dimanche 22 avril 2018

Pudeur

Certaines des personnes qui me connaissent bien hurleraient probablement de rire en lisant cela, mais j'ai une pudeur à fleur de peau.

Pourquoi hurler de rire?
Parce que je ne suis pas gênée par la nudité, que ça soit la mienne ou celle des autres et qu'il en faut beaucoup pour me choquer.

Cela ne signifie pas pour autant que je n'ai "aucune pudeur", cette notion étant en réalité extrêmement subjective.

Pour beaucoup de choses, je ne supporte pas que les gens me voient, me regardent.
Pour moi, c'est de la pudeur.
Pour d'autres, ça serait simplement une forme d'anxiété de performance.

Le fait est que je n'aime pas les contacts physiques ou visuels dans certaines circonstances.
Ce sont parfois des synonymes d'agression psychologique.

Ma pudeur recouvre aussi des choses qui me sont "extérieures", mais qui sont des "extensions" de moi. En fait tout ce qui est chez moi ou ce que je crée (y compris le désordre) sont des extensions de moi. Je souffre d'être ainsi exposée. Cependant dans la mesure où j'en suis à l'origine, il ne tient qu'à moi de rectifier les choses, je suppose.

Par ailleurs, je ne peux absolument pas porter atteinte à la pudeur des autres comme moyen de décompression. Le "truc" qui consiste à s'imaginer son examinateur nu ou aux toilettes est inenvisageable pour moi. C'est le genre de stratégie qui a l'effet contraire à celui recherché me concernant. Il s'agirait alors de porter atteinte à la dignité de cette personne, bien que ce ne soit pas visible.

Il s'agit là encore d'une question de pudeur.

Ne pas écouter les conversations des autres, ne pas regarder le téléphone, ou ce genre de choses. Respecter l'intimité des autres avant toute choses.
Pour gagner le droit à ce qu'on respecte la mienne.

Routine hebdomadaire

Je ne travaille pas.
J'ai même fais le choix conscient de ne plus actualiser ma situation à Pôle Emploi au début du mois d'avril 2018. Cette décision ne va pas changer ma vie quotidienne et correspond de toute façon à une réalité : en l'état actuel des choses, mon état de santé psychique ne me permet de toute façon pas d'avoir une recherche d'emploi efficace.

Toujours est-il que, pour moi, qu'on soit lundi ou mercredi ne change pas grand chose à mon emploi du temps quotidien. Les vacances scolaires également me passent un peu par dessus la tête.

En revanche, je ne peux pas échapper aux jours où la plupart des entreprises, services et commerces sont fermés. Ma salle de sport en particulier.

Le dimanche et les jours fériés sont donc synonymes de davantage de solitude. C'est un jour où je me sens peut être plus cloîtrée dans ma vie, ce qui est compliqué à gérer.

La question n'est pas de savoir si j'ai réellement des limites ces jours-là, mais de l'émotion que cela génère en moi. Je sais que je ne peux pas faire certaines choses ces jours là, et ça me perturbe, d'une certaine façon. Cela m'angoisse et a un impact réel sur ma santé.

Bon, certes, je ne peux pas aller me défouler à la salle de sport, mais il y a d'autres choses que je peux faire sans problème, comme aller marcher (si le temps est favorable), aller faire des courses au calme dans les quelques grandes surfaces ouvertes le dimanche, et puis ranger et faire le ménage. Une activité hebdomadaire structurante qui devrait me permettre de me créer une routine.

Il n'en reste pas moins que, depuis des années, je vis les dimanches et jours fériés avec anxiété.
Le vide me fait peur.
L'idée du vide me fait peur.

Autant dire que ça n'est absolument pas rationnel.
Je dois vivre avec ça, et éventuellement réussir à le dominer et à le transformer positivement de manière à transformer cette angoisse de vide en moment privilégié pour moi même, pour prendre soin de moi et de mon cocon personnel.

Pour le moment, il s'agit de ranger, faire le ménage, puis de prendre soin de moi, me laver... en quelque sorte, me laver des angoisses de la semaine, me vider la tête.