vendredi 30 décembre 2022

Formation en bureautique... faux départ

C'était le 28 novembre dernier.
Après plusieurs mois d'attente, je commençais enfin une formation de remise à niveau bureautique.
Raisonnablement anxieuse.

Après six jours ouvrés, mon parcours a été mis en suspension administrative...

Ma formation en HSP Socle Parcours 3 Numérique a en effet été compliquée par une situation que je n'aurais pas pu prévoir. Très vite, j'ai été fortement incommodée par des attitudes de la personne chargée d'assurer la formation, la conduisant à infantiliser et manquer de respect aux stagiaires.

Comme chaque bénéficiaire de ce parcours j'ai eu à remplir un dossier d'inscription, dans lequel je n'ai pas manqué d'indiquer que je bénéficie d'une reconnaissance de handicap. Comme de juste, je n'ai pas renseigné la nature dudit handicap, bien que je n'en fasse jamais aucun secret.

À mon arrivée ponctuelle, le lundi 28 novembre à 8h40, la formatrice n'était pas encore dans les murs de l'organisme. Pas davantage à 8h45, heure du début de la formation. L'ensemble des stagiaires n'est entré dans la salle qu'à 9h environ.

Contrairement à mes attentes, la formation n'est pas apparue fondée sur un livret standardisé mais sur une sorte de cours, avec des exercices. Une méthode scolaire rassurante, bien que les exercices aient été assez datés. Qui plus est, ma meilleure amie ayant suivie cette même formation il y a quelques mois, je savais qu'elle est sensée reposer sur une grande autonomie des stagiaires. J'ai donc été un peu surprise par le caractère très didactique de l'enseignement.

Aux environs de 10h, ce lundi 28 novembre, la formatrice nous a indiqué que c'était l'heure de la pause. Alors que plusieurs d'entre nous ne manifestaient pas l'intention de se lever (dont moi), cette personne a ajouté que tout le monde devait sortir de la salle pour s'aérer. Aussitôt que nous avons étés à l'extérieur, elle s'est empressée de verrouiller à clé la porte!
De ma vie d'adulte, c'est bien la première fois qu'on m'oblige à sortir d'une salle pour une pause obligatoire!
Or j'ai la posture debout pénible, voyez-vous. Ce qui ne figure évidement pas dans mon dossier d'inscription. Alors certes des bancs en bétons sont disponibles à proximité, mais il ne s'agit pas là d'une assise idéale.
La pause, durant mes six demi journées de présence ont duré en moyenne un bon quart d'heure.
Un long quart d'heure consacré à une sorte de ronde des fumeurs, lancés sur des conversations avec la formatrice. Ainsi ai-je appris très vite que celle-ci avait un conflit salarial avec son employeur, de même que j'ai découvert ses positions anti Pass sanitaire, anti vaccinales, anti masque, anti parcmètres, anti Macron...

Malheureusement les propos polémiques n'étaient pas réservés aux temps de pause et j'ai du les écouter stoïquement également durant les temps de formation.
En soit, ce ne sont pas les opinions de cette personne qui me dérangeaient, mais leur expression face à un public non concerné. Il faut en effet savoir que l'organisme de formation au sein duquel nous nous trouvions possède une Charte de bonne conduite que tous (salariés et usagers) s'engagent à respecter. Dans ce texte, il est indiqué que des règles sont destinées à installer un climat serein et respectueux de tous. Complétant le Règlement Intérieur, ce document vient expliciter l'aspect essentiel du "bien vivre ensemble". Il y est précisé en particulier que les comportements, l'attitude verbale, les considérations philosophiques, religieuses, politiques ou syndicales, de nature à manquer de respect aux tiers sont interdites au sein de l'établissement.

Or au fil de ces quelques jours de formation, le moins que je puisse dire est que je ne me suis pas sentie sereine ni respectée dans mes handicaps, ma façon d'être ou mes opinions. J'ai au contraire dû les dissimuler soigneusement pour ne pas prendre le risque d'être regardée de travers, voire saquée.

Qu'un ou une formatrice se permettent un tel comportement me semblerait, je crois, absolument aberrant, dans n'importe quelle situation de formation.

De même qu'il est aberrant d'entendre une personne qui exerce une telle profession émettre l'injonction de n'utiliser qu'une seule et même méthode, du simple fait qu'elle ne maîtrise pas les autres.
Ce qui s'est produit, justement.
Je dois en ce cas être plus performante, car utilisant une autre technique, j'ai obtenus des résultats parfaits!

Mais tout de même, c'est le florilège des opinions personnelles (et polémiques) de cette dame qui m'a hérissé le poil:
Dès mon premier jour, le lundi 28 novembre j'ai appris bien malgré moi qu'elle était en conflit avec son employeur sur une question salariale (je n'en ai pas saisi la nature, mais quoi qu'il en soit il me semble que ce n'est pas un sujet à évoquer avec les stagiaires).
Le jeudi 01er décembre, alors que je portais un masque (sans demander à qui que ce soit d'en porter également un), j'ai évoqué le fait que les cas de Covid étaient en recrudescence. Ma remarque a été accueillie avec une certaine froideur voire de la brutalité via la question "et alors?". La formatrice a ensuite largement alimentée une discussion autour des ses convictions "anti vaccination" et "anti Pass". Cela heurtait mes convictions personnelles, mais je me suis abstenue d'en faire étalage, souhaitant éviter tout débat.
Le vendredi 02 décembre, la manifestation des opinions de cette personne a porté sur la légitimité électorale de l'actuel chef de l’État (une illustration choisie par une stagiaire étant à l'origine de sa "sortie"). Nous avons ainsi entendue la remarque "ha non pas lui, je ne veux pas le voir" puis elle a affirmé "personne a voté pour lui, il y a des preuves" et autres allégations.
Cette formatrice se comportant comme si ses opinions personnelles faisaient consensus, elle n'a à aucun moment laissé place à la contestation ou à la discussion, qui de toute façon ne me semble pas souhaitable dans un tel contexte.
Le mardi 06 décembre, la "polémique" a cette fois porté sur la justesse et la justification de l'installation des horodateurs dans certains quartiers de la ville (et la rue où se situe l'organisme de formation).
À plusieurs reprises j'ai entendue cette femme s'exprimer dans un vocabulaire grossier ou injurieux, ce qui me semble totalement déplacé lors d'une formation, et ce quel que soit le contexte.

Quoi qu'il en soit, ce mardi 06 décembre, j'ai écris un long mail à la direction de l'organisme formateur, avec un certain désarrois. Il me semblait évident que cette personne était en plein dérapage incontrôlé. Il n'était pas question de lui nuire, mais bien de me mettre en sécurité psychique face à des agressions certes inconscientes de sa part, mais constantes.

Lorsque j'ai accepté mon inscription à cette formation, ma conseillère Pôle Emploi m'avait assurée que j'y trouverais toutes les conditions favorables à un parcours serein, ce qui est essentiel pour tout-un-chacun. Or je constatais que ça n'était pas le cas et ne pouvais accepter de subir sans rien dire. À aucun moment je n'ai souhaité que l'organisme formateur soit tenu pour responsable de cette situation. Cependant comment faire pour que les choses s'améliorent si aucun stagiaire ne l'informait de ses éventuelles difficultés liées au comportement d'un.e salarié.e?
Ce n'est selon moi pas au moment de l'évaluation finale de la formation qu'il faut se manifester, mais dès que l'on est en mesure d'identifier les problèmes.
Ce que j'ai fais.

Le soir même j'ai reçu un mail de la direction. Le lendemain on m'a proposé de suspendre ma participation à la formation jusqu'à ce qu'un nouveau formateur entre en fonction. Ce qui sera effectif le 05 janvier prochain.

Chouette.
C'est repartit!

mercredi 27 juillet 2022

(re)Découvertes à propos de moi même

Très récemment, une personne de ma connaissance, avec qui je ne suis pas particulièrement amie (mais parente d'un ami) m'a priée de cesser de lui écrire, au motif que mes dernières lettres sont, selon elle, "lamentables".

Mon ami est adulte (il a la cinquantaine) et est dans une situation particulière, qui fait que son courrier est susceptible d'être (légalement) lu par des tiers. Cette lecture n'étant destinée qu'à vérifier qu'il n'y a pas de communication par ce canal d’éléments susceptibles de compromettre la sécurité de l’établissement au sein duquel il se trouve, ou de permettre la commission d’une infraction. Exceptionnellement, une lettre reçue dans ce cadre peut être "retenue" par l’administration. C'est le cas par exemple si elle contient des éléments de nature à compromettre gravement sa réinsertion, ou le maintien du bon ordre et la sécurité dans l'établissement.

Le fait qu'un correspondant évoque des faits personnels dans ses courriers ne peut en aucun cas être considéré comme une incitation à prendre part à ces faits, si ce n'est pas clairement évoqué. Et même si ça l'était, si ces faits n'ont rien de délictuel, quel est le problème?!?

Et de quoi parlais-je dans ces fameuses lettres "lamentables"?
De BDSM.

Quand on parle de BDSM, l'imaginaire collectif évoque immédiatement du sexe et convoque des images de personnes toutes de cuir (ou de latex) vêtues, partagées entre le clan des sadiques et celui des masochistes, les unes faisant subir aux autres des pratiques douloureuses voire dégradantes.

Mais quand j'évoque le BDSM, je parle quant à moi d'un état d'esprit, ainsi que de jeux d'échanges de pouvoirs (sachant qu'on ne peut pas échanger ce qu'on ne détient pas...), pratiqués dans un cadre parfaitement sain, sécurisé et consensuel.
"B" pour Bondage. C'est le fait d'attacher ou d'être attaché (je suis une "rope bunny" et je l'ai toujours été).
"D" pour Domination. Cela peut s'exercer de bien des manières, mais jamais dans un cadre abusif.
"SM" pour Sado Maso. Pour ce qui est de ça, je vous jure que ça n'est pas ce à quoi vous pensez (ou peut être que si, vu que tous les gouts sont dans la nature).

Le sigle BDSM est un sigle "valise" dans lequel on regroupe une multitude de pratiques très très différentes, y compris les fétichismes et toutes autres pratiques un peu "perverses" et "inhabituelles". Certains parlent d'ailleurs de pratiques "kinky" ("bizarre" et/ou "pervers") plutôt que de BDSM.
Mais il faut savoir que le DSM (Manuel diagnostique et statistique des maladies mentales) ne considère plus les paraphilies (excitation sexuelle par des objets, des situations, et/ou des objectifs atypiques) comme des troubles mentaux devant être soignés. Ce ne sont que des intérêts inhabituels. S'ils mettent en souffrance les personnes, et/ou sont de nature à les conduire à commettre des actes illégaux, alors là oui c'est un problème. Mais tant que tout se passe entre adultes consentants, cela relève de la liberté individuelle.

Or je suis une femme libre. Et forte.
Pour qu'il y ait des échanges de pouvoirs, il faut faire preuve de fermeté, d'autodétermination et d'une bonne dose de connaissance de soi.

Je ne suis pas en mode "BDSM" en 24/7 (cela existe, ce sont des personnes qui souhaitent vivre les choses en permanence), entre personnes consentantes.

Par contre je suis indubitablement en permanence kinky, de la même façon que je suis queer: cela fait partie de mon identité, et je l'assume totalement, car contrairement à ce que beaucoup de gens pensent, cela n'a justement pas trait qu'à la sexualité. Cela peut également avoir une dimension très spirituelle, et c'est finalement le cas pour moi.

Dans tous les cas, je respecte profondément tous les gens que je côtoie, quels qu'ils soient, dans leurs idées, leur pudeur, leur façon d'être. J'attends qu'il en soit de même à mon attention.
"Ne me jugez pas et je ne vous jugerais pas".
Jugez moi... je ne vous jugerais toujours que sur la profondeur de votre ignorance en matière de respect des autres.

J'ai toujours été attirée par ces pratiques, très diverses, qu'on regroupe dans ce sigle "valise" de BDSM.

À commencer par la contention, c'est à dire le fait d'être entravée dans mes mouvements. J'ai développé ce gout très jeune, et je n'y voyais rien de sexuel. Simplement c'était quelque chose qui me faisait me sentir bien. C'est toujours resté quelque chose de très important pour moi. Être enfermée dans un espace exigüe, être attachée, je trouve ça plaisant.

La soumission par obéissance aussi m'a toujours plu, mais dans un cadre contrôlé. Les jeux de rôle s'y prêtent bien. Ils ont l'avantage d'être constitués d'un scenario, d'un début et d'une fin. Dans ce cadre là, j'ai toujours eu un gout pour ce qu'on appelle les jeux type "Age Play". C'est à dire un scenario où les protagonistes jouent des rôles style Papa / petite fille (et une fois de plus, ça peut ne rien avoir à faire avec le sexe). Du fait d'écrits que j'ai eu il y a des décennies, un certain Sylvain a cru que j'étais potentiellement pédophile. Sauf que j'aime simplement jouer à être une petite fille. Je précise que je ne fantasme pas sur mon père biologique.

Il y a en fait énormément de façons de vivre des choses "bizarres", et certaines sont loin de faire aussi mauvaise impression que le BDSM. L'expiation, qui est prônée par de nombreuses religions. Se flageller, répéter des formules ou des litanies, se frapper le front avec véhémence, dans le cadre religieux, c'est ok... se serrer un cilice armé de griffes autour de la cuisse aussi (quelle horreur!)...

Mais par contre vivre des choses de ce genre (en moins "hard") dans le cadre de la vie privée laïque, ça serait un problème? Un peu chelou, comme raisonnement, non?

Je ne juge pas. Je constate.

J'aime ressentir des sensations particulières.
Au fond, qu'est que ça peut faire de savoir comment?

Et surtout, ça n'a rien de lamentable.
La seule chose lamentable, c'est l'ignorance des gens qui jugent sans rien connaître sur le sujet qu'ils critiquent.