lundi 3 juillet 2023

Ma chère Mamie

 3h30

Après une heure de lecture, l'espoir de me rendormir me quitte.

J'abandonne mes draps pour aller faire infuser du tilleul, je prépare le canapé pour m'y allonger, espérant que Morphée m'y accueille tôt ou tard.

Je me sens vide et remplie de tristesse tout à la fois.

Ma mamie a le cœur qui flanche. Usé par plus d'un siècle d'existence. Son corps perd ses forces. Son énergie faiblit et elle vacille et tremble, comme la flamme d'une bougie qui épuise les ultimes traces de cire pour ne pas s'éteindre.

Le temps des adieux est venu.

Moments d'affection où toute la famille, même éloignée, se resserre.

Moments tellement chargés en émotions.

Tendresse et tristesse se mêlent pour accompagner ce petit brin de femme vers une fin finalement si attendue.

Je sais qu'elle en a assez, que c'est devenu long, ce temps de vie. Cela ne rend pas pour autant les choses plus faciles, moins douloureuses. Je lui souhaite de partir dans son sommeil, doucement, comme un glissement vers l'apaisement.

Est-ce illusoire ? Idéaliste, certainement.

Peut-être égoïstement, j'espère que cette transition ne se fera pas trop vite, afin que le plus grand nombre ait le temps de venir la voir, de partager d'ultimes moments d'intimité familiale avec elle. Mais j'aimerais également la sentir soulagée de sa souffrance, de cet épuisement qui l'attire peu à peu vers sa fin.

Je suis inquiète pour ma maman, sa fille, son seul enfant. Je n'imagine pas ce qu'elle éprouve.

Hier soir j'ai attendu chez mes parents l'arrivée des premiers pèlerins familiaux. On vient de loin pour passer d'ultimes moments avec une personne aimée, regrettant parfois d'avoir attendu ce dernier moment précieux.

Est-ce une chance ou une malédiction, de pouvoir dire adieu ? Savoir qu'on est en train de partir, conscient que c'est pour cette raison que les liens se resserrent finalement...

Ma maman, comment le vit-elle? Il me semble que ça serait déplacé de le demander. L'expression de l'amour maternel et filial est parfois une chose si compliquée à vivre.

Hier soir je suis rentrée chez-moi bouleversée.

Je me suis allongée aussitôt rentrée.

Mais voilà, je ne dors plus.

Les heures s'écoulent sans que je sache qu'en faire.

Puis je sombrerai à nouveau dans un répit face à cette tristesse qui va s'étirer sur une période indéterminée.

Épée de Damoclès... échéance imprévisible que cette fin de vie que je lui souhaite la plus douce possible, entourée de personnes aimantes.

Mamie a eut 100ans le 23 septembre dernier.

Ma chère Mamie.

samedi 13 mai 2023

Cases et étiquettes

Les cases et les étiquettes, on aime pas toujours trop qu'on nous y place ou qu'on nous les colle.
Par contre ça peut aider de se connaître soi-même. Pour recevoir les meilleurs soins.

Force est de constater que je suis encore en pleine errance diagnostique, même 15 ans après avoir pensé que j'avais enfin compris. À cette époque, il était question de troubles anxieux généralisés, ainsi que de phobie sociale. Alors certes je souffre de troubles anxieux, mais pas tellement de phobie sociale. Je présente également divers troubles des habiletés sociales. Mais surtout je présente une dysthymie, qui est un trouble bipolaire. C'est sans conteste le problème le plus gênant.

En dépit de mon traitement de fond par Paroxétine (un antidépresseur), j'ai encore d'importantes phases... dépressives. C'est embêtant.
Surtout que la plus récente de ces phases dépressives (qui est en cours) dure maintenant depuis plusieurs mois.
Mon traitement a été augmenté, à raison de 50mg/48h (en lieu et place de 20mg/24h), avec toujours du Prazépam 10mg en "si besoin" de manière régulière (une benzodiazépine).

Cet état est en partie en lien avec une conjoncture personnelle complexe.

Mon psychiatre m'accompagne du mieux qu'il peut.
Il m'a suggéré de réfléchir à un traitement par thymorégulateur, ce qui serait en effet une bonne solution, si tant est que nous trouvions une molécule qui me convienne et ne me donne pas trop d'effets secondaires.

Je suis épuisée ces temps ci. Il m'est très difficile d'agir, de sortir, de faire de l'exercice, et ainsi de suite.
Toutefois quand mon amoureux est près de moi, je vais bien. Ce qui prouve qu'il ne s'agit pas réellement d'une dépression, mais d'un trouble de l'humeur.

Au final, je pense qu'il y a de la vérité dans la plupart des diagnostics successifs que j'ai reçu.

Alors mon espoir, c'est d'aller réellement mieux, d'une part... et d'être correctement accompagnée vers l'emploi, ce qui est une de mes priorités, actuellement.