de mots à été enrichissant, le passage au travail d'écriture a été un calvaire. J'ai très vite basculé dans l'anxiété, puis dans l'angoisse. Je suis entrée en mode "blocage", trop angoissée pour écrire ou être rationnelle.
Qui plus est, mon binôme était par trop "maternelle" vis à vis de mon angoisse, m’empêchant de fait de désamorcer ma crise d'angoisse. Cherchant à me "rassurer", elle m'a seulement infantilisée, ce qui m'a plutôt mise en colère, ajoutant une émotion violente à une autre.

Le vert coule par la fenêtre, je me cache dans les bruits et l'eau salée des larmes coule dans mon cœur. Pourtant la joie, elle, coule dans mes veines. Joie soleil radieux d'espoir. Malgré la bêtise humaine face à ce que les gens ne comprennent pas et sont trop imbus d'eux même pour essayer de comprendre.

Car là a été le nœud du problème, hier : la méconnaissance de ce qu'est une maladie psychique aussi répandue que les troubles anxieux ou dépressifs.

La personne avec qui j'étais sensée travailler semblait tout à fait cultivée... mais pas sur ce genre de problématique.

J'avais exposé d'emblée mes troubles anxieux sévères dès le début de l'atelier. Principalement parce que je doutais être capable de participer à la fanfare de mots en place publique. Cependant je n'allais tout de même pas faire un exposé détaillé sur ma maladie : si les gens souhaitent savoir, il n'ont qu'à me poser des questions. S'ils ne s'y intéressent pas, à quoi bon?

La dame avec qui j'étais en binôme n'a posé aucune question. Face à ma détresse extérieurement visible, elle a prononcé les mots vains qu'ont raconte à un enfant qui a peur du noir.
Je connais ma maladie, les facteurs d'anxiété, je savais que je n'avais pas ma place dans cet atelier mais j'étais gênée de le quitter, et piégée dans mon tumulte intérieur et dans l'activité créatrice du groupe, je ne savais guère comment partir honorablement.
La femme assise à ma gauche, loin de m'apaiser, me traitait vraiment comme une enfant, comme si mon attitude de repli lui laissait à penser que j'avais besoin qu'elle veille sur moi comme une poule sur un œuf. Loin de "prendre soin" de moi, elle m'enfonçait.

Quant Mr Vergnaud a constaté que j'étais dans un tel désarrois, il s'est enquit de savoir ce qui se passait. Très normalement, il m'a suggéré de quitter l'atelier. Pragmatique, il savait visiblement que si j'étais en difficulté, ça ne pourrait pas marcher. Je lui en suis reconnaissante.

En revanche, mon binôme, certainement pleine de compassion mal placée a trouvé le moyen de me demander si je devais prendre des médicaments, comment je rentrais chez moi et si j'avais besoin d'être raccompagnée...

Là, ça a été la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. Stupidité humaine ordinaire.
"Je souffre d'une maladie psychique que je connais bien et que je sais gérer, merci. Je ne suis pas handicapée mentale!".

Visiblement, pour certains, la confusion est facile.

Je vais avoir 36 ans, j'ai eu tout ce temps pour apprendre à me connaître, apprendre à gérer mes troubles anxieux.
Je sais que je passerais probablement le reste de ma vie sous antidépresseurs, seul médicament qui stabilise mon état.
Je connais mes difficultés intrinsèques et je sais quand je peux essayer de repousser mes limites ou pas. Le fait est que j'aurais sans doute pu rester dans le projet "fanfare de mots" si cette dame cultivée et certainement "bien sous tous rapports" ne s'était pas montrée aussi bête à mon égard. Car c'était véritablement une démonstration de bêtise, cette façon de m’envelopper de paroles doucereuses ultra protectrices.

À aucun moment, cette dame n'a cherché à savoir ce dont j'avais besoin. Elle a simplement supposé que j'étais "fragile" à cause de ma crise d'angoisse. De fait, elle est devenu exaspérante.

Bref.
Je suis partie, agacée.

Je suis bien, là. Douleurs ordinaires des courbatures dans les cuisses, douleur de vie et de mouvement. Bleu du ciel qui caresse les toits de tuiles de lumière printanière. Façades éclatantes de calcaire, éblouissantes de blanc. Vrombissement sourd d'un aéronef de passage. Mélodie des trilles à plumes, fondues dans le rose et blanc des pétales épanouis. Vert et blanc et bleu qui coulent par mes fenêtres, se déversent dans la blancheur de mon intérieur, dans le vide accueillant de mon moi intérieur, qui se déplie et s'étire en chat paresseux. Dos rond, dos étiré, griffes plantées dans un arbre imaginaire déployant une fragrance miellée de résine.

Tout à l'heure, je cesserais d'être chat et redeviendrais une femme, sur ses deux jambes, pour aller voir des gens qui me comprennent, rue saint Ausone...

samedi 19 août 2017

Trop parler faciliterait l'incompréhension ?

Moins les gens que je fréquente en savent sur ma vie, moins il y a de risques de problèmes d'incompréhensions et de quiproquos.

Ma vie personnelle ne regarde pas la plupart des gens que je fréquente dans la vie.
L'amitié est un type de relation qui prend des mois voire des années pour se construire donc, hors de ce cadre, en dire le moins possible.

En cas de questions de la part des personnes que je "connais" simplement, répondre de manière fermée par oui ou par non, sans entrer dans les détails, et si les questions sont plus précises, prendre des raccourcis, faire des ellipses, voire commettre des omissions.
Dans tous les cas, ne pas "raconter ma vie".
C'est une vilaine habitude.
Au mieux les gens s'en foutent, au pire, ils peuvent essayer de s'en servir contre moi et surtout, souvent c'est plutôt mal perçu.

Ha et puis aussi : éviter de chercher à susciter une certaine intimité avec les gens juste parce que je me sens seule (ce qui me conduit à me confier et en avant la galère!). Qui plus est je suis généralement déçue, donc... inutile de me perdre dans les nébuleuses de mon histoire personnelle.



Trop parler de moi aux gens que je fréquente superficiellement facilite souvent leur incompréhension me concernant...!

Et ça, parce que :


Les gens qui ne me connaissent pas, ou qui ont une vision superficielle de ma personnalité commettent souvent des erreurs de jugement me concernant.

Il s'agit en fait généralement de problèmes d'incompréhensions réciproques et de quiproquos quant à ce que les uns et les autres pensent ou croient que je pense, ou ce que je crois qu'ils pensent.

En outre mes idées, même si elles suivent une trame générale "stable" ont tendance à varier en fonction de mon état d'esprit, des événements auxquels j'ai été confrontée, des personnes que je fréquente et de l'attachement que je leur porte et d'une foule d'autres "détails".

Je n'ai jamais réussi à me "faire" au discours pourtant récurent selon lequel je serais une menteuse et que je reviendrais sur ma parole.

En général, les personnes qui me tiennent ce type de discours sont des personnes pleines de rigueur morale (quelle que soit cette morale) et dont les idées sont fermement ancrées, ne variant que très peu dans le temps. Je dirais que ce sont des gens sur qui les variables extérieures ont peu d'influence quant à leur manière de penser. Du moins c'est l'impression qu'ils me donnent.

Il y a encore peu de temps, j'étais souvent très blessée quand je suscitais de telles réactions.
Je ne les comprenais absolument pas et les trouvais donc profondément injustes et injustifiées.

Aujourd'hui, je comprend un peu mieux cette façon de voir les choses, et même si je suis encore blessée (je ne peux pas m'empêcher de ressentir cette souffrance intime), je comprend davantage ce type de point de vue, et surtout, d'où il sort (c'est à dire pas du chapeau d'un magicien).

Les choses sont à la fois simples (pour moi, parce que je me connais) et extrêmement compliquées à expliquer.

Il est très fréquent que je ne comprenne pas les gens, leurs intentions, leurs attentes...
Pendant très longtemps (et même encore parfois), j'ai fais en sorte d'adapter mon comportement en fonction de ce que je pensais être les attentes des autres (c'est idiot et pas du tout rigoureux). Et ce pour la raison simple que je ne savais pas vraiment quelles étaient mes attentes et mes volontés propres.
Je ne suis pas aussi "ancrée" dans mes positions que la plupart des gens. Y compris ceux qui n'ont pas d'opinions ou de valeurs.
Je me sens un peu comme un palétuvier... Ces arbres qu'on trouve dans les mangroves, qui ont la particularité de ne pas véritablement s'enraciner. Ils ne sont véritablement fixés à la mangrove elle même que lorsque leur système racinaire s'entremêle à celui des autres arbres. Sans cela, il arrive qu'on en trouve des solitaires, allant à la dérive, bien en vie, mais changeant d'emplacement avec les flux et reflux des marées...


Pendant la plus grande partie de ma vie j'ai été ballotée entre des incitations à avoir mes propres idées, envies et volontés, et des comportements agressifs venant contredire ces incitations (mes idées, envies etc étant jugée comme n'étant pas les "bonnes" par tel ou telle autre).

C'est compliqué de se construire quand on est tiraillé entre l'idée qu'on a droit à être un individu à part entière (une individualité) et celles, induites par des tiers ou par des expériences de vies, que notre état est "non conforme" aux attentes des autres... surtout quand on est tenaillé par la peur de déplaire.

La vérité est que je commence à peine à savoir qui je suis, ce que je veux ou pas, ce que j'aime ou non, quelles sont mes opinions sur tel ou tel sujet, quels sont mes vrais besoins, quelles sont mes envies, et parmi celles-ci, quelles sont celles qui sont compatibles avec mes besoins.

Je pense que la plupart des gens se construisent sans avoir besoin de penser à ce genre de choses... Ils acquièrent une maturité émotionnelle et intellectuelle via des automatismes, qui s'inscrivent spontanément dans leur mode de fonctionnement général. Ils tracent leur route, quelle qu'elle soit.


Je ne suis pas comme ça. Je ne dispose pas d'automatismes similaires. En fait je bricole et je bidouille ma conduite au fur et à mesure, en m'efforçant de rester sur le chemin, peu importe lequel, pour peu qu'il ne me conduise pas dans un ravin ou une impasse...


Bref, je commence à peine à "trouver le cap".

Jusqu'à il a bien peu de temps, j'étais constamment perdue et hésitante.
J'en suis encore à faire des essais et des erreurs et à ne pas apprendre de mes erreurs, et donc les reproduire. Pire qu'un gamin, quoi!

Bon, en fait, je n'en suis plus tout à fait encore là.
Cependant, même si je suis désormais plus attentive à mes erreurs, de sorte que j'arrive à me concentrer pour les corriger, je dois quand même apprendre. Or apprendre des comportements sociaux à trente-cinq berges, c'est difficile et parfois vraiment douloureux.

Pour me connaître moi même et acquérir les "bons" automatismes, j'ai besoin de points de référence clairement enregistrés, compris et assimilés.

Sur certains points, ça me demande un effort intellectuel intense, qui inclut éventuellement de prendre des notes écrites et de les réviser. Carrément la honte...😖

Merveille des merveilles, j'ai enfin compris que je devais aussi trouver des compromis entre mes envies et mes besoins, ou entre mes envies et certains éléments extérieurs qui me tiennent à cœur...
Vraiment la honte.😣

De tels compromis impliquent parfois une grande frustration, mais je pense que ça fait partie de la vie et que je dois l'accepter au lieu d'essayer de contourner le problème, parce que... ben.. je ne sais pas franchement tricher. En tout cas ça m'arrache les tripes, donc tant qu'à faire, je préfère m'abstenir.😱

Je trouve humiliant de devoir avouer à certaines personnes auxquelles je tiens les tiraillements que j'éprouve entre mes envies divergentes. Les difficultés que j'éprouve à faire des choix constituent une grande source d'angoisse.

Il est fréquent que je me dise que l'inaction, l'inertie et l'enfermement constitueraient une solution simple et facile. Sauf que je n'en veux pas. Ça n'est pas une vie, ça, alors que je veux vivre, justement, m'épanouir.

Donc je dois faire des choix.
Comme je tâtonne, je fais des erreurs et parfois j'en souffre, mais j’apprends.
Je me connais mieux et je connais mieux les autres.
 
J'essaie de sortir des vieux schémas où je voulais me protéger à tout prix des sentiments désagréables (sans gros succès, d'ailleurs).

Comme j'ai encore peur de ce que les personnes auxquelles je tiens pourraient penser de mes comportements, à présent j'essaie de leur en parler, au lieu de laisser planer le doute. Si je ne suis pas sûre d'avoir bien compris, je demande des éclaircissements et surtout j'explique pourquoi je ne comprends pas (parce que je sais que je fonctionne d'une manière différente et que les autres peuvent ne pas comprendre... que je ne comprenne pas!).
Je ne sais pas comment font les gens "ordinaires" pour gérer les interactions sociales et leur diversité. Il paraît qu'il y a quelque chose d'inné que je n'ai pas... et ça se greffe pas, apparemment.
J'aimerais sincèrement mieux comprendre les autres, mais je pense que je me suis beaucoup trop entravée ces dernières années par mes tentatives de compréhension internes...


Ne pouvant pas fonctionner comme la majorité des gens, je dois régulièrement mettre en place des comportements adaptatifs destinés à pallier mes défaillances.
Je dois apprendre à contourner mes problèmes de perception sociale, parce que je ne veux plus continuer à me mettre dans des situations conflictuelles simplement parce que je n'ai pas su prendre la mesure de mes actes.
Je comprend mal les gens. OK.
J'oublie certaines choses les concernant alors qu'elles sont parfois essentielles pour les respecter. Et m....!

Quand je parle de défaillances dans ma perception sociale, je veux dire que je n'arrive pas à comprendre les gens, leur façon de fonctionner, de penser... c'est une chose qui m'est généralement complètement étrangère.

Ceci me place parfois dans des situations de grande confusion et de détresse psychique.
Ça s'est atténué avec le temps, mais c'est toujours très présent.

Généralement, les personnes avec lesquelles j'éprouve encore ce genre de confusion sont précisément celles auxquelles je suis la plus attachée, avec lesquelles j'ai des relations humaines réelles (et non superficielles).
Les relations superficielles, à faible investissement émotionnel, et sans partage relatif à mon identité, mon histoire, mon vécu, mes "valises" me posent rarement des problèmes. Ou alors c'est parce que la relation est de toute façon destinée à rester superficielle, parce qu'elle a une nature professionnelle par exemple.

Malheureusement, j'ai longtemps eu la mauvaise habitude de partager de nombreuses informations sur moi avec les autres. J'essaie de ne plus le faire, ou du moins de prendre des raccourcis (très, très raccourcis, si possible).🙊

C'est important, parce que j'ai fini par comprendre que c'est humain d’inférer toute une suite de conclusions et comportements face à ce que dit ou montre un autre être humain. C'est de la psychologie sociale de base.😏
Mouais... mais moi je tend à justement à pas trop tirer de conclusions, genre je pars du principe que même si untel me dit des trucs sur sa vie, ça me permet pas de savoir qui il est, ce qu'il aime, ce qu'il attend de la vie, de moi ou de son taf...

Sur la base de la psychologie sociale de base, fondée sur le plus grand nombre, ce que je montre de moi influence pratiquement systématiquement la perception et l'attitude des personnes avec lesquelles j’interagis.

À plus de 35 ans, j'ai fini par comprendre que, si je n'y prête pas garde, lorsque je parle de moi, de mon vécu, de mes émotions... ou bien en fonction de ma façon de m'exprimer et de me comporter... le tout passant par le prisme de mon mode de pensée personnel (et dysfonctionnel par rapport au plus grand nombre), je peux générer chez les autres des émotions en totale dichotomie avec ma réalité.
C'est comme écouter la description d'un paysage très coloré faite par un daltonien. Une personne dotée d'une vue "normale" pourra être interloquée, se moquer, penser qu'on se moque d'elle, etc, alors qu'à la base, tout est une simple question de perception.

Malheureusement comme je fonctionne de manière non conventionnelle par rapport à la majorité des personnes, en général, les perceptions, conclusions et toutes autres formes d'allégations que peuvent avoir les autres me concernant risquent fort de se trouver totalement faussées.👹

Comme la majorité l'emporte, c'est à moi d'être plus attentive.
Mieux vaut exprimer moins de choses que de passer pour ce que je ne suis pas.

De rares personnes comprennent mes dysfonctionnement et arrivent à les contourner. Mais c'est compliqué, et il serait temps que je fasse un peu plus d'efforts pour leur faciliter la vie... D'autant que ceux qui ne me connaissent pas, ou pas bien, eux, vont souvent penser qu'ils me connaissent parce que je leur aurais dis plein de choses, et divers quiproquos risquent fort d'émerger.

Je fais donc, depuis quelques temps, des efforts assez intenses pour ne plus partager avec les autres qu'une quantité d'informations limitées, de sorte à limiter les incompréhensions réciproques. C'est extrêmement frustrant, mais c'est de toute évidence nécessaire.


Il existe un champ d'incompréhension particulier dans mes relations avec les autres : celui des choix.

À quelques exceptions près, très spécifiques, j'ai d'immenses difficultés à savoir ce que je veux, quelles sont mes envies et, par dessus tout, à faire des choix.

Mon indécision est problématique. En plus elle est variable, ce qui ne simplifie la vie à personne.
Quand je ne sais pas ce que je veux, ça peut être parce que j'ai peur de ne pas faire le bon choix, mais parfois c'est simplement parce que je ne sais vraiment pas du tout ce que je veux, ce dont j'ai envie, ce à quoi j'aspire. Les autres n'apprécient généralement pas et le moins que je puisse dire, c'est que je partage ce sentiment avec eux...

Par le passé, je me suis trouvée à plusieurs reprises dans des situations où mon indécision, ma mauvaise compréhension de l'Humain et des attentes des tiers, m'ont placée en mauvaise posture. Agressée verbalement, insultée de différentes manières, traitée avec mépris pour avoir changé d'avis, ou "manqué à ma parole" (que je ne me souvenais pas avoir donnée... mais il semblerait que pour certaines personnes, le simple fait de dire une chose soit une forme de promesse, ce qui est un autre problème).

Pendant très, très longtemps, je n'ai pas compris les réactions des autres, qui me semblaient "excessives" face à mes revirements ou mes choix.💣
Maintenant, je comprends un peu mieux ces mouvements d'humeur, cette colère que je peux susciter involontairement par moment, parce que je me suis engagée dans une voie, que je réalise qu'elle ne me convient pas et que je "rebrousse chemin".
Pour beaucoup de gens, je "retourne ma veste", je "change de bord", et jusqu'il y a peu de temps, je ne comprenais pas qu'ils puissent m'en vouloir de m'être trompée et d'avoir choisi de corriger une ou plusieurs erreurs.

Ma mère m'a souvent dit que c'est comme ça qu'on apprend: en faisant des erreurs.
Le soucis c'est que j'en fais beaucoup et que j'ai eu tendance à ne pas très voir où je m'étais planté, et donc à ne pas en tirer de leçon... et reproduire les mêmes erreurs.

Il paraît que je me pose trop de questions...
Bha figurez vous qu'à une époque, je ne m'en posais pas: moi j'étais Calimero, le monde était injuste avec moi, et c'était tout. J'écrivais pour tartiner d'injustices incompréhensibles des cahiers et des logiciels de traitement de texte...

Certes, je me remettais en cause de manière intermittente, je me posais beaucoup de questions sur moi, mais malgré tout, je tendais à penser "l'enfer, c'est les autres".

J'ai changé d'approche.
Depuis quelques années, je me pose énormément de questions (d'où les pavés postés sur ce blog), et, petit progrès récent, je cherche maintenant aussi à formuler des réponses concises que je puisse retenir facilement, quitte à me les répéter comme des mantras tous les matins...

Ici aussi, donc, ma meilleure compréhension m'incite à davantage de retenue.

Autant je peux me permettre d'exposer mon vécu ici, autant dans la vie, je dois prendre exemple sur les autres et garder une retenue, apprendre à faire usage d'ellipses et omissions concernant mon vécu, mes opinions, mes choix...

C'est un exercice très difficile de mon point de vue, mais je pense que ça n'est qu'un nouvel automatisme à mettre en place, même s'il me demande un effort conscient permanent.
Récemment, ça m'a même littéralement donné des boutons...

Je crois que le jeu vaut la chandelle.
"Mieux vaut allumer une chandelle que maudire l'obscurité".


Les gens sont trop prompts à juger, et surtout à penser que mes comportements inadaptés sont volontaires, alors autant les effacer du mieux que je peux. Si le contexte nécessite que j'explique un peu les choses, je le ferais, mais mieux vaut m'en abstenir en règle générale.

dimanche 28 mai 2017

Un autre zèbre dans la famille ?

On sait déjà depuis quelques années que les troubles neuro-atypiques ont une dimension génétique.
🐣

Le terme de "Zèbre" est couramment utilisé pour désigner les personnalité atypiques, généralement HPI (haut potentiel intellectuel... pas toujours exploité), bref, les surdoués, mais aussi, peu à peu, les "dys", neuro-atypique et autres... En cela, je suis un "Zèbre". Et ça fait très très longtemps que j'ai la conviction profonde que nous sommes en fait plusieurs dans la famille.
👪

On diagnostique de plus en plus régulièrement des troubles neuro-atypiques chez des parents au cours du parcours diagnostic s'adressant à l'origine à leurs enfants. Parfois le diagnostic est le même, d'autres fois il diffère mais révèle malgré tout un état neuro-atypique chez l'un ou l'autre des parents, voire les deux !
Un enfant peut être porteur d'un syndrome d'Asperger et un de ses parents d'un TDAH (Trouble Déficitaire de l'Attention avec Hyperactivité), ou un autre trouble neuro-atypique, ou l'inverse, etc.

Il se trouve que les descriptions cliniques et les témoignages concernant les TDAH m'interpellent tout particulièrement...
Voir le site  http://www.tdah-adulte.org/


Avant tout... je tiens à présenter des excuses :

J'ai conscience que ma perception des autres est altérée par mes propres troubles, dont le défaut de la théorie de l'esprit, mes troubles de l’interaction sociale, un trouble de l'attachement, des troubles anxieux généralisés sévères... Il n'empêche que je ne peux pas empêcher mon esprit de tourner, et que je me pose un myriade de questions sur les raisons qui font que, malgré tout le mal que je me donne depuis près de 20 ans pour qu'une relation qui me tient à cœur se passe bien... elle tourne au contraire régulièrement au vinaigre.💢
Ors, ces questions et le raisonnement qui les accompagne a une influence directe sur ladite relation.
💣

Peut être que je me fais des idées et que je me "raccroche aux branches"🌿, parce que la relation est ingérable et que c'est plus "facile" de l'expliquer comme "ça". 👽
Sachant que pour moi un état neurologique n'est en aucun cas une maladie, même s'il peut être source de "complications".
J'en sais quelque chose, avec ma reconnaissance de handicap... ♿


On entend souvent parler des troubles hyperactifs des enfants (en particulier à cause de la polémique autour de la Ritaline), mais beaucoup plus rarement de ceux des adultes. De fait, ils sont plus rarement diagnostiqués chez les adultes que chez les enfants, car l'hyperactivité n'est alors pas tellement motrice mais plutôt intellectuelle. Et il ne faut pas oublier le plus important, c'est à dire les troubles de l'attention, lesquels sont très loin de toucher tous les aspects de la vie desdites personnes. Juste les situations classées dans la catégorie "moins importantes". 🚦

On estime que seuls 10% des adultes TDAH sont diagnostiqués. 😕
Par ailleurs on estime également que les femmes sont sous-diagnostiquées, car comme dans de nombreux troubles neuro-atypiques, elles font preuve de meilleures stratégies d'adaptation et de compensation comportementale que leurs homologues masculins. 🙋💪
Parmi les descriptions cliniques les plus souvent observées chez les personnes atteintes d'un TDAH on trouve pêle-mêle: une désorganisation chronique (consciente ou non, qui pousse les personnes à essayer de compenser), des difficultés à prêter attention à des situations qui n'attirent pas leur intérêt (ce qui les fait passer à côté de certaines informations importantes, dans la vie familiale, scolaire, professionnelle...), une difficulté à rester en place (sauf si c'est pour se concentrer sur une activité passionnante), de fortes tendances à repousser les choses à plus tard, à démarrer une action considérée comme rébarbative et à la finir, des difficultés à gérer son temps (au point d'être toujours en retard, même en mettant en place des stratégies de compensation), une tendance récurrente à perdre des objets ou à oublier qu'on les possède, une tendance à oublier tout un tas de choses, comme des détails concernant les gens qu'ils côtoient, les tâches à accomplir, les lieux où ils sont allés, les rendez-vous où ils doivent se rendre... en outre on leur reproche souvent d'être trop impulsifs, d'être excessivement perfectionnistes ou de chercher à ce que les choses soient "efficaces et efficientes" de manière disproportionnée, objectifs qui se télescopent avec les autres problèmes évoqués...

Le degré avec lequel ces caractéristiques sont présentes varie d’une personne à l’autre. Certaines personnes présentent seulement quelques caractéristiques, d'autres toutes, à des degrés divers d'expression, sans compter que l'aspect contextuel joue souvent une importance non négligeable.
Le contexte, ainsi que les interactions sociales des individus porteurs de TDAH jouent de manière importante dans la manifestation de leurs troubles.
Le stress étant un facteur aggravant, comme dans la plupart des troubles neuro-atypiques.
L'âge en est un également, puisqu'on a remarqué que l'expression des troubles NA s'accentuait avec le temps.

Il est important de noter que le terme de « déficit de l’attention » porte à confusion, car un TDAH n’est pas vraiment un déficit de l’attention, mais plutôt un déficit dans la capacité à contrôler son degré d’attention, d’impulsivité, et d’hyperactivité. 👎

En fait les personnes présentant un TDAH sont souvent des personnes ayant des passions, dans lesquelles elles s'impliquent de manière intense, au détriment des autres aspects de l'existence.

Autrement dit ces personnes peuvent sembler se désintéresser de leur entourage, des gouts de leurs enfants, des dates anniversaires et d'une foule d'autres "détails" qu ne font pas véritablement sens pour elles. Pas par manque de respect, mais simplement parce qu'elles répondent à d'autres instincts que la plupart des gens.

Les personnes porteuses de TDAH présentent souvent d'incroyables capacités de concentration dès que les tâches ou activités auxquelles elles prennent part les passionnent. Elles ont alors leur attention rivée sur une activité à l’exclusion de toute autre.💻📗📢📺🔨🔬🔎
Elles éprouvent en revanche souvent des difficultés à les abandonner pour passer à autre chose (travail, tâches ménagères, repas, sommeil...).

Une grande partie de la population traverse, à un moment ou un autre de sa vie, des périodes de déficit de l’attention. Autant dire que les TDAH se diagnostiquent davantage eut égard à la fréquence, la récurrence voire la permanence des troubles...
📅🕐🕑🕔🕗🕚🕝🕠🕣🕧🕒🕕🕙🕝🕠📆

Ce qui distingue une personne atteinte du TDAH de quelqu'un qui ne l’est pas, c’est le nombre de symptômes qu’elle présente, qu'elle les ressente elle même comme tels (des troubles), ou que se soient ses proches qui lui en fassent part.
En outre, plus les symptômes impactent négativement la vie des personnes et plus l'existence d'un TDAH est probable, car c'est un trouble qui peut avoir des effets très néfastes sur la qualité de vie de l’adulte qui en souffre, ainsi que de son entourage, de manière directe ou par ricochet.
😡😫😢😣😤😨💥🔫

Les adultes atteints d'un TDAH ne souffrent en aucun cas de déficiences en matière d'intelligence, d’habilité, de forces ou de talent. Comme c’est le cas dans les autres troubles neuro-atypiques, ils ont généralement différents degrés d’intelligence, exactement comme dans la population neurotypique. Ils ont ainsi les mêmes capacités et le même potentiel que qui que ce soit, mais le fait que leur cerveau fonctionne différemment de ce que notre société juge à propos entraîne certaines incompatibilités potentiellement nuisibles.😱

Souvent, les adultes présentant un TDAH sont des personnes créatives🎼🎨 et non-conformistes. Elles s'intéressent à des sujets qui demandent une pensée novatrice, sans s'encombrer d'a priori socioculturels. En revanche leur entourage peut se trouver embarrassé par les réactions imprévisibles de leurs parents ou amis.

De nombreux traits de personnalité sont récurrents chez les personnes présentant un TDAH:
Inattention chronique... 🌙
Hyperactivité...🏃
Impulsivité...🔌🔋
Tendance à la distraction...😵
Procrastination...⏳
Désorganisation...📂
Créativité...🎨🎵
Intuitivité...💭
Curiosité...👀
Grande empathie (qui peut tourner à l'hypersensibilité)...😊😋😥😭
Flexibilité des modes de pensée...🙆
Indépendance...🔆
Tendance à être "fonceur"...🏇
Mais aussi une tendance à l'ennui... avec des capacités de motivation et de concentration irrégulières...🎢

Il faut noter qu'un TDAH est souvent associé à d'autres troubles, dont ceux qu'on qualifie de "troubles des conduites".

Il faut entendre par là que le sujet neuro-atypique peut tendre à manquer d'empathie vis à vis des autres, dans certaines circonstances, et oublier régulièrement certaines sensibilités ou dénigrer certaines normes sociales, sans avoir apparemment conscience qu'il porte ainsi atteinte au bien être des personnes concernées (pudeur, convictions, sensibilités diverses...).🎳

Certaines personnes TDAH ne se rendent même pas compte qu'elles se montrent agressives en période de stress et qu'elles peuvent être cruelles ou violentes verbalement, psychologiquement ou physiquement avec les tiers. La cause en est un problème de perception, qui fausse le comportement, et non une volonté de nuire.🔨🔪

Le trouble oppositionnel est également souvent présent dans les TDAH. C'est souvent un critère diagnostic chez les enfants, mais il reste présent chez certains adultes. Il existe souvent une tendance à l'opposition, à s'affirmer davantage que les autres, à essayer de faire valoir ses idées comme "meilleures" que celles des tiers, le tout généralement dû à une certaine colère, consciente ou pas.

Le trouble de la personnalité émotionnellement labile est quant à lui caractérisé par une tendance à agir avec impulsivité, avec un certain manque de contrôle de soi, sans considération pour les conséquences possibles, généralement associée à une instabilité de l'humeur. En outre les capacités d'anticipation sont souvent réduites et on peut observer des comportements explosifs, des éclats de colère, voire des actes de violence, contre les personnes ou dirigées contre les objets. Ceux-ci sont souvent déclenchés par la critique ou l'opposition d'autrui.

🐟🐠🐟🐠🐟🐠🐟🐠 

Mettez moi en présence d'un individu TDAH, que ce soit une enfant ou un adulte, et je perd complètement la boule...

😱😰😫😭😤😡💀🙀

Bon... Peut être que je me goure complètement et que je me fourre le doigt dans l’œil jusqu'à l'omoplate. Le truc, c'est que ça fait quand même des années que je m'interroge sur la nature de ce drôle de zèbre.

Nous souffrons de manière différente mais incontestablement de manière très réelle de nos rapports conflictuels.
Cet état de choses me bouleverse tellement que j'ai fini par m'efforcer d'éviter autant que possible les interactions, ou de les limiter dans le temps. Je préfère passer dire bonjour en coup de vent, parce que je l'aime 💓 et que j'ai besoin de partager ce sentiment, mais j'évite en revanche le téléphone 📞 autant que possible, car les conversations dérapent trop facilement et je me montre excessivement franche (cassante) contre quelqu'un de très sensible. J'ai besoin d'échanger un visuel 👀.





J'ai également besoin d'éviter certains types de contacts physiques, que je qualifierais de "papouillages" se voulant pourtant être des marques d'affection.
Je les ressens moi, comme une violation de mon intimité et comme une forme d'appropriation de mon corps (je ne trouve pas de terme plus conforme à mes émotions).
Je ne vois bien entendu rien de sexuel dans ces gestes, mais je ne les supporte tout simplement pas.😡
Ils me répugnent, ce qui déclenche instinctivement chez moi une réaction de révolte, de colère et d'agressivité.😠
Concernant ces aversions de contact, je dois préciser que je ressens exactement la même chose quand un inconnu se permet de me toucher les bras de manière répétée, ou de me "gratifier" d'une accolade, ou encore qu'une personne me presse dans une file d'attente.
😧

Cet aspect des choses n'a rien de rationnel.
J'en ai conscience, mais je n'y peux rien.

Il n'a cependant rien à voir avec l'hypothèse "zèbre".

dimanche 12 février 2017

Passons à autre chose !

Il n'y a pas de partition claire entre autisme et neurotypie.
Certes on peut observer des différences sur la bases d'IRM, mais certaines formes neuro-atypiques ne relèvent pas des troubles du spectre autistique. Certaines personnes sont donc neuro atypiques sans pour autant être autistes.

Alors le suis-je ? Suis-je neuro-atypique, et porteuse d'un TSA ?
Plus important, est-ce que ça a vraiment une importance de le savoir ?

Je crois que non.
Comme je l'ai écris, je ne suis pas "typique" et je n'ai pas l'intention et je ne pense pas être en capacité de le devenir. Je ne pense pas pouvoir changer la personne que je suis de manière intrinsèque.
Je peux uniquement modifier ma manière d'être, d'aborder les choses.
Ainsi, je pense pouvoir continuer à mettre en place des stratégies d'adaptation de plus en plus efficaces avec le temps, en étant aidée des bonnes personnes, ce qui me semble être le plus important, dans le fond.

Je suis atypique, avec une hypersensibilité émotionnelle, une grande capacité d'empathie et de résilience (ce qui étonnerait certaines personnes qui pensent me connaître... mais elles doivent comprendre que je passe en fait très facilement "à autre chose" en cas de "traumatisme"... bien qu'il soit vrai que, quand je suis victime de ce que j'estime être une injustice, ou que j'ai été confrontée à une personne que je considère comme néfaste, j'ai tendance à étaler les faits, en quelque sorte par mesure de prévention).
Je suis atypique et j'ai des douances dans divers domaines, dont principalement l'expression écrite, mais pas uniquement...
Je souffre également de troubles anxieux invalidants très enracinés, de même que j'éprouve des phénomènes d'hypersensibilité et d'hyposensibilité sensoriels. Ce sont des choses qui font partie de moi.

Je pense qu'un jour, je passerais le WAIS (test d'évaluation du quotient intellectuel) mais ça n'est pas ma priorité. Je le financerais moi même, parce que j'ai besoin de savoir, d'une certaine façon, mais surtout, j'éprouve une grande curiosité concernant ma propre personne, ma façon de fonctionner, mes capacités et les points qui me posent réellement problème.

Il est important de savoir que ma curatelle renforcée (mesure de protection des majeurs à laquelle j'avais été à l'initiative) prendra fin le 17 février 2017, soit dans moins d'une semaine.
À partir de là, je crois qu'on peut dire que je pourrais prendre un nouveau départ.

En outre, le 20 février, cela fera six mois que mon mari est décédé. Un mari à la personnalité obsessionnelle qui a contrôlé une partie de ma vie de jeune adulte puis s'est efforcé de contrôler ma vie tout court...
Il faut savoir que l'interface d'administration de ce blog comporte un certain nombre de billets non publiés concernant ma vie de couple... des billets que je ne pouvais décemment pas publier de son vivant, mais qui m'ont apporté du réconfort lorsque je les ai rédigés. Je pense que je les publierais, lorsque mes liens avec la famille de mon mari seront totalement et définitivement rompus...🚫

Ma priorité actuelle est de trouver l'équilibre et donc la paix intérieure.
Pour cela il va falloir que je passe plusieurs caps:
  • Respecter mes routines
  • Trouver un emploi
  • Changer de lieu de vie
Le reste viendra en son temps.
Rien ne presse... 🐌

🍀"Abandonne le passé, vie pleinement le présent, aie confiance en ton futur"... 🍀

Les routines de vie sont difficiles à mettre en place, mais c'est en train de revenir tranquillement (réveil spontané vers 8 heure du matin, et plus ça va, plus c'est tôt)...
Beaucoup de sport, même si c'est surtout en salle, pour l'instant....
Un équilibre alimentaire riche en vitamines, minéraux, équilibré en protéines et bonnes graisses (de nombreux nutriments jouent un rôle important dans le bon fonctionnement du système nerveux, mais aussi dans la bonne santé des phalènes, ce qui est important pour moi qui tiens énormément à la santé de mes cheveux...).
J'ai également besoin de continuer à me cultiver et Internet n'est pas un si bon médium que ça car il me coupe du monde extérieur : la médiathèque du Grand Angoulême me semble être un lieu plus adapté...
😊

En ce qui concerne un emploi, je sais que j'ai de bonnes capacités dans divers domaines. Des compétences que j'ai cependant de grosses difficultés à valoriser en raison de mes troubles anxieux et diverses autres problèmes d'adaptation. Toutefois je bénéficie d'une reconnaissance de travailleur handicapé (RQTH) et ma psychiatre m'a conseillé de m'adresser à "Raisons de plus". Il serait complexe de résumer les actions de cet organisme ici, et le mieux est de consulter leur site, toutefois ce que je peux en dire est que j'ai l'espoir de bénéficier d'un véritable accompagnement à l'emploi, en dépit de mes difficultés actuelles.
Qui sait, je pourrais peut être même passer le WAIS (on peut toujours rêver) dans ce cadre....?

Comme me l'a donc conseillé récemment une personne bien intentionnée, je vais laisser tomber ce qui ne me "parle pas", je me vais me concentrer sur mon instinct et sur mes certitudes, ainsi que sur les personnes qui me connaissent vraiment et me respectent.
🙌 

Dans quelques mois, je pense pouvoir changer radicalement ma vie.

Le chemin restera accidenté et sinueux, comme il l'a toujours été, mais ça ne me fait plus peur: les sentiers linéaires, bien tracés, me semblent bien monotones. Rien n'est plus beau qu'une belle randonnée dont les détours délivrent au regard des surprises. Certes, parfois, on se retrouve à longer une falaise au bord d'un précipice, mais qui dit que quelques instants plus tard on ne sera pas en train de parcourir des sous bois superbes ?

C'est la beauté de la vie...🌱



samedi 4 février 2017

Restitution au Centre Expert Autisme... heu... j'ai déconné "grave".

Bon je vais être claire:
Aïe !

Bon, je m'en suis remise... un peu.

Selon l'équipe du Centre Expert Autisme Adulte de Niort, je ne suis pas autiste.
Voilà, c'est écrit (aïe, ça fait toujours mal...[><])

J'étais sceptique devant la rapidité de la restitution... Je rappelle que j'ai eu mon premier rendez-vous en décembre et mon second il y a 15 jours, avec mes parents.

J'ai donc passé un entretien verbal avec un psychiatre et une psychologue début décembre puis l'ADOS en janvier, pendant que mes parents passaient l'ADI-R.

Fin janvier, j'ai vue ma psychiatre qui m'a rempli un certificat médical MDPH sur lequel elle a indiqué que je présente un syndrome d'Asperger... (observez l'absence de conditionnel).

Mais la restitution du Centre Expert Autisme Adultes n'avait pas encore eut lieu.
J'ai été prévenue une semaine à l'avance qu'elle se ferait le mercredi 01er février 2017.

Je n'ai pas voulu déranger mon père et j'ai fais le choix d'y aller seule, je me sentais assez solide pour ça. Et puis j'étais convaincue qu'on allait m'annoncer une nouvelle phase de tests...

C'était la première fois que j'y allais seule et donc que je conduisais.
Je n'ai pas réussi a décrocher de mes activités avant l'heure limite que je m'étais fixée pour partir et bien entendu, la route m'a demandé plus de temps que prévu (1h45 au lieu de 1h30). J'ai appelé pour prévenir, mais il n'empêche que quand je suis arrivée j'étais vraiment mal, en pleine crise de panique. Je me suis assise dans le salon d'accueil et le psychiatre / chef de Pôle et la psychologue sont arrivés.

J'ai eu du mal à dire que la voiture m'avait épuisée, je suis partie dans des trucs sur mon weekend qui avait été chargé (ce qui est vrai, mais j'étais surtout très très anxieuse, je voulais qu'on me dise que j'avais un trouble envahissant du développement, et je me focalisais exclusivement là dessus).
Sauf que le premier truc que le psychiatre a dit après s'être assit a été:

"J'ai une bonne nouvelle pour vous, vous n'êtes pas autiste".

Les choses, dites comme ça, sur ce ton enjoué, j'ai vécu la chose très très mal.
J'avais vraiment très envie de dire, de hurler, même, que ça n'était pas une bonne nouvelle pour moi, mais je me suis retrouvée complètement enfermée à l'intérieur de moi même, avec quelques centaines de cloches.

En fait, j'ai perdu le fil de ce qui se disait.
J'ai oublié que ces gens avaient des choses à me dire, en dehors de ces quelques mots qui sonnaient comme une sentence.

Ils m'ont quand même reçue, écoutée, observée, m'ont fait passer des tests, donc ils doivent en avoir tiré des conclusions quelconques.
Seulement en ouvrant les choses sur cette affirmation, la vague d'incompréhension et de colère, le déferlement de rage qui m'a traversé à été tel que je me suis complètement fermée à tout ce qu'on pouvait me dire ensuite.

Mon cerveau est partit à 200 à l'heure et m'a laissée sur le coté, avec mon cœur qui battait à tout rompre et mes larmes prêtes à jaillir. Dans mon crâne, tout ce qui pulsait, c'était "mais c'est quoi cette restitution de merde?". Dans mon esprit, ça n'aurait pas du ressembler à ça, une "restitution". Là, j'avais l'impression d'être jugée sur ce que j'ai cru tous ces derniers mois, et que donc je subissais un jugement et recevais une sentence.

J'ai complètement zappé que ces gens ne m'avaient sans doute pas fais venir juste pour me sortir ces quelques mots qui me semblaient totalement absurdes et en décalage total avec ce que je ressens au fond de moi.

Attention: je ne me sens pas "autiste". Mais j'ai la très vive impression de souffrir de troubles envahissants du développement et de présenter des traits neuro-atypiques.

Alors peut être le vocabulaire du psychiatre était-il mal choisi, tout simplement?

Peut être que s'il avait dit "Mme, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nous, vous n'êtes pas autiste", j'aurais réagis différemment..

A fortiori s'il avait continué par un argumentaire et avait embrayé immédiatement sur la restitution (c'est à dire les éléments que mes entretiens avaient mit en lumière). Seulement ça ne s'est pas passé comme ça.

Le psychiatre ne m'a pas laissé le temps de digérer la "bonne" nouvelle (ni le temps de réussir à dire "mais c'est pas possible!")... il a embrayé sur des questions administratives, et ça m'a fait perdre la boule. J'ai eu l'impression que je comptais pour du beurre, qu'il n'avait aucune considération pour moi, et d'un seul coup, de manière complètement stupide, je me suis dis que je n'avais pas à en avoir pour lui, moi non plus.

Là, j'ai juste été conne.

Ma psychiatre m'avait pré-diagnostiquée... je rappelle qu'elle me suit depuis plus d'un an et elle ne croyait pas du tout à la base, quand je lui parlais d'un TED me concernant... et pourtant, le 18 janvier 2017, elle a remplit mon certificat médical MDPH, sur lequel elle a indiqué "Syndrome d'Asperger" comme cause du handicap.

Alors, cette restitution, là, je l'ai vécue comme une sorte d'injustice flagrante.
J'ai beau savoir qu'ils sont formés, je ne peux pas m'empêcher de me dire qu'ils ne me connaissent pas, qu'ils n'ont pas le droit, qu'ils ne peuvent pas juger de mon état neurologique après avoir passé si peu de temps avec moi, même s'ils ont utilisé des outils diagnostiques homologués et reconnus (ADOS et ADI-R)...

En plus, j'avais déjà essayé de faire comprendre à ces personnes (très maladroitement, visiblement) qu'apprendre que je présentais un trouble envahissant du développement serait un soulagement pour moi, durant les entretiens. J'avais insisté sur le faite que je ne "voulais" pas être "autiste", mais je n'ai pas su dire que j'étais quand même convaincue de présenter un TED et que s'il s'avérait que ça n'était pas le cas, je le vivrais probablement très mal (en fait j'avais essayé de cacher que si les résultats étaient négatifs, je le vivrais très mal...).

En soit je dois dire que le terme "d'autisme", en tant que généralité, me révulse un peu...

Mais là, pendant cet entretien de restitution, les termes si mal choisis m'ont complètement bouleversée : le "bonne nouvelle" associé à "vous n'êtes pas autiste".

Une bonne nouvelle aurait été qu'on m'annonce "nous savons d'où provient votre souffrance psychique, vos difficultés sociales, vos problèmes de coordination, vos soucis sensoriels..."

Or il y a eut une dichotomie totale entre l'expression "bonne nouvelle" et mon attente...
Car, je ne le nie pas, j'étais dans l'attente teintée de certitude qu'on me confirme que j'étais bien neuro-atypique...
D'où la hauteur de ma chute.

Trois jours plus tard, je n'ai pas franchement dépassé le stade "ils se trompent, ils ne m'ont pas fait passer assez de tests, et un jour où l'autre, ailleurs, le diagnostic sera le bon".

Pourtant... une partie de moi commence à se dire "à quoi bon?".
Vraiment, à quoi bon?
J'aurais aimé passer le WEIS III (test de quotient intellectuel), mais ça je peux toujours, en le finançant moi même... Mais à quoi bon? Je n'ai jamais couru après la performance.

Je voulais avant tout savoir qui j'étais et je commence à le savoir, petit à petit.

Malheureusement, après m'avoir annoncée la "bonne" nouvelle, le psychiatre du centre, au lieu d'aborder les résultats de l'expertise, m'a demandé qui me suivait (j'ai fais ma demande de diagnostic sans l'appui de ma psychiatre, à la base, donc même si elle a ensuite envoyé un pré-diagnostic au CEAA, elle n'était pas techniquement impliquée dans ma démarche, à l'origine).

Ce qui m'a mise hors de moi? C'est le psychiatre du Centre, chef de Pôle, quand même, qui s'est mit à dire qu'ils enverraient "à ce monsieur" les conclusions de l'expertise...

Dans mon esprit anxieux, où était en train de se déchainer une colère terrible contre l'opposition entre "bonne nouvelle" et "pas autiste", le fait que je dise que j'étais suivie par une psychiatre, en citant son  prénom et que j'entende le psychiatre parler de ce monsieur m'a fait sortir de mes gonds.

Je venais de faire 1h45 de route, de me tromper 5 fois de route et je m'étais efforcée de pas m'arracher la peau du front à force de me gratter sous le coup de l'anxiété... On venait de m'annoncer tout le contraire de ce que j'espérais entendre et qui plus est, je me sentais rabaissée à... rien, même pas une gamine, quelqu'un qu'on écoute pas et dont on ne tient pas compte, comme si j'avais été absente, invisible.
Il me semblait que ni le psychiatre ni la psychologue n'avaient perçu à quel point j'étais désorientée par l'affirmation qu'ils m'avaient assénée d'entrée de jeu en me disant "vous n'êtes pas autiste".

J'attendais de l'humanité, de l'empathie, un soutien émotionnel, psychologique, et au lieu de ça, les personnes en présence desquelles je me trouvais n'étaient même pas capable de voir mon agitation ni d'entendre dans ma voix à quel point je prêtais de l'importance à l'identité de genre de ma psychiatre.

Alors de là à ce qu'ils se préoccupent de ce que je pouvais ressentir quant au reste...!

J'ai été stupide.

J'ai ramassées mes affaires, sans pouvoir regarder ni le psychiatre ni la psychologue, j'ai dis de manière quasi hystérique que ma psychiatre (en accentuant bien le féminin) venait de me refaire mon certificat MDPH en indiquant textuellement que je présentais un Syndrome d'Asperger...

Je me suis levée, je suis sortie de la pièce, je suis sortie du bâtiment, j'ai fouillé mon sac pour retrouver mes clés, comme si j'avais peur qu'ils me poursuivent (en espérant un peu qu'ils le fassent), et ensuite je suis remontée dans ma voiture.

J'ai hésité quelques instants à rester là, sur le parking, et puis j'ai démarré et je suis allée me garer à l'extérieur, 20 m plus loin dans la rue, pour me mettre à pleurer.

Ensuite j'ai appelé mon père pendant 50 minutes... Je me sentais vraiment mal et je voulais mourir.

Je me suis encore perdue au retour.

Au final j'ai le sentiment d'avoir tout gâché.

Au début, je me suis dis que cette "restitution", ils l'auraient fait par mail ou par courrier, ça aurait été pareil.

Sauf que je n'ai pas la moindre idée de son contenu en réalité...
Je me suis enfuie purement et simplement, comme un gamin qui refuse d'affronter la frustration de ne pas obtenir ce qu'il veut. J'ai réagis de manière puérile et stupide. Je n'ai posé aucune question. Je n'ai pas cherché à savoir ce qu'ils pensaient de mes difficultés, bref, je n'ai pas cherché à avoir un commencement de début de réponse, je ne leur ai accordé aucune confiance.
Je me suis plongée toute entière dans une logique du "tout ou rien", et au final c'est exactement ce que j'ai obtenu : RIEN. Accompagné de la frustration encore plus terrible de m'être placée de moi même face à ce néant, de m'être confrontée de moi même à précipice vide de sens.

Je suis furieuse de m'être conduite de cette façon.
Toutefois, je suis aussi furieuse contre le manque de tact de ce médecin psychiatre.

Au final, je ne sais plus où j'en suis et ce que je dois croire.

Mon père dit que l'important c'est que la MDPH relève mes difficulté réelles, peu importe l'étiquette que qui que ce soit mettra dessus. Il a raison, d'une certaine façon : j'ai avant tout besoin d'obtenir les aides appropriées, et je ne parle pas de l'AAH, mais d'un emploi, car c'est la chose qui me manque véritablement actuellement: ce truc là qui structurerait ma vie, me ferait me lever le matin, m'occuperait l'esprit et me permettrait de me confronter au monde tout en construisant moi même mon autonomie.



Mon attitude a été extrêmement impolie et irrespectueuse, ce mercredi, et ce en dépit du fait que j'ai vécu les mots du médecin psychiatre comme s'il s'agissait d'un acte de violence psychologique à mon encontre.
Oui, j'avais vraiment envie de hurler que c'était une façon parfaitement stupide de présenter les choses, mais je savais que ça aurait été indécent et je ne voulais pas donner de moi cette image là. Pourtant je souvent réagis ainsi par le passé, dans des circonstances où j'avais le sentiment d’être confrontée à une profonde injustice, notamment lorsque les tiers semblaient nier le niveau de ma souffrance psychique.

Comme je l'ai déjà écris, peut être que si le Dr F. avait dit:
"Madame, je comprends que vous soyez en souffrance, et que vous cherchiez des réponses mais, selon nos estimations, vous n'êtes pas neuro-atypique, vous ne présentez pas de trouble envahissant du développement, pas de trouble du spectre autistique", j'aurais réagis différemment.
Mais au lieu de ça il a semblé m'annoncer que youpi! je n'avais pas de cancer.

Je me suis focalisée uniquement sur un détail. Pour moi, les choses étaient "simples": il y a un manque cruel de diplomatie et de compréhension des patient(e)s adultes qui sollicitent spontanément un diagnostic auprès des CEAA.
J'étais convaincue (et je dois dire que je le reste) que les personnes qui, d'elles-mêmes, sollicitent un diagnostic de syndrome d'Asperger ou de tout autre trouble du spectre autistique auprès d'un Centre Expert, ne trouveront pas de soulagement à voir exclu un état neuro-atypique. Ce n'est pas, pour elles, un soulagement d'apprendre que, non, ça n'est pas ça leur "problème"...

De mon point de vue les adultes qui sont dans une telle démarche sont (comme moi...) des personnes qui ont cherché à comprendre toute leur vie pourquoi elles se sentaient si différentes des autres, pourquoi le monde leur semble étranger, pourquoi elles se sentent étrangères au monde, pourquoi elles semblent davantage sensibles ou au contraire beaucoup moins (voir pas du tout) sensibles à certains stimuli sensoriels (à la fois ou de manière séparée au niveau de la vue, du gout, de l'odorat, du toucher, de l'audition...) que le reste de leur entourage, pourquoi elles semblent souffrir davantage ou de manière moindre dans certaines circonstances que leurs semblables...

Il s'agit là bien sûr que d'éléments "de surface"...
J'ai le sentiment (mais je ne suis pas omnisciente) que ces personnes s'interrogent sans cesse et ne peuvent pas s'arrêter de penser, d'apprendre, de lire, d'écrire, et des tas d'autres choses... Elles se demandent pourquoi elles ont le sentiment de ressentir plus fort leurs propres émotions mais de ne pas comprendre celles des autres, pourquoi (à leur grand désarrois parfois) elles ne savent pas y donner de réponse adaptée...

Bine sûr, c'est à moi que je pense... c'est à moi que je pensais, dans cette pièce, ce "salon d'accueil", pendant ces courtes minutes où je me suis trouvée perdue, abandonnée, désespérée...
Puisque ce n'est pas ça, puisqu'ils disent que ça n'est pas ça, pourquoi continuer? J'en ai tellement marre, je n'en peux plus...
J'ai vraiment voulu mourir, l'espace d'un instant, pour faire taire la douleur et l'esprit.

Sauf que la solution n'est pas là.

La solution, c'est avancer, essayer d'aller mieux, essayer de me construire...

Peu importe le diagnostic...

De toute façon, je ne suis pas une personne "typique".
Je ne compte pas le devenir.

Pour le reste, et bien on verra.

Continuer d'avancer.
Un pas après l'autre...
 Dans la sérénité...

samedi 17 décembre 2016

Positionnement relationnel, sexualité et polyamour.


Je continue d'apprendre à me connaître, d'apprendre à vivre en conformité avec mes ressentis, d'où la mise à jour de ce billet...
Il s'inscrit dans la continuité de celui concernant ma façon de vivre l'attachement, "l'ancrage émotionnel"...

Je ne suis pas faite pour la vie en couple.
Christophe, un vieil ami,  m'a dit un jour, il y a bien longtemps, que je n'étais pas la femme d'un seul homme.
Sur le coup j'avais plutôt mal prit cette réflexion, sans rien lui en dire cependant...
Elle impliquait tacitement que j'avais une personnalité atypique et que je resterais en marge de la société, à laquelle, à l'époque je voulais tant réussir à m'intégrer...

Aujourd'hui, je sais qu'il avait raison.
C'était il y a une quinzaine d'années.
Je ne suis pas et je ne serais jamais la "femme d'un seul homme", ni la femme d'une seule femme.

Cependant je modèrerais tout de même ce propos.
Je ne suis certes pas faite pour vivre "en couple", mais cela ne signifie pas que je n'ai pas la capacité de m'attacher profondément à des personnes, hommes ou femmes, pour des raisons diverses, mue par des émotions complexes.

Simplement je ne suis pas gênée d'éprouver des sentiments d'amitié, d'attachement et d'attirance pour plusieurs personnes en parallèle...



Je ne peux en aucun cas me définir comme polyandre ou polygame.
Je suis polyamoureuse...

Du moins est-ce le nom que l'on donne à cette façon d'être des personnes qui, comme moi, peuvent ressentir un attachement émotionnel intime envers plus d'une personne à la fois, durant la même période, sans se sentir déchiré, sans ressentir le besoin de se rapprocher de manière exclusive d'un partenaire. C'est une éthique de la relation à l'autre. Il existe des symboles de ce type de mode de vie, comme celui-ci:
L'utilisation du terme de polyamour implique une forme de militantisme que je ne ressens cependant pas. Je vis ma vie comme je ressens devoir le faire pour être en accord avec moi même. Toutefois je me reconnais dans les valeurs de non appartenance de cette description des choses. C'est la notion de polyamour qui décrit le mieux ma façon d'être et de ressentir mes relations.

En fait, en matière d'ancrage émotionnel, tant que mon lien émotionnel n'est pas brisé avec l'autre, il subsiste en moi. C'est une des raisons pour lesquelles je fréquente facilement mes "ex" quand les séparations se sont faites en bons termes. En particulier parce que je me sentais incapable de respecter l'exclusivité imposée par les "bonnes mœurs".

Pour que les choses soient parfaitement claire, il faut comprendre une une chose importante à mon sujet : j'ai été attirée très précocement par la sexualité et ai su tout aussi précocement m'informer sur celle-ci.


Il a existé une quantité effrayante de théories selon lesquelles l'éveil de la sexualité à un âge prépubère était une mauvaise chose, une forme de névrose, un "problème". Il s'agissait selon certains du signe de l'exposition de l'enfant à des "choses" auxquelles il n'aurait pas du avoir accès. Soit qu'il ait assisté à des relations sexuelles, soit qu'il ait été abusé ou que sais-je encore...

De mon point de vue, ces théories sont dangereuses en soit.
Heureusement la plupart des pédopsychiatres ont évolué dans leurs points de vue, ces dernières années.
Ouf!
J'ai du commencer à m'intéresser véritablement à la sexualité vers l'âge de 3 ou 4 ans.
C'était totalement spontané. Comme la pousse d'une graine, tombée là on ne sait comment, et qui croit...
Je n'ai pas été abusée, je ne pense pas avoir été exposée à des images particulièrement explicites. Simplement ça a piqué ma curiosité et j'éprouvais des choses, dont du désir, accompagné d'un besoin de contact physique avec les individus qui me plaisaient, un besoin sensuel et tout ce qu'il y a d'érotique.
À la différence des autres enfants de mon âge, jouer "au papa et à la maman" intégrait tout à fait une dimension sexuelle et érotique, en ce qui me concernait. Les bébés n'ont jamais été au centre de mon monde. J'ai su très tôt que je n'en voulais pas. Je suis nulligeste et compte le rester.

La discrétion dont les adultes entouraient la sexualité et ses manifestations la rendait d'autant plus fascinante à mes yeux. Ce n'est pas nouveau : l'interdit est fascinant.
Toutefois cette dimension de dissimulation était également assez perturbante, pour moi. Cela me préoccupait beaucoup et a contribué à mon renfermement sur moi même et à ma tendance à me tenir éloignée des autres. Je craignais énormément d'être "découverte" et jugée de manière négative.

J'avais compris spontanément, par observation élémentaire, ce qu'était la pudeur, même si je ne disposais pas encore du vocabulaire adéquat pour décrire la notion. Cependant j'avais aussi compris qu'il était plus judicieux de ne pas afficher trop clairement que la sexualité m'intéressait, dès la cours de maternelle.
J'avais vraiment conscience que ça aurait fait "désordre".

La sexualité, dans toutes ses dimensions a donc toujours été une de mes grandes passions, un de mes tout premier domaines d'intérêt restreint. Théorie, pratique, sociologie, identités de genre, identité sexuelle, pratiques diverses, tous les champs d'étude qui touchent à la sexualité humaine me fascinent et sont le moteur de vastes recherches et expérimentations...

J'avais deux domaines d'intérêt restreint étant enfant : la sexualité et la nourriture (consommation, préparation, puis composition, qualités organoleptiques, applications thérapeutiques...).
Cette image m'amuse tout particulièrement... c'est une sorte de synthèse intéressante, je trouve...

La lecture et l'écriture étaient les piliers de mon petit empire intellectuel.

J'ai su lire au bout de quelques semaines au CP, et rapidement, les dictionnaires et encyclopédies de mes parents ont trouvé une lectrice assidue, allant de mots connexes en expressions diverses. Les planches anatomiques des dictionnaires illustrés restent d'ailleurs imprégnées dans ma mémoire. Cette rémanence me fait sourire.

L'intérêt de ma mère pour les langues m'a aussi été très utile, avec les dictionnaires de synonymes et d'étymologie (j'aime énormément l’étymologie). Il est amusant de connaître la racine latine du mot "lapin"... Pensez à la cuniculiculture, qui est le mot désignant l'élevage des lapins, et vous comprendrez où je veux en venir...

Question sexe, l'aspect pratique de base est assez vite devenu très clair pour moi. Les organes reproducteurs, la sensibilité des organes, le principe de procréation... et je ne m'y suis pas attardée.

Tant mieux, ça m'a laissé l'occasion d'avoir des surprises ! J'ai donc découvert par la suite (très agréablement, en général) à combler mes lacunes.

L'aspect théorique me fascinait bien davantage.
L'expression "faire l'amour" m'intriguait.
Une partie de moi ne comprenait pas trop le rapport entre le sexe et l'amour...
L'amour, déjà, en soit, c'était une notion un peu obscure, comme je l'ai expliqué dans mon précédent billet... La notion de "relation sexuelle" était bien plus évidente, ainsi que tous les termes de jargon plus ou moins explicites.

La notion d'exclusivité amoureuse censée aboutir à la formation d'un couple me posait également problème, bien que j'ai été entourée d'enfants issus de parents vivant en couple mariés...
Mes parents, eux, ne formaient pas un couple très "conventionnel", apparemment, puisque plusieurs fois des condisciples nous ont demandé à ma sœur et à moi, s'ils étaient mariés (mes parents n'ont jamais porté d'alliance).
Les tâches ménagères n'étaient pas non plus "réparties" de manière "traditionnelle" à la maison (papa était aux fourneaux, maman derrière les ordinateurs et les deux maniaient la boite à outils...).

Donc, le lien entre le sexe, l'amour et la relation de couple me semblait... curieuse. Si ce n'est incongrue.
Je comprenais bien que les gens qui s'aimaient, qui étaient attachés l'un à l'autre et qui étaient en couple aient une sexualité ensemble. En revanche j'avais du mal à comprendre pourquoi la plupart des ouvrages subordonnait le sexe à l'amour. Ainsi que les séries télé, la plupart des films et pour ainsi dire, tous les médias.

La passion, après tout, c'est avant tout du désir sexuel, non ?
J'éprouvais du désir pour un garçon ou une fille (oui, j'ai su très tôt que j'étais bisexuelle, aussi, sans savoir si c'était "normal" ou pas), mais je savais que je n'avais pas envie de former un couple avec ladite personne.

Le terme de couple est même un peu dérangeant pour moi.
Je visualise des fils électriques qu'on insère dans une douille pour faire briller une ampoule. Une fois qu'ils sont ainsi reliés, ils sont "mélangés" et indisponibles pour d'autres usages...
L'ampoule brillera, certes. Tant que le circuit sera fermé, le courant circulant. Mais si on introduit un autre fil, il se passe quoi? Un court-circuit, il me semble...
 
Les histoires de "moitié d'orange" et "d'âme sœur" me perturbaient, aussi.
Ce genre de notion induit l'idée qu'on serait incomplet, tant qu'on est célibataire ou qu'on vit seul...
Moi je me suis souvent sentie, au contraire, privée d'une partie de moi même, quand je devais composer avec une seconde personne... ça me rendait mal à l'aise.

En partie parce que je n'osais pas demander à l'autre son opinion ou ses ressentis concernant mes désirs personnels orientés vers l'extérieur, c'est à dire vers une tierce personne.

Le mot couple désigne généralement une paire de choses, qui ensemble constituent une entité nouvelle avec des propriétés spécifiques. Je n'aime pas tellement l'idée de nouvelle entité. Elle est privative de libertés, selon mes ressentis individuels.

J'admets sans aucun problème l'idée d'avoir un partenaire sentimental auquel je suis attachée, ancrée. Un ami au sens le plus noble qui soit, pour moi.
Une personne que j'aime, et avec laquelle je me sens bien et épanouie.

Je n'aime en revanche pas du tout que cette notion soit cantonnée à une seule et unique relation.
La notion de "couple" au sens traditionnel ne me convient donc pas.

Honnêtement, j'en suis revenue aux déductions que j'avais trouvées vers mes 12 ou 13 ans:
L'amour n'existe pas en soi, en tant qu'émotion "pure".
La passion elle, qui est un élan fusionnel vers un autre individu, qui donne envie de connaître l'autre, de le découvrir sensuellement, sexuellement et sous toutes sortes d'aspects est une émotion réelle.
C'est une réaction biologique autant qu'émotionnelle.

Mais cet état passionnel ne dure pas. C'est comme les saisons, les choses évoluent...

Qui plus est, il n'est pas non plus indispensable pour qu'une relation se crée entre deux personnes qui s'apprécient, se respectent et se désirent... Et cette relation n'aboutit pas non plus forcément sur une relation "de couple" au sens traditionnel (vivre ensemble, se jurer fidélité et exclusivité, bla bla bla...).

Quand l'état passionnel existe, il fini toujours par muter... Soit il disparaît, soit il est remplacé par un mélange spécial de sentiments et d'émotions tournées vers l'autre: c'est cela que la plupart des gens appellent l'amour. C'est ce que, moi, j'appelle l'ancrage émotionnel, composé d'une multitude d'éléments variables à l'infini. Les relations interpersonnelles sont des kaléidoscopes. Selon ce qu'on y introduit et les mouvements que l'on donne aux choses, les résultats sont aléatoires et infinis.


L'amour n'est donc rien d'autre qu'un mélange d'émotions diverses et variées. C'est une construction.
Les mélanges d'émotions sont propres à chaque individu, envers chacune des personnes qu'il côtoie, le désir peut ou ne pas être présent.

Ces sentiments peuvent être ceux de la reconnaissance, de l'attachement, du respect, de la fascination, de la curiosité, du désir (oui, il est souvent là), ou encore une impression d'être redevable (ce sentiment en particulier crée généralement des relations malsaines). Mais ils peuvent aussi être faits de dégout, de malaise, de peur, de honte, et de désir. Tous les mélanges sont possibles et envisageables.

Les sentiments qu'on éprouve pour une personne donnée constituent donc une figure en mouvement perpétuel. Comme lorsqu'on regarde dans un kaléidoscope.

Mais comme ce mélange est si complexe, selon la personne donnée, comment est-il possible, alors, d'aimer vraiment une seule personne à la fois?

Je dois être terriblement cinglée ou avoir l'esprit beaucoup plus large que la majorité de mes contemporains...

Est-ce que c'est aimer que de souhaiter que l'autre ne soit plus libre d'être lui même ? Qu'il fonde un couple avec soi, s'enferme dans la bulle du "couple légitime", une bulle par laquelle les deux protagonistes se retrouvent finalement circonscrits ?
Pas selon ma façon de ressentir des choses.

Je suis polyamoureuse, donc...
Pour être plus claire, je ne m'inscris pas dans une logique de relation de couple et je tiens absolument à mon statut d'individu autonome. Cela même si je peux avoir des relations impliquant un fort attachement avec une ou plusieurs personnes. Cependant, j'ai besoin que le sentiment de confiance soit réciproque, et dans le cadre de ce type de relations, ça signifie tenir compte de ce qu'éprouvent les autres.
De fait, c'est plus "facile" de se positionner dans une relation "monogame" non exclusive, en tenant compte de l'avis d'un partenaire privilégié, plutôt que d'avoir deux ou trois relations en parallèle.

Le polyamour, pour moi, signifie donc plutôt que j'aime à ma façon toutes les personnes auxquelles je tiens, et qui n'appartiennent pas à ma famille.
Dont certaines avec qui j'ai des rapports plus intimes.

Finalement, si on y réfléchit bien, je suis non exclusive en matière de relations "sentimentales", mais également en matière de relations tout court.
Comme tout le monde.

En fait, même si je me suis efforcée de respecter les "normes sociales" en la matière pendant des années, je n'ai jamais vraiment bien compris en quoi il serait mal de désirer une personne avec laquelle je ne ressens pas un besoin de développer un quelconque lien d'attachement émotionnel.
Le désir fait partie de la biologie humaine.
La libido est naturelle, le plaisir l'est aussi.
C'est le principe des sexualités ludiques, qu'il s'agisse du libertinage ou d'autres formes de modèles alternatifs.

Cependant la confiance réciproque des personnes auxquelles je tiens reste très importante pour moi.

Il faut comprendre que la jalousie est un sentiment qui m'est un peu étranger.
Je peux me sentir envieuse de certaines choses, éprouver une sensation de manque parce que quelqu'un que j'aime est absent, mais je ne vais pas me sentir jalouse, spoliée, volée ou je ne sais quoi parce qu'un de mes amis, même le plus proche, a ou a eut, une autre relation avec une autre personne.
On ne me prend rien, à ce que je sache, puisque les gens, les émotions et les expériences de vie ne sont pas des choses "palpables" qu'on peut posséder...
Du moment que cela se fait dans un cadre de sécurité et de respect mutuel, l'autre n'a t'il pas droit lui aussi d'aimer la diversité ?
En quoi serait-ce mal ?
Qui suis-je pour en juger ?


L'important reste la confiance mutuelle et le respect de cette valeur. 

Je respecte les personnes qui ne partagent pas mon type de point de vue et j'évite de les laisser se lier à moi : je sais aujourd'hui que je les blesserais, et je n'aime pas ça.
C'est pour cette raison que j'essaie de faire en sorte de fréquenter des individus qui partagent ma façon de voir les choses et de m'éloigner de ceux qui n'ont pas la même ouverture d'esprit que moi.

Mais tout ne tourne pas autour du sexe dans ma vie.
Les relations de franche camaraderie sont extrêmement plaisantes.
😊

Il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec lesquelles je crée des liens étroits, de quelque nature que ce soit, en fonction des émotions réciproques... Et il y a également des personnes qui m'attirent sexuellement, pour des raisons diverses, mais avec lesquelles je n'ai pas forcément envie, justement, de créer du "lien social". Ni de passer à l'acte, au risque de le regretter par la suite, parce que je sens que quelque chose "cloche".

C'est une manière d'être complexe, mais j'ai toujours été ainsi intrinsèquement.
Je ne l'ai en revanche pas toujours assumé. Entre ce que me dictait mon âme et les attentes de la société, qui envahissaient mon esprit, j'étais coupée en deux...

Je suis libre, à présent.
Je ne suis pas seulement attirée par les personnes ou les corps, mais également par les personnalités. Quelqu'un qui penserait que je suis une fille facile, se tromperait lourdement sur mon compte.

Il peut m'arriver d'avoir un désir impérieux pour une personne, mais c'est finalement rare.

Ce que j'aime, c'est le plaisir de la découverte, d'échanger avec les autres, de savoir qui sont les gens... Ensuite si je peux partager quelque chose avec une personne qui m'a tapé dans l’œil, tant mieux... Si ça n'arrive pas, je suis heureuse malgré tout.
Je ne vois pas ça comme une "chasse", mais simplement comme une potentialité, et une façon d'être.
Parfois je ne me trouve aucun "atome crochu" avec les personnes que j'ai face à moi, et ça ne va pas plus loin.

Pour en revenir au désir, aux émotions et à mon choix de style de vie, mon vécu particulier des émotions me mène à ressentir des choses très puissantes... c'est comme si côtoyer une personne en particulier colorait mon âme de pincées d'émotions diverses, en variations infinies.

En côtoyer une autre, partager avec elle mon affection, ma tendresse, mon attachement, mon désir, mon respect, ma confiance, fera naître une autre palette, un nouveau tableau, de nouveaux tourbillons de pigments...

Une palette d'émotions spécifique, liée à une personne spécifique, ne changera en rien ce que me font éprouver les autres personnes pour qui j'ai des sentiments d'amitié, d'attachement, de désir et plusieurs de ces centaines d'émotions qui peuvent exister.

En cela, toutes les personnes que j'ai appréciées et aimées sont restées ancrées en moi.
Sauf celles qui m'ont trahie.
La trahison pour moi, c'est une violation du respect, de l'égalité et l'honnêteté, de mon individualité et de mon droit fondamental à l'autonomie.

La valeur absolument essentielle pour moi, pour qu'une relation soit positive est le respect, qui va de paire avec la confiance. Une personne pour qui j'ai un attachement et qui me respecte, m'écoute, tient en compte mes remarques ou mes besoins va obtenir la même chose de moi.
Mon respect et ma confiance.
Je vais lui demander son avis dans certaines circonstances, surtout si je ressens quelque chose pour une autre personne, et je vais en tenir compte.
Nous serons amis, camarades, partenaires et nos sentiments seront sains.

Si la personne refuse systématiquement que j'ai une vie en dehors d'elle, aucune confiance ne pourra s'installer durablement. 

De même, si a un moment donné je sens que cette personne n'a pas ou n'as plus pour moi ce sentiment de respect, même si elle prétend l'avoir, qu'elle prétend m'aimer, mais me fait sentir que mes désirs, mes opinions, mes attentes ne sont pas "respectables", qu'elle les désapprouve systématiquement ou qu'elle me cache des choses dans le but précis que je les ignore, je vais le sentir très vite...
Et je vais me détourner d'elle.

Je différencie le fait de ne pas dire certaines choses du fait de mentir par omission, parce que chacun a droit à sa vie privée, son jardin secret (ne pas dire). Le manque de respect vient avec le mensonge, avec le fait de cacher délibérément des choses, comme son identité, voire de carrément dire des choses fausses, induisant les autres dans l'erreur et la confusion (ce qui peut parfois constituer un danger réel).


Il m'arrive de ne pas parler de certaines choses à certaines personnes, parce que ma vie n'appartient qu'à moi et que certaines informations me concernant ne présentent pas d'intérêt à être connues de mes interlocuteurs.

Si la personne que j'ai en face de moi estime le contraire, ça la regarde.
Je me considère comme une personne honnête et franche.
Si on m'accuse de mentir par dissimulation sur certains points, alors que c'est faux, je vais me sentir agressée. C'est très désagréable mais surtout, ça révèle l'absence de respect et de confiance réciproque.

Le respect, c'est donc aussi le fait de me respecter en tant que personne, de respecter mes opinions, mes valeurs, mes sensibilités, ma volonté, mes désirs (charnels ou autres).
Et mes non-dits.

Une personne qui ne me respecte pas en tant que personne, n'a rien à faire avec moi.
Que ce soit dans ma vie quotidienne, amicale ou intime.

Je me suis trouvée plusieurs fois dans des situations où des personnes m'ont clairement fait sentir qu'elles ne me respectaient pas. J'ai mis du temps à apprendre à m'affirmer, mais je sais désormais faire.

Ces personnes, je les laisse derrière moi, avec le passé, et je continue d'avancer sur mon chemin de vie. Mes capacités de résilience m'étonnent, désormais.

Dans ma vie, j'ai aussi rencontré des arnaqueurs, des mythos, et deux ou trois tarés. Des personnes qui m'étaient toxiques.
Je les ai évacués de ma vie.

Certes, j'ai un positionnement relationnel qui est divergent de celui de la société dans laquelle je vis, mais il faut comprendre que c'est une forme de respect vis à vis de moi même et de ma façon de ressentir les choses.

J'ai fais des erreurs par le passé, je l'ai dis et je l'assume.
C'est la moindre des choses.
J'ai eu des relations "de couple", je me suis mariée, et je servais même des "je t'aime" en salve comme si cela prouvait la profondeur de mes sentiments. C'était mièvre et excessif, mais j'agissais ainsi parce que je ne savais pas comment faire autrement pour être conforme à une situation que je ne "sentais pas". J'étais pourtant totalement sincère !
Mais ça n'était que la projection de ce que je pensais devoir faire.

J'ai aussi fait des choix de facilité ou de fuite, en me "mettant" avec quelqu'un pour échapper à des situations conflictuelles ou désagréables. Ce n'est pas une bonne chose. C'est malsain pour la relation et pour les personnes qui y sont impliquées.

En agissant ainsi, je ne me respectais pas et je n'induisais pas non plus de respect mutuel dans la relation, car je restais avant tout dans la fuite d'une autre situation.
J'essayais de "compenser", par des cadeaux, comme des offrandes, même si je restais mal à l'aise face à une situation clairement dysfonctionnelle. En fait, toutes les fois où j'ai véritablement vécu avec quelqu'un, je fuyais autre chose. Or cette situation n'a existé que deux fois, en comptant mon mariage.
J'avais besoin de me sentir aimée... mais je ne m'aimais pas assez moi-même. Pour aimer vraiment, je crois qu'il faut s'aimer d'abord.
Je crois avoir enfin fait ce pas immense vers moi même, récemment.


Je pense qu'il est mieux de prendre conscience de ce genre de choses à 34 ans que jamais.
Je ne peux pas refaire le passé, alors autant me tourner vers l'avenir.

Aujourd'hui, j'assume mon style de vie.

La sexualité fait partie des éléments stabilisants dans mon équilibre psycho émotionnel.
J'apprécie de fréquenter une certaine catégorie de personnes, qui partagent parfois le même type de points de vu que moi, ou qui, tout au moins, s'en montrent respectueuses.

J'essaie d'être cohérente avec ce que je ressens, avec mon besoin de liberté, qui dépasse très nettement les limites de la morale conventionnelle.
Je me suis toujours sentie au delà de cette morale.
J'ai toujours aspiré à avoir une vie libre.

Une vie de femme libre, hors de la notion normalisée du couple "traditionnel".
Un vie libre, mais dans laquelle je m'efforce d'être respectueuse des ressentis des gens que j'aime.
Une vie libre, mais entourée de gens respectueux de la personne que je suis, et de mes besoins particuliers, qui sont complexes.

J'ai longtemps cru que de telles personnes étaient rares, mais elles ne le sont pas tant que ça...
J'ai vraiment choisi mon mode de vie, et je constate à quel point j'avais raison d'y aspirer, car il me convient parfaitement.

En mon fort intérieur, je savais avant l'âge de 10 ans, que c'était cette façon d'être qui me conviendrait le mieux. Cependant je n'en avais ni les moyens intellectuels, émotionnels ou financiers.
J'ai connu très tôt quelles étaient mes valeurs et je savais qu'elles étaient en décalage total avec le monde dans lequel je vivais.
C'est une chose pénible à affronter.
Je me suis donc efforcée de rester discrète autant que possible dans mon enfance, mon adolescence, et le reste du temps. Jusqu'à il y a peu de temps.

Mais je n'étais pas épanouie.

Même si j'ai cherché à me fondre dans le moule, à disparaître dans la masse, durant des années, aujourd'hui, j'ai fait le choix de m'accepter, telle que je me ressens.

Je ne me suis jamais sentie aussi bien.
J'ai des amis qui me comprennent et avec qui je n'ai pas à me cacher derrière des masques.

La vie de couple n'est vraiment pas pour moi, et pourtant il y a des personnes avec qui je me sens particulièrement bien et avec qui j'apprécie de passer du temps et de partager des activités diverses...
Peut être formons nous des "sortes" de couples.
Si ça peut faire plaisir à certains...

Moi je pars de la base que nous sommes avant tous des amis, que nous nous faisons une confiance mutuelle et que le courant "passe", entre nous.
Le reste, qu'est ce que ça peut faire ?

J'ai su très tôt que la sexualité a été artificiellement reliée et codifiée en lien avec le mariage monogame, pour des motifs culturels, liés à des questions religieuses et patrimoniales.
La biologie quant à elle oriente les partenaires compatibles génétiquement, dans un but de reproduction. Je ne souhaite pas me reproduire. Je laisse ça à ceux à qui ça fait vraiment envie.

Mon bien être est la chose qui m'importe le plus.
En respectant autant que possible celui des autres, mais sans me sacrifier pour eux pour autant.
Si je sens que quelque chose va m'être agréable sur le coup mais me faire souffrir par la suite (regret, sentiment de culpabilité...), j'évite de passer à l'acte.
Je suis devenue plus réfléchie.

J'ai appris avec le temps à exprimer mon accord ou désaccord, même si ça a été compliqué, du fait de mes difficultés dans les relations interpersonnelles.
J'ai fait d'immenses progrès ces derniers mois dans ce domaine.

Je ne regrette rien de ce que j'ai pu vivre ces 20 dernières années.
Tout a son importance, le bon comme les ratés.
Il y a "du lourd", pourtant, dans mon passé.
Mais c'est du passé. C'est trop tard, maintenant... et pas pour des histoires de délai de prescription... Et c'est fini, la résilience est passée par là et j'en suis sortie renforcée.


Ma psychiatre connait mes principes et pratiques et elle ne semble rien y trouver de malsain (je suis simplement fortement susceptible d'être neuro-atypique, et un tantinet névrosée, ne vous inquiétez pas tout est sous contrôle).

Elle sait bien que tout ça ne constitue pas mon seul centre d'intérêt...

Que ceux qui pensent sincèrement qu'on ne peut pas être heureux en vivant seul... n'ont qu'à vivre en couple et se taire quant à ce qui concerne les autres.

C'est une affaire de gouts, et comme chacun sait, les gout et les couleurs, ça ne se discute pas.
Après mes rares et désastreux essais, je suis certaine de mon choix de vie et je sais parfaitement que je préfère nettement le "chacun chez soi, et on est libre de faire ce qu'on veut" plutôt qu'une "vie de couple".
Ce n'est vraiment pas le genre de chose que j'apprécie.

J'aime avoir des amis, en qui j'ai véritablement confiance...
Au masculin, au féminin et au pluriel...

Et puis ne pas avoir de vie de couple (vivre ensemble), ça ne signifie pas pour autant ne pas vouloir de relations de couple...
😉

En dehors de ça, j'aime ma solitude, ma liberté de choix, ma liberté d'aller et venir, mon droit à rester chez moi pépère, ou à sortir faire des rencontres ou pas, ma liberté absolue de pouffer de rire en lisant "Cinquante nuances de Grey" ou "Harry Potter", tout en écoutant du jazz, du hard rock ou de la techno-trance...
Bref, profiter de mon "chez-moi" et faire ce que j'ai envie, sans avoir à en référer à une autre personne. Même s'il m'arrive de prendre conseil auprès de mes amis. Parce que j'en ai besoin.

Je peux enfin être la personne que j'ai toujours été, et être moi-même avec des personnes auprès desquelles je n'ai pas besoin de me "limiter" à une imitation de moi-même. Je peux aussi partager avec elles des moments tout simples pendant je ne me sens pas obligée de faire semblant d'être quelqu'un d'autre...

Cette liberté n'a pas de prix, c'est un vrai trésor.
Au delà de tout, cette partie de ma personnalité me plait et je suis heureuse de pouvoir la laisser s'exprimer en étant respectée. Je me sens épanouie...