mardi 26 avril 2011

Pouet pouet...

Ceci n'est pas un sein.
Ceci est un klaxon. Quand on appuie sur la poire en caoutchouc, ça fait "pouet-pouet".
Allez savoir pourquoi (je suis une hypocrite), certaines personnes assimilent tous les objets ronds et mous à ce type d'instruments. Les seins et les fesses en font partie, ainsi que le nez, plus accessoirement.
Mais encore?
La place de cela dans ce blog?

Ma mère fait partie des personnes qui aiment bien faire "pouet-pouet" sur des objets ronds et mous. Je suis certaine que dans son esprit c'est amusant, drôle, de détourner ainsi les corps, de les "dédramatiser", de les sortir de leurs fonctions traditionnelles (allaitement et érotisme principalement pour les seins)...

Le "pouet pouet" sur les nichons, il est aussi ancien pour moi que l'apparition de ces attributs, à ma préadolescence (vers 10 ans), si ce n'est plus ancien encore...

Problème, j'ai 28 ans, presque 29.
Or, depuis que j'ai des seins, j'ai droit au "pouet pouet" évocateur (et sans doute volontairement provocateur). Soit 18 ans à dire "non" à cet attouchement qui n'en est pas vraiment un, mais que je subi encore et toujours comme une agression, comme un acte invasif dans mon espace vital.

Ces mains maternelles qui se posent sur ma poitrine pour presser leur rotondité, accompagnées de cette onomatopée ridicule m'insuportent.

Pourtant ma mère nous a bercées, quand nous étions enfants, de grands principes du genre "ton corps est à toi". Cependant elle semble ne jamais avoir bien intégré que ses filles puissent ne pas vouloir être touchées ainsi par elle. Sans doute parce qu'elle n'y voit rien de sexuel, rien d'agressif, sauf peut être une blague qu'elle sait mauvaise, mais dont elle ne se lasse pas.

Moi je m'en lasse.

Ce weekend, ma sœur se mariait (ça s'est plutôt bien passé, merci, on s'est ennuyés mon mari et moi, mais on étaient contents d'être là).
Sur la place de la mairie, alors que les invités se regroupaient (environ 75 personnes), ma mère est venue me dire bonjour. Et sans que je m'y attende (en public!!!), au moment où elle m'a fait la bise... ses mains ont pratiqué ce geste épouvantable, accompagné du non moins épouvantable "pouet pouet" verbal.

Cette fois ci, j'ai bien faillit lui mettre une gifle.

Je regrette de ne pas l'avoir fait d'ailleurs, car peut être aurait elle enfin compris que je ne vois plus ce geste comme une blague depuis longtemps, mais comme une violence qu'elle me fait, comme un dénigrement de ma féminité, comme une négation du fameux principe voulant que mon corps est à moi.
Mais ça aurait été ajouter un acte déplacé à un autre, dans un événement qui n'aurait du en compter aucun.

J'ai eu cet attouchement en travers de la gorge une bonne partie de la soirée (le mariage avait lieu à 17h30). Sans compter que cela a fait remonter en moi des années de souvenirs du même genre, insidieusement perturbants.
Les mains de ma mère sur mes fesses, ses remarques sur mon "beau cul", mes seins, etc. Les "blagues" répétées, allant du coup du klaxon au rideau de la douche plaqué contre mon corps mouillé alors que j'étais en train de me laver, ainsi bien sûr que le visage le regard (ressentit comme inquisiteur) de ma mère qui écartait le rideau, pénétrait cet espace d'intimité qu'était censé être la cabine de douche, alors que je me savonnais, adolescente, puis adulte.

Souvenirs de paroles déplacées aussi...
Quand je me faisais belle, elle tournait ses remarques (compliments?) d'une manière qui me donnait l'impression de "péter plus haut que mon cul", ou de m'être déguisée, bref, de sortir du contexte, de l'image qu'elle se faisait de moi, qu'elle avait créée et entretenue, celle d'un garçon manqué qui se moque des codes vestimentaires et esthétiques.

Je me dis souvent que ma mère ne voit pas ce qu'il y a de mal à tout ça. Elle ne doit pas avoir le sentiment d'être une mère abusive en me "chahutant" de cette manière. Sauf que de nombreuse fois j'ai dis NON, je me suis plainte, mais jamais elle n'en a tenu compte, ou jamais très longtemps.

J'ai 28 ans, ma mère 59.
Et quand elle me voit dans une robe qui met mes formes en valeurs, au lieu de me faire un compliment comme la plupart des gens, elle trouve moyen de m'humilier, de me donner honte d'avoir une robe si décolletée, elle m'agresse en me faisant une "blague" qui passe chez une enfant de 6 ans (et encore, si consentie par un rire aux éclats) mais pas chez une adulte.

2 commentaires:

  1. J'en ai mal au ventre pour toi!!! Pourquoi ne pas lui dire très fermement et avec ta colère ce que tu en penses??? Dany

    RépondreSupprimer
  2. Mon point de vue, je le lui ai dit, des dizaines de fois... Je ne suis pas drôle, je n'ai pas d'humour, enfin bref, dans l'histoire, c'est ma faute. Quand ce n'est pas que je suis parano.

    Ma vie est plus tranquille depuis que je me contente de l'ignorer.

    RépondreSupprimer

Un petit mot, ça fait toujours plaisir...
Mais comme je n'aime ni les machines ni les trolls, je modère tout de même un peu ^^