jeudi 16 octobre 2014

Trou noir

Il y a des jours comme ça où je voudrais disparaître. En finir. Mourir.
Qu'est ce qu'elle a à m'offrir, cette vie, à part des souffrances et des peurs?
Comment puis-je me défendre, m'évader, esquiver cette douleur, ce néant, ce trou noir qui m'aspire vers lui, dévore mes émotions, me rend paranoïaque?
Qu'y puis-je. Qu'y pourrais-je jamais?
Chaque fois que je crois échapper à mes émotions déviantes, je me retrouve enlisée un peu plus.

Assise sur le carrelage dans le couloir.
Recroquevillée dans un coin du couloir.
Recroquevillée une heure sur le carrelage du couloir, en chien de fusil.
Incapable de bouger, de penser.
Mourir, mourir, mourir. L'obsession d'en finir.
Une heure qui passe.
Le bruit des voisins en dessous.
Peut être même des instants de sommeil, une joue sur le carreau.
Une heure recroquevillée sur le carrelage, à vouloir en finir, ne plus vivre.

Mais vouloir vivre, vivre.
Incapable de lâcher cette saleté de vie.
Pas seulement pour moi.

Pour lui.
Je ne peux pas l'abandonner.
Et puis pour moi parce que je ne veux pas mourir.
Je veux vivre.

Mais des fois il y a cette émotion qui me terrasse, qui tue temporairement toutes les autres, les musèle, les annihile, leur passe la camisole, les piétine, et il reste de moi cette loque étalée par terre, parfois enfermée dans un placard, repliée le plus possible, enfermée pour disparaître, et à ces moments là, je veux vraiment mourir.

C'est la guerre en moi. Je veux mourir, disparaître, arrêter de vivre et en finir. Je veux vivre, mais j'ai tellement, tellement peur de vivre que je suis terrassée par la peur de vivre, de devoir vivre, de devoir affronter la vie.

J'ai le vertige au bord du trou noir, mais je ne tomberais pas.
Je m'accroche, je veux m'accrocher.
Même si des fois je veux lâcher.

Quoi dire, quand j'arrive à me relever, les jambes tremblantes, prise de nausées, quand je reviens vers mon mari? Que lui répondre quand il demande où j'étais...?
C'est inimaginable, pour la plupart des gens, je pense.

samedi 11 octobre 2014

Lieux et personnes "ressources"

Quand on est dans ma situation (dépression, anxiété...) il est bon d'avoir des lieux et des personnes dites "ressources". Pour rompre avec l'isolement. Des personnes vers qui se tourner, des lieux où aller, quand ça ne va pas.
La MJC est un endroit de ce genre là.
Encore faut-il pour moi parvenir à arriver là bas.
Passer les portes, ça n'est pas mon fort. Faire des choses nouvelles. Entrer dans des lieux où je ne suis jamais allée pour rencontrer des gens que je ne connais pas.

Pourtant hier je suis parvenue à entrer dans la MJC Louis Aragon.

J'y ai rencontrées des personnes sympathiques. C'est un lieu ressource.
Mais encore faut-il que je sois en état d'y aller, que j'ai la force d'y aller.
Surtout en cas d'invitation.
Rien de pire.

J'ai été invitée à y aller cette après-midi.
Mais ça m'a torturée toute la journée, mon angoisse n'a cessé de croître, jusqu'à ce que je sois à la limite de la crise de panique. J'ai été obligée de prendre des anxiolytiques. Beaucoup. Plusieurs fois des demi barrettes de Bromazepam.

J'ai fini par accepter cet "échec personnel".
Mais ça a été dur, très très dur.

vendredi 10 octobre 2014

Beaucoup d'anxiété ces temps derniers

Depuis début aout, ça ne va plus très bien.
J'ai beaucoup perdu de mon équilibre antérieur. Les crises d'anxiété et d'angoisse s'alignent les unes derrières les autres, les crises d'agitation aigüe aussi, dans une moindre mesure.
Pas plus tard qu'hier, j'ai fais une crise d'angoisse au bureau de Poste, où j'étais partie poster un recommandé. La postière très gentille m'a proposé de m'asseoir, me voyant toute tremblante et bégayante, mais je savais que si je le faisais, je ne pourrais plus décoller de là, que l'angoisse deviendrait panique et que la panique me conduirait à me faire du mal...
J'ai fais ce que j'avais à faire, je suis sortie vite fait de là, j'ai marché le plus vite possible jusque chez moi et en bas de l'immeuble, je me suis enfermée dans la voiture et là j'ai laissé libre court à ma détresse morale. J'avais des spasmes désordonnés, décalés de mes sanglots, si forts au niveau du ventre que j'en ai gardé des courbatures! Qu'importe, ça vaut mieux que les lacérations que je me suis faites le 22 septembre.
Elles guérissent lentement... dermatillomanie. Je me gratte encore et encore les mêmes croûtes qui ne cicatrisent donc pas. En cas d'anxiété, c'est la tête que je gratte.
Dix jours après...