mercredi 18 mai 2011

Collège...

Voici un petit moment que j'ai laissée en plan mon évolution, mon histoire.
C'était pourtant un travail auquel je me promettais de m'atteler en créant ce blog... Il est donc temps de s'y remettre. Je resterais cependant dans le global, les grandes lignes, les grands faits marquants, et les petites routines. Il y a des oublis, forcément. Et des omissions.
Il y a aussi un grand désordre, parce que je ne me souviens pas toujours de l'ordre de tout.
Sans doute qu'au fil du temps, le blog s'enrichira des anecdotes relatives à cette époque là, qui sont nombreuses, et que je ne peux pas écrire ici.
Ici, c'est la place de l'ambiance générale, du glissement que j'ai subi, vers le mal être.


Attention, pavé.
En 1993, j'entre au collège. Je quitte ma mère, ses méthodes pédagogiques et les classes uniques pour un établissement de 300 élèves environ, et intègre comme tout le monde une classe d'environ 25 élèves. Tous les matins, je vais prendre le bus (Ouf! c'est avec ma grande sœur, qui est en 4ème).

Le premier jour, du haut de mes onze ans, je voudrais être une "grande", une femme. Me faire remarquer, aussi, sans doute, autant être honnête. Je voudrais être une fille pour de vrai, pas un garçon manqué, perpétuellement mal coiffée, toujours en jean ou en jogging... Je met alors une jupe et un chemisier, et même des sandales à talons.
J'étais fière de moi, je me sentais jolie... peut être une heure. Ensuite je me suis sentie très mal, j'avais la sensation d'être déguisée, de ne pas être moi même. Je n'avais plus qu'une hâte, c'est que la journée finisse et que je reprenne mes vêtements unisexe. La fierté avait été remplacée par une grande honte, un sentiment épouvantable de m'être tournée en ridicule devant les autres.
 Le collège commence dans un sentiment d'angoisse. Dans ma classe je retrouve mes camarades de CM2, alors que j'avais une sorte d'espoir de pouvoir rompre avec le passé, redevenir anonyme. Manqué, je reste une "fille d'instit'" aux yeux de tout le monde. Sans compter que je suis rapidement étiquetée "bizarre".
Je me tiens à l'écart des autres, n'arrive pas à me sentir à l'aise avec eux. Je ne connais personne. J'essaye malgré tout de me tailler ma place dans les petits groupes qui commencent à se former, bien maladroitement.

Le premier jour, ou dans la semaine, on nous demande de nous choisir un délégué de classe. J'ai envie de reconnaissance, j'ai envie aussi d'être un interlocuteur auprès des enseignants, car je reste plus à l'aise avec les adultes qu'avec les jeunes de mon âge. Mais je ne jouis d'aucune popularité, et ma candidature tombe à plat. Je suis tout de même élue suppléante. Mais je n'aurais jamais aucun rôle à jouer.

Le collège me pèse d'emblée. Je m'y sens étrangère. Les devoirs me déstabilisent, je n'arrive pas à organiser mon travail, je ne sais pas apprendre mes leçons, ni même les revoir, les relire. Bien souvent j'essaye de faire mes exercices sur la seule base de mes acquis de cours, ne pensant même pas à essayer de relire la leçon avant de me lancer tête perdue dans les exercices. Est-ce par orgueil? Est-ce parce que je voudrais tout savoir, sans effort? Je ne sais pas. Toujours est-il qu'à la moindre difficulté, je m'énerve, je me sens mal, je me met à pleurer. Je me sens nulle. Pire, je sais que je suis nulle. C'est trop dur, je ne vais pas y arriver. Je feuillette la leçon, le manuel, j'essaye de comprendre, mais mes engrenages sont grippés, dès que je commence à douter de moi, dès que je commence à croire que je n'y arriverais pas, il n'y a plus que ça qui compte, et le reste est fichu.
Je fais tous mes devoirs "à l'arrache", au dernier moment, seul moyen de zapper l'angoisse, de l'empêcher de me bloquer totalement.

Rien n'est pire que les exercices à faire en cours, avec le prof qui passe entre les tables. Je suis terrorisée à l'idée de faire des erreurs, des fautes. Je cache mon cahier du mieux que je peux, surtout que ça ne se voit pas, que je suis nulle, que je n'y arrive pas. La moitié du temps, je ne fais pas les exercices, le cerveau paralysé par la peur, embrouillé pas tant d'ailleurs par le problème ou l'exercice qu'on me pose (en maths, en anglais...) mais par les conséquence si je n'y arrive pas. Car si je n'y arrive pas et qu'on me demande de corriger, tout le monde se moquera de moi. Si je ne fais pas l'exercice, que je garde page blanche, le professeur va croire que je suis feignante, que je n'essaye pas. Or, j'essaye à m'en faire pleurer. Mais ça ne vient pas.

Bien sûr, ce n'est pas comme ça dans toutes les matières, et même pas pour tous les sujets. Il y a certaines choses que je comprend vite et facilement. Mais dès qu'un problème se pose, dès qu'une difficulté s'élève, c'est le blocage complet. La seule chose que je reste capable de voir, c'est que je n'y arrive pas, que je n'y arriverais sans doute pas, que je risque d'être punie parce que je n'y arrive pas, que je risque d'être sanctionnée parce que je n'y arrive pas, que c'est injuste que je n'y arrive pas. Du coup je fais reposer la faute sur les autres, les enseignants, ma mère, même mes camarades. Je retombe dans une logique de tricherie pour évacuer mes angoisses. Je copie par dessus un coude, mes yeux se baladent, je m'efforce de remplir les trous, de faire quand même des fautes, pour pas qu'on voit que j'ai triché. J'essaye de trouver la bonne solution, une fois que j'ai vu les mots ou les chiffres tracés par les autres.
Je ne pense pas à mal. Je sais pourtant que c'est mal. Mais j'ai tellement peur de la mauvaise note.
J'ai peur du redoublement, de tout ce qu'il y a de péjoratif là dedans.
Je redoublerais pourtant ma 5ème. Et j'aurais les mêmes notes ou presque que précédemment.

Tout m'angoisse au collège. La classe avec tant d'élèves. Le fait de changer de salle pour chaque cours. Le nombre de professeurs. Les "grands" dans les couloirs, qui nous bousculent. Les cours de sport, surtout avec des ballons, dont je conservais une peur irrationnelle. Les récréations, au cours desquelles je cherche désespérément ma sœur, au grand agacement de certaines de ses copines.

Par moment j'ai l'impression d'être intégrée, on me fait la bise le matin, on me demande si ça va, je rentre dans ce rituel. Et puis patatra, des événements viennent bousculer mon assurance d'être enfin acceptée des autres.
Une anecdote parmi d'autres, qui me serre encore le cœur d'angoisse (c'était il y a plus de 17 ans!!!). Nous étions un groupe d'élèves à discuter à propos d'un professeur. Je me faisais mousser, je me donnais plus d'importance, en disant ce que je pensais que les autres voulaient entendre. Je ne critiquais pas les méthodes pédagogiques, mais en cet instant précis, je riais du triple menton du prof. Une camarade, redoublante, m'a fait une critique et j'ai répliqué un peu vertement "ben quoi, c'est pas ton père". Sur le coup on en est restées là. Mais le lendemain trois filles de 3ème sont venues me voir sous le préau, m'ont agrippée par le bras pour savoir ce que j'avais dis à M. à propos de son père, et pour me dire surtout qu'elles m'interdisaient de lui parler de son père. J'étais terrorisée. Sur le coup, je n'ai rien compris, sauf qu'elles menaçaient de me faire du mal.
Après ça, j'ai été plus prudente dans mes propos, mais je crois que je suis restée une grande gaffeuse.

Un jour, peut être un mois après la rentrée des classes de 6ème, notre professeur de français nous a donnée comme sujet de rédaction notre entrée au collège. Il nous fallait raconter les faits, mais aussi transcrire nos sentiments.
J'ai rempli deux pages doubles petit format. J'y décrivais mes peurs, et puis surtout mon sentiment de ne pas m'adapter au collège, de ne pas y trouver ma place.
L'enseignant avait alors écrit un encouragement sur ma copie, en affirmant que j'allais finir par m'y faire.
Des années plus tard, entrant au lycée, j'ai retrouvée cette copie, et j'ai pleuré sur cette promesse non tenue.
Jamais je ne m'y suis faite, et j'en reste pleine de regrets.

Pendant mes années collège, les heures d'étude étaient ma hantise. Le fait de devoir travailler dans une extrême proximité avec les autres était terrible pour moi. Je détestais ça.
Par ailleurs les appels au silence et à l'ordre des surveillants me perturbaient beaucoup. Sans compter la terreur des punitions collectives, qui reposaient bien souvent sur des conjugaisons à tous les temps... que je n'avais pas réussi (et ce n'est toujours pas le cas) à apprendre.
De la 6ème à la fin de ma 3ème, j'ai toujours détestées ces heures d'étude en salle commune.
Une fois, j'en ai même fais une crise de nerfs.

C'était un vendredi après midi. Ma classe avait trois heures d'études. Je devais être en "deuxième année" de 5ème.
Plusieurs classes "purgeaient" deux ou trois heures d'étude le vendredi après midi, comme nous, de telle sorte que la salle commune était pleine à craquer.
Je n'avais eu d'autre choix que de m'installer à une table déjà pleine, dans l'angle de la salle. J'étais incapable de faire mes devoirs, au risque qu'un regard descelle une erreur, une faute d'orthographe. Alors je passais ces trois heures à rêvasser et à écrire ma  tristesse, ma rage contre le monde, l'injustice de ma vie, ce genre de choses qu'on écrit à 13 ans, convaincu que si on va mal, c'est avant tout de la faute des autres.

Ce jour là, il devait faire chaud, les élèves étaient particulièrement indisciplinés, bruyants.
En ce qui me concerne, je supportais fort bien le brouhaha général, plus facile à ignorer qu'une voix unique... qui ne manquait pas de se manifester, produite par l'un des surveillants. J'étais excédée par les remontrances. Je me faisais plus petite qu'une souris, mais à chaque remontrances quasi hurlées, je me sentais pourtant visée, humiliée, du simple fait d'être là.
J'attendais avec angoisse la punition qui finirait pas tomber.
Elle était tombée.
"Dissertation". Texte argumentatif. Sujet: Pourquoi l'école n'est elle pas parfaite et comment pourrait on l'améliorer? J'en ai fais une copie double, grand format. Je ne me souviens plus de ce que j'ai écris, mais je crois que j'y parlais de respect, du nombre d'élèves par classe, des choses qui moi, me faisaient souffrir. Je me souviens aussi que le "pion" a ramassées les copies, a fini par moi, et que par défi (en fait, je ne sais pas ce qui m'est passé par la tête), j'ai déchirée ma copie sous ses yeux. La punition était injuste et dans mon esprit sans doute totalement inutile.
Et puis après... trou noir. Je me suis mise à hurler, cela je le sais. J'ai dis des choses, sans doute ma version des "quatre vérités". J'ai hurlé et j'ai pleuré. Et j'ai fini effondrée sur ma chaise, secouée de sanglots et de tremblements. Je tremblais tellement que j'ai eu du mal à me lever, à descendre les escaliers, à aller prendre le bus.
Pourtant sur le coup, je crois que j'étais fière de moi.
Mais dès le lendemain, j'étais morte de honte, et je crois que ce sentiment me poursuit encore.
Je ne me souviens pas des conséquences de cette crise.

Après ça, j'ai obtenue une autorisation de sortie de mes parents. J'avais le droit de quitter le collège, tous les vendredi après-midi, à la fin de la pause déjeuner. J'allais à vélo au collège. 7 kilomètres. Tout ça pour ne plus aller en étude. Je préférais peiner dans les cotes qui jalonnaient mon parcours plutôt que de devoir remettre les pieds en étude. Puis à 14 ans, j'ai eu la mobylette.


J'allais mal, à cette époque. Je crois qu'on peut dire que ça se voyait comme le nez au milieu de la figure. J'étais une ado triste, mélancolique et colérique.

Un jour, vers mes 12 ans je pense, ma mère m'a demandé si je voulais parlé à quelqu'un, un psy, ou même un prêtre (j'avais eu ma "petite crise religieuse", tout récemment). Un psy, oui. Une femme.
J'ai donc vue une psychologue, pendant peut être 2 ans.
Jamais je n'ai pu me confier à elle. Jamais je n'ai su parler de mes angoisses, de mes vraies difficultés. Chaque fois que j'évoquais ma mère, c'était comme si la psy prenait sa défense, comme si elle essayait de me démontrer que j'avais tort de ressentir ce que je ressentais, alors j'y allais, je parlais, je surveillais mon langage, et je n'étais pas moi même.

Au début ma mère m'emmenait.
Et puis quand ma sœur a été au lycée, ma mère a estimé que je pouvais y aller en bus. La ligne régionale passait par la ville où se trouvait le collège. Ainsi le mercredi, j'emportais mon sandwich et à la fin des cours, je traversais la ville pour aller prendre le bus de 13h30(?). Je mangeais mon sandwich toujours en proie au doute (ai-je l'argent? est-ce la bonne heure? etc). J'aurais pu attendre le bus au coin de la rue du collège, mais là, il n'y avait pas d'abri, et surtout il y avait souvent d'autres gens, alors que là où j'attendais, souvent, j'étais seule.
Cette recherche désespérée de solitude, à l'époque, je n'avais pas conscience qu'elle traduisait une peur irrationnelle des autres. Je "préférais être seule", voilà tout.

Tous les mercredi, ou peut être moins souvent, je prenais donc le bus. Je "montais" à Angoulême. Et tous les mercredi, je me perdais dans les rues, ne retrouvant le cabinet de la psy qu'in extremis, à l'heure du rendez vous. Je parlais une heure de choses et d'autres, mais pas de ce qui me faisait souffrir, puis je repartais. Un jour, j'ai décidé que je n'irais plus. J'ai écris une lettre à la psy, avec tout ce que j'avais sur le cœur, dans un langage bien moins soutenu que celui que j'utilisais en séance, je la lui ai donnée, et je n'y suis plus retournée.
À la place, j'allais au cinéma avec ma sœur et ses copines, continuant à prendre le bus, et meublant mon mercredi après midi. Le temps a passé.

Un jour, un élève a tenté de se suicider en buvant de l'eau de javel. D'un seul coup, les profs ont semblé se rendre compte que certains élèves étaient en détresse. Ces élèves ont du passer devant une assistante sociale. J'en faisais partie.
J'ai éprouvée une grande colère vis à vis des enseignants. Je montrais depuis des mois, des années même que j'allais mal, et jamais je n'avais reçu le moindre signe d'encouragement de leur part. Et d'un seul coup, j'étais envoyée chez une assistante sociale, presque en punition.
Laquelle devait m'envoyer consulter à la permanence du CMP, au centre social voisin.
Il n'y eut guère de suite: j'ai "accroché" à l'infirmier psy qui était là pour mon premier rendez vous, mais la psy que j'ai vue la fois suivante m'était profondément antipathique, et je n'ai pas souhaité continuer.

Les années de collège se sont ainsi égrainées. Quelques hauts. De plus en plus de bas.
Cinq années. Ponctuées d'événements divers, de voyages scolaires, tous des échecs pour moi, au point qu'en 3ème, j'ai refusé de participer à celui de ma classe, la coupe était pleine. Je savais que je me serais effondrée psychologiquement à la fin de la première journée, alors non merci. J'avais vécus tous les autres comme des calvaires, je ne voulais plus de ça.

À la fin de la 3ème, je n'allais plus jamais manger au réfectoire. Je ne supportais plus de faire la queue, oppressée par la proximité des autres, insupportée par le regard qu'on risquait de porter sur moi pendant que je mangeais, dérangée par la surveillance des pions. Aucun système ne permettait de vérifier si on prenait bien ses repas.
Je passais la journée sans manger ni boire. Je rentrais à la maison à 17h30 et me préparais un repas, à coup de conserve, d'omelettes ou de pommes de terre sautées.

À la fin de la troisième, je vivais seule avec moi même. Je refusais la compagnie des autres, j'obtenais sans difficulté d'aller en salle d'auto-discipline plutôt qu'en salle d'étude. Je passais toute la pause déjeuner dans le parc ou la salle d'étude. Je refusais le rituel ridicule qui voulait qu'on se fasse la bise le matin (je voyais mes camarades comme des inconnus, dont parfois je ne connaissais même pas le prénom!). Je ne voulais plus répondre quand on me demandait si j'allais bien. Et puis je voulais mourir. Depuis plusieurs années déjà. En 4ème, par deux fois lors d'un voyage scolaire, j'avais bien faillit le faire. Sauter dans la Seine, en plein mois de février. M'endormir dans les eaux glacées, entraînée par mon poids et mes vêtements. M'ouvrir les veines. Prendre des médicaments.
Une seule chose m'a sauvée. Pas la peur, de mourir, d'avoir mal. Juste ma sœur, sans qu'elle le sache. Ma sœur, mon idéal de vie, mon modèle. Et la honte que j'avais de la faire souffrir, de l'entraîner à son tour dans ce que je voulais quitter. La salir avec ma mort, avec la peine que ça lui aurait infligé. Cela me terrorisait. J'en faisais des cauchemars la nuit, me réveillais en larmes.
Pourtant j'étais en conflit avec elle.

Pour la simple raison que je lui en voulais de ne pas voir que j'allais si mal. Je lui en voulais de ne pas savoir m'aider. Et en même temps je ne voulais pas de son aide. Je lui en voulais aussi de ne pas comprendre que c'était une torture pour moi qu'elle ait sa chambre en dessous de la mienne, et qu'à travers le plancher elle puisse tout entendre de ce que je faisais.

Je me sentais espionnée. J'avais le sentiment de ne pas avoir d'intimité. J'avais alors le sentiment que personne ne respectait mon espace vital, que je ne pouvais pas écouter de la musique sans la déranger, que je ne pouvais pas bouger sans qu'elle entende le bruit de mes pas, que je ne pouvais pas être seule, pour de vrai, que n'importe qui pouvait me voir de la cuisine, par la fenêtre de ma chambre, que n'importe qui pouvait entrer dans ma chambre sans verrou. Il m'était insupportable de voir quiconque franchir le pas de ma chambre, je le vivais comme une agression et j'en ressentais une grande détresse, et malheureusement, je n'avais pas encore les mots pour l'exprimer.

Je n'avais plus d'amis, de copains, personne à inviter ou chez qui être invitée. Pas de copines à aller voir, avec qui passer du temps au téléphone. Mes loisirs se résumaient à la télévision et Internet, ainsi qu'à quelques balades à pied ou à vélo, seule. Et quelques fêtes ou sorties, avec ma sœur et ses copains. Avec toujours le sentiment d'être une étrangère, une usurpatrice, de ne pas être à ma place. Sentiment qui ne m'a plus jamais quittée... sauf peut être une fois, une seule fois... plus tard.

J'ai passé le BEPC la peur au ventre, persuadée qu'un échec serait terrible. J'ai travaillé et révisé pour la première fois de ma vie, sans savoir comment m'y prendre, terrorisée à l'idée de ne pas avoir ce diplôme... puisque personne ne m'avait dit qu'il n'avait pratiquement plus d'importance. N'ayant pas d'amis avec qui discuter, je ne savais pas qu'il ne constituait pas une condition à mon entrée au lycée.

L'été de mes 16 ans a commencé. En septembre, j'entrais au lycée.

3 commentaires:

  1. Scolarité douloureuse... je me reconnais parfois dans quelques unes de ces lignes...
    Le problème c'est qu'en traversant ce genre d'expérience, tôt dans sa vie, on développe une vision négative de la vie, et des autres, et cette vision parfois inconsciente génère une peur chronique, celle de souffrir au quotidien, d'où l'anxiété généralisée (en partie).
    Un des efforts qu'on doit faire je pense est de ne pas s'enfermer dans ce passé, mais de se concentrer sur le moment présent (phrase qui paraît classique mais qui peut s'avérer profonde si on la décortique bien..!).

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  2. Douces pensées pour l'adolescente solitaire et incomprise que tu étais..

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  3. Je me retrouve parfois dans ce que tu écris. Le collèges, les pires années de ma vie.
    C'est ce que je reproche au systhème: personne ne voit les enfants qui souffrent, qui ont des diffucultés et on les laisse dans leur coin. Jusqu'au moment où ils se suicident...
    Tu as été courageuse de continuer

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