Affichage des articles dont le libellé est Évitement. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Évitement. Afficher tous les articles

mercredi 23 mai 2012

Cours de dessin...

J'ai récemment abordé l'époque où j'allais au lycée en cité scolaire... mais je me rend compte que j'ai oublié de citer quelques éléments majeurs de cette époque.

Par exemple, quand j'étais en seconde, j'ai pris des cours de dessin sur "modèle vivant" (des cours de nu), pendant quelques semaines, le vendredi soir.
Je traversais tout le plateau d'Angoulême pour rejoindre l'école municipale d'arts plastiques, ma sacoche à dessin sur l'épaule (vous savez, un grand sac plat, avec deux cartons à dessin immenses dedans, format "raisin", autrement dit 50x65 cm). Au début, je faisais ça à pied et ça me donnait l'impression d'être vivante, et puis peu à peu le trajet m'a angoissée, mais le bus m'angoissait aussi. Heureusement j'ai fini par le prendre avec des copines, un jour, et dès le vendredi qui a suivi, je suis montée dans un car avec mon carton à dessin accroché à l'épaule.

Je savais bien dessiner à l'époque (sans être non plus formidable, hein! mais ce que je faisais me plaisais et correspondait assez à mes critères de réussite personnels). Mais les cours de dessin sur modèle, assez vite, c'est devenu très pénible.
Tout aurait été bien si ça n'avait pas été un cours. C'est à dire si le prof n'était pas venu voir mon travail, me prodiguer des conseils. Vraiment, ça, c'était épouvantable.
J'y suis restée quelques semaines, et ensuite, l'angoisse est tellement montée que je n'ai plus supporté d'y aller : c'était devenu un vrai calvaire intérieur.

Bien entendu, j'ai eu honte de l'avouer.
Mes parents ont du me prendre pour une dilettante.
En fait, j'avais tout bonnement peur que la peur me submerge un jour, en cours, et que je ne puisse plus y retourner, de honte. Alors j'ai pris les devants, et j'ai laissé tomber...

mercredi 11 avril 2012

Effritement...


Ces temps derniers j'avais trouvé un équilibre. La phobie sociale me semblait loin (mais juste au coin de la rue) et j'arrivais à gérer mes troubles anxieux.
Mais voilà, je ne vis pas dans le monde édulcoré des bisounours*, et cet équilibre reste restait précaire.
Depuis un mois, je suis à nouveau sous anxiolytiques. Et mon équilibre s’effrite face à l'état de santé de mon mari d'une part et mes relations vis à vis de mon employeur d'autre part.

Petit rappel, je suis devenue assistante de vie auprès d'une dame qui va bientôt fêter ses 95 printemps (c'est le cas de le dire, elle est née au mois d'avril). Elle est très gentille, toujours aimable (ou peu s'en faut), et surtout son entourage a su me mettre en confiance. Bref, ça va plutôt bien, de ce coté là, même si de temps à autre mes troubles anxieux reviennent au galop et qu'une remarque anodine me flanque une montée d'angoisse... Mais je gère.

Ce que je gère beaucoup moins bien, ce sont les remplacements proposés par l'association pour qui je travaille... proposés ou imposés, je ne saurais pas trop bien dire ce qu'il en est. En tout cas, je n'arrive pas à les refuser.
Et ça me met dans des états pas possibles.
Déjà parce que l'anticipation anxieuse est terrible pour moi : devoir faire la présentation, le trajet, travailler avec une nouvelle personne, dans un environnement que je ne connais pas, qui a des habitudes bien à elle, qui va me regarder quand je travaille, avec l'idée incontrôlable qu'elle va me juger, et d'autres pensées encore, plutôt des sensations, toujours négatives... 
Ensuite il y a le travail en lui même, et justement l'impression d'être observée, jugée. Même quand je papote avec la personne, je suis en état de stress, parce qu'il faut être agréable, plaire à l'autre, quel qu'il soit... pas de différence entre les bénéficiaires, mon employeur ou toute autre personne. Il faut qu'on m'aime, qu'on m'apprécie. Je fais éponge, je fais miennes les expressions de l'autre, j'adhère à ses idées. Je tente par tous les moyens de me faire oublier....

Au final, je suis malade avant de commencer à travailler, quand je pars travailler, et quand j'ai fini de travailler. Quand le remplacement se termine, je suis lessivée, épuisée, vidée de toute l'énergie consacrée à faire bonne figure et à ne pas trembler devant les bénéficiaires...

Autant dire que devant les "propositions" de remplacement des filles de l'association, je me plie comme je me plie toujours. Même quand j'essaye de dire "non", je fini par dire "oui", sans parvenir à m'affirmer. Je me retrouve avec des contrats que je ne désire pas, dont je n'ai pas besoin financièrement et qui me font du mal mentalement et physiquement (car l'anxiété génère toutes sortes de troubles physiques, dont par exemple des contractures musculaires propices aux blessures, tours de reins et autres torticolis... et aussi des coliques éprouvantes, des troubles respiratoires étouffants etc etc).

L'état de santé de mon mari s'ajoute à cela, et me fait désirer d'autant plus de me sentir mieux, pour lui. Lui c'est plus grave que moi. Et il a besoin de moi avec lui. Il sait que mon contrat de 9 heures chez la dame de 95 ans me fait du bien. Mais il sait aussi que le reste, ça me fait du mal, ça nous fait du mal, parce que je ne suis pas là pour lui et qu'il en a besoin.
Je me retrouve le "cul entre deux chaises", à vouloir plaire à mon employeur et vouloir trouver un équilibre incompatible avec les désirs de mon employeur (c'est à dire me voir idéalement disponible pour des remplacements quand ça les arrange).

Si je n'ai aucun problème à avancer les problèmes de santé de mon mari pour essayer de refuser les contrats, j'ai de nettes difficultés à exprimer mes problèmes à moi. Déjà parce que j'en ai honte, toujours. Et puis parce que j'ai peur, encore et toujours, de ce qu'elles vont penser de moi, à l'association, si je me réfugie derrière mes troubles anxieux, ma phobie sociale, pour refuser les contrats. Surtout que depuis 6 mois je me suis efforcée de faire bonne voire parfaite figure face à tout le monde, à ne surtout pas laisser dépasser un seul brin de fragilité. J'ai évité tout conflit, joué les paillassons. Bref, je me suis soumise, en espérant contenter tout le monde, et surtout les figures d'autorités que sont les responsables de remplacements...
Sauf que je suis éminemment perdante, à ce jeu là.

En tout cas, là, j'ai accepté un contrat qui court du 02 au 11 mai... Et je me suis rendue compte que le 10 mai, je ne pourrais pas travailler : j'ai rendez vous chez le psychiatre, 7 semaines pour avoir un créneau, je ne vais pas annuler, ni déplacer.
Et puis en plus, mon mari n'est pas content du tout.
Et je suis d'accord avec lui.

Mon mari a besoin de moi, et c'est réciproque. J'ai besoin de travailler pour me sentir bien, mais j'ai surtout et avant tout besoin de mon mari, et que mon mari se sente bien avec moi. Hors de question que le travail se mette en travers de cela.

...
Au final, j'ai appelé l'association, qui a défaut de connaître mes problèmes, connait ceux de mon mari... et, très gentille, la responsable m'a dit de ne pas m'inquiéter, qu'on annulait le contrat du 02 au 11 mai. Je tremblais en téléphonant.
Mais ça va mieux.

*("Bisounours" étant un mot inconnu de mon correcteur orthographique, ce dernier m'a proposé comme corrections "nounours" ou... "sournois"...^^')

mercredi 21 septembre 2011

Le rire, le ridicule et la honte...

Vous est il déjà arrivé de vous sentir mal en regardant ou en lisant? Pas parce que les scènes évoquées sont dures, mais parce qu'elles sont redoutablement... ridicules!
J'éprouve souvent ce genre de chose, et c'est très éprouvant. Je me sens vraiment mal à l'aise quand je dois affronter ce que je perçois comme une situation vraiment ridicule. J'en suis presque honteuse, humiliée... C'est très difficile à expliquer.
Je ne suis ainsi pas toujours capable d'apprécier des comédies. Certains épisodes de Desperate Housewives me plongent dans une sorte de détresse, parce que le degré de ridicule dépasse mon seuil de tolérance, et du coup, je ne m'amuse plus : c'est alors cette sorte de honte qui prend le dessus, et je me sens très mal.

Quelque part je vis ça comme un vrai handicap, parce que ça m'empêche parfois de me sentir bien avec les autres, d'apprécier une soirée.
Je me souviens, il y a des années de cela, ma mère avait regardé "La tour Montparnasse infernale", avec Eric&Ramzy. Moi, je n'avais pas pu... la plupart des scènes m’amenaient au bord de la nausée tellement je trouvais tout ça complètement ridicule. J'avais été déçue, car j'aurais aimé pouvoir partager ce moment avec ma mère, mais cette chose en moi, cette façon de juger les choses, les situations, tout, ça m'avait complètement coupée d'elle.

Comment expliquer cela aux autres, ce sentiment de s'humilier en riant d'une situation qu'on juge ridicule? Comment, en tout cas, le faire sans paraître "snob", "hautaine" ou je ne sais pas trop quoi d'autre. Genre "nous n'avons pas les mêmes valeurs", un peu dédaigneuse, bref complètement prétentieuse.

Pour moi, la réponse est simple, ça m'est quasi impossible.
Je n'y arrive pas.

D'ailleurs comment expliquer aux autres quelque chose que je comprends à peine, quelque chose qui me fait souffrir, qui n'est pas du tout du domaine du rationnel, mais, une fois de plus, de l'ordre de la distorsion cognitive.
"Si je rie de ça, je me moque et c'est mal" ou "si je rie de ça, qui est ridicule, je..." je quoi, d'ailleurs? Je ne sais pas trop... il y a quelque chose de mal implicitement qui se cache derrière ma réaction, mais je n'arrive pas vraiment à mettre le doigt dessus.

Rire parce que quelqu'un ne comprends pas quelque chose, par exemple, ça me paraît "déplacé", inapproprié.
Rire d'une situation "énôôôôrme", ce serait quelque part accepter l'énormité de la situation?

Il m'est en réalité très très difficile de rationnaliser tout ça.
Ce sont des réactions que j'ai, mais que je n'aime pas.
Je préfère les fuir, me cacher, plutôt que de laisser les autres les percevoir, et je préfère aussi souvent faire l'autruche et ne pas essayer de gratter tout ça.
Peut être par craindre d'aller au delà, de vaincre ces sortes d'inhibition, et que ce soit comme casser un tabou, quelque chose de sacré, me perdre, en quelque sorte.

Tout ça est absurde, n'est-ce-pas?
Pourtant, je n'arrive pas à lutter, ça revient toujours.

Faut vraiment que je sois maso, pour m'acharner à apprécier des séries comme Desperate, ou DrWho, ou d'autres plus ou moins farfelues (parfois je coupe le son, je sors de la pièce, je ferme les yeux, parce que je sature, j'ai cette honte qui me vient, et la seule façon de ne pas me laisser submerger, c'est cette fuite).

Même seule face à ma TV, parfois, je mets en place des évitements.
Dingue, non?

lundi 29 août 2011

Toujours rien...

Voici 5 mois que nous avons emménagé ici, et toujours rien.

Pas d'activité professionnelle réelle (si on excepte 3 missions d'intérim), pas de formation (je ne remercie pas les lenteurs administratives), et pas de relations humaines non plus.

Sur ce dernier point, je ne peux m'en prendre qu'à moi même. Je me suis inscrite au site OnVaSortir, mais je suis paralysée devant mon PC dès qu'il s'agit de m'inscrire à la moindre sortie, en me donnant plein de motifs bien pourris ("j'ai pas d'argent", "c'est de l'autre coté de la ville", "j'ai pas d'enfant à promener", "il faut que j'emprunte la voiture de mon mari"), ou moins pourris ("et si j'ai une diarrhée fonctionnelle à cause de ça?", "et si je me sentais mal à l'aise, si je me casse en plein milieu, les gens vont se poser des questions...", "et si j'arrivais pas à bavarder (et dire des trucs intéressants)" etc).
Du coup, je ne fais rien de ce coté là.

Par ailleurs, j'avais fais la connaissance (virtuelle) d'une nana assez sympa, via Doctissimo, mais je n'arrive pas à fixer avec elle un jour pour qu'on se rencontre pour de vrai autour d'un café, toujours paralysée par la peur et par des tas de conneries qui virevoltent dans ma tête. On discute un peu sur facebook, de temps à autre, mais j'ai du mal à demander "et tel jour, tu serais libre?".

Moi je suis libre tout le temps, sauf les vendredi et samedi (weekend en amoureux).

Sauf aussi le 7 septembre à 15h, parce que là, je passe un entretien d'embauche avec une association d'aide aux personnes (gloups). J'espère que ça va marcher, parce que pas de nouvelle session de formation à l'AFPA avant mars 2012 (période à laquelle sera aussi libre la psy qui fait des thérapies comportementales et cognitives au CMP de Tarbes... c'est con, je pourrais même pas y aller!). Mais j'espère aussi être prise par CPM pour un travail d'animatrice sur "Tous au numérique" en novembre...

Mais je m'égare complètement!
Je ne parlais pas de travail, il y a quelques instants, mais de ma vie sociale sous-développée.

En fait, tout ça pour dire qu'en ce moment j'ai la sensation que je suis en train de basculer à nouveau vers une personnalité évitante...

Je ne peux pas dire que je déprime particulièrement, mais je ne peux pas non plus dire que je me réjouis de me voir prendre un si vilain chemin...


lundi 4 avril 2011

En soins ?

En partant de Charente, je suis allée voir mon médecin traitant.
Après m'avoir suivie durant près de 6 ans, elle a apprit mes angoisses, ma phobie, mon anxiété...
Elle m'a fait un courrier pour mon futur médecin traitant, ainsi que pour le CMP de Tarbes, où exerce une psychiatre formée en TCC, qui pourra, je l'espère, à avancer dans ma guérison.
Je m'étais promis de longue date de prendre rendez vous dès mon emménagement.
Plus facile à dire qu'à faire...

Ne devrais-je pas d'abord prendre un nouveau médecin traitant? Mais alors, comment le choisir, comment apprendre à lui faire confiance? Sur quel motif prendre rendez-vous?
Et puis aller voir un médecin, alors que je suis ayant droit de mon mari du point de vue de la sécurité sociale, cela signifie payer le médecin, mais que ce sera mon mari qui sera remboursé, ce qui perturbe ses comptes... Et puis cela signifie aussi prendre la voiture, notre voiture, la seule qui nous reste depuis qu'un vandale a cassée la mienne à un rond point, par un matin de décembre.
Comme j'étais indépendante, avant cet accident!

Pour en revenir au CMP, quand on sait à quel point il m'est difficile de passer un coup de fil, à ma sœur, à mon ancien médecin, à une agence d'intérim... s'imaginer que je puisse simplement appeler le CMP pour demander quelles sont les modalités de consultation, c'est une triste blague.

Pour l'instant je tourne autour du pot, cherche des informations sur internet, cherche les coordonnées, l'adresse (plus facile de s'y rendre en personne... quoique, car il faut un moyen de transport...).

Je vais y arriver.

Occuper le temps...

Mes journées, je les passe souvent accrochée à mon ordinateur, entre deux ou trois sites, pas plus, avec un jeu dans les intervalles.
Il y aurait sans doute des choses à faire dans la maison, mais j'ai du mal à m'y confronter.
Même le déballage des cartons du déménagement me fait peur.
J'évite beaucoup de choses, mais à la fin de la journée, je suis épuisée de ces évitements.
Peu à peu, je vide les cartons, parce que j'en ai marre de les voir occuper mon espace vital.
De temps à autre, je file à la cuisine pour préparer l'indispensable, mais souvent j'oublie que la cuisine est mon loisir favoris.
J'aimerais travailler, avoir une occupation salariée au milieu de tout ce vide qui rempli si mal ma vie, mais en même temps je suis terrorisée par cette perspective.

J'occupe mon temps par du vide, et en même temps je n'ai jamais su ce qu'était "ne rien faire". L'inactivité est une chose qui me pèse infiniment.