mardi 17 mai 2011

Somatisation



Définition du mot Somatisation : Expression physique d'une souffrance psychique.
Soma, en grec ancien, désigne le corps. Nous somatisons lorsque nous avons tendance à éprouver ou à exprimer une souffrance physique en réponse à un stress ou un traumatisme psychique. Ce processus est souvent associé à des troubles dépressifs ou anxieux. On parle de maladie psychosomatique lorsqu’une pathologie physiologique semble avoir pour cause un problème psychique.*
*Psychologies.com
Je somatise depuis mon plus jeune âge.
Comme beaucoup d'enfants en bas âge, ça a commencé avec le fameux "mal de ventre" avant d'aller à l'école. Mal de crâne aussi (déjà des céphalées de tension?). Et puis de l'urticaire au menton (ma mère en garde étrangement un souvenir déformé, persuadée que j'ai de l'herpès labial).

À l'école primaire, j'ai souffert d'énurésie diurne, ainsi que de terribles douleurs dans les jambes dites "psychogènes", dont les médecins ne trouvaient pas la cause, sauf "peut être", la croissance (j'avais alors 7 ou 8 ans).

Arrivée au collège, j'ai commencé à souffrir d'angines à répétition (peut être à cause d'une baisse de mon immunité, due à la dépression?), puis de cystites à répétition. J'ai aussi souffert de dysménorrhée.

Au lycée, je faisais de l'hyperphagie compulsive tous les weekend, aboutissant régulièrement à des vomissements nocturnes. Cela avait conduit mon médecin à penser que j'avais un reflux gastro-oesophagien (je dissimulais mon hyperphagie, que je considérais comme une faute, un manque de volonté... et dont je ne connaissais pas l’appellation, à l'époque). J'ai été traitée pour ce soi-disant reflux pendant des mois, jusqu'à ce que mon père m'emmène chez un gastroentérologue de sa connaissance, qui s'est alors rendu compte en quelques minutes que j'étais très (trop) nerveuse pour une fille de 16ans (il s'est fondé sur mon rythme de déglutition). Ces déglutitions excessives ayant plusieurs conséquences gênantes. La première, c'est que j'avalais beaucoup d'air, qui devait bien ressortir (rôts). Ensuite ce va et vient gazeux avait pour effet d'amollir les muscles assurant l'étanchéité du sphincter supérieur de mon estomac, facilitant ainsi la remonté des sucs gastriques dans mon oesophage.
C'est à ce moment que j'ai commencé à prendre de l'Euphytose, à raison de 2 comprimés, 4 fois par jour.

Parallèlement à ça, mes cystites continuaient et je sentais en permanence ma vessie, étant d'ailleurs incapable d'avoir une miction normale et sans douleur. J'ai été envoyée chez un urologue, qui n'a décelée aucune anomalie d'ordre médical. Ce n'est que bien plus tard que j'ai enfin découvert le plaisir de ne pas sentir ma vessie... lorsque j'ai pris des anxiolytiques!

J'ai ainsi souffert régulièrement de divers troubles fonctionnels (c'est à dire non associés à des lésions ou des maladies) depuis ma petite enfance. On m'a longtemps vue comme une malade imaginaire ou alors comme une hypocondriaque.

Mais ma souffrance, je ne la traduisais pas par "j'ai un cancer" ou "j'ai l'appendicite". Non, je la traduisais par "je vais en parler, on va me dire ce que j'ai, et après, on me soignera, et je n'aurais plus mal, je ne souffrirais plus...".

Malheureusement une guérison fait toujours apparaître un nouveau symptôme, à court ou moyen terme. Par ailleurs je reste convaincue que si je laisse les symptômes s'installer, ils risquent tôt ou tard d'altérer ma santé pour de bon (brûlures de l’œsophage à force de vomir, irritations de la vessie chroniques, érosion dentaire à cause du bruxisme dont j'ai parlé tout récemment... et puis bien entendu, toutes les conséquences connues du stress et de la dépression).

Alors, plutôt que d'attendre, j'attaque.
C'est une de mes grandes motivations pour entrer en parcours de soins.
Soigner mon esprit, c'est aussi soigner mon corps, apprendre à vivre en paix avec lui, avec moi.

2 commentaires:

  1. Bonjour ,
    j'ai lu ton blog; je me permets une petite " correction " une hyponcondriaque n'est pas une malade imaginaire mais bien une personne qui souffre et qui ressent dans sa chair cette souffrance. Sauf qu 'il n'y a pas d 'étiologie somatique : c'est le corps qui parle.
    pourquoi n'envisages tu pas une psychothérapie analytique plutot qu'une thérapie comportementale qui déplacera les symptomes ?
    Tes mots sont touchants.
    Garance

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  2. Merci pour ce petit mot, qui m'a très justement permis d'apporter une correction à mon message... Car je ne fais pas de confusion entre maladie imaginaire et hypocondrie. En fait, je voulais lister les différents qualificatifs que j'ai eu à subir, ceux que les autres donnaient à mes douleurs et à mes troubles fonctionnels. je n'en ai trouvés que deux, séparés maladroitement par une virgule.

    Je connais des personnes malades d'avoir peur d'être malades, et je sais parfaitement quelle souffrance c'est pour elles, au quotidien.

    Pour ce qui est de la thérapie analytique, je n'ai pas encore fini de raconter mon histoire dans mes billets, aussi n'ai je pas encore parlé des psychologues et psychiatres que j'ai consultés. Je n'ai pas pu faire de travail réel avec la plupart d'entre eux, jusqu'à l'an dernier, où j'ai vue une psychiatre 6 mois durant.

    Cette dernière a trouvé que j'étais très rationnelle sur mes troubles, très consciente de leur origine. En fait, j'ai passées ces 15 dernières années à pratiquer l'auto-analyse et le travail avec une professionnelle m'a permit d'avoir un regard extérieur sur le chemin parcourus, et sur la justesse de mes raisonnements.
    Aujourd'hui, je me comprends. Je perçois les origines, les conséquences, le rationnel et l'irrationnel...

    Malheureusement, comprendre ne fait pas tout. La thérapie comportementale ne déplacera pas les symptômes: tous mes troubles viennent de mon anxiété sociale, de ma dépression, de mon incapacité à affronter le monde, la vie, les autres, le travail.
    La phobie sociale et la personnalité évitante sont des pathologies qui se traitent bien par les TCC. C'est ce qui marche le mieux. Bien que certaines personnes m'aient dit qu'on en guérit jamais tout à fait.
    Cependant, je n'aime pas ce défaitisme.
    ^^

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